Ton Dieu
règne
Si nous avons demandé au pasteur
ROLAND DE PURY l'autorisation de publier
quelques-unes de ses prédications
prononcées ces dernières
années, c'est parce que nous voulions tout
d'abord les reprendre pour notre propre usage et en
tirer tout le profit possible, mais aussi les faire
lire autour de nous à quelques amis qui sont
prêts maintenant à les
écouter.
Il y a un peu partout en France des hommes,
d'ailleurs parfaitement semblables à tout le
monde en ce sens qu'on ne peut pas les
reconnaître du dehors mais qui portent
cependant en eux, comme une irréductible
distinction, un besoin de la Vérité
tout à fait particulier, par où ils
sont unis les uns aux autres à leur insu et
semblent destinés sinon tout de suite
à une action commune du moins dès
à présent à une joyeuse et
précise conviction.
Voilà pourquoi ces
prédications sont éditées.
Voilà à qui elles sont offertes. Car
ces hommes quelles que soient leurs opinions
morales ou religieuses ont déjà
entendu, et certains avec beaucoup de force ce
qu'on peut appeler la Parole de Dieu.
Ils reconnaîtront dans ces pages,
même dans celles qui sont les plus
originales, quelque chose qui ne leur est pas
étranger, ils verront se confirmer et
prendre corps ce qu'ils pressentaient
déjà et ils auront la joie, comme
nous, de se trouver tirés de leur isolement
précisément par ce qui semblait le
plus propre à les rendre solitaires.
À ces hommes-là, avec
confiance et gratitude, nous adressons ici notre
joyeux salut. (1)
André
DE ROBERT.
Le Séducteur
Que dirons-nous donc ? La
Loi est-elle une puissance de
péché ? Non certes ! Mais
je n'ai connu le péché que par la
Loi ; car je n'aurais pas connu la convoitise,
si la Loi N'eût dit : « Tu ne
convoiteras point ! » C'est le
péché qui, ayant saisi l'occasion, a
produit en moi, par le commandement, toutes sortes
de convoitises ; car, sans la Loi, le
péché est mort. Autrefois,
j'étais sans Loi, et je vivais, mais quand
le commandement est venu, le péché a
repris vie, et moi, je suis mort - de sorte qu'il
s'est trouvé que le commandement, qui devait
me donner la vie, m'a conduit à la mort. Car
le péché, ayant saisi l'occasion, m'a
séduit par le commandement même, et
par lui m'a fait mourir. Ainsi, la Loi est sainte,
et le commandement est saint, juste et bon...
Ce qui est bon, est-il donc devenu pour moi
une cause de mort ? Non certes ! Mais le
péché, pour bien prouver ce qu'il
est, s'est servi d'une chose bonne en soi afin de
me donner la mort. Ainsi, par le moyen du
commandement, le péché est apparu
dans toute sa gravité.
Nous savons, en effet, que la Loi est
spirituelle ; mais moi je suis charnel, vendu
et asservi au péché. Car je ne
comprends pas ce que je fais : je ne fais pas
ce que je veux, mais je fais ce que je hais. Or si
je fais ce que je ne veux pas, je reconnais par
là que la Loi est bonne. Et alors, ce n'est
plus moi qui agis ainsi, mais c'est le
péché qui habite en moi. En effet, je
sais que ce qui est bon n'habite point en moi,
c'est-à-dire dans ma chair, parce que j'ai
la volonté de faire le bien, mais je n'ai
pas le pouvoir de l'accomplir ; car je ne fais
pas le bien que je veux mais je fais le mal que je
ne veux pas. Si je fais ce que je
ne veux pas, ce n'est plus moi qui agis ainsi, mais
c'est le péché qui habite en
moi.
Je trouve donc en moi cette loi : Quand
je veux faire le bien, le mal est attaché
à moi. Car dans mon être intime, je
prends plaisir à la Loi de Dieu ; mais
je vois dans mes membres une autre loi qui combat
contre la loi de mon entendement, et qui me rend
captif de la loi du péché, qui se
trouve dans mes membres. Misérable que je
suis ! Par qui serai-je délivré
de ce corps qui m'entraîne à la
mort ? Grâces soient rendues à
Dieu, par Jésus-Christ, notre
Seigneur !
Ainsi donc, je suis moi-même assujetti
par l'entendement, à la loi de Dieu, mais,
par la chair, à la loi du
péché,
Romains 7. 7-25
« Quand tu seras invité
à des noces va te mettre à la
dernière place, et lorsque celui qui t'a
invité viendra, il te dira : Mon ami,
monte plus haut ! »
Luc 14. 10
Il nous faut tenter d'aborder de face ce fameux
chapitre 7 des Romains, qui décrit jusqu'en
ses dernières profondeurs l'état de
l'homme sous la Loi de Dieu, l'état de
l'homme esclave du péché, pour
parvenir ainsi à dépister le Malin
dans sa tentative primordiale la plus
secrète.
