Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



LE SALUT DE DIEU
FEUILLE CONSACRÉE À L'ÉVANGÉLISATION


VOL. V
CINQUIÈME ANNÉE 1878

C'EST BIEN SIMPLE

Un chrétien faisait une visite à une personne qui avait été très-exercée au sujet de son âme. Après quelques remarques dans lesquelles il avait essayé de lui présenter avec simplicité le plan de Dieu pour le salut, il sortit de sa poche un livre intitulé : « Les vérités fondamentales du salut », et le lui tendant, il lui dit : « Voulez-vous accepter ce petit livre ? »

Elle le prit sans faire aucune question et le remercia.
- À qui appartient maintenant ce livre ? lui demanda-t-il.
- À moi.
- Mais comment l'avez-vous eu ?
- Vous me l'avez donné.
- Oui ; et qu'avez-vous fait pour l'avoir ?
- Rien.
- C'est vrai, vous n'avez fait quoi que ce soit. Je l'ai acheté, je l'ai apporté, je vous l'ai offert, vous avez cru que j'étais sincère en vous l'offrant et
vous l'avez pris. Eh bien, Dieu dit dans sa parole : « Que celui qui veut prenne gratuitement de l'eau de la vie » (Apocalypse XXII, 17), et ainsi si vous croyez Dieu sincère, et que vous le preniez au mot comme vous l'avez fait à mon égard, « l'eau de la vie, » de la vie éternelle, est à vous, tout comme le petit livre.
- C'est bien simple, c'est bien simple, dit-elle
d'un ton sérieux.
- Oui, en vérité, mademoiselle, cela est très-simple. Moi, j'aurais pu vous tromper, et retirer le livre au moment où vous alliez le saisir. Mais
Dieu ne peut pas tromper. Croyez donc ce qu'il vous dit et l'eau de la vie sera à vous.
- Que cela est simple ! répéta-t-elle encore.
- Eh bien, ne voulez-vous pas croire Dieu et acceptera l'instant même ce qu'il vous offre ?
Remarquez qu'il est dit : « Celui qui veut » ; cela veut dire chacun, ainsi c'est vous ; « qu'il prenne », non pas qu'il vienne et prenne, mais
« qu'il prenne » tout simplement, car tout est prêt. Et puis, c'est « gratuitement. » N'attendez donc pas ; demain pourrait être trop tard. Ne voulez-vous pas la prendre maintenant ?

Elle hésita quelques secondes. On voyait qu'un combat se livrait dans son âme. Enfin elle s'écria :
- Je comprends, je comprends à présent. Je ne l'avais jamais vu auparavant, mais je le possède maintenant et j'espère marcher dans la lumière pour le prouver (Éphésiens V, 8).

Ces dernières paroles donnèrent grande confiance au visiteur, qui reprit :
-Avez-vous réellement saisi ce que Dieu vous offre, mademoiselle ?
- Oui, oui ; c'est à moi, je suis sauvée. Que c'est simple !
- Vous avez vraiment pris Dieu au mot.
-Oui, et l'eau de la vie est à moi.
Revenant quelques jours après, il la trouva pleine de joie.
- La lumière a lui dans mon âme ce samedi matin que vous êtes venu me voir, dit-elle, et je suis maintenant comme une nouvelle créature. Oh ! combien tout me semble différent !

Et depuis qu'elle a été ainsi amenée au Seigneur, elle n'a cessé de réaliser ses paroles, marchant dans la lumière, et manifestant la puissance de la vie nouvelle qu'elle avait reçue.

Cher lecteur, si jamais auparavant vous n'avez compris combien est simple le salut que Dieu vous offre, le voyez-vous maintenant ? Êtes-vous une âme altérée qui soupire après le pardon, la paix, le bonheur que vous ne pouvez trouver dans ce monde ? Eh bien ! croyez Dieu, ce Dieu plein d'amour qui, après avoir tout préparé, vousdit : « Que celui qui a soif vienne ; que celui qui veut prenne gratuitement de l'eau de la vie. »
E.-H. C.

L'ÂME ANXIEUSE ET SES DIFFICULTÉS
(4me Dialogue.)

IV
L'AUGMENTATION DE LA FOI.

