Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
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TA PAROLE EST LA VERITE
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LE RÉVEIL EN MANDCHOURIE


Ce livre sera envoyé gratuitement à toute adresse qui nous sera donnée ; nous accepterons par contre avec reconnaissance les offrandes volontaires de ceux de nos lecteurs qui désireraient s'employer à le répandre, ainsi que les livres déjà partis. (Cette offre n'est plus valable à ce jour)

Le triple secret du Saint-Esprit, par MAC CONKEY . (consultable ici)
La prière, par le dit.
La vie livrée, par le dit. (consultable ici)
Israël, le peuple de l'alliance, par M. PETTINGILL.

De ceux-ci, les trois premiers nous avaient été recommandés par un ami du Pays de Galles lors du réveil, et nous en avons reçu tant de clarté et de bénédictions que nous cherchons à répandre cette littérature en français comme elle l'est en anglais, avec l'assentiment de l'éditeur Kelker.

O. PRÊTRE

Gibraltar, 4, Neuchâtel.



I
Le réveil en général.

Lors du réveil du Pays de Galles, le monde entier avait été secoué et ému ; la chrétienté avait été réveillée de sa torpeur, et l'espoir d'une ère nouvelle était entré dans bien des coeurs. Pour plusieurs ce réveil avait été une démonstration de la puissance de Dieu, la même aujourd'hui qu'au jour de la Pentecôte, et une preuve de la possibilité de faire de nos jours des expériences aussi glorieuses qu'alors.

Aujourd'hui le doute renaît. Que reste-t-il de tout cela ? demande-t-on souvent avec un accent de doute et même de dépréciation. On se persuade qu'en définitive le réveil a passé sans laisser de traces bien profondes, que la plupart des convertis sont retournés à leur train de vie antérieur, les églises à leurs cultes habituels, et l'on ajoutera que même Evan Roberts est rentré dans le silence. Après tout, conclura-t-on, le travail plus lent des églises et congrégations n'est-il pas plus sûr et plus durable ; ne fait-il pas en fin de compte plus d'avance ?

C'est à relever ce qu'il y a d'erroné dans ce raisonnement que ces pages sont destinées. Si Dieu nous parle puissamment par les réveils qui se succèdent, aussi bien que par les signes des temps, sachons avoir des yeux pour voir et des oreilles pour entendre. Remercions-le pour les résultats qu'il accorde aux efforts faits par nos églises, congrégations ou sociétés chrétiennes, mais gardons-nous de nous contenter de peu quand il nous offre beaucoup ; il y aurait de ce fait perte infinie pour le monde, pour nous-mêmes et surtout pour la gloire de Dieu. Qu'une fausse humilité ne nous empêche pas d'espérer et d'attendre beaucoup d'un Dieu tout-puissant. Jésus répète encore aujourd'hui le reproche fait à Marthe : « Ne t'ai-je pas dit que si tu crois tu verras la gloire de Dieu ? » S'il a ressuscité Lazare ne saura-t-il pas tirer de son sommeil l'Eglise endormie ? Puisqu'il nous sera fait selon notre foi, que celle-ci soit enfin à la hauteur des promesses de Dieu, appuyées par les démonstrations présentes de sa toute-puissance.

Et pour commencer cessons d'opposer le travail régulier au réveil, comme si l'un était en concurrence avec l'autre. C'est le contraire qui est vrai. C'est là où un travail fidèle et persévérant l'aura préparé que le réveil se produira le plus facilement ; il en fut ainsi au pays de Galles et en Mandchourie ; et pour que le réveil donne tous ses fruits il est encore nécessaire qu'il soit suivi de ce même travail fidèle et persévérant. L'un n'exclut pas l'autre, mais l'appelle, le vivifie, le complète et le conserve. Dans tous les domaines il est urgent d'être bien réveillé pour pouvoir bien travailler.

Ensuite soyons équitables dans le jugement que nous portons sur le réveil gallois et ne croyons pas qu'il n'en reste rien parce que les manifestations premières ont cessé. Dire combien des convertis de la première heure, que l'on évaluait à 100,000, sont restés fidèles, est difficile ; je viens de lire un article dans une feuille religieuse, d'après lequel, après cinq ans, il reste dans les différentes églises 80,000 membres qui y sont entrés pendant la période du réveil. Pour être absolument exact il faudrait plus qu'un dénombrement dans toutes les parties du pays, il ne faudrait rien moins que l'oeil de Dieu pour scruter les coeurs et les consciences. Mais une chose reste acquise avec certitude, c'est que des milliers d'âmes ont été sauvées, que beaucoup d'églises ont été grandement augmentées, et ce qui est plus important, beaucoup d'ouvriers gagnés pour l'oeuvre du Seigneur. Non seulement dans le Pays de Galles, mais aussi dans nos pays romands et dans l'Eglise chrétienne presque entière, des hommes et des femmes ayant pris feu au contact des amis gallois, sont entrés en lice pour Jésus, ou ont été vivifiés dans leur ministère. Nous verrons plus loin comment le réveil coréen en particulier est relié à celui du Pays de Galles qui a exercé sur l'extension du règne de Dieu en général, une influence considérable et décisive.

