LE
SALUT DE DIEU
FEUILLE CONSACRÉE À
L'ÉVANGÉLISATION
VOL. II
SIXIÈME
ANNÉE 1879
VIENS, PÉCHEUR,
HÂTE-TOI !
O profondeur d'amour !
ô mystère insondable !
Le Fils du Dieu Très-Haut descendit
ici-bas ;
S'abaissant jusqu'à nous, pour sauver le
coupable,
II souffrit sur la croix le plus cruel
trépas.
Par Lui, l'Agneau de Dieu, pure et sainte
victime,
Sacrifice parfait, du Dieu juste
accepté ;
Le croyant est sauvé de l'éternel
abîme
Que tous, par nos péchés, nous avions
mérité.
Celui qui croit en Christ, de son oeuvre
parfaite
En pleine liberté peut savourer les
fruits ;
Du Dieu saint la justice une fois satisfaite,
Les péchés du croyant pour toujours
sont détruits.
Qui croit en moi, dit-Il, A la
vie éternelle,
Jamais en jugement il ne
comparaîtra ;
Christ est sauveur parfait, II est toujours
fidèle ;
En lui justifiés, qui nous
condamnera ?
O pécheur I qu'attends-tu ? Quand le
Sauveur t'appelle,
Pourquoi veux-tu tarder ? Jésus-Christ
te dit : Viens !
À ses accents d'amour, ah ! ne sois pas
rebelle ;
Ne le repousse pas ; II t'offre les vrais
biens.
Réponds à son appel ;
hâte-toi, le temps presse ;
Hâte-toi ! le salut t'est offert
aujourd'hui.
Pour le jour de demain tu n'as point de
promesse ;
Ce peut être trop tard !... Maintenant,
viens à Lui.
Il a tout accompli. Sur son trône, le
Père,
L'ayant glorifié, dit à Christ :
Assieds-toi !
Mais II va revenir enlever de la terre
Ses heureux rachetés, pour les prendre avec
soi.
Jésus, avec les siens, veut partager sa
gloire ;
Pour toujours avec Lui, dans sa
félicité,
Au ciel ils chanteront l'hymne de la victoire,
Le cantique d'amour durant
l'éternité.
« Dieu ne nous a pas destinés
à la colère, mais à
l'acquisition du salut par notre Seigneur
Jésus-Christ, qui est mort pour
nous... »
(1 Thess. V, 9).
LA VENUE DU FILS DE L'HOMME
POUR SES « SERVITEURS »
Quelle nuit merveilleuse que celle où
l'ange du Seigneur annonça aux bergers de
Bethléhem ce grand sujet de joie :
« Aujourd'hui, dans la cité de
David, vous est né un Sauveur, qui est le
Christ, le Seigneur » ! Le
« MESSIE », prédit
depuis si longtemps et à tant de reprises
par les prophètes d'Israël,
était enfin venu ; c'était,
selon l'expression de l'Apôtre,
« l'accomplissement des temps »
(Galates IV, 4). Il était
venu, Lui, « la semence »
d'Abraham
(Galates III, 16), en qui toutes les
nations de la terre devaient être
bénies ; Lui, ce « Fils de
David » duquel Dieu avait dit :
« Je l'établirai dans ma maison et
dans mon royaume à jamais, et son
trône sera affermi pour toujours
(1 Chroniques XVII, 14). C'est Lui
qui avait été
révélé à Esaïe
comme « Emmanuel » ( DIEU AVEC
NOUS ) ; le « Fils
donné » d'en haut, dont le nom est
« le Dieu fort et puissant, le
Père d'éternité, le Prince de
paix »
(Ésaïe VII, 14 ;
IX, 6). Oui, Dieu avait
« envoyé son Fils, né de
femme » ; II l'avait envoyé
au milieu des hommes, sur cette terre de
misère et de péché.
En venant ici-bas, II pouvait donc, selon le Psaume
second, proclamer l'ordonnance de Dieu :
« Jéhovah m'a dit : Tu es mon
Fils, moi je t'ai aujourd'hui
engendré ». -
« La PAROLE », qui
« était Dieu »
(Jean I, 1), était devenue
chair, habitant au milieu de nous, pleine de
grâce et de vérité
(Jean I, 14).
