LE
RÉVEIL EN MANDCHOURIE
Ce livre sera envoyé gratuitement
à toute adresse qui nous sera
donnée ; nous accepterons par contre
avec reconnaissance les offrandes volontaires de
ceux de nos lecteurs qui désireraient
s'employer à le répandre, ainsi que
les livres déjà partis. (Cette
offre n'est plus valable à ce jour)
- Le triple secret du Saint-Esprit, par MAC
CONKEY . (consultable
ici)
- La prière, par le dit.
- La vie livrée, par le dit.
(consultable
ici)
- Israël, le peuple de l'alliance, par M.
PETTINGILL.
De ceux-ci, les trois premiers nous avaient
été recommandés par un ami du
Pays de Galles lors du réveil, et nous en
avons reçu tant de clarté et de
bénédictions que nous cherchons
à répandre cette littérature
en français comme elle l'est en anglais,
avec l'assentiment de l'éditeur Kelker.
O.
PRÊTRE
Gibraltar, 4,
Neuchâtel.
I
Le réveil en
général.
Lors du réveil du Pays de Galles, le
monde entier avait été secoué
et ému ; la chrétienté
avait été réveillée de
sa torpeur, et l'espoir d'une ère nouvelle
était entré dans bien des coeurs.
Pour plusieurs ce réveil avait
été une démonstration de la
puissance de Dieu, la même aujourd'hui qu'au
jour de la Pentecôte, et une preuve de la
possibilité de faire de nos jours des
expériences aussi glorieuses
qu'alors.
Aujourd'hui le doute renaît.
Que reste-t-il de tout cela ? demande-t-on
souvent avec un accent de doute et même de
dépréciation. On se persuade qu'en
définitive le réveil a passé
sans laisser de traces bien profondes, que la
plupart des convertis sont retournés
à leur train de vie antérieur, les
églises à leurs cultes habituels, et
l'on ajoutera que même Evan Roberts est
rentré dans le silence. Après tout,
conclura-t-on, le travail plus lent des
églises et congrégations n'est-il pas
plus sûr et plus durable ; ne fait-il
pas en fin de compte plus
d'avance ?
C'est à relever ce qu'il y a
d'erroné dans ce raisonnement que ces pages
sont destinées. Si Dieu
nous parle puissamment par
les
réveils qui se succèdent, aussi bien
que par les signes des temps, sachons avoir des
yeux pour voir et des oreilles pour entendre.
Remercions-le pour les résultats qu'il
accorde aux efforts faits par nos églises,
congrégations ou sociétés
chrétiennes, mais gardons-nous de nous
contenter de peu quand il nous offre
beaucoup ; il y aurait de ce fait perte
infinie pour le monde, pour nous-mêmes et
surtout pour la gloire de Dieu. Qu'une fausse
humilité ne nous empêche pas
d'espérer et d'attendre beaucoup d'un Dieu
tout-puissant. Jésus répète
encore aujourd'hui le reproche fait à
Marthe : « Ne t'ai-je pas dit que si
tu crois tu verras la gloire de
Dieu ? » S'il a ressuscité
Lazare ne saura-t-il pas tirer de son sommeil
l'Eglise endormie ? Puisqu'il nous sera fait
selon notre foi, que celle-ci soit enfin à
la hauteur des promesses de Dieu, appuyées
par les démonstrations présentes de
sa toute-puissance.
Et pour commencer cessons
d'opposer
le travail régulier au réveil, comme
si l'un était en concurrence avec l'autre.
C'est le contraire qui est vrai. C'est là
où un travail fidèle et
persévérant l'aura
préparé que le réveil se
produira le plus facilement ; il en fut ainsi
au pays de Galles et en Mandchourie ; et pour
que le réveil donne tous ses fruits il est
encore nécessaire qu'il soit suivi de ce
même travail fidèle et
persévérant. L'un n'exclut pas
l'autre, mais l'appelle, le vivifie, le
complète et le conserve. Dans tous les
domaines il est urgent d'être bien
réveillé pour pouvoir bien
travailler.
Ensuite soyons équitables
dans le jugement que nous portons sur le
réveil gallois et ne croyons pas qu'il n'en
reste rien parce que les manifestations
premières ont cessé. Dire combien des
convertis de la première
heure, que l'on évaluait à 100,000,
sont restés fidèles, est
difficile ; je viens de lire un article dans
une feuille religieuse, d'après lequel,
après cinq ans, il reste dans les
différentes églises 80,000 membres
qui y sont entrés pendant la période
du réveil. Pour être absolument exact
il faudrait plus qu'un dénombrement dans
toutes les parties du pays, il ne faudrait rien
moins que l'oeil de Dieu pour scruter les coeurs et
les consciences. Mais une chose reste acquise avec
certitude, c'est que des milliers d'âmes ont
été sauvées, que beaucoup
d'églises ont été grandement
augmentées, et ce qui est plus important,
beaucoup d'ouvriers gagnés pour l'oeuvre du
Seigneur. Non seulement dans le Pays de Galles,
mais aussi dans nos pays romands et dans l'Eglise
chrétienne presque entière, des
hommes et des femmes ayant pris feu au contact des
amis gallois, sont entrés en lice pour
Jésus, ou ont été
vivifiés dans leur ministère. Nous
verrons plus loin comment le réveil
coréen en particulier est relié
à celui du Pays de Galles qui a
exercé sur l'extension du règne de
Dieu en général, une influence
considérable et décisive.
Quelques mots encore à propos
d'Evan Roberts.
