LE
SALUT DE DIEU
FEUILLE CONSACRÉE À
L'ÉVANGÉLISATION
VOL. III
TROISIÈME
ANNÉE 1876
LE SANG DE JÉSUS
I
LA RÉMISSION DES PÉCHÉS PAR LE
SANG DE JÉSUS
Le Dieu d'amour, mon cher lecteur, donne
à connaître, dans sa Parole
écrite, la riche grâce qu'il a
préparée pour le coupable. Or, nous
sommes tous coupables devant Lui. Sa Parole
déclare que « TOUS ont
péché. »
Cette même Parole nous affirme aussi que nous
pouvons être délivrés de la
culpabilité du péché, et de la
colère qui en est la juste et
inévitable conséquence ; et elle
nous fait voir de quelle manière cette
délivrance est opérée. Elle
nous dit que notre salut ne dépend d'aucune
chose que nous ayons à faire, mais de ce que
Dieu a déjà fait. La bonne nouvelle
concernant l'oeuvre de Dieu est venue
jusqu'à nous ; si vous croyez ces
bienheureux messages, vous aussi, vous serez
sauvé.
Voici ce qu'ils annoncent :
« Dieu constate son amour
à lui envers nous, en ce
que lorsque nous étions encore
pécheurs, Christ est mort pour
nous »
(Romains V, 8).
« Car Dieu a tant aimé le monde
qu'il a donné son Fils unique, afin que
quiconque croit en Lui ne périsse pas, mais
qu'il ait la vie éternelle »
(Jean III, 16).
« Christ est mort pour des
impies »
(Romains V, 6).
« Celui qui n'a pas connu le
péché, II l'a fait
péché pour nous, afin que nous
devinssions justice de Dieu en Lui »
(2 Corinthiens V, 21).
« Par Lui nous est annoncée la
rémission des péchés, et
quiconque croit est justifié par Lui de tout
ce dont on n'a pu être justifié par la
loi de Moïse »
(Actes XIII, 38).
En croyant simplement la bonne nouvelle touchant
ce que Dieu a fait par Christ pour des
pécheurs, nous devenons « les
compagnons du Christ »
(Hébreux III, 14), et nous
sommes « rendus agréables dans le
Bien-aimé »
(Éphésiens l, 6). Nous avons alors la
conscience personnelle de ce fait que
« nous avons la rédemption par son
sang, la rémission des fautes selon les
richesses de sa grâce »
(Éphésiens I, 7) ;
et c'est pour nous une source de joie spirituelle
de savoir que nous gommes lavés de nos
péchés dans le sang de l'Agneau
(Apocalypse I, 5 ;
VII, 14).
Jésus, en effet, a versé son sang
pour nous. Dieu dit que sans l'effusion de ce
précieux sang, la rémission des
péchés ne peut pas se faire
(Hébreux IX, 14, 22) ;
mais ce sang est abondamment suffisant pour nous
laver de nos péchés,
car il est écrit :
« Le sang de Jésus-Christ, son
Fils, nous purifie de tout
péché »
(1 Jean I, 7).
Je vous supplie de mettre dans votre esprit que
« la rémission des
péchés » est au seuil
même de la vie chrétienne. C'est une
bénédiction donjon a besoin
maintenant, dans ce monde, et que l'on peut
obtenir à l'instant. Il faut que vous l'ayez
ou vous périrez éternellement. Il
faut que vous l'ayez maintenant, sans quoi vous ne
pouvez avoir la paix. Y a-t-il une pensée
plus délicieuse que celle de savoir que la
culpabilité pesant sur vous à cause
de tous vos péchés passés peut
être effacée tout entière et
pour toujours ?
Or Dieu pardonne gratuitement et tout
à la fois. Il ne demande aucune
préparation pour pardonner. Quelqu'un qui
connaissait le bonheur attaché à la
jouissance de la grâce qui pardonne rend
témoignage de cette grâce en ces
termes : « Bienheureux ceux dont les
iniquités ont été
pardonnées et dont les péchés
ont été couverts ; bienheureux
l'homme à qui le Seigneur ne compte point le
péché »
(Romains IV, 7-8 ;
Psaume XXXII, 1-2).
Dieu ne dit pas : Après que vous vous
serez repenti plus complètement, -
après que vous aurez passé des jours
et des semaines dans l'angoisse et les
prières, - après que vous aurez
été plus parfaitement instruit dans
les choses de Dieu, ou bien, après que vous
aurez passé à travers des
années de trouble et de douleur, alors vous
pourrez vous hasarder à espérer le
pardon. - Non ; mais sachant
que Christ est mort pour ôter le
péché, vous êtes
autorisé, en prenant simplement votre place
de pécheur et en acceptant
Jésus pour votre Sauveur, à croire
que par l'oeuvre toute parfaite de Christ vous
êtes pardonné en ce moment même,
et à jouir d'une paix parfaite avec Dieu,
car Dieu « justifie l'impie »
(Romains IV, 5).
Si vous ne croyez pas le témoignage que Dieu
rend au sujet de son Fils, vous faites Dieu
menteur. Lecteur, pensez-y ! C'est là,
en effet, la manière dont la Parole de Dieu
s'exprime
(1 Jean V, 10). Peut-il y avoir un
appel plus pressant pour engager les
pécheurs à venir se confier en Dieu
tout de suite, et de tout leur
coeur ? Et ne voyez-vous pas que ce qui vous
empêche de venir n'est nullement du
côté du Dieu que vous avez
offensé ?
