Courtes méditations

(1894)
Benjamin Couve


Texte intégral

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J'AI HAI LA VIE

J'ai haï la vie, car ce qui se fait sous le soleil m'a déplu.

(Ecclésiaste, II, 17-)

Aucun misanthrope , aucun pessimiste n'a trouvé des accents plus amers pour exprimer son dégoût de la vie. Est-il besoin de longues méditations pour comprendre l'erreur coupable qui dicte une telle parole ? Et cependant quel est l'homme qui n'a pas été tenté, ne fût-ce qu'une fois, de répéter cette parole? C'est une tentation, en effet : Satan nous montre, sous un rayon de la lumière infernale, non pas comme au Christ tous les royaumes du monde et leur gloire, mais la vie et ses laideurs, la vie et ses hontes, et un grand dégoût nous saisit. Vaut-il vraiment la peine de vivre? à quoi bon piétiner dans cette boue et joindre sa voix de lamentation à ce concert discordant de tant de colères et tant de douleurs ?

C'est un thème favori des poètes de notre temps qui vont même jusqu'à appeler, jusqu'à bénir la mort:

0 Mort, prends en pitié mon amère rancoeur....

Je ne cherche pas ce qu'il y a de sincérité dans ce dégoût. Je dis seulement qu'il n'a rien de commun avec la conception chrétienne de la vie. Le chrétien doit aimer la vie et non la haïr. Il la trouve imparfaite et même cruelle à ses heures; mais elle est bonne, car elle est une école où l'on apprend quelque chose si l'on a la docilité qui se laisse instruire; elle est un champ clos où l'on combat pour la vérité contre le mensonge et pour Dieu contre le mal; elle est un trésor qu'on dilapide souvent, qu'on gaspille et par trop d'avarice et par trop de prodigalité, mais qu'on a reçu des mains de Dieu et qu'on doit lui rendre après l'avoir utilisé elle est une terre où tombent les orages qui dévastent, mais aussi les pluies qui fertilisent. Elle est enfin, et sous quelque aspect que je la regarde, un don de Dieu. je n'ai pas le droit de la maudire : « Comment maudirais-je ce que Dieu n'a point maudit?» Pour aimer la vie, il ne faut pas chercher ce qu'elle nous a donné ou ce qu'elle nous donne, mais ce que nous devons lui donner nous-mêmes. On aime les hommes non en proportion du bien qu'ils nous ont fait, mais de celui que nous leur voulons faire. Il en est de même de la vie; ce ne sont pas ses bienfaits qui nous attachent à elle, quoiqu'elle en ait aussi dans ses mains avares, mais nos devoirs. Veux-tu aimer la vie, mon âme? Considère ce que tu peux y faire d'utile aux autres et à toi-même. Y a-t-il une seule heure où tu aies le droit de la trouver ennuyeuse et vide? Ce serait donc que, pendant cette heure, tu n'aurais eu aucun travail à accomplir pour enrichir ton esprit, pour sonder ta conscience, pour combattre tes défauts , pour te repentir et pour croire? Ou encore ce serait que, pendant cette heure maudite, tu n'aurais trouvé sur ta route personne à aimer, à secourir, à consoler, à ramener vers ton Dieu; ou encore ce serait que, le ciel et la terre fermés à la foi, tu te sentisses tout seul et comme perdu dans l'univers.

Mais cela ne peut être. La vie est bonne et non mauvaise; elle est féconde et non stérile; ce n'est pas le ciel sans doute, mais c'en est la route, et parfois Dieu nous y prépare comme un vestibule sacré de son palais. Et de ce palais, ô merveille! encore invisible et inaccessible, s'échappent à flots, pour embellir et pour sanctifier la vie, des lueurs qui sont des rayons et des accents qui sont des cantiques.


Courtes méditations

(1894)
Benjamin Couve
Texte intégral

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TOUJOURS AGITÉ

L'homme né de la femme ! Sa vie est courte , toujours agitée.

(Job, XIV, I.)

Ce que le poète écrivait il y a des milliers d'années est vrai, plus vrai que jamais, dans notre société moderne. jamais la vie n'a été aussi fiévreuse, aussi emportée, aussi agitée que de nos jours. Les uns ont réellement beaucoup à faire, les autres sont atteints par la maladie régnante sans avoir les mêmes excuses à fournir. Personne n'a le temps de respirer. On est haletant, essoufflé et si cette disposition est plus visible dans nos grandes villes, elle sévit ailleurs.

