Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

CHAPITRE VII.

DES PROPHÉTIES SUR LA DESTRUCTION DE JÉRUSALEM.

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La république d'Israël, depuis son commencement jusqu'à sa fin, exista pendant l'espace de plus de quinze cents ans. En donnant aux Juifs leur loi, Moïse s'attribua plus que l'autorité d'un législateur humain ; il déclara hautement qu'il était revêtu d'une autorité divine ; et, après avoir conduit les dix tribus jusqu'aux frontières du pays de Canaan, il assura que la bénédiction céleste accompagnerait leur soumission à cette loi, et prédit des jugements sévères contre ceux qui oseraient l'enfreindre.

L'histoire des Juifs témoigne en faveur de la vérité de cette prophétie faite par le premier de leurs conducteurs, mais il faudrait, pour élucider ce fait, entrer dans trop de détails. Heureusement cette histoire contient des prédictions qui, en s'appliquant à des événements plus récents, n'admettent aucune interprétation ambiguë et se rapportent à des faits historiques aussi positifs que remarquables.

Celui qui fonda le gouvernement des Israélites annonça, malgré le cours de tant de siècles, quelle serait sa fin. Lorsqu'ils erraient dans le désert, sans villes et sans domiciles, il les menaça de la ruine de leurs villes, de la dévastation de leur contrée. Ils contemplaient pour la première fois la terre de Canaan ; triomphants et victorieux, ils allaient en devenir possesseurs, que déjà il leur montrait la scène de désolation qu'elle présenterait à leur postérité vaincue et esclave.
Avant qu'ils y fussent eux-mêmes entrés, en en chassant les habitants, il leur parle de ces ennemis qui devaient subjuguer et disperser leurs descendants, quoiqu'ils dussent venir d'une partie éloignée du globe et ne paraître sur la scène que plus de mille ans plus tard.
« L'Éternel fera lever contre toi de loin au bout de la terre une nation qui volera comme vole l'aigle ; une nation dont tu n'entendras point la langue ; une nation fière qui n'aura point égard au vieillard, qui n'aura point pitié de l'enfant. Elle mangera tes fruits et tes bêtes, et les fruits de ta terre, jusqu'à ce que tu sois exterminée ; elle ne te laissera rien de reste, ni fromage, ni vin, ni huile, ni aucune portée de tes vaches, ni brebis de ton troupeau, jusqu'à ce qu'elle t'ait ruinée ; et elle t'assiégera dans toutes tes villes jusqu'à ce que tes murailles les plus hautes et les plus fortes, sur lesquelles tu te seras assurée dans tout ton pays, tombent par terre (34). »

Chaque partie de cette prophétie a reçu son entier accomplissement. Comment dépeindre en termes plus exacts la situation lointaine des Romains ? la rapidité de leur marche, leur langue inconnue, leur air martial, leur cruauté, et le pillage qu'ils exercèrent sur les personnes et les possessions des Juifs ?
Vespasien, Adrien et Jules Sévère transportèrent une partie de leur armée de la Grande-Bretagne à la Palestine, les deux extrémités de l'empire romain. Des aigles surmontaient leurs étendards, et ils marchèrent avec la plus grande célérité à la réduction de la Judée.
C'était une nation à la physionomie farouche ; race entièrement distincte des troupes efféminées de l'Asie. À Gadare et à Samale, dans plusieurs endroits de l'empire romain, et plusieurs fois à Jérusalem même, les Juifs furent passés au fil de l'épée, sans égard à l'âge ou au sexe. Les habitants furent rendus esclaves et bannis ; toutes leurs possessions furent confisquées, et le royaume d'Israël, d'abord humilié jusqu'à devenir province romaine, finit par être la propriété particulière de l'empereur. Chaque ville de la Judée fut assiégée, prise et saccagée, et toutes ses hautes forteresses furent détruites.

Mais le prophète continue encore à raconter des détails qui font horreur à l'humanité, et qui indiquent le plus haut degré de misère et de dégradation, le dernier excès de la famine ou du désespoir : l'homme aurait-il jamais pu prédire de telles scènes ?

« Tu mangeras durant le siège, et dans l'extrémité où ton ennemi te réduira, le fruit de ton ventre, la chair de tes fils et de tes filles, que l'Éternel ton Dieu t'aura donnés ; l'homme le plus tendre et le plus délicat d'entre vous regardera d'un oeil d'envie son frère, sa femme bien-aimée, et le reste de ses enfants qu'il aura réservés pour ne donner à aucun d'eux de la chair de ses enfants, qu'il mangera, parce qu'il ne lui sera rien demeuré du tout à cause du siège et de l'extrémité où ton ennemi te réduira dans tes villes ; la plus tendre et la plus délicate d'entre vous, qui n'aura point essayé de mettre la plante de son pied par terre, par délicatesse et par mollesse, regardera d'un oeil d'envie son mari bien-aimé, son fils et sa fille, et la taie (Enveloppe d'un organe, des viscères) de son petit enfant qui sortira d'entre ses pieds, et les enfants qu'elle enfantera ; car elle les mangera secrètement dans la disette où elle sera de toutes choses à cause du siège et de l'extrémité où ton ennemi te réduira dans toutes tes villes (35). »

