LA
CRÉATION ou LA PREMIÈRE PAGE DE LA
BIBLE
CHAPITRE III
LA LUMIÈRE
« Dieu
dit : Que la lumière soit, et
la lumière
fût. »
(Gen. I, 3.)
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Cette lumière, créée au
premier jour, n'était pas la lumière
éternelle au sein de laquelle réside
la divinité et dans laquelle les anges et
les esprits bienheureux voient la lumière.
Ce n'était pas non plus la lumière
dans les cieux visibles ; c'était celle
que Dieu fit jaillir des ténèbres qui
entouraient la terre, ou dont il l'enveloppa comme
d'un vêtement. Comment ? Nous
l'ignorons. Il est le créateur et le
maître de la lumière, et un mot de lui
suffirait pour que l'univers tout entier
devînt un océan de lumière
éblouissante.
La lumière ? Quelle chose
splendide, merveilleuse ! Dans le
Psaume CIV nous lisons que Dieu
s'enveloppe de la lumière comme d'un
vêtement. « Il est appelé le
Père des lumières » et
« demeure dans une lumière
inaccessible », invisible aux mortels.
Peut-on se figurer ce que serait le monde
privé de lumière ?
Quelque chose d'inconcevablement triste,
d'indescriptible, comme les ténèbres
du dehors ; notre intelligence, toutes nos
facultés enchaînées, notre
âme sans ressort et sans force, sans
connaissance et sans amour !
Qu'est-ce donc que la
lumière ? Qui saurait le dire ?
Comme elle est la plus glorieuse création de
Dieu et sa plus directe émanation, elle est
aussi celle qui défie le plus notre pauvre
intelligence. Elle est, pour autant que nous le
savons, le joyeux frémissement de vie de la
matière-éther qui remplit l'univers.
Mais que nous parlions d'ondes on de rayons
lumineux, d'émissions ou de vibrations de
l'éther, nous n'en ignorons pas moins son
être et son essence, et l'astronome
Flammarion a raison de dire : le fait que des
milliards d'ondes (ou comme nous disons à
présent d'ions lumineux) se croisent et
s'entrecroisent sans cesse en tous sens dans
l'espace sans se heurter, se confondre, s'annuler,
se détruire réciproquement, et en
produisant pour chaque spectateur une image nette
et différente, est absolument inexplicable
et incompréhensible. « Plus
j'étudie depuis des années la
lumière, dit-il, moins je la
comprends. » (Astron. pop., p.
394.) Nous avons maintenant dans les rayons
Roentgen et Becquerel, une lumière qui
traverse les métaux, le plomb mais non le
verre, qui rayonne sans que sa source diminue, qui
bien que nullement chaude, produit, à
travers les vêtements qu'elle laisse intacts,
des brûlures difficiles à
guérir ; et toujours plus nous nous
enfonçons dans l'inconnu.
Ici aussi la nouvelle physique bouleverse nos
idées. Nous nous étions
habitués à regarder l'éther
comme la matière la plus subtile qui
existât, et maintenant des physiciens comme
Lord Kelvin et d'autres nous disent que cet
éther pourrait être mille millions de
fois plus dense que le platine, le métal le
plus dense et le plus lourd que nous connaissions.
Ce fait, si c'en est un, entraînerait des
conséquences effrayantes, et changerait du
tout au tout nos idées sur la chimie et la
physique de la matière, c'est-à-dire
sur l'essence et la structure de la
création.
Sans donc trop nous préoccuper de
théories encore peu sûres, disons
simplement que la lumière est une force
vitale émanant de Dieu, et embrassant
l'univers entier qu'elle remplit jusque dans ses
moindres atomes de mouvement, de vibrations
perpétuelles. Plus ces mouvements sont
actifs, plus la lumière est intense. Une
matière absolument immobile serait aussi
absolument morte et invisible, de sorte qu'il est
juste de dire, que la lumière
représente le mouvement et la vie, et les
ténèbres la mort.
Il n'y a pas dans l'univers entier de
ténèbres complètes. Dans la
cave la plus obscure, dans les mines les plus
profondes la plaque photographique reçoit
encore des impressions ; et il est plus que
probable que les vibrations de l'éther qui
produisent la lumière,
pénètrent notre planète de
part en part. Dans les profondeurs de
l'océan, où régnerait pour
nous l'obscurité la plus noire, des animaux
vivent et cherchent leur proie,
s'éclairant d'une lumière propre, qui
les fait paraître comme d'immenses lucioles.
