LE
SALUT DE DIEU
FEUILLE CONSACRÉE À
L'ÉVANGÉLISATION
VOL. II
DEUXIÈME
ANNÉE 1875
PAIX EN
CROYANT (1)
I
PAIX PAR LE SANG DE
JÉSUS
Mon cher ami,
En réfléchissant à notre
conversation d'hier, je suis frappé de
quelques paroles qui vous échappèrent
et qui me révèlent, plus clairement
qu'au premier abord, la nature de la
difficulté qui vous inquiète. Vous
avez dit que « vous ne pouviez pas avoir
la paix, à moins que Dieu ne parlât de
paix à votre âme, » que
« sans lui vous ne pouviez pas croire en
Christ, » et vous m'avez
demandé : « Dieu est-il
irrité contre moi, puisqu'il ne parle pas de
paix à mon âme ? »
Veuillez m'accorder votre attention, pendant que je
chercherai à vous indiquer certaines
pensées en rapport avec ces sujets.
Il est bien vrai que Dieu seul peut parler de
paix à la conscience. Il
est vrai aussi que nos coeurs sont si peu
portés à croire le témoignage
de Dieu, que c'est uniquement par son pouvoir et sa
grâce que nous tous, tant que nous sommes,
pouvons être amenés à croire ou
rendus capables de croire. Mais n'allez pas en
conclure que Dieu veuille vous parler de vive voix
ou par quelque révélation nouvelle et
particulière, autre que celle que vous avez
déjà dans sa parole. Ne vous imaginez
pas qu'une nouvelle révélation ou
qu'une impression immédiate sur vos
sentiments, soit nécessaire pour vous rendre
capable de croire ; ou que ce soit la voie
dont Dieu doive se servir pour vous mettre en
état de venir à Christ. Dieu a
déjà parlé, et
très-explicitement dans sa parole, et
« la foi vient de ce que l'on entend, et
l'on entend au moyen de la parole de
Dieu. » Fixez donc votre attention sur ce
que Dieu dit dans sa parole, et tout en
méditant ainsi sur ce qu'il dit,
confiez-vous en lui pour vous mettre à
même de le comprendre et de le recevoir.
Dans les Actes X, 36, il est parlé de Dieu comme
« annonçant la bonne nouvelle de
la paix par Jésus-Christ. »
N'est-ce pas là « parler de
paix » par sa bonne parole ? Et
puisqu'il la prêche (la proclame
ouvertement), peut-on encore douter qu'il en
parle ? Mais qu'entend-on par la paix ?
Je ne suis pas sûr que nous soyons d'accord
là-dessus. Lorsque vous dites que vous
n'avez pas la paix, que Dieu ne vous a pas encore
parlé de paix, vous entendez le sentiment de
la paix en vous, l'assurance intérieure
d'être pardonné et
réconcilié avec Dieu
et en paix avec lui. Cependant, quelque
désirable et important que soit ce
sentiment, il n'est qu'un effet de la paix avec
Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ, et non
pas cette paix elle-même. Maintenant ce qu'il
vous importe, de comprendre, c'est ce que Dieu a
déclaré concernant cette paix
elle-même. Que le Seigneur me donne de
pouvoir le présenter clairement à
votre âme, et qu'ainsi l'effet que vous
désirez si ardemment soit produit,
c'est-à-dire le sentiment intérieur
de paix et de réconciliation avec Dieu.
Vous et moi avons tous les deux péché
contre Dieu. Par nature nous sommes
pécheurs, et pendant nombre d'années,
nous avons vécu d'une vie de
péché et de rébellion contre
Dieu. Vous pouvez convenir de cela maintenant, ce
que vous ne pouviez faire il y a quelque temps.
Peut-être avez-vous toujours reconnu que
c'était vrai; mais maintenant vous savez et
sentez que cela est la vérité
même. Eh bien ! donc, Dieu avait
justement sujet d'être irrité contre
nous à cause de nos
péchés ; et, de fait, il est
irrité contre le péché et le
hait d'une parfaite haine. Mais quoique justement
irrité contre notre péché, il
nous a aimés et nous a regardés avec
une compassion infinie. Son coeur était
ému de pitié pour nous et il ne
voulait pas que nous eussions à souffrir les
justes conséquences de notre
péché contre lui. Mais comment ces
conséquences pouvaient-elles être
détournées ? Comment pouvait-il
nous agréer ou nous recevoir en sa faveur,
tandis que nous étions dans nos
péchés ? Et que pouvions-nous
faire, vous ou moi, pour nous
délivrer du péché, ou pour
détourner le juste ressentiment de
Dieu ? Rien, cela va sans dire. Tout ce que
nous faisons est souillé par le
péché, et ne peut donc qu'empirer le
mal. C'est ce que vous avez compris, depuis que
vous avez commencé sérieusement
à chercher le Seigneur. Lorsque vous lisez
sa parole, vos pensées vagabondent ; il
en est de même lorsque vous essayez de prier,
et vous m'avez dit hier combien vous trouviez
difficile de fixer votre esprit sur ce que Dieu dit
dans sa parole.
