La
Bénédiction de la Pentecôte
dans sa plénitude
La seule
chose nécessaire
VI. - COMMENT ON OBTIENT CETTE
GRÂCE
Ne vous enivrez pas de
vin.... mais soyez remplis de l'Esprit.
(Eph. 5: 18.)
L'ordre d'être remplis de l'Esprit est
tout aussi péremptoire que celui de ne pas
s'enivrer de vin. Le même Dieu qui nous
appelle à vivre dans la
sobriété nous demande
également d'être remplis de l'Esprit.
Cet ordre équivaut à une
promesse : c'est le gage certain qu'Il est
prêt à nous donner ce qu'il
désire nous voir posséder. Ainsi
demandons en toute simplicité quelle est la
voie à suivre pour vivre selon la
volonté de Dieu quant à la possession
de l'Esprit. Voici quelques directions qui pourront
aider ceux qui désirent sincèrement
obtenir cette bénédiction.
1. Elle est l'héritage promis
à tous les enfants de Dieu.
Tel est le premier principe à
poser ; car nombre d'entre eux n'en sont pas
pleinement persuadés. Ils considèrent
la Pentecôte comme une sorte de fête
destinée à marquer la naissance de
l'Eglise, et par conséquent la
bénédiction reçue ce
jour-là comme quelque chose d'exceptionnel
et de passager. Oubliant l'ordre divin, ils ne
pensent même pas à chercher
sérieusement à être remplis de
l'Esprit. Ce sont des satisfaits qui se contentent
de la vie chétive de l'Eglise de nos
jours.
Serait-ce peut-être votre cas,
à vous qui lisez ces lignes ? Mais
pensez à la tâche immense de l'Eglise.
Comment pourra-t-elle la remplir, si tous ses
membres ne possèdent pas cette
plénitude de vie qui se manifeste par des
fruits de sainteté, de joie, de puissance,
d'amour ?... Croyez de tout
votre coeur à la réalité et
à la possibilité de cette vie, et
qu'elle est l'apanage de tout enfant de Dieu.
Prenez le temps nécessaire pour vous
pénétrer de cette certitude, et
bientôt, vous aussi, vous voudrez y avoir
part, et vous l'obtiendrez.
2. Je ne la possède pas
encore, cette bénédiction.
C'est ici le deuxième pas,
plus important qu'il ne parait à
première vue.
Bien des chrétiens, en effet,
croient avoir déjà le Saint-Esprit,
et n'avoir plus qu'à devenir plus
fidèles et plus dociles à Sa voix, et
qu'ils iront de progrès en progrès.
Mais ce qu'il faut à ces âmes, au
contraire, dans ma conviction, c'est une
guérison aussi divine et aussi radicale que
celle des aveugles et des boiteux guéris
jadis par le Seigneur. Or, il n'y a pas de
guérison possible tant qu'on ne se croit pas
malade. Il faut donc que ces âmes arrivent
à sentir ce qui leur manque.
Lorsqu'elles s'en rendront
clairement compte, elles comprendront aussi
qu'elles doivent reconnaître la
culpabilité de leur état. Elles
verront que, si elles n'ont pas obéi
à l'ordre d'être remplies de l'Esprit,
c'est par paresse, par bonne opinion
d'elles-mêmes, et par
incrédulité. Il faut qu'elles en
viennent à avouer avec humiliation qu'elles
ont méprisé le don de Dieu. Alors
elles le rechercheront de tout leur
coeur.
3. Il faut ensuite arriver
à dire : « Cette grâce
est aussi pour moi. »
À côté de ceux
qui pensent qu'elle n'était destinée
qu'à l'Eglise primitive, il en est qui la
croient réservée à quelques
chrétiens éminents, à ceux qui
disposent de beaucoup de loisir. Aussi
s'estiment-ils en bonne conscience dispensés
de chercher à atteindre un idéal
irréalisable pour le
commun des mortels. Dieu ne les y
a pas destinés.... Ah ! ne vous laissez
pas séduire par ces vues
superficielles ! Le corps ne peut être
en santé que si tous les membres, jusqu'au
plus insignifiant d'entre eux, sont en bon
état. Or, pour le Corps de Christ, la
santé, c'est la plénitude de
l'Esprit. Il n'y a pas de membre, si chétif
qu'il soit, qui ne puisse être rempli de
l'Esprit. Dieu ne fait point d'acception de
personnes, ni de différences. Il y a des
dons divers, des circonstances diverses ;
mais, dans Son amour sans bornes, le Père
désire voir tous ses enfants jouir de la
santé et de la plénitude de Son
Esprit. Apprenez donc à redire avec
conviction : « Cette grâce est
pour moi. Le Père désire me
posséder pour me remplir de Son Esprit. Je
ne veux plus mépriser mon droit
filial. »
4. Ce n'est pas par mes propres
forces que je puis saisir cette
bénédiction.
Quand on a résolu de
l'obtenir, on commence ordinairement par faire
toute espèce d'efforts pour conquérir
la foi, l'obéissance, l'humilité, et
la soumission, les conditions indispensables. Et
comme on n'aboutit pas, si l'on ne cède pas
au découragement, on redouble d'efforts. Non
sans résultats, d'ailleurs ; mais des
résultats différents de ceux qu'on
attendait. Cette lutte
désespérée, comme celle de
l'homme sous la loi, nous révèle
notre impuissance totale, et nous amène
à donner à Dieu la place qui Lui est
due, à attendre de Lui seul la grâce
désirée.
