LE
SALUT DE DIEU
FEUILLE CONSACRÉE À
L'ÉVANGÉLISATION
VOL. V
CINQUIÈME
ANNÉE 1878
C'EST BIEN SIMPLE
Un chrétien faisait une visite à
une personne qui avait été
très-exercée au sujet de son
âme. Après quelques remarques dans
lesquelles il avait essayé de lui
présenter avec simplicité le plan de
Dieu pour le salut, il sortit de sa poche un livre
intitulé : « Les
vérités fondamentales du
salut », et le lui tendant, il lui
dit : « Voulez-vous accepter ce
petit livre ? »
Elle le prit sans faire aucune question et le
remercia.
- À qui appartient maintenant ce
livre ? lui
demanda-t-il.
- À moi.
- Mais comment l'avez-vous eu ?
- Vous me l'avez donné.
- Oui ; et qu'avez-vous fait pour
l'avoir ?
- Rien.
- C'est vrai, vous n'avez fait quoi que ce soit. Je
l'ai acheté, je l'ai apporté, je vous
l'ai offert, vous avez cru que j'étais
sincère en vous l'offrant et
vous l'avez pris. Eh bien, Dieu dit dans sa
parole : « Que celui qui veut prenne
gratuitement de l'eau de la vie »
(Apocalypse XXII, 17), et ainsi si
vous croyez Dieu sincère, et que vous le
preniez au mot comme vous l'avez fait à mon
égard, « l'eau de la
vie, » de la vie éternelle, est
à vous, tout comme le petit livre.
- C'est bien simple, c'est bien simple,
dit-elle
d'un ton sérieux.
- Oui, en vérité, mademoiselle, cela
est très-simple. Moi, j'aurais pu vous
tromper, et retirer le livre au moment où
vous alliez le saisir. Mais
Dieu ne peut pas tromper. Croyez donc ce qu'il vous
dit et l'eau de la vie sera à vous.
- Que cela est simple !
répéta-t-elle encore.
- Eh bien, ne voulez-vous pas croire Dieu et
acceptera l'instant même ce qu'il vous
offre ?
Remarquez qu'il est dit : « Celui
qui veut » ; cela veut dire chacun,
ainsi c'est vous ; « qu'il
prenne », non pas qu'il vienne et prenne,
mais
« qu'il prenne » tout
simplement, car tout est prêt. Et puis, c'est
« gratuitement. » N'attendez
donc pas ; demain pourrait être trop
tard. Ne voulez-vous pas la prendre
maintenant ?
Elle hésita quelques secondes. On voyait
qu'un combat se livrait dans son âme. Enfin
elle s'écria :
- Je comprends, je comprends à
présent. Je ne l'avais jamais vu auparavant,
mais je le possède maintenant et
j'espère marcher dans la lumière pour
le prouver
(Éphésiens V, 8).
Ces dernières paroles donnèrent
grande confiance au visiteur, qui reprit :
-Avez-vous réellement saisi ce que Dieu vous
offre, mademoiselle ?
- Oui, oui ; c'est à moi, je suis
sauvée. Que c'est simple !
- Vous avez vraiment pris Dieu au mot.
-Oui, et l'eau de la vie est à moi.
Revenant quelques jours après, il la trouva
pleine de joie.
- La lumière a lui dans mon âme ce
samedi matin que vous êtes venu me voir,
dit-elle, et je suis maintenant comme une nouvelle
créature. Oh ! combien tout me semble
différent !
Et depuis qu'elle a été ainsi
amenée au Seigneur, elle n'a cessé de
réaliser ses paroles, marchant dans la
lumière, et manifestant la puissance de la
vie nouvelle qu'elle avait reçue.
Cher lecteur, si jamais auparavant vous n'avez
compris combien est simple le salut que Dieu vous
offre, le voyez-vous maintenant ?
Êtes-vous une âme altérée
qui soupire après le pardon, la paix, le
bonheur que vous ne pouvez trouver dans ce
monde ? Eh bien ! croyez Dieu, ce Dieu
plein d'amour qui, après avoir tout
préparé,
vousdit : « Que
celui qui a soif vienne ; que celui qui veut
prenne gratuitement de l'eau de la
vie. »
E.-H. C.
L'ÂME ANXIEUSE ET SES
DIFFICULTÉS
(4me Dialogue.)
IV
L'AUGMENTATION DE LA FOI.
- Je vous remercie pour toutes les explications
que vous m'avez données. Je vois qu'en effet
tout est de Dieu et que j'ai tort de tant regarder
à moi-même.
- Il ne faut pas du tout regarder à
vous-même. Dieu a dit :
« Regardez vers moi et soyez
sauvés »
(Ésaïe XLV, 22).
- Je désire de tout mon coeur regarder
à Dieu, je crois que sa parole est
véritable ; et, malgré tout, il
me semble que quelque chose me manque encore. Je
n'ose pas dire que je sois tout à fait
sauvé.
- Ne pouvez-vous donc pas vous confier simplement
à Dieu ? Est-il pour vous ou
contre vous ?
- Il est pour moi si je crois ; mais je pense
qu'il est contre le pécheur.
- Était-il donc contre les pécheurs
lorsqu'il envoyait son Fils pour les
sauver ?
- Non, je vois... j'ai tort. Mais n'est-il
cependant pas écrit que « la face
du Seigneur est contre ceux qui font le
mal » ?
