Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

CHAPITRE II

PROPHÉTIES CONCERNANT BABYLONE.

suite 2

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La terre de Chaldée devait être une désolation éternelle ; après avoir été ravagée et dépouillée pendant des siècles, toute « son excellence » a disparu, et elle est devenue stérile et déserte, comme elle l'est encore.
Rauwolff, qui visita cette contrée en 1574, en parle comme d'un « sol si sec, si stérile, qu'il est impossible de le labourer (21). » Tous les voyageurs modernes s'accordent à porter le même témoignage.
« La terre de Babylone sera vannée, aucun fils d'homme n'y habitera ; elle sera un désert et un pays sec, une lande. »

D'un côté, près du site d'Opis, « le pays environnant paraît être un vaste désert de sable, un sol aride ; par-ci par-là seulement on aperçoit quelques signes de végétation et un peu d'herbe (22). »

De l'autre côté, entre Bussorah et Bagdad, sur les rives du Tigre, tout le pays est un désert ; l'absence complète de toute culture, l'aspect stérile, aride et sauvage de la terre, forme un contraste frappant avec les riches et délicieuses descriptions de l'Écriture Sainte. En traversant ces immenses déserts, où ne se trouvent point de sentiers, les indigènes sont obligés de s'orienter par les étoiles (23). La surface du pays est plate, et présente aux regards une vaste étendue de plaine sur laquelle on ne voit que de loin à loin des troupeaux de chameaux à demi sauvages ; à peine aperçoit-on quelques petits arbustes. Cette immense lande n'est bornée que par l'horizon (24).

Au centre du pays, toute la contrée qui s'étend depuis Bagdad est une plaine où l'on ne distingue pas le moindre vestige de végétation. En sortant des portes de Bagdad, le voyageur a devant lui la vue d'un désert aride, un pays plat et stérile. Toute la contrée entre Bagdad et Hillah est parfaitement plate, et, à l'exception de quelques endroits près de ce dernier lieu, un désert inculte (25). Il est facile de voir, par le nombre des canaux qui traversent ce pays et qui sont maintenant à sec, qu'autrefois il était dans un état bien différent, et, à en juger d'après les monceaux de terre couverts de fragments d'édifices et de tuiles, que tout ce désert était jadis peuplé... Aujourd'hui ses seuls habitants sont les Arabes Sobéides (26)... De tous côtés, aussi loin que l'oeil peut atteindre, on ne voit qu'une vaste solitude (27). - La richesse du pays a aussi complètement disparu que si le « balai de la désolation » l'avait parcouru du nord au midi.
Depuis les environs de Babylone jusqu'aux extrémités du territoire on ne voit qu'un triste désert. On est des heures entières sans rencontrer une seule habitation (28).
- « La terre de Babylone est en désolation, il n'y a personne qui y habite. »
- Les Arabes seuls la parcourent, et chaque homme que l'on rencontre dans ces déserts semble être un ennemi. La terre de la Chaldée est maintenant le repaire des bêtes sauvages ; mais le voyageur les voit avec moins d'effroi qu'il n'envisage un animal plus sauvage encore, l'Arabe du désert.
- Souvent il est parfaitement impossible de traverser le pays.
Lorsque l'on compare ces belles descriptions des riches récoltes de Babylone, quand le blé rendait un, deux et trois centuples, avec l'état actuel du pays, on est frappé de voir combien sa désolation a été grande. On ne distingue plus ses canaux que par leurs bords tombés en ruines (29).

Le sol de ce désert, dit le capitaine Mignan, qui le traversa à pied, et qui en un seul jour rencontra quarante ruisseaux, son sol est composé d'une terre glaise mêlée de sable ; il s'échauffe tellement aux rayons du soleil que vers midi je trouvai qu'il était impossible de marcher sans beaucoup souffrir. Celui qui a traversé ces vastes régions à cheval sait combien elles sont tristes et monotones, même pour le cavalier, et peut s'imaginer combien elles le sont davantage pour le voyageur à pied (30).

Que les temps sont changés ! Dans ce pays qui donna au monde les premières notions d'astronomie, où l'on apprit pour la première fois à remarquer le mouvement des astres, la marche des corps célestes, le misérable habitant ne sait plus s'orienter au milieu de ces vastes solitudes que par les étoiles du ciel !
Là où la culture avait atteint son plus haut degré de perfectionnement, et où le blé rapportait un et deux centuples, on ne trouve plus maintenant qu'une immense plaine sans végétation. « Le semeur et celui qui tient la faucille « ont été retranchés du pays de Babylone. »
Là où l'on amassait des trésors incalculables et une surabondance de provisions, « le vanneur a vanné, » les spoliateurs « ont pillé, » et ils ont « vidé le pays. »
Là où des milliers de laboureurs, à l'ombre de beaux palmiers, arrosaient leurs champs au moyen de leurs nombreux canaux, le voyageur s'arrête maintenant et ne trouve plus que quelques faibles arbrisseaux ; il ne sait aujourd'hui où poser le pied sans douleur, il cherche en vain à s'abriter du soleil brûlant de midi, en poursuivant son chemin dans ce pays, maintenant un désert, un pays sec, une lande. »
Le silence et la solitude ont remplacé le bruit des riches et populeuses cités, car les anciennes villes de Babylone sont « en désolation ; il n'y demeure personne, et aucun fils d'homme n'y habite (31). »

« Ses villes seront en désolation. » - Le cours du Tigre qui traverse la Babylonie, au lieu d'être comme autrefois embelli par de riches et grandes villes, n'est plus marqué que par les emplacements « d'antiques ruines (32). »
Sitace, Sabata, Narisa, Fuchera, Sendia, n'existent plus (33). Des monceaux de décombres indiquent la place supposée d'Artémite ou Destagered.

Les jardins autrefois si magnifiques sont cachés sous l'herbe, et un monceau plus élevé que les autres indique l'ancienne résidence royale (34). Des monticules et des décombres de diverses grandeurs et de diverses hauteurs (près d'Houmania) s'étendent de tous côtés (35). Une muraille soutenue par seize bastions est tout ce qui reste d'Apollonia (36).

La superbe Séleucie n'est maintenant qu'une scène de désolation. Il n'y reste pas un seul édifice, mais tout le pays environnant est couvert de ses décombres. Aussi loin que l'oeil peut s'étendre, dit le major Keppel, l'horizon est borné par une ligne de monticules ; tout cet endroit est un désert plat (37). Sur la rive opposée du Tigre, où se trouvait autrefois Ctésiphon sa rivale, outre des fragments de murs, des décombres de briques et des pierres, et des restes de grands édifices recouverts de monceaux de terre, on trouve un magnifique monument de l'antiquité parfaitement conservé, un grand et bel édifice qui présente de front un mur de 300 pieds de long, orné de 4 rangs d'arcades ; l'arche du milieu, qui a 86 pieds de large et plus de 160 pieds de hauteur, est soutenue par des murailles de 16 pieds d'épaisseur, et conduit à une salle profonde de 156 pieds, largeur du bâtiment (38).
Une grande partie de la muraille du fond a été détruite et le toit aussi, mais ce qui en reste paraît plus vaste que l'abbaye de Westminster (39). On suppose que c'était le superbe palais de Chosroës ; mais aujourd'hui la désolation y règne.
Le plus petit insecte ne saurait trouver parmi les ruines de Ctésiphon le moindre brin d'herbe où il puisse se réfugier, ou la moindre goutte d'eau pour se désaltérer (40).
Derrière le palais on trouve des monticules de terre de deux milles de circonférence, ce qui indique bien la destruction complète d'un lieu autrefois consacré au luxe et au plaisir. Mais, dit le capitaine Mignan, telle est l'étendue de ces monticules irréguliers qu'on serait plusieurs mois à en prendre les dimensions avec exactitude (41).

