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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



LE SERMON SUR LE MONT HOREB


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« Et Dieu lui dit: « Sors, tiens-toi sur la montagne devant l’Éternel. » Et voici que l’Éternel passait. Un vent fort et violent déchirait les montagnes et brisait les rochers devant l’Éternel, mais l’Éternel n’était pas dans ce vent. Après le vent, il y eut un tremblement de terre, mais l’Éternel n’était pas dans ce tremblement. Après le tremblement, un feu; mais l’Éternel n’était pas dans ce feu; et après le feu, un son doux et subtil. Aussitôt qu’Élie l’eut entendu, il s’enveloppa le visage de son manteau; il sortit et se tint à l’entrée de la cave; et voici qu’une voix lui parla et lui dit; « Que fais-tu ici Élie? » (I Rois XIX: 11-13)

  Il y a, sans doute, infiniment plus dans ce qu'Élie vit et entendit dans la caverne, que je ne pourrais vous dire ce soir. Je n'essaiera même pas d'extraire du texte, le sermon merveilleux et si pratique qui fut prêché au prophète sur le flanc du mont Horeb. Je ne retiendrai, maintenant, qu'une partie du passage: « la voix douce et subtile » (1), qui me fait entendre quatre messages distincts.


I. ET TOUT D'ABORD LE PREMIER, POUR LE PROPHÈTE.
Il est probable que, dans la pensée d'Élie, une manifestation de la puissance divine devait infailliblement ramener le peuple d'Israël vers Dieu.

S'il pouvait être prouvé, de façon indiscutable, que Baal n'était pas Dieu, que Jéhovah, seul, l'était, alors, pensait-il, le peuple serait convaincu et reviendrait à l'Alliance jurée au Dieu vivant et vrai. Mais il ne tarde pas à découvrir son erreur. Bien que le feu de l'Éternel fût descendu du ciel et qu'il eût consumé son sacrifice et jusqu'aux pierres de l'autel et l'eau de la tranchée à l'entour, bien que le peuple eût crié: « c'est l'Éternel qui est Dieu, c'est l'Éternel qui est Dieu »; cependant, les idoles dressées dans les hauts lieux et les bocages n'avaient pas été abandonnées; Israël adorait encore le dieu-soleil, et ignorait Celui qui avait créé le soleil.

Il semble aussi qu'Élie ait pensé qu'une manifestation de la sévérité divine était nécessaire pour ramener Israël à la fidélité jurée à Jéhovah. Aussi fit-il saisir tous les prophètes de Baal, qu'il fit mettre à mort au torrent de Kison. Sans doute, le prophète souffrit-il de devoir être l'exécuteur de la justice; mais un saint zèle l'animait; chaque coup frappé contre les prêtres idolâtres n'était-il pas porté pour l'honneur et la gloire de l'Éternel? Cependant cette extrême sévérité n'a pas les résultats espérés; tout au contraire; et l'un d'eux c'est d'éveiller le courroux de Jésabel qui jure de faire mourir Élie. Peut-être s'attendait-il à ce que Dieu fît aussi tomber sur le peuple quelque sévère jugement? Cependant quel autre châtiment envoyer sur un peuple qui souffrait déjà de sécheresse et de famine depuis trois ans! Et cela ne les avait pas détournés de leur idolâtrie!...

Mais Dieu révèle à Élie que ce ne sont pas là ses méthodes. Sans doute, Il peut se servir du vent, du tremblement de terre, du feu, mais ce ne sont pas là ses meilleurs instruments. Ce n'est pas d'eux qu'Il se sert pour l'accomplissement de ses oeuvres les plus puissantes mais de la voix douce et subtile. L'Éternel dit donc à Élie: « Il faut avec ce peuple rebelle d'autres méthodes que celles que tu as employées, ou que j'ai employées par ton moyen. Ils ont vu ma puissance, et que je domine sur les forces de la Nature; ils savent que je puis frapper et punir; mais leur coeur n'a pas été touché. Pour l'atteindre, il faut recourir à d'autres procédés. »

Peut-être avez-vous remarqué que durant les années qui suivirent, le ministère d'Élie se modifia. Sans doute, il reste un ministère de flamme quand même; et comme le Baptiste, Élie ne cesse de prêcher la repentance. Cependant son service est tempéré de douceur et il semble s'occuper surtout de la préparation des jeunes, d'écoles pour les fils des prophètes; car ceux-ci reconnaissent Élisée comme leur maître, dès qu'Élie est enlevé au ciel.