Quelques mots encore à propos d'Evan Roberts.
Il a été recueilli, après le réveil, par une amie chrétienne, dans un tel état de fatigue qu'il était menacé de paralysie générale. Le repos, des soins attentifs et un séjour à Davos en Suisse lui ont rendu la santé au bout de deux à trois ans, et il est aujourd'hui rétabli. Il attend un ordre du Maître avant de recommencer ses réunions, persuadé qu'actuellement il est plus utile en intercédant plusieurs heures par jour pour le peuple de Dieu que s'il reprenait son activité antérieure. Peut-être que bien des chrétiens auront de la peine à le comprendre, mais pour ceux qui croient à l'efficacité de la prière, sa conduite est logique. Ce qui manque le plus aujourd'hui c'est certainement l'intercession. Ce n'est pas le travail extérieur qui fait défaut, mais la prière qui le vivifie. Où sont de nos jours les Moïses, les Néhémies, les Jérémies, les Daniels, sachant se solidariser avec leur peuple, s'humilier à sa place et intercéder pour lui jusqu'à ce que la réponse vienne, fût-ce pendant 21 jours comme Daniel ? Que les 120 de la chambre haute se retrouvent pour persévérer d'un commun accord dans la prière et dans l'oraison, et nous aurons certainement une bénédiction dépassant la leur.

Quand, à la fin du réveil, les chrétiens gallois se sont donné le mot pour prier afin que l'Esprit soit répandu sur toute chair, leurs prières n'ont pas été perdues, et si des groupes s'unissent encore aujourd'hui dans ce but, ce n'est point en vain. Depuis lors le monde chrétien dans son ensemble a mieux compris sa responsabilité et a été animé d'un désir plus intense de vie abondante et fructueuse. Et si nous observons ce qui se passe, nous constaterons que le réveil, pour s'être déplacé, n'a en réalité pas cessé depuis 1903. Le feu que notre Seigneur est venu allumer dans ce monde s'est déployé en brasier au Pays de Galles et s'est répandu dès lors dans bien d'autres pays.

En consultant la brochure Le Réveil.... ailleurs qu'au Pays de Galles, nous trouvons, page 4, que le réveil n'est pas une manifestation spéciale à ce pays, mais que les événements montrent qu'il s'étend et peut se produire en tous pays et en toute nation, quel que soit leur caractère ou leur tempérament. Il peut revêtir des formes extérieures diverses, suivant les circonstances de chaque milieu, mais certains effets sont partout les mêmes, parce que tout réveil religieux est un réveil des coeurs et des consciences sous une action puissante du Saint-Esprit. Puis cette même brochure relate les faits qui se sont passés en Norvège, dans les Provinces Baltiques, en Hollande, aux Indes, à Madagascar. Pour plusieurs de ces pays le réveil gallois a été un point de départ et un stimulant ; ce fut le cas, nous le verrons plus loin, d'une manière très spéciale pour la Corée.

Tel ami gallois m'écrivait, deux ans après la visite que je fis dans ce pays, que tous les jours il s'était souvenu de la Suisse devant Dieu. Une chrétienne de ce même pays m'affirmait il y a deux ans qu'elle avait reçu l'assurance d'une bénédiction spéciale pour Londres et pour la Suisse ; et je sais qu'aujourd'hui encore les intercessions continuent pour nous. Loin donc d'avoir dit son dernier mot l'influence du réveil du Pays de Galles continue, et elle a été infiniment plus profonde et plus vaste qu'on ne le pense généralement ; elle se fera sentir jusqu'à la fin des temps. Ce réveil a été un événement spirituel inaugurant une ère nouvelle de la puissance du Saint-Esprit comme nous allons le voir sous une plume des plus autorisée.

Un mot encore à propos du déchet parmi les convertis. D'abord tout ce qui peut paraître perdu ne l'est pas nécessairement. Une impression reçue peut revenir après 220 ans et plus et changer le cours d'une vie. Puis, s'il est incontestable qu'il y a eu une déperdition qui varie sans doute beaucoup suivant les contrées et les églises, il est certain aussi qu'elle a été bien moindre que dans tout autre travail chrétien. Voyez ce qui se passe dans notre chère Croix-Bleue pour les signatures d'abstinence, chez nos amis salutistes pour ceux qui viennent au banc des pénitents ; dans nos églises pour les catéchumènes instruits avec soin et pendant un temps assez long ; voyez ce qui se produit après les réunions d'évangélisation ou dans la mission ; sans le déchet énorme qu'il y a partout, le monde à cette heure serait converti et la connaissance de l'Éternel couvrirait la terre comme le fond de la mer est couvert par les eaux. Prions donc pour ceux qui retournent en arrière après avoir reçu la Parole avec joie, pleurons sur eux et avec eux quand ils nous le permettent, mais ne nous décourageons pas ; ce déchet est prévu et prédit, mais il n'empêche pas, malgré tout, le progrès du règne de Dieu et l'exécution du plan de celui qui fait toutes choses selon les desseins de sa volonté.

