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est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE (Jean 17.17) Cela me suffit... |
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est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE (Jean 17.17) Cela me suffit... |
LE SALUT DE DIEU
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LA LOI ET LA GRÂCE Monsieur le rédacteur, |
« En ces jours-là, et en ce temps-là, je ferai germer
à David la Branche de Justice. » (Jérémie
XXXIII, 15.)
Près de vingt ans se sont écoulés depuis mon entrevue avec
le vieux François — et cependant son récit est resté gravé
dans ma mémoire avec autant de fraîcheur que s'il ne datait
que d'hier. Je vais vous en faire part, cher lecteur ;
souvenez-vous que ce que vous allez lire est réellement
arrivé. Je n'y change absolument rien, à la seule exception
du nom de celui que je vais mettre en scène, que je ne me
crois pas autorisé à faire connaître.
Un jour donc, le vieux François vint chez moi, dans le but
de me remettre quelques sous pour les chrétiens pauvres
d'une ville éloignée. On avait exposé leur état de dénûment
dans une réunion religieuse, à laquelle le vieux François
assistait depuis quelque temps. Pauvre agriculteur lui-même,
il avait été touché des souffrances de ses frères et il
donnait avec joie et de bon coeur tout ce qu'il pouvait
donner pour les soulager. Je reçus avec émotion et
reconnaissance la pite de ce vieillard déjà courbé par l'âge
et par les infirmités. Je le fis asseoir et nous nous
entretînmes des choses de Dieu. Bientôt je vis de grosses
larmes sillonner ses joues ridées. — « Ah !
Monsieur, me dit-il, je sais bien que je dois et que je puis
me confier en Dieu. Personne, peut-être, n'a plus que moi
sujet de le faire.
Si vous saviez combien de fois ce Dieu
de bonté m'a fait échapper à des dangers imminents, combien
de délivrances signalées il m'a accordées ! Dans les
campagnes que j'ai faites, je me suis trouvé plus d'une fois
seul entouré d'ennemis qui ne faisaient point de quartier,
et je m'en suis toujours tiré. Oh ! je serais bien
malheureux si, après tant de preuves de la puissance et de
la bonté du Seigneur, je n'avais pas appris à me confier en
lui. Il est une de ces délivrances dont j'ai surtout été
frappé, je veux vous la raconter :
« II y a dix ou douze ans, j'avais, de concert avec mon
beau-frère, acheté quelques toises d'un terrain communal,
couvert de broussailles et de ronces. Ce terrain fort
incliné était situé entre une route et un précipice formé
par des rochers, au pied desquels, à quarante ou cinquante
pieds de profondeur, coule un torrent. À force de peines et
de sueurs, nous parvînmes à défricher ce sol ingrat. En y
travaillant, j'avais découvert une belle plante d'if, qui
sortait d'une fissure du rocher à un ou deux pieds en
dessous du sol et s'étendait horizontalement au-dessus de
l'abîme. Je me mis à la couper pour en faire des
fagots ; mais, soit à cause du danger de cette
opération, soit en raison de la dureté particulière de ce
bois, je dus à mon grand regret, après beaucoup d'efforts
inutiles, renoncer à détacher la plus grande branche qui
resta seule à sa place. Je dois rappeler aussi que, pour
empêcher la terre de glisser dans la rivière, j'avais
construit au bas du champ, directement au sommet du rocher,
une petite élévation de gazon en guise
de mur. Tout cela fait, nous semâmes du blé dans nos
sillons, et au bout de quelques mois nous pûmes dire, avec
le cantique que ma fille a appris à la salle d'asile :
« Ces blés, Dieu les a bénis,
« Son soleil les a jaunis. »
« Par une belle matinée de l'été suivant, nous vînmes
donc tout joyeux pour moissonner notre beau froment. Or, en
commençant par le bas de ce champ fort en pente, j'avais un
pied appuyé contre mon parapet de gazon, qui avec le temps
avait pris toutes les apparences de la solidité et
ressemblait à un mur véritable. Comme je me baissais pour me
mettre à ma besogne, mon faux appui, trop fortement pressé,
cède... je glisse et je tombe en m'écriant : « Mon
Dieu ! aie pitié de « moi, je suis un homme
perdu. » Mon beau-frère accourt tout effrayé, croyant
me voir meurtri et brisé sur les grosses pierres qui
obstruaient le lit du torrent. Quelle ne fut pas sa surprise
et sa joie de me trouver retenu, comme à cheval, sur la
branche d'if, que j'avais en vain essayé de couper l'année
précédente et que Dieu avait mise là pour être l'instrument
de mon salut ! Mon compagnon n'eut qu'à me tendre la
main pour me remettre sur pied et hors de danger. C'est
ainsi que le Seigneur m'a délivré d'une mort inévitable, moi
qui alors ne le connaissais pas. »
Tel fut le récit du vieux François que, par suite de
diverses circonstances, je perdis de vue plus tard. Il est
mort dès lors, et j'aime à croire qu'il
s'est endormi dans la paix de Jésus, en se confiant au Dieu
de toute délivrance, du reste, tout en espérant que ce qui
précède pourra, avec la bénédiction d'en haut, intéresser,
édifier quelqu'un de mes lecteurs et l'exciter à la
confiance en Dieu, —je n'ai point l'intention de les
entretenir plus longuement de ce pauvre vieillard ; ce
n'est point l'histoire de sa conversion qui m'occupe :
mon dessein est plutôt de considérer le fait remarquable
qu'il me raconta, comme une espèce de parabole, dont les
divers détails peuvent donner lieu à des applications
intéressantes, que j'adresserai à la conscience de ceux de
mes lecteurs qui ne connaissent pas encore le Seigneur et sa
précieuse grâce.
