SECOND DISCOURS
(1) .
« Hors de moi vous ne
pouvez rien faire. »
JEAN XV, 5.
Le repas de la Cène avait fini depuis peu
d'instants, lorsque Jésus a prononcé
cette parole. Après quelques mots
d'encouragement et de promesse à ses
apôtres, le Sauveur les avait engagés
à quitter avec lui la chambre haute :
Levez-vous, leur avait-il dit, partons d'ici.
Leur chemin les conduisait, à ce que
pensent les commentateurs, à travers des
vignobles qui descendaient jusqu'au Cédron.
On peut croire que la vue de ces vignes a fourni en
quelque sorte à Jésus les premiers
mots qui précèdent notre texte :
« Je suis le vrai cep,
et mon Père est le
vigneron. » Ajoutons qu'on se trouvait
alors au moment de la taille : on devait donc
rencontrer partout des sarments coupés et
mis en tas. Peut-être, au milieu de la nuit,
distinguait-on ici et là des feux
allumés avec ces sarments et qui
consumaient, suivant l'ordre de Moïse
(Exod. XII, 10.), les restes des
agneaux de Pâque qu'on n'avait pas pu manger
dans les repas de la soirée. Si cette
supposition est exacte, elle donnerait une vie
intéressante à toute la suite du
discours de Jésus, entre autres au verset
sixième : « Si quelqu'un ne
demeure pas en moi, il sera jeté dehors
comme le sarment ; il sèche, puis on le
ramasse, et on le jette au feu, et il
brûle. »
Quoi qu'il en soit de cette conjecture, un
enseignement reste certain. Jésus s'est
comparé à un cep dont il a dit qu'il
était « le vrai ; »
et il a comparé ses disciples à des
sarments. De là notre texte. Aussi vrai que
le sarment séparé, du cep n'est plus
bon à rien qu'à être
brûlé, aussi vrai le chrétien,
séparé du Christ, n'est plus bon
à quoi que ce soit; sa vie n'est plus qu'un
bruit de vivre, avant-coureur de la
mort. Hors de moi, a dit
Jésus (à nous comme aux
apôtres), vous ne pouvez rien faire.
De nombreuses leçons ressortent de
cette déclaration. Une des premières
qui se présentent à l'esprit est
relative à l'autorité souveraine de
Jésus..... Qui donc est-il, cet homme qui a
prononcé une parole si haute ? Qui
est-il, celui qui a osé se présenter
au monde, non pas seulement comme un aide, mais
comme un être indispensable ? De deux
choses l'une ou bien cet homme était un
imposteur, - au cas le moins mauvais un
halluciné, et tous ceux que sa parole a
séduits ont été trompés
comme lui, - ou bien il était plus qu'un
homme, il était le Fils unique de Dieu, un
avec son Père ; et ce passage, entre
beaucoup d'autres, est une preuve de la
divinité de Jésus.
Nous pouvons l'envisager aussi comme un
résumé, très-court et
très-complet, du développement de la
vie chrétienne. Il nous montre l'esprit de
Dieu pénétrant petit à petit
dans une âme, comme la sève du cep
dans le sarment ; la faisant croître
avec d'autant plus de vigueur que son attache avec
le Christ est plus étroite ; tirant
d'elle, enfin, des fruits abondants et savoureux,
comme ceux qu'on peut attendre du
sarment, lorsqu'il est bien uni au cep. - Nous
verrions aussi, par un tableau inverse, une
âme détachée du Sauveur passer
par les mêmes phases de maladie et de
dessèchement qu'un sarment
détaché du cep, jusqu'à ce
que, toute sève étant
épuisée, elle ne soit plus bonne
qu'à être jetée dehors.
Sans abandonner ce côté de mon
texte, je voudrais, mes frères, en tirer une
leçon plus spéciale, bien que
très-vaste aussi. Je voudrais en montrer la
relation avec les maux que nous avons
signalés, il y a huit jours, dans la
famille, dans la société et dans
l'Église. Nous avons dû
reconnaître que, dans ces trois domaines, la
charité s'était refroidie en
même temps que l'iniquité
s'était multipliée. Puis, nous nous
sommes. demandé, en finissant, quels
remèdes pourraient être donnés
à cette maladie. À mes yeux, il n'y
en a qu'un : ce remède est une
personne, une personne vivante et aimante, source
unique de la vie et de l'amour, c'est
Jésus-Christ. - Envisager Jésus comme
le seul vainqueur de l'iniquité, parce qu'il
est le seul inspirateur de la charité, crier
par conséquent à la famille, à
la société et
à l'Église : Hors de lui vous ne
pouvez rien faire ! c'est, mes chers
auditeurs, tout le but de ce second discours.
I
Nous commencerons par les petits, par les
enfants.
On s'occupe beaucoup d'eux aujourd'hui.