Le Fils de Dieu était venu ; toutes les
bénédictions promises se trouvaient
concentrées en Lui ; mais comment les
hommes l'ont-ils accueilli ? « II
vint chez soi, et les siens ne l'ont pas
reçu »
(Jean I, 11). Il a été
rejeté. Les hommes n'ont pas voulu se
soumettre à une autorité qui leur
était imposée par le Dieu
saint : « Les rois de la terre se
sont trouvés là, et les chefs se sont
réunis ensemble contre le Seigneur et contre
son Christ »
(Psaume II, 2). En effet, comme nous
le lisons dans les Actes, contre Lui « se
sont assemblés et Hérode et Ponce
Pilate, avec les nations et le peuple
d'Israël », accomplissant ainsi,
à leur insu, la prophétie que nous
avons citée. Les Juifs aveuglés
rejetèrent et crucifièrent leur
Messie ; ils perdirent ainsi tout droit aux
bénédictions promises et
attirèrent sur eux le jugement qui doit
être exécuté par le Fils de
l'homme, lorsqu'il viendra avec les nuées du
ciel. C'est ce que le Seigneur leur annonça
en faisant allusion à la prophétie de
Daniel VII, 13, lorsqu'il
était devant le sanhédrin, le grand
conseil de la nation d'Israël,
présidé par le souverain
sacrificateur
(Matthieu XXVI, 64).
Jésus-Christ, le Fils de Dieu fait homme
quand II est venu ici-bas, n'a pas perdu son
humanité en ressuscitant et en entrant dans
la gloire. C'est comme homme qu'il s'est
manifesté à ses disciples
après sa résurrection
(Luc XXIV, 39) ; c'est comme
homme qu'il est monté en haut pour entrer
dans la gloire ; non pas qu'il cesse jamais
d'être Dieu, mais c'est comme
« Fils de
l'homme »qu'Étienne
le voit « debout à la droite de
Dieu »
(Actes VII, 56) ; c'est comme
homme enfin qu'il est établi chef sur toutes
choses, selon le Psaume VIII, souvent cité
dans le Nouveau Testament
(1 Corinthiens XV, 27 ;
Éphésiens I, 22 ;
Hébreux II, 6-8).
Il s'est abaissé lui-même en prenant
la forme d'homme, pour accomplir l'oeuvre que le
Père Lui avait donnée à faire.
C'est comme Fils de l'homme qu'il a souffert toutes
sortes d'outrages de la part des hommes et qu'il
est mort sur la croix, et par conséquent
c'est comme Fils de l'homme qu'il a
été glorifié et qu'il doit
revenir pour régner et exercer le jugement.
En effet, nous lisons dans l'Évangile de
Jean que le Père « lui a
donné autorité de juger aussi, parce
qu'il est Fils de l'homme »
(V, 27), et, relativement à
son élévation dans la gloire,
Jésus dit dans le même
Évangile : « Maintenant le
Fils de l'homme est glorifié, et Dieu est
glorifié en Lui. Si Dieu est glorifié
en Lui, Dieu aussi le glorifiera en Lui-même,
et incontinent II le glorifiera »
(XIII, 31, 32). Et quand pour la
première fois le Seigneur parle de sa mort
à ses disciples, II ajoute :
« Car le Fils de l'homme viendra
dans la gloire de son Père avec ses anges,
et alors II rendra à chacun selon sa
conduite »
(Matthieu XVI, 27).
Il est vrai que l'Église, -
c'est-à-dire l'assemblée de ceux qui
sont maintenant vivifiés par la foi en
Jésus et unis à Lui par le
Saint-Esprit, - connaît le Seigneur
particulièrement sous un autre
caractère, celui de Christ, Sauveur, Fils
deDieu ; mais lorsqu'il
s'agit de la terre, du gouvernement de Dieu, des
souffrances de Christ et des gloires qui devaient
suivre
(1 Pierre I, 11), le Seigneur est
présenté dans son caractère de
« Fils de l'homme »,
comme II se nomme constamment lui-même
pendant son séjour ici-bas. Comme tel II a
souffert, comme tel II a été
glorifié et a reçu tout pouvoir,
toute autorité, dans les cieux et sur la
terre, ainsi que la prophétie de Daniel nous
le montre « venant sur les nuées
des cieux »
(Daniel VII, 13, 14). Même pour
l'Église, quand il est question de sa
responsabilité et de la marche des
chrétiens, le Seigneur se présente
comme « Fils de l'homme »
(Apocalypse I, 13).