Ce monde est aussi un « champ » (Matth.
XIII, 38), champ aride, rocailleux, couvert de ronces
et d'épines. Le Seigneur a pris beaucoup de peines pour
défricher ce sol ingrat, ou pour amollir, convertir et
purifier le coeur de l'homme. Jésus, qui est lui-même le
grain de froment, tombé du ciel sur la terre (Jean
XII, 24), a dû mourir pour s'acquérir une famille et
devenir le premier-né entre beaucoup de frères. C'est au
prix du travail de son âme, qu'il peut, avec espoir de
quelque succès, répandre de bonne semence dans le champ qui
est le monde. C'est lui qui a commencé ces semailles (Matth.
XIII, 37), et maintenant encore il veille
soigneusement à leur continuation, en poussant des ouvriers
fidèles et dévoués dans le vaste champ de sa moisson.
Partout où parvient la Parole de Dieu ; partout où l'Évangile
est annoncé ; partout où un chrétien parle, selon la
vérité, du Seigneur Jésus à un de ses semblables ;
partout où un petit livre, comme celui-ci, rendant
témoignage à la grâce salutaire, est lu par quelqu'un :
c'est, au fond, le Seigneur qui sème dans le champ, la bonne
semence, à laquelle, seul, il peut donner l'accroissement. —
Mais autant Jésus est fidèle dans l'accomplissement de cette
oeuvre d'amour, autant l'ennemi, Satan, est infatigable à
semer, de son côté et dans le même champ, de l'ivraie qui a
une fausse ressemblance avec le froment et qui pourtant
n'est bonne qu'à être brûlée.
Ce mélange d'ivraie et de blé doit demeurer dans le monde
jusqu'à la moisson. La moisson, c'est l'achèvement du
siècle, la fin de cette économie de grâce, de ce jour du
salut, pendant lequel la bonne nouvelle est prêchée aux
pauvres pécheurs. Alors aura lieu le triage solennel de la
bonne semence et de l'ivraie, la séparation éternelle des
fils du royaume et des fils du méchant. « Comme donc on
recueille l'ivraie et qu'on la brûle entièrement au feu, il
en sera de même à l'achèvement de ce siècle. Le Fils de
l'homme enverra ses anges, et ils recueilleront hors de son
royaume tous les scandales et ceux qui pratiquent
l'iniquité, et ils les jetteront dans la fournaise de
feu ; là seront les pleurs et les grincements de dents.
Alors les justes brilleront comme le soleil, dans le royaume
de leur Père. » C'est alors aussi que Jésus, qui
« a son van à la main, nettoiera parfaitement son aire,
qu'il amassera son blé dans le grenier, et brûlera
la paille au feu qui ne s'éteint point. » (Matth.
XIII, 40-43 ; III,
12.)
Dans un sens restreint, on peut dire que la moisson arrive
pour tout homme au moment de la mort, en tant que la mort
est aussi pour lui l'achèvement du siècle et que, d'un autre
côté, elle décide de son sort pour l'éternité. L'arbre reste
à jamais du côté où il est tombé. L'âme de celui qui s'est
endormi au Seigneur, est introduite dans le paradis de
Jésus, pour y attendre, dans le repos, le matin de la
résurrection de vie, qui la réunira à un corps glorifié,
portant l'image du second Adam ou de l'homme céleste. Alors
aussi l'âme de l'incrédule et du pécheur va attendre en son
lieu, loin de la face du Seigneur, le jour de la redoutable
résurrection de jugement, où elle ne sera réunie à un corps
que pour être précipitée avec lui dans le lac ardent de feu
et de soufre. Ainsi, à l'heure de la mort déjà, commencent
les séparations éternelles entre les enfants de Dieu et les
ouvriers d'iniquité.
Eh bien ! mon cher lecteur, de quelque manière que
vienne pour toi le jour infaillible de la moisson, qui, dans
tous les cas, est bien rapproché, — es-tu prêt pour ce grand
jour ? Peux-tu le saluer d'avance avec bonheur, ou du
moins le voir venir sans crainte et y penser souvent sans
inquiétude et sans trouble ? En d'autres termes, sur
quoi reposent tes espérances pour ce grand jour ? Sur
quoi t'appuies-tu pour paraître devant Dieu, et pour pouvoir
subsister devant Celui qui a les yeux trop purs pour voir le
mal et avec lequel tu vas avoir
affaire ? — Ne crains point d'examiner sérieusement
cette question que je t'adresse de la part de Dieu, et d'y
répondre comme étant en la présence de ce Dieu trois fois
saint qui sonde les reins et les coeurs ?
La plupart des hommes ont la prétention de bâtir eux-mêmes
l'édifice de leur salut éternel ; d'autres, en bien
petit nombre, acceptent, par la foi, le salut parfaitement
accompli par Jésus-Christ. Les premiers posent le fondement
de leur maison sur le sable mouvant des idées, des opinions,
des traditions, des principes et de la religion du présent
siècle ; les autres le font reposer sur le rocher
inébranlable, qui est Christ crucifié et ressuscité. (Ps.