Toutes les questions relatives à
l'éducation prennent une importance de plus
en plus grande, et l'une des premières
leçons qu'on a voulu retirer de la
dernière guerre, c'est la
nécessité d'améliorer
l'instruction de la jeunesse. Lisez les articles de
fond de la plupart des journaux sérieux,
écoutez les discours les plus applaudis,
vous verrez qu'ils abordent constamment le sujet de
l'instruction publique. Il n'y a pas de projet
qu'on n'agite pour la changer, ou pour la
créer. Les résolutions, les promesses
aussi. On ne recule pas plus devant les
idées aventureuses que
devant les grosses
dépenses. Certes, s'il suffisait de faire du
bruit autour d'une cause pour qu'elle
triomphât, nous pourrions croire
gagnée celle de l'instruction de nos
enfants.
Regardons pourtant d'un peu plus
près. Car enfin, ce n'est pas tout de
remanier tous les deux ou trois ans des programmes
d'enseignement. Les surcharger n'est pas non plus
le meilleur moyen d'en assurer la bonne
exécution, ni d'augmenter d'une
manière durable les connaissances des
élèves. Quel est, demanderons-nous,
l'esprit général qui préside
à ces efforts ? Quel but poursuivent
les promoteurs de ce mouvement ? Ils nous le
disent sans hésiter : Ils veulent
rendre l'enseignement laïque et le soustraire
à l'influence du clergé.
À ne la prendre que dans ces termes,
cette réponse n'a rien qui doive nous
effrayer. Enseignement laïque, soit ! Je
ne sais pas un pasteur pieux qui ne soit prêt
à se réjouir s'il voit une
armée de laïques, amis des enfants,
amis du Sauveur surtout, s'apprêter à
revêtir la noble tâche d'élever
et d'instruire de jeunes âmes. Il y a,
pourquoi ne pas l'avouer, mille choses que des
laïques pourront enseigner mieux que des
ecclésiastiques. Il y a, dans
l'influence cléricale
proprement dite bien des éléments
fâcheux, contre lesquels un père de
famille aura raison de se mettre en garde. Si cela
est vrai surtout du cléricalisme romain, je
n'oserais affirmer que cela ne se puisse pas aussi
dire du cléricalisme protestant. Malheur
à nous, pasteurs, si nous ne sommes pas
prêts à répéter en
matière d'éducation, comme en
matière de prédication, la parole de
Moïse à Josué, quand celui-ci
voulut le rendre jaloux des prophéties
d'Eldad et de Médad :
« Plût à Dieu que tout le
peuple de l'Éternel fût
prophète
(Nomb. XI, 29.) » Dans cet
esprit-là, je le répète, et
dans ces conditions, nous n'aurions pas le droit de
nous plaindre de l'enseignement laïque.
Mais est-ce bien là qu'on
s'arrête ? Derrière ce projet ne
s'en cache-t-il pas un autre, que les gens
sincères ont déjà plus ou
moins ouvertement avoué ?
Convenons-en : ce n'est pas le ministre qu'on
veut chasser de l'école. Les deux on trois
heures par semaine qu'on lui accorde, dans nos
classes primaires, n'auraient pas de quoi effrayer.
C'est la religion
elle-même, c'est
Jésus-Christ qu'on prétend en bannir.
Déjà, dans un canton voisin, une
nombreuse assemblée a voté, à
la presque unanimité, la résolution
de rendre l'école de plus en plus
indépendante de l'Église.
Résolution fort naturelle, sage même,
pour des pays où le clergé, asservi
à un seul homme, ne saurait conduire de
jeunes âmes à la liberté pas
plus qu'à la vérité
(2) ; mais
résolution d'une portée plus grande,
et qui vise plus haut que le clergé. Dans
l'esprit de beaucoup de ceux qui la soutiennent, ce
n'est pas de l'Église, c'est de la foi qu'on
veut affranchir les écoles. Un journal qui
s'imprime dans notre ville et que rédigent
des hommes fort honorables, écrivait l'autre
jour : « Que l'instituteur, par une
appréciation plus exacte de ses droits et de
ses devoirs, par une étude approfondie de la
science pédagogique, par un labeur rationnel
et soutenu, apprenne à compter sur
lui-même et à écarter les
influences oppressives qui, sous le masque de la
liberté, veulent maintenir dans
l'école les traditions autoritaires d'un
autre âge
(3). »
Parents, vous l'entendez :
écarter les influences oppressives, secouer
les traditions autoritaires, cela s'appelle compter
sur soi-même. De la foi, pas un mot ; de
Jésus-Christ, l'éducateur souverain
des instituteurs et des enfants, pas un mot non
plus. Il faut compter sur soi-même.
Dans le principe, donc, il ne semble pas que
la place soit faite à Jésus. Elle
l'est aussi de moins en moins dans la pratique. Le
temps manque pour parler de lui. Où
voulez-vous mettre une leçon de religion
entre toutes les heures consacrées à
l'orthographe, à la géographie,
à l'histoire et aux problèmes, sans
parler des notions de droit constitutionnel, dont
on juge à propos d'enrichir des enfants de
douze ans ? Beaucoup d'instituteurs pieux
souffrent de cet état de choses. Ils
réagissent dans la mesure de leurs forces.