Il a été recueilli,
après le réveil, par une amie
chrétienne, dans un tel état de
fatigue qu'il était menacé de
paralysie générale. Le repos, des
soins attentifs et un séjour à Davos
en Suisse lui ont rendu la santé au bout de
deux à trois ans, et il est aujourd'hui
rétabli. Il attend un ordre du Maître
avant de recommencer ses réunions,
persuadé qu'actuellement il est plus utile
en intercédant plusieurs heures par jour
pour le peuple de Dieu que s'il reprenait son
activité antérieure. Peut-être
que bien des chrétiens auront de la peine
à le comprendre, mais pour ceux
qui croient à
l'efficacité de la prière, sa
conduite est logique. Ce qui manque le plus
aujourd'hui c'est certainement l'intercession. Ce
n'est pas le travail extérieur qui fait
défaut, mais la prière qui le
vivifie. Où sont de nos jours les
Moïses, les Néhémies, les
Jérémies, les Daniels, sachant se
solidariser avec leur peuple, s'humilier à
sa place et intercéder pour lui
jusqu'à ce que la réponse vienne,
fût-ce pendant 21 jours comme Daniel ?
Que les 120 de la chambre haute se retrouvent pour
persévérer d'un commun accord dans la
prière et dans l'oraison, et nous aurons
certainement une bénédiction
dépassant la leur.
Quand, à la fin du
réveil, les chrétiens gallois se sont
donné le mot pour prier afin que l'Esprit
soit répandu sur toute chair, leurs
prières n'ont pas été perdues,
et si des groupes s'unissent encore aujourd'hui
dans ce but, ce n'est point en vain. Depuis lors le
monde chrétien dans son ensemble a mieux
compris sa responsabilité et a
été animé d'un désir
plus intense de vie abondante et fructueuse. Et si
nous observons ce qui se passe, nous constaterons
que le réveil, pour s'être
déplacé, n'a en réalité
pas cessé depuis 1903. Le feu que notre
Seigneur est venu allumer dans ce monde s'est
déployé en brasier au Pays de Galles
et s'est répandu dès lors dans bien
d'autres pays.
En consultant la brochure Le
Réveil.... ailleurs qu'au Pays de Galles,
nous trouvons, page 4, que le réveil n'est
pas une manifestation spéciale à ce
pays, mais que les événements
montrent qu'il s'étend et peut se produire
en tous pays et en toute nation, quel que soit leur
caractère ou leur tempérament. Il
peut revêtir des formes extérieures
diverses, suivant les circonstances
de chaque milieu, mais
certains
effets sont partout les mêmes, parce que tout
réveil religieux est un réveil des
coeurs et des consciences sous une action puissante
du Saint-Esprit. Puis cette même brochure
relate les faits qui se sont passés en
Norvège, dans les Provinces Baltiques, en
Hollande, aux Indes, à Madagascar. Pour
plusieurs de ces pays le réveil gallois a
été un point de départ et un
stimulant ; ce fut le cas, nous le verrons
plus loin, d'une manière très
spéciale pour la Corée.
Tel ami gallois m'écrivait,
deux ans après la visite que je fis dans ce
pays, que tous les jours il s'était souvenu
de la Suisse devant Dieu. Une chrétienne de
ce même pays m'affirmait il y a deux ans
qu'elle avait reçu l'assurance d'une
bénédiction spéciale pour
Londres et pour la Suisse ; et je sais
qu'aujourd'hui encore les intercessions continuent
pour nous. Loin donc d'avoir dit son dernier mot
l'influence du réveil du Pays de Galles
continue, et elle a été infiniment
plus profonde et plus vaste qu'on ne le pense
généralement ; elle se fera
sentir jusqu'à la fin des temps. Ce
réveil a été un
événement spirituel inaugurant une
ère nouvelle de la puissance du Saint-Esprit
comme nous allons le voir sous une plume des plus
autorisée.
Un mot encore à propos du
déchet parmi les convertis. D'abord tout ce
qui peut paraître perdu ne l'est pas
nécessairement. Une impression reçue
peut revenir après 220 ans et plus et
changer le cours d'une vie. Puis, s'il est
incontestable qu'il y a eu une déperdition
qui varie sans doute beaucoup suivant les
contrées et les églises, il est
certain aussi qu'elle a été bien
moindre que dans tout autre travail
chrétien. Voyez ce qui se passe dans notre
chère Croix-Bleue pour les signatures
d'abstinence, chez nos amis
salutistes pour ceux qui
viennent
au banc des pénitents ; dans nos
églises pour les catéchumènes
instruits avec soin et pendant un temps assez
long ; voyez ce qui se produit après
les réunions d'évangélisation
ou dans la mission ; sans le déchet
énorme qu'il y a partout, le monde à
cette heure serait converti et la connaissance de
l'Éternel couvrirait la terre comme le fond
de la mer est couvert par les eaux. Prions donc
pour ceux qui retournent en arrière
après avoir reçu la Parole avec joie,
pleurons sur eux et avec eux quand ils nous le
permettent, mais ne nous décourageons
pas ; ce déchet est prévu et
prédit, mais il n'empêche pas,
malgré tout, le progrès du
règne de Dieu et l'exécution du plan
de celui qui fait toutes choses selon les desseins
de sa volonté.
Le chapitre XIII de Matthieu,
étudié dans l'ensemble de ses sept
paraboles, contient une précieuse
leçon que nous voulons recueillir en
passant, pour l'affermissement de notre foi. Nous y
voyons, il est vrai, que sur quatre terrains un
seul est bon, et que dans celui-ci même,
grâce à l'ennemi, l'ivraie est
mêlée au bon grain. Le filet qui
ramasse toutes sortes de choses nous montre aussi
la nécessité d'un triage final ;
mais d'autre part, nous constatons qu'un seul grain
peut en rapporter 30, 60, 100, qu'une toute petite
semence peut devenir un grand arbre, qu'il suffit
d'un peu de levain pour faire lever toute la
pâte. Il vaut donc la peine de tout vendre
pour acquérir le champ contenant le
trésor, de nous séparer de toutes nos
perles pour acquérir celle de grand prix.
