La
Bénédiction de la Pentecôte
dans sa plénitude
La seule
chose nécessaire
VIII. - COMMENT ACCROÎTRE ENCORE
NOTRE TRÉSOR
Celui qui croit en Moi n'aura
jamais soif.
(Jean 6: 35.)
Celui qui
croit en Moi, des fleuves d'eau vive jailliront de
son sein.
(Jean 7: 38.)
Peut-on remplir davantage ce qui est
déjà plein ? Bien
certainement : on peut le faire constamment
déborder. Et c'est bien là la
caractéristique et la loi de cette
bénédiction.
Les passages ci-dessus
mentionnés renferment une double
promesse : d'abord l'apaisement de la soif,
tous les besoins de l'âme étant
satisfaits ; puis les fleuves d'eau vive, le
pouvoir d'étancher la soif des autres.
Voilà la différence entre la vie
pleine et la vie débordante.
Il en est des fleuves d'eau vive
comme de certaines sources. Elles ne coulent
d'abord que faiblement. Mais plus on en puise, plus
l'eau arrive abondante. Cherchons dans quelle
mesure cela se réalise dans le domaine
spirituel, et quelles sont les conditions à
remplir pour que la plénitude de l'Esprit
aille toujours croissant et
débordant.
1. Retenez ferme ce que vous
avez.
Assurez-vous de la
réalité de ce que vous avez
reçu. Ne vous forgez pas des notions fausses
à ce sujet. Ne vous figurez pas devoir
nécessairement jouir aussitôt d'une
surabondance de joie et de puissance. Dans
l'état de stagnation dont souffre
actuellement l'Eglise, la convalescence peut
être lente. La vie nouvelle n'est d'abord
qu'un grain de semence dans lequel se cache un
germe. Lorsqu'on s'est
livré à Dieu pour recevoir cette
grande grâce, et qu'on poursuit sa route avec
joie en se répétant au fond du
coeur : « La plénitude de
l'Esprit est pour moi », on
n'éprouve pas toujours exactement les
sentiments que l'on attendait ; ou, s'ils
viennent, ils ne durent pas. Alors on commence
à se demander si l'on ne s'est pas
bercé d'une illusion ; si l'on n'a pas
pris une simple émotion pour la grande
bénédiction de Pentecôte. Et,
loin d'aller en augmentant, la joie et la vie font
place au découragement.
C'est qu'on a manqué de foi.
On n'est que trop porté à marcher par
la vue et par les impressions, à oublier
qu'il s'agit d'une grâce qui est du domaine
de la foi. Même chez les chrétiens les
plus avancés, la foi ne repose pas sur ce
qu'ils peuvent voir ou expérimenter de
l'action de Dieu en eux, mais sur Son action
invisible, cachée, insaisissable. Donc,
point de découragement ! Si vous vous
êtes donné à Dieu d'un coeur
entier, si d'autre part vous savez que Dieu se
dispose de tout Son coeur à accomplir en
vous Sa promesse, attendez tranquillement, en vous
tenant en Sa présence sans varier dans votre
attitude spirituelle. Quand même l'hiver avec
ses frimas semble tout ensevelir dans son linceul,
redites avec Habacuc
(3 : 17, 18) :
« Le figuier ne fleurira pas, la vigne ne
produira rien, ... toutefois je veux me
réjouir en l'Éternel, je veux me
réjouir dans le Dieu de mon
salut. » Alors vous apprendrez à
connaître Dieu, et Dieu vous
reconnaîtra comme Sien. Si vous êtes
sûr de vous être offert à Dieu
comme un vase vide, mis à part et
purifié pour être rempli de l'Esprit,
restez simplement dans les mêmes
dispositions, et attendez. Croyez que Dieu vous a
accepté, - vase purifié par
Jésus-Christ, moyennant votre foi et votre
consécration, - persévérez
dans cette attitude, et, soyez-en assuré, la
bénédiction viendra abondante et
surabondante. « Celui
qui croit ne sera pas confus »
(1 Pierre 2: 6).
2. Persévérez dans une
attitude d'entier renoncement à
vous-même et à toutes choses.
Plus un réservoir est vaste,
plus il peut contenir d'eau, et plus aussi sera
abondant le flot qui en jaillira quand on lui
frayera un passage.