Six cents ans après celle prédiction, Samarie, alors la capitale d'Israël, était assiégée par toute l'armée du roi de Syrie. La plus mauvaise, la plus vile nourriture fut vendue à un prix exorbitant, « et la tête d'un âne coûtait 80 pièces d'argent (36). »
Lorsque Nabuchodonozor assiégea Jérusalem, il y eut une famine dans toute la ville, et le pain manquait pour les habitants du pays. Josèphe raconte les affreuses souffrances des Juifs pendant le dernier siège qu'ils soutinrent avant la destruction finale de leur ville. La faim maîtrisait tous les sentiments de l'humanité, et ce qui avait été un objet de respect en devint un de mépris.

Des enfants arrachaient la nourriture de la bouche de leurs pères ; et des mères mêmes, imposant silence à la voix de la nature, étaient de la bouche de leurs enfants mourants le dernier soutien de leur vie ; dans chaque maison où il restait la moindre substance nutritive, il s'élevait d'affreuses disputes, et les plus proches parents s'arrachaient le plus petit moyen d'existence (37).
Il ajoute des détails horribles ; les menaces du prophète inspiré ne se trouvent que trop affreusement accomplies, lorsque l'historien continue à raconter quel terrible accord deux femmes de Samarie firent entre elles ; accord qui réalisait les paroles de Jérémie, lorsque, pleurant sur les misères du siège qui eut lieu de son temps, il dit : « Les mains des femmes naturellement pitoyables ont fait cuire leurs enfants, qui leur ont servi de viande dans la ruine, de la fille de mon peuple. »

Josèphe parle d'une dame noble qui tua de ses propres mains et mangea en secret son nouveau-né (fait qui remplit même d'horreur toute la ville), sans que, par ces faits, l'historien profane fasse allusion à la vérité des prophéties de l'Ancien Testament. Or, quand des événements si bien constatés, d'une nature si singulière et si frappante, ont été prédits plusieurs siècles avant leur accomplissement, il est impossible qu'ils aient été révélés autrement que par l'inspiration de Celui qui prévoit la fin de toutes les iniquités de la terre.

Moïse et d'autres prophètes ont aussi annoncé que les Juifs resteraient en petit nombre dispersés parmi les nations, qu'ils seraient tués devant leurs ennemis, que l'orgueil de leur puissance serait abaissé, que leurs villes seraient saccagées, qu'elles seraient détruites et sapées jusqu'à leurs fondements ; qu'ils seraient tirés de leur pays, vendus pour esclaves, et que personne ne voudrait les acquérir ; que leurs autels seraient désolés et que leurs os seraient dispersés autour de leurs autels ; que des nations étrangères camperaient autour de Jérusalem, l'assiégeraient avec des tours et dresseraient contre elle des forts ; qu'elle serait labourée comme un champ ; qu'elle serait réduite en monceaux ; que la fin viendrait sur eux, et que l'Éternel les jugerait selon leurs voies, et qu'il les récompenserait selon leurs abominations ; au dehors l'épée, en dedans la peste et la famine.

« Celui qui sera aux champs mourra par l'épée, et la famine et la mortalité dévoreront celui qui sera dans la ville (38). »
Les prédictions relatives au siège et à la destruction de Jérusalem, rapportées dans le Pentateuque et dans les prophéties suivantes, s'accordent avec la prophétie détaillée que fait Jésus-Christ du même événement. L'étendue de cet écrit ne nous permet pas d'entrer dans tous ces détails ; mais ce sujet a été fréquemment discuté avec habileté, et cette prédiction est si parfaitement en accord avec le témoignage incontestable d'historiens impartiaux, qu'il nous suffira, pour élucider cette vérité, de comparer la description prophétique aux faits de l'histoire elle-même (39).
Outre de fréquentes allusions dans ses discours et dans ses paraboles (40) au sort futur de Jérusalem, les prédictions de Christ sont rapportées en entier par trois des évangélistes. Il n'y a que l'apôtre Jean qui omette de les transcrire ; aussi est-il le seul dont le témoignage, d'après l'époque où il vécut, eût pu paraître suspect. Ces prophéties furent données aux disciples de Christ en réponse aux questions qu'ils lui adressaient, dans la frayeur et la surprise que leur causait sa prédiction de la destruction du temple. « Quand ces choses arriveront-elles ? » - À quel signe reconnaîtrons-nous que la fin du monde approche ? » La réponse comprend toute la portée de la demande et est également circonstanciée, distincte et claire. La mort de Christ arriva 37 ans avant la destruction de Jérusalem. D'après le témoignage unanime de l'antiquité, les trois évangiles furent publiés, et deux des évangélistes étaient morts, plusieurs années avant cet événement. Les évangiles furent répandus avec une telle rapidité et à une si grande étendue, que les ennemis nombreux, puissants et attentifs du Christ auraient bientôt découvert toute apparence de fraude, et l'évidence de la publicité déjà donnée aux évangiles était si forte que ni Julien, ni Porphyre, ni Celse ne pensèrent à la contester.
L'authenticité de la prophétie repose donc sur un terrain sûr, et les faits par lesquels son accomplissement est démontré sont incontestables. Josèphe était un des généraux les plus distingués au commencement de la guerre des Juifs ; il avait été témoin des faits qu'il rapporte ; il en appelle à Vespasien et à Tite pour rendre témoignage à la vérité de son histoire, elle reçut même la singulière attestation de ce dernier : elle fut publiée au moment où les faits étaient encore récents et notoires, et le soin extrême avec lequel il évite de mentionner le nom de Christ, dans l'histoire de la guerre des Juifs, n'est pas moins remarquable que la grande précision avec laquelle il décrit les événements qui vérifient ses prédictions. Tacite, Philostrate et Dion Cassius racontent aussi plusieurs de ces faits.