Mais ne sont-ils pas les premiers à
reconnaître, en les déplorant, les
faits dont nous parlons ? Qu'ils mettent les
enfants en état de passer leurs examens, de
monter d'un degré à un autre, c'est,
au fond, tout ce qu'on leur demande. Les conduire
à Jésus, leur enseigner par Lui les
« paroles de la vie
éternelle, » on ne trouve pas que
ce soit leur affaire. Et ces pauvres
petits vont employer de longues
heures à suivre le cours des fleuves et la
succession des empires, sans être mis en
présence de leur Père céleste
ni de leur Sauveur
(4).
Je sais, mes frères, qu'il ne manque
pas de personnes pour appuyer, en principe, cette
manière de concevoir l'instruction publique.
Voulez-vous me permettre de laisser
présentement l'examen du principe, et de
m'en tenir à ses conséquences,
à la pratique ? Si l'on veut rendre
l'enseignement laïque, si sous cette
prétention, se cache celle de chasser la
religion de nos écoles, je pense, pourtant,
que c'est en vue de faire l'enseignement meilleur,
l'école plus profitable. Je ne saurais faire
aux propagateurs de ces idées l'injure de
supposer qu'ils ne s'embarrassent que de leurs
théories, sans s'inquiéter des
intérêts de nos enfants. Eh
bien ! je le demande, ont-ils
réussi ? Ont-ils fait faire des
progrès à l'instruction ? Depuis
que Jésus est plus ou moins sorti des
classes, les écoliers y ont-ils appris plus
de choses, les ont-ils apprises mieux ? C'est
une simple question de fait.
Au tribunal de la vérité, la
réponse n'est pas douteuse. L'instruction
publique, chez nous, n'est pas en progrès.
Elle baisse, au contraire.
On l'étend énormément
en surface ; le champ des examens n'est jamais
assez vaste. Mais comme elle perd en
profondeur ! Le goût d'apprendre
décroît chez nos enfants, chez nos
jeunes gens. Ces travailleurs studieux, dont nos
pères aiment encore à nous faire
l'histoire, nous ne les connaissons plus
guère que comme un souvenir d'un temps
écoulé. On veut aller vite,
très-vite ; savoir causer un peu de
tout, imposer au public, charmer ou confondre des
examinateurs, emporter de haute lutte un
diplôme, et surtout, sortir au plus vite de
ces longues études, dont on conserve une
ineffaçable impression de fatigue et
d'ennui. Pourquoi ? Est-ce que la science est
moins attrayante de nos jours qu'il y a cinquante
ans ? Non. Mais c'est que l'instruction
publique ne peut pas mieux qu'autre chose violer
impunément l'ordre établi par Dieu.
C'est que Dieu a donné à nos enfants
un coeur à nourrir, et non pas seulement une
tète à remplir. C'est que ce coeur a
besoin de charité pour première
nourriture, et qu'il s'étiole,
se dessèche, quand il ne
trouve pas d'amour. C'est que l'amour qu'il lui
faut, c'est celui de Jésus, quelque
système d'éducation qui soit
d'ailleurs suivi. C'est qu'il est vrai du jeune
enfant, comme il l'était de Marthe et de
Marie, comme il le sera toujours de nous tous
« qu'une seule chose est
nécessaire (
Luc X, 42. ) », et que
cette seule chose n'est ni l'histoire, ni la
grammaire, niais l'amour de Jésus. C'est,
enfin, qu'en matière d'instruction publique
comme ailleurs : Hors de Jésus nous ne
pouvons rien faire
(5).
Il y a pourtant une considération qui
pourrait expliquer, sans la justifier, la campagne
de ceux qui veulent à tout prix faire sortir
la religion de l'école. Ne confondons pas,
disent-ils, deux domaines distincts. Notre affaire
à nous, instituteurs et professeurs, c'est
l'instruction. La religion, c'est l'affaire des
familles : à chacun d'enseigner
à ses enfants la religion qui lui convient.
Je suis convaincu, et je crois avoir montré
que, même dans l'instruction publique, la
religion a sa place marquée. L'une
et l'autre, bien loin
d'être traitées comme deux
étrangères qui se saluent à
peine de loin en loin, devraient être
considérées comme deux soeurs,
intimement unies et vivant toujours sous le
même toit.
