Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



LA VIE DE JOHN ET DE BETTY STAM





CHAPITRE XI

« Tu es Digne... »

Un cantique de triomphe retentit aux cieux. Écoutez Pouvons-nous en saisir le sens ?
« L'Agneau qui a été immolé est digne de recevoir la puissance, les richesses, la sagesse, la force, l'honneur, la gloire et la louange. » (Apoc. 5 : 12).
C'est un cantique de joie et de louange, et comme l'Alléluia de l'univers.
Et quels sont les chanteurs ? Ce sont ceux qui ont été rachetés de « toute tribu, de toute langue, de tout peuple, et de toute nation » ; nombreux sont ceux qui viennent de la fournaise à l'affliction, mais leurs larmes sont maintenant taries à jamais. Ce cantique est comme l'écho sublime de tous « les cantiques de la nuit » (Job 35 : 10). Chants d'ici-bas, lesquels jaillirent de coeurs qui souffraient avec leur Seigneur, et pour Lui.

Le chrétien chante ; il chante dans l'épreuve. Les murs de la prison retentirent des louanges de Dieu que chantaient Paul et Silas ; et les épîtres de Pierre, qui traitent de la souffrance, sont aussi celles où il est question d'une joie indicible et glorieuse.

Le chrétien est le plus grand de tous les paradoxes : « un être corrompu, et cependant purifié ; mortel, et cependant immortel ; déchu et cependant exalté bien au-dessus des principautés et des puissances ; attristé et cependant toujours joyeux » (1). Sa tristesse est féconde en bénédictions pour les autres. De sorte que l'ennemi dépasse son but. Non seulement il est incapable de nuire vraiment à l'enfant de Dieu, mais il ne peut empêcher le triomphe de la Vérité, bien qu'il essaye de l'éteindre dans le sang.

Quand Patrick Hamilton fut brûlé vif en Écosse, quelqu'un osa dire aux persécuteurs : « Si vous voulez continuer à faire mourir par le feu, vous ferez bien de le faire dans une cave, car la fumée du bûcher d'Hamilton a ouvert les yeux de centaines de personnes. »
« Et il en est toujours ainsi, dit Spurgeon. Les saints qui souffrent sont une semence de vie. »

Cette semence a été répandue dans le monde entier par la vie et le martyre de John et de Betty Stam, par les tribulations de l'enfant qu'ils laissent derrière eux, et la moisson, l'étonnante moisson en est faite dans le monde entier, où elle est l'occasion d'une profonde reconnaissance. Pourquoi, lors du service célébré en souvenir des martyrs, à l'Institut Moody, sept cents étudiants se sont-ils levés pour consacrer leur vie à l'oeuvre missionnaire, où que ce soit que Dieu les appelle ? D'où vient qu'en de nombreux pays, des jeunes comprennent le privilège du sacrifice et de la souffrance, eu communion avec Christ ?

Quels fruits cette douloureuse tragédie a-t-elle donc portés ?
Quels fruits ? - Elle a ouvert les sources profondes de la foi et de l'amour dans un nombre incalculable de coeurs. Et avec quelle puissance elles coulent aujourd'hui ! Comme elles manifestent l'unité profonde qui unit les enfants de Dieu ! Tout récemment, par un seul courrier, le professeur et Mme Scott reçurent des lettres de sympathie de nombreux pays : d'Autriche, de Nouvelle-Zélande, d'Allemagne, d'Arabie, de Suède, de Hong-kong, du Canada, de l'Angleterre et des États-Unis. Et ce ne sont pas seulement des lettres en provenance de nombreux pays qui sont reçues ; mais aussi des dons, et plus particulièrement pour la petite Hélène Priscille. Dons de chrétiens inconnus et de modeste situation, dons de chrétiens chinois, dons de pasteurs, de missionnaires, d'un évêque, dons de l'Assemblée générale d'une grande église, dons d'étudiants, de collèges, et plus particulièrement du « Wilson College », où Betty étudia. Le professeur James Gray, de l'Institut biblique Moody, écrivit à M. et Mme Stam de Paterson :

« Il n'est pas nécessaire que je vous parle de la maturité spirituelle atteinte par votre fils et sa femme et de ce qu'ils furent dans notre milieu d'étudiants où l'on se souviendra d'eux avec amour, et pendant longtemps, à cause du témoignage qu'ils ont rendu à Christ par leurs vies, aussi bien que par leurs lèvres...