Les diverses prophéties de Christ sur Jérusalem peuvent être rassemblées ainsi qu'il suit :
« Comme Jésus sortait du temple et qu'il s'en allait, ses disciples vinrent pour lui faire considérer les bâtiments du temple, et Jésus leur dit : Ne voyez-vous pas tout cela ? Je vous dis en vérité qu'il ne restera pas pierre sur pierre qui ne soit renversée. Et s'étant assis sur la montagne des Oliviers, ses disciples vinrent à lui en particulier et lui dirent : Dis-nous quand ces choses arriveront, et quel sera le signe de ton avènement et de la fin du monde ? »

« Et Jésus répondant leur dit : Prenez garde que personne ne vous séduise, car plusieurs viendront en mon nom, disant : Je suis le Christ, et ils séduiront beaucoup de gens. Vous entendrez parler de guerres et de bruits de guerre ; prenez garde de ne vous pas troubler, car il faut que toutes ces choses arrivent ; mais ce ne sera pas encore la fin. Car une nation s'élèvera contre une autre nation et un royaume contre un autre royaume, et il y aura des famines, des pestes, des tremblements de terre en divers lieux ; mais tout cela ne sera qu'un commencement de douleurs.
Alors ils vous livreront aux tribunaux et aux synagogues, vous serez fouettés et vous serez présentés devant les gouverneurs et devant les rois, à cause de moi. Mais il ne se perdra pas un cheveu de vos têtes. Car de faux prophètes s'élèveront et séduiront beaucoup de gens ; et parce que l'iniquité sera multipliée, la charité de plusieurs se refroidira.

Cet évangile du royaume de Dieu sera prêché par toute la terre, et alors la fin arrivera. Et quand vous verrez Jérusalem environnée par les armées, quand vous verrez l'abomination qui cause la désolation établie où elle ne doit pas être, alors que ceux qui seront dans la Judée s'enfuient sur les montagnes, que ceux qui seront au milieu d'elle se retirent. Et que celui qui sera sur la maison ne descende point dans la maison et n'y entre point pour s'arrêter à en emporter quoi que ce soit. Et que ceux qui seront à la campagne n'entrent point dans la ville, car ce seront alors les jours de la vengeance.

Malheur aux femmes qui seront enceintes et à celles qui allaiteront en ces jours-là ! car il y aura une grande calamité sur ce pays, et une grande colère sur ce peuple. Ils tomberont sous le tranchant de l'épée et ils seront menés captifs parmi toutes les nations. Car il y aura en ce jour-là une telle affliction que, depuis le commencement de la création de toutes choses jusqu'à maintenant, il n'y en a point eu et qu'il n'y en aura jamais de semblable. Et Jérusalem sera foulée par les nations, jusqu'à ce que les temps des nations soient accomplis. Cette génération ne passera point que toutes ces choses n'arrivent (41). »

« Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! vous achevez de combler la mesure de vos pères ! Voici, je vous envoie des prophètes, des sages et des scribes ; vous fouetterez les uns dans vos synagogues et vous les persécuterez de ville en ville ; toutes ces choses viendront sur cette génération.
O Jérusalem ! Jérusalem ! qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés ! combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes ! et vous ne l'avez pas voulu.
Voici, votre demeure va devenir déserte ; car je vous dis que désormais vous ne me verrez plus, jusqu'à ce que vous disiez : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur (42).
Et lorsqu'il fut proche de la ville, en la voyant, il pleura sur elle et dit : Oh ! si tu avais reconnu, au moins en ce jour qui t'est donné, les choses qui regardent ta paix ! Mais maintenant elles sont cachées à tes yeux ; car les jours viendront sur toi que tes ennemis t'environneront de tranchées et t'enfermeront de toutes parts, et ils te détruiront entièrement, toi et tes enfants qui seront au milieu de toi, et ils ne te laisseront pierre sur pierre, parce que tu n'as point connu le temps auquel tu as été visitée (43). »