(Psaume XXXIV, 16 ;
1 Pierre III, 12).
- Sans doute. Mais sa juste colère
n'empêchepas qu'il ne
manifeste en même temps son amour. Un
père ne peut-il pas être avec justice
courroucé contre un de ses enfants qu'il
aime tendrement ? Dieu est amour, et cet amour
est tel qu'il a voulu l'exercer en ôtant les
péchés de la seule manière
possible, savoir par la mort de son propre Fils,
afin d'avoir des pécheurs purifiés
auprès de Lui dans une
félicité éternelle. C'est
ainsi qu'il peut nous adopter pour être ses
enfants, et pensez-vous qu'étant ses
enfants, II nous aime alors moins que lorsqu'il
donnait son Fils ? Cher ami, vous devez vous
abandonner simplement à cet amour. Vous
savez comment le brigand sur la croix se confia au
Seigneur ?
- Ah ! combien je voudrais avoir une foi aussi
grande que la sienne.
- Ce qu'il vous faut, c'est plutôt de vous
abandonner à Dieu comme un petit enfant.
Laissez-moi vous raconter une anecdote
vraie :
Près d'une trappe ouverte et donnant
accès dans une cave obscure, se tenait une
petite fille dont le père était
descendu pour quelque occupation. « Papa,
cria l'enfant, je voudrais aller auprès de
toi. - Eh bien, saute en bas, ma fille. - Mais
papa, il fait tout noir, je n'ose pas ! -
N'aie pas peur, répond le père, saute
seulement, je suis là. » -
L'enfant hésitait, mais à la
troisième invitation, confiante en son
père, elle sauta et se trouva dans ses
bras.
Voilà, n'est-ce pas, un abandon complet de
soi-même. La petite fille eût confiance
en son père, et, sur sa parole, elle bannit
toute crainte.
C'est ainsi qu'il faut nous abandonner à
Dieu selon cette parole : « Au jour
où je craindrai, je me confierai en
toi »
(Psaume LVI, 3) ; et
encore : « Notre coeur se
réjouira en Lui, parce que nous avons mis
notre assurance en son saint nom »
(Psaume XXXIII, 21). Il n'est pas
seulement dit : « J'aurai
confiance » ; il est
ajouté : « je ne serai point
effrayé »
(Esaïe XII, 2). Les deux choses
sont nécessaires.
- Je voudrais que ma foi fût plus grande afin
de pouvoir me remettre complètement à
Dieu.
- Vous vous trompez toujours, cher ami. Ce que vous
dites-là montre combien vous pensez à
vous-même. C'est maintenant de votre
peu de foi que vous vous plaignez. Ce n'est pas
d'une « grande foi » que vous
avez besoin.
- Et de quoi donc aurais-je besoin ? Les
disciples du Seigneur ne lui ont-ils pas dit :
« Augmente-nous la
foi ? »
- Oui, mais vous, avez-vous fait attention à
la réponse du Seigneur ?
- Je ne puis pas dire que je l'aie
remarquée.
- Eh bien, cherchez le passage. Il se trouve au
chapitre XVII de l'évangile de Luc,
versets 5 et suivants :
« Les apôtres dirent au
Seigneur : Augmente-nous la foi. Et le
Seigneur dit : Si vous aviez de la foi comme
un grain de moutarde vous diriez à ce
mûrier : Déracine-toi, et
plante-toi dans la mer ; et il vous
obéirait. » Or le grain de
moutarde désigne dans l'Évangile ce
qu'il y a de pluspetit
(Matthieu XIII, 32). Voilà
donc une foi des plus petites que le Seigneur nous
présente comme capable, là où
elle existe, de déraciner un arbre et de le
planter dans la mer. Comment
caractérisez-vous une telle
oeuvre ?
- Elle est très-grande,
assurément.
- Moi, je dirai plutôt qu'elle est
impossible pour l'homme.
- Ah ! je vois où vous voulez en
venir.
- Ce n'est pas moi, cher ami, c'est le Seigneur
Jésus qui nous présente ainsi la
vérité.
La question qui se pose est celle-ci : Est-ce
Dieu ou bien l'homme qui agit ? Si je parle de
« ma foi », je pense
évidemment à quelque chose en moi qui
me donne de la force ; or Dieu veut me faire
voir que tout est de Lui, et de Lui seul.
La foi se rattache à ce qui est en Dieu.
Mais continuez le passage ; voyons la suite de
la réponse du Seigneur.
« ... Mais qui est celui d'entre vous
qui, ayant un esclave labourant ou paissant le
bétail, quand il revient des champs, lui
dise :
Avance-toi de suite et te mets à
table ? Mais ne lui dira-t-il pas au
contraire : Apprête-moi à souper,
et ceins-toi, et me sers jusqu'à ce que
j'aie mangé et bu ; et, après
cela, tu mangeras et tu boiras, toi ? Est-il
obligé à l'esclave de ce qu'il a fait
ce qui avait été
commandé ? Je ne le pense pas. Ainsi
vous aussi, quand vous aurez fait toutes les choses
qui vous ont été
commandées,
dites : Nous sommes des esclaves
inutiles ; ce que nous étions
obligés de faire, nous
l'avonsfait. » Mais je
ne vois pas quelle relation cela peut avoir avec ce
qui précède.
