Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

CHAPITRE II.

PROPHÉTIES CONCERNANT BABYLONE.

suite

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Cyrus commença sa carrière avec une petite armée de Perses ; non seulement il succéda à la couronne des royaumes de Médie et de Perse, qui se trouvèrent ainsi réunis en lui, mais les Hyrcaniens se soumirent volontairement à son autorité. Il subjugua les Syriens, les Assyriens, les Arabes, les Cappadociens, les Phrygiens, les Lydiens, les Cariens, les Phéniciens et les Chaldéens. Il régna sur les Bactriens, les Indiens et les Ciliciens, et son empire s'étendit sur la Perse, la Paphlagonie et sur d'autres nations encore ; il força les Grecs d'Asie, les Cypriens et les Égyptiens, à se soumettre à son autorité ; c'est ainsi « qu'il terrassa les nations (64). »
« Voici, je vais susciter contre eux les Mèdes, qui ne feront aucune estime de l'argent et qui ne s'arrêteront point à l'or (65). »

Celui qui était appelé l'oint du Seigneur ne connaissait pas l'avarice ; Xénophon le dépeint comme le modèle du guerrier sage et généreux. Ce n'était pas la possession des richesses de Crésus et des trésors de Babylone qui relevait le conquérant, c'était sa générosité. Il disait que ses richesses ne lui appartenaient pas plus qu'à ses amis (66; il prouvait que le but de sa vie était de savoir répandre et non d'accumuler des trésors, et de pourvoir par là aux besoins de ses serviteurs. Il faisait si peu de cas de « l'or et de l'argent » que Crésus lui fit observer qu'il se rendrait pauvre à force de libéralités, au lieu de se rendre riche par ses grands biens.
Les Mèdes, même à cet égard, étaient animés de l'esprit de leur chef, et Xénophon en raconte un trait remarquable (67) :
Lorsque Cobryas, gouverneur assyrien dont le fils avait été tué par le roi de Babylone, reçut avec hospitalité Cyrus et son armée, celui-ci, avant de le quitter, demanda aux chefs des Mèdes et des Hyrcaniens si, après avoir donné aux dieux et à l'armée ce qui leur revenait des trésors de Babylone, il ne serait pas convenable qu'ils abandonnassent leur part à Cobryas, en retour de sa généreuse hospitalité. Un cri unanime d'approbation fut la réponse qu'il reçut ; et l'un des nobles ajouta : « Cobryas a pu penser que nous étions pauvres parce que nous ne venions pas chargés de monnaies d'or, et que nous ne portions pas avec nous des coupes d'or, mais il apprendra maintenant que l'homme peut être généreux sans avoir beaucoup d'or (68). « Ils ne s'arrêtaient point à l'or. »
On peut aisément croire que la reconnaissance, aussi bien que le désir de la vengeance, porta Cobryas à marcher contre Babylone, et ce fut lui qui, plus tard, pénétra le premier dans le palais du roi. « Les jugements de l'Éternel sont un abîme mais aussi ne sont-ils pas toujours justes ? » Sa main fut du nombre de celles qui immolèrent le meurtrier de son fils.

À tous les faits que nous venons de citer, à l'appui de la vérité de la prophétie relative au siège de Babylone, il faut en ajouter un autre qui n'est pas moins remarquable, c'est que, d'après le portrait qu'ont fait de Cyrus les écrivains profanes, jamais il n'exista de roi ou de conquérant, soit avant soit après lui, qui ait eu plus de désintéressement et de grandeur d'âme, et une politique plus saine et plus morale, un plus haut degré d'intégrité, ni enfin, si l'on en excepte sa rigueur à l'égard des Babyloniens, plus de douceur et de générosité envers des ennemis vaincus.
La beauté même de ce portrait a fait croire à certaines personnes qu'il était en partie imaginaire. Nous ne sommes pas de cet avis, vu surtout que le langage de l'auteur païen à qui nous devons ce portrait coïncide parfaitement avec les paroles du prophète.
« Ainsi a dit l'Éternel à son oint, à Cyrus que j'ai pris par la main droite ; c'est moi qui ai suscité celui-ci pour la justice et je conduirai tous ses desseins. »
Et, aussitôt après, le prophète ajoute : « Il rebâtira ma ville, et renverra sans rançon et sans présents mon peuple qui y avait été transporté, a dit l'Éternel des armées (69) » En effet, ce fut lui qui publia le premier édit en faveur de la restauration des Juifs et de la reconstruction du temple de Jérusalem.
Et, loin d'exiger une rançon ou des présents, il donna l'ordre à ses généraux et aux gouverneurs des villes limitrophes de la Judée de fournir aux Juifs tout l'or et l'argent dont ils auraient besoin pour rebâtir le temple, ainsi que des bêtes pour les sacrifices ; et cet ordre fut exécuté à la lettre.

Avant de commencer le siège de Babylone, Cyrus crut devoir s'assurer de l'appui des nations qui l'entouraient. Il lui fallut d'abord marcher contre les Égyptiens et les autres alliés de Crésus, qu'il vainquit après une guerre acharnée. Une fois soumis, les Égyptiens, qui avaient été les plus vaillants et les plus opiniâtres de ses ennemis, lui restèrent toujours fidèles. L'Éthiopie formait la limite de ses possessions à l'est.
« Ainsi a dit l'Éternel : Le travail de l'Égypte et le trafic de Cus, et les Sabéens, hommes de grande taille, passeront vers toi et seront à toi : ils marcheront après toi. » (Esaïe, 45, 14.)
« Ils se prosterneront devant toi. » Lors de la magnifique marche triomphale qui eut lieu après la conquête de Babylone, et où Cyrus apparaissait pour la première fois en public à la tête de son armée rangée en bataille, au milieu d'une multitude innombrable, au moment où, sur son char, il eut franchi la porte du palais, tous les spectateurs, en l'apercevant, se prosternèrent devant lui pour l'adorer.
Quelques historiens de l'antiquité prétendent que Cyrus fut le premier homme objet d'une semblable adoration, et c'est de là que vint, selon eux, la coutume parmi les peuples de l'Orient, et surtout chez les Mèdes et les Persans, de se laisser tomber ou de se prosterner devant les monarques. Que cette opinion soit fondée ou non, du moins elle vient à l'appui de ce qu'il y eut à la fois de remarquable et de mémorable dans l'adoration que l'on rendit à Cyrus.

« Et ils te rendront hommage. » L'adoration, Dieu seul y a droit ; mais l'adoration même ne put troubler la sérénité d'esprit qui distinguait Cyrus ; sa clémence et sa bonté brillaient d'un éclat plus vif encore que celui de son diadème. La plupart de ceux qu'il avait soustraits au joug du roi de Babylone, qui, orgueilleux comme Lucifer, s'était toujours montré sourd aux cris des opprimés et impitoyable envers ses prisonniers, vinrent sur son passage, à travers la foule frappée d'admiration, lui présenter des suppliques, chacun selon ses besoins. Ces suppliques étaient en si grand nombre que ne pouvant y faire droit simultanément, et voulant allier la miséricorde à la prudence, la générosité à la justice, il fit placer trois porte-sceptre aux trois côtés de son char, et leur donna l'ordre de publier, en son nom, qu'il autorisait tous ceux qui avaient des demandes à lui faire à s'adresser dans ce but à ses généraux ou à ses amis. Ces derniers étaient chargés de lui soumettre tous les cas dignes de son attention.
Telle fut la première conquête de Babylone, tel en fut le premier conquérant ; ainsi s'accomplit ce qui avait été prédit de l'un et de l'autre.