Il fallait essayer de la voix douce et subtile. Selon toute apparence les châtiments étaient restés inutiles, les coeurs n'avaient pas été gagnés. Les hommes épouvantés ne s'étaient pas convertis. Sous l'empire de la terreur ils avaient durant quelque temps délaissé l'idolâtrie, mais pour y retourner peu après, comme la truie à sa fange. Satan, délogé momentanément, était revenu en force et avait assuré ses positions. Il fallait employer les méthodes de douceur, de persuasion; elles étaient plus efficace. Tel fut, je pense, le message que comprit Élie.



II. Si je discerne bien la portée de la voix douce et subtile ILS S'Y TROUVE AUSSI UN MESSAGE POUR TOUS LES SERVITEURS DE DIEU. A nous tous qui prêchons la Parole, ou qui essayons de l'enseigner de quelque autre manière, Dieu semble dire: « Ne mettez pas votre confiance dans les grandes manifestations de puissance, mais bien plutôt dans l'influence douce et subtile du Saint-Esprit, vraie rosée céleste, et dans la pluie bienfaisante de l'Évangile. Annoncez la Parole de Dieu aux fils et aux filles des hommes. »

Les prédicateurs ont souvent l'ambition de faire de grandes choses. Nous nous imaginons volontiers que si nous pouvions prêcher comme le fit Jonathan Edwards, prononçant son fameux sermon sur le sort des pécheurs impénitents, lequel sermon frappa de terreur les auditeurs à ce point qu'ils sentaient les bancs même trembler sous eux, et que certains hommes se dressèrent dans leur effroi pour se cramponner aux piliers de l'édifice, il nous semble, dis-je, que si nous prêchons ainsi, nous ferions de grandes choses, et qu'il vaudrait la peine d'annoncer la Parole. Ou bien, nous nous laissons aller à souhaiter l'éloquence d'un Whitfield s'adressant à 20.000 âmes, en plein air, à Kennington... Ou bien encore, nous basons les plus hautes espérances sur quelques sermons qui occupent une place privilégiée dans notre estime; celui-ci, à cause de sa superbe péroraison qui fait songer au bouquet d'un feu d'artifice, un jour de fête; celui-là, à cause de l'éloquence qui y est déployée. Si nous avons la sagesse de rester indifférent à ces choses, nous nous sommes attaché, peut-être, à quelque morceau de dialectique si puissant, si serré que, nous semble-t-il, aucune barrière, aucune difficulté ne devraient subsister, et que nos auditeurs devraient être nécessairement convaincus.


Or, si nous sommes depuis quelque temps dans le ministère; et si le Seigneur nous a donné quelque discernement spirituel, nous devons savoir à quel point une telle attente, de semblables espérances sont peu fondées. Peut-être qu'avec ce genre de prédication, un grand souffle passera sur l'auditoire, mais l'Éternel ne sera pas dans le vent, ou il se produira comme un tremblement de terre, et les gens s'effondreront sous l'empire de la terreur, mais le Seigneur ne sera pas dans le tremblement de terre; la chaire serait comme illuminée des lueurs blafardes du jugement, mais Dieu ne sera pas dans ce feu. Sans doute, nous devons enseigner la crainte de l'Éternel; mais comme l'Apôtre Paul, et parce que justement nous connaissons la crainte qu'il faut avoir de l'Éternel, nous essaierons de persuader les hommes. La persuasion doit être la note dominante de la prédication, justement parce que la Vérité est chose terrible. Nous ne devons pas cacher les menaces contenues dans les Écritures; le Seigneur Jésus bien que parfaitement doux et parfaitement bon, a prononcé des paroles effrayantes sur la Colère à venir: le ver qui ne meurt pas, le feu qui ne s'éteint point. Toutefois, ce n'est pas en faisant vivre les cordes de la crainte et de la terreur, en évoquant le jugement à venir que nous pouvons espérer des résultats durables (2). L'auditeur peut s'habituer aux sentiments de crainte et ceux-ci s'émousser; il peut pleurer jusqu'à ce qu'il ne lui reste plus de larmes, et plus tard, prendre en pitié ce qu'il nommera un accès de faiblesse.

