Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
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Saints en Christ


ONZIÈME JOUR
Le Saint d'Israël

Car je suis l'Éternel, votre Dieu, qui vous ai fait monter du pays d'Égypte pour être votre Dieu. (Lév. XI, 45.)

Le prêtre sera saint pour toi. car je suis saint, moi l'Éternel qui vous sanctifie. (Lév. XXI, 8.)

Je suis l'Éternel, ton Dieu, le Saint d'Israël, ton Sauveur. — Ainsi parle l'Éternel, votre Rédempteur, le Saint d'Israël — Je suis l'Éternel, votre Saint, le Créateur d'Israël, votre Roi. (Esaïe XLIII, 3, 14,15.)

Dans le livre de l'Exode nous avons vu Dieu faisant provision de sainteté pour son peuple. Dans les jours saints, les lieux saints, les personnes saintes, les choses saintes et les services saints, il enseignait à son peuple que tout ce qui l'entoure, lui, le Saint, que tout ce qui veut s'approcher de lui doit être saint. Il ne voulait demeurer qu'au milieu de la sainteté ; son peuple devait être un peuple saint. Mais il n'est pas fait mention là de Dieu lui-même comme Saint. Dans le livre du Lévitique nous faisons un pas de plus (1). D'abord nous voyons Dieu parler de sa propre sainteté, et faire de cette sainteté une justification de la sainteté réclamée par lui de son peuple, en même temps que la garantie et la puissance de ce peuple. Sans cela la révélation de la sainteté serait incomplète, et l'appel à la sainteté impuissant. La vraie sainteté viendra à nous quand nous apprendrons que Dieu lui-même seul est saint. C'est lui, le Saint, qui seul sanctifie ; c'est lorsque nous venons à lui et que nous sommes liés à lui par l'amour et l'obéissance que sa sainteté nous est communiquée.

Du Pentateuque au livre d'Esaïe, le prophète, il est rarement fait mention du nom de Dieu comme Saint, mais dans le livre de ce prophète, qu'on a pu appeler le prophète-évangéliste, nous l'y trouvons vingt-six fois, et sa vraie signification est révélée par la manière avec laquelle ce nom est lié au nom du Sauveur et Rédempteur. Les sentiments de joie, de confiance et de louanges avec lesquels un peuple racheté regarderait à son Libérateur sont tous mentionnés en relation avec le nom du Saint. « Pousse des cris de joie et d'allégresse, habitant de Sion ! car il est grand au milieu de toi, le Saint d'Israël ». (Esaïe XII, 6). « Les pauvres feront du Saint d'Israël le sujet de leur allégresse ». (Esaïe XXIX, 19). « Tu te réjouiras en l'Éternel et tu mettras ta gloire dans le Saint d'Israël ». (Esaïe XLI, 16). En Éden nous avons vu que le Dieu créateur était aussi le Dieu qui sanctifie, perfectionnant ainsi l'oeuvre de ses mains.

En Israël nous avons vu que Dieu, le Rédempteur, était en même temps le Dieu qui sanctifie le peuple qu'il s'est choisi pour lui-même. Ici, dans le livre d'Esaïe, nous voyons que c'est ce Dieu qui sanctifie, lui, le Saint, qui doit amener la grande rédemption de la nouvelle Alliance, et cela en tant qu'il est le Saint, le Rédempteur. Dieu rachète parce qu'il est saint : la sainteté sera la rédemption amenée à sa perfection. La rédemption et la sainteté se trouvent dans des relations personnelles avec Dieu. La clef du secret de la sainteté offerte à tout croyant se trouve dans cette parole : « Ainsi parle l'Éternel, votre Rédempteur, le Saint d'Israël : Je suis l'Éternel, votre Saint ». S'approcher du Saint, le reconnaître, le posséder, et être possédé par lui, c'est la sainteté.