« Qui ne retourne point à vide (70). » Les murailles de Babylone étaient incomparablement les plus élevées et les plus fortes qui eussent jamais été construites par l'homme. On leur avait donné cette prodigieuse hauteur afin qu'il n'y eût pas la moindre possibilité que Babylone fût prise. Et cette confiance semblait pleinement justifiée lorsque, retranchés dans leurs forteresses, les habitants de Babylone, qui ne voulaient pas courir la chance d'une bataille, se moquaient de l'innombrable multitude qui entourait leur ville, et se voyaient ainsi hors de l'atteinte de tous les dards des Parthes. Toutefois, quoique cette orgueilleuse assurance que la ville ne pourrait jamais être prise semblât presque devoir se réaliser, Babylone fut assiégée plusieurs fois après la prédiction du prophète, et jamais sans succès. Il est vrai que d'abord Cyrus en leva le siège, mais ce ne fut que pour y revenir « avec les nations qu'il avait suscitées contre elle ; et il ne retourna point à vide. »
Cette prophétie se trouve ainsi accomplie non seulement par lui, mais encore par tous ceux qui lui succédèrent. Babylone tomba devant quiconque leva le bras contre elle.

Et cependant sa grandeur ne s'effaça pas, sa gloire ne disparut pas tout à coup. Cyrus ne fut pas son destructeur ; il essaya au contraire de lui conserver, par des institutions sages, la prééminence parmi les nations ; il la laissa à son successeur dans toute sa force et toute sa magnificence. Mais, après s'être révoltés contre Darius, les Babyloniens se préparèrent à soutenir un nouveau siège et défièrent toute la puissance réunie de l'empire perse.
Déterminés à ne pas se rendre, et résolus à ne pas céder même à la famine, ils eurent la cruauté de mettre à mort toutes les femmes de la ville, à l'exception de leurs mères et d'une seule femme, la plus chérie dans chaque famille, pour cuire le pain. On rassembla toutes les autres et on les étrangla (71). « Ces choses t'arriveront en un moment, en un même jour, la privation d'enfants et le veuvage ; elles sont venues sur toi dans tout leur entier, pour le grand nombre de tes sortilèges et pour la grande abondance de tes enchantements. Et tu t'es confiée en ta malice. »
Certes ces choses vinrent sur eux dans tout leur entier, lorsqu'ils étranglèrent leurs femmes et leurs enfants de leurs propres mains. Et ce fut encore cette fois « subitement, en un même jour, » que toutes ces victimes périrent ; le veuvage fut si général que plus tard il fallut rassembler des provinces éloignées 50,000 femmes pour remplacer celles qui furent alors massacrées. La « privation d'enfants » fut d'autant plus sentie que ce furent les mères qu'on épargna et qui restèrent pour les pleurer. Ils se confièrent en vain « à leur malice ; » car en devenant ainsi les instruments de l'exécution d'un des jugements qui devaient fondre sur eux, ils ne diminuaient pas la grandeur de leurs iniquités ; et c'était à cause de ces iniquités mêmes que d'autres malheurs allaient fondre sur Babylone.
Les habitants se croyaient en état de défier la famine. Le stratagème de Cyrus ne pouvait plus être un piège pour eux ; il leur était facile de déjouer un semblable projet ; cependant ce ne fut « pas en vain » que Darius assiégea Babylone.


Dans le vingtième mois du siège, un Perse, couvert de marques de mauvais traitements, le corps ruisselant de sang, le nez et les oreilles coupés, se présenta seul devant une des portes de Babylone ; objet digne de pitié, il devait être sinon un grand criminel, du moins la victime d'une affreuse cruauté. Il s'était échappé du camp ; ce n'était pas un déserteur obscur, qu'on aurait naturellement repoussé loin des murs de la ville ; c'était Zopyre, un des principaux seigneurs du royaume de Perse. Il assura aux Babyloniens qu'il n'avait pas reçu ce traitement comme châtiment d'aucun crime, mais que ces blessures dont son corps était sillonné n'étaient autre chose que les traces du déplaisir et de la colère du roi, parce qu'il lui avait donné le conseil de lever un siège dont il considérait la réussite comme impossible. Cet avis avait, dit-il, réveillé toutes les craintes et blessé l'orgueil du monarque, et toute sa fureur s'était épuisée sur son fidèle conseiller. Pour un esprit altier comme le sien, la honte était pire que la souffrance, et il venait maintenant se joindre aux rebelles, le coeur brûlant du désir de la vengeance. « Je viens, leur dit-il, vous faire un grand bien, et en même temps un grand mal à Darius, à son armée et à toute la Perse. L'outrage que j'ai reçu ne restera pas sans vengeance ; car je connais ses projets et je vous les communiquerai. »

Avec de telles promesses et de telles paroles, les Babyloniens ne songèrent pas à douter seulement de la sincérité de Zopyre, ni de son dévouement à leur cause, puisque cette cause semblait s'identifier à son espoir de vengeance. Il ne voulait que combattre contre leurs propres ennemis. Sur sa demande, on lui confia sans hésitation un commandement militaire. Ce n'était pas alors une vertu que de pardonner le mal, et la vengeance était en honneur.
Zopyre fit espérer aux Babyloniens qu'il parviendrait bientôt à se venger de celui qui l'avait si cruellement fait souffrir. À leur grande joie, dix jours après son arrivée dans la ville, une occasion favorable se présenta ; il fit une sortie par la porte de Sémiramis, tomba sur un détachement de l'ennemi et lui tua 3,000 hommes ; et, sept jours plus tard, deux fois autant périrent près de la porte de Ninias. Les habitants de Babylone sentirent alors renaître leur courage et leur ardeur.

Les louanges de Zopyre étaient dans toutes les bouches ; on lui accorda un commandement supérieur ; mais pendant vingt jours les Perses, devenus plus craintifs, ne prêtèrent nulle part le flanc à une attaque ; au bout de ce temps Zopyre se montra digne d'une confiance plus grande encore par une sortie qu'il fit faire par la porte de Chaldée, et dans laquelle il tua 4,000 soldats ennemis. Pour le récompenser de pareils services, et pour prouver la haute estime qu'on avait pour sa fidélité, sa bravoure et son habileté, non seulement on lui accorda le commandement en chef de l'armée, mais encore on lui confia le poste le plus important et le plus honorable de Babylone, celui de gardien des murailles (72).

Darius, comme pour se mettre à l'abri de ces surprises et de ces pertes inutiles, se rapprocha des murs de la ville. On les garnit de troupes suffisantes pour résister aux attaques, mais la perfidie de Zopyre, dont les Babyloniens et les Perses ne se doutaient pas plus les uns que les autres, se fit alors connaître. À peine l'ennemi s'était-il approché, à peine les citoyens étaient-ils arrivés sur les murailles, que Zopyre, à qui était confiée la garde des portes, fit ouvrir celles qu'on appelait Cissiènes et Bélides, et auprès desquelles les troupes d'élite des Perses étaient stationnées (73). C'était un piège préparé d'avance ; Darius en connaissait seul le secret ; Zopyre l'avait conçu et c'était de lui-même et de son plein gré qu'il s'était mutilé. À la gloire d'un tel dévouement on ajouta de grands honneurs et d'immenses richesses ; et on lui accorda le gouvernement de Babylone exempt de tout tribut.

