Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



LE SALUT DE DIEU
FEUILLE CONSACRÉE À L'ÉVANGÉLISATION


VOL. III
TROISIÈME ANNÉE 1876

LE SANG DE JÉSUS

I
LA RÉMISSION DES PÉCHÉS PAR LE SANG DE JÉSUS

Le Dieu d'amour, mon cher lecteur, donne à connaître, dans sa Parole écrite, la riche grâce qu'il a préparée pour le coupable. Or, nous sommes tous coupables devant Lui. Sa Parole déclare que « TOUS ont péché. »
Cette même Parole nous affirme aussi que nous pouvons être délivrés de la culpabilité du péché, et de la colère qui en est la juste et inévitable conséquence ; et elle nous fait voir de quelle manière cette délivrance est opérée. Elle nous dit que notre salut ne dépend d'aucune chose que nous ayons à faire, mais de ce que Dieu a déjà fait. La bonne nouvelle concernant l'oeuvre de Dieu est venue jusqu'à nous ; si vous croyez ces bienheureux messages, vous aussi, vous serez sauvé.
Voici ce qu'ils annoncent :

« Dieu constate son amour à lui envers nous, en ce que lorsque nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous » (Romains V, 8).
« Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne périsse pas, mais qu'il ait la vie éternelle » (Jean III, 16).
« Christ est mort pour des impies » (Romains V, 6).
« Celui qui n'a pas connu le péché, II l'a fait péché pour nous, afin que nous devinssions justice de Dieu en Lui » (2 Corinthiens V, 21).
« Par Lui nous est annoncée la rémission des péchés, et quiconque croit est justifié par Lui de tout ce dont on n'a pu être justifié par la loi de Moïse » (Actes XIII, 38).

En croyant simplement la bonne nouvelle touchant ce que Dieu a fait par Christ pour des pécheurs, nous devenons « les compagnons du Christ » (Hébreux III, 14), et nous sommes « rendus agréables dans le Bien-aimé » (Éphésiens l, 6). Nous avons alors la conscience personnelle de ce fait que « nous avons la rédemption par son sang, la rémission des fautes selon les richesses de sa grâce » (Éphésiens I, 7) ; et c'est pour nous une source de joie spirituelle de savoir que nous gommes lavés de nos péchés dans le sang de l'Agneau (Apocalypse I, 5 ; VII, 14).

Jésus, en effet, a versé son sang pour nous. Dieu dit que sans l'effusion de ce précieux sang, la rémission des péchés ne peut pas se faire (Hébreux IX, 14, 22) ; mais ce sang est abondamment suffisant pour nous laver de nos péchés, car il est écrit : « Le sang de Jésus-Christ, son Fils, nous purifie de tout péché » (1 Jean I, 7).


Je vous supplie de mettre dans votre esprit que « la rémission des péchés » est au seuil même de la vie chrétienne. C'est une bénédiction donjon a besoin maintenant, dans ce monde, et que l'on peut obtenir à l'instant. Il faut que vous l'ayez ou vous périrez éternellement. Il faut que vous l'ayez maintenant, sans quoi vous ne pouvez avoir la paix. Y a-t-il une pensée plus délicieuse que celle de savoir que la culpabilité pesant sur vous à cause de tous vos péchés passés peut être effacée tout entière et pour toujours ?

Or Dieu pardonne gratuitement et tout à la fois. Il ne demande aucune préparation pour pardonner. Quelqu'un qui connaissait le bonheur attaché à la jouissance de la grâce qui pardonne rend témoignage de cette grâce en ces termes : « Bienheureux ceux dont les iniquités ont été pardonnées et dont les péchés ont été couverts ; bienheureux l'homme à qui le Seigneur ne compte point le péché » (Romains IV, 7-8 ; Psaume XXXII, 1-2).

Dieu ne dit pas : Après que vous vous serez repenti plus complètement, - après que vous aurez passé des jours et des semaines dans l'angoisse et les prières, - après que vous aurez été plus parfaitement instruit dans les choses de Dieu, ou bien, après que vous aurez passé à travers des années de trouble et de douleur, alors vous pourrez vous hasarder à espérer le pardon. - Non ; mais sachant que Christ est mort pour ôter le péché, vous êtes autorisé, en prenant simplement votre place de pécheur et en acceptant Jésus pour votre Sauveur, à croire que par l'oeuvre toute parfaite de Christ vous êtes pardonné en ce moment même, et à jouir d'une paix parfaite avec Dieu, car Dieu « justifie l'impie » (Romains IV, 5).

Si vous ne croyez pas le témoignage que Dieu rend au sujet de son Fils, vous faites Dieu menteur. Lecteur, pensez-y ! C'est là, en effet, la manière dont la Parole de Dieu s'exprime (1 Jean V, 10). Peut-il y avoir un appel plus pressant pour engager les pécheurs à venir se confier en Dieu tout de suite, et de tout leur coeur ? Et ne voyez-vous pas que ce qui vous empêche de venir n'est nullement du côté du Dieu que vous avez offensé ?