Mais la prédication de Jésus-Christ et Jésus-Christ crucifié ne perdra jamais sa puissance. Vous pouvez « redire l'histoire de l'amour de Jésus », jamais elle ne résonnera dans le coeur comme une vaine répétition si avec un esprit de bonté, un coeur brûlant d'amour vous dites à ceux qui vous écoutent: « Voici l'Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde ». Point d'excitation, point de grandes émotions dans l'auditoire, mais l'Éternel sera là. Il est toujours présent lorsque cette prédication retentit. Si Jésus est prêché, les pécheurs doivent être sauvés. Toutefois, même s'il n'en est pas ainsi, bien que nous prêchions Jésus avec fidélité et amour, nous sommes la bonne odeur de Christ pour Dieu, à l'égard de ceux qui périssent et de ceux qui sont sauvés... Le ministère qui sauve les âmes est celui de « la voix douce et subtile » proclamant la Grâce rédemptrice, et l'amour du Seigneur s'offrant au sacrifice. L'âme qui cherche ne s'y trompe pas; elle reconnaît aussitôt les accents divins et elle répond à l'appel céleste. Tel est le message de
« la voix douce et subtile » pour le prédicateur de la Parole.


III. Mais je discerne aussi un MESSAGE POUR TOUTE L'ÉGLISE.
L'Éternel n'était ni dans le vent, ni dans le feu, ni dans le tremblement de terre. Apprenons de ceci à ne pas souhaiter que les jugements de Dieu tombent sur notre nation ou sur le monde, dans la pensée que ceci hâterait l'établissement de son règne... Nous sommes attristé souvent que sa cause ne triomphe pas plus rapidement; que les Missions parmi les païens ou au sein de notre peuple n'aient pas plus de succès. Et nous souvenant de ce qui se passait lorsque l'épidémie de choléra dévastait Londres, et que les coeurs étaient si accessibles à l'Évangile, nous avons presque souhaité quelque nouveau jugement qui briserait la dureté des habitants de cette ville de péché, et de la nation. Gardons-nous de souhaiter la guerre, des épidémies ou quelque autre jugement... Mais comme les chrétiens de la primitive Église, plaçons notre confiance dans l'Esprit de Dieu qui agissait alors au moyen d'instruments fidèles, lesquels prêchaient l'Évangile après en avoir expérimenté la puissance dans leurs coeurs et dans leurs vies.


Il se dégage encore une leçon pour l'Église, de cette voix douce et subtile. Des paroles que dit l'Éternel au prophète, il ressort qu'une oeuvre s'accomplissait en Israël, oeuvre ignorée d'Élie. Sept mille personnes n'avaient pas fléchi les genoux devant Baal, ni baisé son image. Il est non moins certain que des milliers existent qui sont fidèles au Seigneur, bien que nous ne les connaissions pas... Comment ces sept mille avaient-ils été gagnés à l'Éternel? Assurément pas par le miracle du Carmel. Et peut-être pas davantage par les trois années de famine. Comment donc s'étaient-ils séparés du reste de la nation? Comment avaient-ils résisté au grand courant d'idolâtrie? Nous discernons ici l'action secrète de l'Esprit de Dieu sur les coeurs; peut-être aussi l'enseignement de mères fidèles, ou la sainte influence d'hommes et de femmes craignant Dieu. Leurs contemporains constatant qu'ils possédaient quelque chose de plus que les autres, avaient appris d'eux le secret. Tous ces concours avaient rangé ces sept mille sous la bannière de Jéhovah, en un temps d'apostasie.

Mes bien-aimés frères, soyons assurés qu'il en va de même aujourd'hui, et je veux vous en apporter la consolante assurance. Si nous observons la chrétienté de ce siècle, nous n'y voyons pas de progrès sensibles, mais nous pouvons croire à l'action secrète de la Grâce dans les coeurs et les vies de ceux qui nous entourent; même si nous ne la discernons pas...