Il est évident que nous ne pouvons rien
faire qui soit digne d'être
présenté à Dieu, et lors
même que nous poumons faire le bien à
l'avenir, cela ne pourrait jamais compenser nos
péchés' passés. Si nous ne
regardons qu'à nous-mêmes nous sommes
perdus sans ressource. Mais Dieu nous aimait et
désirait de nous voir
réconciliés avec lui, devenus les
objets de sa faveur, et rendus heureux sous son
bienveillant regard. Et quoiqu'il ne pût pas
laisser nos péchés impunis, et que
nous fussions incapables de rien faire pour nous en
délivrer, il a lui-même envoyé
son Fils unique pour être la propitiation
pour nos péchés. Cela ayant
été accompli, Dieu est libre
maintenant, si je puis m'exprimer ainsi, de
satisfaire son propre amour, en nous recevant dans
son sein. Ce que Dieu cherchait, c'était
d'avoir un juste et saint motif de nous pardonner,
de nous sauver et de nous recevoir au ciel
malgré nos péchés, et il l'a
trouvé dans la mort de Jésus, dans
l'effusion de son sang pour le
péché.
C'est ainsi que Jésus
« : a fait la paix par le sang de sa
croix. » Ce n'est pas quelque chose qui
soit encore à faire, c'est
déjà fait, et Dieu nous le dit dans
sa sainte parole. « Comme Dieu est
véritable, » le Seigneur
Jésus-Christ a fait « la paix au
moyen du sang de sa croix » (Colossiens I, 20) ; et c'est ainsi que Dieu
« annonce la bonne nouvelle de la paix
par Jésus-Christ. » Christ
l'annonce aussi (voyez Éphésiens II,
17) :
« Et étant venu, il a
annoncé la bonne nouvelle de la paix
à vous qui étiez loin et à
ceux qui étaient près. »
Vous avez été toute votre vie, quant
aux apparences, plus près que bien d'autres.
Élevé par des parents pieux,
habitué à lire la Bible, à
entendre l'Évangile, à
fréquenter des chrétiens, vous avez
été près,
extérieurement, tandis que beaucoup de gens,
décidément méchants, ont
été extérieurement loin. Mais
vous avez reconnu maintenant que, quelle que soit
la proximité extérieure dans laquelle
vous avez vécu, vous étiez
intérieurement et réellement loin de
Dieu.
C'est donc à vous que Christ annonce la
paix, la paix avec Dieu qu'il a faite par
l'aspersion de son sang précieux. Dieu dit
qu'il est satisfait du sang de Christ, que ce sang
Le justifie lorsqu'il nous reçoit, vous et
moi, dans sa faveur. (Lisez dans
l'épître aux Romains, chap. III,
21-26.) Pourquoi donc
serions-nous plus difficiles à satisfaire
que Dieu lui-même ? Ce qui justifie Dieu
en nous justifiant, peut bien satisfaire nos coeurs
et mettre nos consciences en repos devant Dieu. Je
sais que l'âme a besoin d'une base solide sur
laquelle elle puisse se
reposer ; mais qu'y a-t-il de plus solide que
la parole de Dieu ? « Comme Dieu est
véritable, » mon ami, vous et moi
sommes pécheurs. « Comme Dieu est
véritable, » il hait le
péché, et il doit le punir.
« Comme Dieu est
véritable, » au lieu de nous
laisser périr à jamais dans nos
péchés, il a livré Christ
à la mort sur la croix, afin de nous avoir
pour ses amis, pour ses enfants, demeurant toujours
avec lui. « Comme Dieu est
véritable, » il est satisfait de
ce que Christ a fait et souffert à cause de
nous, et il vous le fait savoir, afin que vous
aussi soyez satisfait, que vous vous jetiez dans
les bras de sa miséricorde et que vous
viviez éternellement.
Allez donc à lui en toute confiance, et
dites-lui que vous ne pouvez pas plus longtemps
repousser sa parole et mettre en doute son amour.
Quelque pécheur, quelque digne de l'enfer
que vous soyez, c'est Dieu pourtant qui vous dit
qu'il est satisfait de l'oeuvre de Jésus -
du sang de Jésus - du sacrifice de
Jésus ; ainsi donc vous ne pouvez moins
qu'être satisfait de ce moyen béni de
rapprochement entre lui et vous. Au lieu de douter,
de craindre ou de raisonner plus longtemps,
considérez que Dieu est satisfait de ce que
Christ a souffert sur la croix pour l'amour de
vous, et si vous n'osez pas dire que ce ne soit pas
suffisant, si vous sentez que ce serait affreux de
le dire, alors allez à Dieu et avouez-lui
que c'est suffisant !
