Nouvelles d'Israël

Août 1990
Texte intégral

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Pile ou face

Le ministre israélien suppléant des affaires étrangères Benjamin Netanyahu est parvenu à donner au dirigeant de l'OLP, Yassir Arafat, une leçon en public et à remettre la crédibilité de ce dernier en question, lorsque Yassir Arafat a entamé une lutte de propagande contre Israël lors des discussions du Conseil de sécurité à Genève.

A cet occasion, Arafat brandit une pièce israélienne LO-Agoroth représentant au verso un candélabre à sept bras et en arrière-plan une carte géographique.

Lors de son exposé devant les membres du Conseil de sécurité et lors de la conférence de presse lui faisant suite, Arafat attira l'attention de l'assistance sur la carte du pays illustrée sur la pièce, prétendant qu'il s'agissait d'une «preuve flagrante des plans d'expansion développés par Israël, ne voulant pas s'arrêter en chemin avec la surface du pays à disposition, mais désirant investir également la Jordanie, l'Iraq et l'Egypte".

Face à ces accusations, Israël a réagit sur le champ avec une propre conférence de presse, à l'occasion de laquelle Benjamin Netanyahu a expliqué que l'illustration figurant sur la pièce ne représentait pas une carte du pays, mais qu'il s'agissait bien d'une copie d'une antique pièce juive en cours sous le règne du roi Antigone, dont l'original pouvait être admiré à l'Israël Museum de Jérusalem.

Son caractère antique peut être constaté à la forme angulaire de la pièce. Netanyahu a profité de l'occasion pour montrer une carte de la Palestine sur laquelle on trouve l'emblème de l'OLP. Sur cette carte, Israël n'est même pas mentionné. Selon les mots de Netanyahu, c'est la preuve que l'OLP considère Israël comme inexistant.

A la fin de la lutte propagandiste, tout le monde a dû reconnaître qu'Arafat avait été tourné en dérision par les faits prouvés par Netanyahu et que sa crédibilité en avait pris un coup. Israël est sorti grandi de la lutte à pile ou face. Z. L.

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Nouvelles d'Israël

Août 1990
Ephraim Lahav
Texte intégral

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Un danger terrifiant?

Israël a assuré que les nouveaux émigrants venant de l'Union soviétique ne seront pas placés dans les territoires occupés. La suite de l'histoire? Le sommet arabe de Bagdad a alors interpellé les Etats-Unis en exigeant que soit stoppé tout le mouvement d'émigration vers Israël, action représentant «un danger terrifiant pour tout le monde arabe».

Que voilà une mentalité bien particulière. Personne en effet ne peut interdire à un Etat souverain qu'il accueille des émigrés. D'autre part, il ne viendrait à l'idée de personne d'exiger une telle interdiction de pays classiques d'émigration - les Etats-Unis, le Canada ou l'Australie en font partie.

En ce qui concerne Israël, n'oublions pas que cet Etat a été fondé par l'ONU, explicitement à titre de foyer pour les ressortissants juifs du monde entier. Nous trouvons dans la déclaration d'indépendance de 1948 les termes suivants: «. . . l'Etat d'Israël sera ouvert à l'émigration juive, pour rassembler les juifs éparpillés sur toute la terre ... » Les Etats arabes ne l'ont-ils pas lue jusqu'alors?

La population de l'état juif a passé depuis 1948 de 600'000 à 4,5 millions d'âmes actuellement. Ni le président Sadat n'y a entrevu un écueil à la paix avec Israël en son temps, ni le roi Hussein lorsqu'il a esquissé son plan de paix - hélas mort-né - avec Peres en 1989.

Lorsque Arafat a parlé en 1989 de la coexistence pacifique d'une Palestine indépendante aux côtés d'Israël, il n'était apparemment pas conscient du «danger terrifiant» brandi actuellement, menaçant soi-disant le monde arabe.

Même si le million espéré de Juifs vient d'Union soviétique, aucune menace n'en résultera pour les quelques cents millions d'Arabes. En effet, Israël est en mesure, comme par le passé, d'intégrer un tel nombre de personnes pour le bien de la nation. Seule une politique d'immigration permanente a fait d'un territoire sous-développé un pays florissant.

Pour des raisons de propagande par contre, les états arabes ont laissé comme parents pauvres les Palestiniens dans leurs misérables logements au Liban, en Jordanie et sur la bande de Gaza, au lieu de recourir à ce potentiel en faveur du développement de leurs pays respectifs.

