Les bancs
vides.
(Le diable
existe-t-il ?)
Une lectrice nous pose la
question suivante :
Le diable
existe-t-il ?
Ce récit vous
en donne la réponse.
- Vas-tu au culte
aujourd'hui, Susie ?, demanda le docteur Clarc
à sa femme, pendant qu'il lisait son journal
du matin, confortablement installé dans son
fauteuil. Évidemment, on n'attend pas qu'un
docteur, qui doit sortir jour et nuit, y assiste,
ajouta-t-il.
- Oh non ! Hier
j'ai fait de la confiture et je suis
fatiguée ; et même si je reste
à la maison aujourd'hui, je suis cependant
bien fidèle à mon
Église.
Ce disant, Mme Clarc
s'allongea sur un canapé et prit sa Bible,
qu'elle n'avait pas ouverte pendant toute la
semaine ; mais aussitôt celle-ci
s'échappa de ses mains. Une somnolence
soudaine avait envahi Mme Clarc, et au même
instant elle entendit une voix étrange qui
disait :
« Allons, mes braves, qu'est-ce que vous
avez fait aujourd'hui pour affaiblir l'oeuvre de
Dieu ? »
Cette voix venait
d'une personne d'apparence assez suspecte et qui
était assise sur une sorte de trône
installé sur un monticule fait de
crânes humains. Un feu flambait autour de
lui, et de ce feu rayonnaient des noms tels
que : Malice, jalousie, orgueil, haine et bien
d'autres vices.
« Aujourd'hui, nous nous
sommes chargés de vider les bancs des
églises, répondit un des
démons.
- Voilà
quelque chose qui me fait bien plaisir, dit Sa
Majesté satanique.
- Moi, j'ai
persuadé un homme, par des maux de
tête, qu'il fallait rester
chez soi ; ainsi, il a manqué
d'entendre une prédication qui aurait pu
changer sa vie complètement, fit un
autre.
- Et moi, j'ai
réussi à amener un bon
chrétien à son commerce où il
s'est occupé de ses livres de
comptabilité, s'écria un
troisième, en faisant une grimace
effrontée.
- Parfait, dit leur
roi, bientôt il ne fera plus du tout cas du
jour du repos.
- Moi, j'ai
donné à un jeune homme, très
fervent, l'idée d'aller voir quelques-uns de
ses anciens amis, dit encore un autre
démon.
- Par mon
intervention, une très pieuse femme a eu des
scrupules au sujet de son vieux chapeau, et pour
cette raison elle est restée à la
maison jusqu'à ce qu'elle puisse s'en
acheter un autre, s'écria le démon de
la Vanité.
- Il y avait aussi
des braves femmes, très pauvres, qui
aimaient pourtant beaucoup entendre la Parole de
Dieu ; elles sont restées chez elles
pour se plaindre de leur sort, toutes
préoccupées de l'idée que les
riches les méprisaient. De cette
manière, les démons
empêchèrent beaucoup de pauvres de se
rendre à la Maison de Dieu, et les riches
furent privés d'une occasion et de la joie
d'exercer la charité à leur
égard.
- J'apprécie
fortement cette méthode pour éloigner
les pauvres du ciel », déclara le
roi de l'enfer avec satisfaction.
Et voici le
démon qui s'appelle :
Indifférence, qui lui aussi rapporta ce
qu'il avait fait :
« J'ai fait
croire à pas mal de gens que leur
santé était trop délicate pour
qu'ils pussent sortir. Bien sûr que tous ces
gens se rendront demain à leur travail,
même s'ils se sentent plus mal ; mais
pour aller au culte, ce qui ne demande aucun
effort, c'est trop s'exposer. Et les femmes
faisaient leur ménage et allaient même
rendre visite aux voisins ; mais quant
à assister au service divin, j'arrivai bien
à les dissuader avec ce prétexte
d'une santé trop faible.