Et lorsqu'au milieu d'une nuit profonde, il nous
semble que le monde est plongé dans les
ténèbres, cette nuit qui nous
enveloppe n'existe que pour la moitié du
globe terrestre tandis que le reste et
l'incommensurable espace sont baignés de
flots de lumière, volant d'étoile
à étoile, de soleil à soleil,
dans d'éternels embrasements.
Chacun sait que sans lumière les
corps n'auraient ni forme, ni couleur, ni
apparence ; et que c'est elle qui nous
révèle la création et le monde
des êtres. Ainsi il suffirait du rayon
passant par le trou d'une aiguille dans un volet et
tombant sur la goutte d'eau exposée au
microscope, pour nous faire voir tout un monde
vivant, grouillant, s'agitant : des animaux de
formes fantastiques, grotesques, presque
effrayantes, des rotifères transparents,
voguant à toutes rames, avalant à
droite et à gauche de plus petits qu'eux,
entraînés dans leur tourbillon.
D'autres, les amibes, changent constamment de
forme, sont tantôt allongées, puis
rondes, étendent leurs bras multiples, puis
les rentrent de nouveau et se roulent dans une
agitation perpétuelle. Elles n'ont pas
besoin de bouche, de dents, de gosier,
d'estomac ; en quelque partie de leur corps
qu'elles touchent une proie, il se forme un
enfoncement dans lequel elle est sucée,
disparaît et se fond dans la chair de
l'amibe. D'autres, comme le paramécium,
poursuivent obstinément une proie qu'ils
distinguent de toutes les autres.
Ils veulent donc sans cerveau et voient sans
yeux ! D'autres encore, les vorticelles, se
balancent comme un calice de fleur sur une mince
tige, et comme frappées de décharges
électriques se replient subitement sur
elles-mêmes, pour s'épanouir lentement
de nouveau. Parmi eux les élégantes
desmidiacées, d'un vert d'émeraude,
mènent leur vie innocente et
rêveuse ; et tous ces animalcules
répondent à des buts voulus par Dieu,
mais qui nous sont inconnus. Et c'est ce mince
filet de lumière qui a peint avec la plus
grande richesse de coloris cet étrange
tableau dans notre oeil, créé pour la
lumière et lui-même un des
chefs-d'oeuvre du Créateur.
Si maintenant nous saisissons dans un
télescope les rayons qui nous arrivent de la
lune, quelle révélation ! Tout
à l'heure, à l'oeil nu, un disque
lumineux et maintenant un monde, des pays entiers,
d'immenses montagnes aux flancs profondément
ravinés, des rochers gigantesques, abruptes,
menaçants, enfermant dans des cirques
nombreux de grandes plaines ; un autre monde
que le nôtre ! Là-haut cependant
règne un silence absolu. La lune ne
possédant pas ou peu d'atmosphère, ne
connaît ni la douce brise qui caresse la cime
des arbres, ni le ruisseau qui murmure, ni le flot
qui mugit, ni le tonnerre qui gronde, ni l'orage,
ni la tempête sur la mer, aucune de ces voix
de la nature, mélodieuses ou terribles, qui
font partie intégrante de notre vie
terrestre. Tout cela, c'est le rayon lumineux qui
nous l'a révélé.
De plus, la lumière donne
naissance aux couleurs et non seulement aux
couleurs fondamentales de l'arc-en-ciel, mais
à l'infinie variété des
nuances intermédiaires. On en compte,
dit-on, 75,000 dans la manufacture des Gobelins, et
il faut un oeil exercé pour distinguer l'une
de l'autre les deux qui se suivent
immédiatement. Mais qu'est-ce que cela,
quand le physicien nous dit que le rayon violet
étant le produit de 816 billions et le rouge
foncé de 364 billions de vibrations de
l'éther, il est certain qu'à chaque
vibration correspond une nuance
particulière, et qu'il y en a donc des
millions que notre oeil ne perçoit pas,
comme notre oreille n'entend pas des milliers
d'ondes résonnantes, et comme nous n'avons
pas de sens pour voir ou entendre ou sentir toutes
les gammes de la chaleur, peut-être aussi
belles que celles de la lumière. En tout
cas, nous savons qu'il y a des couleurs,
appelées ultraviolettes, que nous ne voyons
pas, et qui n'en exercent pas moins une forte
action chimique. Du reste chaque couleur exerce une
influence spéciale sur les corps qu'elle
frappe : sous tel rayon, tel
végétal se développe plus
rapidement que sous tel autre. Pour qu'une
photographie réussisse, il faut des
conditions particulières d'éclairage.