Nous voyons bien ce qu'il fait du monde,
ce Serpent un immense champ de malheur, de
souffrance, de mensonge et de confusion ; mais
nous oublions toujours de voir par où il
commence, et quelles racines il jette dans notre
coeur.
On a discuté sans fin pour savoir
si ce chapitre décrivait l'état de
l'homme avant ou après sa conversion. Je ne
prétends pas trancher la question. Ce que je
sais, c'est qu'il faut être converti, c'est
qu'il faut la foi pour voir clair dans le drame qui
nous est décrit là, et qu'un
incroyant ne peut avoir aucune idée de
la profondeur de cette lutte.
À la lumière de la délivrance,
de l'incroyable délivrance qui nous a
été accordée en Christ, nous
chercherons à descendre au coeur même
de notre perdition.
« Le péché m'a
séduit par le commandement même et par
lui m'a fait mourir. La puissance du
péché, c'est la Loi. »
Qu'est-ce que cela veut dire ?
On a donné de tout ce chapitre
une interprétation très superficielle
en disant : cela signifie simplement que nous
avons envie de ce qui est défendu. Lorsqu'on
voit un écriteau avec
« défense de passer »,
on a précisément envie de passer.
L'enfant que l'on prive d'un jouet n'a plus qu'un
désir, c'est ce jouet dont on le prive.
Chacun de nous peut faire cette petite
expérience, qui est en somme une loi
psychologique. Est-ce que vraiment
Romains 7 se réduit à
cela ? est-ce tout le message de
l'apôtre ? Était-il besoin de la
connaissance de Jésus-Christ pour
découvrir cette banalité ? Bien
avant l'apôtre Paul, les écrivains et
philosophes païens l'avaient
déjà remarqué et
exprimé : « Nitimur in
vetitum. » Nous penchons vers ce qui
est défendu, disait Cicéron. Et
chacun de nous, sans avoir jamais vu la Bible, peut
s'en rendre compte tout Seul. Oui vraiment, s'il ne
s'agit que de cela, de cette banalité
psychologique : l'envie de ce qu'on nous
défend - quel besoin avons-nous de
l'apôtre Paul, et quel besoin de cette
prédication ?
Il n'en est pourtant pas ainsi. La lutte
que décrit l'apôtre Paul, c'est
précisément quelque chose dont nous
ne saurions rien, dont nous ne nous serions jamais
doutés si elle ne nous était pas
décrite là. La servitude du
péché est une
révélation de Dieu et non pas une
découverte de la psychologie. C'est en
Jésus-Christ, c'est par la
parole de Dieu, que tout cela nous est
découvert, et c'est tout autre chose que ce
que nous pensions. Car ce que nous montre ce
chapitre n'est pas tout bonnement le fait que,
devant le commandement, le péché se
manifeste par notre refus d'obéissance,
non ; ce que montre tout ce chapitre, d'une
manière saisissante et terrible, c'est que
le péché prend vie dans notre
effort d'obéissance, et qu'il atteint
son dernier degré de gravité dans
notre tentative d'accomplir la Loi de Dieu. - C'est
la Loi de Dieu non pas dans la mesure où
j'ai envie de la transgresser, mais bien dans la
mesure où je désire l'accomplir, qui
est la puissance du péché. C'est dans
la mesure où « je veux faire le
bien » que « le mal s'attache
à moi et me rend captif ». C'est
quand je veux prendre au sérieux le
commandement de Dieu et que « je le
reconnais comme bon » et « que
j'ai la volonté de l'accomplir »,
que le péché me séduit par le
commandement même et par lui me fait
mourir.
Nous avons quelque peine à
comprendre, sans doute, et c'est pourquoi je veux
prendre un exemple et le suivre jusqu'au
bout.
L'apôtre dit : « Je
n'aurais pas connu la convoitise si la Loi
n'eût dit : Tu ne convoiteras
point ! » Il n'y a pas que ce
commandement dans la Loi, et je voudrais, pour
rendre la question plus claire, le joindre à
un autre commandement d'une portée encore
plus générale, le commandement de
l'humilité.
« Marche humblement devant ton
Dieu », dit Michée ; et dans
la parabole du festin des noces :
« Va t'asseoir à la
dernière place » (ce que l'on peut
exprimer par : « tu ne convoiteras
point la première place ! »).
Voilà ce qui, peut-être, dans
l'Écriture, nous est le plus demandé.