Le chapitre XIII de Matthieu, étudié dans l'ensemble de ses sept paraboles, contient une précieuse leçon que nous voulons recueillir en passant, pour l'affermissement de notre foi. Nous y voyons, il est vrai, que sur quatre terrains un seul est bon, et que dans celui-ci même, grâce à l'ennemi, l'ivraie est mêlée au bon grain. Le filet qui ramasse toutes sortes de choses nous montre aussi la nécessité d'un triage final ; mais d'autre part, nous constatons qu'un seul grain peut en rapporter 30, 60, 100, qu'une toute petite semence peut devenir un grand arbre, qu'il suffit d'un peu de levain pour faire lever toute la pâte. Il vaut donc la peine de tout vendre pour acquérir le champ contenant le trésor, de nous séparer de toutes nos perles pour acquérir celle de grand prix. Prions et travaillons sans nous laisser décourager par ceux qui s'arrêtent et reculent, et ne limitons plus la puissance de Dieu par l'impuissance de notre foi. Si le réveil a remué le Pays de Galles et transformé la Corée, pénétrons-nous de la pensée qu'il peut en faire autant chez nous. Croyons-le simplement sur la foi en la Parole de Dieu, sans plus nous laisser persuader que ce qui s'est produit ailleurs, ne peut pas se produire chez nous.

Et n'ayons pas peur des conséquences. Sans doute les Chinois et les Coréens disaient après le réveil qu'ils n'auraient jamais osé prier comme ils l'avaient fait pour le recevoir s'ils avaient prévu ce qu'il exigerait d'eux ; mais combien aujourd'hui sont heureux du résultat ; l'humiliation subie fut le chemin inévitable pour arriver à une foi plus vivante et une vie abondante en Christ. Sans doute que Satan nous criblera comme on crible le blé, qu'il se déguisera en ange de lumière pour nous séduire et nous égarer ; à mesure que nous tendrons plus haut il deviendra plus subtil, mais il ne peut rien contre nous si Christ nous garde. Éprouvons-nous, sondons nos coeurs, mieux, demandons à Dieu de le faire lui-même ; mais si vraiment sa gloire est notre seul but ne craignons rien. Or notre prière, c'est celle que Jésus nous a enseignée : « Que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite » ; notre désir, c'est que l'Esprit puisse agir avec plus de liberté et plus de puissance pour convaincre de péché, de justice, de jugement et pour glorifier Christ. Nous ne pouvons pas faire fausse route en désirant cela, et ne risquons rien à le rechercher de tout notre coeur. Étant sur les traces de Jésus, ne craignons rien, avançons avec confiance.

Car nous ne pouvons rester dans l'état où nous sommes. N'est-il pas vrai que nous nous sentons impuissants devant le mal qui grandit, l'alcoolisme, l'immoralité, l'incrédulité qui couvrent le pays de ruines. Resterons-nous inertes et sans force devant tous les problèmes qui se posent, devant les mains nombreuses qui se tendent pour avoir le pain de vie, tandis que nous savons que notre Père céleste ne demande qu'à bénir et à répandre avec profusion l'abondance de sa richesse et de sa libéralité sur ce monde qui se meurt ? Pourquoi une telle incapacité en face de la tâche qui nous incombe ?

Ne pouvant douter de l'amour de Dieu pour ses créatures, constatant d'autre part la faim et la soif qui se manifestent dans le monde souvent à travers son hostilité, nous ne saurions chercher la faute ailleurs que dans le peuple de Dieu, appelé par lui à servir de canal entre Jésus, le réservoir de la plénitude divine, et le monde perdu dans son péché.

Ne serait-ce pas à l'obstruction de ce canal, c'est-à-dire à la tiédeur, à l'indifférence, à l'égoïsme, à l'incrédulité des enfants de Dieu qu'est toute la faute ? Que ferons-nous si nous constatons que c'est nous qui faisons obstacle à la pression de l'amour de Dieu, qui, par nous, voudrait atteindre les âmes perdues, les convaincre de péché et les amener aux pieds de Jésus ? Où trouverons-nous l'outil, le crochet capable de désagréger ces agglomérations de détritus qui empêchent la grâce de Dieu, sa vie puissante et débordante de se communiquer à nous-mêmes d'abord et au monde par nous ? Je n'envois point d'autre que la prière, mais je la crois toute-puissante pour nous apporter un réveil profond et vrai, pourvu qu'elle soit pratiquée selon la volonté de Dieu et sans nous lasser jusqu'à ce que réponse vienne.

Et sûrement Satan aussi bien que Dieu pensent de même. C'est pourquoi tous leurs efforts tendent, pour le premier, à nous empêcher de nous livrer à la prière, pour le second au contraire à nous presser d'employer cette grâce qui met à notre portée les forces divines. Y a-t-il en effet un point sur lequel Satan s'acharne davantage ? La paresse le matin, la fatigue le soir, le travail, les préoccupations, les soucis, les distractions, le doute, tout lui sert à nous en détourner. Nous trouvons le temps de manger trois, quatre, peut-être cinq fois par jour, nous le trouvons pour le travail, le sommeil, les journaux, les amusements, pour tout, tandis que je crains que nous ne soyons bien négligents à nous recueillir devant Dieu, à le remercier de tous ses bienfaits, à nous humilier de toutes nos fautes, à rechercher ses dons et à intercéder pour les nombreuses âmes que nous devrions nous laisser mettre sur la conscience. N'est-il pas vrai que nous abrégeons singulièrement, que nous atrophions ces moments où Dieu nous attend pour nous bénir et pour bénir par nous ? Trop souvent, nous lui refusons l'heure si favorable du commencement de la journée. S'il s'agit de nous réunir quelques-uns pour prier, que de difficultés avant de pouvoir nous accorder sur l'heure, sur le lieu, puis pour écarter tout ce qui nuit à l'union ! Quand nous nous rencontrons ou que nous nous visitons, profitons-nous de chaque occasion pour ployer ensemble les genoux ? Écoutez comment le Dr Torrey s'exprime dans Prière et Réveil, petit volume qu'on ne saurait trop lire et répandre :