Les villes plus modernes qui florissaient au temps des califes sont également en ruines (42). Il est vrai que le second Bagdad n'a pas encore subi le sort du premier ; et Hillah, ville comparativement moderne, située près de l'emplacement de Babylone dont il ne reste pas le moindre vestige, existe encore de nos jours. Mais la première de ces villes, après avoir été pillée, dévastée, opprimée pendant plusieurs siècles, a été graduellement réduite à un état de pauvreté comparatif et ne possède aucun moyen de défense (43). On dit ensuite habitants de Hillah que si l'on pouvait les assimiler en quelque chose aux anciens Babyloniens, ce serait par leur vie désordonnée, qui les distingue même du peuple immoral qui les entoure (44) ; rien dans leur conduite ne fait espérer qu'ils cherchent à s'amender, et que la malédiction qui pèse sur eux à cause de leurs péchés soit jamais levée de dessus leurs têtes.

Il n'y a pas plus de 20 ans que les Wahabis ont ravagé et pillé les villes de la Chaldée ; et même en 1823 la ville de Shehreban fut saccagée par les Kourdes et réduite en désolation (45). On trouve sur toute la surface du pays des traces de villes ruinées à une époque plus ou moins récente. Les progrès de la destruction se font encore sentir ; dernièrement des jardins qui ornaient les rives du Tigre ont disparus, et il n'est que trop littéralement vrai que « les villes de la Chaldée sont en désolation », car toute la contrée est couverte de débris de villes grecques, romaines et arabes, maintenant confondus dans une masse uniforme de décombres (46).
Mais, au milieu de toutes ces villes en ruines, la grande capitale de la Chaldée, la ville la plus puissante et la plus célèbre du monde, porte plus que toutes les autres l'empreinte de la malédiction du ciel.

Nous avons déjà décrit succinctement la décadence progressive et prédite de la grande Babylone. Dans les premières années de l'ère chrétienne, elle était habitée en partie, et il y avait dans l'intérieur des murailles un vaste espace en culture (47). Elle ne cessa de décliner à mesure que Séleucie acquérait de l'importance, et cette dernière ville finit par être la plus considérable. Au deuxième siècle il ne restait de Babylone que les murs. Elle devint peu à peu un grand désert, et au quatrième siècle ses murailles servirent d'enceinte pour enfermer les bêtes féroces comme dans un parc, et elle fut convertie en un lieu de chasse pour les plaisirs des monarques persans.
Le nom même de Babylone disparut, et il s'écoula une longue suite de siècles pendant lesquels il ne fut point parlé de ses restes mutilés, ni de ses ruines désolées. Elle fut longtemps au pouvoir des Sarrazins, et nous avons fait voir clairement que toute la désolation que le Prophète avait annoncée est venue fondre sur elle. Car les témoignages des anciens historiens sur les faits qui confirment les prophéties relatives à la prise de ces villes par Cyrus ne sont pas plus positifs que ceux des voyageurs modernes sur sa ruine complète et finale. On est parvenu à établir parfaitement l'identité de son assiette (48), et l'accomplissement de chaque grand fait et de chaque petit détail est si clairement prouvé qu'il suffit d'avancer ces faits pour réduire au silence tous ceux qui voudraient les contester.

Ce n'est pas seulement la désolation générale de la Babylonie que le Seigneur annonça par la bouche des prophètes. Ils ne virent pas avec moins de clarté l'histoire future de Babylone, depuis l'apogée de sa gloire jusqu'à sa désolation, qu'ils n'ont vu et qu'ils n'ont décrit Babylone tombée, telle qu'on vient de la décrire au dix-neuvième siècle de l'ère chrétienne (49) ; et maintenant que « la fin est venue sur Babylone » et qu'une longue suite de siècles a accompli sa désolation, la plume et le crayon des voyageurs se réunissent pour confirmer ce qui avait été annoncé dès le commencement par la bouche des prophètes.

La vérité rejette toujours le secours de l'erreur ; mais dans le cas actuel la démonstration serait affaiblie et détruite même, si l'on cherchait à s'éloigner le moins du monde des faits précis ; car, si les prédictions s'accordent littéralement avec quelque chose, c'est avec la réalité telle qu'on la trouve : en s'éloignant de celle-ci on s'éloigne aussi de celles-là, et la moindre fausseté serait aussi injurieuse que coupable. Mais à côté des faits, tels qu'ils se présentent, toute exagération est impossible, et toute fiction pauvre et inutile. Il aurait été impossible à l'imagination de se représenter un contraste plus grand ou une destruction plus complète que celle que l'Éternel a fait venir sur Babylone.
Et quoique la plus grande ville sous le soleil ne soit maintenant qu'un monceau de décombres, il n'y a pas un seul endroit sur la terre plus clairement décrit que ne l'est la scène de la désolation de Babylone par la bouche du prophète. On n'aurait pu trouver des mots propres à peindre cette scène plus clairement que ceux qu'Esaïe a employés il y a 2,500 ans en parlant de la « charge » qui pèse encore sur la Babylonie.

La multiplicité des prophéties et le nombre des faits sont tels qu'il est difficile de les arranger avec assez d'ordre et de précision pour lier chaque prophétie au fait qui atteste son accomplissement. Tous ceux qui ont visité Babylone s'accordent à dire que la désolation est précisément telle qu'elle avait été prédite. En général, ils savent faire l'application des grandes prophéties, et souvent dans les détails ils adoptent sans s'en douter les paroles même de l'Écriture divinement inspirées.

Babylone est complètement déserte. Elle n'est plus que monceaux de ruines, nivelée, réduite au tombeau, foulée aux pieds, sans habitation ; ses fondements sont tombés, ses murailles sont renversées, ses plus magnifiques édifices ont roulé en bas du haut des rochers. La ville d'or a disparu, les vers la couvrent et rampent sur elle ; les Arabes n'y dressent point leurs tentes, les bergers n'y mènent point paître leurs troupeaux. Les bêtes sauvages y habitent, les chats-huants y demeurent ; elle est devenue l'habitation des hiboux, la demeure du dragon, un désert, un pays sec, une lande, une montagne d'embrasement, un étang d'eau. Elle a été pillée, vidée, on ne lui a point laissé de reste ; elle n'est tout entière que désolation ; quiconque passe auprès d'elle est étonné.


Vue des ruines de Babylone
(Esaïe 21: 9; 14: 23; Jérémie 51: 37)

« Babylone sera réduite en monceaux. » - Babylone, le plus grand des royaumes, n'est plus que la plus grande des ruines. On voit de tous côtés d'immenses ruines de temples, de palais et d'habitations humaines de toutes espèces. Elles forment une longue ligne de ruines qui ressemblent plutôt à des collines naturelles qu'à des monceaux recouvrant de grands et beaux édifices (50). Ces bâtiments autrefois l'orgueil des rois ne sont plus qu'un tas de décombres. Toute la surface du pays est couverte de vestiges de constructions ; dans quelques endroits on trouve des pans de murailles très bien conservés, dans d'autres rien qu'une longue suite de monceaux sans formes et de diverses grandeurs. Il serait impossible de fonder une théorie sur ces multitudes de monticules allongés allant du nord au sud, croisés par d'autres allant de l'ouest à l'est, et ne se distinguant des ruines des canaux que par leur forme et leur nombre. Certainement la plus grande partie de ces monticules sont des restes d'édifices autrefois alignés et formant des rues entrecoupées à angles droits (51).
Les monceaux que l'on distingue le plus facilement sont doubles et en lignes parallèles ; chacun a plus de vingt pieds de long, et ils sont séparés les uns des autres, ce qui ne laisse aucun doute que ce ne fût là des rangées de maisons, ou des rues tombées en ruines (52).
Telle était la forme des rues de Babylone conduisant aux portes de la ville. Il y a aussi dans quelques endroits deux canaux profonds et trois monticules en lignes parallèles ; le monticule du centre est ordinairement plus grand et plus élevé que les deux autres ; il paraîtrait que ce sont les décombres de deux rues parallèles, une rangée de maisons plus profondes formant la division, ayant deux façades et faisant ainsi une habitation double.