Avec ce commandement, nous sommes
donc devant une volonté
essentielle de Dieu. Sois humble ! Telle est
la Loi sainte, juste et bonne. Telle est la Loi
hors laquelle il n'y a point de vie. Je le sais, je
prends plaisir à cette loi et je veux
l'accomplir. « Dans mon être intime
je prends plaisir à la Loi de
Dieu. » Et voyons maintenant ce qui va se
passer :
Me voilà donc dans la salle du
festin, toute retentissante de cette Loi
divine : va t'asseoir à la
dernière place. « Je veux faire le
bien », je veux obéir, je me
dirige tout droit vers le bas bout de la table et
m'assieds sur la dernière chaise. À
ce moment-là, un personnage invisible, un
personnage que je n'avais pas remarqué, un
singulier compagnon, me dit :
« Bravo ! »
Je sursaute et me lève, furieux,
car cet imbécile avec son
« bravo » n'a fait qu'une
bouchée de mon humilité, et tout est
à recommencer. Il faut aller chercher un
recoin plus modeste encore, dans cette salle toute
vibrante du Commandement saint, juste et bon :
« marche humblement devant ton
Dieu ». Je trouve ce recoin, cette place
plus dernière encore et m'y installe avec
précaution. Au même instant la voix du
compagnon crie :
« Bravissimo ! »
Pour le coup, c'est un peu fort. Avec
lui, je ne peux pas rester dans la salle du festin.
Avec lui, je ne peux pas obéir,
« je fais le mal que je ne veux
pas », je tombe dans l'orgueil à
l'instant précis où je cherche
l'humilité. Il faut que j'échappe
à cet infernal compagnon, il faut que je
sorte, que j'aille n'importe où, loin de
lui, chercher la dernière place, chercher
l'humilité, talonné par la Loi. Je
sors, je ne suis pas digne d'être dans la
salle du festin. Je sors et me jette dans la
poussière. Mais je n'ai pas eu le temps de
dire : « Seigneur, aie
pitié ! », que le compagnon
éclate de rire : « De mieux
en mieux ! » Alors, conscient de
l'inutilité de mes
efforts, je n'ose plus bouger, et
je reste là, découragé. Mais
le compagnon en profite pour s'approcher de moi
plus encore : « C'est bien
d'être découragé, tous les
grands hommes de Dieu l'ont
été ! »
Ah ! c'est intolérable, il
faut lui échapper, et, dans un suprême
effort je reprends ma course, une course folle,
désespérée, pour gagner le
Démon de vitesse. Il me semble que j'ai fait
un chemin immense ; peut-être
qu'à force de courir, j'aurai gagné
enfin, sans lui, la dernière place où
Dieu m'attend ; peut-être qu'à
force de volonté, de rapidité et de
ténacité, je parviendrai à
l'accomplissement de la Loi : « sois
humble ! »... Il y a tout de
même un grand chemin parcouru :
aurais-je semé l'infernal compagnon ?
Il ne peut pas avoir couru si vite. J'étais
en train de penser à cela quand levant les
yeux, je le vois qui m'attend au prochain tournant
du chemin, avec un fin sourire, la main
cordialement tendue pour féliciter le
coureur et tenant une superbe coupe en argent avec
une inscription gravée :
« premier prix au coureur de
l'humilité » !
Alors n'en pouvant plus, et pour en
finir avec le Maudit, je saisis la coupe, et comme
Luther fit de son encrier, je la lui jette à
la tête, en crachant sur lui. Mais le
personnage ne perd pas contenance. Il s'essuie du
revers de sa manche et s'écrie :
« Formidable ! je suis confondu,
jamais je ne t'aurais cru capable de me
résister à ce point. Faire des taches
à mon bel habit neuf, à mon bel habit
d'Ange de lumière, tous les chrétiens
n'en sont pas capables ;
décidément tu es digne de la
première place à mon
festin. »
Puis, passant à l'offensive, et
m'enlaçant de ses deux bras :
« Mon trésor bien-aimé,
inutile de te débattre, tu sais bien que tu
m'appartiens, plus tu me résistes et plus tu
es à moi. Viens donc avec moi dans le
royaume des
ténèbres. Tu y seras toujours
admiré, et tu y occuperas toujours la
première place. Ta convoitise y sera
satisfaite. Je mets à ta disposition toute
une compagnie de mes serviteurs qui te rendront
gloire et qui célébreront ton nom aux
siècles des siècles. Tu vois que je
tiens ma promesse, tu seras comme
Dieu ! »
Cette fois, ma résistance est
à bout. Je suis paralysé,
hypnotisé par le regard du Serpent ;
son venin a décomposé toutes les
forces vives de mon être, mon pouvoir de lui
échapper, « je fais le mal que je
ne veux pas ». Au moyen de la Loi de
Dieu, le Malin m'a pris au piège. Je suis
perdu.
La perdition, c'est que Satan nous
admire, et que nous ne pouvons pas l'empêcher
de nous admirer, et nous empêcher
d'être sensibles à son
admiration.
Misérable que je suis : qui
me délivrera du corps de cette
Mort ?
Il ne faudrait pas croire qu'il s'agisse
là d'un cas spécial, d'un cas
extrême, qui ne serait pas celui de tout
chrétien. Saint Paul ne décrit pas
là sa seule expérience
particulière, mais l'état de tout
homme devant Dieu. Et c'est ainsi, comme nous
venons de le voir, que le Malin attaque et s'empare
de quiconque cherche à accomplir
lui-même la Loi de Dieu, de quiconque
s'efforce de devenir par lui-même ce que Dieu
lui commande d'être.
