LE
SALUT DE DIEU
FEUILLE CONSACRÉE À
L'ÉVANGÉLISATION
VOL. V
CINQUIÈME
ANNÉE 1878
LE TRIBUNAL DE CHRIST
Le
chapitre V de la 2e épître
aux Corinthiens exerce souvent les âmes
qui ne sont pas bien affermies dans la
grâce.
Premièrement, le lecteur doit remarquer ce
fait que la pensée du tribunal de Christ est
si loin d'inspirer de la frayeur à
l'apôtre qu'il ne pense pas du tout à
lui-même, quand le tribunal est devant ses
yeux par la foi. Ce qu'il y avait de terrible dans
ce tribunal ne s'adressait pas à lui comme
s'il était lui-même un objet du
jugement qui s'y exécutait ; Puni est
tellement en dehors de l'influence de cette
frayeur, quant à sa propre conscience, que
l'effet est simplement de ranimer son zèle,
et de le pousser à prêcher aux
pécheurs. Je peux sentir ce qu'il y a de
solennel dans la condamnation à mort d'un
criminel ; mais si je ne suis pas le criminel,
je n'ai pas la moindre pensée que la
sentence s'applique à moi-même :
elle peut me pousser à exhorter les autres
qui pourraient être en danger de suivre le
train de vie qui a amené le criminel
à cette triste fin.
Mais, dira-t-on, comment peut-on penser, non pas
à un trône de grâce, mais au
jugement et rester en dehors de la frayeur que
celui-ci inspire ? Voici la
réponse : le juge qui siège sur
le tribunal est ma justice ; II juge
d'après la justice qui Lui est propre, la
justice divine. Or cette justice est la mienne, je
suis la justice d'après laquelle il
juge : elle ne peut se condamner. De plus
c'est Jésus qui est juge ; or II a
porté lui-même les
péchés pour lesquels j'aurais
dû être jugé ; II ne peut
me les imputer, car ce serait se renier
lui-même. Il est le témoin que ces
péchés sont expiés et abolis.
Je ne peux craindre devant un tel juge.
Mais de plus, comment et en quel état est-ce
que j'arrive devant le tribunal ? Le Seigneur
a dit : « Je m'en vais vous
préparer une place, et si je m'en vais et
que je vous prépare une place, je reviendrai
et je vous prendrai auprès de moi, afin que,
là où moi je suis, vous, vous soyez
aussi. » Christ vient lui-même nous
chercher pour que nous nous trouvions devant son
tribunal ; et en y arrivant ainsi, comment
puis-je craindre ? Mais encore, quand Christ
nous prendra ainsi à lui, il transformera ce
corps vil, selon la ressemblance de son corps
glorieux ; j'arrive donc déjà
glorifié devant le tribunal et Christ est
venu me chercher pour être avec lui. Il est
évident que pour le croyant le tribunal ne
peut produire l'effet de frayeur et de crainte
qu'il doit inspirer au pécheur qui ne
connaît pas Christ : le Jésus qui
y siège en juge est déjà
auparavant devenu Sauveur à l'égard
des péchés qui auraient dû
être jugés ; et plus encore, II
est notre justice.
Est-ce que le tribunal reste donc sans effet sur
l'âme ? - Nullement. Si Christ a
anticipé le jugement pour le croyant, en se
livrant à la mort pour lui, pour les
péchés qui auraient été
l'objet du jugement, le croyant réalise par
la foi ce jugement dans son âme ; il est
manifesté à Dieu selon l'immuable
sainteté de ce jugement ;
celui-ci produit son effet dans
sa conscience : maintenant tout y est
jugé, selon ce jugement-là.
La pensée du tribunal n'est pas effrayante,
parce que le Rédempteur y
siège ; mais elle est sanctifiante, et
c'est ce qu'il faut pour nous.
Je crois aussi que notre manifestation devant le
tribunal de Christ sera
très-précieuse pour nous. Quand
maintenant je tourne mes regards en arrière
sur ma vie passée, maintenant, dis-je, que
je suis parfaitement réconcilié avec
Dieu et que ma conscience est purifiée,
toute cette vie devient pour mon coeur la
scène des voies de Dieu à mon
égard : sa patience, sa bonté,
son intervention en ma faveur, pauvre être
que je suis, la manière dont II m'a soutenu
et relevé quand j'étais tombé,
la manière dont II m'a fait échapper
à des dangers connus et inconnus, dont II
m'a instruit, dirigé, formé par sa
grâce, fait contribuer toutes choses à
mon bien ; en un mot, toutes ses voies de
sainte grâce se déploient devant mes
yeux.
Je les vois imparfaitement, sans doute, mais quand
je connaîtrai comme je suis connu, quand je
repasserai non-seulement dans la
sûreté de la grâce, mais dans la
perfection de la gloire, toutes les voies de Dieu,
que de sujets d'adoration j'y trouverai ! Quel
Dieu je connaîtrai par ces voies ;
quelle instruction s'y trouve pour me le faire
connaître ; quel puissant moyen de
recueillir dans mon coeur étonné et
éclairé d'éternelles actions
de grâces : nous connaîtrons comme
nous sommes connus ! Quel rapprochement de
Dieudans l'intimité de
ses pensées longtemps peu saisies, mais qui
seront alors des preuves d'un amour qui n'a jamais
manqué !
Ainsi cette manifestation devant le tribunal de
Christ, que la conscience non purifiée
craindrait, sera une très-grande
bénédiction, un privilège pour
le racheté.
( « Études sur la
Parole de Dieu ». )
Fragment
DIEU EST AMOUR. En ceci a été
manifesté l'amour de Dieu pour nous, c'est
que Dieu a envoyé son Fils unique dans le
monde, afin que nous vivions par lui ; en ceci
est l'amour, non en ce que nous, nous ayons
aimé Dieu, mais en ce que lui nous aima, et
qu'il envoya son Fils pour être la
propitiation pour nos
péchés »
(1 Jean IV, 8-10).
Dieu s'est révélé en Christ.
C'est à la croix surtout que Dieu a
manifesté sa sainteté parfaite et son
amour ineffable. Il ne peut tenir le coupable pour
innocent, II ne peut passer
légèrement par-dessus le
péché. Mais Christ, « le
Juste, » a pris sur Lui toutes nos
offenses, et a pleinement satisfait à toutes
les exigences de la justice de Dieu ; II a
souffert pour nos péchés, afin de
nous amener à Dieu. Les péchés
étant ainsi ôtés, Dieu est
maintenant libre de déployer envers le
pécheur repentant tous les trésors
inépuisables de sa grâce et de sa
gloire. Dieu nous fait approcher de Lui comme
enfants, - objets du même amour dont
II aime Christ.
LA LOI DES DIX COMMANDEMENTS EST-ELLE
UNE RÈGLE DE VIE ?
(1)
Beaucoup de personnes, tout en admettant bien
que nous ne pouvons pas obtenir la vie par la loi,
soutiennent en même temps que la loi est la
règle de notre vie. Mais l'Apôtre
déclare que « tous ceux qui sont
sous le principe des oeuvres de loi sont sous
malédiction »
(Galates III, 10). Peu importe leur
condition individuelle : s'ils sont sur le
terrain de la loi, ils' sont nécessairement
sous la malédiction.
