FÉLIX NEFF PORTEUR DE
FEU
CHAPITRE
IV
NEFF
« INCENDIE » MENS
Le 28 décembre 1821,
Neff arrive à Mens, gros bourg au pied des
Alpes du Trièves, en Isère.
Là, les auditoires sont
considérables, jusqu'à douze cents
personnes. Des centaines aux annexes de Saint-Jean
d'Hérans et de Saint-Sébastien. Plus
d'apparence que de réalité. Comme
ailleurs, le rationalisme desséché et
desséchant du XVIIIe siècle a
opéré ses ravages. On se
réunit par habitude, non par conviction
personnelle, sous la bannière d'un
protestantisme plus politique que religieux. Puis
la tourmente révolutionnaire, les
coûteuses guerres napoléoniennes, les
remous de la Terreur blanche (à Nîmes,
en 1815: deux mille protestants
rançonnés, deux cents
mis a mort, cent cinquante
maisons dévastées ou
brûlées, quarante femmes
fouettées, blessées, des abjurations
arrachées par la menace) laissent les
esprits dans un état de torpeur. Neff se
désole « de voir autour de lui une
si grande moisson sans pouvoir abattre un
épi. Même Blanc (le pasteur qui
l'appela), quoique très orthodoxe, dort
encore de toutes ses forces clans le
protestantisme ; il désire sans doute
que les âmes se convertissent mais, comme il
ne sait pas ce que c'est que conversion, il
désire la paix de ce cadavre qu'on nomme
Église et qu'il croit vivant... je vois bien
qu'il a peur que je ne forme des assemblées,
car il me parle souvent du danger d'innover ou
d'aller trop fort. »
Les querelles
genevoises ont eu des échos jusqu'à
Mens. Des lettres détaillent les accusations
portées contre les
« mômiers ». Elles
somment Blanc et le Consistoire de se garder des
loups déguisés en brebis, des
faux-prophètes.
Il faudrait autre
chose pour faire reculer Neff. Il prend en charge
les catéchumènes de la paroisse. Il
visite ses ouailles de Mens et les
disséminés, presque tous paysans.
Pour les mieux atteindre, il apprend le patois. Ces
randonnées jusqu'au fond des lointaines
campagnes plaisent au missionnaire sans cesse par
monts et par vaux, secouant celui-ci,
celui-là, discutant dans les cuisines,
« pressant les âmes »,
priant pour elles. « Il m'est arrive de
parler depuis cinq heures du matin jusqu'à
onze heures du soir. Le dimanche je fais
quelquefois plusieurs lieues pour présider
cinq ou six cultes. »
Ce zèle
dévorant n'est pas sans résultat,
surtout auprès des
catéchumènes, dont plusieurs font une
grande heure de marche pour
assister aux leçons. L'un d'eux, presse par
ses parents de s'amuser un peu,
répond :
- Comment
pourrions-nous danser après ce que M. Neff
nous a dit ?
Ici et là on
refuse les romans - de quelle qualité, on
peut l'imaginer - envoyés par les libraires
de Grenoble.
Sans sous-estimer le
culte, en quelque sorte officiel, du dimanche, pour
mieux atteindre son monde, le réveilleur
multiplie jusque dans les moindres hameaux ce qu'il
appelle des
« assemblées » qui
groupent les voisins dans une cuisine. Là,
on est vraiment en contact, on peut provoquer les
objections, y répondre, se parler coeur
à coeur. L'Évangile reprend couleur
et vie. Ce qu'on entend fait ensuite le sujet de
toutes les conversations. C'est vraiment
« l'aurore d'un beau
jour ».
- Mes parents, dit un
paysan, traversaient les montagnes la nuit, pour
assister à une assemblée
malgré les persécutions. Nous autres,
à présent, nous sommes des
lâches !
Des
lâches ? De moins en
moins.
