Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



UN PROGRAMME DE VIE INDIVIDUELLE ET COLLECTIVE

VII
Lire Romains XV, 1 à 13.

L'apôtre passe des questions particulières à des exhortations plus générales ; il étend le sujet et il y pénètre plus profondément en même temps. Et ce qu'il dit nous concerne tout autant que ses lecteurs de Rome ; les circonstances extérieures varient, mais le fond même des choses et le coeur humain ne changent pas.

Il s'agit encore des forts et des faibles, mais sur toutes sortes de points de doctrine ou de vie. Les forts doivent, ( porter, supporter) les faibles. Sans support, la vie en commun devient vite impossible. Cela est vrai dans la famille et dans la société tout entière aussi bien que dans l'Eglise. Les individualités, les idées, les principes, les habitudes, varient sensiblement des uns aux autres. Pour s'harmoniser, il faut s'efforcer de se comprendre.

Il faut concéder tout ce que l'on peut en bonne conscience, et pour le reste, user de patience et de douceur, en respectant la liberté d'autrui. Pour y parvenir, il importe de ne pas se complaire à soi-même, c'est-à-dire, en d'autres termes, et c'est toujours à cela qu'il faut en revenir, qu'il faut renoncer à soi-même. C'est parce que nous nous plaisons à nous-mêmes, que nous nous aimons nous-mêmes et que nous sommes satisfaits de nous-mêmes, que nous nous complaisons en nous-mêmes. Eh bien, il faut que nous en finissions une bonne fois avec cet égoïsme subtil pi est venu supplanter l'ancien égoïsme grossier et brutal d'avant notre conversion. Cessons enfin de nous rechercher nous-mêmes dans nos relations avec le prochain ; brisons pour toujours avec notre amour-propre et ses susceptibilités et avec la poursuite de notre agrément et de nos aises.

Nous devons penser aux autres, à leur bien, à leur édification et à leur développement spirituel et tendre sans cesse à ce but. Pour l'atteindre, nous ne devons jamais perdre de vue que 'l'intervention incessante du moi est ce qui gêne et entrave le plus l'oeuvre du salut dans les âmes. Si l'on me demandait quel est à l'heure actuelle le plus grand obstacle à l'avancement du règne de Dieu clans le monde, je n'hésiterais pas à répondre : ce sont les chrétiens, pas seulement ceux qui ne le sont que de nom, mais aussi ceux, très nombreux, qui le sont de fait, et qui n'ont pas passé par le complet dépouillement d'eux-mêmes, ce qui est cependant le trait caractéristique de toute vie chrétienne véritable.

Voyez Christ qui nous a laissé en tout un, exemple afin que nous suivions ses traces ! S'est-il recherché lui-même ? A-t-il travaillé pour obtenir les éloges ou la faveur des hommes ? Possédant tous les droits et toutes les facilités, n'a-t-il pas renoncé à tout par amour pour son Père et pour nous ? Ne s'est-il pas exposé à toutes les injustices et à tous les outrages et ne les a-t-il pas supportés sans se plaindre, « sans ouvrir la bouche » ?

Ici, nous devons faire une remarque importante. L'apôtre Paul saisit toutes les occasions de montrer que tout ce que Jésus est et tout ce qu'il a fait plonge ses racines dans l'Ancien Testament. À propos d'une citation empruntée au Psaume 69e, il énonce cette pensée que « toutes les choses qui ont été écrites auparavant l'ont été pour notre enseignement, afin que par la patience et la consolation que donnent les Écritures nous possédions l'espérance » (V. 4). L'Ancien Testament n'est donc pas un livre qui n'offrirait plus d'autre intérêt qu'un intérêt purement historique ; un livre démodé, suranné, pour employer les expressions en faveur dans certains cercles « modernes » ; un livre périmé, qui aurait fait son temps et achevé son oeuvre ; avec lequel nous n'aurions plus rien de commun. Il est encore, et dans toutes ses parties, éminemment propre à nous inculquer cette patience dont' nous avons si grand besoin dans notre siècle de surmenage et d'énervement ; à nous consoler dans nos détresses toujours plus grandes à mesure que s'étend toujours plus sur nos âmes le voile du doute ou de l'incrédulité moderne ; à nourrir et fortifier notre espérance dans un temps de scepticisme et de pessimisme comme celui que nous traversons.