- C'est pourtant bien simple. La pensée des
disciples cherchait en eux-mêmes quelque
chose qui les rendrait capables d'accomplir des
oeuvres. Le Seigneur leur dit qu'il faut
obéir ; puis, après avoir
obéi en toutes choses, il ne faut pas penser
qu'à cause de cela, on ait quelque
mérite ; nous n'avons fait que notre
devoir. Il ne faut pas s'arrêter à
considérer si nous pouvons faire ceci
ou cela. Ce qui est impossible aux hommes est
possible à Dieu, et lorsqu'on marche dans
l'obéissance, on trouve que c'est Dieu qui
opère en nous et le vouloir et le faire
selon son bon plaisir
(Philippiens II, 13). Le principe de
la grâce est que Dieu nous donne par son
Esprit la force et le courage pour obéir, et
c'est là le chemin de la foi. On compte sur
Dieu et l'on va en avant. L'apôtre Paul
dit : « Je puis toutes choses en
celui qui me fortifie »
(Philippiens IV, 13). Et Jésus
disait à ses disciples :
« Séparés de moi, vous ne
pouvez rien faire »
(Jean XV, 5).
Faites attention à une autre chose. Quand je
pense à l'augmentation de ma foi, c'est de
moi-même que je m'occupe. Lorsque je marche
dans l'obéissance, je pense à mon
Maître, je jouis de Lui, et je m'occupe
à connaître sa volonté.
L'apôtre Paul demandait à Dieu pour
les Colossiens qu'ils fussent remplis de la
connaissance de sa volonté
(Colossiens I, 9-12).
Il y a toujours du travail pour le serviteur du
Seigneur ; si ce n'est aux
« champs », c'est à
lamaison. Le repos vient ;
- combien nous serons heureux d'en jouir avec notre
Dieu qui l'a préparé.
- J'avais toujours pensé qu'il ne fallait
pas cesser de demander à Dieu d'augmenter ma
foi.
- Il est certainement bon que nous exposions
à Dieu tout, absolument tout ce que nous
avons sur le coeur. C'est le précieux
privilège de l'enfant de Dieu. Mais je pense
aussi que, si nous faisions plus attention à
ce que Dieu nous dit dans sa parole, nos
requêtes seraient plus simples, plus
intelligentes, plus senties et plus vraies.
- Mais n'est-il pas dit qu'il faut demander la foi
si l'on en manque ?
- Non. Cela est dit de la sagesse
(Jacques I, 5), mais quant à
la foi, il est écrit :
« Ayez foi en Dieu »
(Marc XI, 22). Sans la foi, il est
impossible de plaire à Dieu
(Hébreux XI, 6). Le Seigneur
nous fait bien voir que ce n'est pas d'une
grande mesure de foi que nous avons besoin. La foi
« comme un grain de moutarde »
suffit.
- Qu'ai-je donc à faire ? N'ai-je donc
pas la moindre foi ? Tout le terrain manque
sous mes pieds.
- Dieu en soit béni, cher ami. Si enfin vous
êtes arrivé à en avoir fini
avec vous-même, c'est un grand pas de fait.
Mais, dites-moi, est-ce vous qui avez
opéré le salut, ou est-ce
Dieu ?
- C'est Dieu, assurément.
- Remettez-vous donc entièrement à
Lui. Pour ce qui regarde la foi je vous
demanderai :
Croyez-vous que Christ a souffert pour les
péchés et que Dieu l'a
ressuscité d'entre les morts ?
-Oui, et j'en suis heureux.
- Eh bien, Dieu a dit que celui qui croit cela et
qui confesse Jésus comme Seigneur, est
sauvé. Croyez-vous que Jésus est le
Fils de Dieu ?
- Oui.
- Eh bien, Dieu dit que celui qui croit que
Jésus est le Fils de Dieu a la vie
éternelle, et qu'il est victorieux du monde
(Jean III, 36 ;
1 Jean V, 5).
Correspondance
Question. - La conduite de l'apôtre
Paul, racontée dans
Actes XVI, 37 ;
XXII, 25, nous fournit-elle un
exemple à suivre ?
Réponse. -. Rappelons d'abord que la
partie historique de la Parole de Dieu raconte des
faits tels qu'ils sont arrivés, pour nous
faire voir ce qu'est l'homme et quelles sont les
voies de Dieu à son égard. Ces faits
sont pleins d'instruction, et nous
présentent tantôt des types de Christ
ou des exemples à suivre, tantôt des
contrastes avec le Seigneur Jésus parfait en
toutes choses, et tantôt des écueils
à éviter. Lorsqu'il est question de
porter un jugement sur tel acte, il faut tenir
compte des motifs qui l'ont
occasionné ; mais on doit toujours
distinguer entre un récit historique et un
précepte positif.
Dans les cas cités, le bienheureux
apôtre revendique son droit de citoyen
romain. Ses motifs en le faisant ne sont pas
indiqués, de sorte que le jugement spirituel
doit déterminer s'il y a ici une
légère indication de faiblesse
humaine en contraste avec la perfection absolue du
Seigneur Jésus qui confessa et devant le
sanhédrin juif, et devant Ponce-Pilate, la
chose même qui faisait le sujet
spécial de sa condamnation dans ces cours
respectives
(Matth. XXVI, 64 ;
XXVII, 12). Quoiqu'il en soit, il
est évident que Paul agit avec douceur et
nullement avec l'idée de trouver son propre
avantage aux dépens d'autrui. Il avait
à coeur la réputation de
l'évangile avec lequel il s'était
identifié ; peut-être aussi, dans
le second cas, voulait-il épargner au
chiliarque une infraction de la loi. Ses sujets de
gloire, lorsqu'il vient à en parler à
contrecoeur, ne sont pas d'avoir
échappé aux peines, mais plutôt
d'y avoir passé, en endurant toute sorte
d'humiliation pour l'amour de Christ et des
âmes
(2 Cor. XI, 16-33). Puissions-nous
lui ressembler davantage comme
« imitateur de Christ. »
UN TÉMOIGNAGE A LA
DERNIÈRE HEURE
Le récit suivant, dans lequel on peut
voir la fidélité de Dieu à
exaucer les prières des siens, nous a paru
de nature à intéresser les parents
chrétiens et à les encourager
à ne point se lasser de présenter
leurs enfants au Seigneur. En même temps, il
s'adresse aussi à vous, cher lecteur encore
inconverti ; c'est un appel de plus que Dieu
vous fait entendre, pour vous engager à ne
pas compter sur vos forces, votre santé, ni
votre jeunesse, mais à vous tourner
maintenant vers ce Dieu de grâce qui
ne veut pas qu'aucun périsse, mais que tous
viennent à la repentance.
