Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



LE SERMON SUR LA MONTAGNE
Transposé dans notre langage et pour notre temps



CHAPITRE VI

LES CONDITIONS DU SUCCÈS
(Matthieu VII, 7.27.)

3. L'action de bon aloi.

«Ce ne sont pas tous ceux qui me disent: «Seigneur! Seigneur!» qui entreront dans le royaume des cieux, mais bien celui qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. Plusieurs me diront en ce jour-là : Seigneur, Seigneur, n'est-ce pas en ton nom que nous avons prophétisé? en ton nom que nous avons chassé les démons? Et n'avons-nous pas en ton nom fait beaucoup de miracles ? Alors je leur dirai ouvertement : je ne vous ai jamais connus. Retirez-vous de moi, vous qui pratiquez l'iniquité ! »

Notre incorporation au royaume de Dieu et à l'être originel, cet organisme personnel créé, animé et façonné par les vibrations de la vie divine, ne dépend pas de notre profession de foi chrétienne, mais de notre accomplissement des lois divines. Chacun peut dire : Seigneur! Seigneur! La question est de savoir si nous obéissons à la parole de Jésus, si nous le suivons véritablement, si toutes les manifestations de notre vie témoignent de son règne au-dedans de nous. On le reconnaît à ceci, que Dieu est mis en lumière purement et intégralement, que l'ordre s'établit dans la vie et que sa volonté s'y actualise d'une façon immédiate. Ni l'orthodoxie de la doctrine concernant la personne et l'oeuvre du Christ, ni le culte que nous lui rendons ne nous font participer à la vie éternelle, mais seule une vie qui n'a plus d'autre objet, que la réalisation de la volonté de Dieu : «Pourquoi m'appelez-vous Seigneur et ne faites-vous pas ce que Je dis? »

Les hommes se font à ce sujet de graves illusions. Aussi le réveil sera-t-il terrible le jour où la valeur et la réalité objectives de notre vie seront manifestées et où notre participation au royaume de Dieu sera reconnue. Beaucoup en appelleront aux oeuvres qu'ils ont accomplies au nom de Jésus, mais elles seront ouvertement traitées de contrefaçons je ne vous ai jamais connus », vous êtes des étrangers pour moi, déclarera Jésus à leurs auteurs. Le passage parallèle de Luc, ch. 12, v. 25, porte : «Je ne sais d'où vous êtes », c'est-à-dire : Vous n'êtes pas de ma race, vos oeuvres ne sont pas authentiques.

Cette parole pèse lourdement sur le coeur, surtout si l'on considère les oeuvres accomplies par ceux que Jésus repousse : «N'avons-nous pas prophétisé, chassé les démons, fait beaucoup de miracles en ton nom? » Ainsi donc, il s'agit d'oeuvres éminemment représentatives du royaume de Dieu, et cependant Jésus les désavoue! Comment est-ce possible? Pour la raison bien simple que l'essentiel n'est pas l'étiquette que porte notre vie, mais la puissance d'où elle procède. Quand on prophétise à, coups d'exégèse et que l'on prêche à coups de doctrine, quand on chasse les démons des passions impures par l'esprit du fanatisme religieux ou de l'exaltation psychique, quand on guérit les malades par la suggestion de la prière ou le scientisme, il n'y a pas là de révélations de Dieu, mais seulement des exploits de l'esprit humain, des phénomènes subjectifs ou l'utilisation d'états d'âme maladifs.

La troisième tentation dans laquelle Jésus fut sollicité d'imiter le règne de Dieu et ses manifestations au moyen des procédés et des forces de la vieille nature, nous éclaire parfaitement à cet égard. Jésus la repoussa catégoriquement; il déclara ainsi une fois pour toutes ne reconnaître comme authentiques que les résultats dus à la vertu de la vie originelle, et obtenus selon ses méthodes. Et ce fait demeure, quand bien même le christianisme officiel tout entier succomberait à la tentation dont Jésus a triomphé, et cette méthode frauduleuse eût-elle reçu la consécration d'une pratique séculaire. Ce fait demeure, quelles que soient par ailleurs la sincérité et la ferveur avec lesquelles on abuse du nom de Jésus. Le jour viendra où cette aberration sera reconnue, et alors si grandes, si belles, si glorieuses qu'en aient été les apparences, le verdict qui la frappera sera aussi net et aussi décisif que celui qui fut prononcé sur le tentateur : Retirez-vous de moi, vous m'êtes étrangers; à mes yeux dont le regard cherche partout le Père, vous avez pratiqué l'iniquité, car vous n'avez point édifié le royaume de Dieu, mais vous en avez détourné les hommes.

L'expression qu'on traduit en général par les mots : Vous qui pratiquez l'iniquité, signifie littéralement : « Vous qui êtes les auteurs responsables de l'illégalité. » Elle caractérise ce qu'il y a de subjectif, d'arbitraire, de barbare dans l'activité de ceux auxquels elle s'applique. Le jugement porté par Jésus ne met donc pas en question l'utilité des oeuvres accomplies, les bienfaits et le secours qu'elles ont apportés aux hommes. Il ne les considère qu'au point de vue de la création nouvelle de l'humanité, qui seule lui importait. À ce point de vue-là, elles sont mauvaises, parce qu'elles ne procèdent pas des forces actives et des nécessités intérieures du nouveau devenir, ni d'une rénovation de l'humanité; elles n'y sauraient, par conséquent, contribuer. Les seules oeuvres de bon aloi sont celles qui en procèdent organiquement et qui y contribuent d'une manière effective, qui découlent de la même source et participent de la même vie. Car elles ont la même origine, portent le même caractère et tendent au même but que celles de Jésus. Tout le reste n'est qu'une activité arbitraire, selon l'ordre de choses ancien.