Pour fortifier les
timides, Neff se rappelle qu'il fut sergent
d'artillerie :
- « Quand
le monde, animé par l'esprit des
ténèbres, déclare la guerre
à vos assemblées
d'édification, c'est alors qu'il faut s'unir
étroitement comme les soldats d'un
même carré chargé par la
cavalerie. »
Ces paroles, on les
comprend et l'on se presse dans les cuisines :
« L'un a un cantique, l'autre une
exhortation, l'autre une lecture, l'autre a une
prière et tout se fait avec ordre. Souvent
c'est la fille d'un muletier, ou
une servante qui donne ses idées sur une
portion de chapitre ; un boulanger, un
menuisier, un tisserand font des observations en
leur patois et parfois l'un de mes
catéchumènes termine par une
prière d'abondance... Il faut combattre tout
de bon quand on veut vaincre. Si l'on n'est pas
persuadé que l'on peut tout en Christ, on ne
fera jamais rien. »
Loin de
s'enorgueillir des résultats obtenus, Neff
se tance vigoureusement : « Quand le
cheval est mauvais, la voiture ne va pas vite.
Quand la mère n'a pas de lait, l'enfant ne
prend pas
d'accroissement. »
Tel n'est pas l'avis
des paroissiens. L'un d'eux écrit :
« Environ cinq mois après
l'arrivée de M. Neff à Mens, plus de
cent personnes, la plupart chefs de famille,
craignant qu'il ne partit, s'adressèrent au
Consistoire pour le supplier de bien vouloir le
retenir sous le nom de pasteur
catéchiste », offrant de le payer
de leurs deniers. Ainsi fut fait le 1er juin 1822.
« On m'aime trop, répond Neff, on
me reçoit avec trop de plaisir. on me donne
trop d'éloges. Assurément, on ne
comprend pas. »
Dans cette affection
débordante, Neff ne voit qu'une raison de se
dévouer plus encore. Il multiplie ses
visites à bien portants et malades ;
usant de ses connaissances botaniques, il va sur
les collines cueillir les fleurs, arracher les
racines d'où l'on tirera des remèdes
bienfaisants. Il apprend à lire aux
illettrés, jamais fatigué de montrer
les lettres, d'épeler les syllabes. Aucune
distance ne le rebute, même quand les
sentiers sont recouverts de deux pieds de
neige.
« Neff
allait présider les réunions, la
nuit, partout autour de Mens, jusque dans les
campagnes les plus
éloignées ; il
fallait suivre des sentiers écartés
le long des torrents, franchir des ponts, descendre
dans les ravins, dans l'obscurité la plus
complète, parfois avec des jeunes gens,
souvent seul. Plusieurs fois il a rencontré
des hommes armés de bâtons à la
démarche oblique. Neff passait au milieu
d'eux sans hésitation et personne n'a jamais
osé mettre la main sur lui. Il avait
été militaire, sergent d'artillerie
à Genève. Il était sans peur.
On était désarmé devant lui.
Ce n'est pas qu'il eut rien de martial ou de
très imposant, mais il était ferme et
résolu, ayant surtout la conscience de son
bon droit. » (1)
Sans négliger les
« assemblées » partout
organisées, nommé catéchiste,
Neff se doit surtout à ses
élèves. À eux, il se donne
tout entier car il a la passion de la jeunesse.
Elle ne manque pas : soixante-dix
catéchumènes la première
année, quatre-vingt-dix la deuxième.
Son but : les amener à une
décision personnelle, les jeter, vivants et
vibrants, dans le combat de la vie. Absent, il leur
écrit. Il parle encore d'eux sur son lit de
mort. De son mieux il les porte, les exhorte, les
enveloppe de son affection.
L'instruction
religieuse de ces enfants, âgés de
quatorze a quinze ans,
s'étend de novembre à
Pentecôte. Tous se réunissent une fois
par semaine, au temple ; deux fois encore au
domicile du maître, ceux de Mens. Les
campagnards sont rejoints par visite individuelle.
