LE DEVOIR DU CHRÉTIEN
DANS LES CIRCONSTANCES ACTUELLES.
Sermon prêché
dans
l'église française de Bâle
le 9 Février 1845
par
A. Secrétan, pasteur.
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Priez pour
la paix de Jérusalem
Ps. 122, 6
Nous vivons dans un temps de fermentation et de
trouble. Un vaste mouvement intellectuel, dirai-je
une fièvre des esprits s'est emparée
de notre monde et le remue en sens divers.
Le caractère particulier de ce mouvement est
d'être religieux, ou, du moins, de prendre
pour point de départ et d'appui les
intérêts de cet ordre. Si, il y a 20
ans, on eût essayé d'agir sur les
masses au moyen des idées religieuses, cette
tentative eût complètement
échoué. Il en est tout autrement
aujourd'hui. Une sorte d'instinct avertit
ceux-là même qui ne se soucient point
des choses de la foi, que ce sont pourtant les
questions de cette nature qui ont maintenant le
privilège d'exciter les sympathies
populaires.
Nous ne pourrions que nous réjouir, mes
frères, de ce signe des temps, si,
malheureusement, cet intérêt pour la
religion qui se ranime universellement
n'était exploité dans un esprit de
désordre ou d'intolérance par
quelques hommes ambitieux, qu'on les range dans la
catégorie des incrédules ou dans
celle des faux dévots.
Ce mouvement général que nous
signalons nous frappera plus vivement encore si
nous tournons nos regards vers notre patrie.
Quelles semences de troubles, de
discorde et d'agitation introduites dans son sein
par ces deux classes d'hommes ! Que de sujets
d'inquiétude pour les vrais amis de leur
pays !
Dans un tel état de choses, le disciple de
Jésus-Christ n'a-t-il rien à
faire ?
Doit-il attendre, les bras croisés, ce que
les événements amèneront
d'heureux ou de malheureux ?
Peut-il demeurer indifférent à tout
ce qui se passe ?
Nous ne saurions le croire, M. F. : et vous ne
le pensez pas non plus. Et s'il est vrai que le
disciple de Jésus ait quelque chose à
faire, en sa qualité de Chrétien, le
messager de Christ ne le dira-t-il pas à ses
frères ?
Eh quoi ! Il y aurait un devoir positif pour
le fidèle dans les circonstances actuelles,
et celui qui est chargé spécialement
de lui rappeler ses devoirs garderait le
silence ! Eh quoi ! Il n'y aurait, pour
ainsi dire, qu'une pensée dans tous les
esprits, qu'une parole dans toutes les bouches, et
la chaire de vérité resterait
muette ! Il n'y aurait que bruits de guerre au
dehors, il n'y aurait que haines et dissensions
dans les cœurs, et la chaire du Dieu de paix
et d'amour ne parlerait pas de paix et
d'amour ! Je ne puis admettre qu'il en doive
être ainsi.
Non, mes frères, la religion (et, par
conséquent, la tribune d'où elle fait
entendre sa voix) ne doit pas rester en dehors des
choses de ce monde ; et nous pouvons lui
appliquer le mot d'un Ancien : « Je
suis homme, et rien de ce qui
touche les hommes ne m'est
étranger » Il lui appartient, en
effet, de nous diriger dans l'emploi terrestre de
nos facultés et de nos forces, et de se
mêler å toute notre activité
temporelle, pour la gouverner.
Quel est donc, demanderons-nous à cette
heure, le devoir du Chrétien, dans les
graves conjonctures où se trouve la
patrie ?
Nous le renfermons dans la parole du Roi
David : « Priez pour la paix de
Jérusalem » Ce n'est pas, sans
doute, le seul devoir que nous ayons à
remplir ; mais c'est le seul, peut-être,
dont il convienne de parler ici et qui soit
imposé au fidèle, envisagé
uniquement dans sa qualité de
Chrétien.
I
Priez pour la paix de
Jérusalem !
Cela suppose d'abord que la destinée des
états dépend de la puissance de Dieu.