« Seigneur ! c'est assez ! Je
suis un pécheur, sans doute, mais Christ est
mort ! »
Et tenez-vous-en à cela, cher ami ;
lors même que vous ne
sentiriez pas en TOUS un changement
immédiat, demeurez sur ce terrain. Rappelez
à Dieu qu'il vous dit lui-même dans sa
parole, que le sang de Christ est pleinement
suffisant et que par ce sang" la paix a
été faite avec Lui pour les
pécheurs. Que votre âme se repose
entièrement devant Dieu sur ce fondement. Il
ne vous dira jamais que vous faites mal de croire
à sa propre parole et à
l'efficacité du précieux sang de
Christ. « Par lui, tous ceux qui croient
sont justifiés de toute
chose ; » et se reposer ainsi sur
Jésus ? - être ainsi satisfait du
sang de Jésus, - c'est croire. Votre
sincère ami.
« TES
PÉCHÉS, OU
SONT-ILS ? »
« En
vérité, je vous dis : Si vous ne
vous convertissez et ne devenez comme les petits
enfants, vous n'entrerez point dans le royaume des
cieux. » (MATTHIEU XVIII, 3.)
Un jour que je prêchais dans une ville du
midi de l'Irlande, je fus frappé de
l'attention avec laquelle une petite fille
d'environ dix ans écoutait mes paroles.
Quand la prédication fut terminée, je
m'avançai vers elle, désirant savoir
si elle avait la paix avec Dieu dans l'assurance
que ses péchés étaient
pardonnes, et je lui demandai :
- Connais-tu le Seigneur Jésus ?
Elle me regarda avec un sourire heureux et
répondit :
- Oui, du moins je sais que Jésus est mort
pour moi.
- Il est bien doux de savoir cela,
-répliquai-je ; - mais comment peux-tu
être tout à fait sûre que le
Fils de Dieu est venu dans le monde et qu'il est
mort à la croix pour une petite fille comme
toi ?
- Dieu dit que Jésus est mort pour les
pécheurs et je suis une grande
pécheresse, - dit gravement l'enfant.
- Oui, chère petite, il est écrit
dans la Parole, que « Dieu constate son
amour à lui envers nous, en ce que, lorsque
nous étions encore pécheurs, Christ
est mort pour nous » (Romains V, 8) ; et encore :
« Cette parole est certaine et digne de
toute acceptation, que le Christ Jésus est
venu dans le monde pour sauver les pécheurs
dont moi je suis le premier. (1 Timothée I, 15.) Il t'a montré quelle grande
pécheresse tu es, et maintenant tu vois que
tu dois croire ce que Dieu a dit.
Tous tes péchés sont-ils donc
pardonnés ?
Pendant un moment elle garda le silence, et ses
yeux se remplirent de larmes. À la fin elle
dit :
- Je crains que non.
-Comment ! tu sais que Jésus est mort
pour toi, et malgré tout cela tu ne sais pas
que Dieu t'a pardonné tes
péchés ?
Elle me regarda avec une expression d'angoisse
profonde et comme cherchant à comprendre ce
que je voulais dire. Comme bien d'autres, elle
avait vraiment cru dans le Seigneur
Jésus-Christ, mais elle ne connaissait pas
l'étendue de son oeuvre
pour elle. Elle avait été
attirée vers Jésus : comme la
femme dont parle le chapitre VII de Luc, son coeur
était ouvert à son amour, mais elle
avait encore besoin d'entendre Jésus lui
dire : « Tes péchés
sont pardonnes. Ta foi t'a sauvée, va-t'en
en paix. » (Luc VII, 48, 50.)
Je lui demandai donc :
- Pourquoi le Seigneur Jésus est-il mort
pour toi ?
- Afin de me sauver, répondit aussitôt
la petite fille.
-Mais pourquoi a-t-il fallu qu'il meure pour te
sauver ?
Elle réfléchit un instant, puis elle
dit gravement :
- Afin de porter mes péchés sur la
croix.
- Où étaient donc tes
péchés quand Jésus
était attaché à la
croix ?
- Sur Lui.
- Sans doute, car « l'Éternel a
fait venir sur lui l'iniquité de nous tous.
(Ésaïe LIII,
6.) Et où sont
maintenant tes péchés ?
L'enfant fut sur le point de dire : Ils sont
encore sur Jésus, - mais elle s'arrêta
et garda le silence.
- Où est Christ maintenant ? lui
demandai-je.
Elle répondit immédiatement : II
est ressuscité et monté au ciel.
- Et tes péchés, où sont-ils
par conséquent ?
- Ils sont restés dans le sépulcre,
fut la joyeuse réponse de la chère
petite. La difficulté n'existait plus. Elle
voyait que celui qui avait été
livré pour ses fautes, avait
été ressuscité pour sa
justification, et qu'ayant été
justifiée par la foi, elle
avait la paix avec Dieu. (Romains IV, 25 ; V, 1.)
- Oui, ajoutai-je, et Dieu dit :
« Ayant fait par lui-même la
purification des péchés, il s'est
assis à la droite de la majesté dans
les hauts lieux. » (Hébreux I, 3.)
Je lui dis encore quelques mots, puis on vint
l'appeler. Arrivée chez elle, elle courut
à sa mère, et entourant son cou de
ses bras, l'enfant lui dit : Moi aussi, maman,
j'irai auprès de
Jésus »
La mère tressaillit ; c'était
une femme chrétienne, alors souffrante, et
elle demanda à la petite fille ce qu'elle
voulait dire.