Quelle sera donc l'oeuvre du Fils de l'homme quand
II reviendra ? Le
chapitre XXV de l'Évangile de
Matthieu nous le fait connaître. Cette oeuvre
sera double. D'une part, II réglera compte
avec ses « serviteurs »,
ensuite, II jugera les nations alors vivantes sur
la terre, avant d'établir son royaume en
sainteté et en justice au milieu
d'Israël, pour la bénédiction
universelle. Selon l'expression de
Jean-Baptiste : « II a son van dans
sa main, et II nettoiera entièrement son
aire, et assemblera son froment dans le grenier,
mais II brûlera la balle au feu
inextinguible »
(Matthieu III, 12).
Avant d'entrer dans l'examen de ce que fera le
Seigneur à l'égard de ses serviteurs
quand II reviendra, je désire, cher lecteur,
vous rappeler que nous sommes ici en
présence de faits, -
faitssérieux et solennels
qui nous concernent d'une manière intime et
personnelle. « II faut que nous soyons
tous manifestés devant le tribunal du
Christ, afin que chacun reçoive les choses
accomplies dans le corps, selon ce qu'il aura fait,
soit bien, soit mal »
(2 Corinthiens V, 10). Faisant partie
de la dispensation actuelle de la grâce,
« chrétiens » de
profession, nous avons affaire au Seigneur
Jésus-Christ comme étant ses
serviteurs ou « esclaves »,
relation extérieure qui peut ou non
être jointe à une union vitale avec
Lui par le Saint-Esprit. Il s'agit de la
responsabilité de chacun de ceux qui se
trouvent dans cette relation vis-à-vis du
Seigneur, en rapport avec l'état du coeur de
celui qui emploie les talents qui lui ont
été confiés pendant l'absence
de son Maître. Les emploie-t-il pour les
intérêts de son Maître ? ou
bien ne pense-t-il qu'à lui-même, en
suivant le penchant de son propre coeur et cachant
en terre l'argent de son Maître ? Voici
les paroles du Seigneur : « C'est
comme un homme qui, s'en allant hors du pays,
appela ses propres esclaves, et leur remit ses
biens. Et à l'un il donna cinq talents,
à un autre deux, à un autre un ;
à chacun selon sa propre
capacité ; et aussitôt
après, il s'en alla hors du pays. Or celui
qui avait reçu les cinq talents s'en alla
et. les fit valoir, et acquit cinq autres talents.
De même aussi, celui qui avait reçu
les deux talents en gagna, lui aussi, deux autres.
Mais celui qui en avait reçu un s'en alla,
et creusa dans la terre, et cacha l'argent de son
seigneur. Etlongtemps
après, le seigneur de ces esclaves vient et
règle compte avec eux »
(Matthieu XXV, 14-19).
Le moment du règlement de compte est le
retour du Maître. Ceux qui ont
pensé à Lui et travaillé pour
Lui, en mettant à profit ce qu'il leur avait
confié, entrent dans sa joie quand le temps
de leur labeur est terminé par son retour.
Voyez comme cette pensée agissait dans le
coeur de l'apôtre Paul quand il
écrivait aux Thessaloniciens :
« Quelle est notre espérance ou
notre joie, ou la couronne dont nous nous
glorifions ? N'est-ce pas bien vous devant
notre Seigneur Jésus à sa
venue ? Car vous, vous êtes notre gloire
et notre joie. » Et si c'est là le
mobile du serviteur dans son service, c'est aussi
la force du chrétien dans toutes les
relations où il se trouve, car nous lisons
encore : « Et quant à vous,
que le Seigneur vous fasse abonder et surabonder en
amour les uns envers les autres et envers tous,
comme nous aussi envers vous, pour affermir vos
coeurs sans reproche en sainteté devant
notre Dieu et Père, en la venue de notre
Seigneur Jésus avec tous ses
saints »
(1 Thessaloniciens II, 19, 20 ;
III, 12, 13).
Le nombre des talents diffère, la somme
délivrée à chacun au
commencement est suivant sa capacité que le
Maître connaît ; mais le principe
d'action est le même, et la part dans la joie
du Seigneur est une chose commune à tous. On
voit aussi que, dans les deux premiers cas, les
serviteurs doublèrent chacun ce qui leur
avait
étéconfié.
