CHAPITRE VIII
L'OEUVRE ET LES RÉSULTATS
BÉNIS DE LA FOI
L'oeuvre de la foi est immense ! Ses
résultats innombrables !
La foi nous met en possession du «si grand
salut » de Dieu (Hébreux 2 : 3), que
nous ne saurions négliger sans manquer sur la terre notre
destination, et finalement sans encourir une perdition
éternelle.
Seule elle s'approprie ce salut gratuit offert
à tous, par la souveraine grâce de Dieu (Éphésiens 2 : 8 ; Romains 1 : 16 ;
I Timothée 2 : 4.)
Selon les déclarations divines, l'homme
n'a pas à faire son salut, et il ne le peut pas. Christ seul
en est l'Auteur (Hébreux 5 : 9.) Sur
la croix, Il a tout accompli (Jean 19 : 30) pour nous
sauver entièrement (Hébreux. 7 : 25.)
Nous n'avons et nous ne pouvons rien y ajouter, car sur le principe
des oeuvres de loi nulle chair ne sera justifiée (Galates 2 : 16.)
À ceux qui lui demandèrent un
jour : « que ferons-nous pour faire les oeuvres de Dieu ? »
Jésus répondit : « C'est ici l'oeuvre de Dieu, que
vous croyez en celui qui l'a envoyé » (Jean 6, 28-29.)
Enumérons maintenant quelques-unes des
opérations de la foi
a) La foi en
Christ nous applique les pleins résultats de Son oeuvre
expiatoire, et nous réconcilie avec Dieu pour
l'éternité (I Corinthiens 1 : 30-31 ;
II Corinthiens 5 : 18.)
b) Par elle
nous recevons présentement le pardon de tous nos
péchés, pardon immérité, mais efficace en
vertu du sang versé par le Sauveur (Colossiens 2 : 13.) Ce
pardon devient en nous une source intarissable de reconnaissance et
d'amour.
c) Nous sommes
justifiés sur le principe de la foi. La justification totale
que Dieu nous offre et qui fait le grand sujet de
l'épître aux Romains, est basée sur la
malédiction qui est tombée sur Christ (Galates 3 : 13.) Par la foi
nous nous approprions cette offre qui nous donne pour tout notre
passé la paix avec Dieu, Sa faveur pour le présent, et
l'espérance de la gloire pour l'éternité
(Romains 5 : 1-2.)
d) Nous
recevons la vie éternelle par la foi (Jean 3 : 16 ;
20 : 31.) Christ est la vie
(Jean 14, 6) ; la foi en
Christ nous communique cette vie (I Jean 5 : 11.) Nous la
possédons dès l'instant où nous croyons
(Jean 5 : 24 ; I Jean 5 : 13), et nous ne
pouvons la perdre (Jean 10 : 28.)
e) Par la foi
nous recevons le droit d'être enfants de Dieu (Jean 1: 12-13.) Quand nous
acceptons Christ, Dieu nous adopte dans Sa famille, et rien ne peut
briser cette relation d'enfants avec leur Père, relation qui
fait de nous les héritiers de Dieu et les cohéritiers
de Christ, si toutefois nous souffrons avec Lui, afin d'être
glorifiés avec Lui (Romains 8 : 17.) La foi,
s'appuyant sur les grandes et précieuses promesses de Dieu,
nous rend participants de la nature divine (II Pierre 1 : 4.)
f) Nous sommes
sanctifiés par la foi. Dieu nous offre dans sa Parole, une
grâce sanctifiante que nous nous approprions par la foi
(Actes 26 : 18 ;
Jean 17 : 17.)
g) Nos coeurs
sont purifiés par la foi (Actes 15, 9.) Il y a dans la
Parole de Dieu une puissance purificatrice. Si nous croyons en cette
Parole, elle exercera cette puissance sur nos coeurs.
h) Par la foi,
Christ habite dans nos coeurs et y accomplit Son oeuvre glorieuse
(Éphésiens 3 : 17.)
i) Par elle,
délivrés du pouvoir des ténèbres
(Colossiens 1 : 13), nous
sommes déjà assis dans les lieux célestes dans
le Christ Jésus (Éphésiens 2 : 6.)