Mais admettons que la religion est avant
tout l'affaire de la famille. C'est
très-vrai, cela. Reste à savoir
comment la famille s'occupe de cette affaire. Que
fait-elle de la religion et, pour aller droit au
centre, que fait-elle de Jésus dans ses
travaux journaliers ? Quelle influence lui
accorde-t-elle sur ses décisions, quelle
place dans ses occupations ? Quand et comment
parle-t-elle de lui aux enfants ? Leur
fait-elle faire de bonne heure connaissance avec
lui ? Encore ici, répondez
vous-mêmes. Tantôt c'est le goût
qui manque, tantôt c'est le temps. Les
disciples du Sauveur n'auraient peut-être pas
beaucoup à faire aujourd'hui pour repousser
les mères qui voudraient amener au
Maître leurs enfants. Beaucoup de
mères ne les amènent pas ;
beaucoup de pères non plus. Ils ont tant
à faire ! Et les petits écoliers
sont si chargés ! Voyez ce gros sac
qu'on a rapporté du collège ou de
l'école, tout bourré de livres et de
cahiers. Il faut apprendre ces pages ; ces
devoirs, il faut les mettre au
net. Et quand on aura tout appris et tout
écrit, quand on aura joué quelques
instants, ces jeunes têtes vont se pencher,
les paupières se fermeront, à peine
dira-t-on du bout des lèvres une
prière endormie, et l'on ira se coucher. Et
puis demain ce sera comme aujourd'hui, et
après demain aussi.
Et le dimanche, au moins ? Le
dimanche ? Eh bien ! c'est le joui,
où le père, absorbé pendant la
semaine, lit son journal ou la revue qui l'attend
sur la table ; c'est le jour où la
mère, après avoir revu ses comptes,
organise quelque plaisir pour la troupe enfantine.
On ira se promener, on sautera, on courra, on ira
prendre un bon repas..... Bien,
très-bien ! Mais Jésus ? Je
ne l'ai pas encore vu jusqu'ici. N'y aura-t-il rien
pour lui dans ce jour du repos ?
Ne parlera-t-on point de Lui à ces
petits, dont le coeur affamé a plus grand
besoin que vous ne pensez de rencontrer le coeur de
leur Ami ? - Oui, attendez. Voilà le
dimanche fini. On a bien causé, bien ri,
peut-être qu'on s'est bien
amusé ; on va faire le culte de
famille..... Mais, dites-moi, où le
fait-on ? chez qui ? comment ? Que
de fois le père s'est déchargé
de ce saint devoir qui devait
faire de lui le pasteur de sa famille ! La
mère, alors, lit bien vite et bien bas
quelques versets de l'Écriture, devant des
domestiques qui bâillent et des enfants qui
n'écoutent pas. Et c'est tout. Et quand une
Marie-Madeleine, cherchant Jésus, serait
venue visiter cette famille, elle en sortirait
bientôt en disant : « On a
enlevé mon Seigneur, et je ne sais où
on l'a mis
(Jean XX, 13.). »
Il y a des exceptions, Dieu en soit
béni ! Familles chrétiennes,
vous ne m'accuserez pourtant pas d'injustice ;
vous prierez plutôt pour les familles qui ne
jouissent pas de votre bonheur. J'ai dépeint
un état général et je ne crois
pas avoir exagéré. Oui, Jésus
est absent d'un très-grand nombre de nos
maisons, comme il l'est d'un très-grand
nombre de nos écoles.
Ou bien (ce qui ne vaut guère mieux),
il se trouve au milieu d'elles à titre
d'étranger respectable, avec lequel on cause
quelquefois, rarement, et sans
intimité ; mais non point à
titre d'ami bien-aimé, de conseiller qu'on a
besoin devoir et d'entendre partout, sans lequel on
n'entreprend ni n'achève rien. Si
Jésus était parmi
nous cet ami, nous ne verrions pas les enfants si
peu versés dans sa parole, connaître
son histoire presque aussi mal que les
prophéties qui l'annoncent. Pasteurs, nous
n'aurions pas tant de catéchumènes
pour qui les faits, les simples faits bibliques,
sont un domaine aux trois quarts fermé. Nos
jeunes gens sauraient au moins le contenu de ces
deux Testaments dont Pascal a si bien dit que tous
deux regardent à Jésus :
« l'Ancien comme à son attente, le
Nouveau comme à son histoire, tous deux
comme à leur centre. »
Or, sans la Bible, sans Jésus, vous
ne pouvez pas ramener dans vos maisons cette
charité dont nous déplorions
naguère l'absence, et dont le
refroidissement marche de pair avec l'augmentation
de l'iniquité. Sans Jésus, maris,
vous ne pouvez pas aimer vos femmes ; femmes,
vous ne pouvez pas être soumises à vos
maris. Sans Jésus, parents, vous ne pouvez
pas élever vos enfants « en les
avertissant et en les instruisant selon le
Seigneur. » Il y a toute chance, au
contraire, que vous les aigrirez et les
découragerez. Sans Jésus, enfants,
vous ne pouvez pas obéir à vos
parents, ni les honorer ; vous ne pouvez pas
même les aimer. Sans Jésus,
maîtres, vous ne pouvez pas
« modérer vos menaces »
envers vos serviteurs. Sans Jésus,
domestiques, vous ne pouvez pas servir vos
maîtres dans la simplicité de votre
coeur, puisqu'il s'agit de leur
« obéir comme à Christ
(Eph. VI, 1-9.). » Sans un
Jésus personnel, vivant, agissant au milieu
de nous, reçu en nous, obéi par nous,
nos demeures ne sauront rien de la charité.