Prions et travaillons sans nous laisser
décourager par ceux qui s'arrêtent et
reculent, et ne limitons plus la puissance de Dieu
par l'impuissance de notre foi. Si le réveil
a remué le Pays de Galles et
transformé la Corée,
pénétrons-nous de la pensée
qu'il peut en faire autant chez nous. Croyons-le
simplement sur la foi en la Parole de Dieu, sans
plus nous laisser persuader que ce qui s'est
produit ailleurs, ne peut pas se produire chez
nous.
Et n'ayons pas peur des
conséquences. Sans doute les Chinois et les
Coréens disaient après le
réveil qu'ils n'auraient jamais osé
prier comme ils l'avaient fait pour le recevoir
s'ils avaient prévu ce qu'il exigerait
d'eux ; mais combien aujourd'hui sont heureux
du résultat ; l'humiliation subie fut
le chemin inévitable pour arriver à
une foi plus vivante et une vie abondante en
Christ. Sans doute que Satan nous criblera comme on
crible le blé, qu'il se déguisera en
ange de lumière pour nous séduire et
nous égarer ; à mesure que nous
tendrons plus haut il deviendra plus subtil, mais
il ne peut rien contre nous si Christ nous garde.
Éprouvons-nous, sondons nos coeurs, mieux,
demandons à Dieu de le faire
lui-même ; mais si vraiment sa gloire
est notre seul but ne craignons rien. Or notre
prière, c'est celle que Jésus nous a
enseignée : « Que ton nom
soit sanctifié, que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite » ;
notre désir, c'est que l'Esprit puisse agir
avec plus de liberté et plus de puissance
pour convaincre de péché, de justice,
de jugement et pour glorifier Christ. Nous ne
pouvons pas faire fausse route en désirant
cela, et ne risquons rien à le rechercher de
tout notre coeur. Étant sur les traces de
Jésus, ne craignons rien, avançons
avec confiance.
Car nous ne pouvons rester dans
l'état où nous sommes. N'est-il pas
vrai que nous nous sentons impuissants devant le
mal qui grandit, l'alcoolisme, l'immoralité,
l'incrédulité qui couvrent le pays de
ruines. Resterons-nous
inertes et
sans force devant tous les problèmes qui se
posent, devant les mains nombreuses qui se tendent
pour avoir le pain de vie, tandis que nous savons
que notre Père céleste ne demande
qu'à bénir et à
répandre avec profusion l'abondance de sa
richesse et de sa libéralité sur ce
monde qui se meurt ? Pourquoi une telle
incapacité en face de la tâche qui
nous incombe ?
Ne pouvant douter de l'amour de
Dieu
pour ses créatures, constatant d'autre part
la faim et la soif qui se manifestent dans le monde
souvent à travers son hostilité, nous
ne saurions chercher la faute ailleurs que dans le
peuple de Dieu, appelé par lui à
servir de canal entre Jésus, le
réservoir de la plénitude divine, et
le monde perdu dans son
péché.
Ne serait-ce pas à
l'obstruction de ce canal, c'est-à-dire
à la tiédeur, à
l'indifférence, à
l'égoïsme, à
l'incrédulité des enfants de Dieu
qu'est toute la faute ? Que ferons-nous si
nous constatons que c'est nous qui faisons obstacle
à la pression de l'amour de Dieu, qui, par
nous, voudrait atteindre les âmes perdues,
les convaincre de péché et les amener
aux pieds de Jésus ? Où
trouverons-nous l'outil, le crochet capable de
désagréger ces agglomérations
de détritus qui empêchent la
grâce de Dieu, sa vie puissante et
débordante de se communiquer à
nous-mêmes d'abord et au monde par
nous ? Je n'envois point d'autre que la
prière, mais je la crois toute-puissante
pour nous apporter un réveil profond et
vrai, pourvu qu'elle soit pratiquée selon la
volonté de Dieu et sans nous lasser
jusqu'à ce que réponse
vienne.
Et sûrement Satan aussi bien
que Dieu pensent de même. C'est pourquoi tous
leurs efforts tendent, pour le premier, à
nous empêcher de nous livrer à la
prière, pour le second au
contraire à nous presser d'employer cette
grâce qui met à notre portée
les forces divines. Y a-t-il en effet un point sur
lequel Satan s'acharne davantage ? La paresse
le matin, la fatigue le soir, le travail, les
préoccupations, les soucis, les
distractions, le doute, tout lui sert à nous
en détourner. Nous trouvons le temps de
manger trois, quatre, peut-être cinq fois par
jour, nous le trouvons pour le travail, le sommeil,
les journaux, les amusements, pour tout, tandis que
je crains que nous ne soyons bien négligents
à nous recueillir devant Dieu, à le
remercier de tous ses bienfaits, à nous
humilier de toutes nos fautes, à rechercher
ses dons et à intercéder pour les
nombreuses âmes que nous devrions nous
laisser mettre sur la conscience. N'est-il pas vrai
que nous abrégeons singulièrement,
que nous atrophions ces moments où Dieu nous
attend pour nous bénir et pour bénir
par nous ? Trop souvent, nous lui refusons
l'heure si favorable du commencement de la
journée. S'il s'agit de nous réunir
quelques-uns pour prier, que de difficultés
avant de pouvoir nous accorder sur l'heure, sur le
lieu, puis pour écarter tout ce qui nuit
à l'union ! Quand nous nous rencontrons
ou que nous nous visitons, profitons-nous de chaque
occasion pour ployer ensemble les genoux ?
