DOROTHÉE
TRUDEL
TROISIÈME PARTIE
Dernière Année
Dorothée Trudel n'avait plus qu'une
année à vivre.
Déjà, - c'était vers la
fin de 1860 - elle avait éprouvé le
besoin de se voir soutenue par des aides que Dieu
avait pris soin de placer aussitôt à
ses côtés. Mais l'immensité de
la tâche qu'elle avait acceptée,
l'avait usée avant l'âge. Il allait
suffire de quelques souffrances personnelles, d'un
procès de sept mois et d'une
épidémie pour précipiter sa
fin et hâter le jour où elle
quitterait la terre pour se reposer de ses
travaux.
Jusqu'à la fin, Mütterli resta
confiante et charitable. C'est d'ailleurs là
le trait principal de sa vie.
Amour et confiance, voilà quelles
furent ses armes de combat
lorsque, pendant sa jeunesse et dans son oeuvre,
elle eut à lutter contre le
péché, le doute ou la
souffrance.
Amour et confiance, c'est avec ces
mêmes armes que nous allons maintenant la
voir triompher de la calomnie et des angoisses de
la mort.
I
Oppositions et critiques
La grande influence de Dorothée Trudel ne
pouvait s'exercer sans provoquer
d'opposition ; nous l'avons déjà
fait remarquer
(1). Nous y
revenons, car c'est surtout vers la fin de sa vie
que les persécutions ne furent pas
épargnées à
Mütterli.
Un ouvrier forgeron, vexé de voir
plusieurs de ses camarades gagnés par le
mouvement, projeta d'y mettre ordre ; et dans
ce but, un soir qu'on était réuni
pour le culte, il s'approcha de
la maison, les poches garnies de cailloux,
décidé à casser les vitres et
à tout disperser. Mais c'était
l'été, les fenêtres
étaient grandes ouvertes et il n'y avait par
conséquent rien à briser ; en
revanche, on entendait du dehors chaque mot ;
et tandis que notre homme cherchait un nouveau
moyen d'en venir à ses fins, les paroles de
Dorothée pénétrèrent
son coeur comme des traits brûlants. Il fut
saisi comme par une force invisible, ses yeux
s'ouvrirent sur son état moral, et, sur
l'heure, il sentit qu'il était un
misérable pécheur. Peu à peu,
laissant tomber à terre ses cailloux, il
écouta le discours presque jusqu'au bout.
Puis il entra dans la salle, confessa à
Dorothée son péché et sa
folie, se déclarant résolu à
commencer une nouvelle vie. Rayonnante de joie,
elle pria aussitôt avec le jeune homme, qui
ne tarda pas à devenir un disciple
zélé de Jésus-Christ, et, par
la suite, missionnaire en Afrique.
Un jour, Dorothée fut la victime
d'une odieuse calomnie qu'un
jeune homme s'était amusé à
répandre. Le village fut en
émoi ; le monde s'empara avec
avidité de cette arme, et la pauvre femme,
qui alors n'avait pas encore tous les amis qu'elle
eut quelques mois plus tard, fut pendant quelque
temps l'objet des imputations les plus blessantes.
Dans sa perplexité, elle s'adressa à
son Dieu et passa des heures, parfois la
moitié de la nuit, à prier pour le
salut du malheureux calomniateur. Quelle surprise,
lorsqu'un soir, peu de temps après, elle vit
arriver chez elle un jeune homme en proie à
une grande angoisse, lui déclarant qu'il
était l'auteur des bruits calomnieux et la
suppliant d'avoir pitié de lui et de lui
pardonner ! Elle l'eut bientôt
consolé et rendit grâces à Dieu
qui avait exaucé sa prière en lui
accordant cette âme.