« J'ai la confiance que, même dans votre immense douleur, vous avez eu la force d'élever les yeux et de contempler la gloire où ils sont entrés, lorsque, de l'autre côté du voile, ils ont rencontré leur Sauveur, Celui pour qui ils sont morts. Point d'honneur plus élevé, ici-bas, ne saurait être accordé à des parents chrétiens, que celui qui est maintenant le vôtre, et je demande : à Dieu qu'Il vous fortifie dans le sentiment d'une sainte joie en songeant à leur mort triomphante. »

Dans une ville de l'Ouest des États-Unis, un Hollandais vint trouver le pasteur de son église pour lui remettre deux chèques de cinquante dollars chacun ; l'un des deux pour la « China Inland Mission ». Et ce faisant, il dit avec une vive émotion - « Nous ne sommes pas riches, mais nous avons le nécessaire. Peter Stam a donné son fils John. Qu'est-ce que cela, en comparaison ? »

Un jeune homme qui avait étudié avec Betty Scott écrivit, en apprenant sa mort :

« Je suis Billie, celui qui sonnait du cor à l' « Indian. Hill Camp ». C'est Betty qui me conduisit alors au Seigneur, c'est elle qui m'a donné ma première Bible... Son amitié a été pour moi très précieuse ; et je pense qu'en ce moment, vous serez heureux d'avoir des nouvelles de l'un de ceux qu'elle a amenés à Christ. Le salut est si précieux que nous ne pouvons autrement qu'aimer l'instrument qui nous a conduits au Seigneur. »

Au « Wilson College », il y eut aussi un service commémoratif. Tous les auditeurs pleuraient. « Ce fut l'un des plus émouvants services auxquels nous ayons jamais assisté », écrivit l'un des étudiants. Le Recteur, le professeur Warfield, bien qu'alité depuis des semaines, avait voulu se lever quand même pour prononcer le discours. Ci-après, quelques lignes écrites par l'un des membres de la Faculté, à propos du service religieux à la chapelle :

« Le professeur Warfield occupait l'un des premiers sièges, tout à fait en avant. Aussitôt après le sermon et tout tremblant, il monta sur l'estrade. Alors d'une voix brisée par l'émotion, il parla de Betty et du bébé, réclamant la petite Hélène pour le Collège, en termes touchants et paternels (2).
« Et maintenant nous attendons les développements merveilleux de la grâce divine, les fruits du sacrifice. »

L'un de nos collaborateurs, en Chine, qui considère les choses du point de vue divin et éternel, a écrit les lignes suivantes au professeur et à Mme Scott :

« Tous, de quelque manière, nous nous acheminons vers la Maison céleste. Votre chère fille et son mari y sont allés dans un char de feu. Maintenant, ils sont en pleine vigueur ; et leurs vies, leurs personnalités, leur travail, leur témoignage, sont connus dans chaque ville et chaque cité de notre pays. Une longue vie ne donne pas nécessairement l'assurance de pouvoir accomplir pour Christ la centième partie de ce qu'ils ont fait en un seul jour... »

Une missionnaire, en Chine, dit quelques-unes des réflexions qu'elle entendit lorsqu'elle raconta la fin tragique des jeunes martyrs.

« Hier, dix-sept jeunes femmes étaient là, autour de la table, lorsque je racontai l'histoire de Betty et de son mari. Ce fut une heure mémorable...
« Et penser, dit l'une d'elles, qu'un jour, ce petit bébé nous dira : « Ma mère a donné sa vie, afin que vous puissiez connaître Jésus... »

Mais si nous revenons aux membres de la famille, à ceux qui sont le plus éprouvés, quelles sources jaillissantes de foi et d'amour ont été comme ouvertes dans leurs coeurs par ce deuil ! Nous avons dans leurs lettres comme des échos du chant de triomphe qui retentit au ciel. À son père et à sa mère, M. et Mme Scott, Hélène, leur fille (Mme Mahy), écrit :

« Bien chers Papa et Maman, vous n'avez pas besoin de m'entendre dire combien nous vous aimons, combien nous pensons à vous et prions pour vous, en ces sombres jours. Assurément, vous connaissez vos enfants, et vous savez combien nous sommes, tous unis en cette heure, chacun de nous, bien qu'il soit difficile de trouver des paroles pour s'exprimer...