Le temple de Bélus, les deux résidences royales, les rues de la ville, les habitations particulières, tout cela est réduit « en monceaux, » et la seule différence qui existe entre eux vient de la différence et de la grandeur des monticules ; les uns paraissent semblables à des montagnes, les autres s'élèvent à peine au-dessus du niveau du sol. « Babylone est tombée, » et tombée tellement à la lettre que la personne qui, debout sur le sol, contemple ses nombreux monticules, séparés les uns des autres par un creux étroit, a de la peine à distinguer les restes d'une rue des restes d'un canal ; à peine peut-il dire : Ici s'écoulait la multitude, là s'écoulaient les eaux. « Babylone est tombée ; » et ses ruines ne peuvent être couchées plus bas qu'elles ne le sont maintenant. « Elle a été brisée, ses fondements sont tombés ; » ils ne soutiennent plus ses ruines. Ses palais, ses temples, ses rues et ses maisons sont ensevelis sous des masses de décombres (53), et la vue de Babylone, telle qu'elle a été dépeinte sur les lieux mêmes, ne présente plus à l'oeil qu'une scène de complète désolation et des monceaux qui peuvent attester que Babylone est « descendue au sépulcre. »
« Qu'elle n'ait rien de reste. »
De grands monceaux de ruines sont tout ce qui reste maintenant de l'ancienne Babylone. Toute sa grandeur a disparu, ses trésors ont été pillés, son excellence s'est évanouie, on cherche même des briques parmi ses monceaux, où l'on sait ne pouvoir trouver autre chose, et depuis un grand nombre de siècles Babylone a été sur la surface du sol une carrière que chacun est libre d'exploiter. Sans faire allusion à la prophétie, le capitaine Mignan parle d'un monticule faisant partie des ruines du palais, qui a 90 verges de large et 45 de haut. Le sol est extrêmement mou et fatigant pour les pieds ; il ne semble pas qu'il reste les moindres matériaux propres à la construction. Il ne reste plus une colline, excepté une assez élevée, sur la surface de laquelle on peut trouver des morceaux de briques, des tuiles, du bitume, de la chaux, du verre, des coquillages, et quelques fragments de nacre et de perles ; fragments inutiles, même aux gens les plus pauvres. « Aussi a-t-elle été prise ; qu'elle n'ait rien de reste. »
À la fin du dernier siècle, un voyageur traversa l'emplacement de l'ancienne Babylone sans même s'en douter (54).

« Je la réduirai en marais d'eaux. »
Le sol est quelquefois couvert de mares d'eau (55). Les ouvriers qui, afin qu'elle n'ait rien de reste, fouillent pour y chercher des briques (56), travaillent sans s'en douter à l'accomplissement des prophéties ; les excavations qu'ils laissent deviennent des étangs qui sont remplis par les débordements de l'Euphrate et où l'eau séjourne toute l'année.
« Assieds-toi sur la poussière, assieds-toi à terre, fille de Babylone. »
La surface des monticules, seuls restes de Babylone, consiste en édifices écroulés, réduits en poussière ; il est littéralement vrai que, parmi les ruines des habitations et des bâtiments publics, on ne peut s'asseoir ou se reposer que dans la poussière.

« Ta honte sera découverte. »
Notre route, dit le capitaine Mignan, nous conduisait à travers une grande masse de monceaux, décombres qui couvrent le site de l'ancienne Babylone. Il m'est parfaitement impossible de donner une idée juste de la scène de désolation et de solitude que j'avais devant les yeux (57).

« Assieds-toi sans dire mot, et entre dans les ténèbres. »
Le silence du tombeau règne parmi ces ruines (58).
Babylone est une scène de tranquillité, une solitude sublime (59).

« Elle ne sera plus habitée à jamais. »
D'après le témoignage de Rauwolff, il paraît que déjà au deuxième siècle on n'y voyait pas une seule habitation (60) ; maintenant l'oeil parcourt un désert aride où les ruines seules indiquent « qu'il ait jamais été habité. » Il est impossible, dit le major Keppel, de contempler cette scène, et de ne pas être frappé de l'exactitude avec laquelle ont été accomplies les prophéties d'Esaïe et de Jérémie, de ne pas voir qu'en effet « elle ne devait plus être habitée, » et que les Arabes ne devaient plus y dresser leurs tentes ; qu'elle devait être réduite en monceaux, et ses villes en désolation, en lieu sec et en désert (61).
Babylone est méprisée également par les Ottomans, les Israélites et les fils d'Ismaël (62).
Elle est devenue une capitale « sans habitants et déserte. »
« Elle ne sera point habitée à jamais. »
« Même les Arabes n'y dresseront point leurs tentes, ni les bergers n'y parqueront point leurs troupeaux. »
La prophétie annonça qu'Ammon deviendrait un lieu de repos pour les chameaux et un parc de brebis, que la Philistie ne serait que cabanes de bergers et parcs de brebis ; mais une bien plus terrible désolation devait fondre sur Babylone ; un sort plus affreux encore l'attendait.
Un Arabe même n'y dresserait point sa tente, n'y mènerait point paître ses troupeaux, ce qui indique une solitude complète, un abandon entier. Il est d'usage dans ces contrées que les bergers abritent leurs troupeaux dans les édifices ruinés (63). Mais il n'en est pas ainsi de Babylone. Au lieu d'en emporter les briques, le berger pourrait avec facilité se construire un abri au milieu des ruines, s'y garantir des bêtes féroces, et faire un parc pour ses brebis parmi les monceaux de Babylone ; l'Arabe, qui le traverse sans crainte, pourrait y dresser sa tente de nuit ; mais rien ne saurait les y porter ni l'un ni l'autre ; c'est la crainte superstitieuse des mauvais esprits, bien plus que la crainte mieux fondée des bêtes féroces, qui empêche les Arabes d'y dresser leurs tentes.

Le capitaine Mignan s'y était fait accompagner d'Arabes complètement armés, « mais rien ne put les engager à y passer la nuit, à cause des esprits malfaisants. Il est impossible de déraciner cette idée de l'esprit d'un peuple extrêmement superstitieux ; et dès que le soleil eut disparu derrière le Mujelibé, quoique la lune vînt éclairer la route de ses pâles rayons, le capitaine se vit forcé, bien à regret, d'obéir aux ordres de ses guides (64). Les gens du pays assurent qu'il est très dangereux d'approcher de ces monceaux après la nuit tombée, à cause de la multitude de mauvais esprits qui les fréquentent (65).