J'avais été appelé, comme
médecin et comme ami, auprès d'une
jeune fille qui, quelques jours auparavant,
présentait toutes les apparences de la
santé la plus florissante. En la voyant, je
fus frappé dès l'abord de
l'état d'accablement et de faiblesse
excessive où elle avait été
réduite en si peu de temps. La
gravité du mal qui se révélait
ainsi, et mes craintes quant à l'issue
fatale de la maladie, ne furent que trop
confirmées par le jugement des autres
médecins qui furent successivement
appelés.
C'était une jeune fille qui, à un
développement physique remarquable, joignait
des qualités et un caractère aimables
qui la faisaient chérir de sa famille et de
ses amis. Élevée par des parents
chrétiens, elle avait la connaissance des
vérités que la parole de Dieu
révèle ; son père
s'était endormi en Jésus ; elle
savait qu'il était auprès
duSeigneur ; elle
n'ignorait pas que sa mère n'avait rien plus
à coeur que la conversion de ses enfants et
qu'elle la demandait à Dieu ; mais
lorsqu'on s'informait près d'elle de
l'état de son âme, du point où
elle en était quant au salut, elle souriait
avec embarras et l'on voyait bien que, si elle
écoutait la parole de Dieu avec un certain
respect, il n'y avait pas en elle des besoins
réels qui la lui fissent apprécier.
Combien n'y a-t-il pas de ces âmes qui
restent ainsi froides et indifférentes
devant ce qu'il y a de plus précieux et de
plus important, l'amour suprême de Dieu qui a
donné son Fils, afin de procurer au
pécheur un salut éternel !
Seriez-vous de ce nombre, mon cher
lecteur ?
Le coeur est par nature indifférent aux
choses de Dieu, elles lui sont même une
folie ; comment les
apprécierait-il ? Mais la grâce
est plus puissante que tous les obstacles, elle
brise toute barrière ; notre jeune amie
devait en être la preuve.
Le dimanche qui précéda sa maladie,
elle assistait le soir à la réunion
religieuse dont sa mère faisait partie. On
se souvint plus tard de la sérieuse
attention qu'elle avait prêtée aux
paroles qui rappelaient la fragilité de la
vie, cette vapeur qui paraît pour un peu de
temps et qui bientôt s'évanouit ;
cette chair qui est comme l'herbe et sa gloire
comme la fleur de l'herbe (Voyez Jacques IV,
14 ; 1 Pierre I, 24). Elle était
cependant bien loin de se douter que, semblable
à une fleur bientôt moissonnée,
elle allait être un exemple frappant de ces
vérités
divines.
Je me sentis pressé, dès les premiers
jours de sa maladie, de lui rappeler ce qu'elle
avait entendu. Elle écouta mes paroles, et
le Seigneur, qui agissait dans cette âme
jusqu'alors peu soucieuse de son salut, lui donna
de sentir son impuissance et sa misère, et
le besoin qu'elle avait d'un Sauveur. Cependant le
travail qui s'opérait en elle nous
échappait presque, et le grand jour
d'éternité nous eût seul
révélé avec certitude ce que
le Seigneur avait fait pour notre jeune amie, si,
dans sa grâce, II n'avait voulu donner
à sa pauvre mère et à ses
amis, pour leur consolation, l'assurance
précieuse que cette âme était
à Lui.
La marche de la maladie fut si rapide que, le soir
du cinquième jour, la mère avait
perdu tout espoir de conserver son enfant et
n'avait plus d'autre préoccupation que le
salut de son âme. À minuit,
cédant aux sollicitations de ceux qui
l'entouraient, elle consentit à me faire
appeler. Je la trouvai pleurant et priant, n'osant
plus demander au Seigneur le rétablissement
de sa fille, mais sa conversion et un
témoignage qui pût consoler et
réjouir son coeur. Nous nous joignîmes
à elle. Après minuit, les
symptômes alarmants semblèrent se
dissiper, l'état de la malade devint plus
satisfaisant. Le léger espoir qui
s'était élevé dans nos coeurs
devait être de courte durée, mais nos
dernières prières furent
exaucées.
La maladie, en frappant les centres nerveux, avait
réduit la patiente à un état
d'insensibilité et d'immobilité
presque complètes, mais Dieu avait permis
que l'intelligence fût conservée.
Notrejeune amie avait ainsi pu
entendre la vérité qui lui
était présentée ; les
touchants appels du Seigneur avaient atteint son
coeur ; profondément saisie par l'amour
de Jésus, elle avait embrassé par la
foi ce précieux Sauveur. Dès lors
l'expression de son visage présenta comme un
reflet du bonheur céleste, indiquant un
état d'intime communion avec le Dieu dont
elle goûtait l'amour.