« Le diable a fait un coup de maître en poussant l'Eglise dans sa généralité à mettre de côté l'arme par excellence. Il consent volontiers à ce qu'elle imagine un mécanisme savant pour attirer le monde à elle, pourvu qu'elle renonce à la prière. Il rit en la regardant et se dit : « Ayez tant que vous voudrez vos écoles du dimanche, vos Unions chrétiennes, vos sociétés antialcooliques, vos activités chrétiennes, vos choeurs bien exercés, vos belles orgues, vos brillantes prédications et même vos tentatives de réveil.... si vous n'y faites pas descendre par la prière fervente l'Esprit du Dieu tout-puissant, je resterai le maître. » Que l'Eglise rentre donc dans la voie spirituelle et elle verra si elle n'opère pas aujourd'hui des merveilles aussi étonnantes que jamais. »

Nous sentons bien que c'est là l'expression de la vérité. En général, la prière, surtout la prière spontanée tient une place infime dans nos cultes, tandis qu'ils devraient être essentiellement des réunions de prière comme ils le sont devenus au Pays de Galles, sous le souffle du réveil. Adoration, humiliation, intercessions et actions de grâces s'expriment surtout dans la prière et dans le chant, et rien ne montre mieux la neurasthénie du christianisme de nos jours que la portion congrue laissée à la prière, le peu de fréquentation des réunions qui l'ont pour but et le manque d'élan qui s'y révèle. Ayons soin, dans les réunions où nous en avons la liberté, de lui faire la part aussi large que possible, elles ne pourront qu'en être vivifiées.

Nous voyons que si on peut parler des ruses de Satan, c'est bien à propos de la prière. Mais aux efforts de l'ennemi Dieu oppose les siens. Ses sollicitations sont aussi nombreuses, aussi pressantes, aussi remplies d'amour et de bienveillance que les ruses du démon le sont d'astuce et de perfidie.

Voyez d'abord la Parole de Dieu, qui est un appel à la prière presque d'un bout à l'autre :
« Approchez-vous de moi et je m'approcherai de vous. »
« Venez maintenant et débattons nos droits. »
« Cherchez la paix de la ville et priez pour elle. »
« Faites-vous entendre, chantez des louanges et dites : délivre ton peuple. »
« Demandez et vous recevrez. »
« Et il leur dit une parabole pour leur montrer qu'il faut toujours prier et ne se relâcher point. »
« Priez, afin que vous ne tombiez pas dans la tentation. »
« Toi, entre dans ton cabinet, et ayant fermé la porte, prie ton Père. »
« Priez le maître de la moisson. »
« Priez sans cesse. »
« Frères, priez pour nous. »
« Je veux que tous les hommes prient. »
« Faisant en tout temps, par l'Esprit, toutes sortes de prières. » Et tant d'autres.

Puis c'est l'exemple de Jésus. Sa vie terrestre a été une vie d'incessante prière. Il prie à son baptême, lors de la tentation, avant de choisir ses disciples, au sépulcre de Lazare, sur la montagne de la transfiguration, quand on veut le faire roi, pour que Pierre ne succombe pas, au dernier souper, en Gethsémané, sur la croix. Il se levait le matin pour prier, il se retirait le soir, il passait des nuits en prière. Et maintenant dans le ciel, la prière est encore une fonction essentielle de notre Souverain Sacrificateur. Si lui, le Fils, le Saint, a dû prier ainsi, est-ce moins nécessaire pour nous ?

Dieu se sert d'autres moyens encore pour nous engager à prier. Les épreuves, les tentations, les soucis devraient tous concourir à ce but. La constatation de notre incapacité dans l'éducation de nos enfants, en face des questions sociales insolubles, du monde qui se perd, de l'incrédulité grandissante, ne devrait-elle pas nous faire crier à Dieu et nous pousser à être toujours, sinon à genoux, pourtant dans cet état de dépendance et de relation ininterrompue qu'Elie appelle : « se tenir devant Dieu », et Paul « prier sans cesse. » Craignez-vous qu'à ce titre vous ne puissiez suffire à vos devoirs journaliers ? Ne le craignez pas.

Dieu ne demande rien d'irréalisable. Si nous le cherchons sincèrement toutes les fois que nous le pourrons, si en accomplissant notre besogne nous élevons notre coeur à lui, et demeurons sous son regard bienveillant, soyons bien persuadés que notre devoir n'en sera que mieux accompli. Tels amis du Pays de Galles me disaient que leur travail de chaque jour se faisait comme par enchantement pendant les mois de réveil, où ils étaient entraînés par l'esprit de prière à tel point qu'après cinq heures et plus de réunions publiques, ils s'unissaient encore par deux ou trois dans l'intercession jusqu'à une heure avancée du matin. Faisons-nous quelque effort, en particulier le matin, un léger sacrifice de sommeil pour rencontrer Jésus, alors que lui nous attend ? Car comme moi, vous l'avez entendu plus d'une fois ce son doux et subtil, appelant avec tendresse et promettant une bénédiction, appel direct, comme un tintement au fond de notre coeur. Lui avez-vous déjà demandé de vous réveiller à telle heure et de vous préparer un rendez-vous ? Et quand il est venu, avez-vous obéi ou avez-vous laissé passer la bénédiction préparée ? Quelque fois aussi Dieu nous appelle par une circonstance spéciale, il veut provoquer notre prière pour apporter quelque part une délivrance. Frères, écoutons cette voix, nous ne savons ce que nous perdons et ce que nous faisons perdre à d'autres en faisant la sourde oreille dans ces moments-là. Avez-vous remarqué ce trait de la vie d'Evan Roberts dont il est raconté qu'il ne manquait jamais une réunion, crainte que ce ne fût justement à celle-là qu'il ne dût recevoir le Saint-Esprit qu'il demandait depuis longtemps ? N'aurions-nous pas manqué notre occasion ?

