Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
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LA CROIX DU CALVAIRE ET SON MESSAGE


CHAPITRE XI

QUE NOUS DEVONS ÊTRE CHAQUE JOUR CRUCIFIÉS AVEC CHRIST

...si nous mourons avec lui, nous vivrons aussi avec lui, si nous souffrons avec lui, nous régnerons aussi avec lui. (2 Timothée. II,11, 12).

...Afin que je, le connaisse, et la puissance de Sa résurrection, et la communion de Ses souffrances, pour être conforme à Lui en Sa Mort. (Philippiens. III, 10).

A nouveau nous rencontrons l'allusion à la mort du Christ, dans la lettre de Paul aux Philippiens ; lettre écrite quelques six ans après celle aux Galates, où l'Apôtre, dans la joie de la victoire s'écriait : J'ai été crucifié avec Christ. Et ceci nous prouve que la Croix fut Toujours à la base de l'activité du grand missionnaire et au centre de sa vie.

C'est bien là ce qu'elle doit être aussi dans la vie chrétienne ; et la place qu'elle y doit occuper. Nulle part peut-être, nous n'en trouvons une preuve plus manifeste dans les Écritures.

L'Apôtre avait sûrement reçu la plénitude du Saint-Esprit. Au début de son ministère, le Christ lui était apparu et l'avait envoyé, après lui avoir révélé directement le message de la Croix. Ce message qu'il vivait et prêchait, c'était la délivrance de l'esclavage du péché, en Christ crucifié. Dans sa lettre aux chrétiens de Rome, il avait démontré avec puissance l'identification des rachetés et du Sauveur en Sa Mort ; et l'action efficace de l'Esprit de Vie en Christ, pour affranchir de la Loi du péché et de la mort. Et cependant, malgré tout ce passé, passé glorieux, sur quoi le Saint-Esprit avait manifestement mis son sceau, nous voyons ici l'Apôtre chercher à s'initier de façon plus complète à la mort de son Sauveur.

Ses paroles révèlent qu'il a découvert de nouvelles richesses, pénétré de nouveaux domaines, où il a atteint un nouveau degré de maturité spirituelle ; et que ceci entraîne avec soi une communion plus intime, plus profonde aux souffrances de Christ. Si étrange que cela puisse paraître, le point culminant de la vie de résurrection ramène à la Croix.

Comment l'Apôtre s'avance-t-il, se hâte-t-il vers le prix de sa vocation céleste en Jésus-Christ ? En souhaitant ardemment de communier avec Christ en sa mort ; d'être rendu conforme à Lui. Souffrir avec le Seigneur, c'est aussi être glorifié avec Lui (Romains VIII, 17).

CONDAMNÉS A MORT

Nous avons été accablés excessivement... au-dessus de nos forces... désespérant même de vivre... condamnés à mort, afin que nous n'eussions point confiance en nous-mêmes mais en Dieu qui ressuscite les morts. (2 Cor. I, 8, 9).

Il ressort de ce passage que, même si nous savons déjà ce que c'est que d'être crucifié avec Christ et que de participer à la Vie de résurrection, nous sommes cependant constamment amenés à l'apprendre comme à nouveau. Ce n'est pas là un principe, une chose admise une fois pour toutes ; mais un fait toujours actuel, que, livrés à nos seules ressources nous sommes sans forces.

« Nous désespérions même de la vie, écrit l'Apôtre. Mais si Dieu permit que nous fussions réduits en cette extrémité, ce fut pour nous obliger à nous réfugier complètement en Lui, qui peut ressusciter les morts. Il nous a délivrés, et nous savons qu'il le fera encore. » Voilà le secret des épreuves qui assaillent celui qui, avec Paul, a déjà pu s'écrier joyeusement : Moi aussi, je suis crucifié avec Christ! Il doit prendre contact avec cette puissance divine qui ressuscite les morts. Alors, dans les adversités, les faiblesses, les circonstances qui le dépassent, où il désespère de tout et de tous, où tous les concours humains sont inutiles ou font défaut, il se réfugie en Dieu, et y trouve la délivrance.

Puisque, après tant d'années de communion avec Dieu, l'Apôtre avait encore besoin de passer par ces expériences de mort et d'impuissance, il nous est bien permis de croire que nous sommes en danger de nous confier en nous-mêmes, tant que nous sommes en ce corps ; et qu'il est nécessaire que nous soyons conduits en ces impasses où tout secours humain est inutile ou impossible, pour que la seule puissance de résurrection du Christ, se manifeste en nous.