- Je vous remercie pour toutes les explications que vous m'avez données. Je vois qu'en effet tout est de Dieu et que j'ai tort de tant regarder à moi-même.
- Il ne faut pas du tout regarder à vous-même. Dieu a dit : « Regardez vers moi et soyez sauvés » (Ésaïe XLV, 22).
- Je désire de tout mon coeur regarder à Dieu, je crois que sa parole est véritable ; et, malgré tout, il me semble que quelque chose me manque encore. Je n'ose pas dire que je sois tout à fait sauvé.
- Ne pouvez-vous donc pas vous confier simplement à Dieu ? Est-il pour vous ou contre vous ?
- Il est pour moi si je crois ; mais je pense qu'il est contre le pécheur.
- Était-il donc contre les pécheurs lorsqu'il envoyait son Fils pour les sauver ?
- Non, je vois... j'ai tort. Mais n'est-il cependant pas écrit que « la face du Seigneur est contre ceux qui font le mal » ? (Psaume XXXIV, 16 ; 1 Pierre III, 12).
- Sans doute. Mais sa juste colère n'empêchepas qu'il ne manifeste en même temps son amour. Un père ne peut-il pas être avec justice courroucé contre un de ses enfants qu'il aime tendrement ? Dieu est amour, et cet amour est tel qu'il a voulu l'exercer en ôtant les péchés de la seule manière possible, savoir par la mort de son propre Fils, afin d'avoir des pécheurs purifiés auprès de Lui dans une félicité éternelle. C'est ainsi qu'il peut nous adopter pour être ses enfants, et pensez-vous qu'étant ses enfants, II nous aime alors moins que lorsqu'il donnait son Fils ? Cher ami, vous devez vous abandonner simplement à cet amour. Vous savez comment le brigand sur la croix se confia au Seigneur ?
- Ah ! combien je voudrais avoir une foi aussi grande que la sienne.
- Ce qu'il vous faut, c'est plutôt de vous abandonner à Dieu comme un petit enfant. Laissez-moi vous raconter une anecdote vraie :
Près d'une trappe ouverte et donnant accès dans une cave obscure, se tenait une petite fille dont le père était descendu pour quelque occupation. « Papa, cria l'enfant, je voudrais aller auprès de toi. - Eh bien, saute en bas, ma fille. - Mais papa, il fait tout noir, je n'ose pas ! - N'aie pas peur, répond le père, saute seulement, je suis là. » - L'enfant hésitait, mais à la troisième invitation, confiante en son père, elle sauta et se trouva dans ses bras.
Voilà, n'est-ce pas, un abandon complet de soi-même. La petite fille eût confiance en son père, et, sur sa parole, elle bannit toute crainte.

C'est ainsi qu'il faut nous abandonner à Dieu selon cette parole : « Au jour où je craindrai, je me confierai en toi » (Psaume LVI, 3) ; et encore : « Notre coeur se réjouira en Lui, parce que nous avons mis notre assurance en son saint nom » (Psaume XXXIII, 21). Il n'est pas seulement dit : « J'aurai confiance » ; il est ajouté : « je ne serai point effrayé » (Esaïe XII, 2). Les deux choses sont nécessaires.
- Je voudrais que ma foi fût plus grande afin de pouvoir me remettre complètement à Dieu.
- Vous vous trompez toujours, cher ami. Ce que vous dites-là montre combien vous pensez à vous-même. C'est maintenant de votre peu de foi que vous vous plaignez. Ce n'est pas d'une « grande foi » que vous avez besoin.
- Et de quoi donc aurais-je besoin ? Les disciples du Seigneur ne lui ont-ils pas dit : « Augmente-nous la foi ? »
- Oui, mais vous, avez-vous fait attention à la réponse du Seigneur ?
- Je ne puis pas dire que je l'aie remarquée.
- Eh bien, cherchez le passage. Il se trouve au chapitre XVII de l'évangile de Luc, versets 5 et suivants :
« Les apôtres dirent au Seigneur : Augmente-nous la foi. Et le Seigneur dit : Si vous aviez de la foi comme un grain de moutarde vous diriez à ce mûrier : Déracine-toi, et plante-toi dans la mer ; et il vous obéirait. » Or le grain de moutarde désigne dans l'Évangile ce qu'il y a de pluspetit (Matthieu XIII, 32). Voilà donc une foi des plus petites que le Seigneur nous présente comme capable, là où elle existe, de déraciner un arbre et de le planter dans la mer. Comment caractérisez-vous une telle oeuvre ?
- Elle est très-grande, assurément.
- Moi, je dirai plutôt qu'elle est impossible pour l'homme.
- Ah ! je vois où vous voulez en venir.
- Ce n'est pas moi, cher ami, c'est le Seigneur Jésus qui nous présente ainsi la vérité.
La question qui se pose est celle-ci : Est-ce Dieu ou bien l'homme qui agit ? Si je parle de « ma foi », je pense évidemment à quelque chose en moi qui me donne de la force ; or Dieu veut me faire voir que tout est de Lui, et de Lui seul. La foi se rattache à ce qui est en Dieu. Mais continuez le passage ; voyons la suite de la réponse du Seigneur.
« ... Mais qui est celui d'entre vous qui, ayant un esclave labourant ou paissant le bétail, quand il revient des champs, lui dise :
Avance-toi de suite et te mets à table ? Mais ne lui dira-t-il pas au contraire : Apprête-moi à souper, et ceins-toi, et me sers jusqu'à ce que j'aie mangé et bu ; et, après cela, tu mangeras et tu boiras, toi ? Est-il obligé à l'esclave de ce qu'il a fait ce qui avait été commandé ? Je ne le pense pas. Ainsi vous aussi, quand vous aurez fait toutes les choses qui vous ont été commandées,
dites : Nous sommes des esclaves inutiles ; ce que nous étions obligés de faire, nous l'avonsfait. » Mais je ne vois pas quelle relation cela peut avoir avec ce qui précède.
- C'est pourtant bien simple. La pensée des disciples cherchait en eux-mêmes quelque chose qui les rendrait capables d'accomplir des oeuvres. Le Seigneur leur dit qu'il faut obéir ; puis, après avoir obéi en toutes choses, il ne faut pas penser qu'à cause de cela, on ait quelque mérite ; nous n'avons fait que notre devoir. Il ne faut pas s'arrêter à considérer si nous pouvons faire ceci ou cela. Ce qui est impossible aux hommes est possible à Dieu, et lorsqu'on marche dans l'obéissance, on trouve que c'est Dieu qui opère en nous et le vouloir et le faire selon son bon plaisir (Philippiens II, 13). Le principe de la grâce est que Dieu nous donne par son Esprit la force et le courage pour obéir, et c'est là le chemin de la foi. On compte sur Dieu et l'on va en avant. L'apôtre Paul dit : « Je puis toutes choses en celui qui me fortifie » (Philippiens IV, 13). Et Jésus disait à ses disciples : « Séparés de moi, vous ne pouvez rien faire » (Jean XV, 5).
Faites attention à une autre chose. Quand je pense à l'augmentation de ma foi, c'est de moi-même que je m'occupe. Lorsque je marche dans l'obéissance, je pense à mon Maître, je jouis de Lui, et je m'occupe à connaître sa volonté. L'apôtre Paul demandait à Dieu pour les Colossiens qu'ils fussent remplis de la connaissance de sa volonté (Colossiens I, 9-12).
Il y a toujours du travail pour le serviteur du Seigneur ; si ce n'est aux « champs », c'est à lamaison. Le repos vient ; - combien nous serons heureux d'en jouir avec notre Dieu qui l'a préparé.
- J'avais toujours pensé qu'il ne fallait pas cesser de demander à Dieu d'augmenter ma foi.
- Il est certainement bon que nous exposions à Dieu tout, absolument tout ce que nous avons sur le coeur. C'est le précieux privilège de l'enfant de Dieu. Mais je pense aussi que, si nous faisions plus attention à ce que Dieu nous dit dans sa parole, nos requêtes seraient plus simples, plus intelligentes, plus senties et plus vraies.
- Mais n'est-il pas dit qu'il faut demander la foi si l'on en manque ?
- Non. Cela est dit de la sagesse (Jacques I, 5), mais quant à la foi, il est écrit : « Ayez foi en Dieu » (Marc XI, 22). Sans la foi, il est impossible de plaire à Dieu (Hébreux XI, 6). Le Seigneur nous fait bien voir que ce n'est pas d'une
grande mesure de foi que nous avons besoin. La foi « comme un grain de moutarde » suffit.
- Qu'ai-je donc à faire ? N'ai-je donc pas la moindre foi ? Tout le terrain manque sous mes pieds.
- Dieu en soit béni, cher ami. Si enfin vous êtes arrivé à en avoir fini avec vous-même, c'est un grand pas de fait. Mais, dites-moi, est-ce vous qui avez opéré le salut, ou est-ce Dieu ?
- C'est Dieu, assurément.
- Remettez-vous donc entièrement à Lui. Pour ce qui regarde la foi je vous demanderai :
Croyez-vous que Christ a souffert pour les péchés et que Dieu l'a ressuscité d'entre les morts ?
-Oui, et j'en suis heureux.
- Eh bien, Dieu a dit que celui qui croit cela et qui confesse Jésus comme Seigneur, est sauvé. Croyez-vous que Jésus est le Fils de Dieu ?
- Oui.
- Eh bien, Dieu dit que celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu a la vie éternelle, et qu'il est victorieux du monde (Jean III, 36 ; 1 Jean V, 5).