Si les choses vous paraissent être
dramatisées, que signifie donc le cri de
l'apôtre : « Qui me
délivrera du corps de cette
mort » ? et comment pouvons-nous
prononcer sérieusement chaque jour la
prière que le Seigneur lui-même nous
enseigne : « Délivre-nous du
Malin » ? Nous pensons que le Malin
nous attend à la porte des
Casinos, sur les trottoirs où passent les
filles fardées, ou devant les guichets de la
Finance ? Il est plus malin que cela,
assurément. Le péché qu'il
cultive en nous, c'est avec la Loi de Dieu qu'il
l'arrose. Et c'est de cette Loi qu'il se servira
pour construire notre orgueil.
Sa plus belle prise, son meilleur moyen
de nous perdre, c'est de s'insinuer dans notre
obéissance elle-même, de se
délecter de nos efforts. Alors oui, par la
Loi, le péché prend en nous une
puissance épouvantable. Jamais je n'aurais
connu la puissance de l'orgueil si la Loi
n'eût dit : « sois
humble » et si je n'avais pas
cherché à la prendre au
sérieux ; ni la convoitise si elle
n'eût dit : « ne convoite pas
la première place ». Sans la Loi,
le péché est mort, dit
l'apôtre, le péché
sommeille : il n'est rien à
côté de ce qu'il devient avec la Loi.
À tel point que l'apôtre peut
dire : « Autrefois j'étais
sans Loi et je vivais ! » Oui, sans
la Loi de Dieu, je vis, le païen vit dans une
sorte d'inconscience. Il vit, parce qu'il est loin
de savoir la puissance de la haine, la puissance de
l'orgueil qui est en lui. Il vit parce que la vraie
lutte contre le Malin n'a pas encore
commencé pour lui. « Mais quand le
commandement est venu, dit Paul, le
péché a repris vie, et moi je suis
mort. Le péché m'a fait mourir par le
commandement même. » Au moment
où je croyais me sauver par
l'obéissance au commandement, il m'a pris au
piège de cette obéissance et fait de
moi un pharisien. Quoi que j'en fasse, il s'en sert
pour me séduire.
Nous le voyons maintenant sous toutes
ses faces, le Maudit, le Malin. Pour nous perdre,
pour nous détruire (car il est le
Destructeur), il se fait devant Dieu notre
accusateur, et devant nous-mêmes notre
admirateur, notre séducteur. Pour nous
perdre, il est toujours à
la fois l'Accusateur et le Séducteur. Et je
ne puis pas échapper par moi-même
à son accusation ni à sa
séduction.
Misérable que je suis ! Qui
me délivrera ? d'où me viendra
le secours ?
Il est devenu clair, je pense, que la
délivrance ne peut venir de nous, et que
nous ne pouvons nous sauver par aucune de nos
oeuvres, ni aucune de nos attitudes ou de nos
pensées, et que rien au monde ne peut nous
tirer des griffes de la Bête, sinon un Autre
que nous, sinon un Sauveur sur lequel le Malin
n'ait pas de prise, et qui puisse faire taire
l'Accusateur et le Séducteur.
« Grâces soient rendues à
Dieu par Jésus-Christ, grâces soient
rendues à Dieu qui nous donne la victoire
par notre Seigneur
Jésus-Christ ! » La victoire
que nous ne pouvons pas remporter, Dieu nous la
donne par Jésus-Christ, qui est venu, dit
Jean, « pour détruire les oeuvres
du Diable » et le contredire, et prendre
notre défense devant Dieu et nous accuser
devant nous-mêmes.
Il est venu pour s'asseoir à la
dernière place, pour s'abaisser sans
convoitise et sans arrière-pensée,
absolument insensible aux félicitations du
Serpent. Dieu nous donne la victoire par
Jésus-Christ, cela veut dire : Dieu
nous donne la victoire de Jésus-Christ, il
nous donne l'humilité de
Jésus-Christ, il nous donne
l'obéissance de Jésus-Christ, la
justice de Jésus-Christ. À ce
compte-là seulement, nous sommes vainqueurs
et pouvons tenir tête au Malin, car, cette
victoire-là, il ne peut nous la prendre,
puisqu'elle n'est pas à nous et n'est pas
remportée par nous. Alors le
Séducteur peut venir tourner autour de nous
avec mille caresses et célébrer notre
humilité, cela nous laisse insensibles dans
la mesure où nous croyons en
Jésus-Christ et où nous pouvons
répondre au Malin : « Tu te
trompes d'adresse ; je ne
suis strictement, moi, qu'un
orgueilleux, un pécheur, un vaurien. S'il y
a de l'humilité, de l'amour, de la justice
dans ma vie, je n'y suis pour rien. Ces choses ne
sont pas de moi, ne m'appartiennent pas. Ce sont
les choses du Seigneur, c'est son manteau dont il
m'a recouvert, c'est sa vie qu'il m'a
prêtée, et c'est à lui qu'il
faut donner gloire. »
Oui, le Séducteur peut crier
« bravos tant qu'il veut, cela ne peut
plus rien sur le croyant, cela ne peut plus
atteindre l'homme qui sait vraiment ceci :
Jésus est ce que je suis, Jésus fait
ce que je fais. Je n'ai pas d'autre vie que la
sienne, je n'ai pas d'autres oeuvres que les
siennes. Ainsi le Séducteur est vaincu et
nous sommes délivrés du Malin dans la
mesure où notre obéissance n'est pas
de nous, mais de Christ, où la victoire
n'est pas remportée par nous, mais nous est
donnée et où nous pouvons rendre
grâces à Dieu, purement et simplement,
par notre Seigneur Jésus-Christ. Amen.