Comment, dira-t-on peut-être, elle ne
dépend pas de nous mêmes, de la
sagesse de nos magistrats ou de
l’énergie du peuple ? Sans
doute ; mes frères, ce sont là
les fils directeurs et les ressorts qui mettent en
jeu la machine ; mais, qui est-ce qui tient
les fils en sa main, qui est ce qui fait mouvoir
les ressorts, si ce n'est celui qui incline, comme
des ruisseaux d'eau, les cœurs des peuples et
des rois à sa volonté ? Que les
magistrats cherchent à éclairer leur
sagesse et à aiguiser leur
prévoyance, qu'ils multiplient
les conseils, qu'ils prennent
leurs précautions et qu'ils augmentent leur
force ; que les citoyens se tiennent dans
l'obéissance et la fidélité,
qu'ils agissent dans la mesure de leurs droits,
(lesquels deviennent leurs devoirs) qu'ils
instruisent, qu'ils apaisent, qu'ils pacifient
....
Mais reconnaissons qu'après tout, l'issue
appartient au Seigneur. Reconnaissons que tous ces
moyens humains sont des instruments dont
l’Éternel dispose à son
gré et que l'homme n'est pas capable
d'amener, avec certitude, au résultat qu'il
désire.
Et, dans le fait, si nous croyons que Dieu est le
Créateur et le Maître absolu de toutes
choses, si nous croyons qu'il est tout-puissant,
souverainement sage et parfaitement bon, il nous
est impossible de penser qu'il laisse aller tout
à l'aventure et qu'il n'intervienne pas
d'une manière positive dans le gouvernement
des choses d'ici bas.
Priez pour la paix de
Jérusalem !
Cela suppose, ensuite, que nos requêtes
et nos supplications auront quelque influence sur
les décrets du Très Haut. Mes
frères, nous parlons à une
assemblée Chrétienne, et, dès
lors, nous ne pouvons supposer qu'elle rejette une
doctrine formellement enseignée dans les
Saints Livres qu'elle reconnaît pour la
règle de sa foi.
« Tout ce que vous demanderez au
Père en mon nom, nous dit le Seigneur, il
vous le donnera » ; « La
prière du juste faite avec ferveur a une
grande efficace »
Qu'il y ait ici un mystère inexplicable
à notre faible raison, je l'accorde sans
hésiter. Mais, mes frères, qu'est-ce
donc que le Christianisme si ce n'est une religion
de mystères, c'est-à-dire, une
religion au dessus de l'homme, une religion
divine ? Niez l'efficace de la prière,
à la bonne heure, mais alors déclarez
que vous appartenez à quelqu'un de ces
systèmes soit disant philosophiques, qui
apparaissent aujourd'hui et qui
s'évanouissent demain, et ne venez plus nous
dire que vous. êtes disciples de
Jésus-Christ !
Mais, pourquoi donc, après tout,
n'accepterions-nous pas la consolante promesse que
nos prières seront exaucées ? Si
un père donne à ses enfants ce qu'ils
lui demandent, et, encore qu'il eût d'abord
résolu de le leur refuser, se laisse
néanmoins fléchir par leurs
instances, notre Père Céleste, s'il
est vraiment, à nos yeux, notre père
et si nous l'invoquons comme tel, ne nous
accordera-t-il pas, à plus forte raison, les
objets de nos prières, à moins qu'ils
ne se trouvent contraires à sa sainte
volonté et à notre véritable
bien ?
Quand Abraham intercéda en faveur de Sodome,
l'Éternel lui annonça qu'il
pardonnerait à cette ville s'il s'y trouvait
50 justes ; et quand il revint à la
charge jusqu'à 4 et 5 fois, demandant le
salut de la ville en considération de 40, de
30, de 20, de 10 justes, s'ils s'y trouvaient,
à chaque fois l'Éternel lui accorda
sa demande.
Et nous pourrions citer, dans
l'histoire ancienne et moderne de notre patrie
(la Suisse),
bien des cas où l'Éternel l'a
délivrée par des circonstances
manifestement providentielles, alors qu'humainement
on ne voyait plus d'issue heureuse aux dangers qui
la menaçaient.
Ayons donc bon courage, allons en avant et
assiégeons le trône de
l’Éternel, car il est notre Dieu,
tout-puissant, miséricordieux et abondant en
grâce !