Les critiques ne firent naturellement pas
défaut, et Dorothée dut entendre
plusieurs fois des remontrances très
sévères sur la
liberté qu'elle prenait
d'éluder la défense formelle que
saint Paul fait aux femmes d'annoncer
l'Évangile dans sa maison, devant un
auditoire devenu de plus en plus nombreux et qui,
le dimanche après-midi surtout, montait
à quelques centaines de personnes Elle
répondait à ces observations,
tirées de l'Écriture, en racontant
comment peu à peu, elle avait
été amenée a en agir ainsi, et
en montrant les bénédictions que Dieu
avait accordées en maintes occasions
à cette partie de son activité.
Un soir, après avoir discuté
de nouveau la chose tout au long avec un pasteur
allemand, elle se coucha inquiète et, au
milieu de la nuit, se réveilla
préoccupée par ce passage :
« L'obéissance vaut mieux que le
sacrifice et la désobéissance est
autant que le péché de divination
(1 Samuel XV, v. 22 et
23.). » Elle se dit que si
réellement elle désobéissait
à Dieu en continuant ses cultes, elle
était pire qu'une sorcière.
Agitée par cette
pensée, elle se leva immédiatement
et, dans une prière ardente adressée
à son Dieu, elle lui déclara sa
décision de ne lui désobéir en
aucun point, le suppliant de lui accorder un signe
positif de sa volonté par le passage
biblique qu'elle tirerait au sort dès le
lendemain matin. Elle promit à Dieu que si
ce passage contenait une seule allusion à la
repentance ou un seul mot de désapprobation,
elle cesserait incontinent de parler en public et
d'accueillir des confessions.
Le lendemain matin, son premier soin
à son réveil fut de prendre sa
boîte de passages, où, bien des fois
déjà, elle avait trouvé, en
réponse à sa confiance naïve et
absolue, une foule de consolations et de
précieuses directions. Le premier qu'elle
tira fut celui-ci : « Mais vous,
vous serez appelés les sacrificateurs de
l'Éternel ; on vous nommera les
ministres de notre Dieu
(Esaïe LXI, v.
6.). »
Priant encore une fois, elle demanda
à Dieu de lui donner une
seconde parole propre à lui communiquer une
pleine clarté dans cette affaire si
importante et si contestée. Cette parole
fut : « Mais vous, vous êtes
la race élue, la sacrificature royale, la
nation sainte, le peuple acquis pour annoncer les
vertus de Celui qui vous a appelés des
ténèbres à sa merveilleuse
lumière
(1 Pierre II, v. 9.
). »
Elle fit une troisième prière
et demanda à Dieu une dernière
confirmation de la parole qu'il lui avait
donnée ; puis, mettant de nouveau la
main dans la boite, elle en tira le passage suivant
ou un autre ayant un sens tout à fait
analogue : « Il ne tomba pas un seul
mot de toutes les bonnes paroles que
l'Éternel avait dites...
(Josué XXI, V. 45.)
Dès ce jour-là elle fut
entièrement tranquillisée à
cet égard, estimant que tout en respectant
la règle posée par saint Paul quant
à la prédication des femmes, on
pouvait admettre que Dieu
trouvât bon de créer certaines
exceptions.
À bout d'arguments, ses ennemis et
parmi eux beaucoup de chrétiens
déclarèrent que Dorothée
Trudel était douée d'une force
magnétique. Nous n'avons pas à
répondre à cette critique vraiment
étrange. Tout ce que nous avons dit de
l'oeuvre, de la vie intime de Mütterli
détruit, à notre avis, ce
préjugé.
Non, sa puissance magnétique,
c'était l'amour, l'amour qui ne repousse
aucun pécheur, même le plus
misérable, mais qui attire tout, pour
conduire tout vers le véritable aimant,
Jésus-Christ, notre Sauveur !
II
Le procès de Mütterli
Cependant un nouvel orage se formait. Un
médecin de Maennedorf ayant demandé
à l'inspecteur sanitaire du district si un
établissement comme celui de Mlle Trudel
pouvait être toléré dans le
canton de Zurich, une ordonnance
du préfet condamna Mlle Trudel à 150
francs d'amende et lui prescrivit de renvoyer tous
ses malades. Ne pouvant se soumettre à une
telle décision, elle eut recours au tribunal
du district qui confirma la sentence. Elle en
appela alors au tribunal suprême de
Zurich.