Quelqu'un dira peut-être :
« Je suis
régénéré, je ne suis
donc pas exposé à la
malédiction ; » mais si la
régénération ne transporte pas
un homme hors du terrain de la loi, elle ne peut le
placer au delà des limites de la
malédiction.
Mais qu'est-ce que la loi a affaire avec la
régénération ? Où
trouvons-nous qu'il soit question de la
régénération dans le
chapitre XX du livre de
l'Exode ? La loi n'a qu'une seule question
à adresser à l'homme, question
courte, sérieuse et directe, savoir :
« Es-tu ce que tu devrais
être ? » Si la
réponse est négative, la loi ne peut
que lancer ses terribles anathèmes et tuer
l'homme. Et qui reconnaîtra plus promptement
et plus profondément qu'il n'est, en
lui-même, rien moins que ce qu'il devrait
être, sinon l'homme vraiment
régénéré ? Ainsi,
s'il est sous la loi, il est inévitablement
sous la malédiction. Il n'est
paspossible que la loi rabatte
de ses exigences, ni qu'elle se mêle avec la
grâce. Les hommes, sentant qu'ils ne peuvent
parvenir à s'élever jusqu'à la
mesure de la loi, cherchent toujours à
rabaisser celle-ci jusqu'à eux, mais c'est
en vain. La loi demeure ce qu'elle est, dans toute
sa pureté, sa majesté et son
austère inflexibilité ; et elle
n'accepte rien de moins qu'une obéissance
absolument parfaite ; et quel est l'homme
régénéré ou
irrégénéré qui puisse
entreprendre d'obéir ainsi ?
On dira : « Nous avons la perfection
en Christ. » Cela est vrai ; mais ce
n'est pas par la loi, c'est par la grâce, et
nous ne pouvons absolument pas confondre les deux
économies.
L'Écriture nous enseigne clairement que nous
ne sommes pas justifiés par la loi ;
mais la loi n'est pas non plus la règle de
notre vie. Ce qui ne peut que maudire, ne peut
jamais justifier ; ce qui ne peut que tuer, ne
peut pas être ce qui règle et gouverne
la vie. Un homme pourrait tout aussi bien essayer
de faire fortune par le bilan qui le constitue en
faillite.
Le
chapitre XV des Actes nous apprend
comment le Saint-Esprit répond à
toute tentative qu'on voudrait faire de placer les
croyants gentils sous la loi, comme règle de
vie : « Quelques-uns de la secte des
pharisiens qui avaient cru
s'élevèrent, disant qu'il les faut
circoncire et leur commander de garder la loi de
Moïse »
(vers. 5). « Et une grande
discussion s'étant élevée,
Pierre se leva et leur dit : Hommes
frères, vous savez vous-mêmes que,
dès les jours d'autrefois,
Dieum'a choisi entre vous, afin
que les nations ouïssent par ma bouche la
parole de l'évangile et qu'elles crussent.
Maintenant donc, pourquoi tentez-vous Dieu, en
voulant mettre sur le cou des disciples un joug que
ni nos pères ni nous n'avons pu
porter ? »
(vers. 7-10.) Ce langage est grave et
sérieux. Dieu ne voulait pas qu'on
« mît un joug sur le
cou » de ceux dont les coeurs
avaient été affranchis par
l'évangile de paix ; il voulait
plutôt les exhorter à se tenir fermes
dans la liberté du Christ et à ne pas
être « de nouveau retenus sous un
joug de servitude »
(Gal. V, 1).
Comment pourrions-nous admettre la pensée
que Dieu voulût gouverner par la loi ceux
qu'il a reçus en grâce ?
« Nous croyons, dit Pierre, par la
grâce du Seigneur Jésus, être
sauvés de la même manière
qu'eux aussi »
(Actes XV, 11). Les Juifs qui avaient
reçu la loi, et les Gentils qui ne l'avaient
pas reçue, devaient tous désormais
être « sauvés par
grâce. » Ils sont placés
« sous la grâce, » et de
plus, sont exhortés « à
croître dans la grâce »
(Romains VI, 14 ;
2 Pierre III, 18).
Enseigner autre chose, c'était tenter Dieu.
Ces pharisiens renversaient les fondements
mêmes de la foi du chrétien ; et
c'est ce que font tous ceux qui veulent mettre les
croyants sous la loi.
Écoutez le langage énergique et les
accents de juste indignation dont le Saint-Esprit
se sert, à l'égard de ces docteurs de
la loi : « Je voudrais que ceux qui
vous bouleversent se retranchassent
même »
(Galates V,
12).
Les pensées du Saint-Esprit sont-elles
changées au sujet de cette
question ?
Il est donc évident que la loi n'est ni le
fondement de la vie pour le pécheur, ni la
règle de la vie pour le chrétien.
Christ est tous les deux. Il est notre vie et la
règle de notre vie. La loi ne peut que
maudire et tuer. Christ est notre vie et notre
justice ; II a été fait
malédiction pour nous en étant pendu
au bois ; II descendit dans le lieu où
le pécheur gisait, dans la mort et le
jugement ; et nous ayant, par sa mort,
déchargés de tout ce qui
était, ou pouvait être contre nous, il
est devenu, en résurrection, la source de la
vie et le fondement de la justice pour tous ceux
qui croient en son nom.
Possédant ainsi la vie et la justice en lui,
nous sommes appelés à marcher, non
pas seulement comme la loi l'ordonne, mais à
« marcher comme Lui a
marché »
(1 Jean II, 6).
Il paraîtra presque superflu d'affirmer que
tuer, commettre adultère, dérober,
sont des actes directement opposés à
la morale chrétienne. Mais si un
chrétien réglait sa vie
d'après ces commandements-là, ou
d'après le décalogue tout entier,
produirait-il ces fruits précieux et
délicats dont nous parle
l'épître aux
Éphésiens ? Les dix
commandements amèneraient-ils un voleur
à ne plus voler, mais à travailler
afin d'avoir de quoi donner ?
Transformeraient-ils jamais un voleur en un homme
laborieux et honorable ? Non,
assurément. La loi dit : « Tu
ne déroberas point ; » mais
dit-elle aussi : « Va, donne
à manger à
tonennemi, habille-le et
bénis-le ? Va, et réjouis par ta
bienveillance, par tes actes de bonté, le
coeur de celui qui n'a jamais cherché
qu'à te nuire ? » Non, elle
ne le dit point. Malgré cela, si moi,
chrétien, j'étais sous la loi comme
règle, elle ne ferait autre chose que me
maudire et me tuer. Comment cela se fait-il si la
sainteté chrétienne est tellement
plus élevée ? Parce que je suis
faible, et que la loi ne me donne aucune force, ne
me témoigne aucune miséricorde. La
loi exige de la force de quelqu'un qui n'en a
aucune, et elle le maudit s'il n'en peut montrer.
L'évangile donne de la force à
celui qui n'en a pas, et le bénit
dans la manifestation de cette force.
La loi présente la vie comme but de
l'obéissance ; l'Évangile donne
la vie comme le seul fondement véritable
d'obéissance...