On avait arrangé d'avance le nombre d'hommes qu'il fallait sacrifier, la position que les troupes devaient occuper, et l'intervalle entre les sorties était aussi fixé. Darius sacrifia aussi facilement la vie de 7,000 hommes que Zopyre s'était infligé des blessures incurables.
« C'est ainsi, dit Hérodote, que Babylone fut prise une seconde fois. » Et ce fut ainsi que la parole de Celui qui voit la fin de toutes choses dès le commencement fut une seconde fois accomplie contre Babylone : « Il ne retournera point à vide. »
Babylone fut prise une troisième fois par Alexandre-le-Grand. Mazoeus, général perse, lui rendit la ville, et il y entra à la tête de son armée rangée en ordre de bataille (74). Encore une fois elle « fut remplie d'hommes ; » chacun d'eux « fut rangé en homme de guerre contre elle. » Le siège d'une ville défendue par d'aussi superbes fortifications (75) aurait été une entreprise difficile et pénible, même pour le conquérant de l'Asie ; mais les habitants de Babylone se précipitèrent sur les murailles en toute hâte pour voir leur nouveau roi, et ils échangèrent sans lutte le roi de Perse pour le roi de Macédoine. Babylone fut ensuite prise par Antigone, par Démétrius, par Antiochus-le-Grand et par les Parthes. Ainsi, quel que fût le roi ou la nation qui marchât contre elle, « personne ne retourna à vide. »

Chaque pas de la décadence de Babylone est l'accomplissement d'une prophétie. Conquise la première fois par Cyrus (76), elle cessa d'être ville impériale et ne fut plus qu'une ville tributaire. « Descends, assieds-toi sur la poussière, vierge, fille de Babylone, assieds-toi à terre ; il n'y a plus de trône pour la fille des Chaldéens. »
Après la révolte des Babyloniens contre Darius, les murs furent baissés et les portes détruites (77). La muraille même de Babylone est renversée. » Xerxès, après sa retraite ignominieuse de la Grèce, pilla le temple de Babylone (78), dont les idoles en or étaient seules estimées à 500,000,000 de francs, et s'empara en outre de vastes trésors. « Je punirai aussi Bel à Babylone et je tirerai hors de sa bouche ce qu'il avait englouti. »
« Je punirai les images taillées de Babylone (79). »

Alexandre-le-Grand entreprit de rétablir Babylone dans sa gloire première, et eut l'idée d'en faire la métropole d'un empire universel; mais pendant que plusieurs milliers d'hommes étaient employés à rebâtir le temple de Bélus et à réparer les quais de l'Euphrate (80), le conquérant du monde mourut à la fleur de son âge et à l'apogée de sa grandeur. « Prenez du baume pour sa douleur, peut-être qu'elle guérira ; nous avons traité Babylone, et elle n'est point guérie (81). »

Patrocle, gouverneur de Babylone sous Séleucus, l'un des successeurs d'Alexandre, ayant appris que son ennemi Démétrius s'approchait rapidement à la tête d'une armée considérable, et n'ayant lui-même qu'un petit nombre de troupes à sa disposition, n'osa pas l'attendre, mais donna l'ordre aux Babyloniens de quitter la ville et de « fuir au désert (82). » De son côté, il alla camper avec son armée dans les marais de l'Euphrate, persuadé qu'il y serait plus en sûreté que derrière les murs de Babylone. À son entrée dans cette ville, Démétrius, qui y était arrivé avec la rapidité d'un torrent qui se déborde, la trouva complètement déserte. « Voici, il montera comme un lion monte, à cause du débordement du Jourdain vers la demeure forte, et en un moment je le ferai courir sur elle (83). »

Babylone ne tarda pas à revoir ses habitants, mais le voisinage de la ville de Séleucie lui fut désormais fatal, en lui enlevant une partie de sa population. Tel était en effet, comme Pline le rapporte, et comme l'ont depuis longtemps observé les auteurs chrétiens, le but que s'était proposé le fondateur de Séleucie, et c'est surtout à la fondation de cette ville qu'il faut attribuer le déclin de Babylone (84).

Ptolémée Evergète, qui étendit ses conquêtes au-delà de l'Euphrate, fit transporter en Égypte 2,500 idoles, au nombre desquelles il s'en trouvait plusieurs que Cambyses, roi de Babylone, avait autrefois enlevées aux Égyptiens (85).

À une époque plus rapprochée, environ 130 ans avant l'ère chrétienne, Phrahates, roi des Parthes, s'étant vu obligé, comme le rapporte Justin, de marcher contre les Scythes qui ravageaient son territoire, délégua son autorité entre les mains d'un certain Himère. Cet homme, que sa beauté seule avait recommandé à la faveur de Phrahates, oublia son origine obscure et ses devoirs de gouverneur, et opprima cruellement les Babyloniens et les autres peuples soumis à ses caprices (86). Phrahates périt dans son expédition contre les Scythes, et son oncle, qui lui succéda, étant mort en combattant les Thogares, Mithridate-le-Grand, son fils, fut aussitôt proclamé roi de Parthie. Diodore de Sicile parle, par inadvertance sans doute, de Evemère ou Humère comme d'un roi des Parthes, ajoutant toutefois qu'il était Hyrcanien de naissance : mais qu'il rapporte de sa cruauté envers les babyloniens prouve abondamment que les jugements prononcés par les prophètes contre Babylone continuaient de recevoir leur pleine exécution.
"En méchanceté, dit cet historien, il surpassa les tyrans les plus cruels : il n'est pas de supplice imaginable auquel il n'est eu recours.. Sans la plus légère cause, il fit charger de chaînes un grand nombre de Babyloniens, et les envoya avec leurs femmes et leurs enfants en Médie, ordonnant qu'on vendit tout ce qu'ils possédaient, et, au besoin, qu'on les vendit eux-mêmes comme butin. Il incendia le forum de Babylone ainsi que plusieurs temples de cette ville dont il détruisit la plus belle partie (87) »

« Il n'y a plus de trône pour la fille Chaldéens, car on ne parlera plus de ta mollesse et de ta délicatesse. Met la main aux meules, et fais moudre la farine, etc. »
Cette prophétie est également interprétée par Grotius et Lowth de la manière suivante, mais que ces deux auteurs fassent de rapprochement entre le fait de l'esclavage ou de la servitude des Babyloniens et la prophétie elle-même.
« Prépare-toi pour des offices serviles (88). De maîtresse de plusieurs royaumes, tu deviendras une vile esclave ; tes enfants seront, dans leur captivité, employés à moudre la farine : et cette occupation était considérée comme la plus basse de toutes (voir Exode, XI ; Juges, XVI, 21). Elle correspondait au pistrinum, emploi de celui qui tournait la meule chez les Romains (89). »
Himère, le plus cruel des tyrans, qui exerça toutes les cruautés imaginables envers les Babyloniens, et qui en réduisit un grand nombre en esclavage, dut nécessairement les soumettre aux travaux les plus vils de cet état. « Je ferai cesser l'arrogance de ceux qui se conduisent avec fierté, et j'abaisserai l'orgueil de ceux qui se font redouter. »