Écoutez comment le Dr Torrey s'exprime dans
Prière et Réveil, petit volume qu'on
ne saurait trop lire et
répandre :
« Le diable a fait un
coup
de maître en poussant l'Eglise dans sa
généralité à mettre de
côté l'arme par excellence. Il consent
volontiers à ce qu'elle imagine un
mécanisme savant pour attirer le monde
à elle, pourvu qu'elle renonce à la
prière. Il rit en la regardant et se
dit : « Ayez tant que vous voudrez
vos écoles du dimanche,
vos Unions chrétiennes, vos
sociétés antialcooliques, vos
activités chrétiennes, vos choeurs
bien exercés, vos belles orgues, vos
brillantes prédications et même vos
tentatives de réveil.... si vous n'y faites
pas descendre par la prière fervente
l'Esprit du Dieu tout-puissant, je resterai le
maître. » Que l'Eglise rentre donc
dans la voie spirituelle et elle verra si elle
n'opère pas aujourd'hui des merveilles aussi
étonnantes que
jamais. »
Nous sentons bien que c'est
là l'expression de la vérité.
En général, la prière, surtout
la prière spontanée tient une place
infime dans nos cultes, tandis qu'ils devraient
être essentiellement des réunions de
prière comme ils le sont devenus au Pays de
Galles, sous le souffle du réveil.
Adoration, humiliation, intercessions et actions de
grâces s'expriment surtout dans la
prière et dans le chant, et rien ne montre
mieux la neurasthénie du christianisme de
nos jours que la portion congrue laissée
à la prière, le peu de
fréquentation des réunions qui l'ont
pour but et le manque d'élan qui s'y
révèle. Ayons soin, dans les
réunions où nous en avons la
liberté, de lui faire la part aussi large
que possible, elles ne pourront qu'en être
vivifiées.
Nous voyons que si on peut
parler
des ruses de Satan, c'est bien à propos de
la prière. Mais aux efforts de l'ennemi Dieu
oppose les siens. Ses sollicitations sont aussi
nombreuses, aussi pressantes, aussi remplies
d'amour et de bienveillance que les ruses du
démon le sont d'astuce et de
perfidie.
Voyez d'abord la Parole de Dieu,
qui
est un appel à la prière presque d'un
bout à l'autre :
« Approchez-vous de moi
et
je m'approcherai de vous. »
« Venez maintenant et
débattons nos droits. »
« Cherchez la paix de
la
ville et priez pour elle. »
« Faites-vous entendre,
chantez des louanges et dites : délivre
ton peuple. »
« Demandez et vous
recevrez. »
« Et il leur dit une
parabole pour leur montrer qu'il faut toujours
prier et ne se relâcher
point. »
« Priez, afin que vous
ne
tombiez pas dans la
tentation. »
« Toi, entre dans ton
cabinet, et ayant fermé la porte, prie ton
Père. »
« Priez le maître de
la moisson. »
« Priez sans
cesse. »
« Frères, priez
pour nous. »
« Je veux que tous les
hommes prient. »
« Faisant en tout
temps,
par l'Esprit, toutes sortes de
prières. » Et tant
d'autres.
Puis c'est l'exemple de
Jésus. Sa vie terrestre a été
une vie d'incessante prière. Il prie
à son baptême, lors de la tentation,
avant de choisir ses disciples, au sépulcre
de Lazare, sur la montagne de la transfiguration,
quand on veut le faire roi, pour que Pierre ne
succombe pas, au dernier souper, en
Gethsémané, sur la croix. Il se
levait le matin pour prier, il se retirait le soir,
il passait des nuits en prière. Et
maintenant dans le ciel, la prière est
encore une fonction essentielle de notre Souverain
Sacrificateur. Si lui, le Fils, le Saint, a
dû prier ainsi, est-ce moins
nécessaire pour nous ?
Dieu se sert d'autres moyens
encore
pour nous engager à prier. Les
épreuves, les tentations, les soucis
devraient tous concourir à ce but. La
constatation de notre incapacité dans
l'éducation de nos enfants, en face des
questions sociales insolubles, du
monde qui se perd, de
l'incrédulité grandissante, ne
devrait-elle pas nous faire crier à Dieu et
nous pousser à être toujours, sinon
à genoux, pourtant dans cet état de
dépendance et de relation ininterrompue
qu'Elie appelle : « se tenir devant
Dieu », et Paul « prier sans
cesse. » Craignez-vous qu'à ce
titre vous ne puissiez suffire à vos devoirs
journaliers ? Ne le craignez pas.
Dieu ne demande rien
d'irréalisable. Si nous le cherchons
sincèrement toutes les fois que nous le
pourrons, si en accomplissant notre besogne nous
élevons notre coeur à lui, et
demeurons sous son regard bienveillant, soyons bien
persuadés que notre devoir n'en sera que
mieux accompli. Tels amis du Pays de Galles me
disaient que leur travail de chaque jour se faisait
comme par enchantement pendant les mois de
réveil, où ils étaient
entraînés par l'esprit de
prière à tel point qu'après
cinq heures et plus de réunions publiques,
ils s'unissaient encore par deux ou trois dans
l'intercession jusqu'à une heure
avancée du matin. Faisons-nous quelque
effort, en particulier le matin, un léger
sacrifice de sommeil pour rencontrer Jésus,
alors que lui nous attend ? Car comme moi,
vous l'avez entendu plus d'une fois ce son doux et
subtil, appelant avec tendresse et promettant une
bénédiction, appel direct, comme un
tintement au fond de notre coeur. Lui avez-vous
déjà demandé de vous
réveiller à telle heure et de vous
préparer un rendez-vous ? Et quand il
est venu, avez-vous obéi ou avez-vous
laissé passer la bénédiction
préparée ? Quelque fois aussi
Dieu nous appelle par une circonstance
spéciale, il veut provoquer notre
prière pour apporter quelque part une
délivrance. Frères, écoutons
cette voix, nous ne savons ce que nous perdons et
ce que nous faisons perdre à d'autres
en faisant la sourde oreille
dans
ces moments-là. Avez-vous remarqué ce
trait de la vie d'Evan Roberts dont il est
raconté qu'il ne manquait jamais une
réunion, crainte que ce ne fût
justement à celle-là qu'il ne
dût recevoir le Saint-Esprit qu'il demandait
depuis longtemps ? N'aurions-nous pas
manqué notre occasion ?
