Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
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LE MONDE ET L'HUMANITÉ
DE LA CRÉATION AU DÉLUGE



 APPENDICE
QUE FAUT-IL PENSER DU TRANSFORMISME ?

Si pareil sujet est abordé à la fin de ce volume, c'est qu'un lien étroit unit la théorie de l'évolution et la théologie. Le transformisme est nécessairement créateur de système théologique. Selon qu'on l'admet ou qu'on le rejette, on se range à l'un ou à l'autre des deux pôles opposés de la pensée chrétienne sur l'origine du monde et de l'humanité, soit à ce que le vulgaire appelle Ancienne théologie ou théologie traditionaliste, et Nouvelle théologie ou théologie évolutionniste.
Pour le prouver, il suffit de citer deux extraits de discours prononcés par des bouches autorisées ; on se rendra compte, en les lisant, des conséquences formidables qu'aurait pour la pensée chrétienne la théorie de l'Évolution si elle parvenait à s'imposer.

Le Dr. Barnes, archevêque de Birmingham, l'une des plus hautes personnalités de l'Eglise anglicane, a fait dans l'église de Westminster elle-même, sur l'Évolution humaine, un sermon qui a stupéfié son auditoire. En voici le passage le plus significatif :
« L'affirmation de Darwin, que l'homme est descendu du singe, a subi l'épreuve de plus de cinquante années d'examens critiques. Des connaissances plus grandes et des enquêtes minutieuses n'ont fait que confirmer cette vérité. Par suite, les histoires de la création d'Adam et d'Eve, de leur innocence originelle et de leur chute après le péché, sont devenues pour nous des superstitions populaires. Mais, pour les hommes qui ont édifié la théologie catholique, elles ont été acceptées comme un fait réel. Le triomphe de Darwin a détruit l'ensemble du plan théologique. L'homme n'est pas un être qui est déchu d'un état d'innocence parfaite ; c'est un animal qui acquiert lentement une compréhension spirituelle et, par là, s'élève bien au-dessus de ses lointains ancêtres. »

Un protagoniste de la doctrine évolutionniste, l'illustre professeur Arthur Thompson, aujourd'hui le continuateur le plus qualifié de Darwin, a cru pouvoir affirmer ce qui suit, dans une conférence à l'Académie royale de Londres, sur l'anatomie générale de la structure féminine :
« La femme ressemble même au singe plus que l'homme, parce que ses jambes sont ordinairement plus courtes et ses bras plus longs.
« Ce n'est que par vanité que l'homme croit qu'il ne descend pas du singe. Bien que d'innombrables générations aient apporté beaucoup de changements dans son anatomie, les similitudes sont trop grandes pour qu'il y ait le moindre doute à ce sujet. Un bébé, jusqu'à ce qu'il puisse marcher, ressemble, en tous points, à un singe. »

Il est probablement exagéré de dire que Darwin lui-même ait poussé ses prémisses jusque-là ; il a été moins excessif, plus prudent, plus réservé dans ses affirmations. Mais ces déclarations faites à grand tapage n'en donnent pas moins une idée exacte des conséquences impliquées dans le principe évolutionniste. Et ces conséquences n'ont pas manqué de s'affirmer avec une audace grandissante.

Embouchant la même trompette, nombre de prédicateurs - dont la foi en Jésus-Christ ne saurait être, du reste, révoquée en doute - ont claironné par tout le monde la même antienne, posant en axiome que l'homme descend du singe et faisant preuve, au surplus, d'une légèreté pour le moins étonnante dans le plus sérieux des problèmes. On vit des orateurs de renom, voire des gens de réveil comme Frank Thomas, faire cette énorme concession aux découvertes de la science.
Ainsi ce qu'on appelle improprement le darwinisme, parvient à jeter un profond désarroi dans le monde des théologiens dont beaucoup portèrent de rudes coups de bélier à la doctrine traditionaliste de l'autorité de l'Écriture et de la Révélation en général. Des manuels d'enseignement religieux mis entre les mains de la jeunesse intitulent pompeusement leurs premiers chapitres : « Les grandes traditions de l'Orient », rejetant les récits génésiaques dans la brume de la légende et du mythe. De même que certains éducateurs ont la prétention de ne faire commencer l'histoire de France qu'à la Révolution, ces docteurs modernes ne veulent rien trouver d'historique dans la Bible avant le roi David. Et l'on considère comme un fait acquis que l'homme primitif vivait dans la sauvagerie, voisine de l'animalité.