Mais, demandera-t-on, « la loi n'est-elle
pas parfaite ? Et si elle est parfaite, que
voulez-vous de plus ? » - La loi est
divinement parfaite ; c'est même
à cause de sa perfection qu'elle maudit ceux
qui ne sont pas parfaits lorsqu'ils essayent de
subsister par elle. « La loi est
spirituelle ; mais moi je suis
charnel. » II nous est impossible
de nous faire une idée juste de la
perfection et de la spiritualité de la loi.
Mais alors, cette loi parfaite étant mise en
contact avec l'humanité déchue, cette
loi spirituelle rencontrant « la
pensée de la chair, » ne peut
« produire » que « la
colère » et
« l'inimitié »
(Rom. IV, 15 ;
VIII, 7). Pourquoi ? Est-ce
parce que la loi n'est pas parfaite ? - Au
contraire, c'est parce qu'elle l'est et que
l'hommeest pécheur. Si
l'homme était parfait, il accomplirait la
loi selon toute sa perfection spirituelle sans
qu'il y eût aucun besoin de lui imposer la
loi ; et même l'apôtre nous
enseigne que si nous sommes de vrais croyants, bien
que portant encore en nous une nature corrompue,
« la justice de la loi est accomplie en
nous qui ne marchons point selon la chair, mais
selon l'esprit »
(Romains VIII, 4). « Celui
qui aime les autres a accompli la loi... L'amour ne
fait point de mal au prochain ; l'amour donc
est la somme de la loi s
(Romains XIII, 8-10 ; comparez
Galates V, 14,
22-23). Si j'aime quelqu'un, je ne
lui déroberai pas ce qui lui
appartient ; loin de là, je chercherai
à lui faire tout le bien que je pourrai.
Tout cela est clair et facile à comprendre
pour une âme spirituelle, et confond ceux qui
veulent faire de la loi le principe de vie pour le
pécheur, ou la règle de la vie pour
le croyant.
Le chrétien marche selon l'Esprit.
« Tous ceux qui sont conduits par
l'Esprit de Dieu, ceux-là sont les fils de
Dieu »
(Romains VIII, 14).
Or la loi n'a pas été donnée
pour régler l'Esprit ; elle a
été imposée à des
hommes dans la chair, laquelle, de fait, elle n'a
nullement réussi à brider. Au
contraire, la chair est excitée au mal par
la loi, et sa vraie nature, qui est l'opposition
à Dieu, se trouve ainsi manifestée.
« Par la loi est donnée la
connaissance du péché ; par
elle, le péché devient excessivement
pécheur »
(Romains III, 20 ;
VII, 13).
De toute manière donc, il est évident
que, sile chrétien n'a
que la loi comme règle et comme mobile,
jamais il ne pourra marcher comme un enfant de
Dieu ; mais béni soit Dieu, il a autre
chose ; il a le Saint-Esprit qui occupe ses
pensées de Christ et qui le rend conforme
à ce divin modèle.
Imposer la loi comme règle de vie à
un chrétien pour qui elle n'est pas faite, a
pour effet pratique de rabaisser
considérablement le niveau moral de sa
marche, en lui permettant une certaine
conformité avec le monde dans une foule de
choses que la grâce de Christ lui ferait
rejeter avec dégoût. La loi, par
exemple, me permet de faire valoir mes
droits ; mais Christ ne l'a pas fait : II
s'y est toujours refusé, et II nous enseigne
à l'imiter en souffrant plutôt les
torts, en nous remettant entre les mains de Dieu
avec tout ce qui nous concerne
(1 Corinthiens VI, 7 ;
1 Pierre II, 20-25).
Mais il y a, pour le chrétien qui se place
ainsi sous la loi, un effet plus sérieux
encore : c'est qu'il se prive de la jouissance
de l'adoption. Cela nous est montré avec
beaucoup de détails dans
l'épître aux Galates. Il est
impossible qu'une personne réellement
affranchie se conduise par une loi faite pour un
état d'esclavage. L'apôtre,
prévoyant les effets désastreux de
cette tendance à se placer sous la loi,
luttait contre elle de toutes ses forces,
jusqu'à dire dans l'anxiété de
son âme pour ses chers Galates :
« Je suis en perplexité à
votre sujet... Je crains quant à vous que
peut-être je n'aie
travailléen vain pour
vous »
(chap. IV, 11-20). Nous recommandons
vivement à nos lecteurs l'étude
attentive de cette épître, en nous
bornant pour le moment à en citer encore
deux passages :
« Maintenant ayant connu Dieu, ou
plutôt ayant été connus de
Dieu, comment retournez-vous de nouveau aux faibles
et misérables éléments
auxquels vous voulez encore derechef être
asservis ? »
(IV, 9.)
« Vous vous êtes
séparés de tout le
bénéfice qu'il y a dans le Christ,
vous tous qui vous justifiez par la loi ; vous
êtes déchus de la grâce. Car
nous, par l'Esprit, sur le principe de la foi, nous
attendons l'espérance de la
justice »
(V, 4, 5).
Que Dieu nous accorde de marcher par l'Esprit, en
nous occupant de Christ, de sa résurrection
et de ses souffrances pour que nous portions le
cachet de l'homme céleste dont nous trouvons
le modèle en l'apôtre Paul, dans
l'épître aux Philippiens.
L'ÂME ANXIEUSE ET SES
DIFFICULTÉS
(3me Dialogue.)
III
LA FOI ET LA PAROLE DE DIEU. (Suite 2)
- Après vos explications, il me semble
mieux comprendre le
chapitre VI de l'épître aux
Hébreux, quoique j'aie encore besoin de
quelques éclaircissements. De plus, j'ai
trouvé dans la même
épître deux autres passages qui ne me
paraissent pas tout à fait en accord avec ce
que vous m'avez dit de la foi. L'un de ces
passages se trouve au
chapitre X ; il y est
parlé d'une « pleine assurance de
foi », et en outre nous y trouvons de
terribles menaces de jugement contre ceux qui
pèchent volontairement après avoir
reçu la connaissance de la
vérité. L'autre passage est dans le
chapitre XI ; il y est dit que,
sans la foi, il est impossible de plaire à
Dieu. Cela ne semble-t-il pas poser la foi comme
condition préalable sans laquelle on ne peut
rien recevoir de Dieu ? Pour moi, je ne puis
m'empêcher souvent de frissonner en pensant
à l'avenir ; quel sort terrible serait
le mien si ma foi venait à manquer, ou si je
commettais ce péché
irrémissible.
- Laissez-moi vous dire tout d'abord, cher ami, que
je suis bien aise de voir que maintenant vos
difficultés ne proviennent plus de vos
propres expériences, mais de ce que vous ne
saisissez pas la portée de certains passages
de la Parole de Dieu. Il est ainsi plus facile de
répondre, puisque nous suivons un guide
infaillible ; car j'aime à croire que
telle est votre pensée à
l'égard
des Écritures.
- Assurément ; elles sont pour moi
revêtues tout entières de
l'autorité de Dieu.
- Eh bien, je puis vous dire, pour commencer, que
si seulement vous vouliez laisser
entièrement de côté votre
« vous-même » et regarder
à Christ seul, tous vos doutes
disparaîtraient aussitôt.