« Mais j'ai devant les yeux une si radieuse vision de Betty et de John, debout et tenant les palmes de la victoire, chantant un cantique d'allégresse parce qu'ils ont tout donné à leur Maître, que je ne puis m'abandonner aux larmes, comme les gens trouveraient sans doute raisonnable que je le fisse. Les pleurs semblent si mesquins, quand, en dernière analyse, tout était si manifestement entre les mains de Dieu seul. Toutefois, je suis profondément affligée à cause de vous... »

L'autre lettre, pleine de réconfort, est écrite par l'un des jeunes frères de Betty, étudiant au College Davidson :

« ... Bien des personnes considéreront comme une épouvantable tragédie la mort de Betty et de John, et ils estimeront probablement que ce deuil doit nous jeter dans la douleur et le désespoir. Mais je ne puis pas voir les choses sous ce jour parce que je suis chrétien, et que je discerne la main de Dieu en tout cela. Au lieu de nous jeter dans l'abattement, cela nous a comme remplis d'une plus grande confiance en Dieu, et d'un plus vif désir de le servir. Certes, nous ne comprenons pas tout, maintenant ; mais un jour, nous comprendrons.

« Dans l'oeuvre de Dieu, la valeur d'une vie n'est pas mesurée à sa longueur, mais à la qualité du service ; par l'accomplissement des desseins divins dans cette vie. Certainement, Ses desseins ont été accomplis dans la vie de Betty et dans celle de John, et ils s'accomplissent encore : ainsi leur service est achevé. »

Le frère aîné, qui était à la Faculté de Princeton, fut douloureusement atteint personnellement, et extrêmement affligé à cause de ses parents. Cependant, il écrivit :

« Comme je connais votre foi, j'ai l'assurance que vous n'avez pas sombré sous l'épreuve. Être chrétien, cela signifie qu'aucune des épreuves de cette vie n'est trop lourde pour nous, car nous discernons la main de Dieu, dans l'épaisseur de l'obscurité... Nous avons Dieu Lui-même, Lui qui fait toutes choses bien, selon son infinie sagesse et sa bonté. C'est Lui qui nous garde et qui soutient nos coeurs, en ce moment.

« Je sais - et peut-être votre expérience est-elle identique à la mienne ? - que cet horrible meurtre m'a arraché violemment à la léthargie spirituelle dans laquelle je m'enlisais, et bien que nous pensions donner ce que nous avions de meilleur, ce n'était pas assez ; notre consécration manquait de profondeur et de cette puissance pour le témoignage que nous devrions avoir, en tant qu'ambassadeurs de Dieu auprès des hommes. Que Dieu daigne communiquer à l'Eglise entière une nouvelle puissance, par cette tragédie ; plus de consécration, plus de fidélité dans le témoignage pour la cause de Christ, pour laquelle, tous les vrais disciples, au cours de tous les siècles, ont été prêts à mourir (3). »

Du Congo, Harry Stam, qui avait appris, par câblogramme, le meurtre de son frère, écrivit :

« ... Combien douloureux, et cependant, combien glorieux ! Combien douloureux, si nous songeons au péché et à la haine qui sont au coeur de l'homme ! Et la mort demeure toujours l'ennemie ! Mais combien glorieuse leur bienvenue dans les cieux, lorsqu'ils ont rencontré leur Seigneur et Sauveur, face à face ! De sorte que nous les envions presque, en une certaine mesure, en pensant à l'infinie tendresse avec laquelle le Seigneur a dit à chacun d'eux : « Cela va bien... tu as été fidèle... »