 

CRUCIFIÉ DANS LA FAIBLESSE [ou, PAR LA FAIBLESSE]

« ...Car, encore que Christ ait été crucifié dans la faiblesse, toutefois Il est vivant par la puissance de Dieu; nous de même, NOUS SOMMES FAIBLES EN LUI... (II Corinthiens. XIII, 4).

Voici un nouvel aspect de la conformité à la Mort de Christ. Dans cette faiblesse humaine de Jésus, qui monte à Jérusalem, pour être l'Agneau du sacrifice, victime impuissante et sans défense aux mains d'hommes cruels, Paul voit l'image de sa propre faiblesse. Comme le Fils de Dieu crucifié dans la faiblesse, moi aussi, le disciple, je suis faible avec Lui; mais II est maintenant ressuscité et dans la gloire. Dieu l'a ressuscité par Sa Puissance ! Moi donc, malgré que je sois encore aujourd'hui dans la faiblesse et l'adversité, je participe à Sa Vie par la puissance de Dieu : « Je vivrai avec Lui, par la puissance de Dieu, au milieu de vous. » Faible par moi-même, crucifié par ma faiblesse même, mais rendu semblable à mon Seigneur dans sa mort, je compte sur Sa Vie pour qu'elle se manifeste par moi, parmi vous Corinthiens. Sans doute, je suis faible, mais II n'est pas faible Celui qui, par moi, agit en vous.

Être crucifié par la faiblesse, voilà donc l'un des côtés de la ressemblance avec Christ ! Et cependant, que de chrétiens s'imaginent devoir faire l'expérience contraire : se sentir puissants ! Ils s'imaginent volontiers qu'ils doivent devenir des réservoirs de puissance céleste, d'énergie [de dynamite] divine. Et nos conceptions, tout humaines, sont souvent des obstacles à notre avancement spirituel. C'est uniquement dans la faiblesse que Dieu peut manifester Sa Force. La silencieuse victime du Golgotha nous dévoile la pensée de Dieu à cet égard. La faiblesse de Dieu est plus forte que les hommes ; mais ceci est tellement contraire à nos pensées, qu'il est nécessaire que le Saint-Esprit ouvre nos yeux, pour que nous puissions comprendre notre Modèle ; et qu'il nous communique de son Esprit. Il est nécessaire qu'il fasse naître en nous le désir de ressembler au Seigneur ; et qu'il nous rende conforme à Lui, par la faiblesse.

La Conformité à Sa Mort ! Ceci n'implique pas un sentiment décuplé de force, de puissance ; même lorsque nous participons déjà à la vie de résurrection. Au contraire, il s'agit de faiblesse. D'une faiblesse qui est vraiment un crucifiement parce qu'elle est chose si antipathique au coeur de l'homme. D'une faiblesse consciente qui oblige à marcher par la foi, avec la force que Dieu dispense d'heure en heure, d'instant en instant.

Agir sur Dieu, dériver sur moi, en moi un peu de sa puissance par la foi ! Compter que Christ se servira de moi et parlera par moi, par la foi ! Vivre avec Lui, par la foi ; afin que Sa puissance soit manifestée et agisse efficacement dans les autres, plutôt qu'en moi ! En vérité, c'est bien là marcher uniquement par la foi. Pour les autres, en eux, une démonstration d'Esprit et de puissance. Pour le serviteur, en moi, la faiblesse, la crainte, et un grand tremblement. C'est ainsi que Dieu manifeste la Vie de Christ, par ceux qui sont crucifiés avec Lui.

LA MORT DE JÉSUS...

... Nous portons toujours en ce corps la Mort du Seigneur Jésus, afin que Sa Vie soit aussi manifestée dans notre corps. (2 Corinthiens. IV, 10).

Encore et toujours la mort du Christ. Toutes les pensées de l'Apôtre le ramènent au Calvaire, toute sa prédication en est imprégnée et y conduit. La mort et la résurrection sont toujours pour lui les bases nécessaires à tout développement religieux, à toute croissance spirituelle. Il est bon de rapprocher le passage ci-dessus du sixième chapitre de l'épître aux Romains ; l'un complète l'autre. 2 Cor. IV, 10 nous montre quels doivent être, pour le racheté, les résultats de l'oeuvre accomplie au Calvaire. Il faut que l'homme soit constamment crucifié, pour que la vie de Jésus puisse se manifester toujours plus abondante en lui, et dans le monde par lui.