Toutes les théories sociales, toutes les
réformes des novateurs d'aujourd'hui ou de
demain, n'empêcheront pas sa parole
d'être vraie dans la famille comme dans
l'école : Hors de moi, vous ne pouvez
rien faire !
II
Elle est vraie aussi, par conséquent,
dans la grande famille qui s'appelle la
société, et c'est ce qu'il nous reste
à montrer. Dans un sujet aussi vaste, nous
devrons nécessairement nous borner à
quelques indications.
Qu'il soit bien entendu, d'abord, que nous
n'envisageons point comme parfait l'état
social actuel. Nous l'acceptons non comme
définitif, non comme le terme dernier auquel
la société devait atteindre, mais
comme une étape, et comme une étape
à qui nous ne souhaitons pas une longue
durée, dans le voyage vers un meilleur
avenir. Ceux qui le critiquent, cet état,
n'ont pas tort sur tous les points. Il
présente des sommes considérables de
souffrances, dont nous n'avons pas le droit de
prendre facilement notre parti. Les
inégalités sociales, voulues de Dieu,
sans doute, puisqu'il a créé
l'inégalité des dons et des
facultés, sont aggravées par maintes
circonstances qui accusent le péché
de l'homme, son égoïsme surtout.
Le travailleur, - j'entends celui qui
travaille, et non pas celui qui usurpe sans aucun
droit ce titre honorable, - le travailleur n'est
pas encore parvenu à une position en rapport
avec les services qu'il rend à ses
frères. Nous lui devons notre
bien-être : nous songeons peu au sien.
Il nous coûte peu de le voir rester aux
derniers rangs, tant pour l'influence que pour la
jouissance. Il a encore sa vraie place à
trouver et à prendre dans
l'organisation de la
société. Tant qu'il n'y sera pas
arrivé, tant qu'il se verra
dédaigné et oublié, nous
n'aurons point à nous étonner qu'il
se plaigne, qu'il lutte, qu'il tâche de
briser ses liens. Je suis certain que Jésus,
s'il contemplait avec nous la foule de nos
ouvriers, prononcerait sur eux la même parole
qu'il prononça sur une multitude
affamée : « J'ai
pitié ?
(Matth. XV, 32.) »
Rien, donc, de plus légitime que les
efforts de la classe ouvrière pour
améliorer son sort. Mais ici, comme à
propos de l'instruction publique, nous devons
demander quels moyens sont employés et quel
vrai but est poursuivi, sous l'apparence d'une
simple question de justice. Là-dessus, on a
pu, pendant quelque temps, se tromper.
L'hésitation n'est plus possible
aujourd'hui. Les découvertes effrayantes
faites dans les dernières années ont,
du moins, ceci de bon, que les voiles sont
levés et que nous ne sommes plus
entourés d'équivoques. La vaste
association dont je vous parlais il y a huit jours,
inscrit au nombre des premiers articles de son
programme la guerre à toute,
religion positive,
très-particulièrement au
christianisme. C'est, dit-elle, la religion
chrétienne qui a jusqu'à
présent asservi l'ouvrier, avili le
travailleur. Un seul moyen reste au
prolétaire pour conquérir sa
dignité avec sa liberté, c'est de
combattre à outrance le christianisme.
À Jésus qui déclarait :
Hors de moi vous ne pouvez rien faire !
l'association internationale répond :
Tout sans Jésus et contre lui !
Le conseil général de la
société, constitué à
Londres en juillet 1869, s'est officiellement
proclamé athée, et a
réclamé « l'abolition de
toute espèce de culte, le remplacement de la
foi par la science, de la justice divine par la
justice humaine. » Dans une circulaire
adressée l'automne dernier aux sections, ce
comité les somme péremptoirement
d'attiser le feu de la haine et de la vengeance
contre la religion. À Paris, dans les jours
de la Commune, un des organes de ce gouvernement
écrivait ces lignes que plusieurs de vous,
n'ont probablement pas oubliées :
« Nous sommes un parti qui n'a aucune
crainte de Dieu, et qui sait comment on mène
les hommes. Pour ce qui est du bon Dieu, nous n'en
connaissons qu'un, c'est l'homme, et nous vous le
montrerons ! »
À Bruxelles, dans une conférence fort
nombreuse, les orateurs se réunissent pour
attester que la Bible est le code de
l'immoralité. - Pardonnez, mes
frères, ces citations (6).
Je ne veux pas les allonger. Mais
il est nécessaire de bien savoir sur quel
terrain nous sommes. Pour guérir un mal, il
ne faut pas fermer les yeux, sous prétexte
qu'il est trop repoussant.