Vous pouvez obtenir à l'instant la paix avec
Dieu par la rémission de tous vos
péchés, et ce n'est ni par votre
repentir, ni par vos oeuvres ; vous n'avez pas
non plus à attendre pour cela, mais
simplement à croire ce que Dieu dit touchant
Christ, qui a « fait la paix par le sang
de sa croix i
(Colossiens I, 20). Vous êtes
ainsi « justifiés gratuitement par
sa grâce, par la rédemption qui est
dans le Christ Jésus »
(Romains III, 24). Alors, pleinement
satisfait de ce que vos péchés ont
été pardonnés d'une
manière juste, - Dieu étant
« juste et justifiant celui qui est de la
foi de Jésus »
(Romains III, 26) - alors, dis-je, la
paix de Dieu coulera spontanément dans
votre âme, comme le courant
frais et abondant d'une fontaine
éternelle.
Et quant à cette rémission des
péchés, mon cher, lecteur, il n'y a
pas de temps à perdre, car l'Esprit-Saint
dit : « Aujourd'hui, si vous
entendez sa voix, n'endurcissez pas vos
coeurs »
(Hébreux III, 7). Si vous
refusez d'écouter, et si vous mourez dans
vos péchés, - ce qui peut arriver
avant que ce jour même finisse, - vous
êtes inévitablement perdu ; vous
périrez éternellement, quelles
qu'aient pu être votre conviction de
péché et les anxiétés
de votre âme ; car Jésus
lui-même affirme que « celui qui
n'aura pas cru sera condamné »
(Marc XVI, 16).
Remarquez aussi que vous ne pouvez rien faire qui
soit agréable à Dieu jusqu'à
ce que vous ayez obtenu le pardon de vos
péchés. Et comme ce pardon est la
première chose dont vous avez besoin, c'est
aussi la première que le Dieu d'amour vous
présente pour que vous l'acceptiez ;
car Dieu envoie encore le message de la
réconciliation des pécheurs avec
Lui-même. Nous sommes autorisés ainsi
à vous supplier pour Christ :
« SOYEZ RÉCONCILIÉS AVEC
DIEU »
(2 Cor. V, 20).
Quand, lumière d'en haut, la
grâce souveraine
Vint briller dans mon coeur,
Sous la loi tout tremblant, je criai dans ma
peine
À Jésus le Sauveur.
Il m'a conduit alors à la source do vie,
J'y bus et je vécus ;
II a gagné mon coeur ; en Lui je me
confie...
Mes péchés ne sont plus.
Car son précieux sang, le remède
efficace
Du Dieu juste et Sauveur,
Me les a tous ôtés ; - je suis
devant sa face
L'objet de sa faveur.
Il a tout dissipé, mes terreurs, mes
alarmes
Par son amour vainqueur ;
Il s'est donné pour moi ; et son nom
plein de charmes,
Est le tout de mon coeur.
« RIEN QUE
BONHEUR »
J'avais été appelé à
visiter un homme assez âgé qui,
supposait-on, n'avait plus que quelques semaines
à vivre. Il m'était étranger,
et j'avais un grand désir de savoir s'il
était prêt à être
appelé en la présence de Dieu. Je
trouvai une grande difficulté à lui
dire quelque chose, tant il avait à raconter
touchant ses maux et les affaires de sa ferme.
Lorsque enfin je pus lui parler de son âme et
du Seigneur Jésus Christ comme Sauveur des
pécheurs, il répliqua avec
indifférence qu'il ne doutait pas que tout
cela ne fût très-bon pour ceux qui le
comprenaient ; mais que ce n'était pas
son cas, et que, bien qu'il eût souvent
entendu ces choses, il n'avait jamais
été capable de les saisir.
« II y en a qui le peuvent, et d'autres,
non, » disait-il, et il retournait
à ses sujets familiers, ses boeufs, ses
champs, etc.
En quittant la maison, le ciel sombre et
chargé de nuages, les arbres que novembre
avait à moitié
dépouillés de leurs feuilles jaunies
qui gisaient sur le sol humide,
tout me semblait bien moins triste que
l'intérieur de cette demeure où la
lumière de l'évangile de la gloire de
Christ n'avait trouvé aucune entrée.
Les visites suivantes ne présentèrent
aucune différence, et je quittai cet
endroit, triste de voir que le message de Dieu
eût trouvé si peu d'accès,
quoique moi-même j'eusse toujours
été reçu avec beaucoup de
politesse et même de bienveillance.
Environ six mois après, étant
à Londres, je reçus une lettre de M.
J., le fermier dont je viens de parler. Il
était sur, disait-il, que je serais heureux
d'apprendre qu'il était sauvé. Je fus
surpris de cette manière si
décidée de s'exprimer, et comme je
dus bientôt retourner dans l'endroit qu'il
habitait, j'allai immédiatement le voir. Je
le trouvai l'air bien portant et fort, le visage
rayonnant de cette lumière « plus
éclatante que la splendeur du
soleil. »
« Le Seigneur m'a pris en main,
dit-il ; II a guéri mon corps et
sauvé mon âme. »
Je lui demandai comment cela était
arrivé. Voici son récit dans ses
propres paroles, autant que je puis me les
rappeler :
« Vous vous souvenez, me dit-il, combien
j'étais stupide quand vous veniez, l'automne
passé, vous entretenir avec moi. Je ne
pouvais pas voir ce que vous vouliez dire ;
tout cela me semblait quelque chose qui
était bien au-dessus de moi, et tout
à fait hors de la portée de mon
esprit.