La voix de nos iniquités est grande, il est
vrai ; elle est montée jusqu'à
Lui, cela est encore vrai ; mais pourtant,
nous ne sommes pas aussi pervers que
l'étaient les habitants de Sodome et de
Gomorrhe, et s'il déclare qu'il aurait
pardonné à ces villes, en
considération de 10 justes, nous pouvons
bien espérer qu'il nous fera grâce,
car voici, il y a parmi nous quelques justes, qui
crient à Lui jour et nuit.
Tâchons, M. B. A. F., d'en augmenter le
nombre, et nous augmenterons ainsi les chances de
salut de notre patrie, pour le présent et
pour l'avenir !
Priez pour la paix de
Jérusalem !
Cela suppose, en 3e lieu, que nous nous y
intéressons.
Que nous nous y intéressons ? Mais
serait-il possible qu'il en fût
autrement ?
Que nous nous y intéressons ? Mais la
préoccupation des esprits ne le
prouve-t-elle pas suffisamment ?
M. F., il nous faut examiner de quelle nature est
l'intérêt que nous prenons aux
événements qui se préparent ou
s'accomplissent près de nous.
Je veux un intérêt
désintéressé, si je puis ainsi
dire ; un autre intérêt que celui
d'une vaine curiosité ou d'un étroit
égoïsme. Je veux un
intérêt plus profond et plus
sérieux, plus noble et plus pur que celui
qui prend sa source dans le désir de savoir
des nouvelles ou dans la crainte des malheurs qui
pourraient rejaillir sur nous.
Je rejette des vœux intéressés
et des prières égoïstes ;
et je déclare, au nom de
l’Éternel, qu'elles ne sauraient, en
aucune façon, lui être
agréables.
L'intérêt qui doit nous pousser
à prier pour la paix de Jérusalem,
dégagé de toutes vues personnelles ou
cantonales, doit être le désir du bien
public, l'amour de la patrie ; le besoin de la
voir heureuse et paisible, non pas seulement chez
nous mais chez tous, non pas seulement parce que
l'agitation peut nous atteindre, mais parce que nos
confédérés en souffrent.
C'est une sympathie Chrétienne que je vous
demande ; c'est celle dont l'Apôtre
parle quand il dit :
« Lorsqu'un des membres souffre, tous les
autres souffrent avec lui ; car nous sommes,
chacun en particulier, les membres les uns des
autres. »
II
Et maintenant, mes frères, que
demanderons-nous à l'Arbitre Suprême
de toutes choses ?
Nous lui demanderons, en premier lieu, de garder
nos propres cœurs dans les
conjonctures délicates
où nous nous trouvons, de les
préserver de toute erreur et de toute
passion.
Je dis d'abord de toute erreur. Qu'il nous
empêche de mêler mal à propos la
religion à la politique !
Le Christianisme, nous l'avons dit, doit s'unir
à toute notre activité temporelle,
pour lui imprimer une direction conforme à
la volonté divine. Mais il faut prendre
garde de ne pas mêler aux passions
politiques, aux mobiles et passagères
agitations du présent siècle, les
intérêts éternels de
l'âme. Il faut prendre garde de ne pas
recourir à des moyens matériels pour
atteindre un but spirituel, ou bien à des
moyens spirituels et religieux pour arriver
à un but temporel et politique.
Il faut prendre garde de, ne pas confondre deux
domaines très différents et deux
sociétés très distinctes. Et,
pour le dire en passant, il est permis de croire
que ces funestes complications qui nous affligent
et nous inquiètent à cette heure
n'auraient pas lieu, si les intérêts
religieux et politiques n'étaient pas
faussement unis et confondus ensemble et que les
deux sociétés pussent poursuivre leur
marche librement et sans s'entraver l'une
l'autre.
Demandons-lui encore, mes frères, qu'il nous
apprenne à ne pas méconnaître
ce qu'il y a de bon dans le mouvement
général des esprits qui
caractérise notre époque.
Les besoins changent avec les
temps ; et parce que nos pères n'ont
pas connu tel besoin du cœur humain ou telle
portion de la vérité, ce n'est pas
une raison pour que nous-mêmes, ou nos
enfants, nous ne devions pas les connaître.
