Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
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TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
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LES VAUDOIS ET L'INQUISITION




CHAPITRE XI
Les Vaudois après la Réforme.

ARTICLE 1. - LES VAUDOIS EMBRASSENT LA RÉFORME PROTESTANTE.

Quand le mouvement commencé par Luther ébranla les esprits de l'Allemagne entière, de la Suisse, on pourrait dire de toute l'Europe, il ne dut naturellement pas s'écouler un long temps, sans que les Vaudois des Alpes en entendissent parler.

Qu'étaient ces réformés qui secouaient à leur tour le joug de Rome, prenaient la Bible comme source de leur foi, semblaient cependant de taille à faire reculer devant eux les plus puissants princes ? Afin de s'enquérir exactement de ce qui se passait, la communauté de Luserne dépêcha en Allemagne un de ses pasteurs, Martin Gonins. Les relations entre les Vaudois du Piémont et l'Allemagne ne paraissaient pas, au reste, une chose nouvelle. Des communautés vaudoises de la Bohême à celles d'Italie ou de France, il s'était toujours produit un certain échange de lettres, et souvent d'aumônes (1). Nous avons quelques preuves rares, assez décisives cependant, que cette correspondance amicale ne cessa pas, quand le Hussitisme, né au moins de l'esprit vaudois, absorba dans ses sectes, en particulier dans celle des Frères Bohèmes, le plus grand nombre des Vaudois de Bohême. Il fit également sentir son influence sur la dogmatique vaudoise, qui n'adopta plus que deux sacrements, et dont les écrits respirèrent une aversion de plus en plus grande pour l'Église romaine (2).

La doctrine vaudoise avait frayé la voie à l'enseignement de Jean Huss. Celui-ci avait réagi sur elle, et par cette réaction, préparé les Vaudois à accepter la doctrine hussite, modifiée par la Réforme. Aussi les livres protestants, apportés d'Allemagne par le barbe Gonins, éveillèrent l'attention des montagnards (3). Trouvant dans leurs pages de nombreuses. analogies avec leur doctrine traditionnelle, mais ne saisissant pas tout ce qui semblait s'en éloigner, les Vaudois se résolurent à de nouvelles démarches. Deux nouveaux messagers des Vallées allèrent à leur tour visiter l'Allemagne et la Suisse, virent les principaux Réformateurs, conversèrent avec eux, adoptèrent enfin l'idée de fondre l'église récente réformée avec la vieille congrégation vaudoise.

Elles y gagneraient toutes deux, la première, ce je ne sais quel respect qui s'attache aux institutions anciennes ; la seconde, l'ardeur et le renouveau d'une société à son berceau.

Afin d'opérer plus facilement l'union désirable, on décida d'envoyer aux vallées quelques missionnaires réformés. Ils se chargeraient de faire abolir les coutumes catholiques restées encore en usage, de fixer dans le sens réformé les croyances indécises des Vaudois, opérer en un mot leur séparation complète des pasteurs de l'Église romaine.

Parmi les messagers envoyés dans ce but deux étaient français, Guillaume Farel et Antoine Saunier Le premier, plus connu, car il fut des plus actifs propagateurs de la Réforme dans le Montbéliard, la Suisse, Genève et le Dauphiné, joignait à ses qualités d'orateur celle d'être de Gap, de connaître par conséquent les montagnards, et probablement d'avoir eu déjà des rapports avec les Vaudois.

Après maintes conférences, on convint de tenir à Angrogne une assemblée générale des Barbes et des pasteurs des pays avoisinant les vallées (1532) (4). L'union finit par y être acceptée ; malgré l'opposition d'une petite minorité, les Vaudois renoncèrent à ce que les Réformés leur présentaient comme un reste des superstitions romaines ; les Barbes, à leur célibat. Le dogme de la justification par la foi, dogme fondamental du protestantisme, compta dès lors parmi ses adhérents les derniers disciples du fondateur des Pauvres de Lyon.


ARTICLE II. - LES PERSÉCUTIONS DES DUCS DE SAVOIE.