- Combien j'en serais heureux ! J'ai tellement
besoin de sentir sous mes pieds un terrain solide.
Mais, comme vous l'avez dit, notre seul
guideinfaillible est la Parole
de Dieu, et quand j'y trouve des passages tels que
ceux que je vous ai cités, j'en suis
à me demander si je possède bien
cette foi ferme, à toute
épreuve ; - ou bien, je ne comprends
peut-être pas encore bien ce que c'est.
- Pour répondre, je vous ferai remarquer que
si, en effet, l'épître aux
Hébreux est comme un traité
détaillé sur la foi, il n'y a point
d'écriture où le Saint-Esprit ne
détourne autant nos regards de tout homme et
de toute chose pour les arrêter sur Christ
seul. C'est Christ qui répond à toute
ombre, tout type, toute figure de l'ancienne
alliance ; c'est Lui qui les remplace et, par
conséquent, les met de côté,
exactement comme la présence d'une personne
vivante rend inutile le portrait qui la
représente. Moïse, Josué, Aaron,
Melchisédec, les sacrificateurs et les
sacrifices, ont eu leur temps et leur
utilité pour présenter quelques
côtés de la gloire de
Jésus ; mais ils ont passé comme
des ombres pour faire place au
« corps » qui est Christ
(Colossiens II, 17). Quant à
la portée morale de tout cet enseignement
pour nos âmes, on la trouve
résumée dans ces paroles :
« Fixant les yeux sur Jésus, le
chef et le consommateur de la foi »
(Hébreux XII, 2).
- Ah ! c'est bien là ce que je voudrais
pou voir faire toujours.
- Je le crois, cher ami ; mais le fait est que
vous ne cessez de regarder au dedans de
vous-même pour trouver la foi dans votre
coeur, au lieu de regarder à Christ qui la
produit par son Esprit. Jamais vous ne pourrez vous
former une idée juste de
la foi, si, pour en apprécier les effets
vous persistez à vouloir sonder votre propre
coeur.
- La foi doit cependant se manifester par certains
effets.
- Cela va sans dire ; mais laissez aux autres
le soin de juger de ces effets en vous. Quand
Moïse eut été sur la montagne
avec Dieu, il ne s'aperçut point que son
visage était devenu resplendissant, mais les
Israélites le virent bien. Il en doit
être de même pour nous, et c'est ce qui
aura lieu, si nous nous occupons de Christ
seul.
L'arbre n'a pas à juger de ses propres
fruits. Ce qu'il lui faut pour en produire,
c'est une nourriture et un milieu
convenables ; les fruits sont alors la preuve
qu'il s'est approprié ce qui lui a
été fourni du dehors. De même
nous sommes enracinés et fondés dans
l'amour de Dieu en recevant Christ dans le coeur
(Éphésiens III, 17), et
l'atmosphère dans laquelle nous sommes
enveloppés comme chrétiens est celle
de la grâce
(Romains VI, 14). En Christ nous
apprenons ce que Dieu est pour nous ; en
contemplant Christ glorifié nous sommes
transformés moralement en son image
(2 Corinthiens III, 18).
- J'aime à vous entendre me présenter
ce côté de la vérité.
Mon âme s'en trouve toute
rafraîchie.
- Oui, parce que cela vous sort de vous-même.
Mais alors pourquoi retournez-vous toujours
à votre misérable
« moi » ? Vous voudriez le
trouver capable d'accomplir quelque chose, le faire
en quelque sorte meilleur qu'il n'est.
Dieune nous a-t-il cependant pas
montré quel cas II en fait, comment II le
juge, précisément au moment où
II nous révèle sa justice dont
II nous revêt ? (Voyez
Romains III). Mais la profondeur de
notre ruine ne fait que rehausser les richesses de
cette grâce qui est venue chercher des
êtres tels que nous pour les placer avec
Christ dans la gloire. C'est ce que nous voyons
dans ce pauvre brigand qui demeurera à
jamais un exemple mémorable de la
grâce. Il ne cherchait pas minutieusement en
lui-même les effets de sa foi. Il regarde
à Jésus, et Jésus le prend tel
qu'il est et lui dit : « En
vérité, je te dis qu'aujourd'hui tu
seras avec moi dans le Paradis. »
- Merveilleuse grâce, en effet !
- Voilà pourtant la juste expression de la
grâce qui sauve chacun de nous, et
souvenez-vous, cher ami, que c'est Christ qui a
payé le prix de ce salut, oui, le prix selon
la justice absolue. Qui peut dire les angoisses
inexprimables de ces heures de
ténèbres par lesquelles II a
passé ? C'est de là que la
lumière a resplendi pour nous, et Christ
nous l'a fait connaître dans sa
résurrection. « II est mort pour
nos offenses et ressuscité pour notre
justification »
(Rom. IV, 25).
- Oui, mais pour ceux qui croient.
- Sans doute ; mais non pas exactement comme
vous l'entendez. Plus vous ferez attention aux
passages mêmes qui vous présentent des
difficultés, plus vous verrez qu'elles
proviennent de l'idée que vous
attachez à la foi et qui ne se trouve
pas dans l'Écriture. Vous ne pouvez
vous défaire de la
pensée que la foi est un effort ou une
série d'efforts que nous faisons pour saisir
ce que Dieu nous donne gratuitement. Nous avons
déjà vu que cette idée n'est
pas du tout juste ; nous verrons ce qu'en
disent déplus les passages dont vous avez
parlé. « Le juste vivra de
foi » est un principe invariable, mais
quant à la source de la foi, elle, est en
Dieu, et non pas en nous. - Mais reprenons les
passages par ordre. C'est d'abord le chapitre VI de
l'Épître aux Hébreux, n'est-ce
pas ?
- Oui ; il est dit au verset
10 : « Dieu n'est pas
injuste pour oublier votre oeuvre ». Cela
ne veut-il pas dire qu'ils avaient
travaillé ?
- Certainement, mais non pour obtenir quelque chose
auprès de Dieu. Lisons la fin du
verset : « Dieu n'est pas injuste
pour oublier votre oeuvre et l'amour que vous avez
montré pour son nom, ayant servi les
saints et les servant encore. - » Ne
voyez-vous pas que dans leur
« oeuvre », qui était de
« servir les saints »,
le mobile qui faisait agir ces chrétiens,
était un amour qui remplissait
déjà leurs coeurs ? Cet
amour ne venait-il pas de Dieu ? Et son
déploiement n'était-il pas une preuve
pratique qu'ils se comptaient eux-mêmes au
nombre des saints, avec lesquels ils étaient
heureux de s'identifier dans leurs
souffrances ? (Voyez
chapitre X, 33, 34.) Voilà
à quoi l'Esprit de Dieu en appelle, en les
engageant à persévérer avec
patience jusqu'au bout. Ils témoignaient
d'un grand dévouement et je comprends que
Dieu n'ait pas voulu
l'oublier.
- Oui, et ce qu'il y a d'important à
remarquer, c'est que ce dévouement est celui
de quelqu'un qui souffre volontiers pour un membre
chéri de sa famille. Toute la souffrance
possible ne vous ferait pas devenir membre
d'une telle famille, mais si vous l'êtes,
vous serez heureux de participer à ses joies
ainsi qu'à ses douleurs. Mais vous, au
contraire, vous voudriez sentir en vous cet esprit
de dévouement pour vous assurer que vous
êtes membre de la famille. N'est-ce pas
courir après une chimère ?