Ces prophéties tirées de l'Ancien et du Nouveau Testament sont également claires et détaillées. L'histoire peut affirmer la vérité de toutes en général et de chacune en particulier, et il suffit d'en faire une récapitulation pour avoir une complète énumération des faits.
De faux Christs parurent.
Simon le Magicien prétendit être « un grand personnage. »
Dosilhe, le Samaritain, se vanta d'être le grand législateur que Moïse avait annoncé.
Henaas, par la promesse d'accomplir un miracle, entraîna avec lui une assez grande multitude sur les rives du Jourdain et en séduisit plusieurs (44).
Le pays était rempli d'imposteurs et de séducteurs qui cherchaient à emmener des multitudes dans les déserts ; leur crédulité fut la punition de leur incrédulité première, et, pendant un moment, le tumulte qu'ils firent fut si grand que les soldats prirent deux cents prisonniers et en tuèrent deux fois autant.

« Vous entendrez parler de guerres et de bruits de guerres ; une nation s'élèvera contre une autre nation, et un royaume contre un autre royaume. »
Les Juifs se refusèrent à ériger une statue à Caligula dans le temple ; et telle fut la crainte qu'inspira la vengeance des Romains que les champs restèrent sans culture (45).
À Césarée, les Juifs et les Syriens se disputèrent pour obtenir le commandement de la ville. On y mit à mort 20,000 Juifs et l'on exila le reste (46).
La nation juive se révolta contre les Romains ; l'Italie était bouleversée par les guerres civiles ; pour donner une preuve de la turbulence et de l'esprit guerrier de cette époque, dans le court espace de deux ans, quatre empereurs, Néron, Galba, Othon et Vitellius, furent mis à mort.

« Il y aura des famines, des pestes, des tremblements de terre en divers lieux. »
Pendant le règne de Claude César, il y eut plusieurs famines. Elles continuèrent d'affliger la Judée pendant quelques années. La peste les suivit de près.
Durant ce même règne, il y eut des tremblements de terre à Rome, à Apamé et en Crète.
Sous le règne de Néron, il y eut un tremblement de terre en Campanie, et un autre qui détruisit Laodice, Théirapolis et Colone, et plusieurs autres eurent lieu en divers endroits avant la destruction de la ville de Jérusalem (47).
Le cours de la nature fut changé, dit l'historien juif, pour opérer la destruction de l'homme, et l'on peut facilement croire que de tels prodiges n'étaient point destinés à présager des calamités ordinaires.
« Et il paraîtra des choses épouvantables et de grands signes dans le ciel. »
Tacite et Josèphe s'accordent pour raconter des événements tellement surprenants et surnaturels que leur récit vérifie parfaitement la précédente prédiction (48).
Et l'on ne peut pas nier le fait que partout où l'on apercevait ces prodiges, les hommes étaient convaincus qu'ils étaient en effet des avertissements du ciel. Voilà encore ce que l'homme n'aurait pu prévoir. Il y a certes quelque chose d'extraordinaire dans cette prédiction et dans le témoignage qu'en rendent des historiens tous ennemis de cette cause qu'ils soutiennent ainsi malgré eux-mêmes.
Les disciples de Jésus furent « persécutés, mis en prison, et haïs de toutes les nations à cause de son nom, et on fit mourir plusieurs d'entre eux. »
Pierre, Simon et Jean furent crucifiés (49;
Paul fut décapité ;
Matthieu, Thomas, Jacques, Matthias, Marc et Luc souffrirent en divers pays différents genres de supplices.

On faisait la guerre au nom même de chrétien ; on accusait les chrétiens de haïr l'humanité. Les préjugés et les intérêts des partisans du paganisme se liguèrent partout contre eux, et dans une occasion mémorable Néron, pour s'épargner la honte d'être regardé comme l'incendiaire de sa propre capitale, en accusa la race haïe et méprisée des chrétiens et leur fit subir les tortures les plus affreuses (50). Il donna leurs souffrances en spectacle aux Romains, et pour se consoler de n'avoir pu fouler sous ses pieds Rome en cendres, et en même temps pour cacher son iniquité, le monstre à figure humaine assouvit sa soif de cruauté en substituant une fête sanglante à une autre. Il choisit les chrétiens pour en faire ses victimes à cause de l'opprobre général jeté sur eux, et leur nom seul suffit pour motiver son choix et pour légitimer d'infâmes barbaries.