Cette décision transformait les Vaudois en protestants. Leur histoire se rattache, à partir de ce moment, plutôt à celle de la Réforme qui n'est pas de notre sujet. Disons seulement qu'en devenant Réformés, les anciens Vaudois du Piémont furent loin de conquérir la tranquillité. Si l'Inquisition devient impuissante à les poursuivre, les ducs de Savoie, désireux de ne pas laisser le protestantisme s'implanter en Italie, se chargent de la besogne. Ils le font avec rigueur. En fait, malgré certains répits momentanés depuis le règne de Charles III (1534) (5) jusqu'à celui de Victor-Amédée II (1675-1732) la persécution, devenue politique autant que religieuse, cessa seulement, quand la vaillance des Vaudois en imposa à leurs adversaires, ou lorsque les instances des pays protestants obtinrent une trêve de leurs ennemis. À deux reprises le duc Victor-Amédée II imposa l'exil à de nombreux Vaudois : en 1698, il obligea en effet tous ceux qui n'étaient pas nés dans les vallées de quitter le pays (6; en 1730, un nouvel édit ordonna aux habitants de Pragelas de choisir entre le catholicisme ou l'exil.

Sur les instances du roi de France Louis XIV, alors en lutte, lui aussi, avec les Réformés de son royaume, le duc Victor-Amédée avait auparavant (1688) lancé un édit, rappelant certaines ordonnances espagnoles de lugubre mémoire contre les Juifs ou les Maures. Il semblait être une imitation de la révocation de l'Édit de Nantes (1685). D'après sa teneur, les églises et les chapelles devaient être rasées. Le prince accordait généreusement quinze jours aux Vaudois pour se convertir, ou abandonner leurs demeures. Tous les enfants seraient désormais baptisés selon le rite catholique (7). Les condamnés ne se hâtant pas d'obéir, une armée composée de Piémontais et de Français coalisés, se chargea de les décider. Quatorze mille Vaudois se rendirent à merci (1686). On en jeta des masses dans les prisons où onze mille, dit-on, moururent, le reste se dispersa de tous côtés.

Après trois ans d'exil, huit cents de ces montagnards, réfugiés en Allemagne, voulurent rentrer dans leur patrie si divisée. Ils se groupèrent, et dans une expédition qui semble tenir du romanesque, passèrent le lac de Genève, gravirent les montagnes, écrasèrent les troupes envoyées contre eux, et finirent par retrouver leurs vallées bien-aimées. Le duc, ravi de leur courage, dont il espérait tirer parti un jour ou l'autre, leur offrit la paix et renouvela leurs privilèges (8). Sauf les deux exceptions citées plus haut, les Vaudois ne furent plus dans la suite inquiétés d'une manière officielle. La Révolution française, par les changements politiques et moraux qu'elle détermina, fit peu à peu tomber les diverses restrictions dont souffrait encore la liberté des Vaudois. Bien que pauvres, il reste encore, dans les vallées piémontaises, quelques milliers pacifiques des disciples protestantisés de Valdo. Ils sont aidés depuis longtemps par les subsides des églises d'Angleterre ou de Hollande, et jouissent maintenant en paix des droits accordés aux autres citoyens de l'Italie (9).

ARTICLE III. - LES VAUDOIS DE LA PROVENCE.

En communication constante avec leurs frères du Piémont, visités eux aussi par les missionnaires lancés de toutes parts au nom de la Réforme, les Vaudois français ne tardèrent pas, pour leur part, à embrasser le protestantisme. Leur histoire se fond dès ce moment dans celle des protestants français, dont ils vont partager les vicissitudes. Contentons-nous donc de citer quelques faits suffisants à nous donner une idée de leur vie toujours sur le qui-vive, partage longtemps encore des Vaudois du Dauphiné. Le barbe Martin Gonins, que nous avons vu aller en Allemagne chercher les premiers livres protestants, et travailler le premier à l'union entre Vaudois et réformés, avait continué à être un des émissaires les plus actifs de la propagation, dans les communautés des Alpes, des livres imprimés en Suisse ou en Allemagne. Passant de la Savoie en Dauphiné avec un chargement de ces ouvrages, il fut traduit devant l'Inquisition de Grenoble, torturé, puis jeté dans l'Isère (1436) (10).

À la même époque, les communautés vaudoises depuis longtemps établies en Provence, laissées jusqu'alors assez tranquilles, ressentirent à leur tour l'effet des passions religieuses, surexcitées par l'apparition de la Réforme. Elles se trouvaient groupées surtout à Mérindol (11) et à Cabrières (12). La première alerte sérieuse remontait au règne de Louis XII. Ce prince ordonna en effet au parlement de Provence de procéder contre les hérétiques dénoncés par les évêques voisins.

Ce ne fut toutefois qu'une alerte. L'esprit de conciliation qui tâchait de remettre la paix dans les hautes montagnes empêcha probablement qu'on poussât les choses trop loin en Provence. Au reste, le rapport des commissaires, envoyés par la cour, se trouva favorable aux Vaudois, (1506) (13).