- Soit ! ricana
le roi. Une migraine dominicale disparaîtra
souvent en sortant dans l'air frais, et les
douleurs de reins s'oublient assez vite quand
l'esprit s'élève vers des choses plus
élevées. Pourtant, il faut que vous,
mes messagers mensongers, vous arriviez à
exploiter toutes les faiblesses humaines, afin que
les bancs des églises se vident de plus en
plus. »
Tous souriaient
à cette réflexion de leur
maître, car, dans leur royaume, le titre de
menteur est considéré comme un
compliment très flatteur.
Un triste sujet se
présenta aussi ; son nom est Temps
défavorable.
« Ma
tâche, dit-il, c'est de faire croire aux gens
qu'il va pleuvoir, qu'il fait trop humide, ou trop
froid, ou trop chaud pour aller aux
réunions. Mais, Sire, vous allez rire, quand
vous verrez ces mêmes gens courir dehors le
lendemain à toutes sortes d'affaires. Comme
si un parapluie ou un imperméable pouvait
profaner le lieu de culte.
- J'avoue, dit le
roi, que lorsque je vois un croyant pour qui la
question de beau temps ou de mauvais temps,
fût-ce dimanche, ou lundi, ou n'importe quel
autre jour de la semaine, lui est parfaitement
égale, et que cette personne est bien
décidée de se déranger autant
pour son avantage spirituel qu'elle le fait pour
son bien matériel, alors je n'ai que peu
d'espoir de l'attraper. Celui qui va à la
Maison de Dieu sans se laisser
influencer par le temps, avec celui-là je ne
sais trop comment faire pour compromettre sa vie
spirituelle.
- Eh ! moi
aussi, je peux causer bien des ravages dans
l'Église, surtout parmi les femmes, cria
encore un autre démon, qui portait le nom de
Caprice de la Mode. Je réussis parfois
à retenir les femmes parce qu'un nouveau
chapeau commandé chez la modiste n'a pas
été livré à temps, ou
je leur donne comme prétexte que leurs
habits sont démodés ou bien qu'il
faut attendre que le nouveau manteau soit
prêt.
- Mon plan est plus
efficace, s'écria encore un autre. Les gens
que vous retenez ainsi appartiennent plutôt
à la catégorie des
indifférents ; il ne faut pas se donner
tant de peine pour gagner ceux-là pour le
royaume de Sa Majesté satanique.
Mon
procédé vise à faire
déserter l'église de tous ceux qui
sont zélés pour l'oeuvre du salut des
âmes.
- Ah !
voilà précisément ce qu'il
nous faut, dit le roi.
- C'est le samedi que
je déploie mon activité ; je
pousse mes gens à un excès de travail
de manière à les y tenir très
tard. Par exemple, un brave chrétien, qui en
plus soutient et aide le pasteur dans sa
tâche, ou un fidèle moniteur de
l'école du dimanche se laisse ainsi
préoccuper beaucoup plus le samedi que les
autres jours de la semaine. Je trouve toutes sortes
de futilités par lesquelles je les occupe
très tard le soir, afin qu'ils ne puissent
se réveiller à temps le lendemain
pour venir au culte.
- Superbe, ce
plan-là ! s'écria Satan ;
je ne peux que me louer de votre bon service, mes
braves sujets, continua-t-il, et de sa bouche
sortait comme une ardente flamme de feu.
Laissons les
prédicateurs travailler et prier pendant
toute une semaine, mais leurs efforts seront tout
à fait vains si, pendant les
réunions, ils n'ont que des bancs vides
devant eux.
C'est donc là
votre tâche la plus importante :
empêcher les chrétiens de se rendre
à leurs assemblées. Vos manoeuvres
sont toutes excellentes, mais laissez-moi vous
suggérer encore une bonne idée.
Chez tous les
serviteurs de Dieu vous pouvez trouver une
défection ou une faiblesse
particulière, parfois dans sa façon
de parler, parfois dans sa conduite ; il faut
exploiter cela à fond et créer un
esprit de critique à leur égard,
faire parler d'eux avec mépris, surtout en
la présence des enfants ; tout cela
aidera bien à vider les bancs de
l'église ; car les chrétiens qui
sont désunis dans leurs sentiments n'aiment
pas se rencontrer à l'église ;
supposons que le prédicateur soit un saint
et prêche comme un ange, cela ne peut avoir
beaucoup d'effet, si les bancs restent vides.