« Parce que l'iniquité sera multipliée, l'amour de plusieurs se refroidira. » L'apôtre des gentils se plaint souvent de faux frères, de ceux qui retournèrent en arrière, et ce fut seul, abandonné de tous, qu'il se présenta devant Néron pour la première fois.
Tacite raconte que plusieurs chrétiens furent condamnés sur le témoignage de ceux qui auparavant avaient appartenu à leur société ; mais malgré les périls et les persécutions, « cet évangile du royaume s'est prêché sur toute la terre ».

Au temps même des apôtres, des épîtres furent envoyées aux chrétiens de Rome, de Corinthe, d'Éphèse, de Philippes, de Colosse, de Thessalonique et du Pont, de Galicie, de Cappadoce, d'Asie et de Bythinie.
Fort peu de temps après que Christ eut fait cette prophétie, eut été abandonné de tous ses disciples et mis à mort comme un malfaiteur, à leur première assemblée, ses disciples n'étaient qu'un tout « petit troupeau » ; leur nombre ne montait qu'à environ cent vingt, et, quelque petit que fût ce commencement, les pêcheurs de la Galilée et ensuite un fabriquant de tentes de Tarse prêchèrent avec succès leur nouvelle doctrine bien au-delà des bornes de l'empire romain.
La manière dont Christ lui-même avait été reçu et le genre de sa mort pouvaient-ils assurer un tel résultat ? Y eut-il jamais un triomphe effectué par de tels moyens ? Y eut-il jamais cause qui éprouva autant d'opposition que la sienne ? Et cependant aurait-on pu prédire avec plus d'assurance quelque chose qui pût moins probablement s'accomplir ?
Tous ces événements précédèrent la destruction de Jérusalem ; et alors la fin de cette ville fut proche.
Les signes d'une ruine imminente devaient avertir les habitants d'en sortir.

« Jérusalem sera environnée d'armées. »
Les armées romaines, avec leurs étendards idolâtres, en abomination aux Juifs, environnaient la ville. Cette circonstance assurément ne ressemblait guerre à un signal de fuite ; elle paraissait faite au contraire pour démontrer l'impossibilité de la fuite, et il semblait que les avertissements de Jésus dussent être inutiles ; on va voir cependant qu'ils ne furent pas pour ses disciples de vaines et trompeuses paroles.

Le général romain, Cestius Gallus, assiégeait Jérusalem ; mais contre toute attente il se présenta bientôt une occasion de fuite. Il fit une retraite subite et sans raison apparente, quoique quelques-uns des principaux de la ville eussent offert de lui en ouvrir les portes. Josèphe avoue que les assiégés étaient dans la plus grande consternation, et que la place aurait été infailliblement prise (51).
Il attribue à la juste vengeance de Dieu que la ville ne fut pas détruite et la guerre immédiatement terminée. Il raconte aussi qu'un grand nombre des principales familles de la ville s'enfuirent comme d'un vaisseau qui fait naufrage ; et que plus tard, lors de l'approche de Vespasien, des multitudes quittèrent Jéricho pour chercher un refuge dans les montagnes. Plusieurs historiens dignes de foi assurent que ce fut là et à Pella que se réfugièrent les disciples de Jésus (52), et au milieu de tant de dangers et de calamités « il ne se perdit pas un seul cheveu de leurs têtes ».

« Car il y aura une grande affliction, telle que depuis le commencement du monde jusqu'à présent il n'y en a point eu et qu'il n'y en aura jamais de semblable. Il y aura une grande calamité sur ce pays, et une grande colère sur ce peuple. Ce seront alors les jours de la vengeance ».
Telles sont les paroles de Jésus sur la destruction de Jérusalem ; et toutes les anciennes prophéties tiennent le même langage. Les événements de ce siège, rapportés par Josèphe, contiennent des détails qui ne permettent aucune exagération ; et il affirme lui-même, parlant comme la prophétie, qu'il n'y en eut « jamais de semblables » dans l'histoire du monde. Il est impossible qu'une description générale donne une juste idée de ces terribles souffrances.

Les Juifs s'étaient assemblés à Jérusalem de tout le pays environnant pour célébrer la fête des pains sans levain. La ville était remplie d'habitants, lorsqu'elle devint une grande prison.
La fête de Pâques, commémoration de leur première grande délivrance, les avait réunis pour l'accomplissement de leur destruction finale. Avant même l'approche de l'ennemi, ils avaient entre eux les dissensions les plus terribles ; leur sang coulait à flots par la main de leurs frères ; dans leur fureur, ils incendièrent et mirent au pillage les provisions faites pour soutenir le siège ; ils n'avaient point de gouvernement établi. La ville se partageait en trois factions.
Après la destruction d'une des trois, les deux autres se disputèrent pour s'en rendre maîtresses ; et à la fin ce furent les plus féroces, les plus fanatiques, les voleurs ou zélés, comme on les appelle, qui prévalurent. Ils entrèrent dans le temple sous prétexte d'y offrir des sacrifices, emportant des armes cachées pour faciliter leurs assassinats. Ils tuèrent les prêtres sur les marches des autels, et ce fut leur sang qui coula au lieu de celui des victimes qu'on devait sacrifier. Ils rejetèrent ensuite tous les moyens de conciliation avec l'ennemi.