On la constate partout : on la devine à l'écriture hâtive et confuse qui a supplanté la calligraphie lisible et soignée de nos pères, à la foule des billets rapides qui ont remplacé les lettres développées, paisibles, lentes d'autrefois, au style télégraphique qui envahit les correspondances, à la multiplicité des voyages et à leur précipitation, au goût toujours plus marqué pour les lectures faciles, pour les journaux au détriment des livres, pour les conférences comme moyen sommaire d'instruction; et, dans l'Église même, pour les cultes courts, les sermons abrégés, les entreprises hâtivement conçues et promptement réalisées.

La société moderne n'obéit pas seulement au mot célèbre : « marche! marche! » elle veut courir, et le plus paisible des hommes est entraîné dans cette course folle; il a peine à se ressaisir et à se retrouver.

Le chrétien doit pourtant s'efforcer de dérober son âme à ce tourbillon; cela n'est point aisé, car les âmes aussi sont roulées, comme des feuilles sèches, par ce vent qui les soulève et les disperse. Plus l'existence est enfiévrée, plus il importe au chrétien de se ménager des retraites et des haltes. Nous serions bien à plaindre - et aussi bien à blâmer - si nous étions toujours agités, et si nous ne connaissions pas le recueillement qui consiste précisément à rappeler à soi toutes les pensées vagabondes, à concentrer toutes les énergies éparses, à passer de temps à autre la revue exacte des forces dont nous disposons. Nous les gaspillons, hélas! si follement, faute de cette concentration nécessaire, et nous vivons si bien au dehors que la vie intérieure s'épuise et tarit.

« C'est la faute de la société, dites-vous. Nous ne sommes pas des coupables, mais des victimes. » Peut-être bien, mais il y a des victimes volontaires : n'en sommes-nous pas? Comme les idolâtres qui donnaient leurs enfants à Moloch, ne livrons-nous pas à cette divinité brûlante comme une fournaise, le monde ou l'opinion, ce que nous avons de meilleur et de plus sacré? et à force d'immoler nos pensées et nos sentiments à cette exigeante idole, ne nous arrive-t-il pas de nous trouver dépouillés et vides ?

Le chrétien devrait être actif, mais non agité les soubresauts de la fièvre ne ressemblent pas aux mouvements souples et variés de l'activité saine; on arrive plus vite et mieux à son but par une marche régulière, entrecoupée de repos, que par une course désordonnée -. il faut à la vie morale une discipline qui calme, un recueillement qui restaure.

Ame pressée, affairée, surmenée, tu n'es pas assujettie à la règle divine; tu n'as pas enrégimenté tes forces sous la bannière du grand Capitaine ; arrête-toi pour t'examiner toi-même ; calme-toi pour te posséder; fais trêve à l'agitation qui ne te laisse ni la sérénité de la méditation, ni la clarté de la décision, ni la tranquillité, de l'obéissance.


AVENEMENT

Août 1994 No 74
Jacques Marcoux

 

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Job 14: 10-14 / L'issue de notre vie

Mais l'homme meurt, et il perd sa force; L'homme expire, et où est-il? Les eaux des lacs s'évanouissent, Les fleuves tarissent et se dessèchent; Ainsi l'homme se couche et ne se relèvera plus, Il ne se réveillera pas tant que les cieux subsisteront, Il ne sortira pas de son sommeil. Oh! si tu voulais me cacher dans le séjour des morts, M'y tenir à couvert jusqu'à ce que ta colère fût passée, Et me fixer un terme auquel tu te souviendras de moi! Si l'homme une fois mort pouvait revivre, J'aurais de l'espoir tout le temps de mes souffrances, Jusqu'à ce que mon état vînt à changer. (Job 14:10-14, LSg).

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Nouvelles d'Israël

Août 1988
Wim Malgo

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L'inquiétude du coeur

«Garde ton coeur plus que toute autre chose, car de lui viennent les sources de la vie» (Pr. 4, 23).

Notre inclination de coeur est déterminante pour ce qui est de notre capacité spirituelle de suivre Jésus. D'où cette exhortation en Proverbes 4, 23: «Garde ton coeur plus que toute autre chose, car de lui viennent les sources de la vie». On pourrait tout aussi bien dire: Sanctifiez votre coeur pour le Seigneur, car Il est le véritable siège, la source de votre vie. C'est en effet dans le coeur que se trouve l'origine de toutes choses, bonnes ou mauvaises. En voici quelques exemples:

Parler selon la vérité et agir selon elle est l'affaire du coeur. A la question: «0 Eternel! qui séjournera dans ta tente? Qui séjournera sur ta montagne sainte?» (Ps. 15, 1), le psalmiste donne lui-même la réponse: «Celui qui marche dans l'intégrité, qui pratique la justice et qui dit la vérité selon son coeur» (Ps. 15, 2).

Le prophète Jérémie met en garde contre l'illusion qu'on se donne soi-même: « Ta présomption, l'orgueil de ton coeur t'a égaré» (Jé. 49, 16a).

