Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



À l'Image de Christ

VII

Christ et l'étude des Saintes Ecritures.

Matthieu IV, 4, 7, 10; V, 17-48; VI, 29; VII, 12; VIII, 4, 11; IX, 13; X, 15; XI, 21, 24; XII, 3-7, 39-42; XIII, 14, 15; XV, 7-9; XIX, 8,18,19; XXI, 16,42; XXII, 29-32, 35-40, 43-45; XXIV, 37-39; XXVI, 30-31, 53-54; XXVII, 46.

Luc
IV, 16-27; VIII, 21; XVI, 29-30; XXIII, 46; XXIV, 27.

Jean
V, 39, 45-46; VI, 32, 45, 49; VII, 19, 22; VIII 17, 37; X, 34-45; XIII, 18; XVII, 12,14,17.

I

Il est probable que Jésus a connu trois langues. La langue de son pays, dont quelques phrases nous ont été conservées dans l'Évangile, était l'araméen.

Il parlait également le grec. En Galilée, où il fut élevé, il y avait tant de grecs établis que le pays fut appelé Galilée des Gentils, et que la langue du commerce et des relations sociales cosmopolites fut le grec. Un enfant élevé là à cette époque, devait avoir la même chance d'apprendre le grec qu'un Highlander d'aujourd'hui l'anglais ou un Suisse l'allemand. Or, il existait une version grecque de l'Ancien Testament, que nous possédons encore sous le nom de version des Septante, nombre supposé des traducteurs qui la composèrent en Égypte, deux ou trois cents ans avant l'ère chrétienne. Les Évangiles la citent souvent et il est peu douteux que Jésus ne l'ait lue.

La troisième langue qu'il connut probablement fut l'hébreu; ceci n'est qu'une hypothèse, car on avait cessé de le parler en Palestine bien avant la naissance du Christ, et les Juifs qui désiraient lire les Écritures dans l'original devaient apprendre la langue des écrivains sacrés, comme un Italien de nos jours étudie le latin. Il y a quelque raison de croire que Jésus fut un de ceux-là : des savants ont observé que certaines de ses citations de l'Ancien Testament s'éloignent à dessein du grec et rétablissent le terme original exact. On se rappelle aussi qu'on lui demanda de lire les Écritures dans la synagogue de Nazareth; or, il est probable que le texte du rouleau de la synagogue était écrit en hébreu et que le lecteur avait à le traduire oralement dans la langue populaire. Si cela est, il est intéressant de se représenter Jésus étudiant la langue morte pour lire la parole de Dieu dans l'idiome où elle fut écrite. Rappelons-nous que sa condition sociale était celle d'un ouvrier; c'est donc dans les courts intervalles des heures de travail qu'il dut se rendre maître des lettres et des formes étrangères qui devaient lui faire connaître les Psaumes tels que David les composa, et les Prophéties, telles qu'elles découlèrent de la plume d'Ésaïe ou de Jérémie.

Certainement, il y a dans la Bible lue ainsi une saveur qu'aucune traduction ne peut rendre, et il est surprenant que de nos jours où l'instruction est si accessible à tous, le désir de la connaître dans l'original ne soit pas plus répandu. C'est l'Ancien Testament seul que Jésus connut! Il vaut la peine de se le rappeler afin de comprendre combien, à plus forte raison, nous devons aimer et apprécier notre Bible entière. Quand nous lisons dans les Psaumes des explosions d'amour telles que celles-ci : « Combien j'aime ta loi; je l'étudie chaque jour. » - « Combien douces sont tes paroles à mon coeur; plus douces que le miel à ma bouche! » - « Elles sont plus désirables que l'or, même que beaucoup d'or pur; plus douces aussi que le miel et le rayon de miel; » - quand nous songeons qu'elles sortirent des lèvres d'hommes qui possédaient à peine quelques fragments de l'Ancien Testament, d'hommes qui ne connaissaient ni les Évangiles, ni les Épîtres, ni le Sermon sur la Montagne, ni la parabole du Fils prodigue, qui n'avaient aucune idée du XVIIe chapitre de Jean ou du XIIIe de la première épître aux Corinthiens, du VIIIe de l'épître aux Romains ou du XIe de l'épître aux Hébreux; demandons-nous quels sont nos sentiments à l'égard de la Bible complète que nous possédons et reconnaissons que, dans les temps modernes, le coeur de l'homme s'est endurci et les flammes de l'admiration et de l'enthousiasme se sont éteintes, tant est modérée aujourd'hui notre affection pour les livres saints.

II

Il est indiscutable que Jésus fut un lecteur assidu de la Parole de Dieu. Ses discours abondent en citations et souvent, indiquent exactement le livre et le verset dont elles sont tirées. Plus souvent encore, les citations sous-entendues et les allusions aux événements et aux personnages de l'Ancien Testament, sont tissées dans la chaîne et la trame de ses discours : elles nous montrent son esprit pénétré de l'Esprit même des Écritures, dont les scènes fournissaient à son imagination le trésor dans lequel elle puisait.