L'Ancien Testament est le livre de la préparation, de l'attente à longue échéance, mais fonde sur la promesse immuable de Dieu et sur son alliance ferme avec son peuple. « Dieu n'est pas homme pour mentir, ni fils de l'homme pour se repentir. Il a dit, ne le fera-t-il point ? Il a parlé, ne le réalisera-t-il pas ? » (Nomb. 23, 19.) Que dis-je ? Il l'a accompli à la lettre, pour la plus grande partie. Ce qu'il a réalisé est le gage et la garantie de ce qui reste à réaliser. Quoi de plus réconfortant en présence des déceptions, des oppositions, des discussions incessantes, des faiblesses et des lacunes des enfants de Dieu et de ses serviteurs ? Quoi de plus propre que cette espérance à créer en nous la patience et le support ?

Un autre effet des Écritures de l'Ancienne et de la Nouvelle Alliance, non moins utile que le précédent, c'est de nous ramener sans cesse à Dieu pour qu'il nous fasse réaliser ce qu'elles nous présentent de sa part, qu'il s'agisse de promesses ou d'ordres. Notre Bible est et doit rester pour nous le livre éducatif par excellence. Apprenons à nous en servir quotidiennement, sans nous laisser troubler par les prétendus résultats d'une critique dissolvante. La Bible tout entière parle à l'âme. Née de l'Esprit, elle répond magnifiquement aux besoins de ceux qui sont sous l'action de l'Esprit. Ce qui manque à la plupart des hommes qui, le scalpel à la main, dissèquent les Écritures au seul point de vue littéraire, historique et scientifique, c'est la clef spirituelle du Livre de Dieu. Ne nous laissons pas ravir cette clef, mais serrons-la fermement dans nos mains et sur nos coeurs.

La version de Lausanne traduit ainsi les versets 5 et 6: « Que le Dieu de patience et de consolation vous donne d'avoir entre vous une même pensée selon le Christ Jésus, afin que d'un même accord vous glorifiiez d'une même bouche, le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ. » Depuis quelque temps on est très préoccupé de rapprocher, d'unir, et parfois de fondre les divers groupes religieux. Il est dès lors d'une importance capitale de savoir quels doivent être les éléments d'une unité vraie d'après le Nouveau Testament.

Heureusement nous n'en sommes pas réduits à des conjectures sur ce sujet. Nous relevons dans les versets que nous venons de transcrire trois expressions une même pensée - une entente sérieuse sur les fondements mêmes de la foi qui sont aussi ceux de la vie, ne l'oublions pas, entente engendrée par une foi vivante au Christ vivant ' ; un même accord - c'est-à-dire une même volonté d'appartenir au Seigneur et de le glorifier ; enfin une même bouche - c'est-à-dire un même langage, une même manière d'exprimer les vérités concernant le salut et la vie éternelle, qui est du reste le fruit de la même pensée et du même accord. Quand les pensées et les volontés sont foncièrement en harmonie, le langage est le même sans que rien de forcé et de conventionnel intervienne. Voyez encore 1 Corinthiens 1, 10 ; 2 Cor. 13, 11 ; Phil. 2, 2.

Ce dernier passage ajoute aux trois éléments que nous venons de relever un quatrième qui n'a pas moins d'importance que les autres : un même amour pour le même Dieu et le même Sauveur et un même amour les uns pour les autres. Oserai-je énoncer cette idée que là où n'existe pas une même pensée et une même volonté le même amour ne se montre guère ou qu'il est vite altéré et compromis ? Cela se voit tous les jours.
Ainsi, ce n'est pas l'action bonne qui unira les chrétiens. Quelle est-elle, du reste, cette action bonne dont on nous parle tant sans nous dire au juste en quoi elle consiste ? Nous avons besoin non d'une vague théorie de l'unité, si généreuse soit-elle, mais de quelque chose de net et de concret.
C'est seulement sur les cimes d'une vie spirituelle intense et profonde, d'un renoncement vrai à soi-même, d'une consécration de tout son être à Dieu et d'une pensée sanctifiée et épurée par la Parole de Dieu et par le Saint-Esprit que les âmes peuvent se rencontrer, sympathiser et se solidariser. En dehors de cela, on ne rencontre qu'illusion et déception.