On ne permit à personne de sortir de la ville. On entra dans chaque maison, on les saccagea toutes, et on y commit les plus horribles outrages. Rien ne put arrêter leur fureur ; partout où il y avait une apparence ou une odeur même de nourriture, semblables à des animaux affamés, ils en suivaient la piste, et malgré la famine qui régnait autour d'eux, malgré les cadavres qu'ils foulaient aux pieds, quoique les maisons des vivants ne fussent plus que des asiles pour les morts, rien ne put les intimider, ni les contenir, ni les satisfaire, jusqu'à ce que Marie, fille d'Eléazar, femme noble et jadis riche, vint leur présenter tout ce qui lui restait de son repas, dont l'odeur les avait attirés auprès d'elle, le morceau le plus amer qu'ait jamais mangé une mère, les restes à moitié dévorés de son enfant nouveau-né.

Jérusalem fut assiégée sans relâche par soixante mille soldats romains ; ils élevèrent une muraille tout autour de la ville et creusèrent des tranchées de tous les côtés ; ils démolirent les hauts murs ; ils massacrèrent les assassins, ils n'épargnèrent point le peuple ; ils incendièrent le temple malgré les ordres, les menaces et la résistance de leur général.
Les Juifs perdirent alors leur dernière espérance ; à la vue de ce désastre ils élevèrent un dernier cri d'angoisse et de désespoir. Dix mille personnes furent tuées, et six mille périrent dans les flammes. La ville entière, remplie de mourants affamés et des cadavres des morts, ne présenta plus qu'une scène d'horreur. La foule désespérée se jeta en dernier lieu dans les aqueducs et les citernes de la ville. On y trouva deux mille morts, et on en retira d'autres pour les égorger. Les soldats passèrent tous les habitants au fil de l'épée sans aucune distinction, et ne s'arrêtèrent que lorsque leurs forces physiques ne leur permirent plus de continuer cette oeuvre de destruction.

Mais ils ne remirent l'épée dans le fourreau que pour allumer la torche. Ils mirent le feu à la ville sur plusieurs points. Les flammes se répandirent de tous côtés, et ne se trouvèrent arrêtées que de temps en temps par les ruisseaux ensanglantés qui inondaient les rues.
« Jérusalem ne fut plus qu'un monceau, et la montagne de la maison de l'Éternel que comme les lieux élevés des forêts ».
Dans un circuit de huit milles, et pendant l'espace de cinq mois, il y eut, à l'intérieur, l'ennemi et la famine ; à l'extérieur, de hautes murailles et une armée qui les assiégeait sans relâche. Onze cent mille individus périrent et l'histoire de chacun d'eux était à elle seule une tragédie. Y eut-il jamais un tel assemblage de misères ?

Quelle prophétie aurait pu être plus fidèlement, plus terriblement accomplie ? Jésus semblait souffrir moins, en envisageant sa propre mort, sur le chemin du Calvaire, que lorsqu'il annonça le sort de Jérusalem. Qu'elle fut pleine de tendresse et de vérité, la réponse qu'il fit aux femmes désolées qui l'accompagnaient de leurs pleurs, lorsqu'en se retournant il contempla la ville et dit à celles qui devaient peut-être la voir inondée de sang et enveloppée de flammes : « Filles de Jérusalem, ne pleurez point sur moi, mais pleurez sur vous-mêmes et sur vos enfants ; car les jours viendront auxquels on dira : Heureuses les stériles, les femmes qui n'ont point enfanté et les mamelles qui n'ont point allaité ! Alors ils se mettront à dire aux <montagnes : tombez sur nous, et aux coteaux : couvrez-nous ; car si on a fait ces choses au bois vert, que fera-t-on au bois sec ? »

Y eut-il jamais un imposteur qui manifesta de tels sentiments comme homme, et qui ait, comme prophète, prédit des événements aussi improbables, aussi étonnants et aussi vrais ?
Pour démontrer la divinité de sa mission, Jésus-Christ révéla les jugements de Dieu ; car ce fut ainsi que la prise et la destruction de Jérusalem fut considérée par celui-là même qui devait en être le ministre et qui avoua qu'autrement sa propre puissance eût été inefficace. Lorsqu'on vint rendre hommage à Titus pour sa victoire, il refusa la gloire qu'on lui attribuait, en déclarant qu'il ne se regardait que comme un instrument entre les mains de la justice divine. De plus leur propre histoire assure, conformément à toutes les déclarations de l'Écriture, que les iniquités des Juifs étaient, comme leur punition, sans exemple.