Dans « leur fuite soudaine » à l'approche de Démétrius, quelques-uns des habitants de Babylone quittèrent l'Euphrate et se réfugièrent au désert ; d'autres passèrent le Tigre pour se rendre dans la Susiane. Quant à Patrocle et à ses soldats, ils trouvèrent leur salut au milieu des marais, des fossés et des rivières qu'ils furent obligés de franchir dans leur retraite précipitée.
Après avoir réduit un grand nombre de Babyloniens à l'esclavage, Himère les exila en Médie, « pays situé au-delà du Tigre, du Choaspe et des rivières qui en sont tributaires ; » mais d'abord il ordonna que l'on vendît leurs effets précieux ; aussi bien, les ornements riches et éclatants de la fille de Babylone ne convenaient plus à de malheureux exilés, ni à l'état abject et aux travaux auxquels ils étaient soumis. Les ordres de leurs gouverneurs étrangers recevaient leur exécution ; mais il avait été depuis longtemps écrit de la fille des Chaldéens : « Découvre tes tresses, déchausse-toi, trousse-toi, passe les fleuves, etc. Et tu as dit : « Je serai reine à toujours ; tellement que tu n'as point mis ces choses-là dans ton coeur, tu n'as point pensé à ce qui t'arriverait un jour (90). »

Xerxès, roi de Perse, dépouilla les temples de Babylone des idoles qui s'y trouvaient. Elles étaient en si grand nombre que leur poids en or s'éleva à 400,000 livres. Nous avons dit plus haut que Ptolémée Evergète, ayant étendu ses conquêtes au-delà de l'Euphrate, en rapporta à son retour précipité en Egypte, où il avait été subitement rappelé, 2,500 idoles.

Lorsque les Babyloniens abandonnèrent leur ville natale pour s'établir à Séleucie, qui était à environ seize lieues de Babylone, et lorsque plus tard ils se virent obligés de se rendre en Médie
avec tout ce qu'ils possédaient (), il est probable que, malgré les difficultés du transport, ils ne laissèrent pas derrière eux leurs dieux domestiques. On doit supposer au contraire qu'après avoir vu brûler leurs temples, les Babyloniens, toujours idolâtres, et condamnés désormais à un esclavage et à un bannissement perpétuels, emmenèrent un grand nombre de leurs idoles dans le pénible pèlerinage qu'ils firent vers la terre d'exil, au pays lointain de leurs ennemis. Aussi avait-il été écrit : « Leurs faux dieux ont été mis sur des bêtes et sur des chevaux ; les idoles que vous portiez les ont chargés, elles ont été un fardeau aux bêtes lassées. Elles ont « été renversées, elles sont tombées ensemble sur leurs genoux, elles n'ont pu éviter d'être chargées. »

« Et elles-mêmes sont allées en captivité (91). » La Médie fut dès le commencement appelée à prendre part au siège de Babylone ; car l'esprit de Dieu était tourné contre Babylone pour la détruire. Et quand les temps furent accomplis, c'est-à-dire 308 ans après le siège de cette ville, et 582 ans après la prophétie, les Babyloniens furent en effet « envoyés captifs » en Médie.

Himère, natif d'Hyrcanie, et à peine alors au sortir de l'enfance, dut à sa beauté (flore pueritiae) d'être nommé gouverneur pendant l'absence du roi. Oubliant son origine, il abusa tellement du pouvoir auquel il avait été subitement élevé, qu'il surpassa tous les tyrans en cruauté. Et si, d'un côté, sa méchanceté raffinée ne faisait que remplir la coupe d'amertume préparée de longue date aux Babyloniens, de l'autre, on peut lui appliquera lui-même les paroles du prophète :
« Si les plus petits du troupeau, dit-il, ne les traînent par terre, et si on ne détruit leurs cabanes sur eux (92! »
Sa jeunesse et la cause ridicule de son élévation au pouvoir nous le montrent indubitablement comme « le plus petit du troupeau, » et en exécutant « la résolution que l'Éternel avait « prise contre Babylone, » on ne peut nier « qu'il ne les ait traînés par terre, qu'il n'ait détruit leurs cabanes sur eux. »
Il les renvoya de Babylone avec tout ce qu'ils possédaient. Mais cette émigration forcée avait été précédée, comme elle fut suivie, d'une émigration volontaire de la part d'un grand nombre de Babyloniens qui s'établirent à Séleucie, selon ce qui avait été prédit : « Tant les hommes que les bêtes se sont enfuis et s'en sont allés (93). »

Avant la destruction du temple de Bélus, bâti dans le principe pour fixer la race humaine dans les plaines de Shinar, avant que les temples des dieux et les riches palais des habitants de Babylone eussent été la proie des flammes, on conçoit que les Babyloniens n'aient pu se décider à s'en éloigner. Mais le jugement de Dieu devait s'appesantir sur leurs temples magnifiques, non moins que sur eux-mêmes et sur les vains objets de leur coupable idolâtrie. Les devins, les astrologues, ceux qui faisaient des pronostics mensuels, ne purent détourner des habitants les calamités qui s'amoncelaient sur leurs têtes, car le temps était venu où les temples des Babyloniens ne devaient plus leur servir de lieux forts et de retraites, où tous leurs efforts, soit pour soustraire à leur sort les malheureux habitants, soit pour sauver leurs demeures, devaient être aussi inutiles que leur science était vaine. En effet, il est expressément rapporté qu'Himère mit le feu au forum et à plusieurs temples, et qu'il détruisit la plus belle partie de la ville.
« Voici, ils sont devenus comme de la paille ; le feu les a brûlés ; ils ne délivreront point leur âme de la violence de la flamme (94).
« Ainsi, a dit l'Éternel, les peuples auront travaillé pour néant, et les nations pour le feu, et elles s'y seront lassées (95). »
« Je punirai aussi Bel à Babylone, et je tirerai de sa bouche ce qu'il avait englouti, et les nations n'aborderont plus vers lui (96). »
« C'est la vengeance de l'Éternel ; vengez-vous d'elle, faites-lui comme elle a fait. »
« Malheur à eux, car le jour est venu et le temps de leur visitation. On entend la voix de ceux qui s'enfuient et qui sont échappés du pays de Babylone pour annoncer dans Sion la vengeance de l'Éternel notre Dieu, la vengeance de son temple.
Rendez-lui selon ses oeuvres, faites-lui selon tout ce qu'elle a fait, car elle s'est élevée avec fierté contre l'Éternel, contre le Saint d'Israël (97).
« Mais je rendrai à Babylone et à tous les habitants de la Chaldée, à vos yeux, tous les maux qu'ils ont faits dans Sion, dit l'Éternel. »
Le Dieu fort des rétributions, l'Éternel ne manque jamais à rendre la pareille (98.)
Les faits relatifs au siège de Jérusalem et à la captivité des Juifs se sont, comme nous l'avons vu, substitués aux prédictions, et nous pouvons désormais établir un parallèle entre la conduite des Babyloniens et le châtiment qu'elle leur attira.