- Votre comparaison est juste. Je vois que, pour
avoir le courage de souffrir, il faut être
bien persuadé que l'on est de la
famille.
- C'est évident, et cette persuasion est
fondée uniquement sur la parole de DIEU.
Mais la fin du chapitre nous dit davantage ;
elle nous montre que Dieu n'a rien
épargné pour nous donner une
certitude positive. Pour cela le Saint-Esprit prend
l'exemple d'Abraham. Ce patriarche nous est
présenté dans les Écritures
comme le grand modèle de la foi,
« le père des
croyants » ; il est
écrit de lui que sa foi lui fut
comptée à justice ; et ici, Dieu
fait voir très-clairement sur quel fondement
reposait la foi d'Abraham. Dieu lui
fit une promesse, puis II y ajouta un serment.
- Mais Dieu ne nous parle pas directement comme
à Abraham.
- Dans un sens, non ; mais cependant par sa
parole II s'adresse à nous tout aussi
directement qu'à Abraham. En effet, nous
lisons : « Ce n'est pas pour lui
seul qu'il a été écrit que
celalui a été
compté, mais aussi pour nous, à qui
il sera compté, à nous qui croyons en
celui qui a ressuscité d'entre les morts
Jésus notre Seigneur »
(Romains IV, 22-25). Et ici, il est
écrit : « Dieu, voulant en
cela montrer plus abondamment aux héritiers
de la promesse l'immutabilité de son
conseil, est intervenu par un serment, afin que par
deux choses immuables (c'est-à-dire sa
promesse et son serment), dans lesquelles il
était impossible que Dieu mentît, nous
ayons une ferme consolation, nous qui nous
sommes enfuis pour saisir l'espérance
proposée, laquelle nous avons comme une
ancre de l'âme sûre et
ferme. » Voilà donc le vrai
fondement de la foi, ce qui fait que l'on peut
avoir une « pleine assurance de
foi. » II n'y a là rien qui soit
de nature à élever l'homme, tout est
de Dieu. Cette foi que Dieu reconnaît parce
qu'elle vient de Lui, produit d'abord le sentiment
de la crainte du juste jugement de Dieu, et, en
cela, elle se rattache intimement à notre
véritable état de pécheur
devant Lui ; puis elle trouve sa ressource en
Dieu qui nous a proposé cette
« espérance », cette
voie de délivrance par l'oeuvre de Christ.
Il est nécessaire que l'âme saisisse
ce double aspect de la vérité pour
être amenée dans la pleine jouissance
de la paix ; la vérité quant au
pécheur et à sa
culpabilité ; et la
vérité quant à Dieu.
Nous avons mérité le jugement,
mais Dieu, par sa pure grâce, nous sauve sur
le principe de la justice accomplie par l'oeuvre de
Christ.
Mais le passage que nous examinons va
plusloin et nous montre un
troisième sujet d'assurance : c'est que
Jésus est entré dans la
présence immédiate de Dieu comme
notre « précurseur »,
étant devenu souverain sacrificateur pour
l'éternité selon l'ordre de
Melchisédec. Voilà une chose que
n'avait pas Abraham. Nous, nous savons que la
rédemption est accomplie et que
Jésus qui l'a opérée, est
à la droite de la Majesté dans les
hauts lieux. Si nous sommes faibles, notre
souverain sacrificateur est fidèle : II
ne nous abandonnera jamais, et nous pouvons nous
remettre à Lui pour toutes les
difficultés du temps présent.
- Il est bien consolant d'avoir un tel
sacrificateur pour prendre soin de nous et
s'occuper constamment de nous devant Dieu.
- En effet, sans Lui nous ne pourrions pas faire un
pas en avant, même comme chrétiens. Il
est ressuscité d'entre les morts, Lui, le
grand pasteur des brebis, et maintenant qu'il est
établi sur la maison de Dieu dans ce
caractère de grand sacrificateur, nous
pouvons nous approcher de Dieu en tout temps sans
crainte
(Hébr. X, 19-22).
- Cela est très-précieux ; mais
d'où vient que, dans ce même chapitre,
il soit parlé de pécher
volontairement après avoir reçu la
connaissance de la vérité ?
Qu'est-ce que ce péché
volontaire ?
- Je ne pense pas qu'il s'agisse d'un
péché en particulier. Il est vrai que
l'on rapproche souvent de ce passage ce qui est dit
dans les Évangiles du blasphème
contre le Saint-Esprit, péché qui ne
sera jamais pardonné. Mais ce n'est
pas ce dont il est question ici, bien que
danscertains cas les deux choses
puissent se trouver réunies. Le
blasphème contre le Saint-Esprit consistait
à attribuer à l'action du
démon la puissance divine manifestée
par le Seigneur Jésus-Christ
(Marc III, 28-30). Mais ce qui est
rappelé dans le
chapitre X des Hébreux,
relativement au contempteur de la loi de
Moïse, montre qu'il s'agit dans ce passage du
crime d'avoir méprisé ou
rejeté le christianisme après en
avoir eu la connaissance. Le péché
particulier qui témoignait du mépris
de la loi de Moïse et qui a été
frappé d'un si terrible châtiment,
était une chose qui aurait facilement
passé inaperçue : c'était
d'avoir ramassé du bois le jour du sabbat
(Nombres XV, 32-36). La sentence de
mort fut aussitôt exécutée
contre le transgresseur. Cet exemple a
été sans nul doute choisi pour faire
ressortir la gravité du mal ; car
l'offense, petite en elle-même, était
évidemment la manifestation d'un état
d'âme où régnait la
rébellion contre Dieu et le mépris de
ses commandements : c'est en cela que
consistait le péché qui était
ainsi puni sans miséricorde.
De même, si, ayant reçu la
connaissance de la vérité on rejetait
le christianisme complètement et de propos
délibéré, il n'y avait plus de
sacrifice pour les péchés. En effet,
tout le chapitre montre qu'il n'y a qu'un seul
sacrifice pour le péché, celui qui a
été offert une fois pour
toutes ; c'est donc en vain que l'on
chercherait quelque autre moyen d'échapper
au jugement inévitable qui fondra sur les
méchants.
- Mais n'est-il pas dit que celui qui a ainsi
péché volontairement, avait
été sanctifié par le
sang de l'alliance, et cette expression ne
suppose-t-elle pas la conversion ?
- Je ne le pense pas. Nous voyons, d'après
le chapitre
IX, vers. 19, 20, que la
« sanctification », dans ce
sens, peut être purement extérieure.