L'Accusateur
Et j'entendis dans le ciel une
voix forte qui disait: Maintenant le salut est
arrivé et la puissance, et le règne
de notre Dieu, et l'autorité de son Christ,
car il a été précipité,
l'accusateur de nos frères, celui qui les
accusait devant notre Dieu jour et nuit. Ils l'ont
vaincu par le sang de l'Agneau et par la parole de
leur témoignage, et ils n'ont pas
aimé leur vie jusqu'à craindre la
mort. C'est pourquoi, réjouissez-vous,
cieux, et vous qui habitez dans les cieux.
Apoc. 12. 10-12
Il y avait, dans le pays d'Uts, un homme
dont le nom était Job. Cet homme
était intègre et droit ; il
craignait Dieu et se détournait du
mal...
Or, les fils de Dieu vinrent un jour se
présenter devant l'Éternel, et Satan
vint aussi au milieu d'eux. Et l'Éternel dit
à Satan : D'où viens-tu ?
Satan répondit à
l'Éternel : je viens de parcourir la
terre et de m'y promener. L'Éternel dit
à Satan : As-tu remarqué mon
serviteur Job ? Il n'y a pas d'homme comme lui
sur la terre. Il est intègre et droit ;
il craint Dieu et il se tient éloigné
du mal. Satan répondit à
l'Éternel : Est-ce donc pour rien que
Job craint Dieu ? N'as-tu pas à comme
une clôture tout autour de lui, autour de sa
maison et de tout ce qui lui appartient ? Tu
as béni l'oeuvre de ses mains, et ses
troupeaux couvrent tout le pays. Mais étends
ta main, touche à tout ce qui lui
appartiens ; on verra s'il ne te maudit pas en
face !... L'Éternel dit a Satan :
Eh bien, tout ce qui lui appartient est en ton
pouvoir ; seulement ne porte pas la main sur
sa personne. Alors Satan se retira loin de la
présence de l'Éternel.
Job 1. 1. 6-12
Par-delà les puissances du mensonge, les
vociférations humaines, et la confusion du
monde, par-delà toutes nos peurs, nos
misères, nos hontes, une grande voix
retentit, claire, souveraine et vraie.
« Maintenant... »
L'éternel maintenant de Dieu vient
immobiliser notre déroute et les fugitives
minutes que nous ramassons comme nos
dernières pièces perdues.
Maintenant ! Que chercher demain ou
avant-hier, qu'attendre encore ou que regretter
quand la grande voix céleste retentit et
couvre tout : maintenant est venu le salut et
le règne de notre Dieu. Mais cet
avènement du Royaume de Dieu s'accompagne
d'un fait auquel nous n'aurions jamais
pensé. Cet avènement consiste en une
victoire très précise « car
il a été précipité,
l'Accusateur de nos frères ». Nous
avions donc devant la face de Dieu un accusateur,
un procureur général qui s'acharnait
à notre perte ? Le savions-nous ?
Savions-nous qu'aussi longtemps qu'il avait notre
cause en main, nous étions perdus et que la
puissance de Dieu ne s'exerçait pas sur
nous ? Qui est donc cet accusateur et quel est
son plaidoyer ? De quoi Satan nous accuse-t-il
jusqu'au jour où « il est
précipité » ?
Énumère-t-il nos mauvaises
actions ? Il nous serait difficile de le
savoir au juste, si nous n'avions, au premier
chapitre de job, le texte même du plaidoyer
satanique et si nous n'assistions, dans ce fameux
prologue, à l'audience où se joue
notre sort éternel. Pour perdre Job, pour
compromettre irréparablement sa position
devant Dieu (qui est solide, car Job est
fidèle, il craint Dieu, il est
intègre) l'accusateur vient poser au juge
une question, une petite question qui n'a l'air de
rien, mais insinuante et perfide :
« Est-ce donc pour rien que Job craint
Dieu ? Tu l'as béni, tu l'as
comblé, tu lui as donné toutes les
raisons de te servir. Mais essaye
donc de l'éprouver et tu verras ce qui reste
de son affection. »
C'est ainsi que l'accusateur s'attaque
aux chrétiens les plus authentiques. Les
ivrognes, les escrocs, les idolâtres, les
assassins, petites causes sans
intérêt ! Mais ceux qui servent
Dieu, les vrais chrétiens, les frères
de Jésus-Christ, ceux-là, il vaut la
peine de les perdre et de déployer quelque
éloquence dans ce but.