Ses citations tirées de toutes les parties de ce Livre, prouvent la connaissance qu'il avait de ses grandes lignes et de ses plus obscurs passages; nous pouvons donc parcourir l'Ancien Testament avec l'assurance qu'il le connut avant nous. C'est pourquoi, il est particulièrement doux de s'arrêter sur un texte qu'il cita et de se dire avec certitude qu'à cette coupe que nous portons à nos lèvres, il vint lui-même se désaltérer. Certains passages cités nombre de fois, peuvent être considérés comme préférés par lui et quelques livres de l'Écriture, tels que le Deutéronome, les Psaumes et Ésaïe, semblent lui avoir été particulièrement chers.

L'aspect extérieur de la Bible d'un chrétien est souvent comme un registre de ses plus secrètes habitudes et devient, pour ceux qui lui survivent, un monument de sa vie religieuse. Un coup d'oeil à travers les pages du livre que nous possédons serait peut-être, pour chacun de nous, une révélation sur le degré d'avancement spirituel auquel nous sommes parvenus car, aux traces d'usage ou de négligence, nous pouvons mesurer l'estime que nous lui accordons.

III

Il y a plusieurs méthodes pour étudier la Bible avec profit. Nous n'avons là-dessus aucun enseignement spécial du Christ, mais nous pouvons constater qu'il les employa.

La Parole de Dieu peut servir à différentes expériences spirituelles. Jésus déploya une parfaite maîtrise dans l'usage qu'il en fit et nous pouvons de là déduire son système. Il fit servir sa connaissance de la Bible à trois buts principaux, que nous étudierons successivement.

Pour sa défense.
La première fois que nous le voyons se servir de la Parole, c'est comme moyen de défense contre la tentation. Quand Satan s'approcha de lui dans le désert, il répondit à chacune de ses suggestions par : « Il est écrit. » L'écriture devenait dans ses mains l'arme de l'Esprit et il détournait avec sa pointe les assauts de l'ennemi.

De la même manière, il se défendit contre ses adversaires. Quand ils cherchaient à lui tendre des pièges en le mettant en contradiction avec ses propres discours, il les déjouait par une citation du Livre. Tout particulièrement, en ce grand jour de controverse qui précéda sa mort (Matth. XXII), quand tous ses ennemis l'assaillirent et que les champions des différents partis firent leur possible pour le confondre, il repoussa leurs attaques l'une après l'autre par des réponses tirées des Écritures; il les réduisît finalement au silence et les humilia aux yeux du peuple, en dévoilant leur ignorance des Écritures dont ils étaient les interprètes autorisés.

La même arme lui servit à, vaincre son dernier ennemi. Quand les terreurs de la mort l'eurent enveloppé, semblables à une sombre multitude qui assaille un homme isolé, il eut recours à l'arme tant de fois victorieuse. Deux au moins des dernières paroles de la croix furent des versets des Psaumes. Avec l'une d'elles, son âme se libéra des étreintes de la mort : « Père, je remets mon esprit entre tes mains. »

Pour cet usage spécial des Écritures, la culture de la mémoire est essentielle. Dans toutes les occasions ci-dessus mentionnées, Jésus put recourir à une provision de textes bibliques et y trouver aussitôt l'arme nécessaire.

Bien souvent, quand la tentation est là, le temps manque pour chercher le mot juste; il faut être équipé, le glaive en main. Il est donc nécessaire d'étudier les textes à l'âge où la mémoire est encore souple, car nous ne savons le service qu'ils peuvent nous rendre dans les jours d'épreuve. Dans notre lecture journalière, quand nous avons parcouru un chapitre, ce serait une excellente habitude que de choisir un simple verset pour l'apprendre par coeur car, non seulement il peut résumer notre impression générale, mais nous emmagasinons ainsi des provisions pour les batailles futures.

Comme inspiration.
Il est aisé de déduire de toutes les allusions de Christ à l'Ancien Testament, qu'il vivait en pensée avec les grandes figures du passé. Son entourage terrestre était des moins sympathiques, sa propre famille ne croyait pas en lui. Dans son pays natal vivait une génération mauvaise, indifférente à ce qui le touchait le plus profondément. Ses disciples n'étaient, au point de vue moral et intellectuel, que des enfants qu'il formait à sa doctrine. Son coeur oppressé cherchait en vain de la sympathie et en était réduit à la demander au passé. Durant ses silencieuses explorations à travers l'Écriture, il rencontrait sur sa route Abraham et Moïse, David, Elie et Ésaïe. Ces hommes avaient vécu pour un but pareil au sien. Comme lui, ils avaient souffert pour le même idéal; il pouvait emprunter les paroles mêmes d'Ésaïe pour décrire ses contemporains : Si Jérusalem le persécutait, elle fut de tous temps la cité qui tua les prophètes. Sa lecture des Livres saints le rapprochait si bien de ces âmes disparues, ses méditations les évoquaient avec tant de puissance que deux d'entre elles, Moïse et Elie, rentrèrent un jour dans les limites de la vision humaine et vinrent converser avec lui sur la sainte montagne. Mais ce ne fut que le point culminant des entretiens sans nombre qu'il avait eus auparavant avec les prophètes de l'Écriture sainte.