j) Par elle
encore nous sommes maintenus debout (2 Corinthiens 1 : 24), la
foi étant la victoire qui a vaincu le monde et qui en triomphe
sans cesse (I Jean 5 : 4.) La foi est
également le bouclier par lequel le croyant peut
éteindre tous les dards enflammés du malin
(Éphésiens 6 : 16.)
k) Par la foi,
moyen de notre réconciliation avec Dieu, nous entrons dans le
repos, dans cette communion vivante avec Dieu, dans laquelle
l'âme trouve dès ici-bas et pour
l'éternité le repos et la paix (Hébreux 4 : 1-3 ;
Matthieu 11 : 28-30.)
l) Pour
l'instant, nous sommes sauvés en espérance
(Romains 8 : 24.) Nous
possédons actuellement le salut par anticipation, et la
puissance de Dieu nous garde, par la foi, jusqu'au jour de la pleine
possession de ce salut, qui intéresse non seulement notre
âme, mais aussi notre corps, notre être tout entier
(I Pierre 1 : 5-9 ;
Philippiens 3 : 20.)
L'oeuvre de la rédemption comprend donc finalement le salut de
nos corps mortels, que Christ à sa venue transformera en la
conformité de Son corps glorieux (Philippiens 3 : 20-21.)
Ainsi, l'Esprit de celui qui a ressuscité le Christ d'entre
les morts vivifiera nos corps mortels aussi à cause de son
Esprit qui habite en ceux qui croient (Romains 8 : 11.) Si les
avant-goûts de ce salut final sont déjà une joie
ineffable et glorieuse, que sera-ce quand nous l'aurons atteint ? Si
le salut est une opération successive qui présente
plusieurs côtés, chacun des facteurs qui le compose
dépend de la foi. En Jésus Christ, Dieu nous offre un
salut total fondé sur la mort et la résurrection de son
Fils, qui nous donne dès ici-bas la paix de l'âme, le
pardon de nos péchés, la justification, la
réconciliation avec Dieu, la vie éternelle. Ce salut,
qui nous met en règle avec Dieu pour l'éternité,
est cependant une affaire de vie et de dépendance
journalière. Sauvés, nous avons à accomplir sur
la terre notre destination, à vivre et à marcher sur le
plan de Dieu d'une manière digne de notre appel (Éphésiens 4 : 1.) C'est dans ce sens que Paul nous exhorte disant :
« Travaillez à votre propre salut avec crainte et
tremblement : car c'est Dieu qui opère en vous et le vouloir
et le faire, selon son bon plaisir. Faites toutes choses sans
murmures et sans raisonnements, afin que vous soyez sans reproche et
purs, des enfants de Dieu irréprochables, au milieu d'une
génération tortue et perverse, parmi laquelle vous
reluisez comme des luminaires dans le monde, présentant la
parole de vie... » (Philippiens 2 : 12-16.) Le
bonheur et la seule gloire de l'homme, c'est de pouvoir vivre en
glorifiant Dieu. L'homme avait été créé
pour être le miroir de Dieu. S'il n'accomplit pas sa
destination, il est en cela inférieur aux bêtes et au
reste de la Création. Seule la foi en Christ nous permet de
vivre notre salut, car c'est Dieu qui produit en nous le vouloir et
le faire. À Dieu seul toute la gloire !
La foi est la sphère nouvelle dans
laquelle le chrétien vit, agit et meurt.. Elle est le principe
qui doit régir toutes nos actions. Tout ce que nous ne faisons
pas sur le principe de la foi est péché (Romains 14 : 23.)