Le Seigneur Jésus peut achever bien
promptement l'oeuvre qu'il a commencée.
Combien de temps lui fallut-il pour accomplir celle
qu'il opéra dans le coeur du pauvre brigand
attaché à une croix à
côté de Lui ? Il me semblait
l'entendre adresser aussi à notre jeune
mourante ces paroles :
« Aujourd'hui, tu seras avec moi dans le
paradis. » Cher lecteur, si vous
étiez mortellement frappé à
cette heure, ces paroles pourraient-elles
s'adresser à vous ? Jouissez-vous de
cette bienheureuse assurance que vous serez avec le
Seigneur à quelque instant qu'il
vienne ?
Le dernier moment avançait rapidement pour
la jeune malade, mais ce que nous disaient ses
traits, ce que nous lisions dans son regard qui
s'éteignait déjà, ce
n'était ni l'angoisse, ni la crainte de la
mort, ni une indifférence
stoïque ; c'était la paix, la joie
même. Je vois d'ici des incrédules
sourire ; ils ne veulent pas admettre qu'en
présence de la mort on puisse
éprouver de semblables sentiments. Eh bien,
écoutez le témoignage solennel sorti
des lèvres de cette jeune fille au bord de
l'éternité, devant cet inconnu qui
vous fait frémir, mais qui, pour
elle,était brillant de la
lumière de Christ. Depuis plusieurs heures,
elle ne parlait plus, ses membres étaient
inertes, son visage et sa respiration seuls
annonçaient que la vie ne s'était pas
encore retirée. « Êtes-vous
sauvée, êtes-vous heureuse et en
paix ? » lui demandâmes-nous.
« OUI », répondit-elle
avec une force dont elle semblait pourtant
incapable. C'était Dieu qui répondait
à nos prières : ce
« oui », si frappant, nous
l'avons reçu de sa part, et il reste
gravé dans nos coeurs. Ce fut sa
dernière parole. Plusieurs fois encore, en
entendant un passage de la parole de Dieu ou un
verset de cantique, elle essaya d'exprimer qu'elle
s'y joignait de coeur, mais ses lèvres s'y
refusaient. Bientôt après, elle quitta
cette demeure terrestre qui n'est qu'une
tente ; absente du corps, elle était
présente auprès du Seigneur, en
attendant le jour de la résurrection.
Cher lecteur, vous êtes peut-être jeune
et fort, instruit, riche, entouré d'amis,
chéri de vos parents, ayant devant vous un
brillant avenir ; et vous qui, au contraire,
êtes pauvre, seul, délaissé,
sans appui ; jeunes gens et vieillards encore
inconvertis, la mort est là, tout
près de vous ; à chaque instant
elle vous coudoie, pour ainsi dire. Y
pensez-vous ? Ne voudriez-vous pas
posséder cette assurance, cette paix, cette
joie qui, à sa dernière heure,
remplissait le coeur de cette jeune fille ? Si
la question : Êtes-vous sauvé,
êtes-vous heureux ? vous était
posée (et je la place devant vous),
pourriez-vous répondre comme elle par un ce
« oui » ferme, vrai et
solennel ? Si vous n'avez
pas la paix avec Dieu, l'assurance que vous
êtes sauvé, n'attendez pas à
plus tard, mais venez maintenant à
Jésus, à Celui qui a fait la paix
parle sang de sa croix, et qui, par sa mort et sa
résurrection, donne à ceux qui
croient en Lui de pouvoir regarder sans crainte,
avec joie, au delà du tombeau.
« Je suis, dit-Il, la résurrection
et la vie. »
L'ÂME ANXIEUSE ET SES
DIFFICULTÉS
(5me Dialogue.)
V
L'ASSURANCE DU SALUT.
- Je vois bien maintenant d'après nos
précédents entretiens que le salut
est de Dieu et de Dieu seul. De plus, celui qui est
sauvé est par le fait un enfant de Dieu,
n'est-ce pas, et doit se conduire comme
tel ?
- Assurément. Il est écrit :
« Vous êtes tous fils de Dieu par
la foi dans le Christ Jésus »
(Galates III, 26), puis encore :
« Soyez donc les imitateurs de Dieu comme
de bien-aimés enfants et marchez dans
l'amour comme aussi le Christ nous a aimés
et s'est livré lui-même pour nous,
comme offrande et sacrifice à Dieu, en
parfum de bonne odeur »
(Éphésiens V, 1-2).
« Celui qui dit demeurer en Lui doit
lui-même aussi marcher comme Lui a
marché »
(1 Jean II, 6). On est responsable de
marcher selon la position dans laquelle on se
trouve déjà placé. Et quant
à la puissance nécessaire pour
la marche, rappelons-nous que Dieu envoie son
Saint-Esprit,
« l'Espritde son
Fils », dans le coeur de celui qu'il a
adopté pour être son enfant
(Galates IV, 4-6).
- L'Esprit de Dieu en nous doit donc manifester sa
présence ?
- Certainement ; il produira
nécessairement du
« fruit » ;
remarquez bien qu'il n'est pas dit des
« oeuvres » comme
lorsqu'il est question de la chair (comparez dans
Galates V, le verset 22 avec le
verset 19). Le fruit pratique
provient de la source vivante du Saint-Esprit qui
habite dans le croyant.
- Mais que faire si ces fruits manquent ?