Vous pouvez obtenir à l'instant la paix avec Dieu par la rémission de tous vos péchés, et ce n'est ni par votre repentir, ni par vos oeuvres ; vous n'avez pas non plus à attendre pour cela, mais simplement à croire ce que Dieu dit touchant Christ, qui a « fait la paix par le sang de sa croix i (Colossiens I, 20). Vous êtes ainsi « justifiés gratuitement par sa grâce, par la rédemption qui est dans le Christ Jésus » (Romains III, 24). Alors, pleinement satisfait de ce que vos péchés ont été pardonnés d'une manière juste, - Dieu étant « juste et justifiant celui qui est de la foi de Jésus » (Romains III, 26) - alors, dis-je, la paix de Dieu coulera spontanément dans votre âme, comme le courant frais et abondant d'une fontaine éternelle.
Et quant à cette rémission des péchés, mon cher, lecteur, il n'y a pas de temps à perdre, car l'Esprit-Saint dit : « Aujourd'hui, si vous entendez sa voix, n'endurcissez pas vos coeurs » (Hébreux III, 7). Si vous refusez d'écouter, et si vous mourez dans vos péchés, - ce qui peut arriver avant que ce jour même finisse, - vous êtes inévitablement perdu ; vous périrez éternellement, quelles qu'aient pu être votre conviction de péché et les anxiétés de votre âme ; car Jésus lui-même affirme que « celui qui n'aura pas cru sera condamné » (Marc XVI, 16).

Remarquez aussi que vous ne pouvez rien faire qui soit agréable à Dieu jusqu'à ce que vous ayez obtenu le pardon de vos péchés. Et comme ce pardon est la première chose dont vous avez besoin, c'est aussi la première que le Dieu d'amour vous présente pour que vous l'acceptiez ; car Dieu envoie encore le message de la réconciliation des pécheurs avec Lui-même. Nous sommes autorisés ainsi à vous supplier pour Christ : « SOYEZ RÉCONCILIÉS AVEC DIEU » (2 Cor. V, 20).

Quand, lumière d'en haut, la grâce souveraine
Vint briller dans mon coeur,
Sous la loi tout tremblant, je criai dans ma peine
À Jésus le Sauveur.

Il m'a conduit alors à la source do vie,
J'y bus et je vécus ;
II a gagné mon coeur ; en Lui je me confie...
Mes péchés ne sont plus.

Car son précieux sang, le remède efficace
Du Dieu juste et Sauveur,
Me les a tous ôtés ; - je suis devant sa face
L'objet de sa faveur.

Il a tout dissipé, mes terreurs, mes alarmes
Par son amour vainqueur ;
Il s'est donné pour moi ; et son nom plein de charmes,
Est le tout de mon coeur.



« RIEN QUE BONHEUR »

J'avais été appelé à visiter un homme assez âgé qui, supposait-on, n'avait plus que quelques semaines à vivre. Il m'était étranger, et j'avais un grand désir de savoir s'il était prêt à être appelé en la présence de Dieu. Je trouvai une grande difficulté à lui dire quelque chose, tant il avait à raconter touchant ses maux et les affaires de sa ferme. Lorsque enfin je pus lui parler de son âme et du Seigneur Jésus Christ comme Sauveur des pécheurs, il répliqua avec indifférence qu'il ne doutait pas que tout cela ne fût très-bon pour ceux qui le comprenaient ; mais que ce n'était pas son cas, et que, bien qu'il eût souvent entendu ces choses, il n'avait jamais été capable de les saisir. « II y en a qui le peuvent, et d'autres, non, » disait-il, et il retournait à ses sujets familiers, ses boeufs, ses champs, etc.
En quittant la maison, le ciel sombre et chargé de nuages, les arbres que novembre avait à moitié dépouillés de leurs feuilles jaunies qui gisaient sur le sol humide, tout me semblait bien moins triste que l'intérieur de cette demeure où la lumière de l'évangile de la gloire de Christ n'avait trouvé aucune entrée. Les visites suivantes ne présentèrent aucune différence, et je quittai cet endroit, triste de voir que le message de Dieu eût trouvé si peu d'accès, quoique moi-même j'eusse toujours été reçu avec beaucoup de politesse et même de bienveillance.

Environ six mois après, étant à Londres, je reçus une lettre de M. J., le fermier dont je viens de parler. Il était sur, disait-il, que je serais heureux d'apprendre qu'il était sauvé. Je fus surpris de cette manière si décidée de s'exprimer, et comme je dus bientôt retourner dans l'endroit qu'il habitait, j'allai immédiatement le voir. Je le trouvai l'air bien portant et fort, le visage rayonnant de cette lumière « plus éclatante que la splendeur du soleil. »

