Saints en Christ
SECOND JOUR
La provision de Dieu pour la sainteté
À ceux
qui ont été sanctifiés en
Jésus-Christ, appelés à
être saints.
(1 Cor. I, 2.)
À tous les saints en
Jésus-Christ, qui sont à Philippes.
Saluez tous les saints en
Jésus-Christ.
(Philip. I, 1 ;
IV, 21.)
« Saints ! » —
« En Christ ! » —
dans ces deux expressions, nous avons
peut-être les mots les plus merveilleux de la
Bible entière.
« Saint ! » ce mot dont la
signification est insondable et que les
séraphins ne prononcent qu'en se voilant la
face. « Saint ! » ce mot
dans lequel toutes les perfections de Dieu sont
concentrées, et duquel sa gloire sort comme
un torrent. « Saint ! » ce
mot qui révèle quelle était la
pensée et le plan de Dieu envers l'homme, de
toute éternité, et qui nous dit
quelle sera la plus grande gloire de l'homme dans
la vie future : « Être
participant de sa
sainteté ! »
—« En Christ ! » ce
mot dans lequel sont révélés
tous les trésors de la sagesse et de l'amour
de Dieu ! Le Père donnant son Fils pour
qu'il fût un avec nous ! le Fils mourant
sur la croix pour nous unir à
lui-même ! le Saint-Esprit demeurant en
nous pour établir et maintenir cette
union ! « En
Christ ! » quel résumé
de ce que la rédemption a accompli,
« et de la vie ineffablement heureuse
dans laquelle Dieu donne à son enfant
d'entrer et de demeurer. « En
Christ ! » la leçon par
excellence que nous avons à apprendre sur la
terre : « Être trouvés
en Christ ». La réponse
suprême de Dieu à tous nos besoins,
à toutes nos prières. « En
Christ ! » la garantie et
l'avant-goût de la gloire
éternelle.
Quelle richesse de signification et de
bénédictions dans ces deux
mots : Saints en Christ !
Voilà la réponse de Dieu à
notre question : « Comment
être saint ? » Bien souvent
quand nous entendons cet appel :
« Soyez saints comme je suis
saint », nous sentons comme s'il y avait
et devait toujours y avoir un abîme entre la
sainteté de Dieu et celle de l'homme.
« En Christ ! »
Voilà le pont jeté sur
l'abîme ; mieux que cela : sa
plénitude a comblé l'abîme.
En Christ, Dieu et l'homme se
rencontrent ; en Christ, la
sainteté de Dieu nous a trouvés et
nous a faits siens ; elle est devenue humaine,
elle peut devenir nôtre. Aux cris anxieux et
aux soupirs de milliers d'âmes
altérées, qui ont cru en
Jésus, et qui ne savent comment arriver
à la sainteté, voici la
réponse que Dieu donne :
« Vous êtes saints en
Christ ! » Oh ! s'ils
écoutaient, s'ils croyaient, s'ils prenaient
seulement à la lettre ces paroles
divines ; s'ils les répétaient
sans se lasser, fût-ce jusqu'à mille
fois, comme la lumière de Dieu illuminerait
leur âme, et remplirait leur coeur de joie et
d'amour lorsqu'ils pourraient
répondre : « Oui, je le vois
maintenant » saints en Christ !
Sanctifiés en
Jésus-Christ ! »
Lorsque nous nous mettons à étudier
ces merveilleuses paroles, souvenons-nous que c'est
Dieu, et Dieu seulement, qui peut nous
révéler ce que la sainteté est
en réalité. Méfions-nous,
à cet égard surtout, de nos propres
pensées et de notre propre sagesse.
Apprêtons-nous à recevoir, par la
puissance de la vie même de Dieu, agissant en
nous par le Saint-Esprit, ce qui est plus profond
et plus vrai que toute pensée humaine :
Christ lui-même comme notre
sainteté.
Nous commencerons par étudier le mot
saint dans l'Ancien Testament. En
Israël, peuple saint et type du peuple croyant
de la nouvelle Alliance, de ceux qui sont saints en
Christ, nous verrons avec quelle perfection de
symboles Dieu chercha à graver dans la
pensée de ce peuple quelque intelligence de
ce qu'il attendait de lui. Dans la loi, nous
verrons comment le mot saint est le mot qui
donne la clef de la rédemption que cette loi
était censée servir, et pour laquelle
elle devait préparer Israël. Dans les
prophètes, nous verrons que la
sainteté de Dieu est
révélée comme la source de
laquelle devait découler la
rédemption attendue : ce n'est pas
tant, en effet, de la sainteté comme du Dieu
trois fois saint qu'ils parlent, du Dieu qui
voulait par son amour rédempteur et sa
justice sanctifiante se faire connaître comme
le Dieu de son peuple. Et lorsque la signification
du mot saint nous aura été en
quelque mesure révélée et que
le profond besoin de cette grâce aura
été rendu évident dans
l'Ancien Testament, nous arriverons au Nouveau
Testament pour y voir comment Dieu a pourvu
à ce besoin. En Christ, le Saint de Dieu,
nous trouverons la sainteté dans une vie et
une nature humaines, dans une volonté
vraiment humaine, rendue parfaite et se
développant par l'obéissance,
jusqu'à l'union complète avec la
volonté sainte de Dieu.