« Mais les bêtes sauvages des déserts y auront leurs repaires, et ses maisons seront remplies de bêtes hideuses ; les chats-huants y habiteront et les chouettes y danseront. »
Et en effet on y trouve beaucoup d'antres de bêtes féroces et un grand nombre de tuyaux de porcs-épics ; tandis que les excavations les plus basses sont des mares d'eau, les plus élevées sont occupées par des chats-huants et des chauves-souris (66).
Ces souterrains, au-dessus desquels s'élevait peut-être la demeure de la royauté, ne sont plus que des cavernes de refuge pour les jackals (chacals) et d'autres animaux ; les abords sont encombrés d'ossements de brebis et de chèvres, et il en sort une odeur si fétide qu'on n'a nulle envie de pénétrer dans ces repaires (67). Le roi des animaux se promène sur l'emplacement de cette Babylone que le roi Nabuchodonozor avait élevée pour sa propre gloire ; et le temple de Bélus, chef-d'oeuvre de l'art des hommes, est maintenant l'antre du lion et du tigre. Sir Robert Ker Porter vit sur les hauteurs deux magnifiques lions et il distingua sur le sol marécageux l'empreinte de leurs immenses griffes (68). Le major Keppel vit également les marques des pieds d'un lion. C'est aussi la retraite des jackals (chacals), des hyènes et d'autres bêtes malfaisantes (69). Les animaux sauvages sont en grand nombre sur le Mujelibé, aussi bien que sur le Birs Nimroud.

Le monticule était couvert de grands trous ; nous entrâmes dans quelques-uns et nous les trouvâmes remplis de carcasses et de squelettes d'animaux récemment tués. L'odeur des bêtes sauvages était si forte que la prudence prévalut sur notre curiosité ; nous ne pûmes douter de la nature féroce des habitants de ces cavités, et nos guides nous assurèrent que toutes les ruines abondent en lions et en animaux sauvages. C'est ainsi que la prédiction divine se trouve accomplie à la lettre ; les bêtes sauvages des déserts y ont leur repaire, les maisons sont remplies de bêtes hideuses, et les bêtes sauvages des îles s'entre-répondront les unes aux autres dans les palais désolés (70).

« La mer est venue sur Babylone ; elle a été couverte de la multitude de ses flots. »
On ne découvre plus aucune trace de la rive occidentale de l'Euphrate. La rivière s'étale sans obstacle, et jusqu'au moindre vestige de bords et de digues, tout a été emporté. La surface généralement marécageuse n'offre aucun signe d'anciennes habitations (71) ; des marécages et des étangs sillonnent, pour ainsi dire, le terrain ; pendant un certain temps après le débordement de l'Euphrate, tout ce pays a l'air d'un vaste marécage (72). Dans ces moments les ruines de Babylone sont submergées et inaccessibles, les vallées, dans plusieurs endroits, étant devenues des marais (73).
Ainsi d'un côté, tandis que Babylone est couverte de la multitude des flots, de l'autre elle présente à l'oeil un contraste frappant par les hautes ruines qui s'élèvent aux rayons d'un soleil ardent, et par les monceaux de décombres qui, répandus sur une plaine aride et brûlante, semblent prouver que Babylone est devenue « un pays sec, un désert, une lande. »
Une partie de la rive occidentale du fleuve est un vaste marécage, l'autre est un désert aride (74).

« Elle ne sera tout entière que désolation, elle ne sera plus habitée à jamais. »
Des ruines composées, comme le sont celles de Babylone, de monceaux de décombres saturés de nitre ne sont pas susceptibles de culture (75; ainsi les matériaux des édifices de Babylone semblent, en se décomposant, condamner la terre à la stérilité. La partie de la plaine où l'on trouve des vestiges de bâtiments, aussi bien que celle où il n'y en a jamais eu, est entièrement dépourvue de toute apparence de végétation. Le sol paraît aride comme s'il avait été inondé plusieurs fois, en sorte que toute la terre productive semble avoir été emportée par les eaux ; sa surface composée moitié de sable, moitié de terre glaise, peut être comparée aux bords de la mer à la marée basse (76). Babylone, qui avait dit dans son orgueil : « Je serai reine à toujours, » n'est plus appelée la reine des royaumes ; elle « n'est tout entière que désolation. »

« Bel s'est incliné. »
Le temple de Bélus ou de Baal, dont il est clairement parlé ici, avait, selon le major Bennel, 500 pieds, et selon Prideaux, 600 pieds d'élévation ; il était, d'après le calcul le plus bas, plus élevé que la plus haute des pyramides d'Égypte.
Le monceau le plus élevé que l'on distingue sur l'emplacement de l'ancienne Babylone, le Birs Nimroud, est regardé comme les ruines du temple de Bélus. Ce monceau occupe un plus grand espace de terrain que celui où se trouvait jadis le temple, parce qu'en tombant les pierres se sont éloignées de leur véritable assiette. Les ruines ne sont donc plus sur leur ancienne base, mais elles sont couchées par terre et forment une masse énorme.
Au premier coup d'oeil elles présentent l'idée d'une colline, avec une forteresse placée sur son sommet (77; et même, quelque singulier que cela puisse paraître, le père Emmanuel parle des ruines qui se trouvent aussi sur cette sommité, sans avoir remarqué l'élévation extraordinaire du monticule qui les porte. Il est presque inutile de faire remarquer que tout le monticule est en lui-même une ruine. Et pour démontrer que « Bel s'est incliné » il suffit de mettre sous les yeux du lecteur le dessin ci-joint, pris des Voyages de sir K. Porter, et qui fait voir la différence entre l'ancienne élévation du temple et la hauteur de ses ruines actuelles (78).


Vue de Bir s Nimroud
(Esaïe 46: 1; Jérémie 50: 2; 51: 25)

 

PLAN DE BIRS NIMROUD

Élévation de Birs Nimroud (du côté Nord) suivant Strabon et Hérodote
(Les lignes pointillées indiquent les ruines actuelles. 500 pieds)

 

« Bel s'est incliné. »
D'abord composé de huit tours s'élevant les unes au-dessus des autres, le temple de Bélus ne présente plus que l'aspect d'une colline irrégulière, dont chaque côté a une élévation différente. Ce n'est plus qu'une masse sans forme.
Le côté oriental présente deux étages de collines ; le premier s'élève à une hauteur de soixante pieds ; il est partagé au milieu par un profond ravin qu'y ont creusé les pluies de plusieurs siècles.
Le sommet de ce premier étage forme une plate-forme inclinée graduellement jusqu'à la base du second étage, qui semble s'élancer hors du premier en forme de cône, son sommet étant orné d'un fragment d'édifice semblable à une tour en briques.
Depuis la base de la colline jusqu'aux fondements de cette ruine l'élévation est d'environ 200 pieds, et depuis le bas de la ruine jusqu'à son sommet on compte 35 pieds de hauteur.
À l'occident, toute la masse qui s'élève de la plaine ne présente qu'un immense monticule ayant la forme d'une pyramide irrégulière ; ses flancs sont creusés çà et là, par l'effet du temps et de la dévastation. Les faces méridionales et septentrionales en sont très escarpées (79). C'est ainsi que le temple de Bel « s'est incliné. »

« J'étendrai ma main sur toi, et je te roulerai en bas du haut des rochers, et je te réduirai en montagne embrasée. »
On trouve sur le sommet de la colline d'énormes fragments de constructions en briques, sans formes arrêtées, et qui ont été converties en des masses complètement vitrifiées (80). Quelques-uns de ces énormes fragments ont douze pieds de haut sur vingt-quatre de circonférence, et comme la construction en brique encore debout est parfaitement conservée, le changement qui s'est fait dans ces fragments ne peut être attribué qu'à l'ardeur d'un feu égal à celui de la fournaise, ou plutôt qu'aux effets de la foudre (81).
Ces ruines sont entièrement fondues, ce qui porterait à croire que le feu a été employé comme moyen pour la destruction de cette tour.
L'action du feu sur ces débris, dit Buckingham, s'est prolongée après leur chute, et, suivant l'expression de Keppel, cette ruine ressemble à ce que les Écritures avaient annoncé d'elle, qu'elle deviendrait « une montagne embrasée. »

Dans la prophétie contre Babylone, il est clairement annoncé que le feu sera employé contre elle ; Jérémie l'indique évidemment quand il dit : « Comme dans la subversion que Dieu a faite de Sodome et de Gomorrhe. » Et nous savons que « l'Éternel fit pleuvoir des cieux sur ces villes du soufre et du feu. »
« Ses portes qui sont si hautes seront brûlées ; ainsi les peuples auront travaillé pour néant, et les nations pour le feu, et elles s'y seront lassées (82). »


Nimroud vue du Nord.