Je crois en la puissance de la voix douce et subtile; Dieu veuille qu'elle ne soit jamais rattachée dans la pensée chrétienne, à la présence ou à la puissance de certains orateurs. Je crains que nos amis américains, ne tombent en cette erreur; car lorsque leurs grands prédicateurs s'absentent, ils ferment les lieux de culte! Comme si Dieu était aussi parti pour la compagne ou le bord de la mer, parce que M. X., ou M. Y., y sont partis! Mes amis ne placez jamais une telle confiance en aucun de nous; ne croyez pas que Die ne puisse faire aussi bien son oeuvre sans tel ou tel instrument. Ne pensez pas non plus que le pasteur doive venir à vous avec un discours châtié, et l'éloquence ou la musique des mots. Personnellement je hais l'un et l'autre, tout art et toute éloquence qui ne viennent pas du coeur. Quel tort les beaux sermons et les élégants discours n'ont-ils pas fait à la cause divine! Sachons parler le langage du coeur; que nos coeurs s'épanchent par nos lèvres, comme le puissant fleuve qui sort d'une source jamais tarie. Voilà l'éloquence qui peut utilement supplier les pécheurs de se détourner de leurs péchés, pour aller au Dieu vivant.

Ce que je veux mettre en lumière, c'est que l'Église ne doit pas s'appuyer sur les voix qui portent au loin comme le son des cloches, non plus que sur les discours qui sont une musique. Appuyons-nous uniquement sur l'Évangile... et je voudrais que vous tous qui servez ainsi le Seigneur, croyiez que sa bénédiction repose sur votre service... je voudrais que l'Église soit bien convaincue que ses plus grandes victoires ont été remportées par ceux qui, au point de vue humain, n'avaient pas la compétence nécessaire, et qu'elle peut encore s'attendre aux plus grands résultats en se servant des moyens ordinaires, des personnes ordinaires, s'adonnant à leurs travaux ordinaires, de façon ordinaire, au nom de Dieu; ouvriers placés toutefois sous l'influence sainte et bénie de l'Esprit divin, duquel procède toute puissance véritable.


IV. Et voici ma conclusion avec le quatrième point: Je crois que nous avons ici UN MESSAGE POUR LES PÉCHEURS.
Dans le tableau que décrit l'auteur inspiré, bien des choses retiennent notre attention. Un vent puissant et violent déchire les montagnes et met les rochers en pièces; le prophète sent la terre s'ébranler et trembler sous ses pieds; et le tremblement de terre précipite les collines qui comblent les vallées; les forêts qui s'étendaient sur les pentes prennent feu; mais aucun des spectacles de cette nature déchaînée, ne révèlent Dieu au coeur de son serviteur. C'est seulement lorsque la voix douce et subtile se fait entendre que s'établit le contact entre la créature et le Créateur. Il en va de même pour les âmes qui cherchent. Dieu n'est pas dans les terreurs qui les assaillent; mais l'humaine nature est là, et souvent aussi Satan. Ces terreurs n'ont rien à voir avec le salut; ainsi donc ne les recherchez pas, ne les désirez pas. Et c'est une grande bonté de Dieu qu'Il daigne souvent convertir par une voie plus unie, plus facile que celle-là. Je sais que certains sont amenés à Lui par le chemin de la terreur. Qu'ils bénissent Dieu d'avoir été amenés à Lui de quelque manière que ce soit; et qu'ils soient reconnaissants de n'avoir pas été laissés dans leurs péchés et dans la mort. Toutefois si Dieu se sert de la douceur pour amener à Lui d'autres âmes, pourquoi le regretteraient-elles? Pourquoi ne seraient-elles pas heureuses sans arrière-pensée, et doublement reconnaissantes d'être sauvées sans avoir à souffrir ce que d'autres ont souffert! Mes bien-aimés frères ne désirez pas faire ces expériences si Dieu vous les épargne; de peur de provoquer son déplaisir et que peut-être Il ne vous châtie. En n'acceptant pas le salut purement et simplement, vous refusez de faire ce qu'Il vous ordonne, qui est de croire en son Fils Jésus; et vous voulez éprouver ces terreurs dont vous souhaiteriez d'être affranchis si vous les connaissiez.