Celui qui ne sait tenir sa langue en bride trompe son propre coeur. Nous lisons en Jacques 1, 26: «Si quelqu'un croit être religieux, sans tenir sa langue en bride, mais en trompant son coeur, la religion de cet homme est vaine».

La position victorieuse du coeur

Le Seigneur regarde au coeur

La clarté du coeur

L'homme selon le coeur de Dieu

Un coeur brûlant

Conséquences d'un coeur partagé

Le temps de grâce achevé

Prier et faire le mal

© Nouvelles d'Israël


La Bonne Nouvelle

2/96 
Texte intégral

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Les oies du Capitole

« Hommes, c'est à vous que je crie, et ma voix s'adresse aux fils de l'homme. Stupides, apprenez le discernement; insensés, ayez des coeurs intelligents » Proverbes 8 : 4-5

Le Capitole est l'une des sept collines de Rome dont l'un des sommets portait le temple de Jupiter. Les oies du Capitole étaient des oies dites «sacrées» qui, au IVe siècle avant Jésus-Christ, sauvèrent Rome en criaillant et en cacardant, prévenant ainsi le consul romain Manlius Torquatus de l'attaque nocturne des Gaulois.

L'ennemi agit souvent de nuit pour surprendre celui qu'il suppose être endormi. Jésus le confirme dans sa parabole de l'ivraie et du bon grain. Pendant que les gens dormaient, l'ennemi sema de l'ivraie parmi le blé (Mat. 13 :25). Jésus disait aussi : «Si le maître savait à quelle heure de la nuit le voleur doit venir, il veillerait et ne laisserait pas percer sa maison » (Mat. 24 : 43).

La Bible nous apprend que Satan rôde comme un lion rugissant cherchant qui il dévorera (1 Pierre 5 : 8). Ce sont là ces attaques surprises violentes dont ont été - et dont sont encore - victimes les chrétiens persécutés et les martyrs. Mais la Bible nous dit aussi que pour séduire, l'adversaire se déguise en ange de lumière, et ses agents en ministres de la justice (II Cor. 11 : 14-15). L'apôtre Paul parle à ce sujet des manoeuvres ou des ruses du diable (Eph. 6 : 11) et de l'astuce d'hommes qui fourvoient d'autres hommes (Eph. 4 : 14). C'est ainsi que, subtilement, des hérésies, des modes en vogue et des pratiques divertissantes, exaltantes et excitantes sont introduites dans les églises, créant la fausse impression d'un renouveau spirituel, alors qu'il s'agit plutôt de regrettables déviations et régressions.

C'est pourquoi la vigilance est toujours de mise. Soyons d'autant plus sur nos gardes que l'obscurantisme spirituel règne en bien des lieux où miroitent des lueurs trompeuses produisant un faux sentiment de vitalité et de sécurité. Tirons la sonnette d'alarme - ou poussons des «cris» - lorsque nous prenons conscience des dangers que courent les églises. Si tous ceux qui pressentent ces menaces unissaient leurs voix pour les dénoncer ils réveilleraient les consciences endormies et les chrétiens attentifs et sérieux ne seraient ainsi pris au dépourvu, ni par les attaques « nocturnes », ni par les actions sournoises de l'ennemi. Mais si sous l'effet de la somnolence, de l'indifférence, de l'inconscience ou de la lâcheté on néglige de veiller et de réagir, l'adversaire des âmes aura beau jeu pour s'infiltrer et se répandre dans le camp des enfants de Dieu. Son infiltration est d'ailleurs facilitée par la complicité de ceux qui trahissent la cause de la Vérité révélée en s'associant avec ses détracteurs. Or, nous n'ignorons pas les desseins de Satan (II Cor. 2 : 11). Le voleur vient pour dérober, égorger et détruire (Jean 10 : 10). Résistons-lui avec une foi ferme ! II Pierre 5 : 9).

L'histoire des oies du Capitole pourrait nous servir de leçon et son application spirituelle être salutaire à beaucoup. Veillons donc et prions, informons, prévenons et proclamons la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ pour le Salut et la sauvegarde de son peuple. Et que ceux qui partagent ce même souci entrent en contact les uns avec les autres, unissent leurs prières, leurs efforts et leurs « cris », en sortant de la confusion et des situations de compromission pour offrir au monde un témoignage transparent, exempt d'ambiguïté. Que le Seigneur nous soit en aide! J. Hoffmann « Va, et crie. . . » Jérémie 2 : 2 « Elève avec force ta voix, Jérusalem, pour publier la bonne nouvelle. Elève avec force ta voix, ne crains point... ! » Ésaïe 40 : 9

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