L'ébranlement produit ainsi dans le respect avec lequel étaient considérés les récits bibliques ne saurait se borner naturellement aux faits antiques ; c'est une fissure qui gagne de proche en proche et qui finira par vider de son contenu le vase précieux de la Révélation. Si cela continue, on pourra redire bientôt le vers fameux de Sully Prudhomme :
N'y touchez pas, il est brisé...

Et quel aliment merveilleux offert à toutes les doctrines étranges qui séduisent les multitudes : l'évolution progressive de l'être humain, de l'âme humaine ; ses métempsycoses passées, son passage graduel de l'état minéral à l'état végétal, puis à l'état animal, ses réincarnations infinies, jusqu'à ce qu'il parvienne à la perfection et s'absorbe dans le Grand Tout !
Jamais, évidemment, la Bible n'avait rencontré adversaire aussi intelligent, aussi subtil, aussi puissant, aussi redoutable. Ce système scientifique, par son monisme qui ramène tout à la cellule primitive d'où le monde entier serait issu, constitue la plus attrayante et la plus séductrice des philosophies, si bien que, par millions, les esprits avides de savoir ont foncé tête baissée dans ses filets.
Il n'est pas hors de propos, à la fin d'un volume qui tout entier repose sur la réalité des récits bibliques, de faire le point et d'exposer brièvement à quoi en est cette question capitale.
Deux mots sur son point de départ.

Il est intéressant de noter en passant qu'Aristote déjà avait, dans son Histoire des animaux, posé le principe de la lutte pour la vie comme ayant présidé à l'évolution de ceux-ci. Son traité De la génération relève aussi l'influence de l'ambiance sur la variation des formes végétales et animales.
Les savants naturalistes Lamarck et Geoffroy Saint-Hilaire (dans la première moitié du XIXe siècle) développèrent ces idées et en étendirent énormément le champ; l'influence du milieu peut déterminer des changements radicaux des organes des plantes et des animaux, qui tous proviendraient en définitive d'une matière gélatineuse initiale.
Dans le même temps, Cuvier et son école professaient au contraire que la matière est incapable de s'organiser elle-même ; les forces extérieures n'y sauraient suffire. Nous voyons les êtres vivants se développer ; jamais on ne les a vus se former.
Jusque là, la doctrine traditionaliste, postulant la création, avait gain de cause.

En 1859, Darwin publia son Origine des espèces, qui devait agir à la façon d'un coup de tonnerre sur le monde scientifique. C'était une explication très simple de l'évolution des êtres vivants par le principe de la sélection naturelle consécutive à la lutte pour la vie, lutte qui se livre à tout instant sur toute la surface du globe et aboutit à la survivance des plus aptes, d'où leur variation incessante et leur progrès constant.
Le public fut ému et secoué par les révélations curieuses, la bonne foi et le génie incontestables de Darwin, ce fut un fol engouement pour une hypothèse scientifique qui paraissait être le dernier mot de la philosophie.

