Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...


et

FEUILLETON DU CHRONIQUEUR.

EXEMPLE D' UN TRAITÉ DE COMBOURGEOISIE ENTRE UNE

VILLE ET UN SEIGNEUR.

 

Ce sont ici les conditions auxquelles G. seigneur de Vergy, Founant, Champletes, Aultrey, Champvent, la Motta, etc. d'une part, et l'Avoyer. Conseils, et les 200 appelés les Bourgeois de la ville de Fribourg de l'autre part, contractent alliance et combourgeoisie :

1° Le seigneur de Vergy promet pour lui, ses successeurs et héritiers, d'être bon et loyal bourgeois.

2° Il s'engage à acheter une maison, ou à en faire bâtir une neuve à Fribourg, sur laquelle la racine de sa bourgeoisie sera fondée.

3° Les seigneurs de Fribourg sont tenus de le pourvoir d'ambassadeurs, ou lettres, pour négociation de ses affaires, à ses frais.

4° Le seigneur de Vergy promet secours à ses propres missions (dépends), contre tous ceux qui auront attaqué ou molesté les dits seigneurs de Fribourg.

5° Ceux de Fribourg promettent secours à M. de Vergy et à ses héritiers, sur sa requête, par nombre de gens d'armes compétent, aux missions et dépends de Fribourg, par toute les limites du duc de Savoie et du Pays-de-Vaud, sans être obligés de transgréder ces limites, contre tous hormis ceux réservés ci-bas. - Au cas que les adversaires de M. de Vergy voulussent se soumettre à l'arbitrage absolu de la ville de Fribourg il est obligé de laisser tout fait d'armes, sous peine d'exemption de tout aide et secours de la part de Fribourg s'il refuse d'accepter l'arbitrage.

6° Ouverture et franc passage est assuré des deux côtés par tous les châteaux, forteresses, et villes appartenant aux deux parties.

7° Toutes querelles entre les deux parties contractantes sera soumise à l'arbitrage de 4 arbitres, dont 2 du conseil du seigneur de Vergy, et 2 du conseil de Fribourg. Au cas d'opinions également divisées, les 4 arbitres choisiront un surarbitre qui soit du conseil de Berne ou d'autre part.

8° Toute querelle entre les sujets des deux parties doit être jugée dans l'espace d'un mois par le juge ordinaire du demandant.

9° Il y a protection et franchise de péage réciproque pour les commerçans sujets des contractans,

10° Les gens des deux parties ne pourront s'arrêter et se saisir réciproquement que pour des dettes confessées et vérifiées authentiquement.

11° Ils ne pourront se molester ou citer devant cours spirituelles ou justices étrangères, que pour usure manifeste ou fait de mariage.

12° Le seigneur de Vergy, pour lui, ses successeurs et héritiers, sera tenu à payer annuellement en la St-André, ou huit jours après, à Messieurs de Fribourg pour sa bourgeoisie, 10 florins en or de Rhin, avec exemption de tout autre impôt accoutumé.

13° Sont réservés dans ce traité de bourgeoisie, par les deux parties le St-Siège apostolique, l'Empire, la maison de Savoie, et tous ceux avec lesquels les parties ont contracté alliance antérieure.

Datée de Fribourg, le vendredi avant le jour de Ste-Catherine 1505.


Le jour de St-Georges 1525, le seigneur Claude, fils du seig. Guill. de Vergy, confirme et renouvelle après la mort de son père, la présente bourgeoisie.


Ces dernières années plusieurs des seigneurs défenseurs de la cause catholique et ducale, se sont alliés à Fribourg. Ainsi le seig. du Châtelard. le 6 août 1526. Ainsi le seig. de La Sarraz, le 2 avril 1533; « étant à ce admis par MM. de Fribourg par spécial amour et affection . » (Pièces communiquées par M. le cap. de Rothen, auteur de l'Histoire militaire de Berne.)


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LES ÉVÉNEMENS DE GENÈVE DURANT LES DERNIERS MOIS COMME ON LES RACONTE AU COUVENT DE STE CLAIRE. (1*)

(Extrait dit Journal de la soeur Jeanne de Jussie).

Le 15 mars (1534). Ce jour a été exécuté un larron, de la secte luthérienne, lequel étant admonesté des cordeliers pour se convertir afin qu'il mourût repentant et en la foi, il leur fut ôté sur le chemin et donné à Faret et à son compagnon, pour le prêcher et mourir en cette hérésie. - Et après se fit un miracle d'une femme qui était pendue au gibet, il y avait un an, laquelle était morte en la foi de notre mère Église ; miraculeusement elle se retourne devers ce larron luthérien, et le mordait par le menton à gorge ouverte; et pour ce que c'était chose admirable, fut aussitôt publié par la cité, dont plusieurs y coururent pour voir. Ce jour y furent plus de 4,000 personnes de tous côtés, pour voir ce miracle.