Quel travail !
Au début, Neff
suit le manuel d'Osterwald. Il s'en affranchit
bientôt pour mettre ses élèves,
suivant un plan rigoureusement établi,
directement en contact avec la Bible. Ils en
apprennent par coeur de significatifs extraits
préalablement expliqués,
commentés. « Il n'en est pas un qui ne
soit dans le cas de citer dix a douze passages sur
chaque article (de la foi), » Cette
méthode a l'avantage d'apprendre aux enfants
à recourir à la Bible, de se
référer sans cesse à elle,
d'en faire l'instrument de leurs connaissances
religieuses. « Il veut découvrir
en elle l'autorité qu'il y a lui-même
découverte ; elle doit devenir pour eux
le guide et le point d'appui de toute leur
existence », écrit le pasteur
Gothié qui a fait de ce catéchisme
une étude approfondie.
Au maître de
couler le ciment entre ces passages pour en faire
un tout cohérent, de leur donner cette
puissance qui descend au fond des coeurs,
« car savoir et être touché
font deux ».
Nous ne pouvons
apporter ici une analyse détaillée de
la « liste des sujets » traites
par Neff. Un de ses élèves,
l'instituteur F. Martin-Dupont, en donne un
aperçu fort
précis :
« Je
suivais les instructions de Neff. Je n'en perdais
pas une. Elles m'intéressaient vivement. Il
avait groupé des textes de l'Écriture
en ordre de doctrine. Cela formait une trentaine de
sections, à peu près. On
commençait à la chute, au
péché. On finissait par tout ce qui
se rapporte au salut, au relèvement.
C'était
nouveau, scripturaire, vrai, irréfutable...
Neff avait un talent tout particulier pour
expliquer ces passages. Il n'y avait rien de
trivial, de vulgaire, de superficiel dans ce qu'il
disait. Il donnait un tour frappant à sa
pensée, employait pour mieux se faire
comprendre des comparaisons d'une grande
lucidité, d'un à-propos
admirable ; elles se gravaient dans les
mémoires et les ignorants ne se retiraient
jamais à vide. Neff fuyait le vague. Il
était précis, positif, pas phraseur,
ne posait jamais, ne s'écoutait pas parler.
Ses mots s'adaptaient aux idées et les
idées aux mots, comme la clé à
la serrure et la serrure à la clé.
Après la leçon, il faisait chanter,
comme un exercice, comme leçon, puis lire,
lire tout haut, également à titre
d'exercice. »
« Mes plus
vieux paroissiens, écrit, en 1929, Charles
Aubert, pasteur de Freissinières, se
souviennent d'avoir entendu leurs parents,
catéchumènes de Félix Neff,
réciter de longs passages de la Bible, en
particulier dans leurs insomnies. »
L'auteur de ces lignes a connu ces vieux
paroissiens, dont une octogénaire,
élève de Suzanne Baridon,
elle-même élève de Neff,
capable à son âge de réciter
encore des psaumes entiers, les paroles de nombreux
cantiques, cela avec une passion, une
lumière dans les yeux qu'il ne peut oublier.
À quelqu'un qui souriait en
l'écoutant, sceptique, l'octogénaire
lança, sans cesser de sourire, elle
aussi :
- On s'est bien
moqué de mon Sauveur, alors on peut se
moquer de moi !
Nous avons dit,
déjà, mais il convient de le
souligner, combien Neff aimait ses
élèves. Aussi l'aimaient-ils et ne
laissaient jamais une de ses lettres sans
réponse que leur destinataire conservait
précieusement. Pendant son bref
séjour à Londres, les ayant relues,
« il lui fallut pleurer ».
Partout il prie pour « ses
enfants », il chante pour eux. Et eux
prient et chantent encore (nous pensons à
ceux qui ont gardé le contact à
travers leurs ascendants) avec une
plénitude, une joie dont il faut avoir
été le témoin pour y
croire.