« Un soir, j'étais allé me
coucher aussi stupide que jamais, un pauvre
misérable pécheur perdu,
plongé dans les
ténèbres. Puis je rêvai que je
m'éveillais ; mais, chose
étrange à dire, moi, je
n'étais plus. Rien n'était
resté de moi-même. La chambre
était là, mais je n'y étais
pas. Hors de la fenêtre, je ne voyais rien.
Tout avait disparu. Il n'y avait qu'une solitude
nue. Les récoltes n'étaient plus, les
vaches n'étaient plus, et chose plus
étrange que tout cela, moi aussi je
n'étais plus. Alors, pensai-je, qu'y a-t-il
donc de reste ? N'y a-t-il pas quelque chose
qui n'ait pas passé ? Et il vint devant
mon esprit, aussi claire que le soleil dans le
ciel, cette pensée qu'il y en a Un qui ne
peut pas passer, et Lui me semblait remplir les
cieux et la terre ; Lui seul, et nul
autre ! C'était le Seigneur
Jésus Christ qui restait. « Oui,
disais-je à moi-même, je ne suis plus,
moi ; il y a seulement Christ. » Et
alors je vis que c'était
précisément ce dont j'avais
besoin ; car le pauvre misérable
pécheur qui était pour moi un si
grand trouble, n'était plus du tout
là ; Celui qui seul restait
était parfait et Dieu regardait à Lui
et non à moi. Oui, Dieu m'ôtait de
devant sa vue, et Christ était là
à ma place devant Dieu, et Dieu était
satisfait. Et ma joie était si grande que je
m'éveillai et m'écriai à haute
voix : « Le Seigneur m'a
montré que je ne suis plus, et Christ est
là à ma place ! »
« À présent, continua-t-il,
je vois pourquoi je ne pouvais pas autrefois vous
comprendre. Tout le temps que vous me parliez, je
pensais : Oui, tout cela est
très-beau ; mais d'une manière
ou d'une autre, il me faut faire quelque
chosemoi-même, prier, me
repentir, ou chose semblable. Maintenant le
Seigneur lui-même m'avait montré que
non-seulement II n'avait nul besoin de mes
actes, mais aussi nul besoin de moi.
Il avait mis fin à moi-même, et
Christ était là au lieu de moi.
Qu'est-ce que Dieu pouvait demander de plus ?
Christ est devant Dieu pour moi, et Dieu trouve en
Lui une parfaite satisfaction, je n'ai rien
à faire que de reconnaître qu'il en
est ainsi, Lui rendre grâces et le
bénir ! Combien tout est simple, quand
seulement on le voit ! Mais j'aurais pu
continuer jusqu'à maintenant à
m'enfoncer aveuglément dans mes propres
pensées et mes propres voies, si le Seigneur
n'était pas venu à mon
aide !
Voyez ! dit-il en corrigeant ses paroles, je
ne puis pas même parler de cela comme il
faut. Il n'était pas du tout venu
à mon aide ; II a tout fait
Lui-même, et m'a mis entièrement de
côté, car moi, je ne devais rien avoir
à faire là-dedans. C'est une chose
bénie, oui, bénie, que maintenant je
sache non-seulement que je ne suis rien,
mais que je n'ai rien. J'avais
l'habitude en pensant à ma ferme de
dire : Voilà mes champs et voilà
mes vaches, et ainsi de suite. Eh bien, maintenant,
quand je viens. à penser en
moi-même : Si le Seigneur venait me
prendre en cet instant, - il n'y a pas une de ces
choses qui m'appartienne ; elles ne seraient
absolument rien pour moi. Mais j'ai Christ,
et rien que Christ... Quelle
pensée ! Il est à moi, et II
l'est pour toujours ! »
C'était vraiment merveilleux d'entendre de
telles paroles sortir des lèvres d'un homme
qui n'avait rien appris par la force de
l'intelligence, mais qui, par l'enseignement du
Saint-Esprit, connaissait cette glorieuse
vérité que nous sommes si lents
à apprendre, que peut-être les plus
intelligents sont les plus lents à savoir,
cette vérité que « Je ne
suis plus et que Christ est là à ma
place ! » Depuis ce moment, il y a
de cela un an et demi, Christ sembla
réellement pour lui, « remplir les
cieux et la terre. »
Peu de temps après cet entretien, un
laboureur, parlant de M. J., disait à sa
femme : « J'ai vu aujourd'hui une
chose surprenante. Il y a un homme que je connais
bien et je suis sûr que c'est le même
homme que j'ai si longtemps connu ; et
cependant je n'ai jamais vu une personne
différer d'une autre autant que
celui-là diffère de ce qu'il
était autrefois. Il m'aperçut dans
les champs et vint à moi, et il fallait
entendre de quelle manière il parlait de
choses auxquelles je suis sûr qu'auparavant
il ne donnait jamais une pensée ; mais
il semblait n'avoir plus rien d'autre à
dire.
« Vous voyez, me disait M. J. un autre
jour, le Seigneur ne m'a rendu la santé et
ne m'a laissé ici-bas qu'afin d'être
témoin pour Christ, et je ne vois pas qu'il
y ait guère autre chose à faire que
cela. Je suis reconnaissant de ce que plusieurs
semblent recevoir la parole ; mais plusieurs
qui aimaient autrefois ma compagnie se
détournent maintenant tout à fait de
moi. Ils ressemblent à ce
que j'étais une fois ; - il n'y a point
de coeur en eux pour ces choses.