 

On peut retrouver dans beaucoup de ces fragments sans forme les effets de la puissance consumante ; on voit dans bien des endroits cette teinte verdâtre que l'on aperçoit dans les masses vitrifiées des verreries ; en même temps que l'on distingue ces traces du feu (et quel feu !) qui a précipité ces masses de leur immense élévation, on peut encore remarquer les restes de ciments qui, s'étant durcit avec les briques, sonnent comme du verre.

En examinant la base de la muraille encore debout, on trouve qu'elle n'a point été atteinte par ce changement et qu'elle est toujours dans son état primitif ; ce qui me porte à conclure, continue sir R. K. Porter, que le feu est venu d'en haut et que la ruine est tombée d'une plus grande élévation que celle du fragment encore debout. Le feu qui a pu produire de tels effets a dû être plus fort que celui de la plus ardente fournaise, et d'après l'apparence de la fente que présente le mur, et l'aspect des substances vitrifiées, je serais porté à attribuer cette catastrophe à l'action de la foudre ; des ruines produites par l'explosion de quelques matières combustibles présenteraient une tout autre apparence (83).

Les masses tombées démontrent clairement que l'action du feu a été d'une longue durée après la destruction de l'édifice ; car chaque partie de la surface a été également soumise à son influence ; dans beaucoup d'endroits les formes se sont arrondies et on ne peut distinguer une masse de l'autre par aucune apparence de meilleure conservation (84).

Les hautes portes du temple de Bélus, encore debout du temps d'Hérodote, ont été « brûlées » ; les énormes fragments vitrifiés qui tombèrent lorsque « Bel se fut incliné » sont encore couchés sur ses hautes ruines. « La main de l'Éternel a été étendue sur lui, et il l'a roulé « en bas du haut des rochers, et il a été réduit en montagne embrasée. »

« Et on ne pourra prendre de toi aucune pierre pour servir d'angle, ni aucune pierre pour servir de fondement ; car tu seras réduite en ruines perpétuelles, dit l'Éternel. » (Jérémie 51: 26)
Les restes ruinés de Sion seront rebâtis, ses désolations seront relevées ; Jérusalem sera habitée de nouveau, sur l'emplacement même de Jérusalem ; mais il n'en sera pas de Bel comme de Sion, ni de Babylone comme de Jérusalem ; car de même que les monceaux de décombres saturés de nitre qui couvrent la place de Babylone ne peuvent pas être cultivés (85), de même les substances vitrifiées qui couvrent le sommet de Birs Nimroud ne peuvent être reconstruites.
Il est vrai qu'elles sont composées des matériaux les plus durs, des éléments les plus indestructibles ; mais quoiqu'elles aient formé autrefois les tours les plus élevées du temple de Bélus, elles sont maintenant hors d'état d'être taillées, et ne peuvent plus « servir d'angle ni servir de fondement ». Et les briques qui font encore partie de la muraille solide, et qui ne sont ni fondues ni brûlées, sont cependant si fortement cimentées que, selon M. Rich, il serait impossible de les en détacher entières (86) ; ou, comme le dit le capitaine Mignan, il ne serait pas possible d'en détacher une seule (87).
Malgré tous mes efforts je ne pus en détacher une seule (88), dit Porter ; et Buckingham, voulant assigner une raison à la disparition totale des murailles, et en parlant du Birs Nimroud, dit : Les seules briques dont on puisse se servir se trouvent dans les ruines des grands monuments de Mujélibé, de Kar et de Birs Nimroud, et il est si difficile, ou plutôt si impossible de les extraire entières, à cause de la force du ciment, qu'il est très probable qu'on n'a jamais eu recours à ce moyen tant qu'il est resté des pans de murailles ; quelquefois encore on creuse la rive occidentale du fleuve pour en extraire des briques, mais la dépense est considérable et le résultat très peu satisfaisant (89). - On ne trouve pas une seule brique entière dans les environs de la tour (90).

Ces témoignages réunis, sans aucune allusion à la prédiction, en sont le meilleur commentaire.
Ainsi, tandis qu'il a été dit de Babylone qu'elle « serait rasée au loin », et que véritablement dans bien des endroits il « n'y a rien de reste », cependant de la « montagne embrasée », dont les ruines suffiraient à elles seules pour la construction d'une ville magnifique, on ne retire pas une seule pierre pour placer à l'angle, ni pour servir de fondement.

« Mérodac est brisé ».
Mérodac était un nom ou un titre donné aux princes et aux rois de Babylone ; l'Écriture sainte y fait allusion deux fois. Elle parle de Mérodac-Baladan, fils de Baladan, roi de Babylone, qui tenait les rênes du gouvernement ; et d'Evil-Mérodac, qui vivait du temps de Jérémie. De ce que ce nom de Mérodac est associé à celui de Bel, ou du temple de Bélus, et de la ressemblance du jugement prononcé contre eux (l'un devait être « incliné » et l'autre « brisé) », on peut raisonnablement conclure que Mérodac était le nom de quelque autre grand édifice de Babylone ; et en même temps, d'après l'identité de ce nom avec celui des rois de Babylone, et même avec celui d'Evil-Mérodac, qui vivait du temps de Jérémie, il est assez probable que le prophète voulait parler du palais même des princes. Il est plus que vraisemblable qu'après le temple païen, qu'après le siège d'un culte corrompu et destructeur, c'était sur la demeure royale du tyran qui opprimait si cruellement le peuple d'Israël et qui faisait trembler toute la terre, que tomberait plus particulièrement la malédiction de Dieu.
En effet, en seconde ligne, et inférieur seulement en grandeur aux ruines de Birs Nimroud, vient le Mujelibé ou Makloubé, que les voyageurs regardent comme l'ancienne résidence des rois de Babylone.

Le palais du roi des Babyloniens rivalisait presque en grandeur avec le temple de leur dieu. Il y a eu même diversité d'opinions à ce sujet ; cependant l'entière désolation est la même pour les deux : l'un « s'est incliné », et l'autre a été « brisé. » Les deux palais de Babylone avaient de belles fortifications ; le plus grand était entouré de trois hautes et larges murailles (91).

Lors de la prise de la ville par Démétrius, il s'empara d'un des châteaux par surprise et en chassa la garnison, qu'il remplaça par 7000 hommes de ses troupes (92). II ne put se rendre maître de l'autre palais. Ces faits nous prouvent quelles en étaient encore la grandeur et la force, 300 ans après la prédiction. La solidité des constructions aurait dû en assurer l'existence pendant des siècles entiers, et il n'y eut jamais un contraste plus frappant qu'entre l'ancienne magnificence de ces palais et leur désolation actuelle. On voit encore quelques pans des murailles qui environnaient ce site, et qui servent à en établir l'identité avec Mujelibé, comme le nom de Mérodac s'identifie avec celui du palais. « Il a été brisé ; » d'où lui vient le nom de Mujelibé, qui signifie renversé, détruit. Sa circonférence est d'environ un demi mille, et son élévation de 140 pieds ; mais c'est un monceau de décombres dans lequel il est impossible de distinguer quelque forme que ce soit (93).
On a pu s'assurer qu'il existait des chambres, des corridors, des cellules de grandeurs diverses, et construits de différents matériaux (94). C'est le repaire des bêtes sauvages et des fouines.