Si la sainteté de Dieu est la seule espérance de notre sainteté, il est juste que nous cherchions à savoir ce qu'est cette sainteté. Et remarquons tout d'abord que, quoique cette sainteté de Dieu nous soit souvent présentée comme un attribut divin, il est difficile de la mettre sur le même pied que les autres attributs. Les autres attributs ont tous rapport à quelque caractère spécial de la nature divine ; la sainteté, au contraire, semble exprimer ce qui fait l'essence même ou la perfection de l'Être divin lui-même. Aucun des attributs ne peut être donné comme indiquant tout ce qui appartient à Dieu ; mais l'Écriture parle du saint nom de Dieu, de son saint jour, de sa sainte demeure, de sa sainte Parole.

Dans le mot saint nous avons l'expression la plus juste possible pour exprimer le sommaire de toutes les perfections divines, la description de ce qu'est la divinité. Nous parlons des autres attributs comme de perfections divines, mais ici, dans la sainteté, nous avons la seule expression que le langage humain puisse employer pour la perfection divine elle-même. C'est pourquoi les théologiens ont une si grande difficulté à donner une définition qui exprime assez exactement ce que ce mot signifie (2). Le mot original hébreu, qu'il dérive d'une racine signifiant séparer, mettre à part, ou d'une autre signifiant briller, exprime l'idée d'une chose distincte des autres, séparée d'elles par une excellence supérieure. Dieu est différent et séparé de tout ce qui a été créé, et il se tient séparé de tout ce qui n'est pas Dieu ; en tant que le Saint il maintient sa gloire et sa perfection divines contre tout ce qui voudrait y porter atteinte. « II n'y a point d'autre Saint que l'Éternel ». — « A qui me comparerez-vous pour que je lui ressemble ? » dit le Saint. En tant que le Saint, Dieu est, en effet, l'Incomparable ; la sainteté lui appartient à lui seul ; il n'y a rien de semblable dans les cieux et sur la terre, sinon lorsqu'il communique cette sainteté. Par conséquent, notre sainteté devra consister, non dans une séparation humaine dans laquelle nous chercherions à imiter celle de Dieu, non, mais à entrer dans ce qui constitue sa séparation, lui appartenir tout entiers, être mis à part par lui et pour lui.

À cette dernière idée est rattachée intimement l'idée de l'exaltation. « Ainsi parle le Très-Haut, dont la demeure est éternelle et dont le nom est saint ». (Esaïe LVII, 15). C'était le Saint que le prophète vit sur un trône très élevé, l'objet de l'adoration des séraphins. (Esaïe VI). Dans le Psaume XCIX il est spécialement parlé de la sainteté de Dieu en relation avec son exaltation : « Exaltez l'Éternel, notre Dieu, et prosternez-vous devant son marchepied ! Il est saint ! » — « Il est élevé au-dessus de tous les peuples ». Pour cette raison aussi sa sainteté est souvent mise en rapport avec sa gloire et sa majesté. (Voir le sixième jour). Et ici nous verrons que notre sainteté n'est que cette pauvreté d'esprit, cette humilité qui nous viennent lorsque la fierté de l'homme est humiliée, et que le Seigneur seul est exalté.

Et maintenant si nous demandons d'une manière plus précise en quoi consiste cette séparation et cette exaltation, nous en venons à penser à la pureté divine, et cela non seulement sous son aspect négatif, comme haine, horreur du péché, mais avec l'élément plus positif de la beauté parfaite. Parce que nous sommes pécheurs et que la révélation de la sainteté de Dieu nous est faite dans un monde de péché, il est juste et convenable que la première impression, que l'impression qui demeure, soit celle d'une pureté infinie, qui ne peut soutenir la vue du péché, et en la présence de laquelle le pécheur doit se cacher la face et trembler. La justice de Dieu, défendant, condamnant, punissant le péché, a ses racines dans sa sainteté, elle est l'un de ses deux éléments : la puissance dévorante et destructive du feu consumant. « Le Dieu saint sera sanctifié par la justice » (Esaïe V, 16) ; la sainteté du Dieu saint est révélée et maintenue par la justice. La lumière ne révèle pas seulement ce qui est impur, afin qu'il soit purifié, mais elle est encore en elle-même d'une beauté infinie. Aussi quelques-uns des hommes les plus saints que l'Église ait connus n'ont-ils pas hésité de parler de la sainteté de Dieu comme de la beauté infinie de l'Être divin, la parfaite pureté et la beauté de cette lumière inaccessible dans laquelle Dieu habite. Et si la sainteté de Dieu doit devenir nôtre, doit demeurer sur nous, entrer en nous, il doit y avoir sans cesse dans notre âme la crainte salutaire qui fait trembler à la pensée de contrister par nos péchés l'infinie sensibilité du Dieu saint ; et, en même temps, en parfaite harmonie avec ce saint tremblement, le désir ardent, profond, de contempler la beauté de l'Éternel, une vive admiration de sa gloire divine et un don joyeux et complet de soi-même à Dieu.