Le 3 avril. Ce maudit Farolus commença à baptiser un enfant a leur manière, et y assista grand nombre de gens et même des chrétiens, pour voir leur façon.

Le dimanche de Quasimodo, ce chétif Faret commença à épouser une femme, selon leur tradition, et n'y font aucune solennité; mais seulement leur commandent de s'unir et de multiplier le monde, et dit quelques paroles que je n'écris point, car au coeur chaste c'est honneur de ne les penser.

Le dimanche de Miséricordia, une riche dame luthérienne, ayant sa soeur religieuse à Ste-Claire, vint parler aux soeurs ; et pour ce qu'elles ne savaient qu'elle fût du tout convertie elle fut menée à la treille, où elle salua les soeurs assez honnêtement, puis après quelque peu de paroles, elle ne put garder son venin, qu'elle ne le vomît au coeur des pauvres religieuses, en disant que le monde avait été en erreur jusqu'à présent. Incontinent la mère vicaire lui dit: « Madame, nous ne voulons point entendre tels propos; si vous voulez deviser avec nous de notre dévotion, comme avez fait autrefois, nous vous tiendrons bonne compagnie, autrement nous vous ferons visage de bois. » Elle ne laissa pas de continuer à proférer des paroles piquantes; lors lui fermèrent la porte en lui disant que leur prélat leur avait défendu d'écouter ces erreurs; ce néanmoins elle demeura longtemps toujours parlant contre la porte, et depuis n'a cessé d'animer les hérétiques et de pourchasser à l'aire sortir sa soeur de la religion.

La veille de Pentecôte, les hérétiques fendirent la tête à six images devant le portail des cordeliers ; puis les jetèrent dans le puits de Ste-Claire; c'était chose piteuse de voir ces corps sans têtes.

Le jour de la Fête-Dieu les chrétiens faisaient la procession ordinaire; plusieurs femmes luthériennes, portant le chaperon de velours, se mirent aux fenêtres avec leurs aiguilles, et plusieurs mouillèrent leur linge pour faire la buée, et quelques-unes allèrent mettre leur linge par le courant du Rhône, et ne travaillèrent pas sans peine ; car elles coururent beaucoup pour l'avoir.

Le pénultième de juillet, ceux de Genève aperçurent quelques compagnies de gens auprès de la ville, et incontinent chacun se mit en armes, et ainsi vivait-on à Genève, toujours en crainte et mélancolie, et surtout les pauvres dames de Ste-Claire ; et quand elles entendaient le bruit, toujours pensaient qu'on leur venait faire mal et étaient en appréhension.
Une nuit par cas fortuit, une des jeunes religieuses, priant à l'église, demeura endormie; et par oubliance, la mère vicaire l'enferma dedans et toutes les autres se retirèrent au dortoir comme à l'accoutumée. Et sur les dix à onze heures de nuit, la pauvre soeur se réveilla et aperçut des trépassés qui allaient par l'église, et courut pour sortir, et trouvant la porte fermée, n'osa crier; mais tout effrayée frappa un grand coup contre la porte. Incontinent toutes les soeurs se réveillèrent et furent grandement épouvantées. Derechef elle frappa deux, trois coups, de tout son pouvoir. Alors elles se levèrent tremblantes, éperdues, croyant que ces hérétiques étaient venus accomplir leur mauvaise intention. Et les pauvres soeurs ne savaient que faire, n'espérant secours de nul côté. La mère se mit à leur dire : « Mes chères soeurs et mes chères enfans, je vous prie et requiers que soyez fermes et vous teniez ensemble à la bénédiction de Dieu, que de mon pouvoir je vous donne et quant à moi je m'en vais savoir ce que c'est ; s'il vous plaît de venir avec moi vous y viendrez; mais avant que d'ouvrir la porte, je veux savoir si toutes les brebis sont au troupeau. » Puis d'un vertueux courage elle visita toutes les couches et fit venir toutes les soeurs et fut trouvé qu'il en manquait une, dont l'angoisse fut plus grande. Et elle de rechef frappa plus fort « Adonc, au nom de notre Seigneur, dit la mère abbesse, sortons d'ici et allons à l'église ; car nous serons mieux devant Dieu qu'au dortoir ; et le mieux qu'elle put ouvrit la porte; et trouvèrent cette pauvre fille épouvantée, laquelle voyant la communauté si émue, connaissant sa faute, avec la peur qu'elle avait, tomba aux pieds des soeurs comme transie, et en eurent grand'pitié. Plusieurs en tombèrent fort malades; et bien souvent elles avaient de semblables peurs et vivaient toujours en crainte; car on était grandement menacé.