- Permettez-moi, cher ami, de vous faire remarquer
que les Écritures ne parlent pas des
« fruits », mais du
« fruit » (comparez
Gal. V, 22 ;
Éph. V, 9 ;
Phil. I, 11). Et la
différence est plus grande qu'elle ne
paraît au premier abord. « Le
fruit » suppose un état
général, un ensemble qui
résulte de la force communiquée, que
ce soit « l'Esprit »,
« la lumière » ou
« la justice. » En pensant
à « des fruits », vous
vous occupez d'une
foule de détails dont, après tout,
vous n'êtes pas capable déjuger ;
car vous direz peut-être que quelques fruits
manquent, tandis que vous en portez d'autres, et
ainsi de suite. Pour porter le
« fruit » il faut d'abord
posséder cette force divine
intérieure. Or, Dieu la donne au
croyant.
- N'ai-je donc pas raison de regarder au de dans de
moi pour trouver les effets de l'opération
ou de la présence du Saint-Esprit ?
- Non ; quoiqu'il faille être vigilant
et soigneux de bien marcher, nous n'avons pas
à fonder sur notre marche
l'assurance que nous appartenons réellement
au Seigneur.
Mais l'apôtre n'a-t-il pas engagé les
Corinthiens à s'examiner eux-mêmes
pour savoir s'ils étaient dans la foi ?
(2 Cor. XIII, 5.)
- Il a dit en effet « examinez-vous
vous-mêmes ; » et il
ajoute : « Voyez si vous êtes
dans la foi. » On prend souvent ce
passage comme vous le dites ; mais si vous le
lisez attentivement, vous verrez que l'apôtre
cherchait un argument simple pour leur prouver que
son apostolat était de Dieu, ce que
quelques-uns d'entre eux mettaient en question.
N'êtes-vous pas chrétiens ? leur
dit-il ; « ne reconnaissez-vous pas
à l'égard de vous-mêmes que
Jésus-Christ est en vous, à moins que
vous ne soyez des
réprouvés ? » Or, si
vous êtes chrétiens, comment
l'êtes-vous de venus ? Qui vous a
prêché l'Évangile ? Qui
est votre père en la foi ?
(1 Cor. IV, 15 ;
2 Cor. XII, 14-15.) Vous voyez que
l'apôtre en appelait à leur
christianisme, dont ils étaient
assurés, pour prouver son apostolat.
- Oui, cela est clair ; je n'avais pas ainsi
compris le passage ; je vous remercie.
Pourtant il me semble que si le Saint-Esprit est en
moi, je dois sentir l'effet de sa
présence.
- Sans doute ; mais si vous voulez que ce soit
le sentiment de sa présence qui vous assure
qu'il est là, vous n'en aurez jamais aucune
certitude. Lorsqu'il est là, on ne s'occupe
pas de ses sentiments, mais de
Christ.
- Mais est-ce que la sainteté pratique de ma
marche ne peut être, d'une manière
secondaire, un sujet de confiance quant à
mon salut ?
- Du tout, cher ami. D'abord, je le
répète, le Saint-Esprit ne nous
occupe pas de nous-mêmes, mais de Christ. La
seule assurance du salut que Dieu donne au coeur de
celui qui s'approche de Lui, provient de
l'oeuvre de Christ. Ce n'est
pas en soi-même que l'on peut trouver un
sujet de certitude quelconque. Si Dieu nous
approche de Lui, c'est en vertu de ce qu'a
opéré Christ qui a parfaitement
glorifié Dieu à tous égards.
Or je vous demande si vous croyez que l'oeuvre de
la rédemption répond à tout ce
que peuvent exiger la justice et la sainteté
de Dieu pour qu'un pécheur soit
approché du Dieu vivant et amené dans
une relation étroite avec Lui ?
- Oui ; certainement.
- La Parole de Dieu ne laisse aucun doute à
ce sujet. Voyez entre autres des passages tels que
1 Pierre III, 18 ;
Hébreux X, 10, 14 ;
Éphésiens I, 7 ;
II, 13 ;
Rom. III, IV,
V, 1-12. Il résulte de
là que si une âme cherche, de quelque
manière que ce soit, une assurance de son
salut en elle-même, dans des effets produits
dans le coeur ou autrement, elle a perdu de vue ou
n'a jamais compris que le salut est l'oeuvre de
Dieu seul et que c'est Lui qui l'a accompli d'un
bout à l'autre.
- Mais si l'on s'efforce de marcher dans la
sainteté, ce doit être parce que la
vie de Dieu est là.
- La vie de Dieu dans le croyant conduit en effet
à une marche sainte, mais avez-vous
jamais vu une âme
sincère qui fût contente de ses
propres efforts ou qui y trouvât une source
de satisfaction devant Dieu ?
- Ce n'est pas moi du moins. Je me trouve
misérable lorsque je pense à
moi-même.
- Il n'en peut être autrement. Rappelez-vous
de plus que les efforts que fait une âme
réveillée pour mener une vie sainte
sont loin de répondre aux pensées de
Dieu au sujet de la marche normale du
chrétien. Il est bien vrai que ces efforts
sont le premier résultat de l'action de la
Parole de Dieu sur l'âme qui l'a entendue et
reçue. Ils montrent que la crainte de Dieu
est là ; car « la crainte de
l'Éternel est de haïr le
mal »
(Prov. VIII, 13). Il y a donc un
« commencement de sagesse »
(Psaume CXI, 10). Les pensées
du coeur ont été toutes
changées ; on recherche Dieu au lieu de
rechercher le monde ; on s'efforce de lui
plaire encore que l'on ne réussisse
pas ; on se place sous sa sainte loi, mais ce
n'est que pour faire la pénible
expérience que le coeur naturel est
corrompu, la chair incorrigible, et qu'il n'y
aucune puissance pour faire le bien.