Correspondance

Question. - La conduite de l'apôtre Paul, racontée dans Actes XVI, 37 ; XXII, 25, nous fournit-elle un exemple à suivre ?

Réponse. -. Rappelons d'abord que la partie historique de la Parole de Dieu raconte des faits tels qu'ils sont arrivés, pour nous faire voir ce qu'est l'homme et quelles sont les voies de Dieu à son égard. Ces faits sont pleins d'instruction, et nous présentent tantôt des types de Christ ou des exemples à suivre, tantôt des contrastes avec le Seigneur Jésus parfait en toutes choses, et tantôt des écueils à éviter. Lorsqu'il est question de porter un jugement sur tel acte, il faut tenir compte des motifs qui l'ont occasionné ; mais on doit toujours distinguer entre un récit historique et un précepte positif.

Dans les cas cités, le bienheureux apôtre revendique son droit de citoyen romain. Ses motifs en le faisant ne sont pas indiqués, de sorte que le jugement spirituel doit déterminer s'il y a ici une légère indication de faiblesse humaine en contraste avec la perfection absolue du Seigneur Jésus qui confessa et devant le sanhédrin juif, et devant Ponce-Pilate, la chose même qui faisait le sujet spécial de sa condamnation dans ces cours respectives (Matth. XXVI, 64 ; XXVII, 12). Quoiqu'il en soit, il est évident que Paul agit avec douceur et nullement avec l'idée de trouver son propre avantage aux dépens d'autrui. Il avait à coeur la réputation de l'évangile avec lequel il s'était identifié ; peut-être aussi, dans le second cas, voulait-il épargner au chiliarque une infraction de la loi. Ses sujets de gloire, lorsqu'il vient à en parler à contrecoeur, ne sont pas d'avoir échappé aux peines, mais plutôt d'y avoir passé, en endurant toute sorte d'humiliation pour l'amour de Christ et des âmes (2 Cor. XI, 16-33). Puissions-nous lui ressembler davantage comme « imitateur de Christ. »