Quelques années plus tard cependant (1536), les poursuites, reprises par le parlement d'Aix, amenèrent des incarcérations, des résistances et des protestations telles que François 1er, se souciant peu d'une guerre civile en Provence, ne se faisant probablement pas une idée bien exacte des gens avec qui il avait affaire, fit publier une amnistie, à condition que les Vaudois abjureraient leur erreur dans les six mois (1535) (14). Les six mois se passèrent. Comme, malgré le renouvellement de la première ordonnance, les Vaudois restaient impassibles, sur l'ordre du parlement, cent cinquante furent arrêtés. Un meunier plus compromis, jugé hérétique, monta au bûcher. Son moulin, naturellement, avait été confisqué. Pour qu'il ne pût servir, des jeunes gens de Mérindol allèrent le saccager pendant la nuit. Ces faits montrent l'énervement des esprits. Ils présageaient de plus graves événements.

À la suite de ces premiers incidents, probablement aussi sur de nouvelles plaintes des évêques, qui apprenaient le va-et-vient des pasteurs d'Allemagne au milieu de ces populations déjà plus que suspectes (15), le parlement d'Aix fit citer de nouveau les pères de famille de Mérindol. Trois citations restèrent sans effet. Le résident Barthélemy de Chassanée crut pouvoir les condamner au feu par contumace (1540). Leurs femmes et leurs enfants seraient bannis. Comme s'ils étaient coupables de lèse-majesté : les maisons de Mérindol seraient rasées, les arbres coupés au pied, le pays détruit (16). Toutefois les oppositions faites de toutes parts à l'exécution de la sentence, révisable puisqu'il s'agissait de contumace, les remords aussi de Chassanée firent que, malgré les instantes prières des archevêques d'Aix et d'Arles, l'exécution resta suspendue pendant plusieurs années.

Les commissaires nommés par le roi n'avaient pu trouver les Vaudois dangereux. De plus le cardinal Sadolet, évêque de Carpentras, avait arrêté le zèle du vice-légat d'Avignon, déjà prêt à soutenir le parlement français, en marchant de son côté contre les Vaudois de Cabrières, qui, eux, relevaient de son autorité (17) !

Enfin, - et le changement tenait aux modifications survenues dans la politique relative aux protestants, sur les instances du cardinal de Tournon, bien en cour, - d'après les rapports du nouveau président d'Aix, Jean Meynier, baron d'Oppède, comme les Vaudois restaient obstinés, l'ordre fut donné d'exécuter l'arrêt. On accusait les Vaudois de faire des prosélytes, d'entretenir des hommes armés en nombre suffisant pour tenter un coup de main sur Marseille, de correspondre avec l'étranger. D'Oppède réunit donc des troupes, et le légat d'Avignon, marchant de concert avec le parlement, fournit des hommes accompagnés de quelques canons (18). Suivant la sentence, les districts condamnés furent envahis par les troupes ; elles ravagèrent tout le district de Mérindol, vingt-deux villages y furent brûlés (19). À Cabrières, huit cents hommes découverts dans leurs retraites furent égorgés, les femmes enfermées dans un grenier auquel le président fit mettre le feu. On estime que cette expédition de huit jours coûta la vie à trois mille personnes. On avait fait quelques centaines de prisonniers, les uns subirent une sentence de mort, les autres durent servir aux galères (avril 1545) (20).

Les haines, qui avaient donné occasion à cette triste campagne, durent conduire à d'autres forfaits. On connaît du moins les cruautés d'un inquisiteur, Jean de Roma, inventeur d'un nouveau genre de torture. Il faisait chausser aux suspects des bottes pleines de suif bouillant, y mettait des éperons et prenant plaisir à leurs douleurs, leur demandait, en riant, s'ils étaient bien équipés pour leur voyage. François 1er, averti de ces atrocités, donna l'ordre d'arrêter le moine, qui échappa au châtiment des hommes, en se réfugiant à Avignon (21). D'autre part l'expédition de Mérindol et Cabrières avait suscité de violentes critiques. Les plaintes des Vaudois maltraités purent, grâce à des amis influents, se faire entendre à la cour, et leur cause obtint d'être jugée au parlement de Paris.