« Et l'Éternel envoya contre lui des troupes de Chaldéens, et des troupes de Syriens, et des troupes de Moabites, et des troupes d'Ammonites, et il les envoya, dis-je, contre Juda pour « le détruire (99). »

Aussitôt que le jour de la rétribution fut arrivé, la plupart des grandes nations comprises entre l'Egypte et la mer Caspienne, entre la Lydie et le golfe Persique, marchèrent d'un commun accord contre Babylone.
« Nébucadnetzar, roi de Babylone, vint contre Jérusalem, lui et toute son armée, et il campa contre elle, et ils bâtirent des forts tout autour, et la ville fut assiégée (100). »

Cyrus, après avoir réuni les nations de l'Asie contre Babylone, alla camper autour de ses murailles ; en un mot, il fit le siège de cette ville qui avait été si longtemps la terreur des nations.
« Ils prirent donc le roi, et le firent monter vers le roi de Babylone à Ribla, où on lui fit son procès, et on égorgea les fils de Sédécias en sa présence... Le prévôt de l'hôtel emmena aussi Séraja, premier sacrificateur ; et Sophonie, second sacrificateur ; et les trois gardes des vaisseaux. Il emmena aussi de la ville un officier qui avait la charge des gens de guerre, et cinq hommes de ceux qui étaient près de la personne du roi qui furent trouvés dans la ville ; de plus le secrétaire du capitaine qui tenait les rôles du peuple, du pays et soixante hommes d'entre le peuple, qui furent trouvés dans la ville.
Nebuzar-Adan les mena au roi de Babylone... et le roi de Babylone les frappa et les fit mourir. »
Or, pendant la nuit où Babylone fut prise, le roi fut mis à mort avec un grand nombre de ses principaux officiers. Et le massacre des gouverneurs d'Israël fut amplement vengé par Darius, qui, selon Hérodote, fit empaler 3,000 des plus notables habitants de Babylone (101).
« Et toute l'armée qui était avec le prévôt de l'hôtel démolit les murailles de Jérusalem tout autour. »
C'est ainsi que plus tard Darius démolit à son tour les murailles de Babylone.

« Nébucadnetzar emporta aussi à Babylone des vases de la maison de l'Éternel, et il les mit dans son temple à Babylone (102). »
Cyrus, Xerxès et Darius s'emparèrent successivement des trésors du temple de Bélus. Ces princes, adorateurs du feu, furent les instruments de la vengeance prédite contre le temple de Babylone au sujet de la destruction de celui de Jérusalem ; enfin Bel fut dépouillé de tout ce qu'il contenait d'objets précieux, ses idoles furent brisées, et ce qu'il avait englouti lui fut arraché de la bouche.
« Nebuzar-Adan, prévôt de l'hôtel, officier du roi de Babylone, entra dans Jérusalem, et il brûla la maison de l'Éternel, et la maison royale, et toutes les maisons de Jérusalem, et il mit le feu à toutes les maisons des grands (1). »

Himère, vice-gouverneur du roi des Parthes, incendia le forum et quelques-uns des temples de Babylone, et détruisit la plus belle partie de la ville.
« Ils continuèrent de plus en plus à commettre de grands crimes... ils se moquaient des envoyés de Dieu, etc... C'est pourquoi il fit venir contre eux le roi des Chaldéens, etc...
il les livra tous entre ses mains (2). »
Les Juifs captifs « furent les esclaves du roi des Chaldéens et de ses enfants. On ne laissa pour labourer la terre et tailler la vigne que les plus pauvres des habitants du pays, et eux aussi furent les serviteurs du roi de Babylone. »

Voyons maintenant ce qui arriva aux conquérants, après avoir été eux-mêmes vaincus par Cyrus.
Ce prince déclara lui appartenir les biens ainsi que les personnes des Babyloniens. Après la prise de leur ville, il exigea qu'ils lui livrassent leurs armes sous peine de mort. Un autre décret les obligea à cultiver la terre, à payer le tribut, à servir ceux dont ils devenaient la propriété ; et Cyrus voulut que les Persans et leurs alliés parlassent en maîtres à leurs nouveaux esclaves. Dans une allocution qu'il fit à ses généraux, il maintint que tout leur appartenait par droit de conquête, comme par une loi éternelle ; qu'ils pouvaient par conséquent se considérer comme les possesseurs légitimes d'un pays vaste et fertile, et d'un peuple qui le cultiverait à leur profit.

Après avoir vécu pendant plusieurs années dans cet état de dépendance, les Babyloniens finirent par se révolter contre leurs oppresseurs, et s'exposèrent de la sorte à un « esclavage » aussi humiliant et aussi pénible que celui qu'ils avaient autrefois imposé à leurs ennemis. Ils avaient soumis les Juifs « à une dure servitude, » ils n'en avaient pas eu pitié, mais « les avaient asservis. »

Cyrus à son tour, afin de s'assurer de la soumission des Babyloniens, les réduisit à l'état le plus misérable. Le peuple idolâtre avait autrefois exercé d'indicibles cruautés contre les adorateurs du Dieu d'Israël, et maintenant de pareilles cruautés étaient exercées contre lui par les adorateurs du feu et les ennemis de l'idolâtrie.
Et si jadis Israël fut traité sans miséricorde, aujourd'hui c'est Himère qui n'a « pas de pitié pour les habitants de Babylone. Babylone qui avait mené Judas en captivité, qui frappait avec fureur les peuples de coups qu'on ne pouvait détourner », devient elle-même victime de la colère qu'elle avait provoquée ; elle est sans cesse frappée de coups, comme l'aire où l'on bat le blé. Elle continua de gémir dans cet état, et d'être l'opprobre des nations pendant les quatre cents ans qui s'écoulèrent depuis que Cyrus en fit la conquête, jusqu'au jour où ses habitants, condamnés à expier le crime qu'avaient commis leurs ancêtres en détruisant le temple du Seigneur, se virent eux-mêmes réduits à l'esclavage et chassés de Babylone à la lueur de leurs temples incendiés.

C'est ainsi que cette ville aux palais dorés, et qui avait jadis fait la loi à Jérusalem, fut pendant plusieurs siècles dans un état voisin de sa ruine. En vain Cyrus voulut lui rendre son ancien éclat en y fixant le siège de son empire ; les rois de Perse, ses successeurs, préférèrent habiter Suse, Persépolis ou Ecbatane, villes situées dans leur propre pays. Les successeurs d'Alexandre ne s'occupèrent pas non plus d'achever ce que ce conquérant avait fait pour rendre à Babylone sa prééminence et sa grandeur ; et, après la subdivision de son immense empire, Babylone se vit préférer Séleucie, même par les rois d'Assyrie durant leurs excursions en Chaldée.
C'est ainsi que sous la domination persane et, plus tard, sous la domination des Grecs, les habitants, suivant l'exemple de leurs rois, abandonnèrent la ville de Babylone comme si vraiment ils se fussent dit : « Laissez-la et nous en allons chacun dans son pays, car sa condamnation est parvenue jusqu'aux cieux et « s'est élevée jusqu'aux nues. » (Jér., L.)