« Le Seigneur m'a pris en main, dit-il ; II a guéri mon corps et sauvé mon âme. »
Je lui demandai comment cela était arrivé. Voici son récit dans ses propres paroles, autant que je puis me les rappeler :
« Vous vous souvenez, me dit-il, combien j'étais stupide quand vous veniez, l'automne passé, vous entretenir avec moi. Je ne pouvais pas voir ce que vous vouliez dire ; tout cela me semblait quelque chose qui était bien au-dessus de moi, et tout à fait hors de la portée de mon esprit.
« Un soir, j'étais allé me coucher aussi stupide que jamais, un pauvre misérable pécheur perdu, plongé dans les ténèbres. Puis je rêvai que je m'éveillais ; mais, chose étrange à dire, moi, je n'étais plus. Rien n'était resté de moi-même. La chambre était là, mais je n'y étais pas. Hors de la fenêtre, je ne voyais rien. Tout avait disparu. Il n'y avait qu'une solitude nue. Les récoltes n'étaient plus, les vaches n'étaient plus, et chose plus étrange que tout cela, moi aussi je n'étais plus. Alors, pensai-je, qu'y a-t-il donc de reste ? N'y a-t-il pas quelque chose qui n'ait pas passé ? Et il vint devant mon esprit, aussi claire que le soleil dans le ciel, cette pensée qu'il y en a Un qui ne peut pas passer, et Lui me semblait remplir les cieux et la terre ; Lui seul, et nul autre ! C'était le Seigneur Jésus Christ qui restait. « Oui, disais-je à moi-même, je ne suis plus, moi ; il y a seulement Christ. » Et alors je vis que c'était précisément ce dont j'avais besoin ; car le pauvre misérable pécheur qui était pour moi un si grand trouble, n'était plus du tout là ; Celui qui seul restait était parfait et Dieu regardait à Lui et non à moi. Oui, Dieu m'ôtait de devant sa vue, et Christ était là à ma place devant Dieu, et Dieu était satisfait. Et ma joie était si grande que je m'éveillai et m'écriai à haute voix : « Le Seigneur m'a montré que je ne suis plus, et Christ est là à ma place ! »

« À présent, continua-t-il, je vois pourquoi je ne pouvais pas autrefois vous comprendre. Tout le temps que vous me parliez, je pensais : Oui, tout cela est très-beau ; mais d'une manière ou d'une autre, il me faut faire quelque chosemoi-même, prier, me repentir, ou chose semblable. Maintenant le Seigneur lui-même m'avait montré que non-seulement II n'avait nul besoin de mes actes, mais aussi nul besoin de moi. Il avait mis fin à moi-même, et Christ était là au lieu de moi. Qu'est-ce que Dieu pouvait demander de plus ? Christ est devant Dieu pour moi, et Dieu trouve en Lui une parfaite satisfaction, je n'ai rien à faire que de reconnaître qu'il en est ainsi, Lui rendre grâces et le bénir ! Combien tout est simple, quand seulement on le voit ! Mais j'aurais pu continuer jusqu'à maintenant à m'enfoncer aveuglément dans mes propres pensées et mes propres voies, si le Seigneur n'était pas venu à mon aide !

Voyez ! dit-il en corrigeant ses paroles, je ne puis pas même parler de cela comme il faut. Il n'était pas du tout venu à mon aide ; II a tout fait Lui-même, et m'a mis entièrement de côté, car moi, je ne devais rien avoir à faire là-dedans. C'est une chose bénie, oui, bénie, que maintenant je sache non-seulement que je ne suis rien, mais que je n'ai rien. J'avais l'habitude en pensant à ma ferme de dire : Voilà mes champs et voilà mes vaches, et ainsi de suite. Eh bien, maintenant, quand je viens. à penser en moi-même : Si le Seigneur venait me prendre en cet instant, - il n'y a pas une de ces choses qui m'appartienne ; elles ne seraient absolument rien pour moi. Mais j'ai Christ, et rien que Christ... Quelle pensée ! Il est à moi, et II l'est pour toujours ! »

C'était vraiment merveilleux d'entendre de telles paroles sortir des lèvres d'un homme qui n'avait rien appris par la force de l'intelligence, mais qui, par l'enseignement du Saint-Esprit, connaissait cette glorieuse vérité que nous sommes si lents à apprendre, que peut-être les plus intelligents sont les plus lents à savoir, cette vérité que « Je ne suis plus et que Christ est là à ma place ! » Depuis ce moment, il y a de cela un an et demi, Christ sembla réellement pour lui, « remplir les cieux et la terre. »

Peu de temps après cet entretien, un laboureur, parlant de M. J., disait à sa femme : « J'ai vu aujourd'hui une chose surprenante. Il y a un homme que je connais bien et je suis sûr que c'est le même homme que j'ai si longtemps connu ; et cependant je n'ai jamais vu une personne différer d'une autre autant que celui-là diffère de ce qu'il était autrefois. Il m'aperçut dans les champs et vint à moi, et il fallait entendre de quelle manière il parlait de choses auxquelles je suis sûr qu'auparavant il ne donnait jamais une pensée ; mais il semblait n'avoir plus rien d'autre à dire.

« Vous voyez, me disait M. J. un autre jour, le Seigneur ne m'a rendu la santé et ne m'a laissé ici-bas qu'afin d'être témoin pour Christ, et je ne vois pas qu'il y ait guère autre chose à faire que cela. Je suis reconnaissant de ce que plusieurs semblent recevoir la parole ; mais plusieurs qui aimaient autrefois ma compagnie se détournent maintenant tout à fait de moi. Ils ressemblent à ce que j'étais une fois ; - il n'y a point de coeur en eux pour ces choses.