«Tout homme donc qui entend ces paroles que je dis et les met en pratique, est semblable à un homme sage qui a bâti sa maison sur le roc. La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et se sont déchaînés contre cette maison, mais elle n'a pas été renversée, parce qu'elle était fondée sur le roc. Mais tout homme qui entend ces paroles que je dis et ne les met pas en pratique, sera semblable à un insensé qui a bâti sa maison sur le sable. La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et ont fondu sur cette maison, et elle s'est effondrée, et grande a été sa ruine. »

Détournant ses regards de cet avenir solennel où tout apparaîtra dans sa vérité et selon sa valeur réelle, Jésus adresse en terminant une exhortation pressante à ceux de ses auditeurs qui comprennent la gravité du sujet. Il leur fait voir dans une parabole saisissante qu'une seule chose importe : entendre et pratiquer. Non pas, remarquons-le, entendre et retenir, entendre et méditer, entendre et vouloir, mais entendre et pratiquer.

Ce que nous avons appris de Jésus doit se traduire immédiatement dans notre vie. Ainsi nous entrons dans le mouvement effectif qui pressent, découvre et suit le chemin étroit. Mais avant tout il faut avoir véritablement entendu, autrement nous agissons à l'aventure, selon des notions théoriques et illusoires. Or nous n'entendons en vérité que les paroles que nous saisissons d'une manière personnelle et vivante, à la lumière de notre situation intérieure, c'est-à-dire celles qui nous atteignent en plein coeur. Quelles sont les paroles de Jésus qui pénètrent en nous, quel est le point sensible qu'elles touchent? Cela varie selon les individualités. Mais une fois que le contact s'est établi, Il s'agit de suivre sans délai les impulsions vitales que nous percevons et de nous consacrer entièrement à leur réalisation. Dès que le contact ne s'affirme plus dans la vie. la communication s'interrompt. Dès que les enseignements qui ont trouvé en nous un écho ne se traduisent pas en actes, ils n'enrichissent que nos points de vue. Tout ce qui ne se transforme pas en vie, devient affaire de théorie.

Alors nous bâtissons sur le sable, sur le sable mouvant des idées et des principes, des convictions et des résolutions, et la solidité de notre édifice réside uniquement dans le poids qu'a pour nous notre manière de voir, dans la confiance que nous avons en nos opinions. il manque à notre vie la base d'un fait objectif. Mais comment trouver un appui dans une croyance à laquelle nous devons servir nous-mêmes de point d'appui? Vienne à fondre sur nous la tempête, un désastre ébranle-t-il l'édifice de notre vie, toute notre construction théorique s'effondre, et nous nous trouvons gisant sur le sable. Alors c'est le désespoir :
« Il n'y a point de Dieu », s'écrie-t-on. Et l'on se lamente d'avoir perdu sa foi. Heureux êtes-vous d'avoir perdu votre foi, vous voilà débarrassés d'une illusion! Peut-être, si vous le cherchez, trouverez-vous maintenant l'accès à la véritable vie.

Quant à celui qui laisse les paroles de Jésus germer en lui et s'actualiser dans sa vie, qui permet aux impressions et aux énergies, aux clartés et aux impulsions divines qui se font jour dans son âme de se réaliser dans son attitude et sa conduite, ses relations et ses circonstances, bref dans tous les faits et tous les phénomènes de son existence, il fait l'expérience immédiate de Dieu, le vivant, et de son travail créateur et organisateur. L'évolution de l'humanité s'accomplit dans sa vie individuelle. Il s'incorpore à l'organisme nouveau d'où procède toute vie personnelle. En lui monte la sève de l'être originel; il est régi par ses lois de vérité; il renouvelle toutes choses dans la mesure où lui-même est créé de nouveau.
Cet homme-là a bâti sa maison sur le roc, car son existence tout entière repose sur une base objective, sur le Dieu vivant, C'est en lui que sa vie plonge ses racines, c'est de lui qu'elle tire sa subsistance et son accroissement. Ce sont ses vibrations qui lui communiquent son énergie vitale. L'être nouveau qui grandit en lui est une création de la rédemption et de la régénération divines. Sa destinée est une grâce du Père et se déroule au soleil immuable de son amour. Chacun de ses jours devient une révélation de sa gloire. Rien ne saurait l'ébranler, car le pivot de son existence est dans l'être véritable, impérissable, éternel, dont il fait l'expérience personnelle avec chaque battement de son coeur.

«Jésus ayant achevé ce discours, le peuple fut saisi d'admiration, car il enseignait comme ayant autorité, et non à la façon des scribes», nous dit Matthieu. Nous aussi, malgré les siècles écoulés, nous nous sentons ébranlés jusqu'au fond par ses paroles, quand du sein de notre inquiétude nous les saisissons dans leur vivante réalité. Et notre âme reste émerveillée devant les perspectives qu'elles ouvrent à chacun de nous et à l'humanité tout entière. Quiconque ne se sent pas transporté à la lecture du Sermon sur la montagne ne l'a pas compris. Mais celui qui l'a compris a trouvé le chemin de la vie.


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