Toutes ces prophéties, dont nous venons de raconter l'accomplissement, parurent dans un temps de paix parfaite, dans le moment où les Juifs étaient gouvernés d'après leurs propres lois, où ils jouissaient de la protection et étaient soumis à l'autorité de l'empire romain, alors dans toute sa splendeur et toute sa puissance. Ce fut l'admiration que les disciples de Christ ressentaient en s'entretenant de l'antiquité et de la durée probable du temple, qui porta Jésus à en prédire la destruction prochaine et entière.

Il annonça la venue des faux Christs et des prétendus prophètes, les guerres et les bruits de guerres, les famines, les pestes, les tremblements de terre et les signes effrayants qui devaient les suivre, la persécution de ses disciples, l'apostasie de plusieurs d'entre eux, la propagation de l'Evangile, le signe qui devait les avertir de fuir la ruine qui s'approchait, le siège de Jérusalem, la terrible affliction qui devait fondre sur les femmes, les malheurs sans pareils qui devaient tomber sur tous, la destruction de la ville, la manière dont les souffrances seraient abrégées, afin que quelques-uns pussent être sauvés ; et il prédit que tous ces épouvantables événements, qui auraient pu remplir des siècles entiers, se passeraient pendant la durée d'une seule génération. Personne, excepté celui qui connaît l'avenir, n'aurait pu annoncer et préciser ainsi toutes ces choses ; et leur entier et indubitable accomplissement prouve qu'elles étaient véritablement une révélation de Dieu.

Mais ces prophéties annoncent des faits plus minutieux et dont l'accomplissement semblait devoir être plus improbable encore :
- Jérusalem devait être labourée comme un champ et rasée au niveau de la terre il ne devait pas rester pierre sur pierre du temple.
- Les Juifs devaient demeurer en petit nombre, être emmenés captifs par les nations, vendus pour esclaves sans que personne voulût les acheter ; et toutes ces prédictions furent exactement vérifiées.

Titus commanda que la ville et le temple fussent sapés à leurs fondements. Cette fois les soldats ne manquèrent pas d'obéir aux ordres de leur général. L'avarice se mêla au sentiment du devoir et de la colère ; on renversa l'autel, le temple, les murailles et la ville, dans l'espoir de trouver les trésors que les Juifs, environnés de pillards, avaient cachés et ensevelis pendant le siège. Trois tours et un pan de mur restèrent seuls debout, monuments et souvenirs de Jérusalem, et la ville fut labourée par Térentius Rufus.
Pendant le siège, et dans la destruction des villes et des villages de la Judée, qui eut lieu avant et après cet événement, plus d'un million trois cent mille individus, selon le calcul de Josèphe, furent massacrés ; quatre vingt-dix-sept mille furent menés en captivité ; ils furent vendus comme esclaves, mais on les méprisait, on les haïssait au point que beaucoup d'entre eux restèrent sans acquéreurs ; enfin, leurs vainqueurs étaient si prodigues de la vie de ces malheureux, qu'en honneur de la fête de Domitien on en condamna deux mille cinq cents à lutter dans les jeux avec les bêtes féroces pour le divertissement des vainqueurs, ou à recevoir la mort (53).

Mais ce ne fut pas là la fin des malheurs de ce peuple : une malédiction pesait sur cette terre et l'a rendue stérile ; une vengeance terrible s'attachait à ce peuple et l'a dispersé sur toute la surface du globe. Nous avons encore à examiner plusieurs prophéties qui se rapportent aux Juifs ; et il reste une grande partie de leur histoire à raconter. Les prédictions sont aussi claires que les faits sont palpables.


(34) Deut., XXVIII, 49-52.

(35) Deut., XXVIII, 53-57.

(36) II Rois, VI, 25.

(37) Josèphe, De bello, I. V, c. x § 3; - VI, c. III, § 3-4.

(38) Lév., XXVI, 30, etc. - Deut., XXVIII, 62, etc. - Esaïe, XXIX, 3. - Ezéchiel, VI, 5. - Michée, III, 12. - Jérémie, XXVI, 18 ?. - Ezéchiel, VII, 7-9, 15

(39) « Les écrivains chrétiens ont toujours et avec raison considéré l'Histoire de Judée de Josèphe comme le meilleur commentaire sur le ch. XXIV de S. Matth. Plusieurs même d'entre ces écrivains ont cru que la Providence avait montré un soin merveilleux pour l'Église chrétienne, en permettant que des faits si importants, et qui correspondent si exactement avec presque toutes les parties de cette touchante et noble prophétie, nous fussent transmis par un témoin oculaire de l'histoire qu'il a écrite, par un homme dont le témoignage en ces choses est du plus grand poids. » (Doddrige's Family-Expositor.)