Et si quelqu'un de mes auditeurs a passé par ces terribles expériences, je le supplierai de ne pas s'imaginer qu'elles sont un indice de salut, et qu'il est sauvé parce qu'il sait ce que c'est que de désespérer de soi-même. Quelle espérance sans fondement que celle-là! Se croire sauvé parce qu'on se sait perdu! Et qu'il serait absurde de se croire en santé parce qu'on se sait malade; et de se croire riche parce qu'on connaît sa pauvreté! Certains remords apparentés à la repentance ne relèvent pas de la Grâce. Il y a un sentiment du péché qui émane de la conscience de l'homme, et n'est pas le fruit de l'oeuvre du Saint-Esprit, parce que la conscience n'a pas encore été illuminée par l'Esprit de Dieu. Peu de choses sont plus terribles à supporter que celle-là! Une conscience réveillée lorsqu'on est encore incrédule. Cependant plusieurs passent par cette effroyable route, et quelques-uns même s'imaginent être sauvés parce qu'ils en ont connu les alarmes et les tortures. Si quelqu'un ici connaît les souffrances dont je parle, qu'il ne s'imagine pas être sauvé par elles.

Quand la voix douce et subtile se fera entendre pour vous, savez-vous comment cela se fera? Probablement de la même façon que pour Élie; elle s'adressera à vous; de sorte que vous commencerez à saisir la portée des vérités que vous aviez entendues jusqu'ici sans les comprendre. La voix dira: « Que fais-tu ici Élie? » La vérité commencera à agir en vous, et vous vous appliquerez alors les sermons entendus au lieu de les appliquer au prochain. La Bible aussi vous parlera un langage direct, et par les vérités qu'elle contient, Dieu vous parlera.

D'abord, la voix douce et subtile ne vous apportera pas plus de confort qu'elle n'en a apporté à Élie. Elle pénétrera en vous, mettant en évidence votre caractère et votre conduite. Vous verrez sous un autre jour votre passé, et vous serez attristé. Elle mettra aussi en évidence le présent avec ses péchés et vous serez couvert de confusion. Puis les années sans Dieu et vécues dans la vanité se présenteront à votre pensée. La voix douce et subtile vous fera comprendre à quelle distance vous êtes de Dieu et les changements qui doivent s'opérer avant que vous puissiez être mis parmi Ses enfants. Le futur vous apparaîtra aussi, et il vous semblera plein de menaces, aussi longtemps que vous ne serez pas converti.

Peut-être qu'alors, la voix douce et subtile vous communiquera quelque espérance. Très probablement, vous ne ressentirez rien d'extraordinaire, votre vie et ce qui vous arrive, restera très ordinaire; mais de façon ou d'autre, il s'y mêlera un sentiment de malaise, et vous ne pourrez vous en débarrasser. Influence bénie qui poursuit le péché et l'atteint. Quelle est douce l'amertume qui, désormais, détourne l'âme pécheresse du monde où elle se complaisait, et où maintenant elle ne trouve plus que dégoût! Quelle est douce l'influence qui amène l'âme à soupirer après Christ. Je prie Dieu qu'Il vous fasse connaître ce malaise, qui conduit à la faim et à la soif de Christ. Je connais certaines âmes qu'en ont souffert au point de ne pouvoir presque penser à rien d'autre. Le travail quotidien s'accomplissait mais au milieu des soupirs; les repas semblaient insipides, sans intérêt; le sommeil ne leur donnait aucun repos, parce que toute la tristesse qui les saisissait à nouveau au réveil, avait pesé sur eux durant les heures de la nuit. Toutes choses et eux-mêmes leur semblaient insupportables, parce qu'ils n'avaient pas trouvé Dieu. C'est ici l'oeuvre de la voix douce et subtile.