Nous voilà donc avertis, et ce ne
sera que notre faute si nous ne voulons pas
comprendre. Les réformateurs modernes, ceux
du moins qui se donnent ce rôle, mettent au
nombre de leurs procédés les plus
efficaces, ou de leurs tâches les plus
pressantes, la ruine de la religion, la guerre
à Jésus. Les résultats qu'ils
ont obtenus jusqu'ici ne sont pas de nature, il est
vrai, à recommander leur oeuvre. Qu'ont-ils
pu, qu'ont-ils fait, en dehors de
Jésus ? De quel vrai bien ont-ils
été les auteurs pour ceux qu'ils
prétendaient servir ? Quels
soulagements nouveaux ont-ils
apportés aux souffrances
du peuple ? Quelle vie, enfin, ont-ils
inaugurée sur une terre dont ils se disaient
les sauveurs ? Du sang, des décombres,
des colères immenses, des haines sans fond,
- voilà, jusqu'aujourd'hui, ce que nous
avons vu sortir de leurs travaux. N'y a-t-il pas
dans ces faits une confirmation douloureuse de la
vérité de notre texte ?
Mais je ne veux pas insister sur cette
preuve. Je m'adresse à vous, mes
frères, pour savoir ce que vous allez
opposer à ces entreprises. La
charité, vous le sentez bien, court grand
risque de s'éteindre. Comment la
rallumerez-vous ? De quelle ressource
essayerez-vous, pour éclairer ces yeux
volontairement fermés, pour toucher ces
coeurs si cruellement endurcis ?
On s'occupe de cette question. On y a
répondu déjà par de nombreux
essais, qui ont pour objet d'opposer aux
associations de la destruction celles de la
conservation ou du relèvement. De là
tant de sociétés coopératives,
tant de caisses de prévoyance ou de secours
mutuels, tant d'avances généreuses
pour mettre à la portée de tous les
bienfaits de l'instruction avec ceux de
l'épargne. De là,
encore, beaucoup de tentatives
pour intéresser l'ouvrier à ce qu'il
fabrique, et pour faire mieux participer ses gains
aux progrès de son industrie. Autant de
mesures qui ont déjà fait du bien, je
m'empresse de le reconnaître. Il faut appeler
sur elles l'attention soutenue des amis du peuple.
Néanmoins, en considérant d'une part
les résultats obtenus, de l'autre la masse
des maux à combattre ; en comparant le
nombre encore si petit des leviers avec
l'énormité des rocs à
soulever, on se rappelle involontairement
l'exclamation d'André, avant la
multiplication des pains :
« Qu'est-ce que cela pour tant de
gens !
(Jean VI, 9.) »
Autre question, ensuite, et non moins
grave : Qui soutiendra ces oeuvres
excellentes, au milieu des difficultés
quotidiennes qu'elles rencontreront ?
Défiances constamment renaissantes de la
part de ceux qu'on veut aider ;
soupçons très-peu
déguisés, parfois accusations
passionnées qui détruisent en
quelques instants le fruit de plusieurs
années de peines. Il est si mal aisé
de faire le bien, surtout à ceux qui ne
veulent pas qu'on leur en fasse,
afin de conserver le droit de se plaindre !
Qui soutiendra les bienfaiteurs ? Où
puiseront-ils la force de recommencer après
avoir vu, cent fois leurs plans
échouer ? Dans leur philanthropie, dans
leur amour pour la société, ou dans
leur frayeur d'un cataclysme ? Ce serait peu,
très-peu. Ces sentiments ne tiennent pas
longtemps, s'ils sont seuls, dans la lutte de la
vie. Ils ont besoin de s'alimenter à une
source profonde qui ne tarisse pas, et cette source
s'appelle l'amour de Jésus.
Quoi ? dira-t-on. Prétendez-vous
qu'il faille, la Bible à la main, et le nom
de Jésus sur les lèvres,
pénétrer dans les assemblées
de ces ennemis de Jésus, les suivre dans
leurs demeures, visiter leurs familles, et
là, leur faire entendre ce nom qu'ils
détestent ?..... Pourquoi pas ?
répondrai-je. Avez-vous peur de votre
foi ? Avez-vous honte du Sauveur ? On a
vu, dans des quartiers dangereux de Londres, la
femme de la Bible pénétrer toute
seule, mais l'Écriture à la main,
jusque dans d'infectes mansardes, repaires
habituels du crime, où l'homme de la police
osait à peine se montrer, armé
jusqu'aux dents. Il y a, voyez-vous, dans
la seule parole de notre
Dieu ; il y a dans le nom de Jésus,
quand ce nom, dit avec amour, introduit en quelque
sorte sa personne, une puissance dont vous ne vous
doutez pas. Essayez.