Pour arriver à cette inspiration, l'étude de la Bible doit être différente de la première méthode ; elle doit s'élargir, embrasser la vie d'un homme du commencement à la fin; comprendre son époque et les circonstances qui déterminèrent ses actions. Nous devons relire son histoire jusqu'à ce que les hommes de son siècle et son rôle au milieu de ses contemporains nous soient devenus vivants; nous devons saisir l'accent de sa voix. Alors il sera nôtre; il marchera avec nous, causera avec nous, sera notre compagnon et ami. C'est là le privilège du chrétien qui connaît sa Bible; quel que soit son entourage ici-bas, il peut se transporter à volonté dans la plus sainte des compagnies, là où tous les fronts sont couronnés de noblesse, tous les yeux rayonnants d'encouragement et où l'air même est imprégné de foi, d'espérance et d'amour.

Pour sa direction.
Jésus trouvait dans la lecture de la Bible la loi de sa propre vie. De savants théologiens ont recherché à quel âge il eut conscience d'être le Messie et à travers quelles étapes il acquit peu à peu la connaissance du chemin qu'il devait parcourir; à quel moment, par exemple, il apprit qu'il devait souffrir au lieu de régner. Ils ont supposé qu'il y arriva par l'étude de l'Ancien Testament. De pareilles spéculations sont risquées ; ces choses restent cachées derrière le voile mystérieux qui enveloppe sa personne à la fois divine et humaine. Mais ses propres paroles prouvent qu'il suivit avec un profond intérêt son histoire, prédite autrefois. À plusieurs reprises, il nous est dit « qu'il agit ainsi, afin que telle prophétie s'accomplît. » Lorsque le Baptiste lui envoya une députation et dans d'autres circonstances, il fit remarquer combien sa vie correspondait littéralement au portrait du Messie esquissé par Ésaïe et les autres prophètes. L'entretien qu'il eut avec ses disciples après sa résurrection semble avoir été consacré à leur montrer que sa vie, ses souffrances et sa mort avaient été prédites par les livres sacrés.

Cette étude spéciale exige une grande puissance d'imagination pour embrasser du regard l'Écriture entière, discerner les courants principaux qui la traversent d'un bout à l'autre, et distinguer le grand fleuve vers lequel tous convergent et viennent finalement se jeter. Telle était évidemment la vision du Christ; ses citations même des plus simples textes en sont un exemple frappant; il est rare qu'il ne découvre pas en eux un sens caché que nul n'avait soupçonné auparavant mais qui, aussitôt révélé, s'impose clairement à l'esprit.

Ce don remarquable a été accordé en tous temps à quelques rares privilégiés: de loin en loin, un prédicateur cite un texte qui soudain s'illumine et brille comme une pierre précieuse au milieu de son argumentation. Cette puissance se produit quand la pensée humaine a pénétré la forme extérieure et atteint la grande nappe de lumière qui gît au-dessous de la Parole ; alors un jet de cette flamme souterraine s'élance et brûle à la surface !

Le choc et le stimulant que peut nous donner un simple texte a sa valeur, mais un livre entier de l'Écriture produira un choc bien plus considérable, si nous le lisons du commencement à la fin et cherchons à saisir l'ensemble de son message. De là, nous pouvons passer à un groupe de livres; quelquefois, prendre un simple sujet et chercher dans la Bible entière ce qu'elle nous enseigne là-dessus. Et pourquoi ne ferions-nous pas à la fin l'essai de comprendre tout ce que la Bible peut enseigner à notre foi et à notre conduite ?

Comme Jésus le fit, cherchons-y notre suprême direction. D'une manière différente, mais aussi clairement que lui, nous y trouverons l'image antérieure de notre propre vie. Inscrits dans ses préceptes, ses promesses et ses exemples, nous trouverons chaque acte à accomplir, chaque résolution à former, chaque tournant de route à prendre ; et, si nous agissons selon ce qui est écrit, nous pourrons dire à notre tour: « Ceci a été fait afin que l'Écriture fût accomplie. »

Une pareille méthode sérieusement poursuivie nous rapprochera toujours plus de son exemple; elle nous conduira dans le grand courant central qui traverse l'Écriture et qui n'est autre que Christ lui-même. La tendance générale de l'Ancien Testament conduit directement à la croix de Christ; le Nouveau Testament est dans son entier le portrait de Christ. Si un homme cherche dans la Parole la règle de sa vie, il sera inévitablement poussé vers la croix où, pécheur en danger de mort, il trouvera le salut en Christ ; si, de ce point de départ, il cherche au-delà encore la vraie vie, il verra s'élever devant lui, l'entraînant toujours plus haut, l'image de la perfection réalisée dans l'Homme-Dieu!


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