Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



LE MONDE ET L'HUMANITÉ
DE LA CRÉATION AU DÉLUGE



AVANT-PROPOS

L'idée de publier ces études ne m'est pas venue spontanément. Elles avaient fait la matière de prédications qu'entendit un ami genevois villégiaturant à la Côte d'Azur. À son départ, il me pria d'accepter quinze francs « comme pierre d'attente en vue d'une publication prochaine ». Ce geste généreux était si imprévu que je ne pus me défendre d'y répondre, en éclatant de rire : « Moi ! publier des sermons ? C'est le genre le plus ennuyeux que je connaisse ! »

Le vieil adage : Ne dites jamais « fontaine je ne boirai pas de ton eau !... » eut raison encore cette fois-ci, puisque j'en suis venu à goûter de ce breuvage que j'avais cru ne jamais porter à mes lèvres.. Le pourquoi de cette conversion ? C'est que d'autres amis m'ont tenu le même langage, auquel j'ai fini par céder. J'ai donc remis ces études sur le métier, pour leur donner une tournure laïque, et je prends la liberté de les offrir présentement au public.

Il est assez rare, je crois, que l'on fasse des séries de sermons sur ces sujets... antédiluviens. Au lecteur de juger si cela est dépourvu d'à-propos. Si je les ai traités aussi longuement, c'est qu'ils m'ont paru avoir une valeur immense comme documents historiques, et une importance capitale pour les fondements de la foi.

La mode actuelle relègue au rang des grandes traditions de l'Orient, autant dire de légendes, les premiers récits de nos saints livres. L'on n'en veut retenir que la vérité religieuse consistant en données plus ou moins précises sur la puissance, la sainteté et l'amour divins. Aussi nombre de chrétiens se font-ils une idée très vague, voire très confuse, de l'origine du monde et de la dotation primitive de l'homme, comme aussi du caractère de Dieu qui, ayant créé l'homme faible, l'aurait exposé à une tentation à laquelle il ne pouvait résister, pour le frapper ensuite avec une sévérité impitoyable. Cette conception erronée est très répandue ; elle ne peut engendrer dans l'esprit qu'une méfiance instinctive à l'égard des textes bibliques ; et la foi se trouve sapée à sa base même ; celle funeste confusion ne manque pas de se répercuter à travers toute la révélation biblique, qu'elle dénature en méconnaissant les principes fondamentaux sur lesquels repose l'édifice des relations de Dieu avec les hommes.

Les mêmes règles d'interprétation appliquées aux faits du Nouveau Testament les réduisent à des symboles, à des paraboles. Que reste-t-il alors de la mort expiatoire du Sauveur et de la résurrection ?
Souvent encore l'on oppose catégoriquement le Dieu de l'Ancienne Alliance à celui de la Nouvelle.
Aussi les esprits sérieux, avides de comprendre et d'être en mesure de donner raison de leur foi en toute circonstance, sont-ils désemparés. Pour un peu, ils répéteraient le moi de Pilate : « Qu'est-ce que la vérité ? »

Au cours d'une carrière déjà longue, j'ai eu mainte occasion d'écouter, d'observer, de lire et d'entendre tout ce qui concerne le problème capital de la vie. Arrivé bientôt au terme de ce pèlerinage, je vois les textes bibliques s'imposer à mon esprit, à ma raison, à ma conscience et à mon coeur avec une autorité toujours plus pressante, celle de la vérité. je les crois vrais, tout simplement. Et je suis saisi par leur réalité psychologique indéniable, qui a franchi les siècles et dominé le développement de la pensée humaine. Ces pages, que d'aucuns veulent désuètes, sont pour moi palpitantes de vie.

À ceux qui dénonceront en moi le retardataire, le rétrograde, le réfractaire à la saine évolution des idées théologiques, je réponds d'avance que, de même qu'après avoir goûté aux mets succulents ou épicés on en revient toujours au pain de froment,

de même aussi, après avoir excursionné dans les champs de la philosophie et de la théologie, c'est avec une joie toujours grandissante que j'ai retrouvé le pain de vie dans le Saint Livre, et cela de la première ligne de la Genèse à l'Évangile.

P. P.



PRÉFACE DE LA SECONDE ÉDITION

Avec une célérité imprévue, la première édition, sortie de presse en mars, s'épuisait dès l'automne. Preuve que les sujets traités, pour « antédiluviens » qu'ils soient, a conservé quelque actualité.
De chaleureux témoignages sont parvenus de tous côtés à l'auteur, l'engageant à suivre le conseil des imprimeurs : mettre au plus tôt sur pied une seconde édition.

Le premier texte n'a pas été modifié, une page supplémentaire, dans le chapitre de la Providence, s'inspire de l'Océan et de ses marées, que l'auteur contemplait pour la première fois l'été dernier.
Deux appendices sont venus grossir notablement le volume.

Reprenant une phrase du chapitre II, le premier développe la question si complexe de l'Atlantide, jadis réputée légendaire, mais qui prend de plus en plus figure historique et scientifique, grâce, surtout, à la fameuse théorie des Dérivées Continentales émise par l'illustre savant Wegener. Géologie, histoire naturelle, ethnographie et linguistique sont tour à tour mises à contribution et projettent sur l'antique récit de Platon un jour nouveau illuminant le passé de notre globe et de l'humanité dune clarté jusqu'ici insoupçonnée.

Le second Appendice aborde le sujet si controversé du Transformisme, dont de nombreux théologiens avaient, à la légère, admis les thèses hardies et subversives. Durant quelques décades, on put croire que les successeurs de Darwin l'avaient emporté ; les coryphées de ce qu'on appelle la Nouvelle Théologie lancèrent dans le monde religieux des affirmations sonores sapant à la base la doctrine biblique de la Création et de la Révélation.

Ces déclarations bruyantes sont aujourd'hui frappées à leur tour de caducité pour la raison capitale que le Transformisme n'a point réussi à se donner le fondement expérimental indispensable, seule pierre de touche d'une science authentique. Il se trouve lui-même relégué au rang des hypothèses - géniales ou non - échafaudées en vain par les penseurs pour donner du monde une explication scientifique.

Les premières pages de la Bible posent les principes essentiels des origines, de la création et de la destinée de l'homme, de sa chute et de ses conséquences tragiques, comme aussi et surtout de l'oeuvre rédemptrice annoncée déjà en Eden et poursuivie à travers les siècles. Par là ces documents vénérables sont de tous les temps ; ils sont si actuels qu'ils viennent de subir le plus terrible assaut qu'ils aient jamais essuyé. Ils en sortent vainqueurs.

Une fois de plus, les croyants sont en droit de répéter la parole naïve et profonde de Théodore de Bèze, qui figure à l'exergue de l'image classique de l'enclume et des trois forgerons :

Plus à me frapper on s'amuse

Tant plus de marteaux on y use.

Paul PERRET, pasteur.
79, rue Denfert-Rochereau, Paris (XIVe).


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