XVIII, 2 ; XIX,
14 ; 1
Cor. X, 4.)
Tant que la moisson est encore éloignée ou qu'on la suppose
telle (car, en réalité, elle est toujours proche), tant que
le soleil brille sur l'horizon, que le ciel est serein, que
tout chemine paisiblement, que la vie est douce et prospère,
un observateur superficiel peut ne pas voir grande
différence entre les deux édifices. Et même parfois celui
qui repose sur le sable peut lui paraître, à certains
égards, plus beau, mieux bâti et plus confortable. Mais
attendons la fin... voici venir la pluie qui tombe, les
torrents qui se débordent, les vents impétueux qui soufflent
contre ces deux maisons ; — ou, en d'autres termes, les
tentations, les épreuves, les tribulations, les
persécutions, la mort qui surviennent et atteignent ces deux
hommes. Puis, quand la tourmente a cessé, quand on a pu en
contempler les effets, qu'a-t-on vu ? La maison sur le
roc est demeurée intacte et ferme ;
l'autre est tombée et la ruine en a été grande.
Aussi l'un des bâtisseurs est, par Jésus lui-même, appelé un
homme prudent, tandis que l'autre est déclaré fou
et insensé.
Le vieux François avait aussi élevé avec soin un rempart de
gazon, qui avait fini par présenter l'aspect d'un bon mur et
pouvait passer pour bien solide, tant qu'on n'avait pas
occasion de s'y appuyer. Mais quand mon vieil ami voulut y
arrêter fermement son pied, le prétendu mur dévoila sa
faiblesse ; il glissa dans le gouffre en y entraînant
l'imprudent qui avait osé compter sur cet appui trompeur. —
Eh bien ! chers amis, c'est une imprudence toute
semblable qui, aujourd'hui comme toujours, est cause de la
ruine éternelle d'une multitude d'âmes. C'est pourquoi je
répète ma question et je l'adresse à celui qui lit ces
lignes : Sur quoi vous appuyez-vous ? sur quoi
faites-vous reposer vos espérances pour l'éternité ?
Est-ce sur quelque chose que vous ayez construit de vos
mains, c'est-à-dire sur quelque chose qui vienne de vous,
qui soit le produit de votre volonté, de vos efforts, de vos
pensées ou de vos oeuvres ? Prenez garde, ce soi-disant
mur n'est que du gazon superposé et fragile. « Nulle
chair, en effet, ne sera justifiée devant Dieu par des
oeuvres de loi. Tous ceux qui sont des oeuvres de loi, sont
sous la malédiction ; car nous sommes sauvés par la
grâce, ... non point par des oeuvres, afin que personne ne
se glorifie. » (Rom.
III, 20 ; Gal.
II, 16 ; Éphés.
II, 8.)
Comment pourriez-vous croire que ce qui provient
de vous puisse garantir vos âmes devant Dieu, après que Dieu
lui-même a porté ce jugement sur la nature humaine ou sur
votre nature et votre coeur, tels que le péché les a
faits : « Toute l'imagination des pensées du coeur
de l'homme n'est que mal en tout temps ? » (Comp.
Gen.
VI, 5, et VIII,
21.) Et ailleurs : « II n'y a point de
juste, non pas même un seul. Il n'y a personne qui ait de
l'intelligence ; il n'y a personne qui recherche Dieu.
Ils se sont tous égarés, ils se sont tous ensemble rendus
inutiles ; il n'y en a aucun qui fasse le bien, non pas
même un seul... Il n'y a nulle différence, vu que tous ont
péché, et qu'ils sont entièrement privés de la gloire de
Dieu. » Et encore : « L'affection de la chair
(c'est-à-dire la nature humaine ou l'état naturel de
l'homme) est inimitié contre Dieu ; car elle ne
s'assujettit point à la loi de Dieu, et aussi ne le
peut-elle point. C'est pourquoi ceux qui sont en la chair ne
peuvent point plaire à Dieu. » Et enfin, pour ne pas
multiplier davantage ces déclarations, Jésus a dit :
« Du coeur viennent les mauvaises pensées, les
meurtres, les adultères, les fornications, les larcins, les
faux témoignages, les blasphèmes. Ce sont ces choses qui
souillent l'homme. » (Rom.
III, 9-12, 22 ;
VIII,
7, 8 ; Matth.
XV, 19,20.)
Mais, direz-vous peut-être, ce n'est point sur mes oeuvres
mauvaises, sur mes péchés que je m'appuie ; au
contraire, je les reconnais et je m'en repens. Cette
repentance n'est-elle donc rien devant Dieu ? Et mes
bonnes intentions, et mes prières, et
mes aumônes, et mes lectures de la Bible, et mon attention à
ne faire tort à personne, à remplir exactement mes devoirs
religieux ; et mon baptême, et l'instruction chrétienne
que j'ai reçue, et ma confirmation, et ma participation à la
Cène, et ma profession de christianisme : tout cela
n'aurait-il aucune valeur ? Voilà sur quoi je m'appuie.