« J'entends les gens demander à Dieu de les sauver, me disait-il dans une autre occasion ; mais c'est lui demander ce qu'il a déjà fait. Je ne puis pas aller lui demander ce qu'il m'a déjà donné. » Une autre fois, rappelant un discours dans lequel il avait été parlé de traverser le Jourdain, il dit : « Cette idée m'avait frappé alors, mais je n'ai jamais vu la vérité que bien des années après. » Alors désirant vivement de voir s'il me comprendrait, je lui demandai : « Savez-vous de quel côté du Jourdain vous êtes maintenant ? D Et avec un regard où se peignait la surprise que je pusse lui poser une telle question, il me répondit : « Certes, je ne puis m'empêcher de le savoir. Ne suis-je pas dans le pays où coulent le lait et le miel ? »

Environ quatre mois après, il me dit qu'il allait faire une visite à quelques parents qui habitaient à une trentaine de lieues de là. « Je suis fortement pressé en mon esprit d'y aller, dit-il ; car je n'ai pas eu l'occasion de leur parler du Seigneur, et je crains qu'ils ne soient dans les ténèbres, comme j'y étais. » Avant de partir, il alla voir un de ses voisins nouvellement converti et qui était mourant. « Adieu, lui dit-il, nous nous rencontrerons dans la gloire. Vous y allez maintenant et j'y viendrai bientôt. »

II revint de son voyage, et très-peu de temps après, je reçus un message m'apprenant qu'il était très-malade. J'allai le voir et le trouvai à des derniers moments. « II n'y a rien que bonheur, me dit-il ; pensez un peu à ce que c'est que d'aller vers Lui ! Dans un moment je partirai et je serai avec Lui pour toujours. Je ne désirerais qu'une seule chose : ce serait de pouvoir parler assez haut pour leur dire à tous, comme je le voudrais, tout ce qu'est le Seigneur. Mais je puis le louer et je le louerai bientôt encore mieux. Je ne souffre point, je ne sens rien que joie. » Quelques heures plus tard, il était absent du corps et présent avec le Seigneur.

Savez-vous ce que c'est que de voir Christ au lieu de vous, et de reconnaître que Dieu le voit à votre place ? « Je ne vis plus, moi, mais Christ vit en moi » (Galates II, 20). « Celui qui est mort est justifié du péché » (Romains VI, 7). Non-seulement le péché est ôté, mais le pécheur, comme tel, disparaît aussi. Le péché est enlevé pour toujours de la vue de Dieu, et le pécheur aussi, qui l'a commis, n'est plus : Christ qui prit notre place sur la croix du jugement, est maintenant vivant pour nous dans la gloire ; son acceptation devant Dieu est la mesure de la nôtre. Dieu prend plaisir en nous, parce qu'il nous voit en Lui, et en Lui seulement. C'est la seule chose qui apporte une paix parfaite, parce qu'elle nous montre que Dieu est parfaitement satisfait. Nous voyons que l'amour du Père, parfait et sans nuages, repose sur nous, parce que nous sommes en Celui en qui IL prend ses délices. Le pécheur n'est ni amélioré, ni corrigé, mais il n'est plus. Christ seul demeure, Lui, l'homme parfait, dans la gloire de Dieu, Lui avec qui nous sommes un, si nous sommes chrétiens (1 Corinthiens VI, 17) ; car il n'y a pas de place moins élevée, que Dieu ait préparée pour nous. Il nous met EN CHRIST (Éphésiens II, 13).



LE BATEAU DE SAUVETAGE

Me trouvant, il y a peu de jours, à bord d'un bateau à vapeur qui naviguait à l'embouchure de la Clyde, en Écosse, je fus témoin d'une scène qui m'impressionna vivement. Elle rappela si fortement à mon esprit quelques-unes des précieuses vérités de l'Évangile, que je me sentis pressé d'écrire un récit de ce que j'avais vu, ainsi que les réflexions que cet événement me suggéra. Veuille le Seigneur bénir ces lignes pour mes lecteurs !

Le bateau à vapeur étant venu à heurter une barque de pêcheurs qui se trouvait sur son passage, en brisa un des côtés, de sorte que l'eau pénétrant avec rapidité, la barque commença bientôt à se remplir et à enfoncer. Deux pêcheurs s'y trouvaient. L'un d'eux, un vieillard, avait perdu son chapeau dans le choc ; ses cheveux gris flottaient au vent ; il étendait ses mains vers nous et implorait du secours avec des cris et des accents qui déchiraient le coeur, tandis que son compagnon faisait tous ses efforts pour vider l'eau qui menaçait de faire sombrer la barque.

C'était vraiment une scène émouvante. Un fil séparait de la mort ces deux hommes. Il n'y avait pas un moment à perdre. Prompts comme la pensée, nos marins descendirent le bateau de sauvetage et rirent force de rames vers les malheureux en détresse. Du pont du navire, tous, le coeur palpitant, nous les suivions du regard. Chaque seconde du temps nécessaire pour arriver à la barque nous semblait comme une heure. Enfin, ils l'atteignirent au moment où elle allait s'engloutir dans les eaux, et recueillirent les deux pauvres pêcheurs dans le bateau de sauvetage.