La lumière bleue agit d'une façon
calmante sur les hommes et sur les bêtes, et
l'on s'en est déjà servi efficacement
dans des cas d'aliénation mentale. Le rayon
rouge, au contraire, influe d'une manière
irritante, excitante même sur des animaux
aussi dépourvus de sensibilité que le
crocodile, que le rouge met en fureur.
L'une des découvertes modernes
les plus merveilleuses est celle de l'analyse
spectrale, qui consiste à reconnaître
dans la composition d'un rayon lumineux la nature
du corps dont il émane. Quand on brise, par
exemple, un rayon de lumière au moyen d'un
verre taillé en prisme, on le
décompose en une longue bande claire, qui se
trouvera traversée par des centaines de
lignes fines, noires ou colorées. Ces lignes
nous renseignent sur la nature des matières
constituantes du corps auquel appartient le rayon
décomposé, que ce soit une bougie ou
une lampe à pétrole, le soleil ou une
étoile fixe, placée à une
distance incalculable. L'astronome peut aussi
découvrir, en analysant le rayon d'un de ces
astres lointains, si celui-ci contient de l'eau, du
fer, de l'or, de l'oxygène ou du sel,
etc. ; de plus il saura si cet astre est
liquide ou gazeux ou solide, s'il a une
atmosphère et même, si dans sa course
il se rapproche de la terre ou s'en
éloigne ! Et qu'il est exact,
infaillible ce langage de la lumière !
Kirchhoff et Bunsen, qui ont découvert
l'analyse spectrale, ont montré que le
spectroscope indique nettement un trois mille
millionième de gramme de natrium,
c'est-à-dire une quantité
imperceptible à tous nos sens et invisible
dans nos plus forts microscopes ! Combien de
choses encore pourraient nous révéler
ces rayons, visiteurs de mondes inconnus, si nous
savions les lire et les comprendre à fond.
Ici-bas il faudra nous en tenir à l'alphabet
de ces merveilles sublimes, dont l'étude
approfondie formera une des plus grandes
jouissances de l'éternité !
Grandioses sont les effets de la
lumière. Pour arriver jusqu'à nous,
les rayons du soleil franchissent une distance
d'environ 36 millions de lieues, et pourtant
leur efficacité est encore assez grande pour
faire verdir et fleurir la végétation
dans toutes les zones du globe terrestre et
prêter des forces vitales aux hommes et aux
animaux, tandis que tout ce qui
végète dans l'obscurité reste
incolore et chétif. Mais il y a plus encore.
On se rappelle qu'il y a une soixantaine
d'années, un artiste français,
nommé Daguerre, était tenu pour fou,
parce qu'il avait conçu l'idée
fantasque de fixer et de rendre visible, sur une
plaque de verre, les images données par les
rayons du soleil. Aujourd'hui, chaque enfant sait
qu'on peut photographier tous les objets
éclairés, c'est-à-dire fixer
l'image lumineuse qui s'en dégage. Cela
prouve que tous ces objets, et nous aussi,
produisons des images qui, invisibles pour nous,
volent dans l'espace.
Or, avec toute sa vitesse de
transmission, la lumière emploie toujours un
temps quelconque pour traverser un espace. On est
parvenu à calculer que la lumière du
soleil met 8 minutes et 13 secondes, et celle de
l'étoile polaire 33 ans pour arriver
jusqu'à nous ! Devant de telles
révélations on reste confondu. Ainsi,
soumis à l'analyse, le rayon de cette
étoile ne saurait nous en apprendre la
condition actuelle, parce qu'il y a trente-trois
ans qu'il a quitté son foyer ! C'est
à peu près, comme si, de quelque
village écarté de la Chine ou de la
Nouvelle-Guinée, on recevait une lettre,
écrite par un ami six mois
auparavant. Cette lettre nous apprendrait bien
comment il se portait alors, quels étaient
ses projets, ses occupations, mais ne pourrait
aucunement nous renseigner sur sa condition
présente. Dans l'intervalle il pourrait
avoir perdu sa fortune, sa santé ou
même la vie. Il en est de même, toutes
proportions gardées, de l'étoile
polaire. Ce que nous contemplons
présentement, c'est la photographie, l'image
de ce qu'elle a été il y a trente
ans. Si cet astre s'était éteint, il
y a une dizaine d'années, nous continuerions
pendant vingt ans encore à le voir luire au
firmament !