Les circonstances ne paraissaient pas
favorables, et peu de personnes espéraient
un acquittement. Dorothée se retira dans sa
chambre et dit au Seigneur : « Vois,
ô mon Dieu, le conseil de santé et le
préfet m'ordonnent de renvoyer mes malades,
mais je sais qu'il ne faut obéir qu'à
toi - montre-moi dans ta Parole ce que tu me
commandes de faire. » Puis, pleine de
foi, elle tira ce passage : « Un
édit est fait de ma part que, dans toute
l'étendue de mon royaume, on ait crainte et
frayeur pour le Dieu de Daniel, car c'est le Dieu
vivant, et qui demeure à toujours, et son
royaume ne sera point dissipé et sa
domination sera jusqu'à la fin. Il sauve et
délivre, et il fait des prodiges et des
merveilles dans les cieux et sur
la terre, tellement qu'il délivré
Daniel de la puissance des lions
(Daniel VI, 26,
27.). »
Dès lors elle attendit avec courage
le jour du jugement : « Si Dieu est
pour nous, disait-elle, qui sera contre
nous ? »
Elle écrivait aussi à ses
amis : « Demandons à Dieu la
foi d'Abraham et une résignation
entière. Quand même le glaive est
levé et qu'il n'y a plus de force pour lui
échapper, il est possible que la voix du
Seigneur le détourne encore. Les jours
douloureux sont les plus bénis, quand on
accepte l'amertume dans une obéissance
enfantine. Il ne faut pas dire : Donne-moi ce
bien, laisse-le moi, mais plutôt : Ne me
le laisse pas, quoi qu'il en coûte, s'il est
contraire au salut et à la vie de mon
âme. Mon Dieu, je puis parfaitement me
soumettre à quitter ceux avec lesquels
j'avais l'habitude d'intercéder
auprès de toi pour les âmes ; ils
savent le chemin, ils ont le grand privilège
de te connaître. Ce qui
m'importe, tout l'objet de ma prière, c'est
que tu ouvres les yeux aux juges ; quant aux
malades, le chagrin de les voir tous partir, tu le
sais, je l'ai surmonté. »
Dieu prit soin de montrer que cette oeuvre
était la sienne.
L'enquête faite par le tribunal se
résumait dans quelques témoignages,
dont la majorité était favorable
à Mütterli et deux seulement contraires
(2).
Appelée à déposer
elle-même devant le tribunal, malgré
un mémoire écrit qu'elle avait
précédemment envoyé,
Dorothée Trudel répondit en
substance : « Je ne guéris
personne. Tous ceux qui entrent dans notre maison
sont avertis qu'ils se trompent s'ils croient que
je guérisse ; nous conduisons tous nos
malades au seul vrai médecin, à
Christ, et nous ne faisons rien
qui ne soit commandé par la Parole de Dieu.
Nous n'avons jamais renvoyé personne lorsque
nous avions de la place. » Elle appuya
particulièrement sur ces mots :
« Le traitement des malades ne se fait
que d'après la Parole de Dieu »,
et lorsqu'on la pria de s'expliquer, elle
dit : « On pose la main sur la
partie souffrante et dans les cas extrêmes on
l'oint d'huile, d'une huile ordinaire à
manger. Le but de l'établissement n'est
point la guérison du corps, mais bien
plutôt le complet affranchissement de
l'âme. Lorsqu'un homme est dans la
disposition qu'il faut, il n'a plus de
volonté et se réjouit de tout ce que
Dieu fait de lui
(3). »
À la question :
« Pourquoi imposez-vous les mains et
oignez-vous d'huile ? » elle
répondit : « Parce qu'en
voyant que ces pratiques leur font du bien, les
malades sont conduits à croire
sérieusement à la Parole
de Dieu et se convainquent bien
que Christ, les prophètes et les
apôtres témoignent la
vérité. »
« Mon seul désir,
continua-t-elle, est d'amener les âmes
à cette foi vivante qui me rend parfaitement
heureuse. Si je n'avais pas l'espérance de
les y voir arriver, je ne recevrais pas de
malades. » Elle appela son
établissement une grande famille. Enfin elle
repoussa péremptoirement l'idée que
les guérisons s'opèrent chez elle par
la force magnétique. « Cela n'est
pas, dit-elle, je ne sais rien d'une force
magnétique, je ne la connais
pas. »
Après Dorothée Trudel, M.