C'est en toute droiture et
loyauté que vous vous êtes offert
à Dieu en Lui demandant cette
bénédiction ; et votre
consécration a été
agréée de Dieu. Mais vous
rendiez-vous bien compte de toute la portée
de vos paroles ? Le Seigneur a peut-être
encore beaucoup de choses à vous apprendre
quant à ce qu'est votre MOI, quelles racines
profondes et corrompues il possède, quelle
action il exerce encore sur ce que vous dites et ce
que vous faites. Renoncez constamment et totalement
à toute vie propre, à toute recherche
de vous-même, et l'Esprit sera toujours
prêt à venir remplir tous les vides.
Pour autant que vous vous connaissez, vous avez
tout donné ; mais laissez-vous
éclairer par l'Esprit, et Il vous
mènera plus avant. La
bénédiction ne sera répandue
dans sa plénitude sur l'Eglise que lorsqu'on
prendra pour règle et modèle à
suivre l'immolation parfaite de Christ.
Il suffit parfois de bien peu de
chose pour couper court aux progrès
spirituels : un insignifiant désaccord
entre amis, qui vient mettre au jour leur manque de
support et d'esprit de pardon ; un brin de
susceptibilité, ou de cet orgueil qui n'aime
pas à passer au dernier rang ; un peu
d'attachement aux biens terrestres, comme si nous
en étions les propriétaires, et non
simplement les gérants ; ou encore un
peu trop de sollicitude pour la chair, à
propos du manger ou du boire ; ou bien il y a
relâchement dans le renoncement à soi,
à propos de plaisirs légitimes
et innocents en eux-mêmes,
mais qui ne conviennent guère à qui
fait profession d'être conduit par l'Esprit
de Dieu et de ressembler à
Jésus ; ou enfin peut-être
s'agit-il de choses sur lesquelles les avis
diffèrent, mais dans lesquelles on
cède aisément aux convoitises
charnelles.
Si vous êtes sincère
dans votre désir de posséder la
plénitude de la bénédiction de
Pentecôte, n'attendez pas que la tentation
soit là pour vous pénétrer de
la règle fondamentale de l'imitation de
Jésus : celle du renoncement.
Règle facile, fardeau léger, pour qui
se rappelle la promesse du « centuple
dans ce siècle-ci ».
« On versera dans votre sein une bonne
mesure, serrée, secouée et
débordante. »
3. Regardez-vous comme ne vivant que
pour rendre heureux les autres.
Dieu est amour. Pour Lui, vivre,
c'est se donner pour rendre la créature
participante de Sa sainteté et de Sa
félicité. Sa gloire est de mettre
tout ce qu'Il a à la disposition de Ses
créatures.
Jésus-Christ, le Fils de Son
amour, en est le Porteur et le Dispensateur. Il est
venu le rendre visible ici-bas par Sa vie et par Sa
mort à la gloire du Père, montrant
que Dieu n'a d'autre ambition que de bénir
les hommes et de les rendre heureux, et Il est venu
nous apprendre qu'il n'y a pas de plus grand
honneur ni de plus grand bonheur que de donner et
de se donner.
Le Saint-Esprit, l'Esprit du
Père et du Fils, est venu nous rendre
participants de cette nature divine, en
répandant dans nos coeurs l'amour de Dieu,
en faisant habiter Christ dans nos coeurs de telle
manière qu'Il soit réellement
formé en nous et que notre « homme
intérieur » porte Son empreinte et
revête Son caractère.
N'est-il donc pas évident
qu'on ne peut jouir de la plénitude de
l'Esprit que si l'on est prêt à
s'enrôler au service de
l'amour ? L'Esprit vient chasser la recherche
de soi. La plénitude de l'Esprit implique la
disposition à se consacrer au bonheur et au
service de tous, avec un dévouement toujours
croissant. L'Esprit est l'effusion de la vie de
Dieu : livrons-nous à Lui, et Il sera
ces fleuves d'eau vive qui jaillissent des
profondeurs du coeur.
Ainsi, pour accroître notre
précieux trésor, commençons
par vivre comme n'ayant été
laissés ici-bas que pour servir
d'instruments à l'amour divin. Tous ceux qui
nous entourent, aimons-les de cet amour divin
répandu dans nos coeurs par le Saint-Esprit.