Il serait contraire à l'esprit de
l'Évangile de comprimer l'esprit humain dans
son essor et de vouloir arrêter ses
progrès.
Mais, en acceptant ce qu'il y a de bon et de
légitime dans les manifestations de l'esprit
moderne, ayons soin de nous garantir de ses
fâcheuses tendances ; et, en
particulier, demandons à Dieu de nous
préserver de cette opinion si dangereuse, et
pourtant si répandue : que la fin
justifie les moyens, et que, si le but que nous
avons en vue est bon, ou nous paraît tel, il
n'est pas nécessaire d'examiner trop
scrupuleusement la nature des moyens que nous
employons pour y parvenir.
Plusieurs se laissent, à leur insu,
entraîner à cette erreur et, fort
aisément, la passion nous aveugle à
cet égard. Il nous faut donc demander encore
à notre Dieu de préserver nos
cœurs de toute passion.
Oui, qu'il éloigne de nos âmes tout
sentiment haineux à l’égard de
l'un ou de l'autre parti !
Qu'il nous enseigne à aimer, non seulement
ceux qui pensent comme nous, mais aussi tous ceux
qui ont une opinion différente de la
nôtre, et qui ; peut être, nous
jugent injustement et nous
veulent du mal ! Ah ! Oui ! Que le
Seigneur nous accorde une double mesure de son
esprit de paix et d'amour, « en sorte que
la Charité ne se refroidisse point quoique
l'iniquité se soit
multipliée »
Nous le prierons ensuite, tout
particulièrement, POUR LA PAIX DE
JÉRUSALEM ! Pour la paix !
Cette expression, dans notre texte, a une valeur
plus étendue que celle que nous avons
coutume d'y attacher. La paix, c'est la
prospérité, le bien-être, un
état heureux et tranquille.
Eh bien, mes frères, le meilleur moyen, le
seul sans doute, de prier pour la paix de notre
patrie, dans le sens de notre texte, c'est de
demander à Dieu qu'il lui plaise de
répandre, de plus en plus, au milieu de nous
la connaissance de son saint Évangile. Car
la foi chrétienne est la seule base solide
sur laquelle puisse reposer le bonheur des peuples,
comme celui des individus.
« Heureuse la nation dont
l’Éternel est le Dieu » a dit
encore le pieux roi d’Israël ; et
nous croyons, avec lui, que plus une nation est
religieuse, plus aussi elle est heureuse, ou, du
moins, plus il y a de chances pour elle d'avoir une
existence paisible et prospère.
Oui ! que le flambeau du pur Évangile
brille d'un vif éclat sur nos montagnes et
dans nos plaines, et nous verrons bientôt
pâlir et s'éteindre devant lui la
triste et trompeuse lueur des superstitions et des
doctrines humaines, tout comme
nous verrons aussi se dissiper et s'enfuir la
puissance des perturbateurs !
Oui, que le Christianisme devienne davantage une
réalité au milieu de nous, et, peu
à peu, il détruira les mauvaises
passions qui menacent, à cette heure,
l'ordre social ! Car, mes frères,
l'ennemi le plus redoutable pour nous, ce n'est pas
celui dont on fait tant de bruit, ce n'est pas non
plus celui qui fait tant de bruit, c'est notre
incrédulité, c'est notre
indifférence, c'est notre
égoïsme, c'est notre orgueil, c'est
notre manque de support et de
charité !
Eh ! bien, je ne crains pas de l'affirmer
hautement, qu'il paraisse le Crucifié, la
victime de l'amour, le Prince de la paix, mon
Sauveur et mon Dieu, qu'il paraisse dans sa gloire
et dans sa puissance, qu'il pénètre
dans nos cœurs et qu'il y règne, et
nous verrons bientôt les pouvoirs
ténébreux se retirer devant lui, la
place, se nettoyer de ses souillures et
l'atmosphère se purifier de ses
miasmes !
Oui, que le Christianisme devienne davantage une
réalité au milieu de nous, et nous
verrons s'accroître le nombre des hommes
animés d'un vrai patriotisme, nous verrons
les vertus sur lesquelles s'élève
l'édifice de la prospérité
publique devenir moins rares, plus
énergiques et plus efficaces, nous verrons
régner la véritable
liberté !