Mais il y avait des malédictions prononcées contre la terre de Chaldée aussi bien que contre sa capitale, et, en examinant leur accomplissement, nous parviendrons à connaître toute l'étendue de la désolation actuelle de Babylone.
« Ils viennent d'un pays éloigné, du bout des cieux, pour détruire le pays. Car de grands rois aussi et de grandes nations les assujettiront. »
Les Perses, les Macédoniens, les Parthes, les Romains, les Sarrazins et les Turcs, sont les principaux peuples qui ont successivement régné sans pitié sur la terre de Babylone. Cyrus et Darius, rois de Perse, Alexandre-le-Grand, Séleucus, rois d'Assyrie, Démétrius et Antiochus-le-Grand, Trajan, Sévère, Julien et Héraclius, empereurs de Rome, et le victorieux Omar, successeur de Mahomet, Holagouet Tamerlan, voilà les grands rois qui ont tour à tour asservi et détruit tout le pays, et qui ont exigé un tribut inouï dans l'histoire des nations de la terre. Plusieurs de ces peuples n'existaient pas au temps des Babyloniens, et d'autres étaient entièrement inconnus à l'époque de la prophétie ; cependant il est facile de voir maintenant que la plupart de ces rois et de ces nations « sont venus d'un pays éloigné, du bout des cieux. »

« Ils sont cruels, ils ne sont que fureur et ardeur de colère pour réduire le pays en désolation. »
Les Perses exerçaient à l'envi, avec les Parthes, leur cruauté contre leurs ennemis vaincus. Trois mille Babyloniens furent empalés par l'ordre de Darius. Les conquérants de Macédoine n'étaient guère portés à la miséricorde ; Antigone et Séleucus se disputèrent longtemps la possession de la Chaldée ; et après la longue domination des Séleucides les Parthes, connus par leur cruauté, y commirent toutes sortes d'excès.
Au deuxième siècle de l'ère chrétienne, les Romains, venus « d'un pays éloigné, » continuèrent à « réduire le pays en désolation, » et accomplirent aussi la parole du prophète.

« Sous le règne de Marcus, les généraux romains pénétrèrent jusqu'à Ctésiphon et à Séleucie. La colonie grecque les reçut en amis ; ils attaquèrent en ennemis la capitale du roi des Parthes ; mais les deux villes subirent le même sort. Le sac et l'incendie de Séleucie et le massacre de 30,000 de ses habitants ternirent la gloire du triomphe. Séleucie ne se releva plus après cette chute ; mais trente-trois ans plus tard Ctésiphon avait recouvré assez de force pour soutenir un siège que lui fit l'empereur Sévère. Ctésiphon fut trois fois assiégée et trois fois prise par les prédécesseurs de Julien (3). » Et lorsque Julien vint y mettre le siège, sa colère ne fut pas apaisée, et la cruauté de son armée ne fut pas diminuée par la résistance que les habitants de Ctésiphon firent éprouvera 60,000 assiégeants.
L'empereur Julien abandonna les champs de l'Assyrie aux dévastations de la guerre, et le philosophe se vengea ainsi sur un peuple innocent de la rapine et de la cruauté que son orgueilleux maître avait exercées dans les provinces romaines.

Les Perses purent contempler du haut des murs de Ctésiphon la désolation de tout le pays environnant (4). La violence avec laquelle les Romains exercèrent leur vengeance contre les habitants de la Chaldée souleva « l'ardeur de leur colère, » et ces deux causes se réunirent pour rendre la désolation du pays plus complète et plus générale. La vaste étendue de territoire qui se trouve entre le Tigre et les montagnes de Médie était couverte de villages et de villes, et le sol généralement fertile était encore enrichi par une bonne culture ; mais à l'approche des Romains cet aspect riant fut tout à coup changé.
Partout sur leur passage, les habitants, désertant leurs villages, se réfugiaient dans les villes fortifiées ; on chassait le bétail, on mettait le feu à l'herbe et au blé déjà mûr ; et dès que les flammes qui interrompaient les progrès de Julien eurent diminué, il ne vit plus autour de lui que le triste spectacle d'un désert aride et embrasé (5). Mais la seconde ville de la province, grande, populeuse et bien fortifiée, chercha en vain à résister à une attaque violente et désespérée ; on parvint à faire une large brèche aux murailles ; les soldats de Julien se précipitèrent avec impétuosité dans la ville, et après que le soldat eut assouvi toutes ses passions désordonnées, Périsabor fut réduite en cendres, et on planta les machines qui devaient servir à l'assaut de la citadelle sur les murs encore fumants des habitations des citoyens (6).
Lorsque, dans la suite, les Romains, sous la conduite d'Héracliu, arrivèrent jusque devant la capitale royale de Destagered, et se répandirent sur toute la Chaldée, jusqu'à Ctésiphon, ils incendièrent tout ce qu'ils ne purent pas emporter, afin de faire subir à Chosroës le même traitement qu'il avait si souvent fait éprouver aux provinces de l'empire romain ; ce qui aurait pu être juste, dit Gibbon, si cette destruction s'était bornée aux objets de luxe et de magnificence royale, et si la haine nationale , la licence militaire et le fanatisme religieux ne s'étaient pas réunis pour détruire avec une rage égale les demeures et les temples des habitants innocents (7).

La race féroce des Abassides, dont le but principal était partout le meurtre et le pillage, furent longtemps en possession de la Chaldée, et Bagdad, sa nouvelle capitale, située à peu de distance de Séleucie et de Ctésiphon, fut pendant 500 ans le siège de leur gouvernement et de leur empire (8) « Leurs poignards, leurs seules armes, furent brisés par l'épée d'Holagou, et excepté le titre d'assassins il ne reste aucun vestige de ces ennemis de l'humanité (9). » Ainsi de toutes les manières cette parole s'est réalisée : « Il en exterminera les méchants (10). »
Ce furent ensuite les Tartares Mogols qui prirent possession de la terre de Babylone, et qui continuèrent cette oeuvre de désolation.
Après un siège de deux mois, Bagdad fut prise et saccagée par les Mogols, sous les ordres de Holagou Khan, petit-fils de Gingis Khan (11).

Et Tamerlan, autre dévastateur fameux, soumit à son autorité tout le pays voisin du Tigre et de l'Euphrate, depuis la source jusqu'à l'embouchure de ces rivières, et fit élever sur les ruines de Bagdad une pyramide de 90,000 têtes (12).

Enfin, avec une cruauté toujours croissante, les Turcs, les Sarrazins, les Kourdes et les Tartares sont devenus « les armes de l'indignation du Seigneur, tirés de l'arsenal qu'il avait ouvert, car l'Éternel des armées avait une entreprise à exécuter dans le pays des Chaldéens. Ainsi il a dit : Détruisez et qu'il n'y ait rien de reste. L'épée est sur les Chaldéens ; l'alarme est au pays et une grande destruction. J'allumerai aussi le feu en ses villes, et il dévorera tous ses environs. »

« La Chaldée sera abandonnée au pillage et tous ceux qui la pilleront seront rassasiés, dit l'Éternel. L'épée est sur ses trésors et ils seront pillés. Tu étais assise sur plusieurs eaux, abondante en trésors ; ta fin est venue, et le comble de ton gain déshonnête. »
Après avoir pris Babylone subitement et par surprise, Cyrus devint possesseur « des trésors cachés et des richesses secrètes. » Lors de son entrée publique dans Babylone, tous les officiers de son armée, soit Perses, soit alliés, portèrent, par son ordre, des robes magnifiques, celles des officiers supérieurs étant de couleurs variées et richement brodées d'or et d'argent ; ce fut ainsi qu'on déploya « les richesses cachées. » Lorsque ensuite les trésors de Babylone tombèrent entre les mains d'un autre puissant monarque, Alexandre-le-Grand, il donna à chaque cavalier macédonien six mines (ce qui équivaut après de 400 francs), et à chaque soldat, et à chaque cavalier étranger deux mines ou 125 fr. et il accorda à chaque homme de son armée une gratification égale à deux mois de sa paie. Démétrius commanda à ses troupes de piller Babylone à leur profit (13).