Tout en donnant, en effet, la clef de multiples variations, elle était pourtant incapable d'expliquer jusqu'à la transformation universelle des espèces et, surtout, le passage de l'animal à l'homme. Aussi la contradiction ne se fit-elle pas attendre, menée par des chefs de file comme De Quatrefages, Claude Bernard, Pasteur, Milne-Edwards. Ce fut une mémorable levée de boucliers.
Mais les idées darwiniennes rebondirent soudainement grâce à la publication de l'Histoire de la Création (1867) du grand vulgarisateur Haeckel, qui les mit habilement à la portée du public.
Ce fut dès lors une lutte à outrance entre les deux partis en présence. L'évolution universelle, après s'être incarnée dans le darwinisme, a, peu à peu, divorcé d'avec lui en poussant à l'extrême ses postulats et a fini par essayer de vivre sans lui.

Fort en théorie, séduisant par sa simplicité, par son monisme qui donne au monde une unité imposante, le transformisme ne se fût imposé en réalité qu'en se donnant une base vraiment scientifique, c'est-à-dire en appuyant ses allégations sur l'observation, seule pierre de touche de la science authentique.
Qu'en est-il, au fond ?

Ici il n'est pas hors de propos de signaler un fait assez singulier : en France, la majorité des esprits chercheurs a cru de bonne foi que l'évolutionnisme avait gain de cause. L'on y a parlé et écrit abondamment comme si le litige était irrévocablement tranché. À la vérité, le monde savant se réservait. Mais il se trouva que, depuis la fin du siècle dernier, en Sorbonne, à l'Université et aux Écoles normales on n'admit que des professeurs acquis aux idées transformistes. La raison ? Qui la dira ? Serait-ce peut-être la politique, qui a la manie d'aller se nicher précisément où elle n'a rien à faire ? Toujours est-il que l'on parvint à créer en France et à entretenir, de façon assez superficielle, l'opinion que le darwinisme triomphait.

Mais les yeux commencent à s'ouvrir et l'on s'aperçoit aujourd'hui que cette belle assurance était pour le moins prématurée et qu'il eût été convenable d'agir avec un peu plus de circonspection. On avait tenu le grand public dans l'ignorance à peu près complète de l'antagonisme qui mettait aux prises depuis un siècle les sectateurs des deux doctrines adverses. Et pourtant l'opinion actuellement la plus accréditée chez les hommes compétents, c'est que l'édifice élevé à grand fracas par Lamarck, Darwin et Haeckel tombe en ruines, aucune preuve réelle n'ayant glissé sous sa façade imposante le fondement qui lui était absolument indispensable pour assurer sa solidité.

Un résumé très intéressant de la situation présente, paru dans Foi et Vie (15 avril 1930) sous la plume du professeur Jean Berton, de la Faculté protestante de théologie de Montpellier, porte un titre fort impressionnant : « Le glas du transformisme ». Il débute par ces mots : « Il y a cent ans que mourait à Paris l'un des plus célèbres naturalistes que le monde ait connus, Lamarck. Après quelques précurseurs comme Oken, Goethe et Buffon, Lamarck établissait les fondements de la théorie transformiste qu'allaient développer ou rajeunir Geoffroy Saint-Hilaire et Darwin. Il semble qu'aujourd'hui, au moment même où l'on aurait pu commémorer ce centenaire, nous entendions sonner le glas de cette théorie. Les découvertes scientifiques ont peu à peu ruiné l'ancienne hypothèse. »

Les idoles du transformisme se sont effondrées l'une après l'autre. Après avoir, dans ce camp, entonné des hymnes délirants, on s'y voit contraint... à déchanter, à déchanter amèrement, tandis que les adversaires proclament avec un soulagement infini que la complète banqueroute du darwinisme, en tant que théorie générale de la descendance, est définitivement avérée.

Le lecteur s'imagine peut-être que, cette conclusion est exagérée à son tour. Quelques faits et quelques citations appropriées le convaincront qu'il n'en est rien.
Un fait entre beaucoup s'inscrit en faux contre la théorie évolutionniste. La biologie enseigne la loi du retour des hybrides ou des races domestiques à leur type primitif. Par des sélections habiles, on est parvenu à diversifier prodigieusement certaines races domestiques, les chiens par exemple, et les poules aussi. Qu'on abandonne ces variétés à elles-mêmes, c'est-à-dire à la lutte pour la vie et à la sélection naturelle, on assistera invariablement au retour au type primitif. De même pour les croisements naturels si fréquents ; l'hybride disparaît, le type original reparaît. C'est du transformisme à rebours.