« J'entends les gens demander à
Dieu de les sauver, me disait-il dans une autre
occasion ; mais c'est lui demander ce qu'il a
déjà fait. Je ne puis pas aller lui
demander ce qu'il m'a déjà
donné. » Une autre fois, rappelant
un discours dans lequel il avait été
parlé de traverser le Jourdain, il
dit : « Cette idée m'avait
frappé alors, mais je n'ai jamais vu la
vérité que bien des années
après. » Alors désirant
vivement de voir s'il me comprendrait, je lui
demandai : « Savez-vous de quel
côté du Jourdain vous êtes
maintenant ? D Et avec un regard où se
peignait la surprise que je pusse lui poser une
telle question, il me répondit :
« Certes, je ne puis m'empêcher de
le savoir. Ne suis-je pas dans le pays où
coulent le lait et le miel ? »
Environ quatre mois après, il me dit qu'il
allait faire une visite à quelques parents
qui habitaient à une trentaine de lieues de
là. « Je suis fortement
pressé en mon esprit d'y aller,
dit-il ; car je n'ai pas eu l'occasion de leur
parler du Seigneur, et je crains qu'ils ne soient
dans les ténèbres, comme j'y
étais. » Avant de partir, il alla
voir un de ses voisins nouvellement converti et qui
était mourant. « Adieu, lui
dit-il, nous nous rencontrerons dans la gloire.
Vous y allez maintenant et j'y viendrai
bientôt. »
II revint de son voyage, et très-peu de
temps après, je reçus un message
m'apprenant qu'il était très-malade.
J'allai le voir et le trouvai à
des derniers moments.
« II n'y a rien que bonheur, me
dit-il ; pensez un peu à ce que c'est
que d'aller vers Lui ! Dans un moment je
partirai et je serai avec Lui pour toujours. Je ne
désirerais qu'une seule chose : ce
serait de pouvoir parler assez haut pour leur dire
à tous, comme je le voudrais, tout ce qu'est
le Seigneur. Mais je puis le louer et je le louerai
bientôt encore mieux. Je ne souffre point, je
ne sens rien que joie. » Quelques heures
plus tard, il était absent du corps et
présent avec le Seigneur.
Savez-vous ce que c'est que de voir Christ au lieu
de vous, et de reconnaître que Dieu le voit
à votre place ? « Je ne vis
plus, moi, mais Christ vit en moi »
(Galates II, 20). « Celui
qui est mort est justifié du
péché »
(Romains VI, 7). Non-seulement le
péché est ôté, mais le
pécheur, comme tel, disparaît aussi.
Le péché est enlevé pour
toujours de la vue de Dieu, et le pécheur
aussi, qui l'a commis, n'est plus : Christ qui
prit notre place sur la croix du jugement, est
maintenant vivant pour nous dans la gloire ;
son acceptation devant Dieu est la mesure de la
nôtre. Dieu prend plaisir en nous, parce
qu'il nous voit en Lui, et en Lui seulement. C'est
la seule chose qui apporte une paix parfaite, parce
qu'elle nous montre que Dieu est parfaitement
satisfait. Nous voyons que l'amour du Père,
parfait et sans nuages, repose sur nous, parce que
nous sommes en Celui en qui IL prend ses
délices. Le pécheur n'est ni
amélioré, ni corrigé, mais il
n'est plus. Christ seul demeure, Lui, l'homme
parfait, dans la gloire de Dieu,
Lui avec qui nous sommes un, si nous sommes
chrétiens
(1 Corinthiens VI, 17) ; car il
n'y a pas de place moins élevée, que
Dieu ait préparée pour nous. Il nous
met EN CHRIST
(Éphésiens II, 13).
LE BATEAU DE SAUVETAGE
Me trouvant, il y a peu de jours, à bord
d'un bateau à vapeur qui naviguait à
l'embouchure de la Clyde, en Écosse, je fus
témoin d'une scène qui m'impressionna
vivement. Elle rappela si fortement à mon
esprit quelques-unes des précieuses
vérités de l'Évangile, que je
me sentis pressé d'écrire un
récit de ce que j'avais vu, ainsi que les
réflexions que cet événement
me suggéra. Veuille le Seigneur bénir
ces lignes pour mes lecteurs !
Le bateau à vapeur étant venu
à heurter une barque de pêcheurs qui
se trouvait sur son passage, en brisa un des
côtés, de sorte que l'eau
pénétrant avec rapidité, la
barque commença bientôt à se
remplir et à enfoncer. Deux pêcheurs
s'y trouvaient. L'un d'eux, un vieillard, avait
perdu son chapeau dans le choc ; ses cheveux
gris flottaient au vent ; il étendait
ses mains vers nous et implorait du secours avec
des cris et des accents qui déchiraient le
coeur, tandis que son compagnon faisait tous ses
efforts pour vider l'eau qui menaçait de
faire sombrer la barque.
C'était vraiment une scène
émouvante. Un fil séparait de la mort
ces deux hommes. Il n'y avait pas
un moment à perdre. Prompts comme la
pensée, nos marins descendirent le bateau de
sauvetage et rirent force de rames vers les
malheureux en détresse. Du pont du navire,
tous, le coeur palpitant, nous les suivions du
regard. Chaque seconde du temps nécessaire
pour arriver à la barque nous semblait comme
une heure. Enfin, ils l'atteignirent au moment
où elle allait s'engloutir dans les eaux, et
recueillirent les deux pauvres pêcheurs dans
le bateau de sauvetage.