Dans le sacrifice de lui-même sur la croix,
cette sainte nature se livra à la mort afin
de pouvoir, comme le grain de blé
jeté en terre, par la mort, revivre et se
reproduire en nous. Dans le don royal de l'Esprit
du Dieu de sainteté, représentant et
révélant le Christ invisible, la vie
sainte de Christ descend et prend possession de son
peuple, et ils deviennent un avec lui. De
même que l'Ancien Testament n'a pas un mot
qui soit plus grand, plus élevé que
celui de saint, de même le Nouveau
Testament n'en a point de plus profond que
ceux-ci : en Christ.
« Être en lui »,
— « habiter en lui »,
— « être enracinés en
lui », — « croître
en lui en toutes choses », voilà
les termes divins par lesquels la merveilleuse et
parfaite unité entre Christ, le Sauveur et
le racheté, est indiquée dans un
langage aussi rapproché de nous que cela
appartient au langage humain.
Et lorsque l'Ancien et le Nouveau Testaments nous
auront chacun donné leur message, l'un en
nous enseignant ce que saint signifie,
l'autre ce que en Christ renferme pour nous,
nous trouverons dans la Parole de Dieu qui les unit
l'un à l'autre le résumé le
plus complet de la grande rédemption que
l'amour de Dieu avait préparée pour
nous. La certitude éternelle, la
merveilleuse suffisance, l'efficacité
infinie de la sainteté que Dieu nous a
préparée en son Fils, tout cela nous
est révélé dans ces paroles
bénies : saints en Christ.
Les saints en Jésus-Christ,
voilà, mes bien-aimés frères
en la foi, le nom que nous portons dans les saintes
Écritures, dans le langage même du
Saint-Esprit ! Ce n'est pas une simple
constatation doctrinale du fait que nous sommes
saints en Christ ; ce n'est pas à une
profonde discussion théologique que nous
sommes ici invités ; c'est bien
plutôt une voix pleine d'amour qui sort des
profondeurs du coeur de Dieu, et qui s'adresse
à ses enfants bien-aimés. C'est le
nom par lequel le Père appelle ses enfants.
Ce nom nous dit déjà qu'une provision
a été faite par le Seigneur pour que
nous soyons saints. Ce nom, c'est la
révélation de ce que Dieu nous a
donné et de ce que nous sommes
déjà, de ce qu'il se propose de
produire en nous, de ce qui sera nôtre en
toute propriété individuelle. Ainsi
nous ferons cette expérience, à
mesure que nous avancerons, que toute notre
étude et tout l'enseignement de Dieu peuvent
être résumés en trois grandes
leçons. La première, qui est une
révélation : Je suis
saint ; la seconde, qui est un
commandement : Soyez saints ; la
troisième, qui est un don, l'anneau qui
relie les deux premières : Vous
êtes saints en Christ.
Et d'abord, la révélation :
Je suis saint. Notre étude ici doit
être faite dans un esprit d'adoration et de
profonde humilité. Dieu doit se
révéler à nous si nous devons
savoir ce que c'est que d'être saint. Dans le
sentiment de l'impuissance absolue de notre propre
sagesse et de notre intelligence pour
connaître Dieu, nos âmes doivent, avec
contrition et avec la conviction du néant de
nos efforts et de nos propres forces, s'abandonner
à l'Esprit de Dieu, à l'Esprit de
sainteté, pour qu'il nous
révèle le Saint des saints. Et quand
nous commencerons à le connaître, dans
sa justice infinie, dans son ardeur consumante
contre tout ce qui est péché ;
quand nous connaîtrons l'amour infini qui l'a
porté à se sacrifier pour affranchir
le pécheur de son péché, et
pour l'amener à sa propre perfection, nous
apprendrons aussi à admirer et à
adorer ce Dieu grand et glorieux ; nous
commencerons à sentir et à
déplorer la distance infinie qui nous
sépare de sa ressemblance, nous soupirerons
après lui, nous crierons à lui pour
qu'il nous donne une part de la beauté
divine et de la béatitude de sa
sainteté.
Alors le commandement : « Soyez
saints comme je suis saint » se fera
entendre à nous avec une signification
nouvelle. Oh ! mes frères dans la foi,
qui faites profession d'obéir aux
commandements de votre Dieu, donnez à ce
commandement, qui surpasse et qui résume
tous les autres, la place d'honneur qu'il
réclame dans votre coeur et dans votre vie.
Soyez saints à la ressemblance du Dieu de
sainteté. Soyez saints comme il est saint.