LE VILLAGE DE MENS
Mais que l'on ne s'imagine
pas que le séjour de Neff à Mens fut
une idylle. Comme il ne prêchait pas un
christianisme au rabais, une
« mondanité
sanctifiée », qu'il proclamait de
dures et pour beaucoup d'humiliantes exigences,
certains se sentirent atteints dans leur orgueil
d'hommes bien assis dans la vie, ne demandant
à la religion qu'un vague déisme
teinte d'humanisme. Neff avait si
profondément bouleversé de jeunes
coeurs que des parents trouvaient ou croyaient
trouver à leurs foyers des regards
chargés de condamnation. Pour retourner au
bienfaisant sommeil, il fallait chasser l'intrus.
Puis, ci ou là, un ressentiment jaloux.
Certes pas chez le pasteur Blanc devenu l'ami, le
confident, le collaborateur de Neff et ne le
cachant pas. Mais que penser de son collègue
qui choisit le dimanche avant
Noël pour déverser
« un torrent d'injures contre les
mystiques de Genève, les lâches qui
abandonnent la religion pour laquelle leurs
pères ont souffert » ? Qui
est cet étranger apparu sans mandat de
quiconque ? Ne serait-il pas (la bataille de
Waterloo date à peine de six ans) un louche
émissaire de l'ennemi séculaire des
Français ?
Pour s'officialiser,
au moins dans une certaine mesure, Neff
n'hésite pas à gagner Londres
(Londres !) pour y obtenir, des Églises
piétistes, l'ordination. Avant de recevoir
l'imposition des mains, il expose longuement ses
croyances. Agréé, il est
ordonné dans les formes. De son hâtif
séjour dans la capitale anglaise, le
voyageur profite pour lier des amitiés qui
lui seront précieuses, plus tard, quand il
se trouvera devant la misère de
Freissinières.
Quand les
catéchumènes mensois revoient leur
grand ami, ils manifestent une joie
exubérante. « L'un d'eux partit
comme un trait sans mettre ses souliers ; je
crus qu'il m'étoufferait en
m'embrassant. » D'autres, sur le champ de
foire, lui baisent les mains. Furieux de ce retour,
le collègue jaloux monte une cabale
politique « contre l'envoyé du
parti anglais pour aliéner les
Français du gouvernement et des
Bourbons ». Blanc, qui défend
courageusement Neff contre son collègue et
les fanatiques qu'il traîne à sa
suite, voit un énergumène lui mettre
le poing sous le nez, le qualifier de
traître, de brigand, de cochon, d'assassineur
« en le tutoyant avec la dernière
insolence ». On parle d'arrestation.
L'espion est dénoncé à la
police générale de Paris. au
préfet de l'Isère.
Neff est alors à
Genève, auprès de sa mère. On
le supplie, s'il tient à la vie, de ne pas
revenir.
C'est bien mal le
connaître. Il répond
aussitôt : « Tout cela ne
saurait m'inspirer la moindre crainte. Quoique avec
prudence, je ne ferai pas un pas de moins de mon
devoir. »
Et le revoici !
« Voyant le bas de la colline tout plein
de monde, soit curieux, soit amis qui venaient
à ma rencontre, je jugeai à propos de
ne pas rentrer par ce chemin. »
Ménageant chèvre et choux, le
Consistoire décide que son catéchiste
renoncera aux veillées, se répandra
moins qu'il ne faisait, ne pourra tenir ses
réunions que de jour et dans le
temple.