Soyons fidèles à
l'avenir ; sûrement Dieu nous attend
encore. Nous verrons bien alors comment tout ira
plus facilement, et nous reconnaîtrons qu'en
nous hâtant à notre travail sans nous
être recueillis auparavant, nous ressemblons
à l'homme partant à pied parce qu'il
n'a pas le temps d'attendre qu'on attelle.
Remarquez les hommes pieux de la Bible et de
l'histoire du christianisme. Toujours, toujours
ceux qui ont fait de la besogne, qui ont eu de
l'influence, qui ont été des
héros, ont été aussi des
hommes de prière. Les patriarches, les
prophètes, les apôtres, les
réformateurs et les revivalistes de tous les
temps témoignent par leurs vies et par leurs
écrits que la source de leur puissance et de
leurs succès a été la
prière, et il n'y a guère
d'événements saillants dans le
règne de Dieu dont il ne nous soit
clairement révélé que Dieu n'a
agi qu'en réponse à la prière.
S'il est vrai que lorsque nous demandons nous
recevons, cela doit l'être souvent aussi que
nous ne recevons pas parce que nous ne demandons
pas.
Si nous avons insisté un peu
longuement sur ce sujet de la prière, c'est
qu'elle est certainement la clef du réveil
et qu'on ne saurait lui donner trop
d'importance ; pratiquons-la suivant les
instructions de la Parole de Dieu et la
bénédiction suivra
nécessairement, car Dieu n'est pas homme
pour mentir, ses promesses sont certaines. Sans
doute que pour cela il faut plus
que l'intelligence et la compréhension, il
faut le don de nous-mêmes. C'est dans la
mesure où nous renonçons à
nous-mêmes et où nous nous chargeons
de notre croix que nous pouvons suivre Christ, et
dans la mesure où nous le suivons et
demeurons en lui que nous pouvons prier en son nom
et nous approprier sa promesse que tout ce que nous
demanderons en son nom nous sera
accordé.
C'est là, dans l'opposition
de la chair à se charger de la croix pour
suivre Jésus, que réside la grande
difficulté. Cette opposition ne sera pas
vaincue sans lutte et sans souffrance, ce n'est
encore qu'à genoux qu'elle peut être,
ce sera notre Gethsémané. Ce n'est
pas tant Dieu qu'il s'agit de vaincre, c'est notre
vieil homme. C'est quand Jacob fut vaincu par Dieu
qu'il devint vainqueur de Dieu. C'est quand, par le
déboîtement de sa hanche, sa force eut
été brisée qu'il est devenu
fort, c'est alors qu'il s'est vraiment
cramponné à l'ange et qu'il a obtenu
la bénédiction. Cette
expérience est à la portée de
tous, elle ne dépend ni de notre position,
ni de notre intelligence, ni de notre science, mais
de notre consécration. Que Dieu
lui-même nous enseigne à
persévérer dans la prière
jusqu'à ce que notre moi soit brisé
et alors nous serons tout-puissants par la force de
Dieu en nous. Aimons-nous assez l'avènement
de son règne pour accepter toutes ses
conditions, toutes les dispensations qu'il trouve
bon de nous envoyer pour nous éprouver et
nous tremper dans cette lutte contre les puissances
ténébreuses ? Les avons-nous
acceptées dans le passé, non
seulement avec résignation, mais par la foi
comme des choses utiles et bonnes, puisque toutes
choses ensemble concourent au bien de ses
enfants ? Notre esprit, notre entendement,
notre compréhension
ont-ils été transformés au
point d'éprouver que la volonté de
Dieu est toujours bonne, agréable et
parfaite ? Humilions-nous et demandons
à Dieu sa propre force, son Esprit pour
rester dans l'obéissance et la soumission en
tout. C'est là qu'est la victoire ;
recherchons-la de tout notre être, il y va de
la gloire de Dieu, du salut des hommes et de notre
récompense éternelle.
Après cela ne disons plus que
Dieu enverra le réveil quand il le voudra et
comme il le voudra. Comme il le voudra, oui, c'est
lui qui connaît les moyens ; quand il le
voudra, non. Il est prêt depuis longtemps, ce
n'est pas lui qui tarde, c'est nous ; quand
nous serons prêts, prêts à la
souffrance, prêts à l'humiliation,
prêts à suivre Christ dans sa voie
douloureuse, dans sa dépendance absolue,
partout, toujours, alors Dieu pourra se manifester
et son Esprit agir.