Et si vous éprouvez que plus vous
méditez et étudiez, moins vous pouvez
vous emparer de cette sainteté
infinie ; que plus il vous arrive de la saisir
par instants, plus vous désespérez
d'arriver à une sainteté si divine,
souvenez-vous que c'est précisément
là que ce commandement devait vous
amener : à cette
désespérance et à ce
découragement. Apprenez à en finir
une fois pour toutes avec votre propre sagesse et
votre propre bonté ; approchez-vous
enfin tout de bon et en toute humilité du
Saint des saints, afin qu'il puisse vous montrer
combien la sainteté qu'il demande surpasse
absolument la connaissance et la puissance
humaines. C'est à l'âme qui n'a plus
confiance en la chair qu'il se montre dans toute sa
beauté et qu'il donne la sainteté
à laquelle il nous appelle. Il la met
à notre portée parce qu'il nous fait
un avec lui. « Saints en
Christ », notre sainteté
dès lors est un don divin, tenu en
réserve pour nous, communiqué
à notre âme, et qui agit avec
puissance en nous, parce que nous sommes en lui,
c'est-à-dire « en
Christ ».
« En Christ ! » Oh !
ce merveilleux petit mot en ! Notre vie
même enracinée dans la vie de
Christ ! C'est dans son saint Fils
Jésus, le Serviteur par excellence du Dieu
qui, en lui, s'appelle notre Père, dans sa
vie d'amour et d'obéissance sur la terre,
dans cette vie où il s'est sanctifié
pour nous ; c'est dans cette vie de Christ,
terrain dans lequel j'ai été
planté et enraciné, que se trouve le
sol duquel mon âme tire comme nourriture ses
qualités, sa nature même. Et comme
cette parole : « Saints en
Christ » jette également sa
lumière sur la
révélation : Je suis saint,
et sur le commandement : Soyez saints
comme je suis saint, et les lie l'un à
l'autre ! En Christ je vois ce qu'est la
sainteté de Dieu, et ce qu'est ma
sainteté. En lui, ces deux saintetés
se confondent et deviennent miennes. En lui, je
suis saint ; habitant en lui et croissant en
lui, je puis être saint de toutes
manières, comme il est saint,
« Soyez saints, car je suis
saint ».
O Dieu trois fois saint !
nous t'en supplions, révèle à
tes enfants ce que signifie ceci, c'est que, non
seulement tu les as appelés à la
sainteté, mais que tu les as appelés
de ce nom : « les saints en
Jésus-Christ ». Oh !
que chacun de tes enfants sache qu'il porte ce
nom ; qu'il sache ce que ce nom signifie, et
quelle puissance le nom que tu leur as donné
renferme pour les faire devenir ce que ce
nom même indique ! O Dieu de
sainteté ! visite bientôt ton
peuple et que chacun de tes enfants sur la terre
soit connu comme un saint !
Révèle dans ce but à tes
saints ce qu'est ta sainteté. Enseigne-nous
à t'adorer, et à attendre
jusqu'à ce que tu aies dit à notre
âme avec une puissance toute divine, ta
parole : « Je suis
saint ». Et que cette parole remue
profondément notre coeur et nous convainque
de notre souillure !
Et révèle-nous, nous t'en prions,
que de même que tu es saint, oui, que tu es
même un feu consumant, de même ton
commandement, dont le but déterminé
et sans réserve est de nous rendre saints,
est saint. O Dieu ! que ta voix
pénètre les profondeurs même de
notre être, avec une puissance à
laquelle nous ne soyons pas capables de nous
soustraire : « Soyez saints,
soyez saints ».
Et fais que, entre ta sainteté infinie
d'une part, et notre souillure, notre
indignité d'autre part, nous soyons
pressés d'accepter Christ comme notre
sanctification, de demeurer en lui comme dans Celui
qui est notre vie, et la force pour faire en nous
ce que tu veux que nous soyons :
« Saints en
Jésus-Christ ! »
O Père ! que ton Esprit fasse de cette
parole précieuse une vérité,
une vie en nous ! Amen.
1° Vous entrez de nouveau dans
l'étude d'un divin mystère. Ne vous
fiez pas à votre propre sagesse, mais
attendez pour comprendre l'enseignement de l'Esprit
de vérité.
2° En Christ. Un commentateur dit :
« Cette parole indique deux faits
moraux : a) l'acte de foi par lequel un homme
saisit Christ ; b) la communauté de vie
avec lui par le moyen de la foi ». Mais
il y a encore un autre fait qui surpasse en
importance le premier : c'est par un acte de
pouvoir divin que je suis en Christ et que je suis
gardé en lui. Je désire
réaliser ce qu'il y a de divin dans la
position que j'occupe en Christ.
3° Saisissez les deux côtés de
cette vérité : Vous êtes
saint en Christ d'une sainteté divine. Dans
la foi à cette vérité, vous
devez être saint, devenir saint, d'une
sainteté ! humaine, montrant dans toute
la conduite de votre vie humaine la sainteté
divine agissant.
4° Ce Christ est une personne vivante, un
Sauveur plein d'amour. Quelle joie ce sera pour lui
de prendre entière possession de votre coeur
et de faire toute l'oeuvre en vous ! Serrez
fortement cette vérité à
mesure que vous avancez. Vous avez sur Christ, sur
son amour, sur sa puissance un droit pour faire de
vous un saint.
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