« Et celui qui avait reçu les cinq
talents vint, et apporta cinq autres talents,
disant : Seigneur, tu m'as remis cinq talents,
voici, j'ai gagné cinq autres talents
par-dessus. Son seigneur lui dit : Bien, bon
et fidèle esclave ; tu as
été fidèle en peu de chose, je
t'établirai sur beaucoup ; entre dans
la joie de ton seigneur. Et celui qui avait
reçu les deux talents vint aussi et
dit : Seigneur, tu m'as remis deux talents,
voici, j'ai gagné deux autres talents
par-dessus. Son seigneur lui dit : Bien, bon
et fidèle esclave ; tu as
été fidèle en peu de chose, je
t'établirai sur beaucoup ; entre dans
la joie de ton seigneur »
(vers. 20-23).
Le troisième cas est celui du serviteur qui
n'est pas fidèle.
« Et celui qui avait reçu un
talent vint aussi et dit : Seigneur, je te
connaissais, et je savais que tu es un homme dur,
moissonnant où tu n'as pas semé, et
recueillant où tu n'as pas
répandu ; et, craignant, je m'en suis
allé, et j'ai caché ton talent dans
la terre ; voici, tu as ce qui t'appartient.
Et son seigneur, répondant, lui dit :
Méchant et paresseux esclave, tu savais que
je moissonne où je n'ai pas semé, et
que je recueille où je n'ai pas
répandu ; tu aurais dû placer mon
argent chez les banquiers, et quand je serais venu
j'aurais reçu ce qui est à moi avec
les intérêts. Ôtez-lui donc le
talent et donnez-le à celui qui a les dix
talents ; car à chacun qui a il sera
donné, et il sera dans l'abondance ;
mais à celui qui n'a pas, cela même
qu'il a lui sera ôté. Et jetez
l'esclave inutile dans les ténèbres
dedehors ; là seront
les pleurs et les grincements de dents »
(vers. 24-30).
Cet esclave, qui n'est serviteur que de nom,
cherche à s'excuser en imputant de la
dureté à son maître ; il
prétend agir avec droiture, en ne touchant
pas à ce qui n'est point à lui. Mais,
au fond, il n'a vécu que pour
lui-même, dans un mépris complet de
cette grâce qui lui avait accordé le
privilège de travailler pour un maître
si glorieux, et oubliant entièrement
qu'étant esclave, il n'avait pas le droit de
méconnaître l'autorité de son
maître sur lui. N'étant pas à
lui-même, il n'avait pas le droit de vivre
pour lui-même.
Comme le Seigneur dévoile ici, d'un trait,
le fond du mal dans nos coeurs ! Celui qui se
confie en sa propre justice méprise toujours
la grâce, et le point de départ de
cette soi-disant justice, est ce qu'il y a de plus
immoral, - le mépris complet des droits du
« Maître ». C'est
la racine de toute sorte de dissolution. Les droits
du Seigneur sont doubles : II est d'abord
Créateur, ensuite Rédempteur.
À quoi sert-il d'exalter
extérieurement le nom et la gloire du
Rédempteur, si, au fond, le coeur est loin
de Lui ; si l'on ne vit que pour
soi-même et non pour Lui ?
Hélas ! c'est aujourd'hui l'état
général du monde qui se dit
« chrétien ».
Puissent quelques âmes au moins être
réveillées à la vue du
jugement terrible qui attend l'esclave
infidèle ! Les paroles de propre
justice qu'il prononce : « Tu as ce
qui t'appartient »,
nepeuvent le sauver des
« ténèbres du
dehors » ; là où
seront « les pleurs et les grincements de
dents ».
ALLER DROIT A JÉSUS
J'habitais, il y a quelques années, le
sud de l'Irlande. Une femme qui était
quelquefois occupée chez moi me dit un jour
que son mari était malade. Je savais qu'ils
étaient catholiques romains, et que personne
ne les visitait qui pût rien dire à ce
pauvre malade pour diriger ses regards vers Celui
dont le nom est le seul sous le ciel
« qui soit donné parmi les hommes,
par lequel il nous faille être
sauvés »
(Actes IV, 12), et je me sentis
pressée d'aller lui présenter cette
bonne nouvelle de l'amour de Dieu, qui a
donné son Fils pour de pauvres
pécheurs. (Voyez
Jean III, 16.)