UN TÉMOIGNAGE A LA DERNIÈRE HEURE

Le récit suivant, dans lequel on peut voir la fidélité de Dieu à exaucer les prières des siens, nous a paru de nature à intéresser les parents chrétiens et à les encourager à ne point se lasser de présenter leurs enfants au Seigneur. En même temps, il s'adresse aussi à vous, cher lecteur encore inconverti ; c'est un appel de plus que Dieu vous fait entendre, pour vous engager à ne pas compter sur vos forces, votre santé, ni votre jeunesse, mais à vous tourner maintenant vers ce Dieu de grâce qui ne veut pas qu'aucun périsse, mais que tous viennent à la repentance.

J'avais été appelé, comme médecin et comme ami, auprès d'une jeune fille qui, quelques jours auparavant, présentait toutes les apparences de la santé la plus florissante. En la voyant, je fus frappé dès l'abord de l'état d'accablement et de faiblesse excessive où elle avait été réduite en si peu de temps. La gravité du mal qui se révélait ainsi, et mes craintes quant à l'issue fatale de la maladie, ne furent que trop confirmées par le jugement des autres médecins qui furent successivement appelés.

C'était une jeune fille qui, à un développement physique remarquable, joignait des qualités et un caractère aimables qui la faisaient chérir de sa famille et de ses amis. Élevée par des parents chrétiens, elle avait la connaissance des vérités que la parole de Dieu révèle ; son père s'était endormi en Jésus ; elle savait qu'il était auprès duSeigneur ; elle n'ignorait pas que sa mère n'avait rien plus à coeur que la conversion de ses enfants et qu'elle la demandait à Dieu ; mais lorsqu'on s'informait près d'elle de l'état de son âme, du point où elle en était quant au salut, elle souriait avec embarras et l'on voyait bien que, si elle écoutait la parole de Dieu avec un certain respect, il n'y avait pas en elle des besoins réels qui la lui fissent apprécier. Combien n'y a-t-il pas de ces âmes qui restent ainsi froides et indifférentes devant ce qu'il y a de plus précieux et de plus important, l'amour suprême de Dieu qui a donné son Fils, afin de procurer au pécheur un salut éternel ! Seriez-vous de ce nombre, mon cher lecteur ?

Le coeur est par nature indifférent aux choses de Dieu, elles lui sont même une folie ; comment les apprécierait-il ? Mais la grâce est plus puissante que tous les obstacles, elle brise toute barrière ; notre jeune amie devait en être la preuve.
Le dimanche qui précéda sa maladie, elle assistait le soir à la réunion religieuse dont sa mère faisait partie. On se souvint plus tard de la sérieuse attention qu'elle avait prêtée aux paroles qui rappelaient la fragilité de la vie, cette vapeur qui paraît pour un peu de temps et qui bientôt s'évanouit ; cette chair qui est comme l'herbe et sa gloire comme la fleur de l'herbe (Voyez Jacques IV, 14 ; 1 Pierre I, 24). Elle était cependant bien loin de se douter que, semblable à une fleur bientôt moissonnée, elle allait être un exemple frappant de ces vérités divines.

Je me sentis pressé, dès les premiers jours de sa maladie, de lui rappeler ce qu'elle avait entendu. Elle écouta mes paroles, et le Seigneur, qui agissait dans cette âme jusqu'alors peu soucieuse de son salut, lui donna de sentir son impuissance et sa misère, et le besoin qu'elle avait d'un Sauveur. Cependant le travail qui s'opérait en elle nous échappait presque, et le grand jour d'éternité nous eût seul révélé avec certitude ce que le Seigneur avait fait pour notre jeune amie, si, dans sa grâce, II n'avait voulu donner à sa pauvre mère et à ses amis, pour leur consolation, l'assurance précieuse que cette âme était à Lui.

La marche de la maladie fut si rapide que, le soir du cinquième jour, la mère avait perdu tout espoir de conserver son enfant et n'avait plus d'autre préoccupation que le salut de son âme. À minuit, cédant aux sollicitations de ceux qui l'entouraient, elle consentit à me faire appeler. Je la trouvai pleurant et priant, n'osant plus demander au Seigneur le rétablissement de sa fille, mais sa conversion et un témoignage qui pût consoler et réjouir son coeur. Nous nous joignîmes à elle. Après minuit, les symptômes alarmants semblèrent se dissiper, l'état de la malade devint plus satisfaisant. Le léger espoir qui s'était élevé dans nos coeurs devait être de courte durée, mais nos dernières prières furent exaucées.
La maladie, en frappant les centres nerveux, avait réduit la patiente à un état d'insensibilité et d'immobilité presque complètes, mais Dieu avait permis que l'intelligence fût conservée. Notrejeune amie avait ainsi pu entendre la vérité qui lui était présentée ; les touchants appels du Seigneur avaient atteint son coeur ; profondément saisie par l'amour de Jésus, elle avait embrassé par la foi ce précieux Sauveur. Dès lors l'expression de son visage présenta comme un reflet du bonheur céleste, indiquant un état d'intime communion avec le Dieu dont elle goûtait l'amour.