- Mes péchés sont tous
effacés, lui répondit-elle,
Jésus qui les a portés sur la croix,
est maintenant assis à la droite de Dieu, et
tu vois, maman, mes péchés ne
pourraient pas être là sur Lui. Il les
a tous laissés derrière Lui dans le
sépulcre.
La mère et l'enfant, plus étroitement
unies que jamais, se réjouirent ensemble et
louèrent le Seigneur. Bien des années
se sont écoulées depuis, et le Christ
ressuscité et assis à la droite de
Dieu, a été pour l'enfant le
fondement d'une paix que jamais rien n'a pu
ébranler.
Combien d'âmes angoissées ont besoin
de savoir - ce que cette petite fille apprit avec
tant de simplicité et de bonheur, - que la
connaissance du pardon est produite en regardant
à Christ, et non par les sentiments
passagers de nos pauvres coeurs. Du moment que,
dans la simplicité de la foi, le regard
demeure fixé sur Jésus, on comprend
que tout a été réglé
devant Dieu quant au
péché, par l'oeuvre de Christ sur la
croix ; et la preuve en est que Dieu a
élevé Christ à sa droite. Si
Dieu est satisfait, nous pouvons l'être
assurément, car tous nos
péchés n'ont-ils pas
été commis contre Lui ?
Comme Jésus, quand il était sur la
terre, a dit : « Tes
péchés sont
pardonnés » (Luc VII, 48), - le Saint-Esprit apporte
maintenant la même précieuse assurance
à la foi qui croit Dieu, disant :
« Sachez donc, hommes frères, que
par lui vous est annoncée la
rémission des péchés, et que
de tout ce dont vous n'avez pu être
justifiés par la loi de Moïse,
quiconque croit EST JUSTIFIÉ par
lui. » (Actes XIII, 38, 39.)
Lecteur, tes péchés sont-ils
pardonnés ?
J.-A. T.
CROYEZ-VOUS AU
FILS DE DIEU ?
Nos lecteurs seront
peut-être étonnés d'une telle
question. Nous sommes cependant certains qu'il est
absolument nécessaire pour beaucoup
d'âmes de la poser nettement :
Croyez-vous que Jésus est Fils de
Dieu ?
Vous dites : Oui.
Avez-vous donc la vie éternelle ?
-Je ne sais pas, répondez-vous ;
j'espère l'avoir, mais je n'en ai pas une
assurance positive.
Alors, vous ne savez pas ce que c'est que de croire
au Fils de Dieu ; car il est
écrit : « Je vous ai
écrit ces choses afin que
vous sachiez que vous avez la vie éternelle,
vous qui croyez au nom du Fils de Dieu. »
(1 Jean V, 13.) Ne vous y trompez pas : Celui
qui a le Fils a la vie.
« Considérez ce que Dieu nous a
donné en nous parlant dans le Fils, selon
qu'il est écrit (Hébreux I, 1-2) : « Dieu nous a
parlé dans [le] Fils. »
D'abord Dieu se révèle tel qu'il est.
- II se révèle en Père. Il ne s'est pas
révélé ainsi, dans les anciens
temps. Abraham, Moïse, Samuel, David et les
prophètes n'ont pas connu Dieu comme
Père.
Dieu a dit à Abraham : « Je
suis le Dieu fort, tout-puissant »
(Gen. XVII, 1), parce que Dieu était venu
faire à Abraham de grandes et belles
promesses à cause desquelles Abraham devait
quitter pays et parenté, enfin tout ce qui
lui était familier et cher sur la terre. Il
avait besoin de connaître Dieu comme le
Tout-Puissant,
afin que son coeur
trouvât un appui solide en celui qui pouvait
faire ce qu'il voulait, et qui, dans sa
grâce, avait appelé son serviteur
Abraham pour le bénir.
À Moïse, Dieu se révèle
encore davantage : « Je suis
l'Éternel » (celui qui ne change
pas) ; « Je suis celui qui
suis. » (Exode III.) Dieu envoya Moïse afin que,
par son moyen, II exécutât les
promesses qu'il avait faites à Abraham, en
conduisant les enfants d'Israël dans le beau
pays qu'il avait promis de donner à Abraham
et à sa postérité. Moïse
avait besoin de savoir que le Dieu qui lui parlait
était le
même qui avait
parlé à Abraham.
Celui qui était tout-puissant pour faire des
promesses à Abraham, n'avait pas
changé de volonté ni de pensée
lorsqu'il voulut accomplir ces promesses par
Moïse. Dieu dit donc à
Moïse : « Je suis le Dieu de
ton père, le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac
et le Dieu de Jacob. » (Exode III, 6.) Il dit encore : « Je
suis l'Éternel. Je suis apparu à
Abraham, à Isaac, et à Jacob, comme
le Dieu fort, tout-puissant ; mais je n'ai
point été connu d'eux par mon nom
d'Éternel. » (Exode VI, 2-3.)