Regardez notre bon
travail accompli aujourd'hui dans l'église
de la Grand'Rue ; ces deux cents personnes
absentes ont non seulement été
privées des bénédictions pour
elles-mêmes, mais elles ont été
un grand obstacle pour l'avancement de la cause du
Royaume de Dieu. Sans doute, le pasteur
s'était bien préparé et son
coeur était rempli d'un ardent zèle
lorsqu'il alla au culte, mais tous les bancs vides
furent pour lui comme une douche froide qui
gâta tout.
L'offrande aussi fut
médiocre, car nombre de ceux qui pouvaient
faire plus n'étaient pas là. Ce n'est
pas le fait d'avoir un prédicateur
« à la page »,
d'être dans une excellente situation
financière, ou que l'édifice
religieux se trouve placé bien en vue dans
la ville, ni la question d'avoir une chorale de
qualité qui donnent à une
église sa prospérité
spirituelle ; mais c'est l'assiduité
des membres aux réunions qui exercera cette
influence sur les inconvertis, qui les
amènera à accepter l'Évangile.
La
fidélité des
membres aux réunions est
aussi le moyen le plus sûr de donner au
serviteur de Dieu des messages inspirés et
éloquents. Le
croyant qui commence à négliger de
temps en temps une réunion, pour une raison
ou pour une autre, a déjà fait le
premier pas pour me livrer son
âme, et s'il ne
se reprend sérieusement, c'en est
bientôt fait de
lui. »
- Ah ! non,
Satan, pas ainsi avec moi ! S'écria Mme
Clarc avec une expression d'attention
angoissée. Aujourd'hui même j'irai au
culte et j'aurai en plus la satisfaction de t'avoir
contrarié.
Qu'est-ce qu'il y a,
fit le docteur, est-ce que tu
rêves ?
- Peut-être
bien, mais je vais tout de suite au culte, afin de
prendre ma place et devenir une
bénédiction pour les autres. À
partir de ce jour, ma place ne restera plus vide et
Satan essuiera une belle défaite à
mon sujet.
Elle tint parole et
persuada beaucoup d'autres de ne pas se laisser
tenter par des futilités pour
négliger la Maison de Dieu. Cette
église prospère maintenant et se
fortifie de plus en plus spirituellement parce que
le jeu subtil du diable pour des bancs vides fut
ainsi non seulement dénoncé, mais
aussi définitivement
repoussé.
Traduit du danois par
O. F. (« Réveil, Digeste
chrétien »)
Une lettre
« Je connais tes
oeuvres. Je sais que tu passes pour être
vivant, et tu es mort.
Sois vigilant, et
affermis le reste qui est près de
mourir ; car je n'ai pas trouvé tes
oeuvres parfaites devant mon Dieu.
Rappelle-toi donc
comment tu as reçu et entendu, et garde, et
repens-toi. Si tu ne veilles pas, je viendrai comme
un voleur, et tu ne sauras pas à quelle
heure je viendrai sur toi.
Cependant tu as
à Sardes quelques hommes qui n'ont pas
souillé leurs vêtements ; ils
marcheront avec moi en vêtements blancs,
parce qu'ils en sont dignes.
Celui qui vaincra
sera revêtu ainsi de vêtements
blancs ; je n'effacerai point son nom du livre
de vie, et je confesserai son nom devant mon
Père et devant ses anges.
Que celui qui a des
oreilles entende ce que l'Esprit dit aux
Églises ! »
AS-TU, CHER
LECTEUR, DES VÊTEMENTS
BLANCS ?
TON NOM EST-IL
ÉCRIT AU LIVRE DE VIE ?
REPENS-TOI !
LE SANG DE
JÉSUS, LE FILS DE DIEU, TE PURIFIE DE TOUT
PÉCHÉ !
Rédaction :
Maison Évangélique de Diaconesses,
« Le Ländli -, Oberägeri (Ct.
Zoug).
|