Soyons fidèles à l'avenir ; sûrement Dieu nous attend encore. Nous verrons bien alors comment tout ira plus facilement, et nous reconnaîtrons qu'en nous hâtant à notre travail sans nous être recueillis auparavant, nous ressemblons à l'homme partant à pied parce qu'il n'a pas le temps d'attendre qu'on attelle. Remarquez les hommes pieux de la Bible et de l'histoire du christianisme. Toujours, toujours ceux qui ont fait de la besogne, qui ont eu de l'influence, qui ont été des héros, ont été aussi des hommes de prière. Les patriarches, les prophètes, les apôtres, les réformateurs et les revivalistes de tous les temps témoignent par leurs vies et par leurs écrits que la source de leur puissance et de leurs succès a été la prière, et il n'y a guère d'événements saillants dans le règne de Dieu dont il ne nous soit clairement révélé que Dieu n'a agi qu'en réponse à la prière. S'il est vrai que lorsque nous demandons nous recevons, cela doit l'être souvent aussi que nous ne recevons pas parce que nous ne demandons pas.

Si nous avons insisté un peu longuement sur ce sujet de la prière, c'est qu'elle est certainement la clef du réveil et qu'on ne saurait lui donner trop d'importance ; pratiquons-la suivant les instructions de la Parole de Dieu et la bénédiction suivra nécessairement, car Dieu n'est pas homme pour mentir, ses promesses sont certaines. Sans doute que pour cela il faut plus que l'intelligence et la compréhension, il faut le don de nous-mêmes. C'est dans la mesure où nous renonçons à nous-mêmes et où nous nous chargeons de notre croix que nous pouvons suivre Christ, et dans la mesure où nous le suivons et demeurons en lui que nous pouvons prier en son nom et nous approprier sa promesse que tout ce que nous demanderons en son nom nous sera accordé.

C'est là, dans l'opposition de la chair à se charger de la croix pour suivre Jésus, que réside la grande difficulté. Cette opposition ne sera pas vaincue sans lutte et sans souffrance, ce n'est encore qu'à genoux qu'elle peut être, ce sera notre Gethsémané. Ce n'est pas tant Dieu qu'il s'agit de vaincre, c'est notre vieil homme. C'est quand Jacob fut vaincu par Dieu qu'il devint vainqueur de Dieu. C'est quand, par le déboîtement de sa hanche, sa force eut été brisée qu'il est devenu fort, c'est alors qu'il s'est vraiment cramponné à l'ange et qu'il a obtenu la bénédiction. Cette expérience est à la portée de tous, elle ne dépend ni de notre position, ni de notre intelligence, ni de notre science, mais de notre consécration. Que Dieu lui-même nous enseigne à persévérer dans la prière jusqu'à ce que notre moi soit brisé et alors nous serons tout-puissants par la force de Dieu en nous. Aimons-nous assez l'avènement de son règne pour accepter toutes ses conditions, toutes les dispensations qu'il trouve bon de nous envoyer pour nous éprouver et nous tremper dans cette lutte contre les puissances ténébreuses ? Les avons-nous acceptées dans le passé, non seulement avec résignation, mais par la foi comme des choses utiles et bonnes, puisque toutes choses ensemble concourent au bien de ses enfants ? Notre esprit, notre entendement, notre compréhension ont-ils été transformés au point d'éprouver que la volonté de Dieu est toujours bonne, agréable et parfaite ? Humilions-nous et demandons à Dieu sa propre force, son Esprit pour rester dans l'obéissance et la soumission en tout. C'est là qu'est la victoire ; recherchons-la de tout notre être, il y va de la gloire de Dieu, du salut des hommes et de notre récompense éternelle.

Après cela ne disons plus que Dieu enverra le réveil quand il le voudra et comme il le voudra. Comme il le voudra, oui, c'est lui qui connaît les moyens ; quand il le voudra, non. Il est prêt depuis longtemps, ce n'est pas lui qui tarde, c'est nous ; quand nous serons prêts, prêts à la souffrance, prêts à l'humiliation, prêts à suivre Christ dans sa voie douloureuse, dans sa dépendance absolue, partout, toujours, alors Dieu pourra se manifester et son Esprit agir.