C'est ainsi que Dieu s'est
révélé dans tout l'Ancien
Testament. Les prophètes disent et
répètent sans cesse :
« Ainsi a dit
L'ÉTERNEL. »
Tout cela fut changé lorsque Jésus
vint sur cette terre. Il ne dit pas :
« Ainsi a dit
l'Éternel. » Lui-même, II
était Dieu, - LA. PAROLE faite chair, - de
sorte qu'il put dire : « Les paroles
que MOI je vous ai dites sont esprit et sont
vie. » Puis encore : « Les
choses donc que MOI JE DIS, je les dis comme le
Père m'a dit. » (Jean VI, 63 ; XII, 50.)
Jésus parle comme étant
lui-même « la
vérité, » l'expression
personnelle de tout ce qu'il était venu
communiquer de la part du Père. Jésus
est venu nous révéler LE
PÈRE : Personne ne vit jamais
Dieu ; le FILS UNIQUE QUI EST DANS LE SEIN DU
PÈRE ; c'est Lui qui nous l'a fait
connaître. »
Croyez-vous donc que Dieu veut que
nous apprenions à le connaître ?
Veut-il que nous l'appelions Père ?
Cela peut-il l'honorer ? Assurément. On
n'ose pas en douter. La foi l'honore toujours. Dieu
n'aurait-il pas dû être irrité
contre Moïse, si celui-ci
avait mis en doute ce que Dieu venait de lui
dire : « Je suis
l'Éternel ? » Mais Moïse
crut à la parole de Dieu. Dieu veut-il autre
chose de nous, sinon que nous commencions par
croire ce que Jésus nous a dit ?
Que résulte-t-il de cela ?
Il est évident que je ne puis pas appeler
Dieu : « Père, » si
je ne suis pas son enfant, et que je ne dois point
le faire, si je ne sais pas ou si je ne crois pas
que je le suis. Si donc II veut que je l'appelle
Père, parce qu'il se révèle
ainsi, c'est qu'il m'a fait être son enfant
à Lui. Aussi est-il écrit aux
croyants : « Vous êtes tous
fils de Dieu ? par la foi dans le Christ
Jésus. » (Galates III, 26.) Du moment où je crois la
révélation que Dieu a faite de
Lui-même dans la personne de Jésus, je
deviens un enfant de Dieu, -je puis l'appeler
Père ; - II m'a amené à
Lui sans que le moindre nuage puisse
m'empêcher de jouir de la clarté de sa
face. Il est écrit au sujet de
Jésus : « II vint chez soi,
et les siens ne l'ont pas reçu ; mais
à tous ceux qui l'ont reçu, il leur a
donné le droit d'être enfants de Dieu, savoir à ceux qui croient
en son nom ;
lesquels sont nés, non pas de sang, ni de la
volonté de la chair, mais de
Dieu. » (Jean I, 11-13.)
Rien n'est plus clair. Oui, cher lecteur,
« LE PÈRE a envoyé LE FILS
pour être le Sauveur du monde. »
(1 Jean IV, 14.) Quelle grâce, quelle
bénédiction ineffables ! La
pleine révélation de Dieu comme
Père, telle est la vérité que
Jésus est venu annoncer. (Jean I, 17.)
Quel bonheur que nous n'ayons pas à sonder
notre propre coeur pour savoir si nous sommes
à Dieu ou non ! Lorsqu'on croit sa
parole, on trouve que la position qu'il nous fait
dépend et découle de la
révélation qu'il a faite de
Lui-même en la personne de son Fils
Jésus. Voulant être connu tel qu'il
EST, c'est-à-dire comme PÈRE, la
chose a lieu en ceci, que chaque croyant devient
nécessairement enfant de Dieu. Puis Dieu
envoie l'Esprit de son Fils dans le coeur de celui
qui a cru afin de lui donner une pleine
connaissance de cette relation nouvelle, et de lui
en communiquer la jouissance d'une manière
digne de Dieu : « L'Esprit
Lui-même rend témoignage avec notre
esprit que nous sommes
enfants de
Dieu. » (Romains VIII, 16 ; I Jean III, 2.) L'Esprit nous fait crier :
« Abba, Père. »
(Galates IV, 6.) Jésus nous a dit (Jean IV,
23) : que le Père cherche des
adorateurs, qui l'adorent en Esprit et en
vérité. Il en résulte que
ces adorateurs doivent connaître
qu'ils sont déjà dans la relation bénie
d'enfants vis-à-vis de Dieu le
Père.
Et mes péchés ?
objectez-vous.
Ah ! vos péchés, c'est un triste
compte, en effet ! Mais, dites-moi, où
sont-ils, si vous croyez ce que Dieu vous dit
à ce sujet dans sa parole ? Ne sont-ils
pas ÔTÉS ? Oui, cher ami,
ÔTÉS à tout jamais !
Jésus les a portés en son corps sur
le bois, et maintenant ils ne sont plus. Il les a portés afin
qu'étant mort aux péchés vous
viviez à la justice. (1 Pierre II, 24.) Est-ce là une oeuvre que
vous ayez à faire, ou est-ce une oeuvre
faite par Jésus ?
Elle est faite. Que Dieu en soit béni.