— Prenez garde, vous répondrai-je, ce n'est là qu'un mur de
gazon. Ce n'est là non plus qu'un roseau brisé, qui perce la
main de l'imprudent qui veut s'en faire un appui. Ces
avantages ou privilèges purement extérieurs, pour la
plupart, peuvent être de bonnes choses quand on les laisse à
leur place, quand on en use comme de moyens que Dieu peut
bénir ; et sous ce rapport je suis loin de les
méconnaître ou de les déprécier. Mais si vous en faites le
but, mais si vous les mettez à la place du Christ, tous ces
privilèges deviennent pour vous une véritable perte. En
effet, votre repentance peut-elle effacer vos péchés
précédents ? Autant vaudrait dire qu'en me repentant
d'une dernière dette que je contracte, je paye par là même
toutes mes dettes anciennes et celle-là. De bonnes
intentions ! ah ! ne savez-vous donc pas encore
que, comme on l'a dit souvent, la route de l'enfer en est
pavée ? Vous priez ! dites-vous, mais pouvez-vous
réellement invoquer Celui en qui vous n'avez pas cru ?
Des aumônes peuvent-elles justifier le pécheur ? Où
est-il écrit : Donne aux pauvres et tes iniquités
seront pardonnées ? Vous lisez la Bible ! tant
mieux si cette lecture vous amène à Jésus, en
vous faisant comprendre que « ces choses sont écrites,
AFIN QUE VOUS croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de
Dieu, et qu'en croyant vous ayez la vie par son nom. »
(Jean
XX, 31.)
Tant pis, si la Bible vous laisse dans votre incrédulité,
puisqu'elle ne serait, dans ce cas, qu'un nouveau témoin à
charge contre vous. Vous ne faites tort à personne ! Je
veux bien l'admettre, tout invraisemblable que soit cette
assertion ; mais ne faites-vous pas tort à Dieu en lui
dérobant votre coeur ? et à vous-même en refusant de
croire pour le salut de votre âme ? Quant à votre
baptême, à votre confirmation, à votre nom de chrétien et à
vos communions, écoutez ce que le Seigneur Jésus disait aux
Juifs qui, comme vous et plus que vous, jouissaient aussi
d'avantages correspondants ; qui, comme vous, avaient
aussi des formes de piété, tout en en reniant la
puissance : « Efforcez-vous d'entrer par la porte
étroite ; car il y en a beaucoup, je vous le dis, qui
chercheront à entrer, et qui ne le pourront. Après que le
maître de la maison se sera levé et aura fermé la porte, et
qu'étant dehors, vous commencerez à heurter à la porte, en
disant : Seigneur, Seigneur, ouvre-nous, et que
répondant, il vous dira : Je ne sais d'où vous
êtes ; alors vous vous mettrez à dire : Nous avons
mangé et bu avec toi, et tu as enseigné dans nos rues. Et il
dira : Je vous le dis, je ne sais d'où vous êtes ;
retirez-vous de moi, vous tous ouvriers d'injustice. »
(Luc
XIII, 24-27.) Prenez donc garde que ces paroles ne se
réalisent pour vous.
Si vous continuez à juger selon /'apparence et
selon la chair, votre rempart de bonnes oeuvres, de
pratiques religieuses et de propre justice pourra, avec le
temps, vous paraître aussi ferme que le fondement de Dieu.
Mais quand le cri de minuit se fera entendre :
« Voici, l'Époux vient, sortez à sa rencontre » (Matth.
XXV, 6) ; quand viendra le moment où vous
sentirez avec effroi que le terrain manque sous vos pieds,
quand vous verrez avec terreur l'abîme prêt à vous
engloutir, alors vous expérimenterez trop tard toute la
fragilité des appuis que vous vous étiez faits à vous-même.
Dès l'instant que vous voudrez sérieusement vous en servir,
vous les sentirez glisser, crouler sous vos pas et tomber
avec vous dans le gouffre sans fond.
Ah ! que Dieu veuille qu'il n'en soit pas ainsi de
vous, cher lecteur ! Dieu veuille, pendant qu'il en est
temps encore, vous faire connaître et comprendre que vos
péchés vous placent sous la condamnation, et que toutes vos
oeuvres et vos actes de dévotion sont complètement
incapables de vous en garantir ! Dieu veuille réveiller
votre conscience par sa Parole et vous donner une conviction
sincère de péché et de perdition ! Alors, bienheureux
serez-vous si, à la vue de l'abîme éternel au bord duquel
vous êtes, et sentant le néant de tous vos précédents
appuis, vous vous écriez comme le vieux François :
« 0 mon Dieu ! aie pitié de moi, je suis un homme
perdu ! » ou comme les disciples, au milieu de la
tempête, alors que leur nacelle commençait à s'emplir :
« Seigneur ! sauve-nous, car nous
périssons. » Oui, heureux êtes-vous si, du fond d'un
coeur angoissé par le sentiment de vos péchés et par la
crainte de tomber entre les mains d'un Dieu saint et juste,
s'échappe ce cri de détresse et d'invocation à Celui qui
seul peut secourir, délivrer, sauver une âme dans cet
état ! Heureux êtes-vous, si vous invoquez le nom du
Seigneur, car voici une des bonnes paroles de notre
Dieu : « Quiconque invoquera le nom du Seigneur
sera sauvé. Oui, heureux, mille fois heureux, éternellement
heureux est celui qui croit ; car toutes les choses qui
lui sont dites, toutes les promesses qui lui sont faites
auront leur accomplissement. Au moment où il voit crouler
tout ce sur quoi il s'appuyait précédemment, tout ce qui
faisait sa confiance, la croix de Christ est là, au-dessus
du précipice, comme la branche d'if du vieux François, pour
le retenir, le soutenir, le délivrer, le sauver. Jésus est
le chemin, la vérité et la vie : nul ne va au Père que
par lui ; il est le seul pont placé sur l'abîme creusé
par le péché entre l'homme et Dieu ; c'est lui qui, à
la fois vrai Dieu et vrai homme, réalise admirablement
l'échelle mystérieuse que Jacob vit en songe, dont l'une des
extrémités reposait sur la, terre, tandis que l'autre
s'élevait jusqu'au ciel. Jésus est la BRANCHE, ou le surgeon
sorti du tronc d'Isaï. (Ésaïe
XI, 1.) Il est la BRANCHE de l'Éternel, pleine de
noblesse et de gloire. » (Ésaïe
IV, 2.)