Lorsque l'âme est parvenue à ce stage elle lui fait généralement entendre le langage de la Grâce qui sauve; de l'Amour qui s'est livré à la mort pour sauver; du Sauveur des pécheurs, immolé pour l'homme en détresse, pour vous, et vous avez le sentiment d'une influence douce, persuasive qui vous conduit vers Jésus et vers les Écritures, et vous fait souhaiter que Christ soit votre Sauveur. Cette influence fermera les issues qui conduisent à la mort, si vous cherchiez à y retourner, et elle suscitera, en vous, un soupir toujours plus intense vers Jésus, jusqu'à ce qu'enfin vous regardiez à Lui pour avoir la vie...

Vous trouvez-vous en quelque endroit où vous ne pouvez vous joindre à l'assemblée des fidèles, où la Parole n'est pas prêchée, ou bien est annoncée de façon qui ne nourrit pas? La voix douce et subtile vous instruira. Lisez-vous les Écritures? Elle fera que celles-ci auront une puissance telle sur votre âme qu'aucune voix d'homme ne peut lui être comparée. Car en définitive, c'est ici la voix de Jésus, c'est celle de l'Amour éternel. C'est la voix qui prononça sur la Croix, le « Tout est accompli! » C'est celle qui invite avec tant de douceur: «  Venez à Moi vous tous qui êtes travaillés et chargés et Je vous donnerai le repos. » C'est celle qui plaide en notre faveur dans le ciel et dit: « Père, mon désir est que là où je suis, ceux que tu m'as donnés y soient aussi avec moi, afin qu'ils puissent voir ma gloire... »


Chers amis n'écoutez jamais d'autre voix que celle du Seigneur, et n'attendez pas d'autre révélation que celle des saintes Écritures. Vous avez non seulement Moïse et les Prophètes, mais aussi Jésus et les Apôtres, écoutez-les! Que la voix douce et subtile vous révèle la vérité. Ne cherchez pas d'autre message. C'est ici le Guide suffisant avec l'illumination du Saint-Esprit. Et si vous êtes sauvés, je vous demande d'obéir parfaitement jusqu'à un seul iota et un seul trait de lettre. Ne changez pas, n'amputez pas les commandements de Dieu; ne les oubliez pas; mais suivez l'Agneau quelque part qu'Il aille. Où que vous discerniez l'empreinte de ses pieds meurtris, percés, placez aussi les vôtres. Faites comme Il a fait. Soyez ce qu'Il a été; et bientôt, vous serez où Il est. Que le Saint-Esprit, que la voix douce et subtile agisse en vous et soit avec vous, jusqu'à ce que, sans voiles, vous voyiez le Seigneur face à face. Amen!

Table des matières


(1) Le mot hébreu « qol » que la Bible française traduit « son » au verset 12, et « voix » au verset 13, est traduit ici et là par voix, dans la Bible anglaise. Ceci pour expliquer la façon dont s'exprime Spurgeon.



(2) A ce propos, voici quelques lignes de M. Saillens dans l'introduction qu'il écrivit pour le livre de son fils. Il y fait allusion à une prédication de Spurgeon:
« Nous entendons encore, dit-il, cette voix toujours si pure, si cristalline, restée jeune en dépit d'une vieillesse précoce, nous l'entendons comme au jour, où, pour la première fois, elle prit à nos oreilles des accents déchirants et terribles. L'orateur parlait de préférence de l'amour de Dieu, de la Grâce infinie qui n'est offerte à tous les hommes. Mais ce jour-là Spurgeon parla du jugement prochain, auquel nul impie n'échappera. Et tout à coup quittant le ton tranquille et l'air souriant qui lui étaient habituels, il leva les bras au ciel, et se portant avec rapidité aux deux extrémités de la vaste tribune, il s'écria: « Oh sirs, the wrath to come, the wrath to come! » (Oh Messieurs! la colère à venir, la colère à venir!) Il y avait dans ce cri tant de douleur et d'angoisse, on y sentait une si profonde conviction des réalités tragiques exprimées, un si ardent désir d'arracher ses auditeurs à leur sécurité trompeuse, qu'un frisson secoua l'auditoire. Ce cri du pasteur alarmé pour les brebis en péril, nous fit comprendre mieux que beaucoup de commentaires, le sens profond de cette parole si paradoxale de l'Apocalypse: La colère de l'Agneau.

 

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