Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LA PIOCHE ET LA TRUELLE

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MOODY EN FACE DE LA MORT


M. Moody raconte, comme suit, les expériences qu’il a faites, sur la Sprée pendant les longues heures où ce navire était menacé de sombrer.

J’ai traversé là une expérience nouvelle. Je m’étais cru délivré de la crainte de la mort. J’avais souvent prêché sur ce sujet et pressé les chrétiens de s'élever par la foi à la victoire sur cette crainte.


Pendant notre guerre civile, j'avais été au feu sans éprouver d'appréhension. J'étais à Chicago pendant la grande épidémie de choléra, et je visitais les malades et les mourants en compagnie des médecins. Tandis qu'ils s'occupaient des corps, je m'occupais des âmes.

Je me rappelle un cas de petite vérole, où la chair tombait littéralement de dessus les os du malheureux, auprès duquel je me tins à diverses reprises, pour lui apporter la prière et la consolation au nom de Jésus, dans toutes ces occasions, je n'éprouvai aucune crainte de la mort.


«Mais sur ce navire qui coulait, ce fut différent. Il n'y avait pas de nuage entre mon Sauveur et mon âme. Je savais que mes péchés avaient été ôtés et que, si je mourais là, ce serait pour me réveiller dans le ciel.

Tout cela était pour moi affaire réglée dès longtemps. Mais tandis que mes pensées allaient vers mes bien-aimés, vers ma femme et vers mes enfants, qui m'attendaient là-bas sous mon toit, vers mes amis des deux côtés de l'Océan, vers mes écoles et vers tant d'intérêts qui me tiennent au coeur, et que je me disais que, dans une heure peut-être, je serais séparé pour toujours de tout cela, du moins quant à ce monde, je confesse que cette pensée me terrassa.

Ce fut l'heure la plus sombre de ma vie! Je n’eusse pas pu l'endurer.

Il me taillait un prompt secours, et le secours me vint par la prière.

Dieu entendit mon cri et me rendit capable de lui dire du fond de l'âme: «Ta volonté soit faite!» Tout rentra dans l’ordre. Une douce paix remplit mon coeur.

Que le voyage aboutisse à Northfield (sa demeure) ou au ciel, qu'importait maintenant!

«J'allai alors me coucher et je m'endormis sur-le-champ, et jamais de ma vie je n'ai joui d'un meilleur sommeil.

Du fond de l'abîme, j’avais crié à l'Éternel, et il m'avait entendu et m'avait délivré de toutes mes frayeurs. Je ne puis pas plus douter de l'exaucement que je reçus alors, que de mon existence.

Vers trois heures du matin, la voix de mon fils vint m'arracher à mon profond sommeil. Il m'annonçait qu'un navire était en vue. «C’était la délivrance qui approchait.»

La pioche et la truelle N° 9 (1891?)


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