Quelle image frappante, pensai-je, de ce que Dieu a
opéré par Christ ! Le Dieu de
toute grâce a vu les pauvres pécheurs
sur le point de périr, non dans les eaux
d'une rivière, mais dans les flots
éternels de l'étang de feu. En vain
s'agitaient-ils et se tourmentaient-ils, les eaux
de la mort s'élevaient rapidement autour
d'eux ; nul effort tenté pour
échapper ne pouvait réussir. La mort
et le jugement étaient là, devant
eux.
Que faire dans ce cas
désespéré ? L'amour a
trouvé un moyen. Il a fait descendre du
trône de Dieu, pour les pécheurs qui
périssaient, Celui qui peut sauver
parfaitement. C'est Jésus qui, dans toute la
puissance de l'amour divin, est venu du sein du
Père et s'est abaissé jusqu'à
l'homme ruiné et perdu ; Jésus,
qui a pris la place du pécheur sur la croix
où il a subi la mort et porté la
malédiction due au pécheur ;
où il a payé sa rançon et
accompli l'oeuvre par laquelle tous ceux qui
croient en son nom sont sauvés pour
l'éternité.
Remarquez encore, mon cher lecteur, quelques
traits de la scène que
j'ai placée sous vos yeux.
I.
C'est la position
désespérée des hommes qui se
noyaient, qui amena vers eux les marins dans le
bateau de sauvetage. S'ils n'avaient pas
été dans cette situation, ils
n'auraient eu besoin de personne. Ceux-là
seuls qui sont en danger de se noyer ont besoin
d'un bateau de sauvetage, seuls ils en connaissent
et en apprécient l'absolue
nécessité.
Les deux hommes, dans leur barque brisée, ne
se mirent pas à raisonner, en disant :
« Oh ! nous sommes trop loin, notre
barque est en trop mauvais état. »
Ils ne s'imaginèrent pas non plus qu'ils
eussent quelque chose à faire pour
mériter d'entrer dans le bateau, et ne
dirent pas : « Attendez, marins, que
nous ayons un peu raccommodé notre barque,
alors nous aurons quelque droit à entrer
dans votre bateau ; on ne peut pas être
sauvé si facilement ; nous voulons
vider un peu plus d'eau et faire tout ce que nous
pourrons pour nous sauver nous-mêmes, ensuite
peut-être que vous nous aiderez. »
Non, raisonner ainsi aurait été une
folie. Ils se noyaient, le bateau était
là pour eux, chaque moment de retard
aggravait leur péril ; attendre,
c'était se livrer à la mort, trop
heureux étaient-ils de quitter leur barque
brisée et d'entrer au plus vite dans le
bateau de sauvetage.
Il en est ainsi des pécheurs. À des
êtres perdus, il faut un Sauveur et eux sont
faits pour Lui. Si je ne suis pas perdu,
complètement et sans espérance, je
n'ai pas besoin d'un Sauveur.
C'est l'état de ruine et de perdition
où je suis qui me rend propre pour
Christ ; et plus je connais et sens cet
état, plus Christ a de prix pour mon
âme, de même que ces hommes dont nous
avons parlé, et qui appréciaient le
bateau de sauvetage, d'autant plus qu'ils se
voyaient près de périr. Ils ne
raisonnaient point là-dessus : l'homme
ne raisonne pas quand il se voit en face de la mort
et de sa terrible réalité. Pour eux,
il s'agissait de périr dans une barque
brisée ou d'échapper dans le bateau
de sauvetage.
Pour nous aussi, discuter et raisonner est inutile.
Nous sommes coupables, ruinés, perdus. Nous
n'avons pas à attendre pour le savoir. C'est
un fait : Nous sommes déjà
perdus, et Christ est mort pour nous sauver. Il
y a en Lui un salut parfait pour de pauvres
pécheurs perdus. Attendre pour essayer
d'être autre chose que perdu, c'est se mettre
en dehors de ce que Christ est venu faire, car il
est écrit de Lui : « Le Fils
de l'homme est venu chercher et sauver ce qui
était perdu »
(Luc XIX, 10).
II.
Ni les efforts, ni les cris, ni les
supplications des hommes qui se noyaient ; ne
pouvaient les sauver, ni leur aider à se
sauver. Tout cela montrait seulement qu'ils
connaissaient leur danger, mais le bateau de
sauvetage seul pouvait les en délivrer.
Leurs efforts pour vider l'eau de leur barque,
prouvaient qu'elle était
brisée ; pour le bateau de sauvetage un
tel travail n'était pas nécessaire.
Quand une fois ils y furent entrés, ils
glissèrent tranquillement et le coeur plein
de
reconnaissance, sur les mêmes eaux qui, un
instant auparavant, menaçaient de les
engloutir.
Tel est aussi notre état. Nous sommes comme
dans une barque brisée, qui ne peut tenir
contre les eaux de la mort et du jugement. Nous
pouvons nous débattre, lutter, prier,
travailler ; nous n'en périssons pas
moins. Notre position est
désespérée, en vain
chercherions-nous à l'améliorer. Il
faut que nous ayons recours au bateau de sauvetage.
Christ a accompli pour les pécheurs un salut
complet, parfait et éternel, et
« Dieu ordonne maintenant aux hommes que
tous, en tous lieux se repentent J> et se
confient en ce que Christ a fait, car Christ peut
répondre à tous les besoins des
pécheurs, maintenant et pour jamais
(Actes XIII, 26-39 ;
XVII, 30-31).
III.