« Les animaux féroces s'entre-répondront dans ses palais désolés, et les dragons dans ses maisons de plaisance. »
On rencontre à chaque pas parmi ces ruines des reptiles venimeux (95). - Les côtés ont été creusés par l'effet du temps, et les grandes pluies ont formé plusieurs canaux qui se sont réunis et forment des ravines dont le sol est profondément pénétré (96) ; les côtés de la ruine offrent des creux faits par les pluies (97)
« On t'a fait descendre au sépulcre au fond de la fosse. »
« Ceux qui te verront te regarderont, et te considéreront, disant : N'est-ce pas ici cet homme qui faisait trembler la terre, qui ébranlait les royaumes (98) ? »


Vue de Mujelibé (prise du Nord et du Sud).

(Jérémie 50:2; Esaïe 14: 11, 15)

Il suffit de regarder, d'examiner avec attention la vue de l'emplacement de Mujelibé, pour se convaincre que le palais de ces rois orgueilleux comme Lucifer, qui s'élevaient au-dessus des étoiles du Dieu fort, « a été renversé, foulé et brisé (99)»
En me promenant au milieu de ces pierres et de ces immenses fragments, en contemplant la sublimité de ces ruines gigantesques, je me reportais naturellement, dit le capitaine Mignan, à ces temps d'ancienne splendeur, où de larges murailles s'élevaient orgueilleusement sur ce même site ; je me disais : Autrefois ces salles résonnaient de chants joyeux ; ici se donnaient des festins magnifiques, ici retentissaient des voix qui ont depuis longtemps cessé de se faire entendre sur la terre. Ce monceau était jadis le séjour du luxe et de la débauche ; maintenant il n'offre plus qu'une désolation complète et une preuve de la justice des jugements du ciel. Il est solitaire ; la cabane du berger ne vient pas même égayer cette affreuse solitude.
« On a fait descendre ta magnificence dans le sépulcre, avec le bruit de tes instruments ; tu es couché sur une couche de vers, et la vermine te couvre (100). »
« Il n'y aura aucune muraille de Babylone, quelque large qu'elle soit, qui ne soit entièrement rasée. »
Telle était, au rapport des ancienshistoriens, la largeur de ces murailles, que six chariots pouvaient y passer de front. Elles subsistaient plus de mille ans après la prédiction ; on les mettait encore au nombre des sept merveilles du monde, bien des siècles après que la prophétie en eut annoncé la destruction.
Mais qu'y a-t-il de plus étonnant pour nous aujourd'hui, et quel événement aurait pu paraître plus invraisemblable à un habitant de Babylone, au temps de la gloire et de la puissance de cette ville, que la destruction de ces murs fameux, destruction si complète qu'à peine peut-on en retrouver quelques traces certaines.
« Tous les historiens s'accordent, dit M. Rich, quant à la hauteur de ces murailles, qui était de cinquante coudées ; ayant été réduits à cette mesure, après avoir eu la prodigieuse hauteur de 350 pieds, par Darius Hystaspe, lors de la révolte de la ville. Je n'ai pas été assez heureux pour en retrouver les moindres vestiges parmi les ruines de Hillah ; ce qui me paraît assez extraordinaire, puisque nous savons qu'elles restèrent debout longtemps après la destruction de la ville, qu'elles servaient de clôture au parc des animaux, et que saint Jérôme nous dit qu'elles étaient en assez bon état à l'époque où il vivait (101). »

Ce fut dans le seizième siècle qu'elles furent vues pour la dernière fois par un voyageur européen (du moins autant que l'auteur a pu s'en assurer). Il sera intéressant pour nous de suivre la marche de cette destruction, et de voir comment et quand elles furent détruites, ainsi que la ville dont elles avaient été si longtemps l'orgueil et la puissance.

« Pendant le temps que nous y restâmes, dit Rauwolff, j'examinai cette élévation, et je découvris qu'il y avait deux murailles, l'une derrière l'autre (Hérodote rapporte qu'il y avait une muraille intérieure et une extérieure), séparées par un fossé, et s'étendant parallèlement au loin, et que d'espace en espace il y avait des ouvertures que l'on pouvait considérer comme ayant été autrefois des portes. Ainsi j'ai tout lieu de croire que c'étaient là les anciennes murailles de la ville, et que les ouvertures indiquent la place des anciennes portes, au nombre de cent. Et ce qui donne du poids à cette opinion, c'est que je vis en quelques endroits, sous le sable qui couvre presque entièrement ces élévations, des restes de vieux murs (102). »

Les villes de Séleucie, de Ctésiphon, de Destagered, de Kufa, et beaucoup d'autres de ces environs, et les villes modernes de Meschid-Ali, de Meschid-Tessein et d'Hillah, ainsi que d'autres villes, villages, et caravansérails sans nombre, ont été construits probablement avec les matériaux des murs de Babylone (103).
Comme la ville, « ils ont été pillés jusqu'à ce qu'il n'y en ait rien de reste. » Les pluies d'une longue suite de siècles et les débordements réguliers de l'Euphrate ont aussi probablement emporté les décombres et les débris des murailles dans le fossé d'où elles avaient été tirées jadis, jusqu'à ce que le sable du désert les eût nivelées avec la plaine, et leur emplacement fait aujourd'hui partie du désert ; c'est ainsi que « les larges murailles de Babylone ont été rasées. »
Ne pouvons-nous pas dire d'après ce témoignage que les hautes murailles sont tombées, que la ville qui était l'orgueil des nations a été désolée, que le sol le plus fertile a disparu, parce que « l'Éternel des armées l'a balayé avec le balai de la destruction. »
Un des chapitres du Voyage de M. Buckingham en Mésopotamie, qui n'a pas moins de 60 pages, est intitulé : « Recherches relatives aux Murailles de Babylone. » Après une longue et inutile recherche, il découvrit à la fin, près des landes orientales, sur le haut d'un monticule ovale d'environ 70 à 80 pieds de haut, et d'environ 3 à 400 pieds de circonférence, un pan de mur solide ayant 30 pieds de long, sur 12 ou 15 pieds d'épaisseur ; il était évident que jadis il était d'une dimension beaucoup plus grande ; maintenant il est en ruines et partout incomplet (104). Il en conclut que ce fragment de muraille et ce monticule de décombres étaient tout ce qu'on pouvait découvrir des anciennes murailles de Babylone, « si entièrement rasées ; » c'est là le seul vestige qu'on en retrouve.