Pas un d'entre nous qui soit donc
à l'abri des pointes de l'accusateur.
« Il accuse nos frères jour et
nuit devant Dieu. » En ce moment
même, il se tient devant notre juge et parle
de nous et demande : « Est-ce donc
pour rien que tel ou tel craint
Dieu ? » Et dans cette phrase, Satan
condense toute sa haine contre Dieu et contre nous.
Il est comme le personnage jaloux qui vient dire
à un camarade au comble du bonheur parce
qu'il a trouvé enfin la jeune fille qui
répond à son amour :
« Tu crois que cette jeune fille t'aime.
- Elle n'en veut qu'à ton
argent ! » Oui, c'est ce que Satan
veut dire à Dieu. Tu crois qu'il t'aime
celui-là ? Tu n'y vois goutte, mon
pauvre Dieu ! Tu te fais des illusions. Il
n'en veut qu'à ta richesse. Car ça
rapporte d'être chrétien,
voyons ! Excellente affaire où l'homme
n'a rien à perdre. Juste quelques petits
services pas bien gênants à te rendre,
et pour cela des bénédictions de
toutes sortes, des consolations en cas d'accrocs et
la vie éternelle par-dessus le
marché ! Qui ne voudrait conclure une
affaire aussi avantageuse ? Mais essaye
seulement de diminuer la participation au
bénéfice pour qu'on voie ce que
deviendra la fidélité de tes
associés. Retire-leur tout avantage, tout
profit à être chrétien, et l'on
verra combien le resteront. »
Ainsi parle jour et nuit notre
accusateur. Pas une seule de nos attitudes
n'échappe à sa vigilance. À
tout ce que nous faisons de
meilleur, à nos gestes apparemment les plus
désintéressés, il
insinue : « Mais c'est son
intérêt, c'est à lui que
l'homme pense quand il obéit, c'est pour lui
qu'il te sert. Il ne pense qu'à une chose,
c'est à sauver sa vie, par tous les moyens
dont le plus sûr est évidemment
d'être en bons termes avec toi. »
Jour et nuit l'accusation est
portée.
Et j'imagine qu'en l'entendant, nous ne
sommes pas tout à fait rassurés, et
que le terrain se met à vaciller sous nos
pas. L'accusateur aurait-il raison ? Satan
dirait-il la vérité quand il parle de
nous ? S'il dit vrai, il est à jamais
impossible que nous soyons sauvés. Tant que
cette accusation peut être portée
contre nous, tant que Satan peut se tenir devant le
trône du juge, tant que nous fournissons la
matière de son réquisitoire, il n'y a
pas de salut, il n'y a pas sur toute la terre un
seul homme qui aime Dieu, un seul homme qui cherche
la gloire et la justice de Dieu. Il n'y a partout
que des hommes qui s'aiment eux-mêmes et qui
cherchent à se sauver. Le christianisme est
le meilleur des sauve-qui-peut. Si l'accusateur dit
vrai, si nous ne souhaitons que ses bienfaits et
non Dieu lui-même, Job est perdu, nous sommes
tous perdus, nos fiançailles sont rompues,
l'alliance avec Dieu n'existe plus. Savez-vous bien
ce qui est la pire catastrophe ? c'est que
Satan dise la vérité ? C'est que
notre vie chrétienne ne soit qu'une bonne
affaire, c'est que nous cherchions finalement dans
l'Eglise notre avantage spirituel et non point la
gloire de Dieu, l'enrichissement de notre
personnalité et non pas la volonté de
Dieu, un sérum contre la mort et non la
royauté présente de Dieu - et
qu'alors le jour où nous serions
privés de tous ces avantages, le jour
où l'épreuve nous réduirait
comme Job à n'être plus qu'une voix
pour nous lamenter, nous ne pensons
secrètement :
« Ce n'était pas la peine de
croire en Dieu ; qu'en a-t-on de plus ?
on vit tout aussi bien sans lui » et
qu'ainsi nous n'apparaissions finalement comme des
athées, des ennemis de Dieu, des enfants du
diable.
Ah, certes ! on frémit de
constater le nombre de bons chrétiens qui,
au premier coup de l'adversité, à la
première épreuve un peu douloureuse,
donnent raison à l'accusateur, et se
déclarent blasés d'un Dieu qui ne
garantit plus leur bonheur, qui n'accomplit pas
leur propre volonté, qui ne les sauve plus
à la manière dont ils voudraient
être sauvés. Et qui donc est capable
d'agir sans que cela soit son avantage, capable de
s'oublier soi-même, capable d'amour ? En
un mot où est-il celui que Satan ne puisse
accuser ? Qui nous délivrera du
Malin ? Qui fera mentir l'accusateur ?
Quel est l'homme, dans ce temple, qui ne veut que
la justice de Dieu, dût-elle lui coûter
la vie, dût-elle signifier sa propre
condamnation ?
