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 8. Fragments épistolaires et pensées détachées

 

Les lettres de Rappard sont généralement trop personnelles pour être publiées in extenso. Elles renferment cependant tant de choses excellentes qu'il nous paraîtrait regrettable de n'en pas reproduire ici quelques fragments.

Débuts difficiles. A un frère qui travaillait sans joie : Satan est un oppresseur qui s'attaque de préférence à ceux qui ont un penchant à la mélancolie. Il s'agit de prendre position là-contre. Prends ta concordance, et note tous les passages qui traitent de la joie, jusqu'à ce que la joie remplisse ton coeur.

Contre la volonté propre. Attention au danger de suivre « chacun son propre chemin » ! Il ne faut se décider à un changement de situation que si le Seigneur dirige les circonstances avec une clarté telle qu'on ne puisse agir autrement.

Contre la recherche de l'éclat mondain. Le Seigneur Jésus ne veut pas que son Église en ce monde ait du brillant. Ce qui est grand aux yeux des hommes est une abomination à ses yeux. Ne méprisons donc jamais ce qui est chétif; le Seigneur ne le méprise pas non plus. Aimons à être petits et simples de coeur.

Des déplacements. Le Seigneur, aux mains de qui le Père éternel a tout remis, sait que nous ne voulons faire que sa volonté quand il s'agit de déplacer un de nos « frères ». Tu as fidèlement servi dans ton champ de travail toute une série d'années. Il s'est ainsi formé entre toi et tes ouailles des liens étroits et précieux ; mais une des bénédictions des déplacements est précisément (le rendre les âmes indépendantes de l'homme et de les placer dans une dépendance plus étroite et immédiate de Christ, le Chef (ou la Tête) du corps, qui seul donne et conserve la vie. Ainsi ne soyez point troublés, mon cher frère et ma chère soeur. Pensez à l'apôtre Paul, comme Dieu le déracinait sans cesse, allant jusqu'à le mettre dans la prison et dans les chaînes.

La Sainte-Cène. Si quelqu'un ne veut pas se plier à la recommandation de 1 Cor. 11, 28 : « Que chacun s'éprouve soi-même, et qu'ainsi il mange et boive », il fera mieux de se tenir éloigné de la communion et qu'il cesse de juger les autres! La discipline ecclésiastique est une chose à part et n'est point rattachée à la Sainte-Cène, c'est assez remarquable. Si quelque membre d'une communauté vit publiquement dans le péché, il faut l'en exclure jusqu'à ce qu'il s'humilie.

Quant à la Sainte-Cène, qu'il soit déclaré explicitement qu'elle est, d'après l'Écriture, la table du peuple de Dieu; mais comme nous ne pouvons pas sonder les coeurs, nous autres hommes, ce n'est pas à nous de décider qui en fait ou n'en fait pas partie. Celui qui s'approche indignement de la table sainte « mange et boit sa propre condamnation », et non celle d'un autre. Les autres, qui se sont éprouvés eux-mêmes et sont en règle intérieurement ne seront nullement privés de leur bénédiction à cause du frère coupable.

Grâce pour grâce. De plus en plus je porte sur mon coeur toutes les stations, priant pour elles, et demandant avec foi pour nos « frères » Grâce pour grâce : purification dans le sang de l'Agneau, l'amour de Dieu répandu dans le coeur, joie parfaite (Jean 15, 11) et paix profonde.

Légitimation. Le tout est que le Seigneur légitime ta présence dans ton champ de travail en t'ouvrant la porte des coeurs, soit en ville, soit aux environs. Notre unique ambition est que le Seigneur utilise nos « frères », qu'il reçoive ainsi le salaire de ses souffrances, et que les âmes qui lui sont reconquises soient entourées de soins.

En Christ. Rien ne saurait nous nuire, si nous demeurons en Christ, en réelle communion avec notre Rédempteur; mais dès que nous ne sommes plus en Lui, tout se transforme, autour de nous, en un torrent furieux, et nous sommes aussitôt comme des bateaux sans rames et sans boussole.

Epines et ronces. Beaucoup de difficultés, d'insuccès et de désagréments de la vie de chaque jour doivent être mis simplement au nombre des épines et des ronces de la terre maudite (Gen. 3, 18). Il ne faut pas s'en scandaliser, il faut les supporter avec patience. Il faut que ces choses concourent aussi à notre bien.

Une coupure verticale. Le mal ose encore faire valoir ses prétentions auprès de l'enfant de Dieu. Mais pour en triompher aussitôt, le disciple de Jésus se trouvera bien d'affirmer : « La croix de Jésus a opéré entre moi et le péché une coupure verticale; je suis en deçà, le péché au delà : je ne traite plus avec le péché, je reste attaché à mon victorieux Sauveur. »

Dans le désert. De même que Dieu a pu maintenir Caleb en santé et en pleine vigueur dans le désert, ainsi fera-t-il pour vous, selon votre foi. Quand tout semble dire non pour l'homme naturel, pour Dieu tout dit oui.

Unis à Dieu, nous pouvons chaque jour tout surmonter.

Quand on sait bien commander, l'obéissance se trouve rarement en défaut.

Le Ressuscité est apparu en premier lieu à ceux qui languissaient le plus du désir de le voir. Le matin de Pâques se vérifia cette parole : « La plus grande de ces choses est l'amour. »

On n'est jamais absolument équitable envers quelqu'un qu'on n'aime pas.

Il est dangereux de camper à la frontière.

S'il t'arrive de te trouver enveloppé par la tempête, prends garde qu'elle ne pénètre en toi ! La tempête au dehors, le calme au dedans !

Il faut une bonne dose de bêtise pour être orgueilleux.

Ne cherche jamais à te créer ici-bas un petit paradis, pas même quand tu seras vieux.

C'est quand les puissances du monde invisible agissent dans le monde visible et poussent à la repentance et à la foi les coeurs des hommes que les enfants de Dieu savourent les plus pures jouissances qu'il y ait ici-bas.

Ne contemple pas ta foi, crois.

J'ai été remué par la confession d'un mourant « Ma vie durant, je n'ai cherché que moi et je n'ai trouvé que moi ! » Quelle vie vide ! Celui qui veut sauver sa vie la perd.

Quand le Seigneur combat pour eux, que les faibles sont forts, invincibles même !

Bénis chaque jour tout à nouveau ton Seigneur de ce qu'il t'a racheté. Chaque jour aussi consacre-toi à Lui à nouveau.

Regardons les difficultés comme des occasions de glorifier Dieu par notre foi.

La mauvaise humeur doit être combattue et condamnée sans le moindre ménagement.

Dans une course de montagne : « Nous avons le soleil toute la journée; mais pour réjouir le coeur il faut Jésus. »


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