Samuel Zeller vint apporter son
témoignage : « L'ordre de la
maison, dit-il, n'est point celui d'un
hôpital ; nous ne formons tous ensemble
qu'une famille dans laquelle il y a journellement
des arrivées et des départs, des
malades et des bien-portants. Il n'y a point de
médecin attaché à la maison,
parce qu'on n'y cherche que le salut des
âmes. Ce n'est que dans
les cas extrêmes que nous appelons de
nous-mêmes le médecin, parce que le
certificat mortuaire doit être
délivré par le docteur qui a
soigné le malade. Du reste les pensionnaires
ou leurs parents sont libres de faire chercher un
médecin pour leur compte. » Il
termina en déclarant que le but de
l'établissement était de montrer aux
âmes le droit chemin, et de les exciter
à l'obéissance à
l'égard de la Parole de Dieu.
Puis M. Spoendlin, avocat à Zurich,
qui s'était offert avec empressement pour
plaider la cause de Mütterli, produisit en sa
faveur environ 90 témoignages écrits,
comme preuve du genre d'influence exercée
par l'établissement. La plupart
déclarent témoigner pour
« la gloire de Dieu ». Un grand
nombre reconnaissent « l'influence
bénie » de Dorothée,
« l'influence profonde de ses oeuvres de
charité », cette
« charité de bon
Samaritain ». Quelques-uns appellent
Mütterli une « âme
juste », une « vraie
croyante », « qu'on
méprise à cause de sa
sainteté » ou « qui
appartient à ces hommes
dont le monde n'est pas digne ». D'autres
relèvent la méthode employée
pour la guérison,
« guérison tout apostolique, par
l'imposition des mains et par la
prière ». D'autres encore sont
frappés de « l'esprit d'amour qui
règne dans cette maison de
bénédiction ».
« Tous s'accordent à exprimer
à l'égard de la prévenue une
admiration passionnée, souvent enthousiaste,
pour le dévouement infatigable avec lequel
elle soigne les malades jour et nuit, pour la
charité sans exemple avec laquelle elle
accomplit son oeuvre et qui lui fait recevoir des
pauvres sans aucune rétribution, tandis
qu'elle ne demande des gens plus aisés que
la moindre pension possible. »
Avant de conclure, M. Spoendlin insista sur
les témoignages du pasteur Kapff de
Stuttgard, des docteurs Marriot de Bâle,
Widenmann de TeInach, d'Orelli et Müller de
Zurich, enfin des professeurs comme MM. Monnard, de
Bonn ; Ch. Secrétan, de Neuchâtel
; Tholuck, de Halle qui, après avoir
visité Mlle Trudel,
dirent : « Ici le vrai christianisme
est mis en pratique. »
Enfin le tribunal conclut comme suit son
verdict dans l'affaire : (13 novembre
1861).