Tout le peuple d'Israël se trouvait sous
l'effet de cette sanctification lorsque, la loi
ayant été lue, Moïse avait fait
aspersion avec du sang et de l'eau sur le livre et
sur tout le peuple. Cela donne au passage que nous
considérons une portée
très-solennelle et d'une application tout
à fait actuelle. Partout on entend dire du
bien du christianisme ; on reconnaît les
bienfaits qu'il a apportés dans le monde,
les avantages qu'il présente pour la
société et les rapports des nations
entre elles, etc. Mais est-on pour cela soumis de
coeur au Fils de Dieu ? Hélas !
les hommes qui parlent le plus haut en faveur des
avantages
temporels du christianisme, sont ceux qui
traînent la gloire divine du Seigneur
Jésus dans la poussière de la terre,
et qui Le rabaissent au niveau d'un simple homme,
rejetant ainsi le Fils de Dieu. En vain
prétend-on exalter la bonté de Dieu
et se confier en sa miséricorde dont on se
fait une fausse idée, en disant qu'il est
trop bon pour punir éternellement les
méchants. La parole de Dieu nous montre ce
qui attend celui qui outrage l'Esprit de
grâce, et elle ajoute que c'est une chose
terrible que de tomber entre les mains du Dieu
vivant.
- Je ne saisis pas bien et j'aimerais savoir
pourquoi ces avertissements solennels se trouvent
dans le courant de l'épître aux
Hébreux,
- En premier lieu, ils étaient
nécessaires à ces chrétiens
qui, sortis du judaïsme, et exposés aux
persécutions, étaient
ébranlés et tentés de
retourner à l'ancien ordre de choses que
Dieu avait mis de côté et d'où
ils étaient sortis. Mais ensuite, pour ce
qui nous concerne plus particulièrement,
remarquez qu'il est de toute
nécessité pour la paix et la joie de
l'âme que la vie entière du croyant,
dans tous ses détails, soit d'accord avec
l'espérance qui lui est proposée.
À quoi sert-il de dire que je cherche le
repos de Dieu, si mes efforts tendent à me
bien établir et à trouver le repos
dans un monde qui a rejeté Christ. De
là l'importance d'insister à
persévérer avec patience jusqu'au
bout. « Nous avons besoin de patience,
afin qu'ayant fait la volonté de Dieu, nous
recevions les choses promises. En même temps
il faut se garder de tout ce qui pourrait
détourner de Christ notre coeur et nos
pensées. Le
chapitre VI nous met en garde contre
le danger de chercher en nous-mêmes un sujet
quelconque d'assurance ; le
chapitre X a pour but de nous
empêcher de trouver d'autre assurance que
dans le sacrifice du Seigneur Jésus-Christ
offert une fois pour toutes. C'est une oeuvre
accomplie, en vertu de laquelle nous avons une
pleine liberté d'entrer dans la
présence de Dieu en « pleine
assurance de foi. » Pour la même
raison, Dieu demande une soumission complète
de nos coeurs à Lui et à sa
parole, et plus les jours
deviennent
« périlleux », plus nous
avons besoin de nous exhorter les uns les autres
pour que rien ne manque de ce
côté-là, et pour que les fruits
de l'amour abondent.
Je pense que vous comprendrez aussi par là
pourquoi il est dit que sans la foi il est
impossible de plaire à Dieu
(chapitre XI, 6) ; car il faut
que celui qui s'approche de Dieu croie que Dieu
est, et qu'il est le rémunérateur de
ceux qui le recherchent. » II s'agit
premièrement d'avoir la conviction que nous
ne sommes rien et que nous ne pouvons rien par
nous-mêmes ; mais puisque Dieu nous a
ouvert la porte de la grâce et qu'il nous
invite à entrer, nous pouvons comprendre que
toute l'oeuvre est de Lui et de Lui seul. Nous
avons affaire à Lui directement et
personnellement. Il est le
rémunérateur de ceux qui le
cherchent ; qu'il en soit à jamais
béni !
Tous les témoins de la foi ont chacun un
précieux mot d'encouragement pour ceux qui
les suivent dans le chemin que Dieu a tracé,
et qui, avec eux, regardent vers le but
placé devant leurs yeux. Ne nous
arrêtons donc pas à moitié
chemin, mais avançons avec bon courage,
« courant avec patience la course qui est
devant nous, fixant les yeux sur Jésus, le
chef et le consommateur de la foi, lequel, à
cause de la joie qui était devant Lui, a
enduré la croix, ayant méprisé
la honte, et est assis à la droite du
trône de Dieu »
(Hébreux XII, 1,2).
LA MORT : ET
APRÈS ?
« Comme il est réservé aux
hommes de mourir une fois, - et après cela
le jugement, ainsi le Christ aussi ayant
été offert une fois pour porter les
péchés de plusieurs, apparaîtra
une seconde fois, sans péché,
à salut à ceux qui
l'attendent »
(Hébreux IX, 27-28).
Personne ne conteste que la mort ne soit le lot
commun de l'humanité ; mais qu'elle
soit près de nous, qu'elle puisse nous
atteindre avant même que l'heure
présente soit écoulée,
voilà une pensée que l'on n'aime pas
à aborder, et que l'on éloigne
ordinairement le plus possible. Dieu, cependant,
nous donne à cet égard, de temps
à autre, les plus solennels
avertissements.
Peu de semaines se sont écoulées
depuis la terrible catastrophe dont la plupart
d'entre nous ont sans doute entendu parler, et qui
a eu rarement son égale, surtout quand on
considère les circonstances dans lesquelles
elle s'est produite. C'était un mardi soir.
Un de ces grands bateaux à vapeur,
construits expressément pour les parties de
plaisir sur la Tamise à Londres, revenait
d'une excursion, ayant à bord près de
750 personnes, précieuse cargaison
d'âmes immortelles ! Il y avait
là des familles entières ;
nombre de femmes et d'enfants surtout.
Le voyage de plaisir touchait à son terme,
encore une heure et l'on débarquait. Chacun
pensait au moment où il rentrerait dans sa
demeure pour se reposer et se préparer aux
travaux habituels du lendemain. On voguait ainsi
paisiblement sur une eau tranquille, quand, tout
à coup,un choc terrible
ébranla tout le bâtiment, et avant que
la plupart eussent eu le temps de gagner le pont,
le bruit des eaux se précipitant avec
violence dans la cale annonçait que l'on
sombrait. Le flanc du navire venait d'être
enfoncé par la proue d'un énorme
vapeur en fer qui descendait le fleuve. Moins de
cinq minutes après, le bateau de plaisir
disparaissait dans les eaux profondes, et la
majeure partie des passagers y trouvaient une mort
presque instantanée. Environ la
sixième partie seulement furent
sauvés d'une manière ou d'une
autre ; plus de six cents périrent dans
le sombre fleuve.
Quelle plume serait capable de décrire
l'horreur des quelques moments que dura cette
scène épouvantable ! Cris de
terreur et d'agonie qui se faisaient entendre de
toutes parts ; désespoir de ceux qui,
avant de périr eux-mêmes, voyaient
engloutir sous leurs yeux les êtres qui leur
étaient le plus chers sans pouvoir leur
porter secoure ; désespoir non moins
grand de ceux qui, en échappant à la
mort, laissaient dans les eaux des personnes
chéries ! Quels déchirements de
coeur, quelles angoisses !
D'entre ces six cents qui étaient partis le
matin joyeux et pleins d'entrain, lequel songeait
à une mort si prochaine ? Si on leur
avait dit qu'aucun ne rentrerait le soir dans sa
demeure, qui l'aurait cru ? Périr dans
les eaux d'un fleuve paisible, tout près de
la rive, par un beau soir d'été,
quand tout semblait inviter à la confiance
et à la joie, était-ce une chose
possible ?