Il arrive que des enfants de Dieu soient passés par les expériences que décrit l'Apôtre ; que, crucifiés avec Christ, ils soient entrés pleins de foi et de joie à Son Service ; et qu'ils aient vu le sceau de Dieu sur leur témoignage. Par la suite, graduellement, la vie .s'est comme retirée ; leur témoignage est devenu chose vide, creuse ; ce n'est plus que le retentissement d'une cymbale. Et parfois, ils ne se rendent pas compte qu'ils continuent machinalement, ce qu'ils avaient commencé avec la joie et la force d'En-Haut. Comment cela s'est-il fait ? - C'est parce qu'ils vivent sur une expérience passée, et que la mort avec Christ n'est pas restée à la base de leur vie quotidienne, de leur service. - Nous portons toujours en notre corps la mort de Jésus, déclare l'Apôtre. Voilà l'unique condition d'une manifestation constante de la Vie du Ressuscité.

Le contexte montre qu'il doit y avoir une expérience permanente ; que c'est à tout instant que nous devons porter la mort du Seigneur Jésus. Il nous explique aussi ce qu'elle est dans nos vies. Sur la Croix, le Christ est accablé de toutes parts ; mais pas au delà de ce qu'il peut supporter. Il est dans l'angoisse, parce que le Père a voilé sa Face ; et dans sa douleur Il s'écrie : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ! Mais II ne se livre pas au désespoir. Toutes les puissances du mal l'assaillent. Cependant le Père ne l'a pas abandonné, et le soutient jusqu'à la fin. Il meurt ; toutefois II n'est pas détruit ; et Dieu le ressuscite.

A son tour, et comme son Maître, l'Apôtre passe par les détresses et les angoisses : Il est pressé de toutes parts, persécuté, frappé. Mais le Seigneur lui a révélé Sa Croix ; et Paul voit en toutes ces afflictions des facteurs, des moyens employés pour le crucifier, pour qu'il porte en soi la mort de Christ, et que la vie de Jésus puisse librement se manifester en son corps mortel. Il est amené à désespérer de lui-même, ce qui l'oblige à se réfugier uniquement en Dieu, et à puiser uniquement en Lui, les forces nécessaires.

C'est ainsi qu'un Dieu tout sage agit avec ses enfants, pour les garder en sa dépendance ; vaisseaux vides d'eux-mêmes, qu'il peut employer pour Sa Gloire. Il sait comment les amener en certaines situations, où Lui seul pourra les porter et les soutenir ; en des circonstances où, pressés de toutes parts, ils sont obligés de se réfugier en Lui ; où leur vie semble un réseau inextricable de difficultés, et où Lui seul guidera. Il les conduit parfois au sein de la tempête, mais II est encore là. Il permet parfois les persécutions, les coups ; en apparence, tout se dresse contre ses enfants ; et cependant la Vie de Jésus se manifeste en eux par une puissance d'endurance surhumaine à la Gloire de Sa Grâce.

LIVRÉS A LA MORT

Car tant que nous vivons, nous sommes sans cesse livrés à la mort pour l'amour de Jésus ; afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre chair mortelle. (2 Corinthiens IV, 11-12).

A première lecture, il semble que ce verset ne soit qu'une répétition de celui que nous venons d'étudier. Mais lorsqu'il s'agit de paroles prononcées, écrites sous l'inspiration du Saint-Esprit, nous pouvons être certains que toute phrase comporte une richesse spéciale, une nouvelle lumière. Effectivement, cette conformité à Christ en sa mort, dont nous parle ici l'Apôtre, elle a sa source dans l'amour de Jésus, et du prochain. Et c'est là que gît la différence avec le verset précédent.

Dans celui-là, l'Apôtre écrit : « Nous portons toujours en ce corps, la mort du Seigneur Jésus, afin que Sa Vie soit aussi manifestée dans notre corps. » La finale indique suffisamment qu'ici nous sommes seuls en jeu. Il s'agit de Vie de Christ se manifestant en nous. C'est pour nous que nous sommes maintenus en cet état de mort où tout secours humain est impossible, et où nous n'avons plus de recours qu'en Dieu. Mais maintenant l'Apôtre écrit : Nous sommes livrés à la mort pour l'amour de Jésus. Livrés à la mort par les souffrances, par les maladies, les angoisses, les combats de toutes sortes, par amour pour Celui qui a donné Sa Vie en rançon des pécheurs ; afin qu'il voie des fruits du travail de son âme, et soit satisfait.