Quand les pêcheurs eurent quitté
les débris de leur barque, et furent
entrés dans le bateau de sauvetage, ils ne
pouvaient douter qu'ils ne fussent en
sûreté. Ils le savaient avec la plus
entière certitude. Ils avaient passé
d'une barque qui sombrait dans un bateau en bon
état, et si on leur avait demandé
s'ils avaient encore, la moindre crainte, ils
auraient certes répondu :
« Non, » sans hésiter.
Ils ne se disaient pas : « Nous
craignons de ne pas apprécier le bateau de
sauvetage autant que nous le
devrions » ou bien :
« Nous ne nous sentons pas assez
reconnaissants envers ceux qui nous ont
délivrés. » Tout cela
pouvait être vrai, mais leurs sentiments
n'avaient rien à faire avec leur salut.
Leurs sentiments ne les sauvaient
pas, mais bien le bateau. Il est vrai qu'ils y
avaient confiance, sans quoi ils n'y seraient pas
entrés. Il avait été
amené si près d'eux qu'ils n'avaient
qu'à y prendre place, et le
témoignage de ceux qui y étaient
déjà les assurait de la
sécurité que l'on avait à s'y
confier. Pour nous non plus, nos sentiments n'ont
rien à faire avec le fondement de notre
salut et de notre paix. Christ a tout fait.
Il a achevé l'oeuvre. Il a
ôté le péché par son
sacrifice. Il a satisfait à toutes les
exigences de Dieu quant au péché, et
il a manifesté son parfait amour pour le
pécheur. « La bonté et la
vérité se sont rencontrées, la
justice et la paix se sont
entrebaisées » dans l'oeuvre
parfaite du Seigneur Jésus Christ. Quiconque
croit au précieux témoignage que Dieu
a rendu au sujet de son Fils, est par Lui
justifié de toutes choses ", - il a la paix
avec Dieu, il est dans la faveur de Dieu et se
glorifie dans l'espérance de la gloire de
Dieu
(Romains, V, 2). Il sait que Christ
sur la croix a pleinement satisfait à tout
ce qu'exigeait du pécheur la justice de
Dieu, que là, II a subi la mort et le
jugement à la place du pécheur, Lui,
le Juste, pour les injustes ; que le
châtiment qui nous apporte la paix est
tombé sur Lui, et que par sa meurtrissure
nous avons la guérison
(1 Pierre III, 18 ;
Ésaïe LIII, 5). Il ne
reste donc, pour celui qui croit, qu'à jouir
dans le présent de la faveur de Dieu que
rien ne peut altérer, et attendre, pour
l'avenir, une gloire sans nuage et sans fin.
Lecteur, en terminant ces lignes, laissez-moi
adresser à votre coeur et à votre
conscience un sérieux appel de la part de
Dieu.
Où en êtes-vous en ce moment quant
à votre âme ? Êtes-vous
dans le bateau de sauvetage ? Ne vous faites
point d'illusion, soyez vrai envers
vous-mêmes. On ne peut être
moitié dedans moitié dehors. On est
tout entier d'un côté ou de l'autre.
Si vous êtes en Christ, vous êtes aussi
en sûreté que Lui-même l'est
dans le ciel. Mais si l'épaisseur d'un
cheveu vous sépare de Lui, vous n'avez pas
la vie en vous-même, vous n'êtes pas
sauvé, vous êtes perdu.
Mais que signifie « être en
Christ » ? me demandez-vous
peut-être. La réponse est simple. Que
signifiait être dans le bateau de
sauvetage ? Renoncez, renoncez à vos
propres voies, à vos efforts pour être
sauvé, aux prétentions que vous
pourriez avoir, et reposez-vous sur ce que Christ a
fait. Croyez ce que Dieu dit, parce que c'est Lui
qui le dit. « Crois au Seigneur
Jésus et tu seras sauvé »
(Actes XVI, 31). Christ est la vraie
et seule arche de salut qui puisse conduire le
croyant en sûreté sur les flots
orageux du temps et le déposer ensuite au
port du repos parfait et de la gloire
éternelle.
Dieu veuille, mon cher lecteur, que, dès
maintenant, vous vous réjouissiez dans cette
bienheureuse espérance !
Pour l'apôtre Paul, le fait d'être
en Christ le délivrait aussi bien de
sa justice propre que de ses péchés.
(Rom. VIII, 1 ;
Philippiens III, 9.)
***
Le Fils de Dieu... m'a aimé et s'est
livré lui-même pour moi
(Galates II, 20).
Lui-même a porté nos
péchés en son corps sur le bois
(1 Pierre II, 24).
Christ a souffert une fois pour les
péchés, le juste pour les injustes,
afin qu'il nous amenât à Dieu
(1. Pierre III, 18).
Christ nous a rachetés de la
malédiction de la loi, étant devenu
malédiction pour nous
(Galates III, 13).
Le sang de Jésus Christ son Fils, nous
purifie de tout péché
(1 Jean I, 7).
SUR LA CROIX
Pour moi, pécheur perdu,
dépourvu de justice,
Jésus voulut s'offrir en sanglant
sacrifice :
Oui, pour me délivrer des tourments
éternels,
II mourut sur LA CROIX entre deux criminels.
Quand je vois mon péché, je suis
rempli de crainte,
Et rien dans l'univers ne répond à ma
plainte ;
Mais SUR LA CROIX je trouve un parfait
Rédempteur
Qui lave ma souillure et calme ma terreur.
O prodige étonnant ! O charité
sublime !
En mon coeur je bénis ce trépas
magnanime :
Le Juste, SUR LA CROIX, fait péché
devant Dieu,
Ferme l'affreux abîme et m'ouvre le saint
lieu.