Quelle image frappante, pensai-je, de ce que Dieu a opéré par Christ ! Le Dieu de toute grâce a vu les pauvres pécheurs sur le point de périr, non dans les eaux d'une rivière, mais dans les flots éternels de l'étang de feu. En vain s'agitaient-ils et se tourmentaient-ils, les eaux de la mort s'élevaient rapidement autour d'eux ; nul effort tenté pour échapper ne pouvait réussir. La mort et le jugement étaient là, devant eux.

Que faire dans ce cas désespéré ? L'amour a trouvé un moyen. Il a fait descendre du trône de Dieu, pour les pécheurs qui périssaient, Celui qui peut sauver parfaitement. C'est Jésus qui, dans toute la puissance de l'amour divin, est venu du sein du Père et s'est abaissé jusqu'à l'homme ruiné et perdu ; Jésus, qui a pris la place du pécheur sur la croix où il a subi la mort et porté la malédiction due au pécheur ; où il a payé sa rançon et accompli l'oeuvre par laquelle tous ceux qui croient en son nom sont sauvés pour l'éternité.
Remarquez encore, mon cher lecteur, quelques traits de la scène que j'ai placée sous vos yeux.

I.

C'est la position désespérée des hommes qui se noyaient, qui amena vers eux les marins dans le bateau de sauvetage. S'ils n'avaient pas été dans cette situation, ils n'auraient eu besoin de personne. Ceux-là seuls qui sont en danger de se noyer ont besoin d'un bateau de sauvetage, seuls ils en connaissent et en apprécient l'absolue nécessité.

Les deux hommes, dans leur barque brisée, ne se mirent pas à raisonner, en disant : « Oh ! nous sommes trop loin, notre barque est en trop mauvais état. » Ils ne s'imaginèrent pas non plus qu'ils eussent quelque chose à faire pour mériter d'entrer dans le bateau, et ne dirent pas : « Attendez, marins, que nous ayons un peu raccommodé notre barque, alors nous aurons quelque droit à entrer dans votre bateau ; on ne peut pas être sauvé si facilement ; nous voulons vider un peu plus d'eau et faire tout ce que nous pourrons pour nous sauver nous-mêmes, ensuite peut-être que vous nous aiderez. » Non, raisonner ainsi aurait été une folie. Ils se noyaient, le bateau était là pour eux, chaque moment de retard aggravait leur péril ; attendre, c'était se livrer à la mort, trop heureux étaient-ils de quitter leur barque brisée et d'entrer au plus vite dans le bateau de sauvetage.

Il en est ainsi des pécheurs. À des êtres perdus, il faut un Sauveur et eux sont faits pour Lui. Si je ne suis pas perdu, complètement et sans espérance, je n'ai pas besoin d'un Sauveur.
C'est l'état de ruine et de perdition où je suis qui me rend propre pour Christ ; et plus je connais et sens cet état, plus Christ a de prix pour mon âme, de même que ces hommes dont nous avons parlé, et qui appréciaient le bateau de sauvetage, d'autant plus qu'ils se voyaient près de périr. Ils ne raisonnaient point là-dessus : l'homme ne raisonne pas quand il se voit en face de la mort et de sa terrible réalité. Pour eux, il s'agissait de périr dans une barque brisée ou d'échapper dans le bateau de sauvetage.

Pour nous aussi, discuter et raisonner est inutile. Nous sommes coupables, ruinés, perdus. Nous n'avons pas à attendre pour le savoir. C'est un fait : Nous sommes déjà perdus, et Christ est mort pour nous sauver. Il y a en Lui un salut parfait pour de pauvres pécheurs perdus. Attendre pour essayer d'être autre chose que perdu, c'est se mettre en dehors de ce que Christ est venu faire, car il est écrit de Lui : « Le Fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu » (Luc XIX, 10).

II.

Ni les efforts, ni les cris, ni les supplications des hommes qui se noyaient ; ne pouvaient les sauver, ni leur aider à se sauver. Tout cela montrait seulement qu'ils connaissaient leur danger, mais le bateau de sauvetage seul pouvait les en délivrer. Leurs efforts pour vider l'eau de leur barque, prouvaient qu'elle était brisée ; pour le bateau de sauvetage un tel travail n'était pas nécessaire. Quand une fois ils y furent entrés, ils glissèrent tranquillement et le coeur plein de
reconnaissance, sur les mêmes eaux qui, un instant auparavant, menaçaient de les engloutir.

Tel est aussi notre état. Nous sommes comme dans une barque brisée, qui ne peut tenir contre les eaux de la mort et du jugement. Nous pouvons nous débattre, lutter, prier, travailler ; nous n'en périssons pas moins. Notre position est désespérée, en vain chercherions-nous à l'améliorer. Il faut que nous ayons recours au bateau de sauvetage. Christ a accompli pour les pécheurs un salut complet, parfait et éternel, et « Dieu ordonne maintenant aux hommes que tous, en tous lieux se repentent J> et se confient en ce que Christ a fait, car Christ peut répondre à tous les besoins des pécheurs, maintenant et pour jamais (Actes XIII, 26-39 ; XVII, 30-31).

III.