« Christ a
souffert une fois
pour les péchés, le juste pour les
injustes, afin qu'il nous amenât à
Dieu ; » Dieu est donc juste en vous
pardonnant, en vertu du sacrifice de Jésus,
tous les outrages que vous avez commis contre sa
sainteté. Est-ce que cela ne touche pas
votre coeur ? Cela ne le brisera-t-il
pas ?
Mais, dites-vous encore, je suis un être
souillé, je n'ai pas le pouvoir de faire le
bien. Comment pourrais-je vivre ici-bas en enfant
de Dieu ?
Croyez-vous donc que la puissance de Dieu en votre
faveur est limitée à ce seul acte de
sa grâce, qui consiste à vous avoir
appelé et adopté à Lui pour
que vous soyez son enfant ? Nous ne sommes pas
seulement sauvés par sa grâce ; mais, de
plus, nous sommes gardés par sa puissance,
par le moyen de la foi, jusqu'à la pleine
consommation de notre salut, alors que Dieu nous
présentera irréprochables devant sa
gloire avec abondance de joie. Il nous apprend
à reconnaître notre faiblesse. Nous
avons à comprendre qu'en nous,
c'est-à-dire dans notre chair, il n'habite
point de bien. « La chair » n'est pas malade, - elle est foncièrement
corrompue
et mauvaise ; - elle ne peut être
améliorée. Or, Dieu donne son Esprit
à ceux qui lui obéissent
(Actes V, 32) ; II les sanctifie par son
Esprit et par sa Parole. - « Si nous
vivons par l'Esprit, marchons aussi par l'Esprit. »
(Galates V, 25.)
Dieu n'abandonnera jamais aucun de ceux qui sont
à Lui. Il s'est chargé de tout ce qui
les concerne. Il les amène
d'abord à Lui ; puis II veut qu'ils
restent près de Lui, en suivant
Jésus.
Remettez-vous à Dieu, cher lecteur, pour
toutes choses, - pour le salut gratuit
d'abord ; ensuite pour tout ce qui concerne
votre marche à travers ce pauvre monde
où règne le péché. Il
faut que la foi soit éprouvée ;
mais lorsqu'on suit Jésus, l'épreuve
de la foi tourne à la gloire de Dieu. Dans
le monde, vous aurez de la tribulation si vous
êtes fidèle, mais :
« ayez bon courage, dit le Seigneur, moi
j'ai vaincu le monde. » (Jean XVI, 33.) Ce qui nous donne du courage, ce
n'est point une bonne espérance de remporter
la victoire dans une lutte dont l'issue serait
douteuse ; c'est la conviction que la victoire
A ÉTÉ remportée, non pas par
nous, mais par Jésus. Selon la parole
véritable du roi d'Israël, ce n'est pas
celui qui s'engage dans la lutte qui peut se
glorifier ; c'est celui qui, ayant vaincu,
peut tranquillement quitter le harnois.
(1 Rois XX, 11.)
Ainsi a fait Jésus dans sa mort et dans sa
résurrection. Nous avons à apprendre
quelle est la valeur de cette puissance qui
s'exerce maintenant en notre faveur (lisez
attentivement Éphésiens I,
15-23 ; surtout
les versets 19, 20). Nous voyons ce qu'était
cette puissance pour l'apôtre Paul dans la 2e
épître aux Corinthiens (voyez chap.
I, 9, 10 ; IV, 7,
14, 16 ; V, 17, 18 ; XII, 9, 10 ; XIII, 3, 4 ; etc.). Il peut dire, en
exprimant la part bénie de chaque croyant : « Ce que je
vis maintenant dans la chair, je le vis dans la
foi, - la foi AU FILS DE DIEU, qui m'a aimé
et qui s'est donné
lui-même pour
moi. » (Galates II, 20.) Jésus a été
déterminé FILS DE DIEU,
en puissance,
selon l'Esprit de
sainteté par la résurrection des
morts. (Romains I, 4.) Aussi est-il écrit que celui
qui est victorieux du monde, c'est celui qui CROIT
que Jésus est LE FILS DE DIEU. (1 Jean V, 5.)
« QUICONQUE. »
Un jeune homme était
fort troublé au sujet de son âme. Il
savait qu'il était un pécheur devant
Dieu et le sentait si profondément que
souvent il était près de tomber dans
le désespoir, disant :
« Est-il possible que Dieu puisse sauver
un pécheur tel que moi ? »
Pendant la journée, il pensait aux peines de
l'enfer comme au châtiment qu'il avait
justement mérité, et durant la nuit
il se voyait parfois précipité dans
l'abîme des ténèbres de dehors.