- D'où, vient donc la puissance qui rend
capable de marcher de manière à
plaire à Dieu ?
- Elle vient de Dieu par le Saint-Esprit ;
mais on n'en jouit pas en pratique jusqu'à
ce que l'on ait compris qu'il n'existe aucune
puissance en nous pour faire le bien. On
crie : « Misérable homme que
je suis, qui me délivrera de ce corps de
mort ? » On trouve alors la position
toute nouvelle que nous a faite la mort et la
résurrection de Christ. Une fois
délivré du poids accablant de la
recherche d'une vie sainte, quand on était
encore sous la loi, on jouit en pratique de la
sainteté dans laquelle l'oeuvre de Christ
nous place ; on est « sous la
grâce », et une vie sainte en
résulte sans que l'on fasse des efforts
charnels pour l'atteindre.
- Je vois qu'à tous ces égards j'ai
bien des choses à apprendre.
- Vous pouvez vous remettre à Dieu pour
qu'il vous fasse croître dans sa
connaissance : II le fera ; mais que rien
n'obscurcisse en vous la valeur de l'oeuvre de
Christ. Souvenez-vous que « par une seule
offrande II a rendu parfaits à
perpétuité ceux qui sont
sanctifiés »
(Hébreux X, 14).
ÊTES-VOUS PRÊT POUR LE
SALUT OU PRÊT POUR LE JUGEMENT
Celles qui étaient prêtes
entrèrent.
(MATTHIEU XXV, 10.)
Il y a deux choses, cher lecteur, que Dieu tient
prêtes : premièrement, le
salut est « prêt »
à être révélé
pour le croyant ; et, en second lieu,
le Seigneur est « prêt »
à juger celui qui ne croit pas ; comme
Pierre le dit : « Celui qui est
prêt à juger les vivants et les
morts »
(1 Pierre IV, 5). Or, je vous le
demande, desquels êtes-vous ? De ceux
pour qui le salut est prêt, ou de ceux pour
qui le jugement est à la porte ?
Si vous ne pouvez pas dire que vous êtes
prêtpour le salut, vous
êtes semblable aux vierges folles de
Matthieu XXV, dehors, et sans
être prêt. Elles se trouvaient
privées du privilège et de la joie
d'être dedans. Le Seigneur est prêt
à révéler le salut, et
qu'est-ce pour le chrétien ? C'est
d'être pris et introduit dans la gloire. Rien
ne retarde la révélation de ce salut,
si ce n'est la longue patience et la
miséricorde du Seigneur, qui ne veut pas
qu'aucun périsse.
La foi en Christ assure une
bénédiction présente aussi
bien qu'une bénédiction
éternelle. D'abord j'obtiens le salut de mon
âme, puis il reste celui de mon corps. Par la
foi, mon âme est sauvée, et mes
péchés sont pardonnés,
maintenant ; mais il y a ensuite une autre
chose que Dieu est sur le point d'accomplir ;
- nous prendre hors de la scène
présente, et nous placer avec Christ dans la
gloire. Le salut est prêt pour le
croyant ; et le croyant est prêt pour le
salut.
Cher lecteur, si vous n'êtes pas prêt
pour le salut, le jugement vous attend.
Direz-vous ; Je suis chrétien, j'ai
été baptisé ? Ce n'est
pas tout : Êtes-vous un chrétien
en réalité ? Les cinq
vierges folles ne représentent-elles pas les
chrétiens de nom, ceux qui ont une religion
extérieure, qui fréquentent
peut-être les temples et les chapelles ?
En apparence pour eux tout est bien en
règle ; mais voilà la
différence avec les cinq vierges
sages ; celles-ci avaient grand soin
d'être prêtes à rencontrer
l'Époux. Elles avaient de l'huile dans leurs
vaisseaux. Le vaisseau est le corps ; l'huile,
c'est le Saint-Esprit. Et qui reçoit le
Saint-Esprit ?
Chacun de ceux qui croient au Seigneur
Jésus-Christ. Comprenez-le bien ; vous
ne recevez pas le Saint-Esprit pour vous aider
à croire ; mais, ayant cru, vous
êtes « scellés du
Saint-Esprit de la promesse qui est les arrhes de
notre héritage »
(Éphésiens 1,14).
Voilà ce qu'enseigne l'Écriture.
Nous lisons en
Matthieu XXV, 10 :
« Celles qui étaient prêtes
entrèrent avec lui aux noces ; et la
porte fut fermée. » À ce
moment, le croyant est dedans, et celui qui
ne croit pas est dehors. Où en
êtes-vous, lecteur ? Quand vous serez
devant le Seigneur, que sera-t-Il pour vous ?
Sera-t-Il votre Juge ? Âme inconvertie,
II l'est pour vous ! Chrétiens, comment
le rencontrerez-vous ? N'est-ce pas comme
l'Époux vers lequel votre coeur se
tourne ? Vous irez à sa rencontre dans
l'air, et vous entrerez avec Lui.
Chrétien, vous serez toujours avec le
Seigneur ! Pécheur, jamais vous ne
serez avec Lui ! Vous le verrez une fois,
mais pour être ensuite à jamais
banni de sa présence.
Chrétiens, consolez-vous l'un l'autre par
ces paroles : « Le Seigneur
lui-même avec un cri de commandement
descendra du ciel. »
Pécheurs ! Oh combien je voudrais que
ces paroles pussent vous réveiller !
car elles ne renferment pas de consolation pour
vous. Il est prêt à vous juger,
car lorsqu'il sera venu prendre les siens, vous
serez laissés dehors pour le jugement.