Que les magistrats d'Aix aient fait agir tous les ressorts pour éviter une condamnation, la chose, sans être prouvée, est bien certaine ; aussi ils finirent par être absous. Seul l'avocat général Guérin porta le poids du péché de tous, on le condamna comme auteur des documents falsifiés (22). Sans avoir obtenu du parlement la satisfaction attendue, les Vaudois eurent néanmoins lieu d'être plus satisfaits d'un édit d'Henri II, qui leur rendit leurs biens confisqués et la tranquillité (1549) (23).

ARTICLE IV. - LES VAUDOIS DES MONTAGNES.

Si nous revenons maintenant aux montagnes de l'Embrunois et du Briançonnais, nous y retrouvons également nos Vaudois ralliés au protestantisme. Soit par le contact de leurs frères italiens, soit par l'influence d'émissaires envoyés de Genève surtout, ils s'étaient décidés à modifier leurs anciennes croyances dans le sens de la justification par la foi.

En devenant membres du grand parti réformé dont la naissance était l'occasion d'une surexcitation générale, ils devaient naturellement ressentir le contrecoup des passions religieuses exaltées à outrance. Gap assistait donc au supplice par le feu d'un Vaudois, Étienne Brun de Réotier, condamné au tribunal ecclésiastique d'Embrun (1540) (24).

Quelques années plus tard (1558), l'inquisiteur de France, le dominicain Matthieu Orri faisait promulguer dans chaque paroisse du Dauphiné les édits habituels, ordonnant sous peine d'excommunication de dénoncer tous les hérétiques dont on connaîtrait l'existence, promettant, d'autre part, le pardon à tous les dissidents qui viendraient se dénoncer d'eux-mêmes dans un délai fixe (25). C'était, dans le Dauphiné, l'Inquisition avec toutes les règles ; pour les vallées, une nouvelle période de crainte. Nous ne savons pas si des supplices suivirent la promulgation des édits inquisitoriaux. Les tempêtes, suite de la commotion religieuse soulevée par l'organisation du parti protestant en France, n'allaient cependant pas les laisser tout à fait indemnes.

Résumons en deux mots leur histoire, à partir de cette époque. Autour d'eux et parmi eux, des églises protestantes s'étaient créées qui fournirent leur contingent, procurèrent des subsides ou des hommes au duc de Lesdiguières, dans les luttes engagées en Dauphiné, comme partout, entre la Ligne et les partisans d'Henri IV (26). Embrun, prise d'assaut par le duc, vit convertir sa cathédrale en temple protestant, jusqu'à ce que l'Édit de Nantes apportât à la France une paix longtemps désirée. Les montagnes vaudoises s'en réjouirent (27) (1598).

La révocation de l'Édit sous Louis XIV amena, au contraire, la démolition de quelques temples. Il en résulta une agitation, de courte durée cependant. Les Vaudois restèrent ensuite tranquilles dans les vallées, où la Révolution vint les trouver, leur apportant la liberté définitive.

Il y en a, paraît-il, quelques centaines encore dans la haute vallée de Freyssinières. Ce pays leur est cher, mais la terre y est ingrate. Déjà quelques-uns de ces vaillants montagnards ont transplanté leur demeure en Algérie. Ils seront probablement suivis tôt ou tard du reste de leurs coreligionnaires, heureux de trouver, sous un climat plus fortuné, les moyens de vivre que ne leur fournit plus leur ancienne patrie (28).

FIN

Table des matières


(1) Müller, p. 101.

(2) Sur les relations entre la Bohême et le Dauphiné, un document de 1131 a ces paroles ; Item nonne etiam in Dalphinatu est quaedam portio inter montes inclusa, quae erroribus adhaerns praedictis Bohemorum, jam tributum Imposait, levavit et misit eisdem Bohemis, in fautoria manifesta haeresis praedictae debet judicari... ? Mansi, Concil., t. XXIX, p. 402 ; Montet, p. 151. Sur l'influence hussite dans les écrits vaudois du XVe siècle, Montet, 1. c., et sq.

(3) Hahn, t. II, p. 157 ; Brunel, p. 215 ; Gilles, p. 30.