Le capitaine Frédérick, dont le voyage avait pour but principal de découvrir les restes des murailles et du fossé qui avaient entouré Babylone, assure qu'aucun voyageur moderne n'a pu en retrouver les moindres traces.
« Je fis inutilement des questions aux Arabes, dit-il ; ils ne purent rien me dire sur ce sujet. Il me fut impossible, après avoir examiné tous les bords du fleuve sur un espace de 21 milles de longueur, et de 12 milles en largeur, de découvrir le moindre indice qui pût me permettre de croire qu'il y eût jamais eu là un fossé ou des murailles. S'il reste quelques vestiges de ces murs, il faut qu'ils soient à une plus grande distance que celle qu'indiquent les géographes modernes. Je puis m'être trompé, mais je ne me suis épargné aucune fatigue pour éviter toute erreur. J'ai parcouru ces lieux pendant huit heures, durant six jours consécutifs, et plus de douze heures le septième (105»

Le major Keppel, après avoir rapporté comment il avait complètement échoué, lui, ses compagnons et quelques autres voyageurs qui s'étaient associés à ses courses, dans la recherche qu'ils ont faite de quelques vestiges des murailles de la ville, ajoute ce qui suit : Les prédictions divines contre Babylone se trouvent si littéralement accomplies dans l'état actuel de ses ruines, que je n'hésite pas à donner l'interprétation la plus étendue aux paroles de Jérémie : « Il n'y aura aucune muraille, quelque large qu'elle soit, qui ne soit entièrement rasée. »
« Babylone sera réduite en étonnement ; quiconque passera près de Babylone sera étonné. »
Il est impossible de penser à ce que Babylone était, et de voir ce qu'elle est aujourd'hui, sans être étonné. Sir B. Porter s'exprime ainsi lors de sa première vue de ces ruines : Je ressentis une crainte indéfinissable en passant, pour ainsi dire, par les portes de l'ancienne Babylone (106).
- Je ne puis décrire, dit le capitaine Mignan, l'impression de respect et de terreur dont je fus comme accablé, en contemplant l'étendue et la grandeur de la désolation qui m'entourait de toutes parts (107).
« Comment le marteau de toute la terre a-t-il été brisé ? Comment Babylone a-t-elle été réduite en désolation parmi les nations ? »
La description suivante, si pleine d'intérêt, a été faite sur les lieux mêmes.

Après avoir parlé des quais détruits, des eaux stagnantes, des anciens fondements, et de la longue ligne ondulante de monceaux de décombres, sir Robert Ker Porter ajoute : Toute cette vue avait quelque chose de solennel. Le majestueux fleuve de l'Euphrate, coulant au milieu d'une profonde solitude, tel qu'un monarque pèlerin qui visite les ruines silencieuses de son royaume dévasté, nous paraissait encore une belle rivière malgré la tristesse de la scène qu'il parcourait. Ses rivages sont blancs de roseaux, et l'on voit encore sur ses bords les saules auxquels les prisonniers d'Israël avaient suspendu leurs harpes, ne voulant pas se réjouir pendant la captivité de Jérusalem. Mais combien tout le reste a changé depuis ce temps ! Alors ces monticules étaient des palais ; ces monceaux étaient des rues ; cette vaste solitude était remplie des riches habitants de l'orgueilleuse Babylone. Maintenant « elle est abattue jusqu'en terre ; elle n'est plus habitée ; la vermine la couvre (108). »

On peut donc voir dans cette merveilleuse histoire de la Babylonie qu'il n'y a pas un seul fait qui n'ait été l'objet d'une prophétie spéciale. Elle avait annoncé que ses palais seraient réduits en monceaux, que ses rues seraient détruites et désertes, que l'orgueil du monde serait assis sur la poussière, que le silence du tombeau succéderait au bruit de la multitude de Babylone, que ce vaste entrepôt du monde où toutes les nations venaient apporter leurs trésors, cette prison où le peuple juif fut tenu captif jusqu'à ce que Babylone elle-même eut été pillée par divers peuples, descendrait au sépulcre ;
- que la vaste métropole, le pays des palais et l'orgueil des royaumes, le rendez-vous de tous les peuples deviendrait un endroit méprisé et solitaire, où personne n'habiterait de génération en génération ; où les Arabes mêmes ne voudraient pas dresser leurs tentes, ni les bergers faire paître leurs troupeaux ; qu'il n'y aurait plus de richesses secrètement gardées, ni de trésors cachés, mais que sa honte serait découverte ; que celle qui faisait trembler la terre et qui ébranlait les royaumes serait jetée loin de son sépulcre comme une branche pourrie ;
- que beaucoup de nations et de grands rois viendraient du bout du monde contre Babylone ; que des ouvriers la réduiraient en monceaux et formeraient des étangs au milieu d'elle ;
- que cet immense lac artificiel, ayant plusieurs milles de circonférence et qui servait à arrêter les débordements annuels de l'Euphrate, que ce lac serait réduit en étangs d'eau, creusés par des ouvriers et remplis par la rivière ;
- que le premier et le plus grand des temples serait réduit en montagne d'embrasement ; que la statue d'or de 40 pieds qui en ornait le sommet, jusqu'aux images taillées de leurs dieux, tout serait brisé et réduit en poussière ; que les magnifiques fêtes des monarques de Babylone, que le bruit des instruments, que la splendeur du festin de Belsçatzar, que les cris de débauche de mille grands seigneurs qui s'enivraient dans les vases sacrés de Sion, feraient place aux cris des bêtes sauvages ;
- que les maisons seraient remplies de fouines, que les chat-huants habiteraient dans leurs maisons de plaisance, que les chouettes y sauteraient ; que les dragons se logeraient dans ses palais désolés ; que les terrasses élevées sur terrasses, et qui faisaient ressembler les jardins suspendus de Babylone à une vaste montagne, seraient mises au niveau de la fosse ;
- que les palais des princes, qui, assis en la montagne d'assignation, croyaient pouvoir placer leur trône au-dessus des étoiles du Dieu fort, seraient réduits en pièces, comme des habillements transpercés avec l'épée, comme une charogne foulée aux pieds ;
- que les larges murailles devant lesquelles l'armée de Cyrus s'était rangée en bataille sans pouvoir trouver un seul endroit accessible à l'assaut, seraient entièrement rasées, et que l'on chercherait en vain la place où elles avaient été.

Enfin, elle avait annoncé que Babylone la grande, l'orgueilleuse Babylone, la gloire des royaumes, ne serait plus que la Babylone désolée, l'étonnement de quiconque passerait auprès d'elle. Quelque merveilleux donc qu'ait été le changement qui devait ainsi se faire en Babylone, on ne peut nier qu'il ne se soit opéré, et, quels que soient les instruments que l'Éternel a employés, l'effet n'en est pas moins évident, et cette destruction est venue sur Babylone comme un « dégât fait par le Tout-Puissant. »

Tous les desseins de l'Éternel n'ont-ils pas été accomplis contre Babylone ? Qui oserait, après avoir examiné tous les faits, qui oserait répondre d'une manière négative aux questions que le Seigneur fait lui-même en commençant ces prédictions ?
« Qui annonce dès le commencement ce qui arrivera à la fin, et longtemps auparavant ce qui n'a point encore été fait ? Qui dit : Mon conseil tiendra, et j'exécuterai toute ma volonté ? Qui est semblable à moi ? »
Serait-il possible d'admettre l'accomplissement d'une seule prophétie, si l'on refuse le témoignage qui se rapporte à celle-ci ? Y eut-il jamais lieu sur la terre qui ait subi un changement plus complet ?

Les annales du genre humain, a-t-on dit avec vérité, ne présentent pas un contraste plus frappant que celui qui existe entre la magnificence primitive de Babylone et sa longue désolation.

Ses ruines ont été visitées dernièrement par plusieurs personnes dont le caractère est bien connu et dont la véracité est à l'épreuve, et toutes leurs recherches n'ont servi qu'à rendre un éclatant témoignage à l'accomplissement littéral de chaque prophétie.
Combien peu de contrées de la terre dont nous ayons une description aussi exacte et aussi détaillée que celle que fit le prophète, à une époque où Babylone était loin de ressembler à ce qu'elle est maintenant devenue ! Serait-il possible de trouver des prédictions plus précises, plus étonnantes, plus nombreuses et plus véridiques, ou qui se soient plus visiblement accomplies par degrés pendant une longue série de siècles ?

Ah ! qu'en méditant sur le sort de Babylone, en envisageant ce qu'elle était et ce qu'elle est devenue, les nations apprennent la sagesse, que les tyrans tremblent, que les incrédules croient !