Jamais peut-être écrivain n'a été plus souvent cité au sujet du fait dont nous nous occupons ; et son Histoire des guerres des Romains contre les Juifs est, depuis plusieurs siècles, le flambeau à la lueur duquel l'Église chrétienne se plaît à expliquer les prophéties qui ont rapport à la destruction de Jérusalem.
Ces prophéties ont été citées et expliquées par Eusèbe, il y a plus de 1500 ans, L IV, ch. V-IX, p. 92-102, édit. Cantab., 1720.
Après avoir décrit, d'après les Ve et VIe livres de l'histoire de Josèphe, les horribles souffrances que les Juifs eurent à endurer pendant le siège, il ajoute avec raison qu'on ne saurait, en comparant les paroles de Jésus-Christ avec le récit de Josèphe, s'empêcher d'admirer la merveilleuse prescience de Jésus-Christ, et d'avouer que sa prophétie au sujet de Jérusalem est vraiment miraculeuse et divine.

Le sujet dont nous nous occupons a été l'objet de recherches si multipliées et si nombreuses que nous posons en fait, comme nous l'avons dit dans toutes les éditions de cet ouvrage, qu'il n'est pas un seul chrétien, quelque peu studieux et au fait de la matière, qui ne pût facilement, à l'aide des écrits d'auteurs anciens ou modernes, former un volume de faits à l'appui des mêmes prédictions et puisés aux mêmes sources.
Parmi les auteurs à consulter, nous nous contenterons de citer Eusèbe, Grotius, Tillemont, Jackson, Poole, Patrick, Tillotson, Whitby, Abbadie, Whiston, Doddrige, Pearce, Bishop Newton, Lardner, etc.
Josèphe seul a fourni à ce dernier 150 citations. Il est tel fait à l'appui duquel Doddrige et plusieurs autres écrivains nomment Josèphe, Tacite, Suétone et Eusèbe ; et c'est à ces sources que nous nous sommes empressés de puiser.

(40) Matt., XXI, 18,19, 33-44 ; XXII, 1-7 ; XXV, 14-30. - Marc, XI, 15, 20, etc. - Luc, XIII, 6, 9 ; XIV, 16, 24 ; XX, 9,18 ; XXIII, 27, 31.

(41) Matt., XXIV. - Marc, XIII. - Luc, XXI.

(42) Matt., XXIII, 29, 32, 34, 36-39.

43) Luc, XIX, 41-44.

44) Josèphe, Ant. 1. XX, c. v, &1 ; I. XX, c. VIII, & 5. - Grotius.

45) Josèphe, De bello, I. II, c. XVIII, & 1, 2. - Tillotson. - Newton.

(46) Josèphe, De bello, I. II, c 18, && 1, 2, 7, 8, ; c. XX, & 2.

(47) Ibid., IV, c. IV. - Suet., Vit. Claud., c. XVIII. - Tac, Ann., 1. XII, XIV. - Grotius, etc.

(48) « Evenerunt prodigia, quae neque hostiis, neque votis piare fas habet gens superstitioni obnoxia, religionibus adversa. Visae per caelum concurrere acies, rutilantia arma, et subito nubium igne collucere templum. Expassae repente delubri fores et audita major humana vox, excedere deos ; simul ingens motus excedenlium. » Tacit., Hist., I.V, c. XIII.-

(49) Vies des Apôtres, par Cave. Dupin.

(50) Tacite, Annal., 1. XV, c. XLIV. - Whitby.

(51) Josèphe, L II, c. XIX, XX. - Grotius.

(52) Epiphanius in Haeres. Nazar., c. III, - Eusebii Ecc. Hist., I. III, c. V. - Whitby, Doddridge.

(53) Tacite, qui vécut environ 30 ans après la destruction de Jérusalem, parle de la force des fortifications de cette ville, des immenses richesses et de la beauté du temple, des factions intérieures pendant le siège, et des prodiges qui précédèrent la prise de la ville.
Il parle particulièrement d'une puissante armée que Vespasien conduisit devant Jérusalem, « fait qui prouve, selon lui, la grandeur et l'importance de l'expédition. »
Philostrate raconte qu'après la prise de Jérusalem Tite déclara qu'il ne se trouvait pas digne de porter la couronne des vainqueurs, attendu qu'il n'avait fait que prêter son bras à l'exécution d'une oeuvre qu'il avait plu à Dieu d'accomplir en sa colère.
Dion Cassius parle de la conquête de la Judée par Tite et par Vespasien ; il rappelle la sanglante résistance des Juifs et la destruction du temple par le feu. Maïmonides raconte, et le Talmud juif aussi, ainsi que le citent Basnage et Lardner, que Térentius Rufus, officier de l'armée romaine, fit labourer avec une charrue les fondements du temple. L'arc de Tite, commémoratif de la destruction de Jérusalem et représentant des soldats romains portant sur les épaules les vases sacrés du temple, se voit encore à Rome.
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