Mais ce n'est pas seulement à ces deux époques que tous ceux qui « l'ont pillée ont été assouvis. » C'était l'abondance de ses richesses qui attirait les spoliateurs. Plusieurs nations vinrent d'un pays éloigné « et aucune ne retourna à vide. »
La richesse du sol créait bientôt un nouveau trésor jusqu'à ce que de nouveau « l'épée vînt sur eux, et ses richesses furent pillées. » Pendant deux siècles, jusqu'à la mort d'Alexandre, ce pays fut la proie des Perses et des Grecs ; ensuite il fut livré au pillage des Parthes ; et plus tard les Romains, « nation venue des bouts des cieux, » prirent à tâche de le saccager.
Au dire de ces célèbres conquérants du monde, il ne s'agissait que de le contraindre à la soumission et de lui ôter les moyens de commettre des pillages ; c'était là leur prétexte et la cause de leur colère ; du reste il entrait dans leur politique, à l'égard des provinces de leur empire, de protéger tous les habitants vaincus dès qu'ils se soumettaient à leur joug ; mais la Chaldée, en raison de son extrême éloignement, ne s'étant jamais soumise entièrement à son autorité, et les limites de l'empire romain ayant été fixées par Adrien à la rive occidentale de l'Euphrate, sur les frontières même de la Chaldée, ce peuple malheureux n'obtint jamais leur protection et fut toujours exposé aux spoliations des Romains.

Lorsqu'il s'agit d'expliquer les paroles de l'Écriture sainte, le témoignage de Gibbon est aussi peu suspect que celui des auteurs païens, et pour employer ses propres expressions : « Cent mille prisonniers et un riche butin furent la récompense des soldats romains, lorsqu'ils s'emparèrent de Ctésiphon, au deuxième siècle, sous les ordres des généraux de Marcus. »
Julien, qui au quatrième siècle se vit obligé de lever le siège de Ctésiphon, ne manqua pas de prouver par ses actes la vérité de cette divine parole qu'il rejetait ; car il soumit la Chaldée à sa puissance et en enleva les trésors. Il abandonna Périsabor aux flammes ; il fit partager entre ses troupes l'immense quantité de provisions et d'armes qui s'y trouvait ; il en réserva une partie pour le service public, et fit ensuite jeter dans l'Euphrate ou dans les flammes tout ce qui lui semblait inutile (14). Il récompensa ses soldats en leur donnant à chacun 100 pièces d'argent, et leur dit : « Vous voulez des richesses ? elles sont entre les mains des Perses ; nous vous proposons leurs dépouilles comme prix de votre valeur (15). »
L'ennemi fut vaincu après un rude combat, et le butin était tel qu'on devait s'y attendre, d'après les richesses et le luxe d'un camp oriental : c'étaient « de grandes quantités d'or et d'argent, des armes magnifiques, de riches équipements, des lits et des tables en argent massif. (16) »

Lorsque, sous Héraclius, les Romains ravagèrent la Chaldée, quoique Dastagered eût été dépouillé d'une grande partie de ses trésors, il parait qu'il en resta cependant assez pour surpasser leurs espérances et pour assouvir leur avarice (17). Ainsi les actions de Julien et les paroles de Gibbon nous font bien voir comment « la Chaldée a été en désolation » comment « l'épée a été sur ses trésors, » et comment d'année en année et de génération en génération il y a eu un bruit de guerre et de violence dans le pays, et comment « tous ceux qui l'ont pillé ont été assouvis. »

Mais il nous reste encore à donner d'autres détails sur l'accomplissement de ces paroles prophétiques ; et, de même que deux grands peintres peuvent rivaliser par la beauté du coloris et par la vérité avec laquelle ils reproduisent la nature, quoique les traits qu'ils choisissent soient différents ; de même, dans la description qu'il fait du sac de Ctésiphon, Gibbon semble, dans son tableau historique, rivaliser avec Volney, et vouloir rendre autant que lui témoignage à la vérité des prophéties de l'Écriture. « La capitale fut prise d'assaut, et le désordre et la résistance du peuple semblaient aiguiser le sabre des vainqueurs, qui criaient dans un transport religieux : « Voici le palais blanc de Choroës, c'est ici la promenade de l'Apôtre de Dieu. »

Les pauvres voleurs du désert se virent tout à coup « enrichis au-delà de leurs espérances » ou de leur imagination. Chaque chambre révélait un nouveau trésor caché avec soin ou étalé avec orgueil. La variété des étoffes et la splendeur des ameublements dépassaient (dit Abulféda) tous les efforts de l'imagination, et un autre historien tâche de définir ces masses énormes de richesses en disant qu'on y avait trouvé trois mille milliers de pièces d'or. Une des chambres du palais était couverte d'un tapis de soie ayant 90 pieds de long et autant de large. Il représentait un paradis ou jardin. Les fleurs, les fruits et les arbrisseaux étaient représentés par un tissu d'or et par les couleurs des pierres précieuses, et le grand carré était entouré d'une riche broderie verte nuancée. Le farouche Omar partagea le butin entre ses frères de Médine. On détruisit le tableau, mais les matériaux dont il était composé avaient un si grand prix que la part d'Ali fut vendue 20,000 dragmes. Un mulet chargé de la tiare et de la cuirasse de Chosroës ayant été surpris par l'ennemi, ce riche trophée fut présenté au commandant des croyants, et le plus grave de ses conseillers se permit un sourire lorsqu'il vit la vénérable barbe et la singulière figure du vieillard couvertes de la dépouille du grand roi (18).

Le témoignage des voyageurs modernes vient encore nous prouver que partout où se trouve un trésor, l'épée de l'ennemi ne manque pas d'être « sur lui, » et que le pillage n'a pas encore cessé dans le pays de Babylone.

À l'occident de Hillah, sont deux villes que les Perses et les Shiites considèrent comme consacrées à la mémoire de deux de leurs plus saints martyrs ; « ce sont Meshed Ali et Meshed Housein, enrichies naguère par la dévotion des Perses, mais maintenant dépouillées de leurs trésors par les féroces Wahabis (19).
Et aujourd'hui qu'après plusieurs siècles de spoliations les trésors de Babylone ont eu leur fin, la terre elle-même ne manque pas de montrer « ses richesses cachées, » comme preuve de leur ancienne abondance. Dans les ruines de Houmania, près de celles de Ctésiphon, on a découvert par hasard, le 5 mars 1812, des pièces d'argent qui sortaient des bords du Tigre. Examen fait par des personnes qu'avaient envoyées dans ce but les officiers du pacha de Bagdad, il se trouva que c'était environ 6 à 700 lingots d'argent, ayant chacun un pied et demi de long, et qui furent emportés. On trouva aussi un pot de terre contenant plus de 2,000 pièces de monnaie grecque, toutes en argent. - M. Rich, autrefois chargé d'affaires de la Compagnie des Indes à Bagdad, en acheta plusieurs, et elles font partie de sa précieuse collection, dont le gouvernement anglais a depuis lors fait l'acquisition, et qui est déposée au Musée Britannique (20).