Pour en arriver là nous dépendons entièrement de Dieu, mais dans sa sagesse il veut que nous ayons besoin les uns des autres. Si toute puissance et toute vertu viennent de lui, il permet que nous trouvions dans la communion fraternelle et dans l'union de ses enfants des bénédictions que nous n'obtiendrions pas seuls ; et il est des promesses spéciales faites à ceux qui sont unis dans un même esprit. Il y a aussi dans le réveil, des expériences que le chrétien ne peut faire isolément et des grâces qui ne se retrouvent pas ailleurs. Usons donc de cette puissance de solidarité pour adresser à notre Père céleste ces pétitions collectives si fréquemment employées dans d'autres sphères. Il n'y sera point insensible. L'union de ses enfants le réjouit, il leur donnera selon le désir de leur coeur et cette victoire d'ensemble agira par le Saint-Esprit sur le monde comme un témoignage vivant et puissant. Il faut le réveil pour les enfants de Dieu, - il le faut aussi pour les enfants de ce siècle qui à notre honte n'ont pas encore eu la preuve de notre piété dans l'union des croyants, dernier voeu exprimé par notre Sauveur à la veille de la croix.

Mais, objectera-t-on, nous ne pouvons forcer la main de Dieu, il a ses temps et ses moments et il agira à l'heure convenable ! Je ne saurais clore ces quelques pages d'introduction sans répondre encore à ce dernier argument si souvent avancé et auquel il semble qu'il n'y ait rien à redire.

De même que Jacob a lutté avec Dieu, la veuve avec le juge inique, l'ami avec son ami pour obtenir du pain pour ses visites, ainsi Jésus lui-même nous invite à être de ces violents qui ravissent le royaume de Dieu en montrant la profondeur et la sincérité de leur désir par la persévérance de leurs prières. Si notre désir de son avènement est intense et notre foi vivante, nous verrons qu'il est toujours prêt à bénir soit individuellement soit l'ensemble d'un peuple. Pour l'un et l'autre, l'individu ou la collectivité, le temps est toujours favorable. « C'est aujourd'hui le temps favorable, c'est aujourd'hui le jour du salut. » « Le temps est toujours favorable pour vous, » disait Jésus à ses frères et il n'y a ni temps, ni époque, ni circonstances dans lesquels Dieu ne soit prêt à accueillir soit l'enfant prodigue, soit un peuple repentant.

Mais si dans tous les temps il y eut jamais époque plus favorable qu'aucune autre pour saisir les grâces de Dieu et où il soit urgent de le faire, c'est sûrement la nôtre, où les heures comptent double, où tout nous annonce le prochain retour de notre Seigneur et où il y a plus de facilités qu'il n'y en eut jamais, pour se tourner vers lui.

Tout en effet annonce la fin des temps et l'accomplissement des prophéties concernant les événements qui doivent se dérouler avant le retour de Jésus.

1° Les calamités de tous genres, tremblements de terre, éruptions, inondations, qui se succèdent avec une fréquence et dans des proportions qui en font des signes des temps.

2° Des armements si formidables, qu'ils font craindre des conflagrations entre peuples, comme il n'y en eut jamais.

3° Le développement des relations mondiales, des syndicats et des trusts. Qu'on prolonge les lignes de ceux-ci, qu'ils s'étendent de continent à continent, que l'esprit anti-religieux qui les anime s'accentue et on en viendra facilement au temps prédit, où il faudra porter la marque de l'Antichrist pour pouvoir acheter et vendre.

4° L'Évangile répandu dans le monde, Tous les pays sont aujourd'hui au moins partiellement évangélisés, et avec les facilités de communication qui existent de nos jours, le travail qui reste à faire est peu de chose comparé à celui qui a été fait, si l'on tient compte que ce qui est demandé à notre époque, c'est de répandre l'Évangile comme témoignage, et non de convertir l'ensemble des peuples. Il est vrai que la proportion des païens est encore très grande et que dans des territoires très vastes les témoins de Jésus-Christ sont encore bien clairsemés. Mais il y a des missions partout et l'extension de celles-ci est infiniment facile, comparée au travail initial accompli dans des continents autrefois fermés. Aujourd'hui tous les pays sont ouverts et dans tous il y a une fraction de la population qui réclame des messagers de la Bonne Nouvelle ; et de quelle importance inestimable ne sont pas pour la propagation de celle-ci, les traductions de la Bible qui existent à présent au moins partiellement dans presque toutes les langues en usage. Il suffirait maintenant d'un réveil persistant et étendu pour embraser l'univers. Il en est comme de nos arbres de Noël. Autrefois il fallait allumer patiemment bougie par bougie. De nos jours, on tend d'avance de l'une à l'autre les fils d'allumage et une seule étincelle illumine l'arbre entier en un clin d'oeil.

5° La moisson qui mûrit. Si en effet il y a quelques décades d'années, l'ivraie se distinguait à peine du blé, l'incrédule du croyant, si on n'osait guère se poser en libre-penseur et si on craignait d'autre part trop d'affirmer sa foi, il en est autrement aujourd'hui. C'est hardiment, effrontément que partout s'affirme l'esprit de l'Antichrist, qui ne veut ni Dieu, ni maître ; mais les enfants de Dieu aussi rendent leur témoignage plus ouvertement, et l'Eglise, dans son centre surtout, a fait un progrès marqué en décision et en courage. Si la périphérie est encore trop entachée de mondanité, les vrais disciples de Christ éprouvent au contraire plus que jamais le besoin de rendre un témoignage vibrant de leur foi, et de travailler à la conversion des âmes. Tout cela nous montre la moisson qui mûrit et annonce le moment tragique où elle sera fauchée et séparée de l'ivraie, avant d'être recueillie dans les greniers célestes.

