Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



MARTIN NIEMÖLLER



AVANT-PROPOS

MARTIN NIEMÖLLER

PASTEUR À BERLIN-DAHLEM

Le nom du pasteur Martin Niemöller est universellement connu. L'absolue loyauté de son ministère pastoral, le rôle qu'il a été appelé à jouer dans la lutte imposée depuis cinq ans à la fraction évangélique de l'Eglise protestante d'Allemagne, lui ont valu l'inimitié des dirigeants du IIIe Reich et de ceux qui, dans l'Eglise même, hélas ! ont pactisé avec l'apostasie. La conséquence en fut neuf mois de prison préventive. Mais, dans son jugement, le tribunal ne retint aucune des principales accusations portées contre lui et, tout en lui infligeant une amende, prononça sa libération. Néanmoins, contre toute justice, la Gestapo s'empara de sa personne pour l'envoyer dans un camp de concentration où il est encore et d'où nul ne sait s'il sortira jamais.

Cette mesure, qui se passe de commentaires, a soulevé dans le monde entier une vague de sympathie pour le vaillant pasteur. Il importe cependant, pour rester dans la ligne de Niemöller, de ne pas faire de lui un héros de je ne sais quelle liberté de pensée ni d'invoquer en sa faveur ce que certains ont appelé « les droits de l'homme », Martin Niemöller ne connaît que les droits de Dieu. Il n'entend pas être glorifié comme un héros. Il est et ne veut être autre chose qu'un témoin fidèle de la Parole de Dieu en face de ceux qui la falsifient au profit d'intérêts politiques et humains. Sa longue souffrance, qu'il supporte avec foi et patience, est un impressionnant témoignage, gênant pour les uns, encourageant pour les autres. Il est un appel, une question posée à tous ceux qui se disent chrétiens, à l'Eglise chrétienne tout entière, en même temps qu'un solennel avertissement.

C'est pourquoi, considérant que cela concerne les chrétiens de langue française aussi bien que les autres, nous avons entrepris la traduction de cette publication dont les éditions allemande, anglaise et danoise ont eu un grand retentissement.

Pour autant que les exigences linguistiques du français l'ont permis, nous avons respecté la manière originale dont l'auteur a brossé le portrait de Martin Niemöller. Mais nous devons au lecteur quelques explications de termes qui n'ont pas tout à fait le même sens en français qu'en allemand et qui risquent de prêter à malentendus.

C'est le cas, par exemple, de la désignation de la fraction de l'Eglise protestante allemande qui a refusé de se laisser embrigader. Elle s'appelle la Bekenntniskirche ou bekennende Kirche, terme qu'on traduit ordinairement par « Église confessionnelle » et que nous avons rendu par « Église confessante ». Il ne s'agit pas, comme, on le croit parfois, d'une Église particulière, à côté de l'Eglise protestante officielle, mais d'une importante fraction de celle-ci, qui s'est vu obligée de défendre les droits constitutionnels et spirituels de l'Eglise contre l'arbitraire des prétentions totalitaires du nouveau régime et qui, de ce fait, est l'objet de vexations allant parfois jusqu'aux persécutions. Pour justifier sa position, elle se fonde sur les « Confessions de foi » par quoi l'Eglise de la Réformation a formulé sa doctrine, en opposition à l'autre fraction de l'Eglise qui, les ayant de plus en plus oubliées se trouve exposée aux plus dangereuses altérations de la foi chrétienne et qui, dans le cas particulier, se laisse envahir par la mystique néo-païenne du nazisme.

On voudra aussi se souvenir que le terme de Deutsche Christen ou « Chrétiens-Allemands » a pris un sens très précis et ne s'applique qu'au parti des Nazis de l'Eglise protestante d'Allemagne, qui ont voulu l'entière adaptation de l'Eglise aux doctrines, aux principes et aux formes du national-socialisme.

Il ne nous reste qu'à souhaiter à ces pages, écrites et traduites dans la plus étroite communion d'esprit et de foi avec Martin Niemöller et l'Eglise confessante, d'étendre l'action exercée par le témoignage de cette vie consacrée et de cette souffrance acceptée pour glorifier Christ, le seul Seigneur.
Genève, octobre 1938.

Le traducteur
Émile MARION,
pasteur.


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