" Nous croyons pouvoir traduire par Branche, avec
la version anglaise, le mot que nos versions ont rendu par Germe.
Cette Branche de Dieu, de tout temps on s'est efforcé de la
détruire. Quand Jésus apparut sur la terre, Satan, les Juifs
et les Gentils, Hérode et Ponce Pilate se liguèrent et
réunirent leurs efforts contre lui. « Ôte, ôte,
crucifie-le, » criait un malheureux peuple excité par
ses chefs, instruments du Diable. Mais dans leur aveuglement
et dans leur haine, ils ne faisaient, au fond, qu'accomplir
les conseils de Dieu qui, voulant amener beaucoup de fils à
la gloire, devait consommer le Prince de leur salut par les
souffrances. (Hébr.
II, 10.)
Aussi Pierre pouvait dire aux Juifs, quelques semaines après
leur crime : « Ce Jésus, livré par le conseil
déterminé et par la préconnaissance de Dieu, vous l'avez
pris, vous l'avez tué, l'ayant cloué par des mains iniques.
Mais Dieu l'a ressuscité.... Que toute la maison d'Israël
sache donc avec certitude, que Dieu l'a fait Seigneur et
Christ, ce Jésus que vous avez crucifié. » Et
ailleurs : « Le Dieu de nos pères a ressuscité
Jésus que vous avez tué de vos mains en le pendant au
bois ; c'est Lui que Dieu a élevé par sa droite Prince
et Sauveur, pour donner à Israël la repentance et le pardon
des péchés. » (Act.
II, 23, 36 ;
V,
30, 31.) Ce Jésus qu'ils avaient rejeté et mis à mort
leur est prêché comme Sauveur, et devient le Sauveur de
milliers d'entre eux. Cette Branche qu'ils avaient voulu et
cru retrancher, est demeurée, par la puissance de Dieu,
toujours, verte et toujours ferme, au-dessus de l'abîme,
pour empêcher de périr tous ceux qui se confient en elle.
C'est ce qu'elle sera encore pour Israël dans les
derniers jours, selon qu'il est écrit : « Voici,
les jours viennent, dit l'Éternel, que je ferai lever à
David une Branche juste, qui régnera comme roi ; il
prospérera et exercera le jugement et la justice sur la
terre. En ces jours, Juda sera sauvé, et Israël habitera en
assurance ; et c'est ici le nom duquel on
l'appellera : L'Éternel notre Justice. » (Jérémie
XXIII, 5 ; XXXIII,
15.)
Et dès lors combien de malheureux incrédules se sont
efforcés de couper cette Branche, ou d'exterminer tous ceux
qui, par la foi, étaient devenus une même plante avec elle,
— et qui plus tard ont trouvé aussi un appui pour leur âme
en cette plante que le Père a plantée et qui, par
conséquent, ne peut être déracinée ! Voyez ce jeune
homme ardent qui consentait à la mort du premier des martyrs
de Jésus, croyant ainsi rendre service à Dieu. Il ne
respirait que menaces et que meurtres contre les disciples
du Seigneur ; il ravageait l'Église, entrant dans les
maisons et traînant hommes et femmes en prison ; dans
son zèle sans connaissance, il croyait devoir tout faire
contre le nom de Jésus le Nazaréen, dont il persécutait la
doctrine jusqu'à la mort. Eh bien ! peu de temps après,
ce même jeune homme, nommé Saul, renversé par le Seigneur
dans sa carrière de haine féroce contre Jésus, trouvait dans
ce Jésus son Sauveur et son Dieu, la Branche du salut pour
son âme. L'ardent persécuteur devint non-seulement un
disciple heureux et béni, un serviteur dévoué de Celui de la
part duquel il désirait naguère être anathème, mais encore
le grand docteur des nations, l'Apôtre
zélé et infatigable, une lumière brillante dans l'Église, et
un témoin jusqu'à la mort de cette vérité qu'il avait voulu
extirper de la terre. « Cette parole est certaine,
disait-il, et digne d'être entièrement reçue, que
Jésus-Christ est venu dans le monde pour sauver les pécheurs
dont je suis le premier. » (1
Tim. I, 15.) Combien d'autres après lui ont fait les
mêmes expériences !
Encore une fois, cher lecteur, que tu sois du nombre de ceux
qui ont persécuté Jésus en haïssant ou persécutant ses
disciples (Act.
IX, 4, 5), ou que tu n'aies jusqu'à présent éprouvé
que de l'indifférence pour le Sauveur et pour son Évangile,
heureux seras-tu désormais si tu t'appuies sur cette Branche
de l'Éternel, si tu te confies au Seigneur, si tu lui remets
ton dépôt, c'est-à-dire ton âme, si tu crois en Jésus. Oui,
pour certain, dit la Parole de Dieu, car elle déclare que
celui qui croit en lui ne sera point confus ; qu'il ne
périra jamais ; qu'il n'y a plus de condamnation, plus
d'abîme, plus d'enfer pour lui ; qu'il a la vie
éternelle !