Je me rendis donc chez lui. Sa femme parut
très surprise de ma visite.
« Demandez à votre mari, lui
dis-je, si je puis le voir. » J'entendis
la réponse de la chambre où il
était couché : « Elle
peut venir si elle le désire. »
J'entrai donc, et après lui avoir offert
quelques petites choses que je pensais devoir lui
être agréables, je lui parlai de sa
maladie et lui demandai s'il souffrait beaucoup. Il
me répondit à peine et sur un ton qui
montrait qu'il se souciait peu de ma visite et de
mes paroles.
- Avez-vous quelque espoir de
guérison ? lui
demandai-je.
- Non, répondit-il, le médecin dit
que je ne puis me rétablir ; je n'ai
que la mort à attendre.
- Pauvre homme ! repris-je, il vous faut
mourir, et où irez-vous ?
- Hélas ! dit-il, dans le
purgatoire ; c'est là où je dois
aller.
- C'est terrible ! m'écriai-je.
- Oui, mais je n'ai point d'autre perspective.
- Mais ne savez-vous pas que le Seigneur
Jésus-Christ est venu et qu'il est mort pour
expier nos péchés ?
« II a porté nos
péchés en son corps sur le
bois », dit l'apôtre Pierre ;
II a pris notre place et a subi sur la croix le
châtiment
que nous méritions. Pierre dit encore :
« Christ a souffert une fois pour les
péchés, le juste pour les injustes,
afin qu'il nous amenât à
Dieu ». Il a fait par Lui-même la
purification de nos péchés.
(1 Pierre II, 24 ;
III, 18 ;
Hébreux I, 3.)
Il me regardait d'un air très sérieux
et écoutait avec attention. Je
continuai :
-Êtes-vous un pécheur ?
- Oh ! oui, répondit-il, j'ai
été un grand pécheur.
- Eh bien, savez-vous qui Jésus est venu
sauver ?
- Je suppose que ce sont les pécheurs, mais
je n'en suis pas tout à fait sûr, et
le prêtre dit que je dois aller en purgatoire
à cause de mes péchés. Je suis
un pauvre homme, je n'ai point d'argent pour payer
des messes, et je tremble en pensant combien de
temps il faudra que je reste là.
Après lui avoir encore parlé quelque
temps,je le quittai en lui
laissant quelques passages bien simples à
méditer.
Quelques jours plus tard, je lui fis une seconde
visite. Il parut me recevoir avec plaisir, et je ne
tardai pas à m'apercevoir qu'il avait
réfléchi à notre conversation
précédente. Il m'adressa quelques
questions, et il me sembla voir qu'un rayon
d'espérance avait
pénétré dans cette pauvre
âme agitée par la terreur que lui
causait la pensée de ce purgatoire auquel
jusqu'alors il avait cru ne pouvoir
échapper.
Lorsque je le revis pour la troisième fois,
les premières paroles qu'il m'adressa
furent : « Oh ! madame, je vois
clairement la chose à présent.
Jésus a porté mes
péchés, II les a tous
expiés ; je n'irai pas en
purgatoire. » Puis il me demanda de lui
parler encore de Celui qui était venu
souffrir et mourir pour lui. Il avait
été un très grand
pécheur, mais il avait trouvé un
Sauveur parfait.
Sa faiblesse était devenue très
grande, de sorte qu'il ne pouvait m'écouter
longtemps, mais je le laissai se reposant
paisiblement sur le Seigneur Jésus, avec
l'assurance que ce précieux Sauveur
l'introduirait certainement dans la maison du
Père.
Je ne le revis pas. Quelques jours après ma
dernière visite, il appela un matin sa femme
et lui dit : « Marie, je m'en vais,
mais je vais droit à Jésus, -
il n'y a pas de purgatoire pour moi. Je
bénis Dieu d'avoir amené madame J.
pour me montrer le chemin vers Jésus. Je
serai bientôt près de
Lui ».
(Extrait du Faithful Words.)
LA DÉLIVRANCE
« Éternel qui es
ma force ! je t'aimerai d'une affection
cordiale. L'Éternel est ma roche, et ma
forteresse, et mon libérateur : mon
Dieu fort est mon rocher, je me confierai en
lui ; il est mon bouclier et la corne de mon
salut, ma haute retraite. »
(Psaume XVIII, 1, 2.)