Ah ! Si nous étions tous
Chrétiens ! Si nos
frères catholiques, si nous autres
protestants, nous connaissions mieux le
véritable esprit de notre divin
Maître, nous n'aurions plus rien à
craindre, et, bientôt, il n'y aurait plus que
paix, union et réjouissance dans nos
vallées !
Utopie, dites-vous !
Eh ! bien, je me réduis à
dire : S'il y avait un plus grand nombre de
justes parmi nous, si la majorité de notre
peuple, si seulement une forte minorité
était pénétrée des
principes du Christianisme, nous n'aurions plus
rien à craindre !
Mais, parce qu'il n'en est pas ainsi, faudra-t-il
donc que les Chrétiens se relâchent et
se découragent ?
Faudra-t-il donc qu'ils cessent d'implorer une
nouvelle et abondante effusion du Saint-Esprit sur
nos églises ?
Ah ! bien au contraire !
Prions donc, mes frères, pour la propagation
de l'Évangile dans notre patrie !
Oui, ô mon Dieu. que ton règne vienne
au milieu de nous, afin que les gages de paix et de
sécurité pour l'avenir se
fortifient !
Mais vous parlez d'avenir, et c'est au
présent qu'il faudrait pouvoir porter
remède !
Mes frères, si vous demandez une solution
formelle des sérieux embarras où nous
sommes jetés, ce n'est ni à nous, ni
à cette chaire, qu'il appartient de
l'indiquer. Mais, si vous voulez connaître le
remède actuel, prochain et positif, qu'il
est au pouvoir du fidèle d'employer, nous
vous disons encore :
PRIEZ POUR LA PAIX DE
JÉRUSALEM !
Pour la paix, dans le sens propre, dans le sens
ordinaire du mot.
Oui, demandons à Dieu qu'il détourne
actuellement sa colère de dessus nous et
qu'il parle de paix à son peuple ! Tous
les moyens sont entre ses mains. Et si la voix de
nos supplications monte jusqu'à son
trône, des diverses contrées de notre
Suisse, avec puissance, avec ferveur, avec
persévérance, croyez qu'il peut
apaiser l'irritation des cœurs et le
soulèvement des esprits, Lui qui a
posé une limite à la fureur des
flots !
Priez donc pour la paix de
Jérusalem !
Demandons-lui encore, à ce grand Dieu,
source de toute lumière et de toute sagesse,
d'éclairer, de diriger les conseils de la
république, de les animer de son esprit de
justice, de droiture et d'équité,
d'éloigner d'eux tout esprit d'aveuglement,
d'intolérance, d'opiniâtreté,
d'amour-propre et de passion !
Après cela, mes bien-aimés
frères, s'il plaisait au Tout-Puissant de
nous châtier, (et certes nous lui en avons
donné le droit) j'espère que nous
saurions nous humilier sous la puissante main de
Dieu, j'espère que nous saurions
reconnaître la verge et celui qui l'a
assignée ! Oui, nous mènerions
deuil sur nos fautes et sur nos
péchés ; et les calamités
publiques seraient pour nous l'occasion de revenir
avec larmes et avec prières,
et de retourner, de tout notre
cœur, à Celui dont nous nous sommes
éloignés.
M. F., il ne faut pas nous le dissimuler : Ce
mépris fier et obstiné que tant de
personnes font de sa grâce, cette
incrédulité déclarée
à l'égard de son Évangile et
de son Oint, cet esprit de révolte,
d'orgueil et d'égoïsme, qui se
manifeste depuis longtemps, ces ambitions
déréglées pour lesquelles tous
les moyens sont bons, et tant d'autres
iniquités, de nous et des principaux d'entre
nous, pourraient bien, à la fin, attirer sur
nos têtes les justes jugements de
Dieu !
Hâtons-nous donc de les détourner par
nos requêtes et nos ferventes supplications,
par notre repentance et notre amendement, par notre
foi et notre piété !
« O Jérusalem, si tu voulais
reconnaître, au moins en ce jour qui t'est
donné ; les choses qui appartiennent
à ta paix ! » Amen.
(Source: Google)
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