Pour en arriver là nous
dépendons entièrement de Dieu, mais
dans sa sagesse il veut que nous ayons besoin les
uns des autres. Si toute puissance et toute vertu
viennent de lui, il permet que nous trouvions dans
la communion fraternelle et dans l'union de ses
enfants des bénédictions que nous
n'obtiendrions pas seuls ; et il est des
promesses spéciales faites à ceux qui
sont unis dans un même esprit. Il y a aussi
dans le réveil, des expériences que
le chrétien ne peut faire isolément
et des grâces qui ne se retrouvent pas
ailleurs. Usons donc de cette puissance de
solidarité pour adresser à notre
Père céleste ces pétitions
collectives si fréquemment employées
dans d'autres sphères. Il n'y sera point
insensible. L'union de ses enfants le
réjouit, il leur donnera selon le
désir de leur coeur et cette victoire
d'ensemble agira par le
Saint-Esprit sur le monde
comme
un témoignage vivant et puissant. Il faut le
réveil pour les enfants de Dieu, - il le
faut aussi pour les enfants de ce siècle qui
à notre honte n'ont pas encore eu la preuve
de notre piété dans l'union des
croyants, dernier voeu exprimé par notre
Sauveur à la veille de la croix.
Mais, objectera-t-on, nous ne
pouvons forcer la main de Dieu, il a ses temps et
ses moments et il agira à l'heure
convenable ! Je ne saurais clore ces quelques
pages d'introduction sans répondre encore
à ce dernier argument si souvent
avancé et auquel il semble qu'il n'y ait
rien à redire.
De même que Jacob a
lutté avec Dieu, la veuve avec le juge
inique, l'ami avec son ami pour obtenir du pain
pour ses visites, ainsi Jésus lui-même
nous invite à être de ces violents qui
ravissent le royaume de Dieu en montrant la
profondeur et la sincérité de leur
désir par la persévérance de
leurs prières. Si notre désir de son
avènement est intense et notre foi vivante,
nous verrons qu'il est toujours prêt à
bénir soit individuellement soit l'ensemble
d'un peuple. Pour l'un et l'autre, l'individu ou la
collectivité, le temps est toujours
favorable. « C'est aujourd'hui le temps
favorable, c'est aujourd'hui le jour du
salut. » « Le temps est
toujours favorable pour vous, » disait
Jésus à ses frères et il n'y a
ni temps, ni époque, ni circonstances dans
lesquels Dieu ne soit prêt à
accueillir soit l'enfant prodigue, soit un peuple
repentant.
Mais si dans tous les temps il y
eut
jamais époque plus favorable qu'aucune autre
pour saisir les grâces de Dieu et où
il soit urgent de le faire, c'est sûrement la
nôtre, où les heures comptent double,
où tout nous annonce le prochain retour de
notre Seigneur et où il y
a plus de facilités qu'il n'y en eut jamais,
pour se tourner vers lui.
Tout en effet annonce la fin des
temps et l'accomplissement des prophéties
concernant les événements qui doivent
se dérouler avant le retour de
Jésus.
1° Les calamités de tous
genres, tremblements de terre, éruptions,
inondations, qui se succèdent avec une
fréquence et dans des proportions qui en
font des signes des temps.
2° Des armements si
formidables, qu'ils font craindre des
conflagrations entre peuples, comme il n'y en eut
jamais.
3° Le développement des
relations mondiales, des syndicats et des trusts.
Qu'on prolonge les lignes de ceux-ci, qu'ils
s'étendent de continent à continent,
que l'esprit anti-religieux qui les anime
s'accentue et on en viendra facilement au temps
prédit, où il faudra porter la marque
de l'Antichrist pour pouvoir acheter et
vendre.
4° L'Évangile
répandu dans le monde, Tous les pays sont
aujourd'hui au moins partiellement
évangélisés, et avec les
facilités de communication qui existent de
nos jours, le travail qui reste à faire est
peu de chose comparé à celui qui a
été fait, si l'on tient compte que ce
qui est demandé à notre
époque, c'est de répandre
l'Évangile comme témoignage, et non
de convertir l'ensemble des peuples. Il est vrai
que la proportion des païens est encore
très grande et que dans des territoires
très vastes les témoins de
Jésus-Christ sont encore bien
clairsemés. Mais il y a des missions partout
et l'extension de celles-ci est infiniment facile,
comparée au travail initial accompli dans
des continents autrefois fermés. Aujourd'hui
tous les pays sont ouverts et dans tous
il y a une fraction de la
population qui réclame des messagers de la
Bonne Nouvelle ; et de quelle importance
inestimable ne sont pas pour la propagation de
celle-ci, les traductions de la Bible qui existent
à présent au moins partiellement dans
presque toutes les langues en usage. Il suffirait
maintenant d'un réveil persistant et
étendu pour embraser l'univers. Il en est
comme de nos arbres de Noël. Autrefois il
fallait allumer patiemment bougie par bougie. De
nos jours, on tend d'avance de l'une à
l'autre les fils d'allumage et une seule
étincelle illumine l'arbre entier en un clin
d'oeil.
5° La moisson qui mûrit.
Si en effet il y a quelques décades
d'années, l'ivraie se distinguait à
peine du blé, l'incrédule du croyant,
si on n'osait guère se poser en
libre-penseur et si on craignait d'autre part trop
d'affirmer sa foi, il en est autrement aujourd'hui.
C'est hardiment, effrontément que partout
s'affirme l'esprit de l'Antichrist, qui ne veut ni
Dieu, ni maître ; mais les enfants de
Dieu aussi rendent leur témoignage plus
ouvertement, et l'Eglise, dans son centre surtout,
a fait un progrès marqué en
décision et en courage. Si la
périphérie est encore trop
entachée de mondanité, les vrais
disciples de Christ éprouvent au contraire
plus que jamais le besoin de rendre un
témoignage vibrant de leur foi, et de
travailler à la conversion des âmes.
Tout cela nous montre la moisson qui mûrit et
annonce le moment tragique où elle sera
fauchée et séparée de
l'ivraie, avant d'être recueillie dans les
greniers célestes.