Elle est en effet un don surnaturel,
un miracle opéré par Dieu dans
l'âme, tout comme la vie manifestée en
Jésus-Christ, dont le germe fut
déposé par le Saint-Esprit dans le
sein de Marie ; ou comme cette vie nouvelle
qui fut communiquée à Son cadavre au
matin de Pâques. De même que Christ dut
passer par une mort totale, en finir
complètement avec la vie, avant de recevoir
une vie nouvelle, il faut aussi
que le croyant abandonne toute confiance en
lui-même pour recevoir cette
bénédiction comme un pur don de la
Toute-Puissance divine.
5. À tout prix, il faut
que j'obtienne cette grâce.
Comme le marchand de la parabole ne
put obtenir la perle de grand prix qu'en vendant
tout ce qu'il avait, il s'agit pour nous de
renoncer à tout, spécialement
à toute volonté propre, à tout
désir propre, à toute recherche de
nous-mêmes, à notre MOI tout entier,
pour acquérir la bénédiction
de Pentecôte dans sa plénitude. Il
faut que le vase soit entièrement
vidé de tout son contenu pour que l'eau vive
puisse le remplir tout à fait.
Il y a souvent, sans doute, un pas
difficile à franchir entre le vouloir et le
faire, même alors que Dieu a
déjà opéré le vouloir.
Mais il sera franchi, si seulement on s'abandonne
sans réserve à ce vouloir divin
déjà opéré dans un
plein consentement à la présence de
Dieu. Le prix du contrat peut n'être pas
payé intégralement sur-le-champ.
L'acquéreur n'en devient pas moins
possesseur dès que le contrat est
signé et l'acquittement assuré par
une caution. Eh bien, Jésus Lui-même
se porte caution pour vous : c'est Lui qui
vous rendra capable de tout donner, de tout
lâcher.
Persévérez donc
à affirmer avec confiance et devant Dieu
votre résolution d'acquérir la perle
de grand prix, de l'acquérir coûte que
coûte, et votre ferme assurance de
l'obtenir.
6. Croyant que Dieu accepte
l'offrande vivante de tout mon être, et qu'Il
m'accorde cette bénédiction, je me
l'approprie.
Il y a une grande différence
entre l'appropriation par la foi d'une grâce
et l'expérience qu'on en pourra faire.
C'est pour ne l'avoir pas compris
que bien des chrétiens se sont
découragés en constatant qu'ils ne
jouissaient pas aussitôt de ce qui leur avait
été promis. Dès l'instant
où, en réponse à l'appel de
Christ, vous avez fait l'abandon demandé,
votre devoir est de croire qu'Il accepte votre
offrande et qu'Il répand sur vous la
plénitude de l'Esprit. Il se peut pourtant
fort bien que vous n'aperceviez aucun changement
dans votre état spirituel. C'est
néanmoins le moment de
persévérer dans la foi, de croire,
comme si vous le voyiez écrit dans les
cieux, que Dieu a accepté votre don de
vous-même comme un fait accompli.
Regardez-vous comme quelqu'un qui a
réellement tout donné pour obtenir le
trésor céleste. Croyez que Dieu a
déversé sur vous la plénitude
de l'Esprit, et que vous ne tarderez pas à
en jouir. Rendez grâces par la foi en
attendant ; vous ne serez pas
déçu.
7. Je compte maintenant sur
Dieu, m'attendant à ce qu'Il manifeste en
moi la bénédiction qu'Il m'a
accordée.
Il s'agit d'entrer en jouissance de
votre héritage. Reposez-vous seulement sur
Dieu avec la parfaite assurance qu'Il peut se faire
connaître à vous d'une manière
vraiment divine. Soyez sans crainte : rien
n'est trop grand ni trop difficile pour Lui. Mieux
vous vous rendrez compte de votre néant et
de la grandeur de Dieu et du don qu'Il vous
accorde, plus il vous sera évident qu'il
vous faut un miracle de la grâce. S'il y a en
vous, à votre insu, des choses qui fassent
obstacle à la bénédiction,
Dieu s'est engagé à les faire
disparaître. Qu'elles soient consumées
dans l'ardeur même de votre désir,
anéanties par la flamme de l'amour
divin ! Que votre attente reste ferme :
Celui qui dans le vase fragile d'une vierge a
manifesté la vie divine dans la personne de
l'Enfant, et qui a ressuscité ce même
Jésus pour la vie de gloire, n'est pas moins
puissant pour vous faire jouir
aussi effectivement de la présence de Son
Esprit.
Vous qui me lisez, mon frère
bien-aimé, ne laissez pas sans
réponse l'appel de Dieu, je vous en conjure.
Il voudrait pouvoir confier au Saint-Esprit la
direction entière de votre nature et de
votre vie, et il vous demande si vous êtes
bien d'accord. Répondez sans
arrière-pensée : « De
tout mon coeur, Seigneur ». Que cette
promesse divine devienne votre grande
préoccupation, votre pensée
suprême. Ne vous bornez pas à en faire
un sujet de prière ; qu'il y ait entre
vous et Dieu un pacte précis, sur lequel il
n'y ait pas à revenir en
arrière.
Cela fait aujourd'hui même,
attendez avec une foi inébranlable le
miracle de la Toute-Puissance. Vous verrez alors
à quel point il est nécessaire que
votre coeur soit vidé de tout ce qui
s'oppose à l'Esprit, délivré
de toute chaîne, pour que Christ demeure en
vous. La bénédiction vous sera
sûrement accordée.
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