La raison à un tel comportement est simple: des Palestiniens satisfaits ne peuvent être exploités comme «danger terrifiant pour Israël».

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Nouvelles d'Israël

Septembre 1990

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L'éclipse politique de Shimon Peres s'annonce-t-elle?

Le meneur du parti travailliste, Shimon Pérès, est apparemment parvenu à la fin de sa carrière politique. Durant plus de 40 ans, il a accompli une série impressionnante de mandats d'état, entre autres choses celui de chef du gouvernement, ce qui lui a conféré une popularité incroyable. Les voix le conviant maintenant à abandonner son rôle de chef du parti et à quitter la scène politique se font de plus en plus audibles.

L'éclipse politique de Perès a commencé il y a quatre mois environ, lorsqu'il a déclenché la crise publique scindant le gouvernement national uniformisé sous la direction du ministre-président Yitzhak Shamir. Comme nous le savons, Perès a espéré par son coup d'éclat pouvoir former un gouvernement d'alternative sous sa férule.

Pour arriver à ses fins, il a initialisé toute une série de conventions politiques hautement enchevêtrées avec divers partis religieux et certains députés à la Knesset qu'il a tenté, par diverses concessions, de faire quitter le LIKOUD pour former une coalition avec le parti travailliste. Toutes ces intrigues ont échoué. C'est enfin à Yitzhak Shamir qu'a échu le rôle de constituer un nouveau gouvernement, alors que Perès et son parti ont été relégués dans les rangs de l'opposition.

Ces évolutions ont allumé de gros ressentiments au sein du Maarakh, le parti de Pérès» A la tête des mécontents, nous trouvons l'ancien ministre de la Défense, Yitzhak Rabin, ravalé d'un coup de balais au rôle de simple député de la Knesset, sans pouvoir influer en quoi que ce soit sur l'évolution politique. Rabin a alors décidé de reprendre la lutte pour déchoir Perès de son poste de présidence du parti et pour lui ravir le trône.

Il a été encouragé dans cette démarche par des sondages d'opinion publique démontrant clairement que la population le préférait.

Rabin a appliqué la stratégie de la lutte ouverte, nommant les tentatives de Perès de former un gouvernement un «jeu pestilentiel» et le désignant comme seul responsable de la crise momentanée tout comme de ses répercussions. Dans l'état actuel des choses, tout semble parler en faveur de Rabin. La majorité des députés à la Knesset venant de la fraction du Maarakh l'appuient. D'anciens amis intimes de Perès ont retourné leur veste, mais Pères n'a pas encore jeté l'éponge.

Le président du parti a annoncé qu'il lutterait contre sa déposition. Yitzhak Rabin est toutefois décidé à continuer la lutte. Dans ce but, il a formé une équipe spéciale de collaborateurs. Il déploie actuellement ses efforts à rallier les éléments centraux du parti qui doivent le désigner comme chef unique. Les discussions entre les deux personnalités et leurs adeptes sont âpres, empreintes d'anciennes dissensions personnelles et de graves accusations réciproques.

Les observateurs politiques qui suivent les événements avec un intérêt marqué sont d'avis que, dans une telle lutte, peu importe lequel des deux remporte le challenge. Ce qui est certain, c'est que le Maarakh déchiré intérieurement devra en définitive déclarer forfait et que le LIKOUD consolidera par la suite sa position au sein du gouvernement. 

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Nouvelles d'Israël

Septembre 1990

 

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Lorsque l'on étouffe l'objectivité dans l'oeuf!

Le magazine allemand «DER SPIEGEL» a sorti dans son édition du 25 juin 1990 l'article à sensation «Feu sur ordre - Une nouvelle documentation dévoilant l'étendue des sévices israéliens contre les enfants palestiniens». La sociologue américaine Anne Elizabeth Nixon a vendu sa propre version des choses à la feuille allemande de «façonnement d'opinion», sous le couvert d'une documentation de 1000 pages. «DER SPIEGEL» en reproduit des extraits sur cinq pages et illustre la haine envers les enfants déployés par le militaire israélien.

Madame Nixon prend à témoin les collaborateurs de l'organisation d'aide aux réfugiés UNWRA. On oublie de mentionner que les 4.500 collaborateurs de l'UNWRA sont des Palestiniens, dont 55 % font partie des fondamentalistes islamiques, donc des radicaux, et que les autres sont des adeptes du FLP. Sans cacher son émotion, Madame Nixon relève que 159 enfants palestiniens de moins de 16 ans ont perdu leur vie depuis l'éclatement des troubles de l'Intifada (7.12.1987).