O vous qui languissez sans Dieu, sans
espérance,
Recevez du salut la joyeuse assurance !
SUR LA CROIX, le Sauveur a porté nos
forfaits.
Son sang peut tout laver, son sang a fait la
paix.
J.-R. M.
LE SANG DE JÉSUS
II
COMMENT LES PÉCHÉS SONT
ÔTÉS PAR LE SANG DE JÉSUS
Jean s'adressant à ceux qui
l'entouraient, dit en contemplant
Jésus : « Voilà
l'Agneau de Dieu qui ôte le
péché du monde »
(Jean I, 29).
Tel est l'objet divin présenté
à notre intelligence et à notre foi.
Ces paroles ne vous dirigent pas vers un Sauveur
qui a déjà ôté le
péché du monde, mais vers Celui qui
ôte le péché du monde.
La signification claire et simple en est donc que
Jésus est Celui que Dieu a
désigné pour accomplir cette
oeuvre.
Le Seigneur lui-même l'affirme quand II
dit : « Le Fils de l'homme a le
pouvoir sur la terre de pardonner les
péchés » (Matthieu
IX, 6). « Toute puissance (ou
autorité), dit-Il encore, m'a
été donnée dans le ciel et sur
la terre » (Matthieu XXVIII, 18).
Jésus est le seul qui ôte le
péché du monde ; II est
pleinement suffisant pour cela et II a reçu
l'autorité pour le faire.
Le monde entier est devant Dieu, sous la
culpabilité, « car tous ont
péché »
(Romains III, 23).
O vous, qui faites partie de ce monde
pécheur ! reconnaissez-vous sans
détour votre misérable
condition ? Êtes-vous accablé
sous le poids de vos péchés ?
Votre âme pleine d'anxiété
soupire-t-elle après la
délivrance ? Venez à l'Agneau de
Dieu tel que vous êtes, avec votre
misère, votre fardeau et vos angoisses, et
vous trouverez que Jésus a
tout ensemble la volonté et le pouvoir
d'ôter le péché.
Alors, voyant que vos péchés sont
ôtés de dessus vous et que vous en
êtes lavé dans le sang de Jésus
(Apocalypse I, 5), que Dieu les a
éloignés de vous autant que l'Orient
est éloigné de l'Occident
(Psaume CIII, 12), vous pourrez d'un
coeur reconnaissant chanter avec joie :
Tous mes péchés
sont ôtés par Jésus,
L'Agneau sans défaut ni souillure,
Leur lourd fardeau sur moi ne pèse plus,
Et devant Dieu mon âme est pure !
Y a-t-il un seul homme qui puisse faire
l'expiation de ses péchés
passés, ou, par son obéissance,
acquérir un titre à l'héritage
de la gloire ? Non, mais « cette
parole est certaine et digne de toute acceptation,
que le Christ Jésus est venu dans le monde
pour sauver les pécheurs »
(1 Timothée I, 15), et II est
prêt à donner son propre titre au
royaume de la gloire à quiconque se confie
en Lui seul pour le salut.
Eh bien ! direz-vous peut-être, j'irai
à Lui, je me jetterai dans les bras de sa
miséricorde ; et « si je
dois périr que je
périsse. » Ah ! ce n'est
pas dans cet esprit que vous devez aller à
Lui. Parler ainsi, c'est jeter un soupçon
sur son amour et sur cette obéissance
parfaite, qui a fait de Lui « une
offrande et un sacrifice à Dieu, un parfum
de bonne odeur, » c'est laisser un doute
sur la toute suffisance de l'expiation
complète qu'il a faite pour le
péché.
Jésus lui-même a dit :
« Dieu a tant aimé
lemonde, qu'il a donné son
Fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne
périsse pas, mais qu'il ait la vie
éternelle »
(Jean III, 16). Ces paroles de Celui
qui est « la
vérité, » laissent-elles
à personne la moindre raison de dire avec
hésitation et doute : « Si je
dois périr, que je
périsse » ?
La vraie notion de l'Évangile de Dieu est
celle-ci : Dieu a tant aimé le monde,
qu'il a donné son Fils unique, afin que le
monde fût sauvé par lui ; Christ
s'est offert lui-même une seule fois afin de
porter les péchés de plusieurs ;
et Dieu m'affirme que si moi, pécheur perdu,
je crois en son Fils, je ne périrai
pas ; mais que j'ai la vie
éternelle.
Croyez donc la parole que Dieu a dite, et soyez
assuré que si Dieu n'a pas
épargné son propre Fils alors que
nous n'étions que pécheurs, mais l'a
livré pour nous, II nous fera aussi don
librement de toutes choses avec Lui : - pardon
et pureté, grâce et gloire.
Écoutez l'invitation pleine de grâce
qu'il vous adresse ; que votre âme se
repose sur Jésus-Christ, et il sera aussi
impossible que vous périssiez qu'il l'est
que Dieu change de nature. Rien ne peut annuler sa
parole de grâce et de vérité.
Il a dit que par ce même Jésus, et
quiconque croit est justifié »
(Actes XIII, 39).
0 âme troublée et anxieuse, voici ce
que Dieu lui-même a établi pour ton
salut : « Dieu a envoyé son
Fils né de femme, né sous la loi,
afin qu'il rachetât ceux qui étaient
sous la loi, afin que nous reçussions
l'adoption »
(Galates IV, 4-5).