Pour confondre l'accusateur, pour faire mentir
Satan, Dieu n'a qu'un moyen : relever son
défi et l'autoriser à
dépouiller Job entièrement de tout ce
qu'il avait reçu. Comme le jeune homme, s'il
veut s'assurer des sentiments de sa fiancée,
devra couper court à ses largesses, changer
ses rapports avec elle et attendre. C'est une
épreuve. L'épreuve de Job, c'est la
seule possibilité de prouver à
l'accusateur la foi de Job, et ainsi de le
confondre. Et c'est alors que nous assistons
à cette suite de calamités qui
s'abattent sur le patriarche, et à
l'effroyable combat qui se livre dans le coeur du
malheureux. Va-t-il blasphémer ou,
malgré tout, rendre gloire à
Dieu ?
Mais nous ne nous arrêterons pas
à Job pour l'instant, car le
dépouillement de Job, son épreuve,
comme celle de tous les témoins de Dieu dans
la Bible, n'est point là pour
elle-même mais pour annoncer un autre
dépouillement, l'épreuve unique et
totale du Fils de Dieu, sur la croix.
Dépouillement nécessaire, encore une
fois ; il faut que Jésus soit
rejeté, il n'y a pas d'autre moyen pour le
Dieu tout-puissant de vaincre l'accusateur :
car tant que tout n'est pas consommé, tant
que Jésus n'a pas rendu le dernier soupir,
Satan demeure à son poste pour
prétendre : « Oh, tu ne l'as
pas encore éprouvé jusqu'au bout,
continue et tu verras s'il ne t'échappe pas
pour finir. »
Tant que Jésus n'est pas mort,
Satan peut espérer qu'il descendra de la
Croix, qu'il se sauvera lui-même et il met
tout en oeuvre pour cela (si tu es Fils de Dieu
descends de la croix !). Oui, tant que
Jésus respire, Satan respire ; il, peut
maintenir la vérité de son
réquisitoire, il peut affirmer que pas un
homme ne préfère Dieu à sa
propre vie. Tant que Jésus respire, Satan
peut vaincre, peut avoir raison. Mais à
l'instant où Jésus expire, où
il s'anéantit lui-même, l'accusateur
est précipité, car son
réquisitoire est faux.
« Maintenant est venu le règne de
Dieu et le pouvoir de son Christ. » Cette
grande voix que nous entendons dans l'Apocalypse
n'est que l'écho dans
l'éternité du cri que Jésus
pousse en expirant. Satan est vaincu par le sang de
l'Agneau. Par sa mort, Jésus a fait mentir
l'accusateur. Il est venu pour cela, pour faire
mentir Satan et pouvoir devenir ainsi, devant la
face du Père, notre avocat. Car Jésus
peut nous défendre (non pas que notre cause
soit défendable, elle est perdue), mais
parce que, de notre cause perdue, il fait sa propre
cause, parce qu'il nous attribue sa mort, sa
victoire sur Satan, son obéissance. Il parle
en notre faveur. Il parle de nous
comme de Lui. Il affirme que tout
ce qu'il a fait, c'est nous qui l'avons fait. Il
prétend que tout ce qu'il a
été, c'est nous qui le sommes.
« Je me sanctifie moi-même pour
eux »
(Jean 17. 19).
Voilà notre avocat. Voilà
l'intercession de l'Agneau qui offre à Dieu
sa propre vie pour la nôtre. Voilà
notre unique espérance, notre seule chance
d'échapper à l'accusateur. Sans la
Croix, sans cette offrande perpétuelle que
Jésus fait à Dieu de sa vie, Satan
dit la vérité, le père du
mensonge a raison : nous sommes vaincus et qui
pis est Dieu est vaincu. Dieu ne peut pas se faire
aimer quoi qu'il fasse. La création tout
entière appartient à son
adversaire.
C'est donc bien le sang de l'Agneau,
c'est-à-dire la réalité de la
mort de Jésus, qui est la victoire
éternelle sur le diable. Et c'est elle qui
nous donne la victoire. C'est par elle que nous
sommes vainqueurs. « Ils ont vaincu
l'accusateur par le sang de l'Agneau »,
dit notre texte. Ce n'est point par une vertu ou
une piété particulière ou par
une force de caractère spéciale que
Job tient bon et glorifie Dieu, au travers
d'indicibles souffrances, c'est par le sang de
l'Agneau, par la foi en celui qui s'est
dépouillé sur la croix. Si tous les
témoins bibliques aiment Dieu alors
même que tout devrait le leur faire
détester, alors même qu'ils sont
accablés outre mesure, c'est uniquement
parce qu'un autre a fait mentir Satan une fois pour
toutes. Jésus a convaincu l'accusateur
d'être le père du mensonge et l'a
précipité, c'est pourquoi nous
pouvons nous aussi par la foi en son sang le
convaincre de mensonge. Satan nous accuse mais il
ne peut plus dire la vérité, si nous
croyons en Jésus-Christ.