C.-F. E.
« ISAAC » veut dire : « II rit. »
Au chapitre XXI de la Genèse, verset
6, on voit les pensées de Sara au sujet de ce fils si
longtemps attendu et si bienvenu, — l'objet de tant de
promesses de la part de Dieu et de tant d'exercices de coeur
pour ses parents. Sara dit :
« Dieu m'a donné de quoi rire ; tous ceux qui
l'apprendront riront avec moi. » Elle fait allusion à
la première impression produite sur elle par une promesse
divine que repoussait son coeur incrédule. (Voyez chapitre
XVIII, 12.)
Peu de temps auparavant, Abraham lui-même n'avait guère
mieux agi (chap.
XVII, 17) ; considérant leur état de vieillesse
il lui semblait impossible que Dieu pût leur accorder une
telle faveur ; il rit disant en son coeur :
« Naîtrait-il un fils à un homme âgé de cent ans ?
Et Sara, âgée de quatre-vingt-dix ans, aurait-elle un
enfant ? » — Mais Dieu dit : Certainement,
Sara ta femme t'enfantera un fils et tu appelleras son nom
« ISAAC. » Dieu voulait que le nom de l'enfant fût
pour ses parents un souvenir continuel, soit de leur propre
faiblesse et de l'incrédulité de leurs coeurs, soit de la
grâce souveraine de Dieu qui poursuit son but sans
interruption, quels que soient les empêchements que la
faiblesse humaine voudrait y opposer.
Le nom même d'ISAAC est donc un type frappant de ceux qui
sont « sauvés par la grâce, par la foi, non pas sur le
principe des oeuvres, afin que personne ne se
glorifie » (Éphésiens
II, 8, 9) ; mais qu'au contraire, celui qui se
glorifie se glorifie dans le Seigneur. (1
Cor. I, 21.) Le pécheur, sauvé par grâce, peut dire
comme Sara : « DIEU M'A DONNÉ de quoi rire ;
tous ceux qui l'apprendront riront avec moi. »
(Comparez Psaume
XL, 1-4.)
L'OBJET DE LA GRÂCE DE DIEU
Et il arriva que comme il était à table dans la maison, voici beaucoup de publicain et de pécheurs vinrent et se mirent à table avec Jésus et ses disciples. ce que les pharisiens ayant vu, ils dirent à ses disciples : Pourquoi votre maître mange-t-il avec les publicains et les pécheurs ?
Et Jésus, l'ayant entendu, leur dit : Ceux qui sont en bonne santé n'ont pas besoin de médecin, mais ceux qui se portent mal. Mais allez et apprenez ce que c'est que : « Je veux miséricorde et non pas sacrifice ; car je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs. » (Matthieu IX, 10-13.)
C'est une chose terrible qu'un homme ose prétendre qu'il
est juste par lui-même, ou qu'il pourra se présenter devant
le Juge suprême, appuyé sur ses propres oeuvres, pour être
justifié devant Lui ; car Celui que Dieu a envoyé comme
un Sauveur dans le monde, Dieu l'a envoyé pour
chercher et sauver des pêcheurs. Si quelqu'un n'est
pas un pécheur, le Sauveur ne peut avoir
aucune relation avec lui, il n'est rien pour lui. En effet,
comment le pourrait-il ? — De quelle utilité serait un
bateau de sauvetage pour un homme sur la terre ferme ?
Comme donc un bateau de sauvetage n'est utile que sur mer,
pour des gens qui ont besoin d'être sauvés des eaux, de même
en est-il du Sauveur : il ne profite qu'à des pécheurs.
Quand donc un homme prétend être juste, c'est comme s'il
disait qu'il n'a pas besoin d'être sauvé ; il se place
en dehors du salut, car le salut est pour des pêcheurs et
non pour des justes.
C'est donc une chose très-précieuse pour un homme, lorsqu'il
est amené à se reconnaître pécheur ; car alors
il est de ceux pour lesquels Dieu a
envoyé le Sauveur, et il peut le réclamer comme son
Sauveur ; et, de son côté, Jésus peut abaisser son
regard sur un tel homme et lui ouvrir ses bras, le réclamant
comme sien. Celui-là au contraire, qui prétend se justifier
par ses oeuvres, lecteur, faites-y attention, doit
s'attendre à être examiné par Celui devant qui tout est à
découvert et qui juge avec justice. Il est saint, il a
horreur du mal, et il ne peut tolérer ni admettre dans sa
présence rien qui soit souillé ou qui ne soit pas pur comme
Lui est pur. Pouvez-vous supporter le regard saint et
pénétrant de ce juste Juge ? Il sonde les reins et les
coeurs ; —pouvez-vous, voulez-vous le rencontrer comme
Juge, pour qu'il vous rende ce qui vous est du,
là où il ne s'agira pas de miséricorde, mais de justice
et de jugement ? Ou plutôt, ne vous reconnaîtrez-vous
pas pécheur, ayant besoin d'un Sauveur, afin
que le Sauveur soit pour vous celui qui cherche des
pécheurs. Ce qu'il faut au Sauveur, ce qu'il cherche, ce
sont des pécheurs ; et ce dont le pécheur a besoin,
c'est d'un Sauveur. Quand ils se rencontrent l'un et
l'autre, que cette rencontre est bénie ! Quelle joie
d'un côté et de l'autre ! Le Sauveur se réjouit d'avoir
trouvé un pécheur, et le pécheur se réjouit d'avoir trouvé
un Sauveur !