Il essayait de réformer sa vie et de
s'appuyer hardiment sur ses bonnes oeuvres ;
mais, hélas ! au lieu de trouver
quelque soulagement d'esprit, son trouble ne
faisait qu'augmenter. Un soir, il passait devant un
grand édifice où prêchait un
serviteur de Dieu. Il y entra et entendit le
prédicateur appeler l'attention des
auditeurs sur ces paroles bénies du
Seigneur : « Afin que
quiconque
croit en lui ne
périsse pas, mais ait la vie
éternelle. » (Jean III, 16.) « Remarquez, disait-il,
ce mot quiconque. »
Pour la première fois, l'âme
angoissée du jeune homme commença
à entrevoir, dans l'Évangile, la
grâce de Dieu qui affranchit de toute
crainte, et à penser qu'après tout,
il y avait quelque espérance, même
pour un pécheur tel que lui, puisque ce mot
quiconque
s'appliquait à
lui comme à chacun de ceux qui
reçoivent Christ pour leur Sauveur. Je n'ai
pas besoin de dire que, par la puissance de
l'Esprit de Dieu, son coeur fut ainsi conduit
à se reposer pleinement sur Jésus
pour le salut, qu'il trouva la joie et la paix en
croyant et se réjouit dans le service de
l'Évangile pendant plusieurs
années.
Cher lecteur, avez-vous ainsi simplement
accepté Christ ? Avez-vous mis votre
confiance en Celui qui mourut sur la croix pour
sauver des pécheurs ? Le
précieux sang de Christ est-il l'unique
fondement de votre paix avec Dieu ? Avec
beaucoup d'autres, sauvés comme lui, notre
jeune homme put dire :
Quel autre
ai-je aux cieux,
Quel autre en ces lieux
Que toi, mon Sauveur,
Mon Berger, mon Guide, l'Ami de mon
coeur ?
Quel autre voudrait,
Quel autre pourrait,
Me voyant gémir,
Me tirer d'angoisse et me secourir ?
En Toi, Dieu Sauveur !
J'ai la paix du coeur :
Tu fis tout pour moi,
Et sur ta justice se fonde ma foi.
Pour moi quel bonheur
De savoir, Seigneur !
Comme je le sais,
Que tu m'es propice, que tu fis ma
paix !
Mais il y a un autre
« quiconque » tout aussi
général que le premier dans son
étendue et son application. Mais quel
contraste ils présentent !
« Quiconque
ne fut pas
trouvé écrit dans le livre de la vie
fut jeté dans l'étang de
feu. »
(Apocalypse, XX, 15.) Remarquez-le ; il est dit
« quiconque, » c'est-à-dire n'importe
qui : il n'est question ni de ce que l'on est,
ni des excuses que l'on pourrait
alléguer ; c'est
« quiconque, » car Dieu ne fait pas acception
de personnes. Combien cela est solennel ! Si
quelqu'un n'a pas pour son Sauveur, le Christ
Jésus, le Fils de Dieu, celui qui donne la
vie éternelle, comment son nom pourrait-il
être écrit dans le livre de vie, qui
est celui de l'Agneau immolé ?
(Apocalypse, XIII, 8.)
FRAGMENT SUR LA
MORT.
La grâce a amené
Christ là où le péché
nous a amenés. La mort est pour nous la
conséquence delà
désobéissance ; pour Christ, de
l'obéissance.
Il y a une
différence totale entre avoir la
faculté de mourir et être
assujetti à la mort. Ce dernier cas est
celui d'Adam et de ses descendants ; Christ en
grâce s'est placé dans le premier.
PAIX EN CROYANT
II
LÂCHEZ LA
BRANCHE.
Mon cher ami,
Votre lettre a été la bienvenue et je
bénis Dieu, du fond de mon coeur, pour les
quelques rayons de consolation qu'il a
communiqués à votre âme
inquiète et troublée. Je crois savoir
ce que vous entendez par « la
dureté de coeur, » dont vous vous
plaignez, et par l'état que vous
dépeignez ainsi : « II me
semble parfois que mon coeur va se
briser. » Ceux-là seuls qui ont
éprouvé quelque chose de semblable,
peuvent comprendre combien est pénible une
position telle que la vôtre. Il y a une
source ouverte, à laquelle vous pourriez
puiser gratuitement, mais je ne sais quoi vous
empêche de le faire.
Permettez-moi de vous rappeler qu'il n'y a aucun
mérite à nourrir ces tristes
sentiments. Au contraire, ils naissent de
l'incrédulité, et ainsi sont
non-seulement amers et pénibles, mais
réellement coupables en eux-mêmes. Ce que Dieu
désire, c'est que nous croyions qu'il nous
dit la vérité, lorsqu'il
déclare que nous avons été les
objets de son amour ; que son amour pour nous
a été tel qu'il n'a pas
épargné son propre Fils, et que telle
est son entière satisfaction de ce que
Jésus a fait et souffert, que par son sang -
le sang de Jésus - il nous accorde
maintenant un pardon gratuit, la vie
éternelle et le bonheur de
l'appeler « Père » et de
nous jeter dans ses bras de miséricorde et
d'amour. Vos sentiments sont semblables à
ceux d'un enfant qui ayant offensé son
père, sait que celui-ci a sujet d
être, à bon droit, irrité
contre lui.