Le Seigneur Jésus peut achever bien promptement l'oeuvre qu'il a commencée. Combien de temps lui fallut-il pour accomplir celle qu'il opéra dans le coeur du pauvre brigand attaché à une croix à côté de Lui ? Il me semblait l'entendre adresser aussi à notre jeune mourante ces paroles : « Aujourd'hui, tu seras avec moi dans le paradis. » Cher lecteur, si vous étiez mortellement frappé à cette heure, ces paroles pourraient-elles s'adresser à vous ? Jouissez-vous de cette bienheureuse assurance que vous serez avec le Seigneur à quelque instant qu'il vienne ?

Le dernier moment avançait rapidement pour la jeune malade, mais ce que nous disaient ses traits, ce que nous lisions dans son regard qui s'éteignait déjà, ce n'était ni l'angoisse, ni la crainte de la mort, ni une indifférence stoïque ; c'était la paix, la joie même. Je vois d'ici des incrédules sourire ; ils ne veulent pas admettre qu'en présence de la mort on puisse éprouver de semblables sentiments. Eh bien, écoutez le témoignage solennel sorti des lèvres de cette jeune fille au bord de l'éternité, devant cet inconnu qui vous fait frémir, mais qui, pour elle,était brillant de la lumière de Christ. Depuis plusieurs heures, elle ne parlait plus, ses membres étaient inertes, son visage et sa respiration seuls annonçaient que la vie ne s'était pas encore retirée. « Êtes-vous sauvée, êtes-vous heureuse et en paix ? » lui demandâmes-nous. « OUI », répondit-elle avec une force dont elle semblait pourtant incapable. C'était Dieu qui répondait à nos prières : ce « oui », si frappant, nous l'avons reçu de sa part, et il reste gravé dans nos coeurs. Ce fut sa dernière parole. Plusieurs fois encore, en entendant un passage de la parole de Dieu ou un verset de cantique, elle essaya d'exprimer qu'elle s'y joignait de coeur, mais ses lèvres s'y refusaient. Bientôt après, elle quitta cette demeure terrestre qui n'est qu'une tente ; absente du corps, elle était présente auprès du Seigneur, en attendant le jour de la résurrection.

Cher lecteur, vous êtes peut-être jeune et fort, instruit, riche, entouré d'amis, chéri de vos parents, ayant devant vous un brillant avenir ; et vous qui, au contraire, êtes pauvre, seul, délaissé, sans appui ; jeunes gens et vieillards encore inconvertis, la mort est là, tout près de vous ; à chaque instant elle vous coudoie, pour ainsi dire. Y pensez-vous ? Ne voudriez-vous pas posséder cette assurance, cette paix, cette joie qui, à sa dernière heure, remplissait le coeur de cette jeune fille ? Si la question : Êtes-vous sauvé, êtes-vous heureux ? vous était posée (et je la place devant vous), pourriez-vous répondre comme elle par un ce « oui » ferme, vrai et solennel ? Si vous n'avez pas la paix avec Dieu, l'assurance que vous êtes sauvé, n'attendez pas à plus tard, mais venez maintenant à Jésus, à Celui qui a fait la paix parle sang de sa croix, et qui, par sa mort et sa résurrection, donne à ceux qui croient en Lui de pouvoir regarder sans crainte, avec joie, au delà du tombeau. « Je suis, dit-Il, la résurrection et la vie. »

L'ÂME ANXIEUSE ET SES DIFFICULTÉS
(5me Dialogue.)

V
L'ASSURANCE DU SALUT.