« Considérant
l'extrême difficulté
qu'éprouvent dans le temps présent
les pauvres et les gens peu fortunés pour
placer les aliénés à leur
charge, dans des hospices ou chez des
médecins patentés, et qu'à ce
point de vue l'établissement de la
demoiselle Trudel a certainement son
côté avantageux, les malades pauvres y
étant reçus soit à des prix
excessivement bas, soit même gratuitement, et
y trouvant nourriture, soins et accueil
bienveillants ; considérant d'autre
part qu'il est extrêmement douteux que le
législateur ait entendu frapper d'une
pénalité des faits comme ceux dont,
il s'agit ; le tribunal à
l'unanimité prononce : La demoiselle
Trudel n'est pas coupable d'une contravention de
police, et, en conséquence, décide
à l'unanimité :
1° Que la demoiselle Trudel est
acquittée
2° Que les émoluments de
première et seconde instances seront
restitués par
l'État. »
Dorothée Trudel écrivit
à ce propos à ses amis :
« Mes enfants
bien-aimés,
« La voilà donc
passée cette journée, objet de tant
de supplications. Oui, nous avons tous de quoi nous
écrier : Mon âme, loue
l'Éternel ! car il a exaucé les
requêtes unanimes des enfants et de la
mère ; il a incliné les coeurs
à la vérité comme des
ruisseaux d'eau, et quoiqu'il y eût un
médecin au nombre des juges, c'est à
l'unanimité qu'ils ont reconnu mon
innocence.
« Pendant la nuit que nous
passâmes tout entière en
prières, J'eus aussi la joie extrême
d'entendre dire aux enfants
(4) qu'ils
faisaient au Seigneur l'entier sacrifice, de leur
mère, de ce foyer domestique et de leurs
frères et soeurs, ne
demandant qu'une chose, c'est que les ennemis de
notre oeuvre parvinssent au même bonheur que
nous. Alors j'ai senti au fond du coeur que, sans
un entier renoncement à soi, il n'y a pas de
victoire. À deux heures, nous tirâmes
des passages. Nous étions tous ensemble
pleins de joie. Sur le matin, j'avais quelque peine
à contenir cette allégresse
intérieure. Je me retirai seule à
quatre heures et je lus les chapitres dont nous
avions reçu des passages ; auparavant
j'avais encore lutté, priant pour les
ennemis, tout particulièrement aussi pour
que cette affaire fût en
bénédiction à tous mes
enfants, et que, quoi qu'il arrivât, ceux qui
n'étaient pas encore bien avancés
dans la foi, n'en reçussent pas de scandale.
En me relevant, j'étais sûre que cette
cause servirait à glorifier Dieu, quoique
nous ne pussions voir encore de quelle
manière.
« Et maintenant, ne m'a-t-il pas
miséricordieusement exaucée ?
Ainsi donc, mes bien-aimés, me voici
déclarée non coupable
à
l'unanimité ; on prononce que je n'ai
pas enfreint la loi médicale par le fait
qu'on prend soin des âmes dans notre maison,
selon la Parole de Dieu. C'est magnifique, mes
chers enfants ; mais pour moi et pour vous
tous, c'est une nouvelle tâche et un nouveau
stimulant. Il ne faut pas que les âmes
puissent nous accuser, si elles n'obtiennent pas
d'affranchissement par la force de Christ ! De
même que nous avons prié le Seigneur
de fléchir le coeur des juges, il nous faut
prier maintenant d'être en
bénédiction à nos juges,
à nos adversaires, à tout le monde,
et que nos maisons deviennent un asile de paix pour
beaucoup.
« L'amour de Christ dans cette
circonstance m'a tellement humiliée que je
ne l'aurais pas été autant si nous
avions tout perdu. Je me sens complètement
indigne d'un tel amour. Le Seigneur bénisse
toutes les âmes. Recevez les salutations
cordiales d'une mère qui vous aime tous
tendrement. »
« Dorothée TRUDEL. »
Le procès de Mütterli avait
duré sept mois.
On peut juger, d'après la lettre
précédente, quel soulagement le
verdict d'acquittement apporta aux habitants et
à la pieuse directrice des trois maisons de
Maennedorf. De plus, les journaux, en parlant du
procès, attirèrent de nouveaux
visiteurs chez Dorothée Trudel, qui
devinrent naturellement de nouveaux amis. Ce fut
là un puissant stimulant ; et tous,
avec une ardeur nouvelle, reprirent leur
tâche de dévouement et d'amour.
|