Dans notre vie pratique, les résultats
et l'activité de la foi sont multiples
a) C'est par
elle et non par la vue que le croyant marche durant sa course
terrestre (II Corinthiens 5, 7.)
b) Dans un
monde de mort et de ténèbres, elle nous procure la
lumière de la vie (Jean 8 : 12 ;
12 : 46.)
c) Dans la
vallée des larmes et de l'ombre de la mort (Psaume 84 : 6 ; 23 : 4), elle nous
délivre de toutes les angoisses de notre coeur et de tous les
troubles de notre âme, nous gardant dans la paix (Jean 14 : I ; Ésaïe 26 : 3.)
d) La foi est
une source de joie intarissable (1 Pierre I : 8.)
e) Elle
satisfait pleinement nos coeurs, Jésus étant
l'accomplissement de tous nos désirs (Jean 6 : 35 ; cf.,
Psaume 87 : 7 et
Colossiens 2 : 10.)
f) Par elle le
Saint Esprit vient habiter en nous et fait jaillir des fleuves d'eau
vive de nos entrailles (Jean 7 : 38-39.)
g) Elle met
à notre disposition la force physique dont nous avons besoin
(Psaume 27 : I ; 68 : 29 ; 84 : 5, 7 ;
Ésaïe 40 : 29-31) et peut, selon les voies de Dieu à notre
égard, nous donner la guérison de nos corps
(Matthieu 9 : 22-29 ;
Jacques 5 : 14-15.)
h) La foi
s'empare de la puissance de Dieu et reçoit en Jésus le
pouvoir d'accomplir des choses merveilleuses (Matthieu 21, 21 ;
Jean 14, 12 ; Hébreux 11, 31-34.)
i) En croyant
aux promesses de Dieu, qui sont toutes « oui et amen en
Christ » (II Corinthiens 1 : 20),
celles-ci deviennent notre jouissance effective et trouvent leur
plein accomplissement (Marc 11 : 23-24 ;
I Jean 5 : 14-15.) Si nous
croyons, nous verrons la gloire de Dieu (Jean 11 : 40), et au nom de
Jésus nos prières seront exaucées (Matthieu 21 : 22 ;
Jacques 1 : 5-7.) Seule
l'incrédulité s'oppose à ce que nous
éprouvions la puissance de Dieu (Matthieu 17 : 19-20.) Nous
recevons ce en quoi nous avons cru (Hébreux 4 : 1-4.) La
jouissance de la plénitude des bénédictions de
Dieu (Éphésiens 1 : 3) est destinée à ceux qui la
réclament et dans la mesure où ils la désirent
(cf. Josué
1 : 3.) « Toutes choses sont
possibles à celui qui croit » (Marc 9 : 23.) Plus notre
foi sera simple, plus elle sera grande. Dans la mesure où nous
croyons nous ferons l'expérience de la puissance de Dieu (voir
Romains 4 : 19-24 et
Hébreux II.)
La foi trouve en Jésus Christ son
fondement inébranlable. En Lui elle a la solidité du
Rocher et résiste à toutes les tempêtes, aux
vagues de fond les plus violentes, aux orages les plus
dévastateurs. Elle émerge de la ruine et du chaos des
hypothèses, des opinions et des affirmations humaines. Elle
reste debout dans la souffrance, quand tout chancelle, et domine,
sereine et inchangée, la figure du monde qui passe. Cuirasse
protectrice (I Thessaloniciens 5 : 8),
bouclier indispensable pour éteindre les dards
enflammés du malin (Éphésiens 6 : 16), la foi nous donne toujours la victoire (I Corinthiens 15 : 57) et
nous rend plus que vainqueurs par Celui qui nous a aimés
(Romains 8, 37.) La foi allie
en elle la force du lion (Proverbes 30, 30), la
douceur et l'humilité de l'agneau (Ésaïe 53, 7 ;
Jérémie II : 19), la patience, l'endurance, la
persévérance du boeuf marchant dans le sillon. Enfin la
foi nous donne les ailes et les yeux de l'aigle, qui nous permettent
de nous élever au-dessus des circonstances du temps
présent, d'éviter les pièges de Satan, de
franchir tous les obstacles, nos regards constamment fixés sur
les réalités invisibles mais éternelles
(II Corinthiens 4, : 18 ; cf.
Ésaïe 40 : 31 ;
Proverbes I : 17 ;
Job 39 : 30-32.)
« Ne rejetez donc pas loin votre
confiance qui a une grande récompense. Car vous avez besoin de
patience, afin que, ayant fait la volonté de Dieu, vous
receviez les choses promises. Car encore très peu de temps, et
celui qui vient viendra, et Il ne tardera pas. Or le juste vivra de
foi » (Hébreux 10 : 35-38.)