Cher lecteur, cet avertissement s'adresse à
vous et à moi. La mort est là ;
plus près que nous ne le pensons. À
quelle porte va-t-elle d'abord frapper ? Que
chacun se demande : Est-ce MOI qu'elle doit
rencontrer le premier ? Suis-je PRÊT
à cette rencontre ? Dieu a dit :
« II est réservé aux hommes
de mourir une fois. » Et
APRÈS ?
Oui, lecteur : Et APRÈS ? qu'y
a-t-il, qu'est-ce qui vous attend ?
Dieu a dit : « APRÈS LA MORT,
LE JUGEMENT. » Si vous
étiez appelé à
comparaître maintenant devant le Dieu
parfaitement saint, seriez-vous en mesure de
répondre aux exigences de sa
sainteté ? Quelqu'un à qui Dieu
Lui-même avait rendu le témoignage
d'être intègre, disait :
« Comment l'homme mortel se
justifierait-il devant le Dieu Fort ? Si Dieu
veut plaider avec lui, de mille articles il ne
saurait Lui répondre sur un seul x>
(Job IX, 2, 3). Que lui diriez-vous
donc ? Reconnaître que vous êtes
coupable, que vous avez suivi votre propre
volonté et commis ce que Dieu nomme des
« péchés »,
voilà tout ce que vous pourriez faire. Et ce
qu'il y a de plus sérieux, c'est que,
jusqu'à ce jour, vous avez
méprisé sa grâce et
renvoyé à un autre moment d'accepter
le salut que Dieu dans son amour a
préparé pour vous et vous a
présenté.
« Après la mort, le
jugement. » Qui sera le Juge dans ce
moment solennel ? Dieu, nous dit sa parole, a
remis le jugement au Fils ; oui, à son
Fils qui est venu sur la terre afin de souffrir et
de mourir pour le péché, son Fils que
leshommes ont crucifié
entre deux brigands et que vous, vous avez
méprisé jusqu'ici. 0 lecteur,
sachez-le, Jésus-Christ, le Fils de Dieu qui
est mort et qui est ressuscité, qui est
actuellement à la droite de la
Majesté dans les hauts lieux,
Jésus-Christ, le Fils de l'homme
glorifié, va revenir sur cette terre. Il va
« rendre à chacun selon que sera
son oeuvre »
(Apocalypse XXII, 12). Qu'il sera
terrible le jugement de celui qui, jusqu'au bout,
aura persisté à mépriser le
Fils de Dieu, Celui par qui seul Dieu nous a ouvert
une porte de salut et devant lequel tout genou doit
se ployer.
Que faire pour échapper à ce sort
redoutable, à ce jugement
réservé aux pécheurs ? Le
même Dieu, cher lecteur, qui a
prononcé ces paroles solennelles :
« Après la mort, le
jugement, » donne aussi une
réponse pleinement satisfaisante à
toute âme anxieuse d'échapper.
Christ a été offert une seule fois
pour porter les péchés de plusieurs.
Bienheureux celui qui le croit, et qui, plein de
confiance en l'efficacité de cette oeuvre de
grâce, va maintenant à Dieu pour lui
faire une pleine confession de tout ce qu'il a sur
la conscience. Pour lui, il y a une
délivrance complète
aujourd'hui ; car Christ a déjà
souffert, et, par la volonté de Dieu, le
croyant est sanctifié par l'offrande du
corps de Jésus-Christ faite une fois pour
toutes
(Hébreux X, 10).
Quelle paix, quelle tranquillité, quel repos
pour la conscience et le coeur de celui qui croit
en Jésus ! Ses
péchés sont pardonnés ;
il est en règle avec le Dieu vivant. Que la
mort arrive, fût-ce de la manière la
plus imprévue, la plus subite, il peut la
rencontrer sans crainte et se trouver en la
présence de son Dieu sauveur, dont il a
connu et goûté l'amour ineffable
pendant sa vie sur la terre. Pour lui l'aiguillon
de la mort, c'est-à-dire le
péché, n'existe plus, car Christ,
dans sa mort, l'a ôté. Ce qui lui est
réservé, c'est ce
« salut » parfait qui sera
manifesté au retour du Seigneur
Jésus-Christ, lorsqu'il sera changé
en l'image glorieuse de son Sauveur.
Mais la relation avec Christ dans laquelle le
croyant est entré par la foi, fait plus
encore. Elle le délivre même du commun
lot des hommes sur la terre, car Christ peut
revenir d'un moment à l'autre.
« II apparaîtra une seconde
fois » sans qu'il soit question du
péché. Cette question-là a
été réglée une fois
pour toutes lors de sa première venue, quand
II a été manifesté pour
l'abolition du péché par le sacrifice
de Lui-même
(Hébreux IX, 26). À sa
seconde venue, II apparaîtra
« à salut à ceux qui
l'attendent. » Tous ceux qui attendent le
Seigneur, ayant été purifiés
par son sang précieux, seront alors
« changés dans son
image »
(Philippiens III, 20-21). Il n'y a
pas de « jugement » pour eux.
Les croyants qui se trouveront vivants sur la terre
quand le Seigneur viendra, ne passeront pas par la
mort, et, de fait, ils sont aussi
délivrés du jugement qui suit la
mort.
Les morts en Christ ressusciteront et les
vivantsseront transmués
et tous ensemble monteront à la rencontre du
Seigneur, étant changés en sa
ressemblance. Il n'y aura sur aucun d'eux pas une
tache qui puisse blesser la sainte présence
de Dieu. Ils auront en outre la joie immense de
connaître jusqu'à quel point et de
quelle manière Dieu lui-même aura
été glorifié dans leur salut
opéré par Christ.
Et remarquez-le, c'est le privilège du
chrétien de se compter toujours parmi les
vivants qui restent à la venue du Seigneur.
En d'autres termes, le chrétien n'attend pas
la mort, mais il attend du ciel le Fils de Dieu. Si
la mort survient, elle le trouve tout prêt
à partir pour être avec Christ ;
mais l'espérance de son coeur est de voir
Jésus tel qu'il est, et de Lui être
rendu semblable
(1 Jean III, 2).
Voilà la part bienheureuse de celui qui
croit en Jésus. Est-ce la vôtre, mon
cher lecteur ? Connaissez-vous Jésus
comme le Sauveur de votre âme ?
L'attendez-vous comme le Sauveur de votre
corps ? S'il n'en est pas ainsi, il faut que
vous le. rencontriez comme votre Juge. Quel sort
terrible pour vous ? Si vous n'attendez pas
Christ comme Sauveur, il faut que vous attendiez
la mort, et APRÈS LA MORT ?....
Que reste-t-il ?... « LE
JUGEMENT. »
Oh ! pendant qu'il en est encore temps,
écoutez la voix d'avertissement qui vous est
adressée. Ne renvoyez pas d'un instant
la question du salut de votre âme
immortelle. Avant que la mort ne vienne
jusqu'à votre porte,
hâtez-vousde chercher un
éternel refuge dans les bras du Sauveur.