Elle se garde de mentionner que de 90 % de tous les manifestants, armés de pierres, de cocktails Molotow, de frondes métalliques et de bombes à essence n'avaient qu'une moyenne d'âge de 14 ans seulement, donc qu'ils avaient été dépêchés au front à titre de propagande.

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Nouvelles d'Israël

Septembre 1990
Texte intégral

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Manque d'eau

Selon toute vraisemblance, la prochaine guerre du Moyen-Orient ne sera pas déclenchée par le problème palestinien, mais bien par le manque d'eau régnant dans la région. Ce sont les paroles du roi Hussein de Jordanie entendues ce mois-ci lors d'une interview d'un périodique.

La Jordanie, la Syrie et Israël font les frais d'un manque crucial d'eau. Les dernières années étaient des périodes de sécheresse, les réservoirs d'eau de tous les pays de la région ont baissé à une vitesse vertigineuse.

La Jordanie et le sud de la Syrie exploitent les eaux du fleuve, Jarmuk qui alimente également le Jourdain. Des tentatives de la Syrie de détourner le Jarmuk ont déjà conduit à des affrontements avec Israël dans le lointain passé. Le royaume de Jordanie également s'efforce d'exploiter l'eau du Jarmuk de manière aussi intensive que possible. C'est dans ce but que l'on a creusé le canal du Jarmuk servant en partie à arroser la plaine est du Jourdain.

Le manque actuel d'eau a de nouveau conféré une actualité brûlante à la question des droits d'utilisation des eaux du Jarmuk pour les trois pays voisins.

L'Euphrate constitue le foyer d'une autre tension en rapport avec la question hydraulique. La source de ce fleuve est le haut plateau d'Anatolie en Turquie. De là, son cours travers la Syrie et l'Iraq. Les travaux entrepris par la Turquie pour créer un barrage sur l'Euphrate ont été sanctionnés par de violentes réactions et des menaces de la part des Syriens qui craignent une réduction du volume d'eau traversant leur pays.

Si les deux partis ne trouvent pas de compromis acceptable, il est fort possible que la guerre de l'eau se déclenche exactement à cet endroit, loin des frontières d'Israël.

Parallèlement à des enchevêtrements diplomatiques, le manque d'eau se manifeste de manière hautement concrète en Israël. Le niveau du lac de Tibériade a atteint le niveau le plus bas depuis l'année 1926, lorsque l'on a commencé à le mesurer régulièrement. Les experts estiment qu'il baissera d'un bon mètre encore jusqu'au début de la saison des pluies vers la fin de l'automne, ce qui fera 213 mètres en dessous du niveau de la mer.

Pour tenter de préserver le budget hydraulique, le ministre de l'agriculture Rafael Eitan a recommandé d'interdire l'arrosage de jardins publics. La proposition a donné lieu à un déferlement de protestations et a été déboutée. En lieu et place, on a décidé d'interdire formellement le remplissage de piscines privées. De même, il est interdit d'arroser les jardins d'ornement durant la journée. Le manque en sources d'eau suffisantes aidant, on a envisagé par le passé d'importer de l'eau de la Turquie.

L'eau devrait être transportée par voie maritime dans des ballons géants et avec l'aide de remorqueurs. Chaque ballon devait recevoir plusieurs millions de mètres cubes d'eau. Initialement, le gouvernement turc a donné sa bénédiction au projet, pour ensuite l'enterrer sous la pression de violentes protestations de la part des états arabes après la publication du projet. Z. L.

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AVENEMENT

Octobre 1990 No 19

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Palestiniens: retour en force 1990

Les affrontements du 8 octobre, sur l'esplanade des mosquées,, sont les plus graves qu'ait connus Jérusalem depuis 1967. Survenant en pleine crise du Golfe, alors que l'Intifada s'essoufflait quelque peu, ces événements ne sont pas le fruit d'un «mauvais hasard».

Les violences du 8 octobre ont eu lieu au coeur même de la Ville Sainte, pendant la semaine où la population juive célébrait la fête des Tabernacles (ou fête de Succoth - voir Deut. 16, 13-15). Pendant que des Juifs priaient devant le Mur, des manifestants palestiniens se sont mis à jeter des centaines de pierres, du haut de l'Esplanade.

Quelques minutes plus tôt, le poste de police, situé au pied des mosquées, avait été attaqué: un policier et deux fidèles avaient été blessés.

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 Israël, Peres