Une autre étoile dans la
constellation des Pléiades
(Job IX, 9 ;
Amos V, 8.), la belle Alcyone, est
si éloignée de nous que sa
lumière met cinq siècles à
nous parvenir, de sorte qu'elle pourrait avoir
disparu avant la découverte de
l'Amérique par Christophe Colomb, et nous la
verrions briller encore ! Bref, tous ces corps
lumineux nous les voyons tels qu'ils
étaient, non tels qu'ils sont, et c'est le
passé, non le présent, qui des
profondeurs de la voûte céleste se
révèle à nous. Si donc, en
sens inverse, un habitant astral de l'une des
Pléiades pouvait braquer un télescope
sur notre terre, il la verrait telle qu'elle
était à l'aurore du XVme
siècle ! L'espace immense est donc
rempli d'images lumineuses de tous les
événements successifs de l'histoire
universelle avec tous les êtres qui en font
partie. Sans doute il ne nous est pas donné
de déchiffrer ces caractères, et nous
ignorons si sur l'un ou l'autre des
corps célestes roulant
dans l'espace il existe des êtres qui en
soient capables. Mais nous pouvons admettre que les
anges qui, pour exécuter les commandements
de Dieu, volent de monde en monde, voient dans
l'océan de lumière où ils
nagent, se dérouler sous leurs yeux ces
tableaux successifs de l'histoire de
l'humanité à travers les
siècles. Et Dieu surtout les voit, Lui
devant qui toutes choses sont nues et
entièrement découvertes ; Lui,
le Créateur de l'oeil, comment ne verrait-il
pas ? Pour nous le présent et le
passé sont entièrement
distincts ; pour l'Être suprême
tout est présent. Et ne voit-il pas l'avenir
même ?
Toutes ces merveilles, et combien
d'autres encore, cachées à nos yeux,
sont le résultat de la Parole
créatrice : « Que la
lumière soit ! » Mais que
signifie cette lumière qui éclaire
notre globe terrestre à côté de
la vraie, de l'éternelle lumière dont
nous rend témoignage la Parole de Celui dont
il est dit qu' « Il est la lumière
et qu'en Lui il n'y a point de
ténèbres. » Et nous, ses
enfants, nous sommes appelés à
être participants de cette éternelle
lumière, en dehors de laquelle il n'y a que
les ténèbres du dehors, avec leur
éternelle ignorance. La nature nous apprend
qu'en la lumière et par elle nous avons la
joie, la connaissance et la vie, sans elle et hors
d'elle règnent la tristesse, la faiblesse et
la mort. Or nous avons la promesse qu'un jour nous
vivrons au sein de la lumière et que nos
corps ressuscités luiront comme des soleils
dans la maison du Père. Comme cette
pensée devrait nous
stimuler à briller
déjà ici-bas comme de vrais enfants
de lumière au milieu d'un monde si
ténébreux !
L'incrédule objecte quelquefois
à propos de la création du premier
jour : « Comment ! la
lumière existe dès le premier jour et
ce n'est qu'au quatrième qu'apparaissent le
soleil, la lune et les
étoiles ! » Il ignore que la
lumière et le soleil ne sont nullement
inséparables. Qui n'a entendu parler des
splendides aurores boréales qui
éclairent si souvent les nuits
polaires ? Les comètes aussi
possèdent une lumière propre et les
astronomes voient au ciel des milliers de
nébuleuses, c'est-à-dire de nuages,
d'océans d'une douce lumière, bien
des millions de fois plus grands que la terre.
Peut-être la terre flottait-elle une fois
dans une de ces mers de lumière, d'où
par concentration l'astre du jour a plus tard
été formé, comme il est
certain que dans l'espace flottent des soleils
éteints. La lumière, disent les
physiciens modernes, a été la
première manifestation de la matière,
de l'éther qui remplit l'univers, et Dieu,
s'il le voulait, pourrait remplir d'une
lumière éblouissante l'univers
entier.
Revenant au récit biblique, nous
lisons : « Et Dieu nomma la
lumière Jour et les ténèbres
Nuit. » Ceci nous donne à
entendre que dans le récit de la
création les termes
« jour » et
« nuit » ne signifient point
une durée respective de douze heures, alors
qu'il n'existait pas encore de soleil pour mesurer
le temps. C'étaient, la Bible le
déclare ici expressément, des
périodes alternatives de lumière et
de ténèbres, dont nous ne
connaissons pas la durée,
mais qui, d'après des observations
astronomiques sur les
« variables » et sur les
résultats de la géologie, peuvent
avoir embrassé des siècles et
même des milliers d'années. La
déclaration biblique que « devant
le Seigneur mille ans sont comme un jour et un jour
comme mille ans », ainsi que l'expression
« le jour du Seigneur »
désignant la période entière
des derniers jugements, nous font voir que, dans la
bouche de Dieu, les termes ne sont pas
limités à notre faible entendement.