Et si nous témoignons :
« Ils l'ont vaincu par la Parole de leur
témoignage » ; si nous
confessons que notre Dieu n'est pas un distributeur
de médailles d'or ou de
privilèges, mais qu'il est
sur la croix, dépouillé de tout, au
comble de la faiblesse, incapable de rien nous
accorder, si notre Seigneur n'est vraiment qu'un
agneau immolé, un condamné à
mort, il n'est plus possible que ce soit à
son argent, à sa puissance que nous en
voulions. L'agneau immolé, Jésus sur
la croix, ce n'est vraiment qu'à lui que
nous allons. Il n'est plus là que
lui-même sans rien d'autre. Et c'est pour
rien, c'est-à-dire pour l'amour de lui que
nous le servons, et non pour des avantages. Ceux
qui rendent témoignage au crucifié,
ceux qui affirment sincèrement appartenir
à ce misérable, Satan ne peut pas
prétendre qu'ils le font pour avoir une
belle situation et recevoir des faveurs. - La belle
affaire que de se compromettre avec celui qui meurt
comme un criminel. Le bel avantage, en
vérité ! C'est pourquoi
l'accusateur est confondu par le témoignage
que les hommes rendent à l'Agneau. Il ne
peut plus rien dire. Il n'a plus aucun pouvoir sur
eux. Ils ont vaincu Satan, non pas seulement par le
sang de l'Agneau, en sachant que Jésus
l'avait vaincu, mais ils l'ont vaincu doublement en
quelque sorte, en osant témoigner que le
Dieu de toute grâce et de toute
bénédiction était pour eux
dans cet homme agonisant et maudit. Partout
où l'on témoigne que Jésus est
l'Agneau de Dieu, la grande voix retentit.
Ainsi ce passage jette sur notre existence une
lueur singulièrement dramatique ; la
plus plate, la plus quelconque de nos vies prend
une allure inaccoutumée et un retentissement
qui laisse loin derrière lui celui
« des grands procès de
l'histoire ».
Nous avons tous, petits et grands,
devant la face du Juge, un
Accusateur et un Avocat, qui parlent de nous.
Forcément l'un dit vrai et l'autre faux.
Mais lequel ? Cela dépend, en ce moment
et à tous les moments, de notre foi ou de
notre incrédulité, de notre
témoignage ou de notre silence. N'oubliez
donc jamais l'actualité de ce procès.
N'oubliez pas que Satan nous accuse jour et nuit,
qu'il ne prend pas de vacances, qu'il ne se
relâche pas, et qu'il s'agit donc de ne pas
nous relâcher non plus, mais de le vaincre
jour et nuit par le sang de l'Agneau. En cet
instant c'est notre culte qu'il s'acharne à
détruire : « Tu as un bel
auditoire aujourd'hui. Trié sur le volet. 0
Dieu, félicitations ! Belle
jeunesse ! Mais crois-tu que ces gens soient
venus pour t'écouter et pour
t'obéir ? Les uns sont là par
pure habitude, et pour accomplir leur devoir
religieux, les autres parce qu'ils ont un
beau-frère ou une cousine à
rencontrer, les autres parce que c'est une
distraction ou la mode, les autres parce qu'ils ont
peur de la guerre et qu'ils tremblent, les autres
enfin parce qu'ils aiment à se laisser
bercer par des paroles pieuses et pensent
« qu'en tout cas cela ne fait pas de
mal » - mais pour t'écouter, mais
pour se mettre à tes ordres, mais pour que
tu changes leur coeur ? Pas un, sois
tranquille ! »
Eh bien, ces paroles n'ont plus de quoi
nous effrayer. Toutes ces vérités
(car ce sont des vérités), vous
pouvez en ce moment en faire des mensonges, par le
sang de l'Agneau. Oui, vous pouvez tous en ce
moment, par la foi en Jésus-Christ, mais
seulement par elle, vaincre l'accusation. Car
Jésus notre défenseur prend la parole
et déclare : « Non, ce sont
mes frères, ceux pour qui je suis mort, ceux
à qui j'ai donné ma vie. Ils sont
venus pour t'écouter et pour t'obéir,
ô Père, pour que ton règne
vienne et que ta volonté soit faite sur la
terre. Ils ne veulent que ta justice et ta
gloire. » Et cela est vrai
si nous croyons en lui ;
tout ce qu'il dit de nous s'accomplit s'il est
notre vie. Alors il est vrai, oui vrai, que nous
aimons Dieu, que nous voulons premièrement
son royaume. C'est bien de nous qu'il est dit
aujourd'hui : « Ils ont vaincu
l'accusateur. Ils n'ont point aimé leur
vie. » Et c'est maintenant que vient le
salut et le règne de notre Dieu et le
pouvoir de son Christ. Il suffit que Satan mente,
il suffit que par la mort de Jésus-Christ
nous le fassions mentir, pour que le ciel soit
plein de joie, pour que le Royaume des cieux
s'approche, pour que nous soyons remplis de toute
la plénitude de Dieu. Amen.
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