Sermons et
Méditations
À vous tout d'abord, membres de la petite
Église morave de Peseux, parmi lesquels,
pendant plus de 25 années, un serviteur de
Dieu a exercé une activité
fidèle et bénie, à vous aussi,
amis de la Suisse romande, qui l'avez connu et
aimé, nous dédions ce modeste
volume.
Puissent ces discours, dans toute leur
simplicité, porter encore quelques fruits
pour la vie éternelle !
B. et W. Senft.
Montmirail, et Prangins,
Automne 1905.
PRÉFACE
Le présent volume peut se passer de
recommandation ; il fera sans peine son chemin
dans les rangs des anciens paroissiens et des amis
d'E.-A. Senft, comme aussi parmi les nombreux
auditeurs qui dans notre Suisse romande ont
gardé le vif souvenir des belles
conférences dans lesquelles il plaidait avec
tant de force et de compétence la cause des
Missions qui lui était chère.
Ceux qui l'ont connu personnellement le
retrouveront avec bonheur dans ses sermons,
épars jusqu'ici dans les livraisons du
JOURNAL DE L'UNITÉ DES FRÈRES, et
qu'une pieuse pensée a bien fait de
recueillir et de conserver. Celle publication
répond à un désir
exprimé par plusieurs de ses amis et aussi
sans doute aux intentions de notre frère,
qui avait coutume de mettre à part les
discours qu'il jugeait propres à être
publiés.
Tel il fut comme chrétien, comme
pasteur, tel ces brèves méditations
le révèlent, d'une façon
particulièrement bienfaisante. On y
reconnaîtra à chaque page le
témoignage de sa foi si simple, si ferme, de
celle foi intégrale au vieil
Évangile, qui n'avait cependant rien
d'étroitement dogmatique
et n'excluait ni la largeur du coeur, ni la culture
de l'esprit. La notion de rédemption, au
sens précis du mot, est au premier plan de
ces discours, et notre frère
n'éprouvait aucun scrupule à
réveiller chez ses auditeurs la
préoccupation de leur salut personnel. La
tendance de sa prédication n'en est pas
moins éminemment pratique et morale.
S'adressant à un auditoire composé
presque exclusivement de croyants, il ne leur
ménage pas les sévères
avertissements et ne cesse de replacer devant leurs
yeux le haut idéal de la sainteté et
de la charité chrétiennes. Mais, tout
en mettant à nu d'une main sûre leurs
misères, leurs inconséquences, leurs
plaies secrètes, il n'est jamais
décourageant, et à travers tout ce
volume retentit joyeuse et fortifiante la voie de
la grâce. Comment en serait-il, autrement
chez un représentant de l'Eglise
morave ?
Par-dessus tout, ce qui domine, c'est le
sentiment que l'Évangile, c'est
Jésus-Christ lui-même. Ce qui rend
l'orateur si pénétrant et si
persuasif, c'est son intense amour pour le Christ,
auquel il cherche à amener ses frères
pour les unir plus étroitement à Lui.
Car, s'il a pour Jésus une affection que
j'appellerai personnelle, il est animé d'un
amour non moins ardent pour les âmes.
Et quelle simplicité, quelle
sobriété distinguent ces appels, que
l'on sent reposer sur une expérience
profonde de la puissance de
l'Évangile ! Nulle recherche, pas de
phrases inutiles, rien qui sente la
rhétorique, rien qui retienne l'attention et
qui s'interpose entre notre
âme et la
vérité, bien que l'orateur, en
artiste qu'il était, eût à
coeur de soigner la forme de ses discours, mais
uniquement pour faire mieux pénétrer
le divin message dans les coeurs. J'admire enfin
l'abondance la liberté et le rare
à-propos avec lesquels il emploie
l'Écriture.
Ce volume est un dernier et précieux
témoignage rendu par notre frère. Il
a cru, c'est pourquoi il a parlé ; et
maintenant, quoique mort, il nous parle encore.
Neuchâtel, Novembre
1905.
G. GODET.
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