« Nous ne supposons pas que les blessures ne font pas souffrir ; mais nous savons que depuis des années vous nous avez donnés à Dieu, et j'ai la certitude qu'Il vous multipliera ses consolations comme Il le fait pour nous. Quant à moi, il m'est difficile de voir autre chose que la gloire en toute cette affaire... Chaque jour, j'expérimente davantage qu'il est merveilleux de se reposer dans Sa volonté qui est parfaite. « Heureux celui qui ne se scandalisera pas à cause de moi », dit le Seigneur. »

Dans sa douleur, une dame de Paterson s'écria: « Oh ! pourquoi sont-ils allés là-bas ? »
Et Mr. Stam père répondit :

« Parce qu'ils y ont été contraints par leur amour pour Christ. Ils aimaient le Seigneur, et à cause, de leur amour pour Lui ils aimaient les Chinois ; c'est pourquoi, ils allèrent en Chine. Nous avons été heureux de les voir partir, et nous aurions été si heureux de les voir repartir, parce que nous ne regardons pas aux choses visibles. Ils ne désiraient pas gagner de l'argent, ni jouir de leurs aises, mais ils voulaient gagner des âmes... »

« John et Betty voyaient les choses du point de vue céleste, écrit de son côté le professeur Scott. Ceci étant, toutes les autres choses prennent leurs proportions normales. »

Un point de vue céleste ! Que Dieu en soit béni ! Bien des jeunes considérant la vie et ses possibilités de service sont amenés à voir les choses du même point de vue céleste, où les voyaient aussi John et Betty. De l'Université Washington and Lee, dans l'État de Virginie, le fils d'un missionnaire assassiné, dont nous avons parlé précédemment (J.-W. Winson), écrivit les ligues suivantes à M. et Mme Stam :

« Comme mon père a été saisi et tué par les bandits dans le nord de la Chine, il y a trois ans, je me sens libre de venir à vous, et de vous dire toute ma sympathie. Mais quel privilège béni que d'avoir dans sa famille des bien-aimés qui sont allés jusqu'à la limite du service pour le Maître ! Pour moi, cette joie a pris la place de la souffrance... »

Et un frère du jeune homme, étudiant a la même Université et qui se prépare pour la Mission, ajoute :

« Je suis si heureux de savoir que la petite fille est sauvée. Qui sait ? Peut-être, quelque jour, entrera-t-elle aussi au service du Seigneur, et, avec son secours, peut-être sera-ce en ce pays de Chine, où je suis né, et que j'aime. »

Lorsque le professeur Glover écrivit à une amie de Betty Stam, qui s'était déjà offerte pour un poste de la « China Inland Mission », il souligna ce qu'était la situation en Chine, afin d'éprouver la vocation de la jeune fille. La réponse de celle-ci l'émut :

« Je crois, écrivit-elle, que j'ai bien pris en considération toutes les possibilités, et que j'ai compté ce que pouvait être le prix... Ces événements tragiques et terribles ne me font pas reculer, mais plutôt ils m'amènent à revêtir comme à nouveau l'armure de l'Esprit. »

« Il s'agit là de jeunes recrues, dira-t-on peut-être d'étudiants qui ne connaissent rien du champ missionnaire. » Sans doute ; mais il y a aussi les témoignages qui nous arrivent d'Anwhei et d'ailleurs. Au sujet des condisciples de John et de Betty Stam, de leurs collègues dans le champ missionnaire, M. Hanna écrit :

« Nous bénissons Dieu pour la fermeté de nos collaborateurs en ces temps d'épreuve. Pas une note d'hésitation ou de découragement ; tous demeurent fidèles et constants, « joyeux dans l'espérance, patients dans l'affliction, persévérants dans la prière. »

Tous ceux qui demeurent fidèles à notre Mission, disons avec plus d'exactitude, tous ceux qui demeurent fidèles au Seigneur dans les endroits exposés du Champ missionnaire, tous ceux-là comprendront la vision de Betty Stam, en relation avec notre Chef incomparable, et qu'elle décrit dans les lignes suivantes :

« Oh ! les langues de feu autour de Lui ! Rouges, ardentes, brûlantes. Mais, de Son regard divin, embrassant le monde, le Fils de. l'Homme l'aima, et marcha jusqu'au CALVAIRE. »

Quels sont les fruits de cette tragédie ?
Par elle, les fleuves de la puissance et des bénédictions divines ont été libérés. Certes, il n'y eut jamais de tragédie plus épouvantable que celle du Calvaire. Le Fils unique de Dieu descendant au fond des abîmes de la souffrance et de l'humiliation ! À cause de cela même Dieu put agir : « C'est pourquoi Dieu aussi l'a souverainement élevé. » Bien plus encore. Ce ne fut pas seulement la puissance divine qui fut libérée, mais aussi les sources de l'Amour divin. Le Seigneur lui-même nous l'a dit : « C'est pour cela que mon Père m'aime, parce que je donne ma vie... pour mes brebis. » (Saint Jean 10 : 15-17).

