Il est
écrit: TA PAROLE EST LA VERITE (Jean 17.17) Cela me suffit... |
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écrit: TA PAROLE EST LA VERITE (Jean 17.17) Cela me suffit... |
VOYAGE DU CHRÉTIEN VERS L'ÉTERNITÉ BIENHEUREUSESous-titreQuelques réflexions sur les fausses espérances que conçoivent pour la vie à venir les hommes qui ne connaissent pas le système évangélique. Triste état d'une âme faible dans la foi.
Un peu à côté de ces coteaux, il y a un pays, nommé Imagination, d'où l'on vient par un petit sentier qui aboutit au chemin où marchaient les voyageurs. Un nommé l'Ignorant, jeune homme présomptueux, qui venait de ce pays, rencontra dans cet endroit l'Espérant et le Chrétien. Ceux-ci lui demandèrent d'où il venait et où il voulait aller. - Je suis, répondit-il, du pays que vous voyez ici à main gauche. Je quitte mon pays natal et je vais à la cité céleste. - Comment est-ce, dit le Chrétien, que vous prétendez y entrer? Car vous rencontrerez encore bien des difficultés. - Je connais, dit l'Ignorant, aussi bien le chemin qu'un autre. - Qu'avez-vous donc, continua le Chrétien, pour montrer à la porte, et qui puisse vous en faciliter l'entrée? - Je connais, dit l'Ignorant, la volonté de mon Maître. Je ne suis ni adultère, ni injuste, ni ravisseur. Je rends à chacun ce qui lui est dû, je jeûne, je donne des dîmes, je fais des aumônes, et j'abandonne mon pays pour arriver où je vais. - Mais, dit le Chrétien, vous n'avez pas passé par la porte étroite qui est à l'entrée du chemin; vous êtes entré dans la route par une voie oblique: c'est pourquoi je crains, quelque bonne opinion que vous puissiez avoir de vous-même, que quand le moment de rendre compte sera venu, vous ne soyez regardé comme un larron et un brigand, bien loin que l'entrée de la cité vous soit accordée. - Messieurs, dit l'Ignorant, je ne vous connais point, et je vous suis pareillement inconnu. Qu'il vous suffise de pratiquer la religion de votre pays et laissez-moi suivre la mienne: j'espère que tout ira bien. Quant à cette porte dont vous me parlez, tout le monde sait qu'elle est fort éloignée de notre pays. Je ne crois même pas qu'il se trouve une personne qui connaisse le chemin qui y conduit. Aussi ne nous importe-t-il point de le savoir, puisque, comme vous le voyez, nous avons un chemin si agréable qu'il arrive tout droit depuis notre pays dans celui-ci. Le Chrétien, connaissant par là combien ce jeune homme était sage dans sa propre imagination, dit à l'Espérant: - Il y a plus d'espérance pour un fou que pour lui. Et bien que le fou soit fou dans ses voies, il l'est moins que celui-ci. Que voulons-nous faire de plus? Devons-nous lui parler encore ou l'abandonner? Il me semble que nous ferions bien de prendre les devants et de lui donner du temps pour faire quelques réflexions sur ce qu'il vient d'entendre. Après cela, nous pourrons encore essayer de l'entreprendre; peut-être sera-t-il mieux disposé dans la suite à nous écouter. L'Espérant fut de cet avis, et en même temps il se mit à chanter ce qui suit.
Cependant ils laissèrent l'Ignorant derrière eux, et arrivèrent ensuite dans un chemin fort obscur, où ils rencontrèrent un homme qui était traîné par sept diables avec sept grosses cordes, vers la porte qu'ils avaient vue à côté de la colline. Ce spectacle effraya le Chrétien, en sorte qu'il était tout tremblant, aussi bien que l'Espérant. Etant revenu à lui-même, il s'avança pour voir s'il ne connaîtrait point ce malheureux. Mais il ne put pas bien l'apercevoir parce qu'il baissait la tête comme un larron qu'on vient de saisir et qu'on mène en prison. Cependant l'Espérant remarqua en passant qu'il avait sur le dos un écrit portant ces mots: "Un méchant confesseur, un maudit apostat". - Ceci, dit le Chrétien, me rappelle le souvenir d'une histoire qui m'a été racontée autrefois, et dont je vais vous faire le récit. Il y avait un homme nommé Faible en la foi, homme très bon, qui demeurait dans la ville de Sincérité. A l'entrée du chemin où nous marchons aboutit un autre chemin de traverse qui vient de la porte du chemin large, et qui se nomme la rue des Morts, à cause de beaucoup de meurtres qui s'y commettent. Or, il arriva qu'un jour ce bonhomme Faible en la foi, faisant le même voyage que nous faisons maintenant, s'assit dans ce chemin et s'y endormit. Dans ce moment survinrent trois méchants hommes, le Timide, le Méfiant et le Coupable., qui venaient de la porte large, et qui, ayant découvert le Faible en la foi, coururent tout droit à lui. Le pauvre homme s'éveilla au bruit qu'ils firent, et s'efforça de se lever pour continuer son voyage. Mais ces scélérats se jetèrent sur lui tous trois à la fois avec de terribles menaces, lui commandant de s'arrêter. A ces menaces, le Faible en la foi fut saisi d'une si grande frayeur qu'il devint pâle comme la mort, et qu'il ne lui resta aucune force, ni pour combattre, ni pour fuit. Le Timide lui demandait sa bourse, et comme il ne se pressait pas de la donner, parce qu'il n'avait pas envie de se défaire de son argent, le Méfiant accourut promptement et lui ayant mis la main dans la poche, il lui ôta tout ce qu'il put y trouver. Le Faible en la foi voulut appeler du secours, mais le Coupable le frappa sur la tête avec un bâton qu'il avait en main, et avec une telle force qu'il fut terrassé d'un seul coup, et qu'il manqua de perdre tout son sang. Les voleurs s'arrêtèrent quelques moments auprès de lui. Mais ayant aperçu quelqu'un qui venait vers eux, et craignant que ce ne fut Grande Grâce, ils prirent la fuite. Le Faible en la foi étant revenu à lui-même, et se trouvant dans un état de se relever, s'efforça de se traîner tout doucement le long du chemin. C'est là l'histoire telle qu'elle m'a été racontée. L'Espérant - Mais lui prirent-ils tout ce qu'il avait? Le Chrétien - Non, ils ne trouvèrent point l'endroit où il avait caché ses joyaux, quelque soin qu'ils prissent de les chercher. Ainsi il les conserva encore. Toutefois ce bonhomme fut très affligé de sa perte, car les voleurs lui avaient enlevé la plus grande partie de l'argent qui lui était nécessaire pour sa dépense, et ne lui avaient laissé, comme je l'ai dit, que ses joyaux et quelque peu de monnaie, mais qui ne put suffire pour achever son voyage. Comme il ne voulait pas vendre ses joyaux, il faisait ce qu'il pouvait pour subsister, et il fut même contraint de mendier pour vivre et continuer sa route. |
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matières Page précédente:
Chapitre XXVII -
Les
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Chapitre XXIX -
Continuation
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