6° Enfin nous voyons le retour des Israélites en Palestine prendre des proportions toujours plus grandes et le plan du rétablissement de cette nation dans le pays de leurs pères s'accentuer et se définir de jour en jour. La révolution survenue en Turquie favorise la chose d'une manière aussi frappante qu'inattendue. Qu'on veuille bien lire à ce sujet les articles : « Les Juifs devant le parlement turc », et « Les Juifs russes et l'argent des banquiers juifs », dans « l'Ami d'Israël », du dernier trimestre de 1909 (Bâle, Schanzenstrasse, 29) et dans son bulletin du 1er trimestre de 1910 : « Le neuvième congrès sioniste » et « Signes des temps. » On se rendra compte combien ce retour des Israélites en Palestine fait de progrès par les dispositions favorables du parti jeune-turc, actuellement à la tète du gouvernement et par les sympathies toujours plus étendues que ce projet rencontre parmi les Juifs dans le monde entier, aussi bien que par tout ce qui se fait et se prépare en Palestine et en Mésopotamie. On verra aussi quelle influence les Juifs possèdent déjà par nombre d'hommes occupant des postes importants et par les banques et capitaux qu'ils possèdent dans l'univers. Nous savons par les Écritures que ces choses mieux que toutes les autres annoncent la fin de la période de grâce, dans laquelle nous vivons et qui court à son terme.

Voici encore ce que dit à ce propos M. Edel dans l'introduction à son livre « Die Offenbarung » (la Révélation) : Il montre d'abord que l'Apocalypse traite trois sujets :

1° Le rassemblement d'un peuple consacré à Dieu, l'Eglise corps de Christ.

2° La conversion et le rassemblement d'Israël, le peuple de l'alliance.

3° La conversion des païens. Ensuite il se demande à quoi en est aujourd'hui la première de ces trois phases, la formation du corps de Christ. Il continue, page 3 : « J'avais traité cette question dans ma brochure parue en 1902 « Pensées sur le développement et la rédemption de l'Eglise », et j'étais arrivé à des conclusions qui ont été confirmées d'une manière extraordinaire par les événements survenus depuis dans le règne de Dieu. Le tabernacle (Exode XXV 40 ; Hébr. VIII 5), par sa division en parvis, lieu saint et lieu très saint, me servait de mesure divine pour le développement de l'Eglise. J'y montrais la naissance de cette Église à la Pentecôte dans le lieu très saint, sa déchéance dans le lieu saint après les temps apostoliques et ensuite dans le parvis au temps de Constantin. La réformation fut le point de départ du relèvement de l'Eglise hors du parvis dans le lieu saint avec les interruptions et les rechutes indiquées.

Puis j'établis, page 48, comment par le piétisme, le méthodisme, les communautés moraves et autres de la même époque, ce caractère du lieu saint fut définitivement acquis à l'Eglise et atteignit son point culminant vers 1870. Mais dans ce sommet s'annonçait déjà un temps nouveau dans lequel nous sommes entrés et qui s'affirmera toujours plus. Dans la dernière partie : « Retour de la fin à son commencement » ou « Éclosion de l'Esprit », je conclus page 66 que selon les lois de développement de la vie spirituelle, nous devions être à la veille d'une nouvelle et dernière manifestation de l'Esprit.

Je n'étais pas seul à arriver à ce résultat. Le professeur Godet appelle le développement du règne de Dieu un commentaire de 1 Cor. I 30, Jésus notre justice, notre sanctification et notre rédemption, l'action de Dieu progressant en nous jusqu'à la rédemption définitive de notre corps et à l'ascension ; et des hommes comme Marcus Hauser et d'autres témoignèrent par leurs paroles et leurs écrits de l'attente joyeuse « D'un temps de nouvelle et puissante manifestation du Saint-Esprit. »

Et voyez comme Dieu a glorieusement répondu à cette attente par l'histoire de ces dernières années. Quiconque a un peu de discernement spirituel sait que L'Action puissante de Dieu au Pays de Galles et les événements semblables qui ont succédé sont un signal divin, l'aurore de l'époque spirituelle des derniers temps, si désirée par le peuple de Dieu, le retour de l'Eglise à la puissance apostolique de la Pentecôte. L'Eglise du Seigneur, sortie du lieu saint est rentrée dans le lieu très saint où elle arrivera à maturité pour son ascension. Je ne dis pas cela de l'ensemble des chrétiens, ces choses ne se passent pas à la périphérie, mais d'abord au centre du peuple de Dieu parmi ceux de ses enfants qui sont les plus avancés.

Quand je dis « aurore » d'une période spirituelle, je montre par là que je n'exagère pas les événements précités. Et pourtant il importe beaucoup pour le développement ultérieur et la rédemption de l'Eglise de Dieu qu'elle sache considérer ces faits sous leur vrai jour. Car ce réveil n'est pas semblable à tant d'autres, mais nous a apporté quelque chose de nouveau, quoique très ancien, à savoir la dépendance absolue de l'autorité du Saint-Esprit au milieu du peuple de Dieu.
Et c'est là précisément ce que nous avions désigné comme le signe caractéristique de la période de la Pentecôte avec le cri de l'Esprit et de l'Eglise :
Viens, Seigneur Jésus !