Cher lecteur, reconnaissez donc que vous êtes un pécheur,
et que si Dieu entrait en jugement avec vous, c'en
serait fait de vous, vous ne pourriez pas subsister devant
Lui, parce que, depuis la plante des pieds jusqu'au sommet
de la tête, tout en vous est corrompu et souillé par le
péché devant Lui ; et puis, tournez
vos yeux vers Jésus, regardez la face du Fils de Dieu, et
lui dites : « Je suis à toi, car tu es venu pour
chercher et sauver ce qui était perdu. Dieu
veut miséricorde, et non pas sacrifice ; et il veut que
vous sachiez qu'il y a de la joie dans le ciel pour
un pécheur qui vient à la repentance.
Une âme qui est réellement enracinée dans la grâce de Dieu
est inébranlable. Elle marchera bien aussi, —dans la
sainteté, — cherchant à plaire à Dieu en toutes
choses ; car l'amour de Dieu est sa force. Cet amour
est toujours actif ; il remplit d'abord l'âme de joie
et de bonheur dans la communion avec le Père et avec le
Fils ; ensuite il se fait sentir dans son entourage,
dans tous les détails de la vie. Il est écrit :
« Le péché ne dominera pas sur vous, parce que vous
n'êtes pas sous la loi, mais sous la grâce. » (Romains
VI, 14.)
Comparez aussi 1
Thessaloniciens III, 12, 13,où l'affermissement du
coeur en sainteté est présenté comme suite de l'activité de
l'amour chrétien.
Or le principe de la grâce, c'est que Dieu agit d'après ce
qu'il est en Lui-même, envers des créatures qui ne méritent
que son jugement. Tout est de Dieu ,QUI FAIT MISÉRICORDE,
parce QU'IL EST AMOUR. Toutes les voies de Dieu ont pour
effet de faire ressortir ce qu'il est. S'il endurcit
quelqu'un, comme Pharaon, c'est pour donner un exemple de sa
puissance et de son long support,afin d'encourager ceux qui
se confient en Lui. Il est patient envers les
méchant s; et il délivre son peuple malgré toute la
perversité de ceux qui l'oppriment.
Selon la stricte justice, nous sommes tous passibles du
jugement divin. Mais Dieu veut une famille. Il en prend les
membres d'entre les enfants d'Adam déchu. Il agit d'après ce
qu'il est, selon les immenses richesses de sa grâce, afin
que toutes ses voies deviennent, pour le croyant, une source
d'affermissement. Ainsi donc, ce n'est pas de celui
qui veut ni de celui qui court, mais de Dieu qui fait
miséricorde »
Comparez aussi, dans l'Exode,
chap. XXXIII, verset 19 avec verset 5.
ou
LÈVE-TOI, PRENDS TON PETIT LIT ET MARCHE »
Et Jésus le voyant couché là, et sachant qu'il était dans
cet état déjà depuis longtemps, lui dit : Veux-tu être
guéri? Le malade lui dit : Seigneur, je n'ai personne
qui, lorsque l'eau a été agitée, me jette dans le réservoir;
et pendant que moi je viens, un autre descend avant moi.
Jésus lui dit : Lève-toi, prends ton petit lit et
marche. Et aussitôt l'homme fut guéri, et il prit son petit
lit et marcha. Or, c'était sabbat ce jour-là. Les Juifs donc
dirent à celui qui avait été guéri : C'est un jour de
sabbat; il ne t'est pas permis de prendre ton petit lit. Il
leur dit : Celui qui m'a guéri, celui-là m'a dit
: Prends ton petit lit, et marche. Ils lui demandèrent
don : Qui est l'homme qui t'a dit : Prends ton
petit lit et marche ? Mais celui qui avait été guéri ne
savait pas qui c'était, car Jésus s'était retiré de là, une
foule se trouvant dans ce lieu. (Jean
V, 6-13.)
La première parole pleine de compassion qu'adressa le
Seigneur Jésus au pauvre infirme de Béthesda, avait pour but
d'encourager celui-ci à ouvrir son coeur à quelqu'un qui lui
était alors inconnu. Mais le coeur du malade était touché
par la grâce et la condescendance de l'étranger. Il ne
craignit pas de lui exposer toute la vérité de sa position
désespérée. L'effort que cela dut lui coûter lui faisait
sentir d'une manière plus profonde et plus pénible que
jamais, combien sa situation était sans espoir. Trente-huit
années s'étaient déjà lentement écoulées, sans apporter au
malade la moindre espérance d'un changement ;
trente-huit années de souffrances avaient déjà exténué son
corps, épuisé ses forces et aggravé sa maladie. L'avenir
devenait toujours plus sombre pour lui. Étant forcé, par la
tendresse même du Seigneur, de rendre
raison de son état, le simple acte de le constater a dû,
pour ainsi dire, refouler le malade sur lui-même et plonger
son âme dans le désespoir. C'était une occasion favorable
pour que le Fils de Dieu y déployât les richesses de sa
grâce et de sa puissance. Lui-même a dit : « Le
fils de l'homme est venu chercher et sauver CE QUI ÉTAIT
PERDU. » Le désespoir de l'homme est une occasion pour
manifester les ressources qui sont en Dieu. Dieu ressuscite
les morts. Le Fils de Dieu vivifie ceux qui sont morts dans
leurs fautes et dans leurs péchés. (Comparez Jean
V, 21-25, avec Éphésiens
II, 1-10, et 2
Corinthiens V, 14-18.)