- Je vois bien maintenant d'après nos précédents entretiens que le salut est de Dieu et de Dieu seul. De plus, celui qui est sauvé est par le fait un enfant de Dieu, n'est-ce pas, et doit se conduire comme tel ?
- Assurément. Il est écrit : « Vous êtes tous fils de Dieu par la foi dans le Christ Jésus » (Galates III, 26), puis encore : « Soyez donc les imitateurs de Dieu comme de bien-aimés enfants et marchez dans l'amour comme aussi le Christ nous a aimés et s'est livré lui-même pour nous, comme offrande et sacrifice à Dieu, en parfum de bonne odeur » (Éphésiens V, 1-2). « Celui qui dit demeurer en Lui doit lui-même aussi marcher comme Lui a marché » (1 Jean II, 6). On est responsable de marcher selon la position dans laquelle on se trouve déjà placé. Et quant à la puissance nécessaire pour la marche, rappelons-nous que Dieu envoie son Saint-Esprit, « l'Espritde son Fils », dans le coeur de celui qu'il a adopté pour être son enfant (Galates IV, 4-6).
- L'Esprit de Dieu en nous doit donc manifester sa présence ?
- Certainement ; il produira nécessairement du « fruit » ; remarquez bien qu'il n'est pas dit des « oeuvres » comme lorsqu'il est question de la chair (comparez dans Galates V, le verset 22 avec le verset 19). Le fruit pratique provient de la source vivante du Saint-Esprit qui habite dans le croyant.
- Mais que faire si ces fruits manquent ?
- Permettez-moi, cher ami, de vous faire remarquer que les Écritures ne parlent pas des « fruits », mais du « fruit » (comparez Gal. V, 22 ; Éph. V, 9 ; Phil. I, 11). Et la différence est plus grande qu'elle ne paraît au premier abord. « Le fruit » suppose un état général, un ensemble qui résulte de la force communiquée, que ce soit « l'Esprit », « la lumière » ou « la justice. » En pensant à « des fruits », vous vous occupez d'une
foule de détails dont, après tout, vous n'êtes pas capable déjuger ; car vous direz peut-être que quelques fruits manquent, tandis que vous en portez d'autres, et ainsi de suite. Pour porter le « fruit » il faut d'abord posséder cette force divine intérieure. Or, Dieu la donne au croyant.
- N'ai-je donc pas raison de regarder au de dans de moi pour trouver les effets de l'opération ou de la présence du Saint-Esprit ?
- Non ; quoiqu'il faille être vigilant et soigneux de bien marcher, nous n'avons pas à fonder sur notre marche l'assurance que nous appartenons réellement au Seigneur.
Mais l'apôtre n'a-t-il pas engagé les Corinthiens à s'examiner eux-mêmes pour savoir s'ils étaient dans la foi ? (2 Cor. XIII, 5.)
- Il a dit en effet « examinez-vous vous-mêmes ; » et il ajoute : « Voyez si vous êtes dans la foi. » On prend souvent ce passage comme vous le dites ; mais si vous le lisez attentivement, vous verrez que l'apôtre cherchait un argument simple pour leur prouver que son apostolat était de Dieu, ce que quelques-uns d'entre eux mettaient en question. N'êtes-vous pas chrétiens ? leur dit-il ; « ne reconnaissez-vous pas à l'égard de vous-mêmes que Jésus-Christ est en vous, à moins que vous ne soyez des réprouvés ? » Or, si vous êtes chrétiens, comment l'êtes-vous de venus ? Qui vous a prêché l'Évangile ? Qui est votre père en la foi ? (1 Cor. IV, 15 ; 2 Cor. XII, 14-15.) Vous voyez que l'apôtre en appelait à leur christianisme, dont ils étaient assurés, pour prouver son apostolat.
- Oui, cela est clair ; je n'avais pas ainsi compris le passage ; je vous remercie. Pourtant il me semble que si le Saint-Esprit est en moi, je dois sentir l'effet de sa présence.
- Sans doute ; mais si vous voulez que ce soit le sentiment de sa présence qui vous assure qu'il est là, vous n'en aurez jamais aucune certitude. Lorsqu'il est là, on ne s'occupe pas de ses sentiments, mais de Christ.
- Mais est-ce que la sainteté pratique de ma marche ne peut être, d'une manière secondaire, un sujet de confiance quant à mon salut ?
- Du tout, cher ami. D'abord, je le répète, le Saint-Esprit ne nous occupe pas de nous-mêmes, mais de Christ. La seule assurance du salut que Dieu donne au coeur de celui qui s'approche de Lui, provient de l'oeuvre de Christ. Ce n'est
pas en soi-même que l'on peut trouver un sujet de certitude quelconque. Si Dieu nous approche de Lui, c'est en vertu de ce qu'a opéré Christ qui a parfaitement glorifié Dieu à tous égards. Or je vous demande si vous croyez que l'oeuvre de la rédemption répond à tout ce que peuvent exiger la justice et la sainteté de Dieu pour qu'un pécheur soit approché du Dieu vivant et amené dans une relation étroite avec Lui ?
- Oui ; certainement.
- La Parole de Dieu ne laisse aucun doute à ce sujet. Voyez entre autres des passages tels que 1 Pierre III, 18 ; Hébreux X, 10, 14 ; Éphésiens I, 7 ; II, 13 ; Rom. III, IV, V, 1-12. Il résulte de là que si une âme cherche, de quelque manière que ce soit, une assurance de son salut en elle-même, dans des effets produits dans le coeur ou autrement, elle a perdu de vue ou n'a jamais compris que le salut est l'oeuvre de Dieu seul et que c'est Lui qui l'a accompli d'un bout à l'autre.
- Mais si l'on s'efforce de marcher dans la sainteté, ce doit être parce que la vie de Dieu est là.
- La vie de Dieu dans le croyant conduit en effet à une marche sainte, mais avez-vous jamais vu une âme sincère qui fût contente de ses propres efforts ou qui y trouvât une source de satisfaction devant Dieu ?
- Ce n'est pas moi du moins. Je me trouve misérable lorsque je pense à moi-même.
- Il n'en peut être autrement. Rappelez-vous de plus que les efforts que fait une âme réveillée pour mener une vie sainte sont loin de répondre aux pensées de Dieu au sujet de la marche normale du chrétien. Il est bien vrai que ces efforts sont le premier résultat de l'action de la Parole de Dieu sur l'âme qui l'a entendue et reçue. Ils montrent que la crainte de Dieu est là ; car « la crainte de l'Éternel est de haïr le mal » (Prov. VIII, 13). Il y a donc un « commencement de sagesse » (Psaume CXI, 10). Les pensées du coeur ont été toutes changées ; on recherche Dieu au lieu de rechercher le monde ; on s'efforce de lui plaire encore que l'on ne réussisse pas ; on se place sous sa sainte loi, mais ce n'est que pour faire la pénible expérience que le coeur naturel est corrompu, la chair incorrigible, et qu'il n'y aucune puissance pour faire le bien.
- D'où, vient donc la puissance qui rend capable de marcher de manière à plaire à Dieu ?
- Elle vient de Dieu par le Saint-Esprit ; mais on n'en jouit pas en pratique jusqu'à ce que l'on ait compris qu'il n'existe aucune puissance en nous pour faire le bien. On crie : « Misérable homme que je suis, qui me délivrera de ce corps de mort ? » On trouve alors la position toute nouvelle que nous a faite la mort et la résurrection de Christ. Une fois délivré du poids accablant de la recherche d'une vie sainte, quand on était encore sous la loi, on jouit en pratique de la sainteté dans laquelle l'oeuvre de Christ nous place ; on est « sous la grâce », et une vie sainte en résulte sans que l'on fasse des efforts charnels pour l'atteindre.
- Je vois qu'à tous ces égards j'ai bien des choses à apprendre.
- Vous pouvez vous remettre à Dieu pour
qu'il vous fasse croître dans sa connaissance : II le fera ; mais que rien n'obscurcisse en vous la valeur de l'oeuvre de Christ. Souvenez-vous que « par une seule offrande II a rendu parfaits à perpétuité ceux qui sont sanctifiés » (Hébreux X, 14).