Quelle chose terrible que d'être encore dans
vos péchés ! Chacun d'eux est
écrit, sera rappelé et apporté
contre vous en jugement dans ce
jour.
Une année s'écoule, et vous pensez
peut-être qu'elle a passé pour
toujours. Non, non ; c'est une erreur.
Qu'arrivera-t-il bientôt, pécheur,
quand vous serez devant le grand trône blanc,
si vous mourez dans vos péchés ?
Qu'arrivera-t-il quand les livres seront
ouverts ? Dieu ne se trompe pas dans les
écritures qu'il tient pour chacun. La page
de votre histoire s'y trouve, portant votre nom, et
lorsqu'elle sera ouverte, tout ce qui vous concerne
sera reconnu parfaitement exact. Peut-être
avez-vous été élevé par
des parents pieux, et avez-vous entendu parler de
Christ depuis votre enfance. Il se peut que vous
ayez suivi une école du dimanche, et
même que vous y soyez devenu moniteur,
enseignant les autres,
« membre » aussi de quelque
église ; mais avec tout cela, jamais
votre âme n'a été lavée
dans le sang de Christ ; jamais vous
n'êtes venu à Lui, comme un
pécheur perdu, pour être sauvé,
et les années s'écoulent, chacune
enregistrant votre total oubli du Seigneur. Chaque
ligne de ce livre de mémoire est divinement
vraie, chacune vous condamne, et bientôt vous
serez là, écoutant ce
témoignage qui condamne votre âme.
L'année qui va finir son cours dira aussi
son histoire : « Tu as entendu
annoncer Christ, et tu n'as pas cru ; de
janvier à décembre tu as
été averti, exhorté,
supplié de venir à Jésus, mais
l'année a terminé sa course, et ton
âme est encore inconvertie, et sans
Christ. » Cette année-là
aura-t-elle passé pour toujours ? Ne se
relèvera-t-elle pas pour te dire, ô
pécheur, dans ce jour où tu
imploreras en vain la
miséricorde : « Des milliers,
cette année, ont goûté la
miséricorde, mais toi, tu n'en as pas voulu.
Jamais tu n'as fléchi le genou devant
Jésus, jamais tu n'as reconnu ton
état de péché, et de ruine, et
d'entière culpabilité ;
maintenant c'est trop tard ; la porte du salut
est fermée : tu ne pourras plus y
entrer ! »
Pour nous, nous attendons Christ. Ne voulez-vous
pas vous joindre à l'armée des
rachetés du Seigneur ? Oh ! quelle
douceur, quel repos, quelle joie de posséder
Christ ! Ne retardez pas. Que cette
année, que ce jour même ne se passe
pas que vous n'ayez connu Christ. Recevez-le, puis
poursuivez votre chemin, capable de dire aux autres
ce que Christ est, et ce qu'il a fait pour
vous.
W.-T.-P. W.
UN AVERTISSEMENT
« Ephraïm s'est associé
aux idoles ; abandonne-le. »
(OSÉE IV, 17.)
Quelle chose terrible lorsque Dieu abandonne
quelqu'un à sa mauvaise voie ! Le nom
d' « Ephraïm »
désigne le peuple d'Israël, duquel il
est dit
(2 Rois XVII, 13) : a
L'Éternel avait sommé Israël et
Juda par le moyen de tous les prophètes,
ayant toute sorte de vision en disant :
Détournez-vous de toutes vos
méchantes voies, retournez et gardez mes
commandements et mes statuts selon toute la loi que
j'ai commandée à vos pères et
que je vous ai envoyée par mes serviteurs
les prophètes ; mais ils n'avaient pas
écouté, et
ilsavaient raidi leur cou. C'est
pourquoi l'Éternel fut fort irrité
contre Israël, et il les
rejeta... »
Les jours d'exhortations et d'affectueuses
remontrances avaient pris fin pour ce malheureux
peuple. Il n'avait pas voulu écouter son
Dieu, ni obéir à ses commandements,
ni se repentir de sa désobéissance.
Alors Dieu le laisse en disant :
« Ephraïm s'est associé aux
idoles, abandonne-le » ; et le
jugement, depuis si longtemps annoncé et si
bien mérité, tombe sur lui.
Or « toutes les choses qui ont
été écrites auparavant ont
été écrites pour notre
instruction »
(Romains XV, 4). C'est à vous,
cher lecteur, d'y faire attention. Maintes fois
vous avez entendu la voix de Dieu vous
avertir ; et peut-être jusqu'à ce
moment votre coeur est-il resté
attaché aux choses de la terre qui vont
passer, aux idoles que vous vous êtes faites,
aux vanités que vous poursuivez avec ardeur
en oubliant Dieu, et en mettant sa parole de
côté. Prenez garde que pour vous aussi
comme pour Israël le moment n'arrive où
Dieu vous abandonnera à la voie que vous
avez choisie, et que le jugement de Dieu ne vous
surprenne au jour même que vous y penserez le
moins. Vous crierez alors sans trouver de
réponse, vous n'entendrez que cette parole
écrasante : « Parce qu'ils
ont haï la science et qu'ils n'ont point
choisi la crainte de l'Éternel. Ils n'ont
point aimé mon conseil ; ils ont
dédaigné toutes mes
répréhensions, qu'ils mangent donc le
fruit de leur voie, qu'ils se rassasient de leurs
conseils »
(Proverbes I, 29-31).
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