La paléontologie montre un grand nombre de types de rayonnés, de mollusques, d'articulés et même de vertébrés coexistant à la fois dans les plus anciens terrains fossilifères, et constate la permanence à peu près invariable de ces types à travers les âges et les révolutions du globe. On a le droit d'en conclure que l'évolution universelle et sans limites n'est donc pas la loi de la nature. Darwin lui-même, du reste, admettait à l'origine un certain nombre de types déjà différenciés.

Le grand savant Agassiz, qui a étudié les terrains des États-Unis, estime qu'il a fallu plus de soixante-dix mille ans pour former les coraux qui constituent la base de la Floride. Toujours ces coraux ont présenté des caractères identiques.
Il dit en outre : « Plus de quinze cents espèces de poissons fossiles que j'ai observées m'ont prouvé que les espèces ne passent pas insensiblement des unes aux autres ; elles apparaissent d'une manière soudaine, sans rapports avec celles qui les précèdent. Dans la série tout entière des temps géologiques, il n'apparaît pas le plus petit indice du passage d'une espèce à l'autre. »

Le 17 décembre 1900, M. Berthelot lut à l'Académie des Sciences une notice disant : « Une multitude d'observations et d'essais ont été faits dans des directions analogues par les botanistes et les zoologistes. Toutes les expériences tentées depuis un demi-siècle pour réaliser la transformation des types sont demeurées sans résultats concluants. »

Huxley, transformiste célèbre, avouait que, durant toute la période soumise aux investigations des géologues, on ne trouve pas la moindre preuve d'une forme transitoire entre deux types spécifiques. De plus, ce n'est pas toujours par leurs représentants les plus dégradés que commencent les classes et les familles ; la classe des Crinoïdes débute par ses types les plus perfectionnés ; les premiers poissons l'emportent à presque tous égards sur ceux qui peuplent les mers.
Il en est de même des végétaux fossiles des terrains houillers, « ce qui frappe le plus, c'est la perfection des premiers ». En 1903, le célèbre Hartmann écrivait, dans les Annales de philosophie naturelle : « La sélection imaginée par Darwin ne donne que des résultats négatifs, l'origine des espèces, par une suite de variations légères, n'est point démontrée, et la prétention d'expliquer tout par des causes purement mécaniques est dénuée de fondement. »

Fleischmann, professeur de l'Université allemande d'Erlangen, terminait une série de conférences sur le darwinisme par ces mots : « La théorie darwinienne sur la descendance des espèces n'est prouvée par aucun fait ; elle est le produit d'une pure imagination, non de recherches scientifiques. »

Thomas Huxley, déjà cité, fut pendant trente ans l'apôtre passionné des idées de Darwin. En 1894, la Société Royale d'Angleterre pour l'avancement des sciences lui décerna le prix Darwin, comme au plus illustre représentant de cette cause. Ce fut précisément en cette circonstance solennelle que le lauréat fit cette singulière déclaration : « La théorie de Darwin sera-t-elle confirmée par l'expérience des temps qui viendront après nous ? C'est ce que je ne sais pas, c'est ce que personne ne peut savoir en aucune façon. » (Revue des Deux Mondes, t. VI, p. 928.)