ÊTES-VOUS PRÊT POUR LE SALUT OU PRÊT POUR LE JUGEMENT

Celles qui étaient prêtes entrèrent. (MATTHIEU XXV, 10.)
Il y a deux choses, cher lecteur, que Dieu tient prêtes : premièrement, le salut est « prêt » à être révélé pour le croyant ; et, en second lieu, le Seigneur est « prêt » à juger celui qui ne croit pas ; comme Pierre le dit : « Celui qui est prêt à juger les vivants et les morts » (1 Pierre IV, 5). Or, je vous le demande, desquels êtes-vous ? De ceux pour qui le salut est prêt, ou de ceux pour qui le jugement est à la porte ?
Si vous ne pouvez pas dire que vous êtes prêtpour le salut, vous êtes semblable aux vierges folles de Matthieu XXV, dehors, et sans être prêt. Elles se trouvaient privées du privilège et de la joie d'être dedans. Le Seigneur est prêt à révéler le salut, et qu'est-ce pour le chrétien ? C'est d'être pris et introduit dans la gloire. Rien ne retarde la révélation de ce salut, si ce n'est la longue patience et la miséricorde du Seigneur, qui ne veut pas qu'aucun périsse.

La foi en Christ assure une bénédiction présente aussi bien qu'une bénédiction éternelle. D'abord j'obtiens le salut de mon âme, puis il reste celui de mon corps. Par la foi, mon âme est sauvée, et mes péchés sont pardonnés, maintenant ; mais il y a ensuite une autre chose que Dieu est sur le point d'accomplir ; - nous prendre hors de la scène présente, et nous placer avec Christ dans la gloire. Le salut est prêt pour le croyant ; et le croyant est prêt pour le salut.

Cher lecteur, si vous n'êtes pas prêt pour le salut, le jugement vous attend. Direz-vous ; Je suis chrétien, j'ai été baptisé ? Ce n'est pas tout : Êtes-vous un chrétien en réalité ? Les cinq vierges folles ne représentent-elles pas les chrétiens de nom, ceux qui ont une religion extérieure, qui fréquentent peut-être les temples et les chapelles ? En apparence pour eux tout est bien en règle ; mais voilà la différence avec les cinq vierges sages ; celles-ci avaient grand soin d'être prêtes à rencontrer l'Époux. Elles avaient de l'huile dans leurs vaisseaux. Le vaisseau est le corps ; l'huile, c'est le Saint-Esprit. Et qui reçoit le Saint-Esprit ?

Chacun de ceux qui croient au Seigneur Jésus-Christ. Comprenez-le bien ; vous ne recevez pas le Saint-Esprit pour vous aider à croire ; mais, ayant cru, vous êtes « scellés du Saint-Esprit de la promesse qui est les arrhes de notre héritage » (Éphésiens 1,14). Voilà ce qu'enseigne l'Écriture.

Nous lisons en Matthieu XXV, 10 : « Celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui aux noces ; et la porte fut fermée. » À ce moment, le croyant est dedans, et celui qui ne croit pas est dehors. Où en êtes-vous, lecteur ? Quand vous serez devant le Seigneur, que sera-t-Il pour vous ? Sera-t-Il votre Juge ? Âme inconvertie, II l'est pour vous ! Chrétiens, comment le rencontrerez-vous ? N'est-ce pas comme l'Époux vers lequel votre coeur se tourne ? Vous irez à sa rencontre dans l'air, et vous entrerez avec Lui.

Chrétien, vous serez toujours avec le Seigneur ! Pécheur, jamais vous ne serez avec Lui ! Vous le verrez une fois, mais pour être ensuite à jamais banni de sa présence.