(21) Voyage de Rauwolff. Ray. 1693, p. 164.

(22) Buckingham, vol. II p. 156.

(23) Mignan, p. 5.

(24) Ibid., p. 31-32. - Buckingham, p. 240 ; vol. I, p. 260.

(25) Mémoires de Rich, p. 4.

(26) Travaux de la Société de littérature de Bombay, vol. I, p. 128.

(27) Voyage de Keppel, p. 87.

(28) Voyage en Babylonie, par sir K. Porter, vol. II, p. 285. 

(29) Mignan, p. 2.

(30) Ibid., p. 2, 31-34.

(31) Le péché a causé la désolation de la Chaldée, comme il causera finalement celle de tout pays qui ne voudra pas se repentir. Mais « le jugement habitera au désert, et la justice se tiendra en Carmel. »
II en sera ainsi non seulement en Judée, mais chez toutes les nations que la parole de Dieu aura éclairées, que son esprit aura renouvelées. « La paix sera l'effet de la justice et le labourage de la justice produira le repos et la sûreté à toujours. »
Il est consolant de détourner pour un moment les yeux du spectacle de désolation que la Chaldée présente en expiation des péchés de ses habitants, et de s'arrêter à ces autres passages de l'Écriture qui sont comme les avant-coureurs du jour de lumière dont seront suivies les ténèbres où se trouve plongé depuis tant de siècles ce pays si plein d'iniquités qu'il a fallu le purifier par le jugement.
Déjà de sourdes convulsions, devançant la guerre de principes dont ce monde doit être inévitablement le théâtre, semblent indiquer que le temps n'est pas éloigné où ce qui n'est encore que vision sera réalité. « Et je dis à l'ange qui parlait avec moi : Où emportent-elles l'épha ? Et il me répondit : C'est pour lui bâtir une maison au pays de Shinar, laquelle étant bâtie, il sera posé la sur sa base (Zacharie, V, 10, 11). Le prophète s'explique clairement : c'est au pays de Shinar, non pas dans la ville de Babylone. Bâtir, établir, poser une base semblent équivaloir ici à bénir, reconstruire sur une fondation nouvelle et indestructible. Mais du reste il est dit, sans métaphore, « que tous les bouts de la terre verront le salut du Seigneur. Toute la terre se réjouira ; les endroits solitaires en seront aises, le désert même en aura de la joie et fleurira comme la rose. »

(32) Voyez la Carte des Voyages du major Keppel.

(33) Plan des environs de Babylone, et dans l'ouvrage du major Rennell : Géographie d'Hérodote, p. 335.

(34) Keppel. vol. I, p, 267.

(35) Mignan, p. 49.

(36) Keppel, p. 276.

(37) Keppel, p. 125.

(38) Keppel, 130.

(39) Mignan, p. 79.

(40) Buckingham, p. 441.

(41) Mignan, p. 81.

(42) Mignan, p. 82.

(43) Voyage de sir K. Porter, vol. II, p. 265-266.

(44) Keppel, vol. I, p. 182-183.

(45) Keppel, p. 272 et 278.

(46) Malte-Brun, vol. II, p. 119.

(47) Diod. Sic, t. II, p. 35.

(48) Rennel, Géographie d'Hérodote, p. 349. - Voyage de Keppel, p. 171.

(49) Le major Rennel consulta Niebuhr, Ives, Irwin, Okar, Thévénot, Délla Valle, Texeire, Edrisi, Abulfeda et Balbi ; on peut maintenant ajouter à ces noms ceux de MM. Rich, K. Porter, Frederich, Keppel, Kinnier, Buckingham et Mignan.

(50) Porter, vol. II, p. 294 et 297.

(51) Voyage de Buckingham en Mésopotamie, vol. II, p. 298.

(52) Buckingham, p. 299.

(53) Voyage de Porter, p. 294.

(54) Travaux de la Société littéraire de Bombay, vol. I, p. 130. (Voyez Voyage dans les Indes, par Cunningham, 1785.)

(55) Buckingham, vol. II, p. 296.

(56) Mignan, p. 813.

(57) Mignan, p. 116.

(58) Porter, vol. II, p. 294.

(59) Ibid., p. 407.

(60) Ibid., p. 174.

(61) Keppel, vol. I, p. 397.

(62) Ibid., p. 234.

(63) Mignan, p. 225.

(64) Mignan, p. 225

(65) Ibid., p. 201, 235. - Rich, p. 27. - Buckingham, vol. II, p. 342.

(66) Buckingham, vol. II, p. 30.

(67) Porter, vol. II, p. 342.

(68) Sir R. K. Porter, p. 387.

(69) Voyages de Kinier, p. 273.

(70) Keppel, vol. I, p. 173 et 180.

(71) Buckingham, vol. II, p. 178.

(72) Rich, p. 13.

(73) Buckingham, vol. II, p. 302.

(74) Mignan, p. 139.

(75) Rich, p. 16.

(76) Sir R. K. Porter, vol. II, p. 392.

(77) Mignan, p. 192.

(78) Porter, vol. II, p. 328.

(79) Porter, vol. II, p. 310.

(80) Rich, p. 36,

(81) Mignan, p. 207.

(82) Jérém., LI, 58. - Keppel, p. 194, 195.

(83) Sir R. K. Porter, vol. II, p. 312, 313.

(84) Buckingham, vol. II, p. 376.

(85) Rich, p. 16.

(86) Rich, p. 36.

(87) Mignan, p. 506.

(88) Porter, vol. II, p. 311.

(89) Buckingham, vol. II, p. 332.

(90) Porter, II, 329.

(91) Diod. Sic, 1. II. - Hérod., 1. I, ch. CLXXI.

(92) Plutarque, Vie de Démétrius.

(93) Délia Valle. - Buckingham, vol. II, p. 273

(94) Buckingham, vol. II, p. 274

(95) Mignan, p. 168.

(96) Rich, p. 29.

(97) Mignan, p. 167.

(98) Esaïe, XIV, 16.

(99) C'est à l'obligeance de sir Robert Porter que l'auteur a dû de pouvoir faire graver, d'après des dessins faits sur les lieux, les vues de Birs Nimroud et de Mujelibé. Ses Voyages en Perse, en Babylonie, etc. contiennent quatre vues de chacun de ces objets et l'on peut voir combien elles sont « abaissées et tombées en ruines. »
On en trouve aussi de petites esquisses dans les Mines de l'Orient (Vienne), dans les mémoires de Rich sur les ruines de Babylone, et dans les voyages de M. Buckingham, et encore dans les voyages du capitaine Mignan. Le lecteur curieux peut rapprocher le Mujelibé du magnifique tableau de la fête de Belsçatzar, de Martin. L'emplacement, car il n'y a plus de palais, est toujours le même. Tout le monde a entendu parler du temple de Bélus ; or l'imagination ne saurait pas plus en exagérer la magnificence qu'elle ne pourrait se former la moindre idée de ce qu'il était jadis d'après ce qu'il en reste.

(100) Esaïe, XIV, 11.

(101) Rich. p, 43, 44.

(102) Collection de Voyages, par Ray, p. 177, 178.

(103) Voyages de sir R. K. Porter, vol. II. p. 338,

(104) Buckingham, vol II p. 306, 307.

(105) Travaux de la Société de littérature de Bombay, vol. I, p. 130, 131. - Keppel, v. I, p. 175. - Jér., LI.

(106) Sir Robert Porter, vol. II, p. 294.

(107) Mignan, p. 117.

(108) Sir K. Porter, vol. II, p. 237.
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