(4) Hahn, t. II, p. 15, sq. ; Brunel, p. 215 ; Gilles, p. 30 sq. ; Muston, t. I, p. 401 ; Perrin, p. 41 sq. ; Benoist O P., Histoire des Albigeois et des Vaudois ou Barbets, Paris 1691, t. II, p. 258 sq.
(5) Voir dans de Thou, liv. 27, t. III, p. 15 et suiv., les arrêtés du Sénat de Turin alors sous la domination française, pour interdire les assemblées vaudoises, arrêtés restés sans sanction. Quand le Piémont eut été rendu à la maison de Savoie (1560), les scènes de violence, les pillages, les supplices se multiplièrent, non sans représailles de la part des Vaudois. Leur résistance acharnée contraignit le comte de la Trinité sous Emmanuel-Philibert I (1560 et 1561) après une campagne fort rude, agrémentée de scènes barbares, comme en ont offert malheureusement les guerres religieuses, à les laisser à peu près en repos. De Thou, l. c., p. 21 sq. Mais la plus cruelle des persécutions souffertes par les Vaudois éclata sous le règne de Charles-Emmanuel Il. Une association créée à Turin (1650), de propagenda fide et extirpandis haereticis, prit en main la conversion des montagnards. Châtiments pour les obstinés, récompenses aux convertis, missions multipliées, promesses, menaces, flatteries, tous les moyens successivement employés n'obtinrent que des résultats peu sensibles. P. Boyer. Abrégé de l'histoire des Vaudois, in-12, La Haye 1691, p. 81, Brez, t. II, p. 131 ; Léger, t. II, p. 58 ; Halm, t. II, 73.

Le gouvernement se décida donc à frapper un grand coup. Un décret (janvier 1635) ordonna aux habitants d'un certain nombre de localités d'avoir à quitter leurs demeures, pour se retirer dans certains lieux spécifiés, Bobbi, Angrogne, Roras et Bonnet, sous peine de mort, à moins de prouver qu'ils s'étaient faits catholiques. Léger, t. II, p. 92 ; Hahn, 175.

Une armée de 15.000 hommes fut chargée de faire exécuter l'édit. Ce fut alors une chasse à l'homme avec des raffinements inouïs de cruauté. Les hommes mutilés, les femmes violées et empalées, les enfants écrasés, et mille horreurs semblables, auraient suffi pour déshonorer cette guerre, trop semblable à la manière de combattre de ce temps. Mais les témoins nous ont transmis d'autres détails plus affreux encore. Ici, on emplissait de poudre la bouche ou le ventre des femmes, que les soldats s'amusaient à faire sauter, là on leur introduisait de force des cailloux dans le ventre, ailleurs on leur coupait les seins, parfois pour les manger. Léger, t. II, p. 109 sq. ; Hahn, t. II, p. 177. Les Vaudois exaspérés prirent les armes ; les protestations des Églises protestantes d'Allemagne et de Suisse leur servirent d'auxiliaires, et sur l'intervention du roi de France, la paix fut signée une fois de plus, à Pignerol. Hahn, t. Il, p. 181 ; Leger, t. II, p. 208 ; Brez, t. II, p. 195.

(6)Trois mille, dit-on, quittèrent le pays et se dispersèrent en Allemagne. Arnaud, Préface, p. 20 ; Hahn, t. II, p. 19

(7) Arnaud, p. 12 ; Hahn, t. II, p. 183.

(8) Arnaud, Il., Histoire de la rentrée des Vaudois dans leurs vallées du Piémont. Neufchâtel, 1815, p. 209 sq. ; Hahn, t. II, p, 191.

(9) Hahn, t. II, p. 200 sq.

(10) Brunel, p. 209, 218.

(11) Canton de Cadenet (Vaucluse).

(12) Cabrières-d'Aigues (Vaucluse), arrondissement d'Apt.

(13) Larousse, Dictionnaire universel, art. Mérindol.

(14) Larousse, Dictionnaire universel, art. Mérindol.

(15) De Thou, t. I, p. 536.

(16) De Thou, l. c. ; Lavisse, Histoire de France, t. V, p. 121, note, dit qu'il y avait 17 condamnés.

(17) De Thou, l. c. ; Dareste, Histoire de France, t. IV, p. 51.

(18) De Thou, t. I, p. 510 ; Dareste, t. IV, p. 55 ; Bérault-Bercastel, an. 1513, t. IX, p. 250.

(19) De Thou, 1. c. ; Dareste, l. c. ; Larousse art. cit.

(20) De Thou, p. 513 ; Perrin, 220 ; Léger, t. II, p. 331.

(21) De Thou, t. I, p. 511.

(22) De Thon, l. c., p. 513 ; Dareste, t. IV, p. 55, note.

(23) Hahn, t. II, p. 118.

(24) Brunel, p. 225.

(25) Brunel, p. 227.

(26) Brunel, p. 227.

(27) Brunel, p. 251 sq.

(28) Brunel, p. 289 sq.

 

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