N'y a-t-il pas derrière ces mots : « C'est pourquoi Dieu aussi... », un grand principe, un principe inébranlable. Betty Stam en eut comme une vision lorsqu'elle écrivit dans son Chant d'Appel :

« Corps, âme, esprit, donnez-moi tout. »

Car le sacrifice, en portant aux autres l'Évangile rédempteur, ouvre toutes grandes les réserves de la puissance et de l'amour divins.

C'est aussi l'enseignement du Cantique de Victoire :
« Tu es digne CAR tu as été immolé. » Et c'est encore l'expérience de ceux qui, au cours des siècles, « ont suivi l'Agneau quelque part qu'Il aille ». C'est enfin l'expérience que nous faisons aujourd'hui : nous voyons toute une moisson qui s'élève du sacrifice. Les vies immolées de John et Betty ont comme libéré des forces divines, dont l'action ne peut être actuellement mesurée.

Quelle est notre part dans ce glorieux mouvement en avant de la Grâce rédemptrice ? Qu'y a-t-il dans nos vies qu'Il puisse récompenser ? Qu'y a-t-il qui puisse recevoir l'approbation de son Amour ?

UN CHANT D'APPEL
Le Sauveur, en quittant cette terre où nous sommes,
(Voilà longtemps, oh bien longtemps !)
Donna cet ordre aux siens : « Dites à tous les hommes
Dieu vous aime ; Il vous aime tant !
Aux pécheurs, à la fois coupables et victimes,
Dites qu'Il pardonne leurs crimes,
Et que je rends plus blancs que neige les lépreux,
Puisque mon sang coula pour eux ! »

Seigneur Jésus, unique source de la grâce,
Nous avons entendu Ta voix !
Tu nous as dit : « Si vous m'aimez, suivez ma trace,
Allez, en portant votre croix,
Allez ! Je soutiendrai, fidèle à ma promesse,
Par ma force, votre faiblesse ;
Malgré le monde entier, vous resterez debout,
Corps, âme, esprit, donnez-moi tout ! »

Oh ! voyez, oh ! voyez ces troupeaux innombrables,
Noyés de honte et de douleur,
Qui s'en vont à la mort, éperdus, misérables,
Brebis sans bercail, sans pasteur !
Le grand Jour va venir, le jour où doit paraître
Celui qui nous appelle ainsi...
À cet appel d'amour, répondons : « Divin Maître,
J'accours : me voici, me voici ! »

Betty STAM.
(Imité par R. S.).



UN APPEL A LA PRIÈRE

Alors que nous envoyions notre manuscrit à l'imprimeur (manuscrit anglais), nous recevons du professeur C.-E. Scott, de Tsinan, une lettre importante, mettant l'accent sur le besoin urgent de prière pour nos frères en la foi qui souffrent en Chine en ce moment. Il souligne le dévouement de M. Chang Hsuisheng, qui donna sa vie en essayant de protéger celle des deux jeunes missionnaires, et le courage de l'évangéliste Lo qui osa se porter au secours de la petite Hélène Priscille :