Quand les pêcheurs eurent quitté les débris de leur barque, et furent entrés dans le bateau de sauvetage, ils ne pouvaient douter qu'ils ne fussent en sûreté. Ils le savaient avec la plus entière certitude. Ils avaient passé d'une barque qui sombrait dans un bateau en bon état, et si on leur avait demandé s'ils avaient encore, la moindre crainte, ils auraient certes répondu : « Non, » sans hésiter. Ils ne se disaient pas : « Nous craignons de ne pas apprécier le bateau de sauvetage autant que nous le devrions » ou bien : « Nous ne nous sentons pas assez reconnaissants envers ceux qui nous ont délivrés. » Tout cela pouvait être vrai, mais leurs sentiments n'avaient rien à faire avec leur salut. Leurs sentiments ne les sauvaient pas, mais bien le bateau. Il est vrai qu'ils y avaient confiance, sans quoi ils n'y seraient pas entrés. Il avait été amené si près d'eux qu'ils n'avaient qu'à y prendre place, et le témoignage de ceux qui y étaient déjà les assurait de la sécurité que l'on avait à s'y confier. Pour nous non plus, nos sentiments n'ont rien à faire avec le fondement de notre salut et de notre paix. Christ a tout fait. Il a achevé l'oeuvre. Il a ôté le péché par son sacrifice. Il a satisfait à toutes les exigences de Dieu quant au péché, et il a manifesté son parfait amour pour le pécheur. « La bonté et la vérité se sont rencontrées, la justice et la paix se sont entrebaisées » dans l'oeuvre parfaite du Seigneur Jésus Christ. Quiconque croit au précieux témoignage que Dieu a rendu au sujet de son Fils, est par Lui justifié de toutes choses ", - il a la paix avec Dieu, il est dans la faveur de Dieu et se glorifie dans l'espérance de la gloire de Dieu (Romains, V, 2). Il sait que Christ sur la croix a pleinement satisfait à tout ce qu'exigeait du pécheur la justice de Dieu, que là, II a subi la mort et le jugement à la place du pécheur, Lui, le Juste, pour les injustes ; que le châtiment qui nous apporte la paix est tombé sur Lui, et que par sa meurtrissure nous avons la guérison (1 Pierre III, 18 ; Ésaïe LIII, 5). Il ne reste donc, pour celui qui croit, qu'à jouir dans le présent de la faveur de Dieu que rien ne peut altérer, et attendre, pour l'avenir, une gloire sans nuage et sans fin.

Lecteur, en terminant ces lignes, laissez-moi adresser à votre coeur et à votre conscience un sérieux appel de la part de Dieu.

Où en êtes-vous en ce moment quant à votre âme ? Êtes-vous dans le bateau de sauvetage ? Ne vous faites point d'illusion, soyez vrai envers vous-mêmes. On ne peut être moitié dedans moitié dehors. On est tout entier d'un côté ou de l'autre. Si vous êtes en Christ, vous êtes aussi en sûreté que Lui-même l'est dans le ciel. Mais si l'épaisseur d'un cheveu vous sépare de Lui, vous n'avez pas la vie en vous-même, vous n'êtes pas sauvé, vous êtes perdu.

Mais que signifie « être en Christ » ? me demandez-vous peut-être. La réponse est simple. Que signifiait être dans le bateau de sauvetage ? Renoncez, renoncez à vos propres voies, à vos efforts pour être sauvé, aux prétentions que vous pourriez avoir, et reposez-vous sur ce que Christ a fait. Croyez ce que Dieu dit, parce que c'est Lui qui le dit. « Crois au Seigneur Jésus et tu seras sauvé » (Actes XVI, 31). Christ est la vraie et seule arche de salut qui puisse conduire le croyant en sûreté sur les flots orageux du temps et le déposer ensuite au port du repos parfait et de la gloire éternelle.

Dieu veuille, mon cher lecteur, que, dès maintenant, vous vous réjouissiez dans cette bienheureuse espérance !

Pour l'apôtre Paul, le fait d'être en Christ le délivrait aussi bien de sa justice propre que de ses péchés. (Rom. VIII, 1 ; Philippiens III, 9.)

***

Le Fils de Dieu... m'a aimé et s'est livré lui-même pour moi (Galates II, 20).
Lui-même a porté nos péchés en son corps sur le bois (1 Pierre II, 24).
Christ a souffert une fois pour les péchés, le juste pour les injustes, afin qu'il nous amenât à Dieu (1. Pierre III, 18).
Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, étant devenu malédiction pour nous (Galates III, 13).
Le sang de Jésus Christ son Fils, nous purifie de tout péché (1 Jean I, 7).



SUR LA CROIX

Pour moi, pécheur perdu, dépourvu de justice,
Jésus voulut s'offrir en sanglant sacrifice :
Oui, pour me délivrer des tourments éternels,
II mourut sur LA CROIX entre deux criminels.

Quand je vois mon péché, je suis rempli de crainte,
Et rien dans l'univers ne répond à ma plainte ;
Mais SUR LA CROIX je trouve un parfait Rédempteur
Qui lave ma souillure et calme ma terreur.

O prodige étonnant ! O charité sublime !
En mon coeur je bénis ce trépas magnanime :
Le Juste, SUR LA CROIX, fait péché devant Dieu,
Ferme l'affreux abîme et m'ouvre le saint lieu.