6° Enfin nous voyons le retour
des Israélites en Palestine prendre des
proportions toujours plus grandes et le plan du
rétablissement de cette nation
dans le pays de leurs
pères s'accentuer et se définir de
jour en jour. La révolution survenue en
Turquie favorise la chose d'une manière
aussi frappante qu'inattendue. Qu'on veuille bien
lire à ce sujet les articles :
« Les Juifs devant le parlement
turc », et « Les Juifs russes
et l'argent des banquiers juifs », dans
« l'Ami d'Israël », du
dernier trimestre de 1909 (Bâle,
Schanzenstrasse, 29) et dans son bulletin du 1er
trimestre de 1910 : « Le
neuvième congrès sioniste »
et « Signes des temps. » On se
rendra compte combien ce retour des
Israélites en Palestine fait de
progrès par les dispositions favorables du
parti jeune-turc, actuellement à la
tète du gouvernement et par les sympathies
toujours plus étendues que ce projet
rencontre parmi les Juifs dans le monde entier,
aussi bien que par tout ce qui se fait et se
prépare en Palestine et en
Mésopotamie. On verra aussi quelle influence
les Juifs possèdent déjà par
nombre d'hommes occupant des postes importants et
par les banques et capitaux qu'ils possèdent
dans l'univers. Nous savons par les
Écritures que ces choses mieux que toutes
les autres annoncent la fin de la période de
grâce, dans laquelle nous vivons et qui court
à son terme.
Voici encore ce que dit à ce
propos M. Edel dans l'introduction à son
livre « Die Offenbarung » (la
Révélation) : Il montre d'abord
que l'Apocalypse traite trois sujets :
1° Le rassemblement d'un peuple
consacré à Dieu, l'Eglise corps de
Christ.
2° La conversion et le
rassemblement d'Israël, le peuple de
l'alliance.
3° La conversion des
païens. Ensuite il se demande à quoi en
est aujourd'hui la première de ces trois
phases, la formation du corps de Christ. Il
continue, page 3 : « J'avais
traité cette question dans
ma brochure parue en 1902
« Pensées sur le
développement et la rédemption de
l'Eglise », et j'étais
arrivé à des conclusions qui ont
été confirmées d'une
manière extraordinaire par les
événements survenus depuis dans le
règne de Dieu. Le tabernacle
(Exode XXV 40 ;
Hébr. VIII 5), par sa
division en parvis, lieu saint et lieu très
saint, me servait de mesure divine pour le
développement de l'Eglise. J'y montrais la
naissance de cette Église à la
Pentecôte dans le lieu très saint, sa
déchéance dans le lieu saint
après les temps apostoliques et ensuite dans
le parvis au temps de Constantin. La
réformation fut le point de départ du
relèvement de l'Eglise hors du parvis dans
le lieu saint avec les interruptions et les
rechutes indiquées.
Puis j'établis, page 48,
comment par le piétisme, le
méthodisme, les communautés moraves
et autres de la même époque, ce
caractère du lieu saint fut
définitivement acquis à l'Eglise et
atteignit son point culminant vers 1870. Mais dans
ce sommet s'annonçait déjà un
temps nouveau dans lequel nous sommes entrés
et qui s'affirmera toujours plus. Dans la
dernière partie : « Retour de
la fin à son commencement » ou
« Éclosion de
l'Esprit », je conclus page 66 que selon
les lois de développement de la vie
spirituelle, nous devions être à la
veille d'une nouvelle et dernière
manifestation de l'Esprit.
Je n'étais pas seul à
arriver à ce résultat. Le professeur
Godet appelle le développement du
règne de Dieu un commentaire de
1 Cor. I 30, Jésus notre
justice, notre sanctification et notre
rédemption, l'action de Dieu progressant en
nous jusqu'à la rédemption
définitive de notre corps et à
l'ascension ; et des hommes comme Marcus
Hauser et d'autres
témoignèrent par
leurs paroles et leurs écrits de l'attente
joyeuse « D'un temps de nouvelle et
puissante manifestation du
Saint-Esprit. »
Et voyez comme Dieu a
glorieusement
répondu à cette attente par
l'histoire de ces dernières années.
Quiconque a un peu de discernement spirituel sait
que L'Action puissante de Dieu au Pays de Galles et
les événements semblables qui ont
succédé sont un signal divin,
l'aurore de l'époque spirituelle des
derniers temps, si désirée par le
peuple de Dieu, le retour de l'Eglise à la
puissance apostolique de la Pentecôte.
L'Eglise du Seigneur, sortie du lieu saint est
rentrée dans le lieu très saint
où elle arrivera à maturité
pour son ascension. Je ne dis pas cela de
l'ensemble des chrétiens, ces choses ne se
passent pas à la périphérie,
mais d'abord au centre du peuple de Dieu parmi ceux
de ses enfants qui sont les plus
avancés.
Quand je dis
« aurore » d'une période
spirituelle, je montre par là que je
n'exagère pas les événements
précités. Et pourtant il importe
beaucoup pour le développement
ultérieur et la rédemption de
l'Eglise de Dieu qu'elle sache considérer
ces faits sous leur vrai jour. Car ce réveil
n'est pas semblable à tant d'autres, mais
nous a apporté quelque chose de nouveau,
quoique très ancien, à savoir la
dépendance absolue de l'autorité du
Saint-Esprit au milieu du peuple de
Dieu.
Et c'est là
précisément ce que nous avions
désigné comme le signe
caractéristique de la période de la
Pentecôte avec le cri de l'Esprit et de
l'Eglise :
Viens, Seigneur
Jésus !