« Ces événements nous ont apporté une nouvelle révélation de la puissance de la prière pour ceindre de force spirituelle de faibles chrétiens, en face d'un danger qui les menace personnellement. Le courage et le complet oubli d'eux-mêmes, de l'évangéliste Lo et de Mr. Chang, sont d'autant plus remarquables qu'ils semblaient tous deux assez indécis, quelques jours auparavant, sur ce qui est du simple devoir chrétien. L'évangéliste Lo était timide, craintif ; Mr. Chang reculait lorsqu'il s'agissait de rendre témoignage au Dieu vivant et vrai. Mais, l'automne dernier, John et Betty avaient envoyé une demande de prière en faveur de « ces deux enfants en Christ ». Et le Seigneur a exaucé ces prières de façon magnifique et comme Il le peut faire. À la timidité avait succédé à l'heure du danger un oubli complet de soi, une ferveur d'esprit, une témérité magnifique, chez ces deux chrétiens autrefois si craintifs ; et leur courage a émerveillé et ému, par toute la terre, tous ceux qui ont eu connaissance de ces faits... Ceci illustre le grand aphorisme de l'apôtre Paul : « Dieu ne nous a pas donné un esprit de crainte, mais un esprit de puissance, d'amour et de prudence. »

« Discuter sur le courage chrétien dans la sécurité de nos confortables foyers, est une chose ; c'est une tout autre affaire pour ces hommes, et pour tous ceux qui leur sont si noblement associés, que d'être prêts à donner leurs vies pour l'amour de Christ.

« En tout ceci, il y a un message pour nous, message que nous formulerons en empruntant les paroles de Samuel : « Dieu garde que je pèche contre l'Éternel en cessant de prier pour vous. » Par la pratique, renouvelons notre conviction du devoir et du privilège de la prière, en faveur des chrétiens de Chine ; plus particulièrement pour ceux qui sont faibles en la foi, pour ceux qui n'ont pas encore trouvé la joie et l'assurance en Christ ; pour les malades, pour ceux dont la vie est exposée à la mort du fait des méchants. La prière rend le faible, fort ; le lâche, courageux ; l'infidèle, fidèle. La prière véritable, aujourd'hui encore, change les choses, et transforme les individus. »

O Christ, viens au secours de tes héros, là-bas,
Qui livrent pour ton Nom de terribles combats


Les flots dévastateurs, l'ombre pleine d'obstacles,
Tout est contre eux... Pour eux, Seigneur, fais des miracles !

Ils sont à l'avant-garde, ils s'attendent à Toi,
Soutiens, par ton Esprit, leur vaillance et leur foi

Contre tant d'ennemis ils sont une poignée,
Mais Tu te tiens près d'eux... La bataille est gagnée !
 
Cantique missionnaire, par Margaret-E. Sangster.
Imité par R. S.



APPENDICE

N.-B. - Les éditeurs de la 21 édition de ce livre ont cru bien faire en donnant à leurs lecteurs les détails suivants pris dans plusieurs journaux américains. C'est à Tsing-Tao que les grands-parents d'Hélène-Priscille Stam sont missionnaires.

 
Dernières nouvelles d'Hélène-Priscille Stam

À Tsing-Tao, l'ancienne colonie allemande, règnent une grande agitation et une grande angoisse.
La belle ville, si délicieusement située entre la mer et les montagnes, le port superbement aménagé par l'Amiral Oscar von Truppel, les bâtiments magnifiques, érigés à grand renfort de millions de marks-or, tout ce qui faisait l'orgueil des Allemands avant la guerre de 1914, et qui, depuis 1918, avait été restitué au gouvernement chinois, cette ville riche et prospère devait être détruite.

Devant l'envahisseur japonais, les autorités chinoises avaient décidé de faire sauter la ville, et avaient avisé la population qu'elle eût à évacuer.
Aussi les trains, que les foules prenaient d'assaut dans toutes les gares, s'en allaient, vers l'intérieur du pays, trois ou quatre fois trop chargés.Les gens restaient assis de longues heures devant les gares, espérant encore trouver un train.

Les fuyards, assez fortunés, qui ne trouvaient pas de place dans les trains, louaient, à des prix exorbitants, des véhicules de toutes sortes, pour gagner au plus vite les villages voisins et s'y perdre dans la multitude des gens obscurs qu'on ne peut rançonner.

Un grand conseil de guerre se tenait dans l'ancien palais du gouvernement. À minuit, l'ordre devait être exécuté de détruire tout ce qui faisait la richesse et la gloire de la grande cité - quais majestueux où les plus grands steamers pouvaient charger d'innombrables cargaisons, moulins, arsenaux, ponts, palais, magasins, tout devait être anéanti pour que l'ennemi n'en profitât pas. Au large, des canonnières japonaises s'apprêtaient à détruire ce que les Chinois auraient laissé debout, et à poursuivre sur les routes, par avion, les fuyards. La crainte des représailles ajoutait encore à la panique.