Bientôt l'année sera
écoulée, mais si court que soit
l'intervalle qui nous sépare de
l'année nouvelle, qui d'entre nous, cher
lecteur, est assuré de l'atteindre ;
quand bien même le Seigneur Jésus ne
serait pas venu auparavant ? Aujourd'hui c'est
le jour favorable, le meilleur, peut-être
l'unique moment pour vous d'aller auprès du
Seigneur pour recevoir de Lui la vie, le pardon et
le repos pour votre âme.
Venez donc sans tarder un moment de plus. Le
Seigneur a dit : « Celui qui entend
ma parole et qui croit celui qui m'a envoyé
NE VIENDRA PAS EN JUGEMENT, mais IL EST
PASSÉ DE LA MORT A LA VIE »
(Jean V, 24).
QUELQUES RÉFLEXIONS SUR LA
PARABOLE DES DEUX FILS
(Lisez
Matthieu XXI, 28-32.)
Cette parabole, qui ne se trouve que dans
l'Évangile de Matthieu, fut prononcée
par le Seigneur à l'occasion d'une question
que lui avaient adressée dans le temple les
principaux sacrificateurs et les anciens du peuple.
« Par quelle autorité, lui
disent-ils, fais-tu ces choses et qui t'a
donné cette
autorité ? » Jésus
avait récemment chassé du temple ceux
qui y vendaient et y achetaient. Les chefs du
peuple qui auraientdû
garder le saint lieu et qui avaient manqué
à leur devoir en permettant qu'il fût
ainsi profané, se sentent devant
Jésus en présence d'une
autorité qui les condamne et qui par
conséquent froisse leur orgueil.
Jésus ne répond pas à leur
question, mais II leur demande :
« Le baptême de Jean, d'où
était-il ? du ciel ou des
hommes ? » Jean avait
été envoyé devant le Seigneur
pour préparer ses voies. Reconnaître
la mission divine de Jean-Baptiste, c'était
donc admettre l'autorité divine du Seigneur
Jésus, auquel Jean avait rendu
témoignage. C'est ce que ne voulaient pas
faire les principaux sacrificateurs et les anciens.
Mais d'un autre côté, craignant le
peuple qui tenait Jean pour un prophète, ils
préférèrent dire qu'ils n'en
savaient rien. Puis donc qu'eux, chefs du peuple,
avouent ne pouvoir répondre à cette
question, de quel droit demanderaient-ils à
Jésus de leur faire connaître la
nature et la source de son autorité ?
Leur réponse même les juge. Mais le
Seigneur veut en même temps faire encore
appel à leur conscience, et c'est alors
qu'il leur adresse la parabole qui va nous
occuper.
Le Seigneur y esquisse de la manière la plus
simple l'état du coeur de l'homme
déchu dans toutes les manifestations
variées de son caractère. Les deux
fils représentent les deux classes de
personnes qui se trouvent dans la
société : la première
renferme ceux qui au dehors paraissent
respectables ; la seconde, ceux qui, ne
suivant que leur propre volonté, ne tiennent
compte nide leurs devoirs envers
Dieu et leurs semblables, ni même des
convenances de la société. Cette
dernière classe est désignée
habituellement dans les évangiles par
l'expression « publicains et
prostituées. » Mais quelle que
soit la différence entre ces deux classes de
personnes, quels que puissent être les
degrés ou les nuances de justice ou de
droiture qui les distinguent, l'obéissance
à Dieu est un principe qui leur est inconnu.
(Je parle des nommes tels qu'ils sont par nature,
avant que la grâce de Dieu ait agi dans leur
coeur.) Les uns, qui tiennent à leur
position dans la société,
prétendent faire la volonté de Dieu,
mais ne la font pas ; les autres s'y refusent
nettement.
Un seul homme n'a jamais dévié du
sentier de l'obéissance : c'est le
Seigneur Jésus-Christ. Il s'est rendu
obéissant jusqu'à la mort, afin
d'accomplir la volonté de Dieu, et afin que
ses voies de grâce envers les hommes pussent
avoir lieu selon la justice. Il a souffert une fois
pour les péchés, le juste pour les
injustes, afin de nous amener à Dieu. Il est
venu pour chercher et sauver les
pécheurs.
On comprend pourquoi ceux qui se confient dans
leurs bonnes oeuvres et dans le caractère
moral qu'ils ont toujours conservé
vis-à-vis des hommes, ont tant de peine
à se soumettre à Dieu, en acceptant
la grâce qu'il leur offre. Au contraire,
lorsque cette même grâce de Dieu et la
vue de son amour manifesté dans le don de
son Fils, viennent à briller dans
l'âme de ceux qui ont ouvertement
marché dans la
désobéissance,leur
coeur est brisé et ils se repentent. C'est
là ce qui irrite ceux qui ont toujours
prétendu faire la volonté de Dieu,
car ils se voient devancés dans son royaume
par des êtres souillés, par des
pécheurs pour lesquels ils n'ont jamais eu
que du mépris.
Cette parabole du Seigneur nous enseigne deux
choses : en premier lieu que nul homme n'a
jamais fait la volonté de Dieu ; et
secondement que ceux-là seuls la font, qui
se détournent de leur train de
méchanceté et de
désobéissance pour entrer dans une
relation nouvelle avec Dieu comme Père et
marcher avec joie devant sa face. Les
sacrificateurs eux-mêmes sont obligés
de reconnaître que c'est le premier des deux
enfants qui fit la volonté du
père.
Jésus ajoute ensuite ces paroles :
« En vérité, je vous dis
que les publicains et les prostituées vous
devancent dans le royaume de Dieu. Car Jean est
venu dans la voie de la justice, et vous ne l'avez
pas cru ; mais les publicains et les
prostituées l'ont cru ; et vous,
l'ayant vu, vous n'en avez pas eu du remords
ensuite pour le croire. »
Cher lecteur, quelle est votre position
vis-à-vis de Dieu ? Avez-vous quelque
prétention de faire la volonté de
Dieu tout en vivant loin de lui ? Ou bien
avez-vous reconnu la méchanceté
invétérée de votre coeur qui
n'entend le commandement de Dieu que pour dire avec
une résolution inflexible :
« Je ne veux
pas » ? La grâce de
Dieu parle encore. Aujourd'hui est un jour de
salut. Celui-là en profite qui, plein de
remordsen voyant sa vie
passée, se tourne vers Dieu et croit sa
parole. Il y a de l'espérance sur ce
pied-là, même pour le
« propre juste » qui abandonne
ses prétentions. Le pécheur repentant
trouve sa place au festin préparé par
le Roi pour les noces de son fils, comme
Jésus le montre dans le chapitre suivant
(Matthieu XXII, 1-14). Pourriez-vous
résister plus longtemps à cette
grâce surprenante qui, pour pouvoir pardonner
au pécheur, a su ôter les
péchés d'une manière conforme
à la justice absolue de Dieu ? Celui
qui est venu nous annoncer la paix avec Dieu, une
paix permanente devant Lui, pour que le
pécheur repentant en jouisse pleinement, -
c'est le Seigneur Jésus qui s'est
donné Lui-même en sacrifice pour le
péché. « Par sa
meurtrissure nous avons la
guérison. »
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