Entendons-nous, d'ailleurs. Quand je dis
qu'il faut partout prêcher Christ, je ne veux
pas dire qu'il faut partout faire des sermons. Je
répéterais bien plutôt, avec un
de nos compatriotes qui s'occupait de la question
sociale : « Le monde ne se laissera
pas toujours prêcher, mais il se laissera
toujours servir
(7). »
La prédication qu'il nous faut, aujourd'hui,
pour panser les plaies de la société,
c'est le service de nos frères, celui que
l'apôtre recommandait et décrivait en
ces termes : « Ne soyez point
paresseux à vous employer pour autrui (Rom.
XII, Il.). » Seulement, la meilleure
manière, la plus utile, de vous employer
pour eux, c'est, après avoir retrempé
votre charité dans l'amour de Jésus,
de leur faire connaître cet Ami, et de les
servir en son nom. Ils ne savent pas, ces
travailleurs, que Jésus les a
aimés : dites le
leur. Ils ne savent pas qu'il a souffert pour eux,
après avoir été pauvre comme
eux : dites-le leur. Ils ne savent pas que les
places ne sont pas partagées au ciel comme
sur la terre, qu'il y a plusieurs demeures dans la
maison de leur Père, que Jésus veut
leur préparer le lieu : dites-le leur.
Mais dites-le leur autrement qu'on ne le
leur a dit jusqu'ici, car ils ne l'ont pas encore
compris. Ne le leur dites pas de haut, ni de loin.
Dites-le leur de près, dites-le leur chez
eux, dans leurs associations, partout où ils
vous laisseront parler et même là
où ils ne vous permettront pas. Dites-le
leur en les aimant. Ils ont été,
jusqu'ici les enfants prodigues de la
société. C'est vrai. Voulez-vous donc
jouer à leur égard. le rôle du
frère aîné, les repousser parce
qu'ils sont coupables, les délester parce
qu'ils sont malheureux ? Prenez garde de leur
faire croire que le pardon n'est qu'un mot,
l'Évangile une hypocrisie. « Mon
âme est navrée, écrivait tout
récemment un pasteur de la Suisse allemande,
quand je vois les hommes des classes travailleuses
attribuer si souvent au christianisme et à
l'Évangile, ce qui n'est le fait que de
notre manque de charité et
de fidélité
(8). »
Ces hommes ont rejeté Jésus. Se
croyant indépendants, ils ont
crié : Nous ne voulons pas que celui-ci
règne sur nous
(Luc XIX, 14.) » Ces
violences, mes frères, nous montrent assez
qu'ils sentent instinctivement en Jésus leur
vainqueur et leur maître. Mais prouvons-leur
enfin que ce maître ne veut les vaincre que
par son amour. Sans lui, les questions sociales
sont insolubles. Hors de lui, ni eux, ni nous, nous
ne pouvons rien faire !
III
Pour terminer, mes frères, j'aurais voulu
reposer vos pensées et les miennes sur une
autre société, sur celle à,
qui Dieu avait confié d'une manière
toute spéciale la tâche que je viens
d'esquisser, je veux dire : sur
l'Église. Ici, malheureusement, bien des
déceptions nous
attendraient, si le temps nous
permettait de nous arrêter.
À prendre l'Église dans son
sens idéal, qui est le vrai :
l'assemblée des croyants de tout pays, il
est permis de remarquer qu'elle n'a pas
entièrement failli à son mandat.
Partout où il y a des enfants de Dieu, ils
s'efforcent, isolément ou en commun, de
lutter contre les maux de la famille et contre ceux
de la société. Mais si, de cette
oeuvre générale, nous passons
à celle des Églises
particulières, comme nous allons la trouver
souvent retardée et mesquine. Ne disons rien
des Églises étrangères :
occupons-nous de la nôtre seulement.
Exerce-t-elle, dites-moi, dans les questions
sociales l'influence à laquelle il pouvait
sembler que son histoire la destinait ?
Présente-t-elle Jésus aux masses qui
se détournaient de lui ? A-t-elle
conservé vivante et chaude la charité
de son Chef et va-t-elle, embrasée de cet
amour, cimenter entre les pauvres et les riches,
entre les ouvriers et les patrons, l'union qui
repose sur Christ ? A-t-elle ainsi combattu
efficacement les progrès de
l'iniquité ?
Pour pouvoir le faire, il aurait fallu
qu'elle commençât
par chasser l'iniquité de son propre sein,
par revenir à la loi de son Sauveur, et nous
avons vu que, même au milieu d'elle, la
soumission à la loi allait en
décroissant. Il aurait fallu, pour crier au
monde qu'il ne peut rien hors de Jésus,
qu'elle commençât par comprendre
qu'elle non plus, elle surtout, ne peut rien hors
de Lui. Comment portera-t-elle des fruits, si elle
n'est pas tout d'abord un sarment vigoureux
attaché au cep ? L'est-elle, mes
frères ? - Qui oserait l'affirmer, dans
le triste état où nous la voyons
tombée ?