Ce qui doit nous préoccuper avant tout, c'est la gloire de Dieu et non celle d'un théologien, celle d'une école ou d'un système de théologie : Il faut absolument que l'homme soit abaissé et que Dieu soit élevé. Si l'Eglise contemporaine le comprenait, que de misères et de défaillances lui seraient épargnées ! Au lieu d'être paralysée comme elle l'est par son culte de la créature, quelle puissance ne posséderait-elle pas dans le monde et sur le monde ?

Dans cet état d'esprit, on est tout prêt à s'accueillir (V.7) sans aucune « restriction mentale » ni arrière-pensée, joyeusement et cordialement. Plus de méfiances, de soupçons, d'accusations, de jugements durs et secs. Quels que soient l'origine, l'histoire de chacun, sa position sociale, son degré d'instruction et d'éducation, on se sent vraiment un en Jésus-Christ. Dans l'église de Rome se coudoyaient les Juifs et les païens, convertis les uns et les autres à l'Évangile. Paul fait ressortir les avantages de chacun. Les privilèges des Juifs, de ces faibles qui regardaient aux aliments et aux jours, sont très grands : ils sont les premiers et les plus favorisés en tout. Ils sont, qu'ils y consentent ou qu'ils s'y refusent, les témoins de la fidélité de Dieu. Jésus a été juif, serviteur de la circoncision et incarnation du peuple pour confirmer et réaliser les promesses. Honneur donc aux Juifs !

D'autre part, les gentils, les nations, proclament la miséricorde de Dieu, qui n'avait aucun engagement envers eux. Ils sont participants de l'espérance par la pure bonté de Dieu, prédite autrefois par les prophètes.

Ainsi les uns et les autres connaissent les raisons qu'ils ont de s'estimer mutuellement et de se rapprocher toujours plus pour réaliser pleinement leur mission.

**********

C'est sur une parole d'espérance (v. 13) que l'apôtre achève ce programme de vie que nous venons d'esquisser en cherchant à l'appliquer à notre temps et à nos besoins. Ensuite, il passera à des choses personnelles concernant ses relations avec l'église de Rome, et à des recommandations et salutations dans le détail desquelles nous n'avons pas à entrer, étant donné notre but

« Que le Dieu de l'espérance vous remplisse de toute joie et de toute paix dans la foi pour que vous abondiez dans l'espérance, par la puissance de l'Esprit saint ». La joie et la paix découlent de l'espérance, qui est dans le langage du Nouveau Testament une certitude absolue, et celle-ci est en nous le fruit de l'Esprit qui nous applique les promesses. Cette espérance constitue tout particulièrement le témoignage que nous sommes appelés à rendre au milieu de ce monde, matérialisé, toujours plus « sans Dieu et sans espérance ». L'apôtre nous invite ailleurs à coiffer « le casque de l'espérance du salut ». (1 Thess. 5, 8.) Le casque attire et frappe les regards, il étincelle sous les feux du soleil et il porte l'emblème de la Nation et du Roi. Tels sont bien les caractères de l'espérance du racheté. Nous ne sommes pas assez des espérants, des assurés, des vainqueurs, des glorifiés !

Nous sommes trop semblables au monde qui nous entoure, parce que nous sommes trop influencés par lui.

Avec lui nous sommes déprimés et abattus. Relevons la tête et regardons à Celui qui est le Chef et le Consommateur de la foi, l'Auteur et le Garant de l'espérance.

Renonçons à l'intellectualisme qui sévit partout comme un fléau, aux théories, aux systèmes dogmatiques ou critiques, à tout ce fatras prétentieux et pédant qui ne fait qu'encombrer la route qui mène à Dieu. Soyons d'humbles croyants et de fervents disciples de Jésus et de sa Parole. Soyons des prieurs qui attendent de pied ferme la manifestation et la pleine réalisation en nous et autour de nous de tout ce qui est promis par l'Amen, le Témoin fidèle et véritable.


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