N'est-il pas vrai en effet que
c'est
justement cette soumission
à l'autorité absolue du Saint-Esprit
dirigeant le peuple de Dieu, que les témoins
oculaires ont constatée dans les
assemblées du réveil ? Et
dès lors, partout où, dans les
conférences ou autres assemblées on a
de nouveau montré un respect
véritable pour l'autorité de la
personne du Saint-Esprit et où on lui a
laissé tous ses droits, on a aussi en cent
endroits différents fait l'expérience
de bénédictions toutes nouvelles,
qu'on se soit laissé instruire directement
par l'Esprit de Dieu ou par les enseignements
tirés du Pays de Galles.
Et comment pensez-vous que le
développement ultérieur se
passera ? demandera-t-on.
Eh bien, basé sur les
expériences des dernières
années je dis aujourd'hui avec plus
d'assurance encore qu'en 1902 que je m'attends
à ce que l'Eglise de Dieu renouvelle une
fois encore l'expérience des temps
apostoliques, mais en commençant par la fin
pour se terminer par le chapitre Il. Veuillez donc
rechercher les textes suivants :
Actes XXVIII 31. Prédication
de l'Évangile en toute liberté :
XIX, 1-7. Le Saint-Esprit
reçu par l'imposition des mains, don des
langues :
XIV 3, 19, 20. Miracles et
persécution :
XIII 2-4. Jeûne et
désignation des missionnaires par le
Saint-Esprit :
X 44-46. Le Saint-Esprit descend
à la prédication de Pierre
VIII 14-17. Le Saint-Esprit
reçu par l'imposition des mains :
VI 5 et suivants. Étienne
rempli du Saint-Esprit, la Parole de Dieu se
répand, les disciples se multiplient :
V 12-16. Miracles et prodiges,
crainte du peuple, la multitude des croyants
augmente de plus en plus, tous d'un accord,
louanges du peuple :
IV 19-31. Tous remplis du
Saint-Esprit, le lieu en tremble :
II 1-4 Pentecôte.
C'est-à-dire qu'à la pluie de la
première saison au temps de la
Pentecôte et à la
déchéance qui l'a suivie,
correspondra la pluie de l'arrière-saison
qui préparera par progrès successifs
le peuple de Dieu à l'ascension, car
à l'ascension du chef : Actes I,
correspondra l'ascension du corps. Serait-ce trop
dire ? N'avons-nous pas en ces
dernières années fait bien des
expériences qui rappellent involontairement
celles des apôtres ? N'y a-t-il pas eu
des mouvements de l'Esprit par lesquels des 3000 et
5000 âmes se convertissaient à Dieu,
sans parler des signes et des miracles que Dieu a
faits parmi son peuple ?
Que nous ne passions pas
exactement
par les mêmes événements que
ceux racontés dans les textes cités,
cela va de soi. Les expériences de la fin
dépasseront bien plutôt celles du
commencement selon les lois du
développement, et vu l'extension mondiale du
christianisme de nos jours. J. Classen dit
déjà : « Dans la
mesure où l'Esprit du lieu très saint
pénétrera, unira et purifiera tout ce
qui est vil, où il détruira et
submergera les séparations établies
entre églises et communautés, dans
cette mesure le germe unifié (le la
Pentecôte se perfectionnera dans
l'unité de la fin. Du germe et du centre
sortiront la rédemption et le salut pour
l'Eglise d'abord, puis pour toute la
création qui soupire. Dans les luttes de ce
siècle de ténèbres, au milieu
desquelles nous nous trouvons et dans lesquelles
nous allons entrer toujours plus, la lumière
d'un jour nouveau se fraie le chemin, c'est
l'aurore du retour du soleil de justice. Le travail
sera insensible et inaperçu jusqu'au jour
où la plante nouvelle percera le
sillon. »
Cette « plante nouvelle
qui percera le sillon », c'est cette
cohorte de vainqueurs arrivés à la
pleine stature de Christ, qui est mise au monde
selon
Apoc.
XII 5 et qui, comme sanctuaire
de Dieu, est enlevée en son lieu sur son
trône
(III 21) et dans le règne
promis
(II 25). Le lieu saint est
gardé par Dieu dans le désert,
« dans ses chambres jusqu'à ce que
l'indignation soit passée », pour
ensuite prendre son service de sacrificateurs dans
le règne de paix qui va commencer. Quant au
parvis (comparez
Apoc. II et
XII 17) il est abandonné
à la colère destructive du diable,
précipité du ciel par l'ascension de
la cohorte des vainqueurs
(XII 12) et ses habitants, pour
autant qu'ils n'acceptent pas la marque de la
bête passent par le baptême sanglant du
martyre. »
Reste-t-il quelque chose à ajouter ?
Récapitulons simplement ce qui
précède. Le réveil du Pays de
Galles avec ceux qui ont suivi ont des
conséquences infinies et ils nous
enseignent :
1° Que le réveil est
possible partout.
2° Qu'il est le fruit de la
prière, de la consécration et d'une
entière soumission à
l'autorité du Saint-Esprit.
3° Qu'une ère nouvelle
et solennelle a commencé, annonçant,
avec beaucoup d'autres signes, la fin des temps.
Si maintenant nous nous rendons
encore compte de ce qui s'est passé en
Corée et en Mandchourie, j'ose croire que ce
sera pour nous un nouveau stimulant pour
désirer et pour rechercher une même
bénédiction. Nous savons et nous
sentons combien nous en avons besoin
isolément et collectivement. Ne
l'aurons-nous pas ? N'entendons-nous pas le
souffle qui l'annonce ? Ne voyons-nous pas le
nuage qui grandit à l'horizon ?
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