David avait été
délivré de tous ses ennemis ; il
avait fait l'expérience de la puissance de
Dieu, de sa protection, de sa
fidélité, et sa langue éclate
en chants de reconnaissance, son coeur
s'épanche en accents d'amour.
Cher lecteur, il est une délivrance qui a
été opérée aussi d'une
manière parfaite et merveilleuse, une
victoire complète remportée sur nos
ennemis, - les ennemis de nos âmes :
Satan, la mort et le péché. Le
Seigneur Jésus, dans sa puissance de
sainteté, de vie et d'amour, est descendu
ici-bas, puis jusque dans le tombeau, et les a
vaincus.
Ce n'est pas nous qui, dans cette lutte, avons pu
faire quelque chose, non, pas plus que David, nous
ne pouvons nous vanter d'y avoir
coopéré en rien. C'est en dehors de
nous, mais pour nous, que la bataille a
été livrée. Jésus est
descendu dans l'arène et pour nous a vaincu
l'homme fort, Satan, qui nous tenait liés.
Puis II est descendu dans la mort, et par sa propre
mort II a triomphé de la puissance de la
mort ; II l'a annulée, et,
ressuscité dans la puissance d'une vie
impérissable, II est monté en haut et
s'est assis à la droite de Dieu : II
est vivant aux siècles des siècles.
Et quant au péché, II a aboli devant
Dieu le péché par le sacrifice de
Lui-même. Àcause de
ce sacrifice, Dieu peut avec justice donner cours
à son amour, et pardonner au
pécheur ; nous avons la
rédemption par le sang" précieux
répandu à la croix, savoir, la
rémission des fautes. Bien plus, le
péché a été
condamné dans la chair, Dieu ayant
envoyé son propre Fils en ressemblance de
chair de péché, et maintenant, nous
(qui croyons) ne sommes plus asservis au
péché. Notre vieil homme a
été crucifié avec Lui, afin
que le corps du péché soit
annulé pour que nous ne servions plus le
péché.
Voilà, mon cher lecteur, la
délivrance pleine et parfaite
apportée par Jésus. Nous sommes
délivrés de la main de tous nos
ennemis, et surtout de Satan, qui agissait par le
péché et par la mort. 0 merveilleuse
délivrance ! Et c'est pour
l'éternité, et c'est pour nous
introduire auprès de Dieu !
Maintenant remarquez, lecteur, tout cela est
personnel : ma force, ma roche,
ma forteresse, mon Libérateur,
etc. Ce n'est pas une vérité
abstraite que l'intelligence saisit, quelque chose
de vague et de général ; c'est
une réalité dans laquelle le coeur et
l'être tout entier sont entrés. David
ne doutait pas que cela n'eût eu lieu, qu'il
ne fût, lui, l'objet de la délivrance.
Il avait souffert de la poursuite acharnée
de Saül et de ses autres ennemis ; il
avait été errant, exposé
à la mort, comme un oiseau devant
l'oiseleur ; que d'angoisses et de larmes
avaient été son partage ! Mais
Saül était tombé sur la montagne
de Guilboah sous la main de Dieu ; tous les
ennemis de David s'étaient
écoulés comme de l'eau, et
Davidsavait qu'il
était délivré quand il
prononça les paroles de ce cantique. Il
regardait à l'entour, et ses ennemis
n'étaient plus. Quelle
sécurité ! Les Israélites
étaient bien sûrs de leur
délivrance quand, ayant traversé la
mer Bouge, ils se retournent et voient sur le
rivage les corps morts de ceux qui les avaient
opprimés. C'était réel,
certain pour eux.
Lecteur, cette délivrance
opérée hors de vous (par un autre,
c'est vrai, car vous n'y pouviez rien), cette
délivrance est-elle devenue vôtre
par la foi ? Incapable de vous sauver de
la main de vos ennemis, sous la puissance de Satan
et du péché, avez-vous couru sur ce
rocher, vous êtes-vous abrité dans
cette haute retraite ? Avez-vous cru de
coeur en Jésus-Christ mort pour vos
péchés et ressuscité pour
votre justification ? Est-ce que vous pouvez
dire de Lui pleinement : MON
SAUVEUR ?