Tout ce que le père désire c'est que
l'enfant reconnaisse sa faute, pour être
sur-le-champ pardonné et
réconcilié ; c'est ce qu'il
attend pour accueillir et caresser l'enfant Mais le
coeur de celui-ci n'en est pas encore là. Il
pleure
et sanglote ; il s'agite et se tourmente de plus en
plus, tout en restant a distance de son
père. Le coeur du père peut-il se
réjouir d'être témoin des
larmes et des combats de son enfant ? Et
comment tout cela finit-il enfin ? L'enfant se
jette dans les bras de son père, et
s'écrie en sanglotant sur son sein :
« Mon père ! J'ai mal agi,
j'ai été fort
coupable ! » Quel calme
succède alors au trouble
précédent ! Ce n'est pas que
l'enfant pardonné et
réconcilié ait moins de douleur
d'avoir offensé son père que
lorsqu'il pleurait et se tourmentait loin de lui.
Non, il en est maintenant plus profondément
affligé qu'auparavant -, mais la lutte -
l'angoisse - est passée, et ce qui
l'étonne, c'est d avoir pu rester si
longtemps loin des bras de son père.
Cher ami, Dieu est ce père. Il se
révèle comme tel en Jésus. Il
vous dit, dans sa parole, qu'aussitôt que
l'enfant prodigue eut tourné sa face et ses
pas du côté de la maison paternelle,
« comme il était encore loin, son
père le vit et fut ému de compassion,
et étant accouru il se jeta à son cou
et le baisa. » Est-ce que le père
de la parabole était plus
tendre
ou plus compatissant que « le Dieu et Père
de notre Seigneur
Jésus-Christ » ? Vous savez
que la parabole fut proposée par
Jésus lui-même, dans le but de nous
montrer ce qu'est son
Père, et avec
quel bonheur il reçoit tout pécheur
qui revient à lui. Ne doutez donc plus un
instant. Croyez ce que Dieu dit de lui-même.
Recevez la bénédiction d'en haut,
tout en vous étonnant de son amour
infini.
Laissez-moi vous raconter comment furent
dissipés les doutes et les angoisses qu'une
dame écossaise éprouvait au sujet de
son âme.
C'était dans un temps de réveil,
où plusieurs personnes de la connaissance de
cette dame avaient été amenées
à Christ et, entre autres, une de ses
meilleures amies. Éprouvant elle-même
quelques inquiétudes sur son état,
elle se rendit auprès d'un serviteur de Dieu
et lui dit qu'elle était malheureuse. Il lui
répondit qu'il était bien aise de
l'apprendre. Étonnée et même
quelque peu offensée de cette
réponse, elle raconta au ministre tous les
efforts qu'elle avait faits pour obtenir le salut,
combien elle avait lu et prié, mais sans
trouver la paix. Il lui dit que son salut ne
dépendait pas de quelque chose qu'elle
pût faire, mais de ce que Jésus avait
depuis longtemps fait et accompli sur la croix.
Tout cela était encore obscur et
mystérieux pour elle. Elle prit congé
du ministre et alla faire visite à son amie
récemment convertie. Elle lui demanda ce
qu'elle avait fait pour obtenir la paix dont elle
parlait.
« Ce que j'ai fait ! Je n'ai rien
fait ! C'est parce que
Jésus a fait que j'ai trouvé la paix
avec Dieu. » La dame répliqua que
c'était précisément ce que le
ministre venait de lui dire, mais qu'elle ne
pouvait pas le comprendre. Elle retourna chez elle
toujours plus angoissée, et s'enfermant dans
sa chambre, elle tomba à genoux,
résolue de ne pas se relever avant que son
âme eût trouvé le repos et la
paix. Je ne sais pas combien d'heures
s'écoulèrent de la sorte, mais les
forces lui manquèrent enfin, et elle
s'endormit. Alors elle songea qu'elle tombait dans
un affreux précipice, mais qu'ayant saisi
une faible branche elle restait suspendue au-dessus
de l'abîme. Elle était là
criant et implorant du secours, lorsqu'une voix
venant d'en bas et qu'elle savait être la
voix de Jésus, lui dit de lâcher la
branche et qu'il la recevrait et la sauverait.
« Seigneur, sauve-moi ! »
criait-elle, et la voix répondait de
nouveau : « Lâche la
branche. » Mais elle n'osait pas la
lâcher et continuait à crier :
« Seigneur, sauve-moi ! »
Enfin celui qui était en bas, dont elle
entendait la voix, mais qu'elle ne voyait pas, lui
dit de l'accent le plus tendre et le plus
solennel : « Je ne puis pas te
sauver, à moins que tu ne lâches la
branche ! » Alors, comme
désespérée, elle la
lâcha, tomba dans les bras de Jésus,
et la joie de s'y trouver la réveilla. La
leçon, que son rêve lui donnait, ne
fut pas perdue pour elle. Elle comprit que
Jésus était digne de toute sa
confiance, et que non-seulement elle n'avait besoin
d'aucune branche de propre justice, mais que
c'était son obstination à se
cramponner à
cette branche, qui la retenait loin de Christ. Elle
lâcha tout et trouva Jésus
entièrement suffisant.
Dans l'espérance d'apprendre bientôt
que vous aussi, vous avez renoncé à
tout autre espoir, et que vous vous êtes
jeté dans les bras de Celui qui les
étendit sur la croix pour vous,
Je reste avec prières
Votre
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