Autant de déclarations formulées par les bouches les plus autorisées et qui concordent à donner un relief saisissant à une autre déclaration plus autorisée encore :
« Dieu vit tout ce qu'il avait fait ; et voilà, tout était très bien. »

La preuve indispensable serait la découverte des types de transition entre les espèces, et surtout... oh ! oui, surtout, le chaînon intermédiaire entre l'homme et l'animal. Or, - et ceci est un fait capital, de l'avis unanime de tous les adeptes du transformisme, - il n'en existe aucun aujourd'hui. Tandis que les ancêtres des singes les plus parfaits n'ont pas tous disparu, pourquoi les ancêtres de l'homme auraient-ils eu moins de chance de survivre ?
Après un siècle de recherches opiniâtres et de fouilles dans toutes les parties du monde, la déception est générale en face de ce qui est un véritable désastre pour l'hypothèse transformiste.
Aussi, déjà en 1889, à Vienne, au Congrès des anthropologistes allemands, Virchow, le célèbre recteur de l'Université de Berlin, disait :
« Il y a vingt ans, le darwinisme venait de faire son entrée triomphale dans le monde. On comptait que la théorie de la descendance allait s'imposer à la science. C'est justement ce que le darwinisme n'a pas réussi à faire. En vain ses adhérents ont cherché partout les anneaux qui devaient relier l'homme au singe. jusqu'ici, le soi-disant proanthropos n'a pas daigné se montrer. L'espoir même de la découverte future de ce personnage est souverainement hypothétique, car nous ne vivons ni dans un rêve, ni dans un monde idéal, mais dans un monde réel. »

Le même savant accentuait encore ses réserves en 1892 au Congrès international de Moscou :
« Dans la question de l'homme, nous sommes repoussés sur toute la ligne. Toutes les recherches entreprises dans le but de trouver la continuité dans le développement progressif ont été sans résultat. Il n'existe pas de proanthropos ; il n'existe pas de pitécanthrope (homme-singe) ; le chaînon intermédiaire demeure un fantôme. »

Le 16 août 1901, au cinquième Congrès international des zoologistes, le directeur de l'Institut paléontologique de Berlin déclarait : « L'homme apparaît sur la terre comme une espèce nouvelle, non comme un rejeton d'espèces antérieures. Tandis que la plupart des mammifères ont une longue suite d'ancêtres fossiles, l'homme apparaît tout à coup sans ascendance. Il apparaît déjà comme un parfait homo sapiens (doué d'intelligence) ; la plupart possédaient un crâne dont chacun de nous pourrait être fier. Quel est donc l'ancêtre de l'homme ? Voici la réponse : « La paléontologie ne connaît pas d'ancêtre à l'homme. »

Battus sur ce terrain, les transformistes se sont réfugiés sur un autre, celui de la prétendue bestialité, soit anatomique, soit psychique, des types humains les plus anciens. Mais ce fait même, loin d'être prouvé, est absolument contredit par les plus indiscutables découvertes de la préhistoire.
À aucune époque, en effet, on ne rencontre des restes d'organisme humain sans relever en même temps des traces d'industrie. Les débris des squelettes et les restes de leur industrie sont partout inséparables. Beaucoup de squelettes quaternaires présentent des vestiges indubitables de sépulture intentionnelle et de croyance en une autre vie. On a pu écrire :
« Les premiers hommes ont été des inventeurs de génie, ils ont inventé la taille de la pierre et du bois ; ils ont fabriqué des outils ; ils se sont confectionné des armes à l'aide desquelles ils ont asservi les animaux ; ils se sont construit des abris et tissé des vêtements ; ils ont allumé le feu ; ils ont cultivé l'art du dessin et de la peinture ; ils se sont fait, dans des grottes à peine abordables, des retraites qui devaient être des temples ; ils ont entouré leurs morts de respect et leur ont donné la sépulture, professant ainsi la croyance à l'immortalité. » (J. GUIBERT : Les croyances religieuses et les sciences de la nature.)