1334 La première semaine du mois d'août, le monastère de St.Victor fut tout pillé et fût donné 50 florins aux gagne-deniers pour l'abattre. Je ne sais bonnement où il fut dit que, un espace de temps, quand on passait par là l'on entendait les pauvres trépassés se plaindre et lamenter manifestement jour et nuit, dont c'était chose grandement piteuse et non sans cause, car plusieurs personnes y étaient enterrées, parce que c'était la plus ancienne église de Genève et une des sept paroisses, avec le prieuré de St. Benoît.

De tout l'avent ne fut dit aucun sermon sinon de ces hérétiques, ce qui était bien étrange.

En la pénultième semaine de septembre, ceux de Genève commencèrent à dérocher les faubourgs, et voulurent prendre le jardin des pauvres dames de Ste. Claire, ce dont elles furent grandement fâchées et non sans cause; et firent leurs doléances.

Et ce même jour après dîné, vint le capitaine de Berne nommé Triboulet, méchant luthérien, qui par commandement des Bernois ordonnait par la cité à son plaisir. La mère abbesse et sa vicaire, après l'avoir salué, lui dirent leur manière de vivre, et comme elles étaient recluses pour l'amour de Dieu, et que personne n'entrait; mais il se mit en colère et les pauvres dames craignant plus grand malheur, ouvrirent et entra comme un lion. Et les pauvres soeurs toutes ensemble se retirèrent à l'église, prosternant la face en terre, priant Dieu en grande abondance de larmes et angoisses. Et passant devant l'église s'arrêta à la porte, sans entrer, et eut pitié et pria la mère abbesse de les faire dresser. Adonc elle lui recommanda cette pauvre désolée compagnie, et lors commanda aux soeurs de le saluer et demander miséricorde, qu'il lui plût leur laisser servir Dieu en clôture le reste de leur vie. Et ainsi qu'il plut à Dieu son coeur fut tout transmué de pitié, et ne savait que dire, sinon de les réconforter, leur promettant que par lui ne leur serait jamais fait aucun déplaisir mais de tout son pouvoir les contregarderait, et s'en retourna tout édifié, sans qu'on leur fît aucun mal.

Le vendredi suivant, un apothicaire luthérien mourut soudainement; et sa femme qui était chrétienne, quand elle le vit près de mourir crut son devoir de l'admonester de se retourner à Dieu et se confesser ; mais il ne la voulut ouïr, ains demandait ce maudit Faret. Et d'autant qu'il était mort en son erreur, son père le fit jeter de sa maison, comme un chien, afin que ses complices le prinssent pour en faire à leur vouloir; car ils mettent les trépassés en terre tous frais, nus et sans nulle solennité, et n'y assistent que ceux qui portent le corps, et, en les mettant en terre, disent seulement; « Dors, jusqu'à ce que le seul Dieu t'appelle. »

La première semaine de décembre, ils rompirent et ôtèrent toutes les croix d'alentour de Genève. Et tout le reste de l'année se passa en grandes querelles et tribulations.

Le jour de Noël, pour empêcher le scandale, les syndics allèrent par les églises avec certains hommes du guet armés, qui demeuraient aux portes jusqu'à ce que le service divin fût tout achevé. Les luthériens ne firent aucune solennité et s'habillèrent de leurs plus chétifs habillemens comme les jours ouvriers, et ne firent point cuire de pains blancs, parce que les chrétiens le faisaient; et disaient par moquerie: » Les papistes font leur fête; ils mangeront tant de pain blanc qu'ils en crèveront. »

Le premier jour de l'an 1535, ils ont travaillé toute la journée et même leurs boutiques ouvertes, combien qu'il eût été défendu de par les syndics.

Le dimanche, 15 de février, un maudit religieux apostat de St. François portant encore l'habit de la religion, prit possession de prêcher à la paroisse de St. Germain à la mode hérétique, dont les chrétiens furent marris, mais on n'y pouvait donner aucun remède, car le curé était de cette secte.

Le 19, le gardien de Rive attacha des billets par la ville, avertissant que tous les jours du carême, après dîné, il prêcherait l'Évangile au réfectoire du couvent, s'il plaisait à Messieurs. Et y assista grand nombre de gens chrétiens et luthériens. Au commencement de son sermon, ni à la fin, il ne fit point de signe de la croix, de quoi les chrétiens furent scandalisés et depuis n'y assistèrent.

(Extrait du journal de Jeanne de Jussie).





Table des matières

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1* Aujourd'hui la maison de l'hôpital de Genève.

 

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