Aimons cordialement les enfants de Dieu, même
les plus faibles et les moins aimables. Cherchons
toutes les occasions de montrer notre amour. Aimons
ceux du dehors. Offrons-nous à l'Esprit avec
amour, et l'amour nous fera parler, agir, donner et
prier. S'il ne s'ouvre pas de porte pour
travailler, ou si les forces nous manquent, il nous
reste toujours la porte de l'intercession.
Étendons notre amour au monde entier,
puisque Christ appartient aussi aux païens.
C'est l'Esprit qui est la puissance de Christ pour
leur rédemption. Comme le Père, comme
le Fils, comme le Saint-Esprit, ne vivons que pour
bénir, et la bénédiction
jaillira et débordera.
4. Que Par votre foi,
Jésus-Christ soit tout pour vous.
Il est écrit, vous le
savez : « Il a plu au Père
que toute plénitude habitât en Lui,
afin qu'Il tint le premier rang en toutes
choses »
(Col. 1 : 18, 19) ; et
« Toutes les promesses de Dieu sont oui
en Lui et Amen en Lui, afin que Dieu soit
glorifié par nous »
(2 Cor. 1 : 20). La promesse des
« fleuves d'eau vive » est
rattachée par le Seigneur à la foi en
Lui : « Celui qui croit en Moi, des
fleuves d'eau vive jailliront de son
sein. » Ce mot
« croit » bien compris devrait
suffire comme réponse à la question
qui nous occupe.
Croire, c'est d'abord voir par
l'Esprit en Jésus un torrent d'amour
divin ; c'est voir que l'Esprit Lui-même
jaillit toujours de Christ, le Porteur de la vie
produite par cet amour, et qui n'est qu'un torrent
d'amour. Croire, ensuite, c'est s'emparer de la
promesse, c'est s'approprier la
bénédiction apportée par
Christ, la regarder comme une réalité
certaine, pour laquelle on rend grâces
d'avance. Croire, enfin, c'est tenir ouverte la
porte du coeur, de sorte que Christ puisse venir en
prendre possession et le remplir de Son Esprit. La
foi devient ainsi le lien le plus intime et le plus
solide entre l'âme et son divin Roi,
établi par l'Esprit sur Son trône dans
le coeur.
« Ne t'ai-je pas dit que,
si tu crois, tu verras la gloire de
Dieu ? » Voilà la
leçon qu'il nous faut apprendre. Que tous
les doutes, toutes les contrariétés
nous trouvent pleins de confiance et de joie en
Jésus, sûrs qu'Il poursuit Son oeuvre
en nous. il y a deux méthodes pour tenir
tête au mal : ou bien résister
par un effort énergique, en puisant sa force
dans la Parole et dans la prière ;
c'est alors une question de force de
volonté ; ou bien se tourner simplement
vers le Seigneur en Lui disant avec foi :
« Seigneur, je suis sans force. Tu es
Celui qui me garde »
(Ps. 121 : 5). C'est la
méthode de la foi. « La victoire
par laquelle le monde est vaincu, c'est notre
foi »
(1 Jean 5: 4). Voilà bien
« la seule chose
nécessaire », puisque c'est
l'unique moyen qui permette à jésus,
la vraie « Seule Chose
Nécessaire », de poursuivre en
nous l'oeuvre de Son Esprit.
Il faut que de moment en moment
Christ soit tout pour nous. Tout comme nous avons
besoin d'air de moment en moment pour vivre, il
faut aussi que Dieu renouvelle sans cesse en nous
la vie divine, et Il le fait par notre communion
avec Christ, puisque Christ n'est autre chose que
la plénitude de Dieu, Sa vie, Son amour, mis
à notre portée et à notre
disposition. Et l'Esprit est
simplement la plénitude de Christ, Sa vie,
Son amour, nous enveloppant comme l'air enveloppe
notre corps.
Oh ! croyons que nous sommes en
Christ, qui nous enveloppe de Sa céleste
puissance, ardemment désireux de faire
jaillir de nos coeurs les fleuves d'eau vive !
Gardons la joyeuse assurance que le Tout-Puissant
tiendra glorieusement parole, et que notre
suprême allégresse est de tout
sacrifier pour Lui. Nous ferons alors
l'expérience que des fleuves d'eau vive
jaillissent en effet du sein de celui qui croit en
LUI. Amen.
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