Oh ! vous qui l'aimez encore, vous qui
voudriez la guérir, gardez-vous, je vous en
supplie, de vous, préoccuper outre mesure de
ses formes et de ses institutions. Ce ne sont pas
les institutions qui font l'Église, c'est
Jésus-Christ. Préoccupez-vous de
Jésus et de sa présence, dans cette
pauvre Église de Genève, où
vraiment il semble parfois qu'il soit la
dernière personne à qui l'on pense.
Vous voudriez sauver encore bien des débris
d'un passé glorieux ; bien des formes
qui furent autrefois une source de vie, parce
qu'elles étaient
pénétrées par l'Esprit. Je
comprends ces regrets, je sympathise à ces
désirs. Mais, voyez,
toutes ces formes, tous ces souvenirs ne sont rien
sans Jésus-Christ, et c'est Jésus qui
s'en va du milieu de notre Église.
Eh ! n'avons-nous pas entendu les
étonnants aveux qui ont été
faits ces derniers temps. On parle de nous
affranchir des jougs vieillis de l'autorité.
On fait chatoyer devant nos yeux une trompeuse
image d'indépendance et, pour commencer, on
ne veut plus avouer que nous sommes
« incapables par nous-mêmes de
faire le bien » Mais qu'êtes-vous
donc capables de faire, réformateurs de
notre Église ? Par vous-mêmes, et
sans Jésus, quel bien avez-vous fait ?
Quels biens nous donnez-vous ?
Vers quels rivages nous menez-vous,
après avoir brisé les chaînes
dont vous affirmez que Calvin avait chargé
nos consciences ? Je ne sais, pour ma part,
quel christianisme vous nous créerez un
jour, à la place de celui dont vous voulez
nous délivrer. Mais je sais qu'un plus grand
que Calvin, je sais que mon Sauveur a dit un jour
à ses disciples : Hors de moi, vous ne
pouvez rien faire !
Non! rien hors de lui dans l'Église,
rien hors de lui dans la société,
rien hors de lui dans la famille, parce qu'avant
tout l'âme humaine n'est
rien et ne peut rien hors de lui. C'est là
qu'il nous en faut venir. Ce qui nous manque, mes
frères, pour l'oeuvre que Dieu nous a
donnée à faire, c'est la vie
personnelle avec Jésus-Christ, c'est la vie
tirée de sa vie, c'est la sève
reçue de lui et circulant dans les sarments,
c'est d'abord la conversion, la nouvelle naissance.
Ne cherchez pas ailleurs la source de nos
faiblesses, vis-à-vis des graves questions
d'aujourd'hui. Nous sommes chrétiens
à demi, aux trois quarts peut-être,
nous ne le sommes pas entièrement. Nous nous
figurons encore follement pouvoir faire quelque
chose en dehors de Jésus. Voilà
pourquoi nous avons laissé la charité
se refroidir dans nos familles, l'iniquité
se multiplier dans la société, la
piété s'éteindre ou devenir
fumante dans cette Église que nous avons
appelée trop orgueilleusement la
nôtre, tandis que nous aurions dû faire
d'elle l'Église de Jésus-Christ. Mes
frères, mes soeurs, un retour vers
Jésus ! C'est le moment ou jamais.
Notre patrie et notre Église,
également menacées, également
malades, ont besoin de votre conversion.
En terminant, une pensée me saisit.
Trouverez-vous que j'ai mal usé de la
chaire, en y portant ces questions brûlantes,
qu'on réserve d'habitude pour la
tribune ?
J'ai cru qu'appelée à
édifier, c'est-à-dire à
bâtir, la chaire était appelée
aussi à reconstruire, selon son pouvoir, les
édifices chancelants ou déjà
démolis. J'ai cru qu'elle pouvait remplir
les fonctions de Néhémie, et convier
tous les enfants de l'Israël de Dieu à
relever les murs de Jérusalem. Pardonnez,
cependant, vous que mes paroles auraient
involontairement détournés de
l'édification plus intime que vous
étiez venus chercher : n'en retenez
qu'une seule, c'est que loin de Jésus, vous
ne pouvez rien faire ! Pardonne, petit
troupeau de mon Sauveur, toi que j'ai eu l'air
d'oublier dans la peinture de l'iniquité
contemporaine. À toi, peut-être, la
joie de devenir l'aurore d'un jour nouveau, car
c'est de toi qu'il est dit : Vous êtes
le sel de la terre ! Pardonne surtout, ô
Jésus ! pardonne, ô mon
Père céleste, tout ce qui n'aurait
pas été dit à ta gloire. Tu
sais : c'est par amour pour les
âmes que j'ai parlé
de la sorte. Par amour aussi pour mon pays, pour
mon Église... pour la tienne. Tu sais :
ils sont malades. Guéris-les, et ils seront
guéris ; sauve-les, et ils seront
sauvés ; car tu es notre louange.
Amen ! Amen !
FIN
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