M. Edmond Perrier, directeur du Muséum, écrivait dans Le Temps du 23 mai 1913 :
« Des longs débats engagés à leur sujet, il résulte clairement, et c'est un fait désormais accepté, que le Néanderthal, le Cromagnon et le brachycéphale de Grenelle ne caractérisent spécialement aucune époque, puisqu'on les retrouve simultanément à toutes les périodes de la préhistoire. Ils sont coexistants et partant ne descendent pas les uns des autres par un progrès continu, comme s'en étaient trop vantés les évolutionnistes. Ils ne sont pas liés entre eux par un lien de filiation, mais par un lien de fraternité. La légende de Cham, Sem et Japhet pourrait être la vérité. »

« Il faut donc se représenter la première souche humaine comme douée d'une plasticité très grande que l'hérédité n'a pas encore étroitement limitée, et engendrant, dès l'origine, une ébauche de ces trois types qui évolueront dans la suite des âges, tantôt en s'exagérant, tantôt en s'atténuant pour se dégrader ou, au contraire, pour se perfectionner de plus en plus.

« La loi physiologique qui proclame la déchéance fréquente des types est prouvée par les faits. Ainsi la forme dégradée du Néanderthal ; celle de la chapelle aux saints, bien loin d'être primitive ou chelléenne, n'apparaît que longtemps après, à la partie supérieure du paléolithique ancien. Ce type n'est donc pas un précurseur, mais plutôt un dégénéré. »

Et l'hypothèse de la bestialité physique du premier homme est démontrée fausse, ou démentie par les faits.
On avait fait grand état aussi de l'instinct des animaux ; on affectait de le mettre sur le même pied que l'intelligence dont seule une différence de degré l'aurait séparé.

Le grand naturaliste J.-H. Fabre, mort à Sérignan, le 11 octobre 1915, a asséné à cette théorie des coups de massue dont elle ne s'est pas relevée. Il a posé des jalons étayés sur de nombreuses années de patiente et géniale observation que personne n'a pu contredire jusqu'ici.

Pour Fabre, il n'y a pas la moindre lueur de raison dans l'instinct, sorte d'impulsion innée à accomplir certains actes, comme une habitude qui se manifesterait dès le premier jour. L'entomologiste le prouve, par des exemples surabondants de coléoptères ou d'hyménoptères qui, alors qu'on a vidé le garde-manger qu'ils avaient soigneusement rempli pour servir à la nourriture de leur progéniture, pondent néanmoins consciencieusement leurs oeufs dans ce buffet vide, qu'ils referment méticuleusement au moyen du couvercle confectionné avec sollicitude à cet effet, vouant ainsi leurs petits à la mort par la famine.
Fabre établit également que les actes instinctifs ne peuvent s'être perfectionnés par tâtonnement ; dès l'origine, ils ont été ce qu'ils sont ; que la lutte pour la vie n'instruit pas les insectes ; que les modifications des circonstances n'amènent pas de changements profonds dans la vie des insectes.

Les assertions émises par Fabre opérant dans le Midi de la France ont été corroborées pleinement par des naturalistes explorant les pampas de l'Amérique du Sud, qui reconnurent ses descriptions parfaitement exactes.
La lutte pour la vie n'est même pour rien dans le mimétisme, cette ressemblance extraordinaire de certains animaux avec le milieu dans lequel ils vivent ou avec les espèces dont ils font leur proie.
Les anomalies ne sont pas une preuve de modifications fixées par l'hérédité.
Les découvertes de Fabre ont élaboré un arsenal formidable contre les théories chères aux transformistes.
Un enterrement de première classe, quoi !

Le marquis de Salisbury, qui fut premier ministre d'Angleterre, semble en avoir prononcé l'oraison funèbre, quand il disait :
« Le mot si commode d'évolution universelle pourrait bien être un de ces mots mal définis qui, de temps en temps, surgissent dans la langue des savants pour soulager leur perplexité et masquer leur ignorance. »

il y a longtemps qu'on l'a observé : un peu de science éloigne de Dieu ; beaucoup de science ramène à Dieu.

Sa Parole, qui n'a pas cessé d'être une lampe à nos pieds, une lumière à nos sentiers (Ps. 119), sort encore une fois victorieuse de l'épreuve.

Nul n'effacera du Saint Livre ces mots lapidaires :

Dieu créa l'homme à son image.

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