Jésusa satisfait aux
saintes exigences de la justice divine. Il s'est
rendu obéissant jusqu'à la mort
où il a enduré et
épuisé toute la peine due au
péché. Il a accompli la
rédemption, et par cette rédemption
Dieu est juste tout en justifiant le pécheur
qui croit en Jésus.
Accepte ce moyen divin de te sauver, et tu auras
paix, grâce et sainteté ; le
plein courant de l'amour de Dieu, qui surpasse
toute connaissance, coulera dans ton âme, et
par l'Esprit d'adoption, tu crieras :
« Abba, Père ! »
(Galates IV, 6.) L'amour de Christ
t'étreindra, et tu vivras à la gloire
de Celui qui pour nous est mort et a
été ressuscité
(2 Corinthiens V, 14, 15).
Oh ! puisses-tu écouter et croire ce
message d'amour, et être du nombre de ceux
qui « ont été
rachetés de leur vaine conduite non par des
choses corruptibles, de l'argent ou de l'or, mais
par le précieux sang de Christ, comme d'un
agneau sans défaut et sans
tache ! » (1 Pierre I, 18, 19).
J'ajoute le récit suivant comme un exemple
bien propre à faire saisir à mes
lecteurs la manière dont Dieu offre le salut
aux pécheurs.
DE LA CONDAMNATION A LA GLOIRE.
Me trouvant un jour sur le quai d'une station de
chemin de fer, à Aberdeen en Écosse,
je remarquai un wagon avec un écriteau
portant ces mots : Aberdeen-Londres. Les
portières en étaient ouvertes, on y
plaçait les légers bagages des
voyageurs, et ceux-ci entraient ou étaient
sur le point d'entrer dans les
différents compartiments. Ils cherchaient ce
wagon dès qu'ils avaient pris leurs billets,
et aussitôt qu'ils avaient vu écrit le
mot « Londres, » ils
s'approchaient, entraient et s'arrangeaient pour
leur long voyage.
Munis de leurs billets et satisfaits de se savoir
dans un wagon qui devait les conduire à leur
destination, ils éprouvaient la plus
entière sécurité. Pas un d'eux
ne s'agitait ni ne sortait du wagon pour courir
çà et là, en demandant :
Est-ce bien le wagon qui va à Londres ?
Est-ce que je ne me trompe pas ?
Je n'en vis pas non plus qui refusassent d'entrer
sous le prétexte qu'avec un seul wagon, le
train ne pouvait emmener à Londres qu'un
nombre restreint de voyageurs. Personne dans la
ville, qui compte environ quatre-vingt mille
habitants, ne trouvait absurde que l'on n'eût
pourvu qu'au transport de vingt personnes pour
Londres, parce que l'on avait trouvé dans la
pratique que c'était tout à fait
suffisant.
Dans sa sagesse infinie, Dieu, mon cher lecteur, a
pourvu d'une manière analogue à ce
qu'il fallait à notre monde perdu. Il a
préparé un train de grâce pour
conduire au ciel, la grande métropole de
l'univers, tous ceux d'entre les habitants de notre
pauvre monde, qui veulent en profiter.
L'Évangile adresse à tous, de la part
de Dieu, cet appel : « Crois au
Seigneur Jésus et tu seras
sauvé, » c'est-à-dire qu'en
croyant en Celui qui est mort pour le salut des
pécheurs, vous êtes justifié
devant Dieu et vous avez pris votre
place pour aller
« de la condamnation à la
gloire. » Vous entendez, lecteur,
cette offre d'un salut gratuit, faite à
tous : Pourquoi donc rester là, roulant
dans votre esprit la question :
« Est-ce pour
moi ? »
Les compagnies de chemin de fer transportent tous
ceux qui suivent ses règlements
imprimés, sans s'inquiéter de leur
caractère moral : de même si vous
venez à la station de la grâce au
temps convenable, vous trouverez que tout est
prêt. Or ce temps, c'est maintenant ;
car c'est aujourd'hui le temps agréable
(2 Corinthiens VI, 2).
La seule chose qui vous soit demandée pour
jouir de ce privilège de grâce, c'est
que vous laissiez le Seigneur Jésus payer
votre place. Certes, voilà un arrangement
facile et d'autant plus désirable, que vous
n'avez aucun moyen de payer vous-même. Voyez
Luc VII, 42.
Supposez que vous deviez aller prendre possession
d'un riche héritage qu'un retard vous ferait
perdre infailliblement. Le train est sur le point
de partir, vous êtes devant le bureau des
billets ; mais quand vous voulez payer, vous
vous apercevez que vous n'avez point votre bourse.
Quelle anxiété ! Mais si
quelqu'un vous disait : « Voici
votre billet, j'ai payé pour
vous. » Quel soulagement ! Avec
quelle satisfaction et quelle reconnaissance vous
accepteriez cette offre
généreuse !
Pourquoi donc ne pas accepter ce que Dieu vous
offre dans sa grâce ? Jésus a
payé le prix de votre voyage, afin que vous
puissiez prendre votre place avec
une entière confiance, et être conduit
tout le long du chemin vers la gloire
éternelle.
Puissiez-vous, dès cet instant même,
sans la moindre hésitation, vous confier
à Celui qui peut sauver entièrement
ceux qui s'approchent de Dieu par Lui
(Hébreux VII, 25).
Oui, Seigneur Jésus-Christ, je me jette en
tes bras ! Toi seul peux me sauver :
à toi je m'abandonne. Celui qui vient
à Toi, que le Père te donne, A la vie
éternelle : II ne périra pas.
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