L'oeuvre du salut est en effet « une nouvelle
création. » C'est lorsque l'homme reconnaît qu'il ne
peut rien, qu'il est « sans force, » lorsqu'il se
reconnaît coupable devant Dieu, sujet à être condamné selon
les exigences de sa sainteté et séparé éternellement de sa
présence bienheureuse, destiné aux peines éternelles avec le
diable et ses anges, — c'est, dis-je, lorsqu'un homme
reconnaît ces vérités, comme le fit selon ses circonstances,
l'infirme de Béthesda, — c'est alors l'occasion pour Dieu
d'intervenir en grâce et de lui donner connaissance de
l'oeuvre de la rédemption, une fois et parfaitement
accomplie. Personne ne peut avoir la conscience d'être
sauvé, qu'il n'ait auparavant la conscience d'être perdu, en
lui-même, et perdu au delà de toute espérance d'être
délivré.
Cher lecteur, vous êtes-vous appliqué ce récit en
le lisant ? Vous êtes-vous senti devant Dieu dans la
position de l'homme infirme, languissant depuis trente-huit
ans sous le portique de Béthesda ? Tous vos efforts
jusqu'ici ont-ils amélioré votre position ? Votre vie
tout entière consacrée à faire votre salut ne vous
avancerait pas plus que ne l'était le pauvre paralytique. Ne
voyez-vous pas que, pour vous comme pour lui, l'avenir
devient toujours plus noir à mesure que les années
s'écoulent et que le poids de vos péchés augmente, à mesure
que vos forces diminuent ? Adressez-vous à Jésus. Il
vous appelle : « Venez à moi, vous tous qui vous
fatiguez et qui êtes chargés ; et, moi, je vous
donnerai du repos. » Jésus seul peut vous soulager. Une
seule parole de Jésus a suffi pour dissiper toutes les
craintes du pauvre paralytique, pour le guérir complètement
de sa maladie, pour lui donner la force d'emporter le lit
sur lequel il avait été si longtemps couché. « La foi
vient de l'ouïe, et l'ouïe de la Parole de Dieu. »
Quand le coeur brisé se tourne vers le Seigneur, Sa parole
puissante fait naître dans l'âme la foi qui sauve. Dieu fait
tout ; l'homme, ses efforts, sa propre justice, n'y
sont pour rien du tout.
La foi au Sauveur, qui est un effet produit dans l'âme par
sa parole à Lui, donne la force nécessaire pour marcher
devant Lui. « Jésus lui dit : Lève-toi, prends ton
petit lit et marche. »
Rien de plus simple. Oh oui, cher lecteur, soyez-en
convaincu ; tout est simple lorsqu'on s'en rapporte à
la parole même de Dieu. Loin de Lui, on s'enfonce toujours
davantage dans les ténèbres du
désespoir ; à moins que le coeur ne soit tellement
endurci et rendu insensible par la puissance de
l'adversaire, que l'on marche dans une complète insouciance
sur le chemin large qui mène à la perdition. Que Dieu vous
en garde ! Remarquez, ensuite, comme la parole de Jésus
place l'homme guéri au-dessus de toutes les ordonnances et
de toutes les formes de la religion humaine. Il emporte son
lit le jour du sabbat. Les Juifs, qui ne pensaient qu'aux
convenances extérieures, aux formes de leur religion,
voulaient aussitôt l'en empêcher, se mettant ainsi, sans le
savoir, en opposition directe à l'ordre de Jésus. La réponse
de l'homme guéri est aussi simple que convaincante :
« Celui qui m'a guéri, c'est lui qui m'a dit :
Prends ton petit lit et marche. » Cette réponse agit
immédiatement sur la conscience des Juifs. Ils sentaient
qu'ils avaient affaire à une puissance supérieure à la leur
et avec laquelle ils étaient en contradiction ; mais
leur réponse montrait aussi combien ils étaient loin de
s'occuper de cette grâce qui s'était librement déployée en
guérissant le malade. Ils ne demandent pas : « Qui
est celui qui t'a guéri ? » mais bien :
« Qui est celui qui t'a dit : Prends ton petit lit
et marche ? »
La pure grâce de Dieu affranchit l'âme de toute
manière : or, cet affranchissement provoque l'hostilité
de ceux qui s'attachent aux formes extérieures, lesquelles
ne peuvent jamais produire un effet réel et utile, — formes
dont l'affranchi n'a plus besoin. Nous espérons considérer
dans un prochain article jusqu'où cette
hostilité peut aller, ainsi que la conduite que doit tenir
l'âme affranchie en face de l'opposition de la religion
humaine. Remarquons seulement ici, que l'homme guéri entre
tout de suite au service du Seigneur qui l'a délivré. Sa
réponse aux Juifs (verset
11) montre qu'il en avait la conscience. Il porte son
petit lit le jour du sabbat ; mais il le porte pour
Jésus, PARCE QUE JÉSUS LE LUI AVAIT COMMANDÉ.
Il ne connaissait pas encore Jésus personnellement ;
mais le fait de sa guérison l'attachait à son libérateur.
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