N'est-il pas vrai en effet que c'est justement cette soumission à l'autorité absolue du Saint-Esprit dirigeant le peuple de Dieu, que les témoins oculaires ont constatée dans les assemblées du réveil ? Et dès lors, partout où, dans les conférences ou autres assemblées on a de nouveau montré un respect véritable pour l'autorité de la personne du Saint-Esprit et où on lui a laissé tous ses droits, on a aussi en cent endroits différents fait l'expérience de bénédictions toutes nouvelles, qu'on se soit laissé instruire directement par l'Esprit de Dieu ou par les enseignements tirés du Pays de Galles.

Et comment pensez-vous que le développement ultérieur se passera ? demandera-t-on.
Eh bien, basé sur les expériences des dernières années je dis aujourd'hui avec plus d'assurance encore qu'en 1902 que je m'attends à ce que l'Eglise de Dieu renouvelle une fois encore l'expérience des temps apostoliques, mais en commençant par la fin pour se terminer par le chapitre Il. Veuillez donc rechercher les textes suivants : Actes XXVIII 31. Prédication de l'Évangile en toute liberté : XIX, 1-7. Le Saint-Esprit reçu par l'imposition des mains, don des langues : XIV 3, 19, 20. Miracles et persécution : XIII 2-4. Jeûne et désignation des missionnaires par le Saint-Esprit : X 44-46. Le Saint-Esprit descend à la prédication de Pierre VIII 14-17. Le Saint-Esprit reçu par l'imposition des mains : VI 5 et suivants. Étienne rempli du Saint-Esprit, la Parole de Dieu se répand, les disciples se multiplient : V 12-16. Miracles et prodiges, crainte du peuple, la multitude des croyants augmente de plus en plus, tous d'un accord, louanges du peuple : IV 19-31. Tous remplis du Saint-Esprit, le lieu en tremble : II 1-4 Pentecôte. C'est-à-dire qu'à la pluie de la première saison au temps de la Pentecôte et à la déchéance qui l'a suivie, correspondra la pluie de l'arrière-saison qui préparera par progrès successifs le peuple de Dieu à l'ascension, car à l'ascension du chef : Actes I, correspondra l'ascension du corps. Serait-ce trop dire ? N'avons-nous pas en ces dernières années fait bien des expériences qui rappellent involontairement celles des apôtres ? N'y a-t-il pas eu des mouvements de l'Esprit par lesquels des 3000 et 5000 âmes se convertissaient à Dieu, sans parler des signes et des miracles que Dieu a faits parmi son peuple ?

Que nous ne passions pas exactement par les mêmes événements que ceux racontés dans les textes cités, cela va de soi. Les expériences de la fin dépasseront bien plutôt celles du commencement selon les lois du développement, et vu l'extension mondiale du christianisme de nos jours. J. Classen dit déjà : « Dans la mesure où l'Esprit du lieu très saint pénétrera, unira et purifiera tout ce qui est vil, où il détruira et submergera les séparations établies entre églises et communautés, dans cette mesure le germe unifié (le la Pentecôte se perfectionnera dans l'unité de la fin. Du germe et du centre sortiront la rédemption et le salut pour l'Eglise d'abord, puis pour toute la création qui soupire. Dans les luttes de ce siècle de ténèbres, au milieu desquelles nous nous trouvons et dans lesquelles nous allons entrer toujours plus, la lumière d'un jour nouveau se fraie le chemin, c'est l'aurore du retour du soleil de justice. Le travail sera insensible et inaperçu jusqu'au jour où la plante nouvelle percera le sillon. »

Cette « plante nouvelle qui percera le sillon », c'est cette cohorte de vainqueurs arrivés à la pleine stature de Christ, qui est mise au monde selon Apoc. XII 5 et qui, comme sanctuaire de Dieu, est enlevée en son lieu sur son trône (III 21) et dans le règne promis (II 25). Le lieu saint est gardé par Dieu dans le désert, « dans ses chambres jusqu'à ce que l'indignation soit passée », pour ensuite prendre son service de sacrificateurs dans le règne de paix qui va commencer. Quant au parvis (comparez Apoc. II et XII 17) il est abandonné à la colère destructive du diable, précipité du ciel par l'ascension de la cohorte des vainqueurs (XII 12) et ses habitants, pour autant qu'ils n'acceptent pas la marque de la bête passent par le baptême sanglant du martyre. »

Reste-t-il quelque chose à ajouter ? Récapitulons simplement ce qui précède. Le réveil du Pays de Galles avec ceux qui ont suivi ont des conséquences infinies et ils nous enseignent :

1° Que le réveil est possible partout.

2° Qu'il est le fruit de la prière, de la consécration et d'une entière soumission à l'autorité du Saint-Esprit.

3° Qu'une ère nouvelle et solennelle a commencé, annonçant, avec beaucoup d'autres signes, la fin des temps.

Si maintenant nous nous rendons encore compte de ce qui s'est passé en Corée et en Mandchourie, j'ose croire que ce sera pour nous un nouveau stimulant pour désirer et pour rechercher une même bénédiction. Nous savons et nous sentons combien nous en avons besoin isolément et collectivement. Ne l'aurons-nous pas ? N'entendons-nous pas le souffle qui l'annonce ? Ne voyons-nous pas le nuage qui grandit à l'horizon ?


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