Pendant ce temps, la petite Hélène-Priscille Stam dormait paisiblement (4)... Pourtant, pas aussi tranquillement qu'à l'ordinaire. Sans doute qu'aux oreilles de cette enfant de trois ans quelque rumeur inquiétante était parvenue, ou bien sentait-elle instinctivement une angoisse ambiante : les enfants sensibles ont de ces intuitions.

Tout à coup, elle s'éveilla et commença à chanter doucement dans son lit :

Source féconde,
Salut du monde,
Le sang de Christ est Ce divin Frère,
Sur le Calvaire
Est mort pour l'homme perdu.
Oui, je veux croire,
Oui, je puis croire
Que Jésus-Christ est mort pour moi.
Sa mort sanglante et triomphante
Me rend libre par la foi (5).

Par la porte ouverte, la grand'mère entendit la petite voix claire :
- Es-tu là, grand'maman ?
- Oui, ma chérie !

Un petit soupir de satisfaction
- Oh ! quel bonheur !

Après un instant de silence, la petite voix s'éleva de nouveau, et le doux chant retentit à travers les ténèbres de la nuit de Tsing-Tao :

Je suis la lumière
A dit le Seigneur,
Avec moi, mon frère,
Donne-Lui ton coeur.
Le monde est plein d'ombre,
Brillons, brillons bien,
Toi dans ton coin sombre,
Et moi dans le mien.

- Grand'maman, la chambre est froide, mais moi, j'ai bien chaud dans mon lit. Et toi ?
- Moi aussi, ma chérie.

Et quand vient la nuit sombre,
Je veux dire au Seigneur,
Tu me vois sous son ombre.
Garde-moi ta faveur.

chanta de nouveau la petite voix claire de celle que tous les chrétiens de Chine appellent « le bébé du miracle ».
- Grand'maman, le Seigneur nous donne la nuit pour que nous puissions dormir, n'est-ce pas ? Et il nous donne le jour pour que nous puissions aller à l'école de Mary K... ?
La voix devenait de plus en plus faible à mesure que les mots s'égrenaient dans la nuit : la petite Hélène était entrée dans le pays des rêves.

La flotte ennemie qui sillonnait les eaux dans la mer, au large du port, ne l'effrayait pas...
Cependant, avant que minuit eût sonné, l'ordre de destruction avait été révoqué... Et la nuit s'acheva paisiblement pour la famille qui avait mis sa confiance en son Dieu.

Ainsi, il donne le sommeil à ses bien-aimés.
Tu gardes les tiens dans une paix parfaite,
Parce qu'ils ont mis leur espoir en Toi...
Mais les méchants sont comme une mer agitée...

Rêvait-elle, la petite enfant du miracle, en cette nuit de décembre, au message des anges de Bethléem ?

Paix sur la terre aux hommes de bonne volonté !

Table des matières


(1) Sermon de Spurgeon sur 1 Pierre 1 : 6 : « Tristesses et Joies du Chrétien ».

(2) Wilson College a fait une chose absolument inusitée en adoptant la petite Hélène Priscille : « le Bébé du Collège ». Les études classiques ultérieures lui sont assurées gratuitement ; et une collecte parmi les étudiants a produit cent dollars qui furent aussitôt expédiés en Chine pour les dépenses immédiates.

(3) Dans la famille même de Betty Stam, et à cause de sa mort, sa soeur, Mrs Mahy et son mari, le doyen de « Witherspoon College » (Kentucky), ont entendu l'appel de Dieu pour la Chine, Ils devaient y partir en 1935, à l'automne, avec leurs deux enfants. La plus jeune soeur et son mari, le professeur et Mrs Théodore Stevenson, sont déjà à l'oeuvre à Canton.

(4) Sans doute, les missionnaires avaient-ils décidé de rester à leur poste.

(5) Nous donnons des cantiques dont les idées sont les mêmes que les cantiques anglais chantés par l'enfant.

 

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