O vous qui languissez sans Dieu, sans espérance,
Recevez du salut la joyeuse assurance !
SUR LA CROIX, le Sauveur a porté nos forfaits.
Son sang peut tout laver, son sang a fait la paix.
J.-R. M.



LE SANG DE JÉSUS

II
COMMENT LES PÉCHÉS SONT ÔTÉS PAR LE SANG DE JÉSUS

Jean s'adressant à ceux qui l'entouraient, dit en contemplant Jésus : « Voilà l'Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde » (Jean I, 29).

Tel est l'objet divin présenté à notre intelligence et à notre foi. Ces paroles ne vous dirigent pas vers un Sauveur qui a déjà ôté le péché du monde, mais vers Celui qui ôte le péché du monde. La signification claire et simple en est donc que Jésus est Celui que Dieu a désigné pour accomplir cette oeuvre.
Le Seigneur lui-même l'affirme quand II dit : « Le Fils de l'homme a le pouvoir sur la terre de pardonner les péchés » (Matthieu IX, 6). « Toute puissance (ou autorité), dit-Il encore, m'a été donnée dans le ciel et sur la terre » (Matthieu XXVIII, 18). Jésus est le seul qui ôte le péché du monde ; II est pleinement suffisant pour cela et II a reçu l'autorité pour le faire.
Le monde entier est devant Dieu, sous la culpabilité, « car tous ont péché » (Romains III, 23).

O vous, qui faites partie de ce monde pécheur ! reconnaissez-vous sans détour votre misérable condition ? Êtes-vous accablé sous le poids de vos péchés ? Votre âme pleine d'anxiété soupire-t-elle après la délivrance ? Venez à l'Agneau de Dieu tel que vous êtes, avec votre misère, votre fardeau et vos angoisses, et vous trouverez que Jésus a tout ensemble la volonté et le pouvoir d'ôter le péché.
Alors, voyant que vos péchés sont ôtés de dessus vous et que vous en êtes lavé dans le sang de Jésus (Apocalypse I, 5), que Dieu les a éloignés de vous autant que l'Orient est éloigné de l'Occident (Psaume CIII, 12), vous pourrez d'un coeur reconnaissant chanter avec joie :

Tous mes péchés sont ôtés par Jésus,
L'Agneau sans défaut ni souillure,
Leur lourd fardeau sur moi ne pèse plus,
Et devant Dieu mon âme est pure !

Y a-t-il un seul homme qui puisse faire l'expiation de ses péchés passés, ou, par son obéissance, acquérir un titre à l'héritage de la gloire ? Non, mais « cette parole est certaine et digne de toute acceptation, que le Christ Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs » (1 Timothée I, 15), et II est prêt à donner son propre titre au royaume de la gloire à quiconque se confie en Lui seul pour le salut.

Eh bien ! direz-vous peut-être, j'irai à Lui, je me jetterai dans les bras de sa miséricorde ; et « si je dois périr que je périsse. » Ah ! ce n'est pas dans cet esprit que vous devez aller à Lui. Parler ainsi, c'est jeter un soupçon sur son amour et sur cette obéissance parfaite, qui a fait de Lui « une offrande et un sacrifice à Dieu, un parfum de bonne odeur, » c'est laisser un doute sur la toute suffisance de l'expiation complète qu'il a faite pour le péché.
Jésus lui-même a dit : « Dieu a tant aimé lemonde, qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne périsse pas, mais qu'il ait la vie éternelle » (Jean III, 16). Ces paroles de Celui qui est « la vérité, » laissent-elles à personne la moindre raison de dire avec hésitation et doute : « Si je dois périr, que je périsse » ?

La vraie notion de l'Évangile de Dieu est celle-ci : Dieu a tant aimé le monde, qu'il a donné son Fils unique, afin que le monde fût sauvé par lui ; Christ s'est offert lui-même une seule fois afin de porter les péchés de plusieurs ; et Dieu m'affirme que si moi, pécheur perdu, je crois en son Fils, je ne périrai pas ; mais que j'ai la vie éternelle.

Croyez donc la parole que Dieu a dite, et soyez assuré que si Dieu n'a pas épargné son propre Fils alors que nous n'étions que pécheurs, mais l'a livré pour nous, II nous fera aussi don librement de toutes choses avec Lui : - pardon et pureté, grâce et gloire. Écoutez l'invitation pleine de grâce qu'il vous adresse ; que votre âme se repose sur Jésus-Christ, et il sera aussi impossible que vous périssiez qu'il l'est que Dieu change de nature. Rien ne peut annuler sa parole de grâce et de vérité. Il a dit que par ce même Jésus, et quiconque croit est justifié » (Actes XIII, 39).

0 âme troublée et anxieuse, voici ce que Dieu lui-même a établi pour ton salut : « Dieu a envoyé son Fils né de femme, né sous la loi, afin qu'il rachetât ceux qui étaient sous la loi, afin que nous reçussions l'adoption » (Galates IV, 4-5). Jésusa satisfait aux saintes exigences de la justice divine. Il s'est rendu obéissant jusqu'à la mort où il a enduré et épuisé toute la peine due au péché. Il a accompli la rédemption, et par cette rédemption Dieu est juste tout en justifiant le pécheur qui croit en Jésus.