Autant dire qu'on lui
rend la tache impossible. Il n'a plus qu'à
se retirer. « je dis aux gens qu'ils
doivent apprendre à se passer de moi, comme
les enfants sevrés se passent de la
mamelle. » Et le missionnaire quitte
Mens, à la fin d'août 1823, pour
visiter les paroisses de Bourgoin et de Lyon,
renonçant à un culte d'adieu
« crainte d'exciter trop
d'émotion », se bornant à
aller de maison en maison. « Je
m'arrachai de leurs bras en les recommandant
à la grâce du
Seigneur. »
Peu après, il
écrit à Blanc :
« Une paix
parfaite est mortelle pour le nouvel homme. Il
pourrit comme un vaisseau dans le port, devient
lâche comme les soldats en garnison. Que
Satan soit seulement vaincu en
nous ; qu'il soit chassé de nos
coeurs ; que malgré ses clameurs, ses
menaces, ses coups intérieurs, quelques
âmes continuent leur chemin vers la
cité céleste, méprisant ses
efforts et les combattant par la patience, la foi,
la prière : voilà la victoire
que nous devons désirer, demander,
espérer ; mais pour notre pauvre chair,
point de repos, point d'honneur, point
d'estime. »
Sur l'activité
de Neff, à Mens, voici l'essentiel de ce
qu'en dit son ami Blanc :
« Pendant
à peu près deux ans qu'il est
demeuré dans nos Églises, il y a fait
le plus grand bien. Le zèle pour la religion
s'est ranimé ; un grand nombre de
personnes se sont occupées
sérieusement de leurs âmes
immortelles. La Parole de Dieu a été
plus recherchée et plus soigneusement
lue ; les catéchumènes sont
devenus plus instruits dans leurs devoirs de
chrétiens et l'ont montre dans leur
conduite ; un culte de famille s'est
établi dans beaucoup de maisons, l'amour du
luxe et de la vanité ont diminué chez
un grand nombre ; les aumônes ont
été plus abondantes, les pauvres
moins nombreux ; des écoles sont
établies en divers lieux ; et, soit
dans Mens, soit dans nos campagnes, tout le monde a
pu remarquer une amélioration sensible dans
les moeurs et l'amour du travail... Les travaux
multiples de Neff, son infatigable activité,
ses courses, ses instructions, laisseront pendant
longtemps un souvenir
béni. »
Aux avanies subies,
aux calomnies dont il fut abreuvé, Neff
n'oppose que cette réponse :
« Les épingles piquent, les
couteaux coupent, le feu brûle et les
disciples du Christ sont haïs de tout le
monde. On ne peut passer à travers les
gouttes de pluie sans se mouiller. »
Des hautes vallées
alpines, depuis longtemps abandonnées
à elles-mêmes, parvient un appel qui
parle au coeur de Neff. « Là-bas
je serai seul pasteur et, par conséquent,
libre ; dans le Midi, entoure de pasteurs pour
la plupart amis du monde, je serais sans cesse
inquiété. » Au creux des
vallons où l'ombre règne pendant des
mois, les candidats ne seront pas nombreux. On ne
disputera pas à l'évangéliste
ces territoires rocheux livrés aux
avalanches et à la plus sordide
misère.
Et Neff écrit
à sa mère qu'il tient
fidèlement au courant de tout ce qui le
concerne :
« Me
voilà au bout de mes vingt-six ans ; la
vie passe bien vite et nos jours comme l'ombre.
Cette réflexion m'attristerait si, comme
tant de pauvres humains, j'étais sans Dieu
et sans espérance... J'ai pris mes
précautions contre le climat glacé du
pays où je vais me rendre. J'ai en
particulier une bonne capote en
« pluche », un gilet à
manches tricotées, etc., etc... je vais
m'enfoncer dans la sombre et pittoresque
vallée de l'Oisans... Adieu, ma chère
maman, que le Seigneur soit avec toi et te fortifie
en corps et en âme... je me porte fort bien,
maintenant ; il y a longtemps que je n'ai pas
grand peine ; j'espère en avoir un peu
plus à l'avenir. »
Encore une fois, en
avant ! pour l'inconnu, pour le service
« des pauvres montagnards ».
Loin de ceux « qui craignent que l'on
soit trop chrétien ! »
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