Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

L'ÉCHO DE LA VÉRITÉ

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COIN DES ENFANTS

C’EST POUR GRAND-MÈRE


Une petite fille de neuf à dix ans, pâle et blonde, pauvrement, mais proprement vêtue, suivait hier la rue Soufflot, tenant à la main une cage renfermant une fauvette. L’enfant s'arrêta d’un air timide devant la taverne des «Escholiers» où se trouvaient d’assez nombreux consommateurs. L’un d’eux que la physionomie à la fois intelligente et douce de la petite fille avait intéressé, lui demanda d’un ton bienveillant ce qu’elle entendait faire de cette cage. Toute rougissante et toute tremblante, elle s'approcha du consommateur et lui dit à voix basse:

Monsieur, c’est pour grand-mère.

Eh! quoi, mignonne, vous voulez vous débarrasser de cette fauvette?

L’enfant essuya une larme en murmurant:

Elle chantait si bien pourtant!

Puis, se rapprochant davantage de son interlocuteur, elle ajouta:

Mais grand-mère a faim...


C’est pour grand-mère! grand-mère a faim! Il y avait dans ces paroles si simples et si émues, la révélation d’un drame intimé, d’un de ces drames dont les personnages souffrent patiemment, obscurément, silencieusement.

M. D..., le consommateur de la Taverne des Escholiers est un homme bienfaisant, mais comme il a souvent été dupe de la part de nombreux solliciteurs qui n’ont d’autre métier que celui de s’ingénier à attendrir les bonnes âmes sur des souffrances imaginaires, il ne donne qu’à bon escient.

Où demeure votre grand-mère?

Rue Delambre.

M. D. accompagna l'enfant à l’adresse indiquée. Là, il fut témoin d’un navrant spectacle. Une pauvre vieille femme gisait sur un grabat. C’était la grand-mère. Depuis le mois de janvier, elle avait vu mourir successivement sa fille, son gendre. L’orpheline lui était restée, mais les modestes ressources s'étaient trouvées vite épuisées, et la bonne grand-mère était tombée malade par excès de travail.

Depuis vingt-quatre heures, plus un sou! plus un seul morceau de pain! Et la petite fille pour soulager grand-mère avait résolu de vendre la fauvette, la fauvette, la joie de la maison!

M. D. avons-nous dit, est bienfaisant. Non seulement il a ouvert largement sa bourse, mais il a promis d’intéresser de généreux amis, en faveur d’une telle infortune.

Et maintenant, gentille, fauvette, dis ta chanson à la grand-mère!

Cette touchante histoire, que publiait tout dernièrement un journal quotidien, nous a paru propre à intéresser nos enfants et à exciter leur reconnaissance pour le Dieu, qui dans sa bonté, veut bien prendre soin d’eux et les préserver de cette misère et de ces poignantes souffrances que connaissent tant de ces malheureux pour lesquels ils devraient toujours éprouver une vraie sympathie et une chrétienne charité.


Problème N° 8

Sous quelles images la vie humaine (désignée quelquefois par les années de l'homme, les jours de l’homme), est-elle présentée dans l’Écriture, lorsqu’il est fait allusion à sa fragilité et à son caractère passager?



  • 1 – Gen. XLVII, 9 ; Ps. XXXIX, 13; Hébr. XI, 13.
  • 2 – Actes XX, 24 ; Hébr. XII, 1.
  • 3 – Job IX, 25.
  • 4 – Job IX, 26. (a)
  • 5 – Job IX, 26. (b)
  • 6 – Job VII, 6.
  • 7 – 2 Cor. V, 1.
  • 8 – Es. XXXVIII, 12.
  • 9 – Ps. XXXIX, 6.
  • 10 – Ps. XC, 5; CIII, 15. (a)
  • 11 – Ps. CIII, 15. (b)
  • 12 – Es. XXXVIII, 12.
  • 13 – Job VII, 16 ; Ps. CXLIV, 4.
  • 14 – Ps. XC, 5.
  • 15 – Ps XC, 9.
  • 16 – Job VII, 7.
  • 17 – Jacq. IV, 14.
  • 18 – Ps. CII, 4.
  • 19 – Job XIV, 2 ; Ps. CII, 12.
  • 20 – Ps. XXXIX, 6.

  • L'écho de la Vérité - Août 1881


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