Chrétiens, consolez-vous l'un l'autre par ces paroles : « Le Seigneur lui-même avec un cri de commandement descendra du ciel. »

Pécheurs ! Oh combien je voudrais que ces paroles pussent vous réveiller ! car elles ne renferment pas de consolation pour vous. Il est prêt à vous juger, car lorsqu'il sera venu prendre les siens, vous serez laissés dehors pour le jugement. Quelle chose terrible que d'être encore dans vos péchés ! Chacun d'eux est écrit, sera rappelé et apporté contre vous en jugement dans ce jour.

Une année s'écoule, et vous pensez peut-être qu'elle a passé pour toujours. Non, non ; c'est une erreur. Qu'arrivera-t-il bientôt, pécheur, quand vous serez devant le grand trône blanc, si vous mourez dans vos péchés ? Qu'arrivera-t-il quand les livres seront ouverts ? Dieu ne se trompe pas dans les écritures qu'il tient pour chacun. La page de votre histoire s'y trouve, portant votre nom, et lorsqu'elle sera ouverte, tout ce qui vous concerne sera reconnu parfaitement exact. Peut-être avez-vous été élevé par des parents pieux, et avez-vous entendu parler de Christ depuis votre enfance. Il se peut que vous ayez suivi une école du dimanche, et même que vous y soyez devenu moniteur, enseignant les autres, « membre » aussi de quelque église ; mais avec tout cela, jamais votre âme n'a été lavée dans le sang de Christ ; jamais vous n'êtes venu à Lui, comme un pécheur perdu, pour être sauvé, et les années s'écoulent, chacune enregistrant votre total oubli du Seigneur. Chaque ligne de ce livre de mémoire est divinement vraie, chacune vous condamne, et bientôt vous serez là, écoutant ce témoignage qui condamne votre âme.

L'année qui va finir son cours dira aussi son histoire : « Tu as entendu annoncer Christ, et tu n'as pas cru ; de janvier à décembre tu as été averti, exhorté, supplié de venir à Jésus, mais l'année a terminé sa course, et ton âme est encore inconvertie, et sans Christ. » Cette année-là aura-t-elle passé pour toujours ? Ne se relèvera-t-elle pas pour te dire, ô pécheur, dans ce jour où tu imploreras en vain la miséricorde : « Des milliers, cette année, ont goûté la miséricorde, mais toi, tu n'en as pas voulu. Jamais tu n'as fléchi le genou devant Jésus, jamais tu n'as reconnu ton état de péché, et de ruine, et d'entière culpabilité ; maintenant c'est trop tard ; la porte du salut est fermée : tu ne pourras plus y entrer ! »

Pour nous, nous attendons Christ. Ne voulez-vous pas vous joindre à l'armée des rachetés du Seigneur ? Oh ! quelle douceur, quel repos, quelle joie de posséder Christ ! Ne retardez pas. Que cette année, que ce jour même ne se passe pas que vous n'ayez connu Christ. Recevez-le, puis poursuivez votre chemin, capable de dire aux autres ce que Christ est, et ce qu'il a fait pour vous.
W.-T.-P. W.

UN AVERTISSEMENT

« Ephraïm s'est associé aux idoles ; abandonne-le. » (OSÉE IV, 17.)

Quelle chose terrible lorsque Dieu abandonne quelqu'un à sa mauvaise voie ! Le nom d' « Ephraïm » désigne le peuple d'Israël, duquel il est dit (2 Rois XVII, 13) : a L'Éternel avait sommé Israël et Juda par le moyen de tous les prophètes, ayant toute sorte de vision en disant : Détournez-vous de toutes vos méchantes voies, retournez et gardez mes commandements et mes statuts selon toute la loi que j'ai commandée à vos pères et que je vous ai envoyée par mes serviteurs les prophètes ; mais ils n'avaient pas écouté, et ilsavaient raidi leur cou. C'est pourquoi l'Éternel fut fort irrité contre Israël, et il les rejeta... »
Les jours d'exhortations et d'affectueuses remontrances avaient pris fin pour ce malheureux peuple. Il n'avait pas voulu écouter son Dieu, ni obéir à ses commandements, ni se repentir de sa désobéissance. Alors Dieu le laisse en disant : « Ephraïm s'est associé aux idoles, abandonne-le » ; et le jugement, depuis si longtemps annoncé et si bien mérité, tombe sur lui.

Or « toutes les choses qui ont été écrites auparavant ont été écrites pour notre instruction » (Romains XV, 4). C'est à vous, cher lecteur, d'y faire attention. Maintes fois vous avez entendu la voix de Dieu vous avertir ; et peut-être jusqu'à ce moment votre coeur est-il resté attaché aux choses de la terre qui vont passer, aux idoles que vous vous êtes faites, aux vanités que vous poursuivez avec ardeur en oubliant Dieu, et en mettant sa parole de côté. Prenez garde que pour vous aussi comme pour Israël le moment n'arrive où Dieu vous abandonnera à la voie que vous avez choisie, et que le jugement de Dieu ne vous surprenne au jour même que vous y penserez le moins. Vous crierez alors sans trouver de réponse, vous n'entendrez que cette parole écrasante : « Parce qu'ils ont haï la science et qu'ils n'ont point choisi la crainte de l'Éternel. Ils n'ont point aimé mon conseil ; ils ont dédaigné toutes mes répréhensions, qu'ils mangent donc le fruit de leur voie, qu'ils se rassasient de leurs conseils » (Proverbes I, 29-31).


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