Accepte ce moyen divin de te sauver, et tu auras paix, grâce et sainteté ; le plein courant de l'amour de Dieu, qui surpasse toute connaissance, coulera dans ton âme, et par l'Esprit d'adoption, tu crieras : « Abba, Père ! » (Galates IV, 6.) L'amour de Christ t'étreindra, et tu vivras à la gloire de Celui qui pour nous est mort et a été ressuscité (2 Corinthiens V, 14, 15).

Oh ! puisses-tu écouter et croire ce message d'amour, et être du nombre de ceux qui « ont été rachetés de leur vaine conduite non par des choses corruptibles, de l'argent ou de l'or, mais par le précieux sang de Christ, comme d'un agneau sans défaut et sans tache ! » (1 Pierre I, 18, 19).

J'ajoute le récit suivant comme un exemple bien propre à faire saisir à mes lecteurs la manière dont Dieu offre le salut aux pécheurs.


DE LA CONDAMNATION A LA GLOIRE.

Me trouvant un jour sur le quai d'une station de chemin de fer, à Aberdeen en Écosse, je remarquai un wagon avec un écriteau portant ces mots : Aberdeen-Londres. Les portières en étaient ouvertes, on y plaçait les légers bagages des voyageurs, et ceux-ci entraient ou étaient sur le point d'entrer dans les différents compartiments. Ils cherchaient ce wagon dès qu'ils avaient pris leurs billets, et aussitôt qu'ils avaient vu écrit le mot « Londres, » ils s'approchaient, entraient et s'arrangeaient pour leur long voyage.
Munis de leurs billets et satisfaits de se savoir dans un wagon qui devait les conduire à leur destination, ils éprouvaient la plus entière sécurité. Pas un d'eux ne s'agitait ni ne sortait du wagon pour courir çà et là, en demandant : Est-ce bien le wagon qui va à Londres ? Est-ce que je ne me trompe pas ?

Je n'en vis pas non plus qui refusassent d'entrer sous le prétexte qu'avec un seul wagon, le train ne pouvait emmener à Londres qu'un nombre restreint de voyageurs. Personne dans la ville, qui compte environ quatre-vingt mille habitants, ne trouvait absurde que l'on n'eût pourvu qu'au transport de vingt personnes pour Londres, parce que l'on avait trouvé dans la pratique que c'était tout à fait suffisant.
Dans sa sagesse infinie, Dieu, mon cher lecteur, a pourvu d'une manière analogue à ce qu'il fallait à notre monde perdu. Il a préparé un train de grâce pour conduire au ciel, la grande métropole de l'univers, tous ceux d'entre les habitants de notre pauvre monde, qui veulent en profiter.

L'Évangile adresse à tous, de la part de Dieu, cet appel : « Crois au Seigneur Jésus et tu seras sauvé, » c'est-à-dire qu'en croyant en Celui qui est mort pour le salut des pécheurs, vous êtes justifié devant Dieu et vous avez pris votre place pour aller « de la condamnation à la gloire. » Vous entendez, lecteur, cette offre d'un salut gratuit, faite à tous : Pourquoi donc rester là, roulant dans votre esprit la question : « Est-ce pour moi ? »

Les compagnies de chemin de fer transportent tous ceux qui suivent ses règlements imprimés, sans s'inquiéter de leur caractère moral : de même si vous venez à la station de la grâce au temps convenable, vous trouverez que tout est prêt. Or ce temps, c'est maintenant ; car c'est aujourd'hui le temps agréable (2 Corinthiens VI, 2).
La seule chose qui vous soit demandée pour jouir de ce privilège de grâce, c'est que vous laissiez le Seigneur Jésus payer votre place. Certes, voilà un arrangement facile et d'autant plus désirable, que vous n'avez aucun moyen de payer vous-même. Voyez Luc VII, 42.

Supposez que vous deviez aller prendre possession d'un riche héritage qu'un retard vous ferait perdre infailliblement. Le train est sur le point de partir, vous êtes devant le bureau des billets ; mais quand vous voulez payer, vous vous apercevez que vous n'avez point votre bourse. Quelle anxiété ! Mais si quelqu'un vous disait : « Voici votre billet, j'ai payé pour vous. » Quel soulagement ! Avec quelle satisfaction et quelle reconnaissance vous accepteriez cette offre généreuse !
Pourquoi donc ne pas accepter ce que Dieu vous offre dans sa grâce ? Jésus a payé le prix de votre voyage, afin que vous puissiez prendre votre place avec une entière confiance, et être conduit tout le long du chemin vers la gloire éternelle.

Puissiez-vous, dès cet instant même, sans la moindre hésitation, vous confier à Celui qui peut sauver entièrement ceux qui s'approchent de Dieu par Lui (Hébreux VII, 25).
Oui, Seigneur Jésus-Christ, je me jette en tes bras ! Toi seul peux me sauver : à toi je m'abandonne. Celui qui vient à Toi, que le Père te donne, A la vie éternelle : II ne périra pas.

 


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