Sommes-nous prêts à suivre le Seigneur jusque-là ? Sommes-nous prêts à pousser jusque-là notre communion avec le Sauveur ? Si nous supportons les épreuves, n'est-ce pas dans l'espérance que l'heure viendra où nous aurons une glorieuse moisson dans la vie éternelle ? Dans un but égoïste ?

En ce cas, nous n'avons pas encore compris cette loi du sacrifice nécessaire pour qu'il y ait des fruits. Mais, unis à Christ, le Vivant, nous sommes conduits de clartés en clartés, jusqu'à ce que Sa Lumière dissipe enfin tous les obstacles : toutes nos obscurités, toutes nos idées préconçues et erronées des choses divines. Nous voyons alors à la Lumière de Sa Face que nous sommes bien conduits de gloire en gloire, mais pour être rendus capables d'une communion toujours plus intime avec Celui qui est mort, en achevant de souffrir les afflictions de Christ, pour Son Église.

LA MORT EN NOUS, EST GÉNÉRATRICE DE VIE CHEZ LES AUTRES

De sorte que la mort agit en nous, et la vie en vous. (II Corinthiens IV, 12).

La vie dans les autres, par notre mort ! Le voilà le résultat : pour les autres ; il se manifeste dans la vie des autres.

Peut-être, lecteur, désires-tu gagner des âmes, les amener à Christ ? Mais ce désir est-il assez puissant, pour que tu veuilles ne plus avoir en toi que faiblesse; pour que tu veuilles être vide de toi ? C'est ici le vrai sacrifice ; le véritable oubli de soi, le complet effacement ; l'esprit de la Croix ; la manifestation indéniable de la Vie de Jésus en notre corps mortel ; la naissance en nous de cet Amour immense qui conduisit Jésus au Calvaire, pour que nous ayons la Vie, la Vie divine par Lui.

Pour gagner des âmes, il n'y a qu'un seul moyen : le sacrifice. Pour gagner des âmes, le Christ donna Sa Vie. A notre tour, nous devons être prêts à donner la nôtre, pour devenir des vaisseaux que Sa Vie remplira, et gagner ceux qui nous entourent. Si nous avons été crucifiés jusqu'en les profondeurs intimes de notre être, alors aussi notre message les atteindra au plus profond de leur être. Dans la mesure où la mort agit en nous, la vie se manifestera en eux : C'est aussi pour eux que Christ est mort.

Et c'est à cela, c'est à gagner des âmes, que tout enfant de Dieu est convié. C'est à l'enfantement de vies nouvelles en Christ.

Voilà la paternité dont parlait l'Apôtre lorsqu'il écrivait aux Corinthiens : « Je vous ai engendrés à Christ par l'Evangile. Eussiez-vous dix mille maîtres, vous n’avez pas plusieurs pères... ». Aujourd'hui, comme au temps de Paul, les maîtres sont nombreux; mais les pères, beaucoup moins.

« La mort agit en nous », écrit l'apôtre Paul. Il est vraiment remarquable que le huitième chapitre de l'épître aux Romains où nous trouvons le glorieux Évangile de l'affranchissement par l'Esprit de Vie en Jésus, où nous est révélée la joie de l'accès auprès du Père, le témoignage intérieur de l'Esprit, et notre communauté d'héritage avec Christ, que ce même chapitre se termine par une description frappante de la conformité à Christ en sa mort, condition de tous les affranchissements et de toutes les grâces :

« A cause de toi, nous sommes livrés tous les jours à la mort... on nous regarde comme des brebis destinées à la boucherie (Romains VIII, 36). Mais nous sommes plus que vainqueurs en Celui qui nous a aimés... » La conclusion réunit l'image de la mort et le cri de victoire.

Comme Lui, conduits à la mort ! Puisque nous nous considérons comme morts avec Lui, pourquoi nous étonnerions-nous que les autres le fassent aussi !

Oh ! mes amis, mes frères en Christ, nous pouvons prêcher la Croix, et même combattre pour la Croix ; mais notre message est inutile, impuissant si nous ne vivons pas une vie crucifiée ; si nous ne sommes pas prêts, selon le langage de Paul, à être journellement livrés à la mort, afin que la vie se manifeste dans les autres ; à la gloire de Celui qui, par amour, est mort et ressuscité.

Ainsi donc, la mort agit en nous, mais la vie en vous, écrit l'Apôtre. En nous, il y a l'impuissance, la faiblesse, la souffrance, l'accablement, la perplexité, mais en vous, c'est la VIE.

« Qu'il en soit ainsi pour moi, ô Père, puisque cela est bon à tes yeux. Qu'il me soit fait selon Ta Parole. »


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