Parmi les ruines de Ctésiphon, les habitants du pays ramassent souvent des pièces d'or, d'argent et de cuivre qu'ils vendent facilement à Bagdad ; il paraît même que quelques riches Juifs et Arméniens, qui sont chargés de faire des collections pour des consuls français et allemands, font fouiller parmi ces ruines et y trouvent souvent des médailles, des monnaies et d'anciens bijoux. On m'a assuré que ces fouilles ne sont jamais sans résultat. Ne semble-t-il pas vrai que « tous ceux qui la pilleront seront assouvis ? »

L'histoire ancienne du pays de Babylone peut être terminée par les paroles mêmes des prophètes : il n'en était pas pour eux comme pour les historiens profanes, qui n'osèrent décrire sa fertilité, même au commencement de sa décadence, parce qu'ils disaient qu'elle surpassait tout ce que l'on pouvait croire. Ceux qui rapportent les paroles que « l'Éternel prononça contre Babylone » le font sans crainte, quoiqu'il fallait que 2,400 ans s'écoulassent avant que cette prédiction fût entièrement accomplie.
« Je punirai le pays des Chaldéens, que je réduirai en des désolations éternelles. »
- Retranchez de Babylone celui qui sème, celui qui tient la faucille au temps de la moisson. »
- « La sécheresse sera sur ses eaux et elles tariront. »
- « Elle sera la dernière entre les nations, elle sera un désert, un pays sec, une lande. Elle ne sera plus habitée à jamais ; il n'y demeurera personne, et aucun fils d'homme n'y « habitera. »
- « J'enverrai contre Babylone des vanneurs qui la vanneront. La terre en sera ébranlée et en sera en travail, parce que tout ce que l'Éternel a résolu a été exécuté contre Babylone, pour réduire le pays en désolation, tellement qu'il n'y ait personne qui y habite. »


(64) Xénophon, Cyrop., I, p. 45.

(65) Esaïe, 13,17

(66) Xénophon, VIII, 516.

(67) Ibid., 482.

(68) Xénophon, V, 289.

(69) Esaïe, XLV, 1, 13.

(70) Jérémie, L, 9.

(71) Hérodote, I. III, ch. CL ; t. III, 160, édit. Foul.

(72) Hérod., ch. CLII-CLVIII, p. 166-173.

(73) Ibid. ch. CLVIII.

(74) Quadrato agmine, quod ipse ducebat, velut in aciem irent, ingredi suos jubet. Quint. Curt. 1. V, ch. III.

(75) Tam munitae urbis. Ibid.

(76) Hérod. I, CXLI.

(77) Hérod., III, Cl.

(78) Hérod., I, CLXXXIII.

(79) Jérémie, LI, 44, 47, 52.

(80) Arrian., I. VII, c. XVII. - Strabon, XVI, p. 738.

(81) Jérémie, LI, 8, 9.

(82) Diod. Sic. t. VIII, I. XIX, 423, 424

(83) Jérémie, L, 44.

(84) In solitudinem rediit exhausta vicinilate Selenciae, ob id conditae a Nicatore. Plin. Nat. Hist., I. VI, c. XXXVI.

(85) Hiéron, t. V, p. 706, in Dan., XI, 8.

(86) Phrahates, cum adversus eos proficisceretur, ad tutelam regni reliquit Himerum quemdam, pueritiae sibi flore conciliatum, qui tyrannica crudelitate, oblitus et vitae praeteritae, et vicarii ofiicii, Babylonios, multasque alias civitates importunè vexavit. Justinus, I. XLII, p. 268.

(87)
est un terme qui s'applique aux dépouilles prises aux vivants par opposition à
  dépouilles des morts. 
Scap.Le mot composé dont se sert Diodore dénote que les captifs eux-mêmes étaient vendus comme du butin et que, par conséquent, ils étaient soumis à la servitude la plus abjecte, à la spoliation la plus absolue.
 
Ce passage de Diodore est cité par Usher et l'évêque Newton, etc., au sujet de la désolation et des cruautés auxquelles ses habitants furent exposés ; mais ces auteurs n'y ont pas vu de rapport direct à telle ou telle prédiction.
La traduction latine, à laquelle ils ont recours, ne dit pas, comme le fait l'original, que le tyran donna l'ordre de vendre les dépouilles ou les exilés eux-mêmes en guise de butin. Cela pourtant est digne de remarque ; car Lowth, qui ne s'appuie pas du témoignage de Diodore ni de celui d'aucun autre auteur, interprète ainsi qu'il suit ces paroles du Prophète :
« Découvre tes tresses, » - « tes cheveux tomberont sur tes oreilles, ils ne seront plus tressés ni retenus parmi diadème ; tu seras privée de toutes les parures, de tous les ornements dont tu étais vaine, parce qu'ils étaient les marques de ta qualité ; les personnes du plus haut rang elles-mêmes perdront ce qui faisait leur joie : elles seront menées en captivité dans un état abject et couvertes de haillons. »
Voilà comment cet habile commentateur expliqua ces paroles avant qu'aucun rapprochement n'ait été établi entre le fait en question et la prophétie dont il est l'accomplissement. Et ce commentaire s'est vu confirmé plus de cent ans après par les mots émis dans la traduction du texte grec, mots que l'on trouve dans toutes les éditions anciennes ou modernes des ouvrages de Diodore.

(88) Para te servilibus ministeriis. Grot. - Esaïe, XLVII, 1, 2.

(89) Lowth.

(90) Esaïe XLVII, 2, 7.

(91) Esaïe, XLVI, 1, 2
(92) Jérémie, L, 45.
(93) Ibid., 3.

(94) Esaïe, XLVII, 14

(95) Jér., LI, 58.

(96) Ibid., LI, 44.

(97) Jér., L, 15, 27, 28, 29.

(98) Ibid., LI, 24, 56.

(99) II Rois XXIV, 2.

(100) Ibid., XXV

(101) II Rois XXV, 6. 7, 10, 15, 21.

(102) II, Chron., XXXVI, 7.

(1) II, Rois, XXV, 8, 9.

(2) II, Chron., XXXV, 14, 16, 17.

(3) Gibbon, vol. I, ch. VIII, p. 212.

(4) Ibid., II, XXIV, 369.

(5) Ibid., vol. II, ch. XXIV, p. 874.

(6) Gibbon, 361. 

(7) Ibid., XLVI, v. IV, p. 441.

(8) Ibid., II, V, 338.

(9) Gibbon, vol. VI, ch. LXIV p. 278.

(10) Esaïe, XIII, 9.

(11) Gibbou, VI, LXIV, 278. 

(12) Ibid., LXV, 312, 322.

(13) Plutarque, Vie de Démétrius.

(14) Gibbon, vol. I, ch. VIII, p. 211.

(15) Ibid., 364.

(16) Ibid., 369.

(17) Gibbon, vol. I, ch. VIII, p. 369.

(18) Gibbon, vol. III, ch. II, p. 451.

(19) Géographie de Malte-Brun, vol. II, p. 110, et Voyage de Buckingham en Mésopotamie, vol. II, p. 246. 

(20) Voyage du capitaine Mignon, p. 53 et 74.
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