Alors, cher ami lecteur, ce qui déborde en
vous, n'est-ce pas, c'est ce qu'exprime
David ? Oh ! quel repos quand il put voir
tous ses ennemis réduits à
néant, comme autrefois Israël les avait
vus aussi ! Oh ! quel repos pour le coeur
quand, contemplant Jésus et son oeuvre
parfaite, Jésus vainqueur et maintenant au
ciel, nous disons : Mes péchés
ne sont plus ; Dieu est mon Père ;
le ciel est mon partage !
« Éternel ! »
s'écrie David,
« Éternel ! qui es ma
force ; JE T'AIMERAI d'une affection
cordiale ! » Oui, c'est bien
là le sentiment produit par le Saint-Esprit
dans une âme délivrée. Une
affection cordiale, qui se livre
tout entière, qui fait que l'on s'oublie
soi-même et que l'on ne voit plus que Celui
qui a aimé d'abord et qui, dans son amour,
son grand amour dont II nous a aimés, nous a
délivrés parfaitement.
« Nous l'aimons, parce que Lui nous a
aimés le premier ». Comme Paul le
disait : « Je vis dans la foi, la
foi au Fils de Dieu qui m'a aimé et qui
s'est livré Lui-même pour
moi »
(Galates II, 20).
« À Celui qui nous
aime », s'écrient les saints en
voyant passer devant leurs coeurs la personne du
grand Libérateur, le fidèle
témoin, le premier-né d'entre les
morts, le Prince des rois de la terre. Nous ne
l'avons pas encore vu, mais nous l'aimons. Et cet
amour étreint nos coeurs. Oui, l'amour de
Dieu est répandu dans nos coeurs par le
Saint-Esprit qui nous a été
donné, et ce grand amour dont II nous a
aimés, attire, embrase et lie à Lui
nos affections : « Éternel,
je t'aimerai d'une affection
cordiale ! »
Et voilà ce qui produit la louange. Comment
louer Dieu, le bénir, lui rendre
grâces, aussi longtemps que l'on ignore si
l'on est sauvé, aussi longtemps que l'on
regarde encore Dieu comme juge, et que l'on redoute
la mort ? Mais une fois que l'on a saisi qu'en
Christ se trouve la parfaite délivrance, on
se réjouit d'une joie ineffable et
glorieuse, recevant la fin de la foi, le salut de
l'âme ; on loue alors, on offre sans
cesse à Dieu, par Jésus, un sacrifice
de louanges, le fruit des lèvres qui
bénissent son nom ; on rend
grâces au Père qui nous a rendus
capables departiciper au lot des
saints dans la lumière, qui nous a
délivrés du pouvoir des
ténèbres et nous a transportés
dans le royaume du Fils de son amour ».
Ainsi la joie, la louange, l'action de
grâces, voilà ce qui occupe un coeur
délivré. N'est-ce pas digne
d'envie ? C'est la vie heureuse à
laquelle vous êtes convié, cher
lecteur. La vie chrétienne n'est pas sombre,
bien qu'elle ait ses luttes et ses épreuves.
Elle se passe dans une atmosphère de
lumière et d'amour, et voilà
pourquoi, même dans l'épreuve, il est
dit : Réjouissez-vous.
Et comment ne pas se réjouir si l'on a
vraiment saisi la plénitude,
l'étendue de la délivrance ? Ce
dont nous jouissons ici-bas n'est que le
prélude de la délivrance parfaite,
car nous ne sommes sauvés qu'en
espérance, bien que cette espérance
soit certaine. Nous avons maintenant les arrhes de
l'Esprit, c'est-à-dire les gages de la
rédemption parfaite, quand, non plus par la
foi et dans un corps d'infirmité, mais dans
un corps glorieux et incorruptible, nous jouirons
de tous les fruits de la mort et de la
résurrection de Christ ; et, par-dessus
tout, de la présence ravissante de Celui qui
nous aime, que nous verrons alors tel qu'il est,
lui étant faits semblables. Oh ! quelle
gloire que celle dont nous avons maintenant
déjà l'espérance,
espérance si assurée, que nous nous
réjouissons et nous glorifions en
elle ; gloire où nous allons
entrer.
Que Dieu, mon cher lecteur, vous donne de pouvoir
jouir maintenant déjà de cette
victoireremportée par
Christ sur tous les ennemis ; qu'il vous donne
de vous assurer, vous confier en Lui comme en votre
bouclier, et, le coeur plein de joie et d'actions
de grâces, dire :
« Éternel, je t'aimerai d'une
affection cordiale ».
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