Un jour, qui déjà aux pôles de
la terre dure six mois, dure quarante ans sur la
planète Uranus ; un jour, nous le
répétons, et surtout dans la langue
hébraïque où les substantifs ont
une signification plus ample et plus
générale que les termes
correspondants des langues modernes, c'est une
époque de lumière, comme une nuit est
une époque de ténèbres.
L'homme, d'ailleurs, n'étant pas encore
créé, il ne pouvait alors être
question de jours humains. C'étaient des
« jours de Dieu »,
c'est-à-dire des temps de lumière et
d'un développement gigantesque,
entrecoupés de temps d'arrêt, de
repos, de ténèbres.
Nous avons appelé la
lumière une force de Dieu. Il n'y a pas de
chose créée où la
correspondance de la matière et de l'esprit
se montre aussi clairement. La divinité,
nous dit sa Parole, « habite une
lumière inaccessible qu'aucun homme ne peut
voir, ni n'a vue. »
(1 Tim. VI, 16.) « 0
Dieu ! Toi qui t'enveloppes de lumière
comme d'un vêtement. »
(Ps. CIV, 2.) De
toute vie corporelle,
intellectuelle et spirituelle, il nous est
écrit : « Par devers toi est
la source de la vie, et en ta lumière nous
voyons la lumière. »
(Ps. XXXVI.) Satan a
créé les
ténèbres : « Le Dieu
de ce siècle obscurcit l'entendement de ceux
qui périssent. »
(2 Cor. IV, 4.) C'est le propre du
pécheur de haïr la lumière et de
rechercher pour faire le mal les
ténèbres matérielles ;
aussi tout homme qui redoute de se montrer,
d'être vu et connu tel qu'il est, a-t-il en
lui un reste d'obscurité.
Un Dieu juste rend à chacun selon
ses oeuvres, et a jeté « dans des
chaînes éternelles d'obscurité
pour le jugement »
(2 Pierre II, 4 ;
Jude, 6.) les anges
créés dans la lumière et
« qui n'ont point gardé leur
origine. » Qu'est-ce qui pourrait en
effet tenir ainsi captifs et réduire
à l'impuissance des esprits dont l'origine
était la lumière ? Dans la nuit
absolue, toute connaissance, toute notion, toute
mesure du temps et de l'espace cessent ; ici
et là, loin et près n'ont plus de
sens ; des centaines ou des milliers de
siècles ne se distinguent plus ; un
mouvement rapide ou lent, une action quelconque n'a
plus de but, partant plus de sens. Complète
est leur impuissance, absolue leur
immobilité, comme celle des
Égyptiens !
(Exode X, 23.) Terrible
châtiment pour des esprits
créés pour la lumière, mais
« qui ont mieux aimé les
ténèbres, parce que leurs oeuvres
étaient mauvaises. »
(Jean III, 19.)
Quant à l'homme, le
péché lui a non seulement obscurci
l'intelligence de la création, mais a
effectué pour lui une
séparation entre la création
matérielle et la création
spirituelle, entre l'esprit et la
matière ; mais la Bible nous enseigne
leur réunion et leur intime et parfaite
harmonie comme le but de la nouvelle
création ; car dans le Dieu un, tout
est unité.
Comme l'impie donne toujours
malgré lui raison à la Parole de
Dieu, ici encore il est étonnant de voir
ceux qui s'appellent « amis des
lumières » croire à leur
fin et à celle de toutes choses dans les
ténèbres du dehors. Les
planètes, disent-ils, tomberont dans les
soleils ; les soleils les uns dans les autres
et puis quand ce grand embrasement
s'éteindra, le silence, le froid absolu, la
nuit éternelle remplacera ce qui avait
été l'univers !
Nous autres chrétiens, nous
croyons à un monde de lumière,
où nous-mêmes luirons comme le soleil
éternellement. Vous, incrédules,
croyez aux ténèbres
perpétuelles. Nous avons tous raison.
« Qu'il te soit fait selon que tu as
cru », sera un jour l'arrêt de la
justice divine.
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