Mais nous devons faire un pas de plus. Quand Dieu dit : « Je suis saint ; je suis l'Éternel qui vous sanctifie », nous voyons qu'un des principaux éléments de sa sainteté est celui-ci, c'est qu'elle cherche à se communiquer, à rendre les hommes participants de sa propre perfection et des bénédictions qu'elle apporte ; ce qui n'est pas autre chose que l'amour. Dans la merveilleuse révélation qui, dans le livre d'Esaïe, nous enseigne ce qu'est le Saint pour son peuple, nous devons prendre garde de tordre la précieuse parole. Il n'y est pas dit, en effet, que quoique Dieu soit le Saint, qu'il haïsse le péché, et qu'il doive le punir et le détruire, néanmoins il veut nous sauver. Nullement. Mais nous y voyons, au contraire, que parce qu'il est le Saint, précisément à cause qu'il est le Saint, dont la joie et les délices sont de sanctifier, il veut être le Libérateur de son peuple.
C'est à rechercher la sainteté, à la contempler, à mettre en elle notre confiance et à nous en réjouir que nous sommes invités pardessus toute autre chose. Le Dieu saint est le Dieu qui sanctifie ; il nous rachète et nous sauve afin de gagner notre confiance, afin de nous attirer à lui, comme à Celui qui est saint, et afin que par un attachement personnel à lui-même nous puissions apprendre à obéir, à devenir un même esprit avec lui, à être saints comme il est saint.

La sainteté divine est donc cette perfection infinie de la divinité, dans laquelle la justice et l'amour sont en parfaite harmonie, harmonie d'ailleurs dont elle procède et qu'elles révèlent l'une et l'autre. C'est cette énergie de la vie divine dans la puissance de laquelle Dieu reste non seulement éloigné de toute faiblesse et de tout péché de la créature, mais encore par laquelle il cherche incessamment à élever la créature à une union avec lui et à une pleine participation de sa propre pureté et de sa perfection. La gloire de Dieu, comme Dieu, comme le Dieu de la rédemption, c'est sa sainteté. C'est en cela que, même au-dessus de tout ce que nous pouvons concevoir, la séparation et l'exaltation de Dieu consiste réellement. « Dieu est lumière » ; par sa pureté infinie il révèle toutes ténèbres et n'a cependant aucune communion avec les ténèbres. Il les juge et les condamne ; il en délivre le pécheur et l'élève jusqu’à la communion de sa propre pureté et de sa félicité. Voilà le Saint d'Israël.

C'est ce Dieu-là qui nous parle et nous dit ; « Je suis l'Éternel, votre Dieu, je suis saint, je sanctifie ». C'est dans la contemplation pleine d'adoration de sa sainteté, dans un abandon plein de confiance à cette sainteté, dans une communion d'amour avec lui, le Saint, que nous pouvons être rendus saints. Mon frère, veux-tu être saint ? Écoute, et, dans le silence et le recueillement d'une âme qui a foi en Dieu, laisse descendre dans ton âme les paroles qu'il t'adresse, lui, ton Saint, « le Saint d'Israël ». Viens à lui, et réclame-le comme ton Dieu, et demande de lui tout ce que, comme Dieu saint, qui sanctifie, il peut faire pour toi. Souviens-toi que la sainteté c'est lui-même. Viens à lui ; adore-le ; donne-lui gloire. Ne cherche pas, ou, plutôt, ne lui demande pas une sainteté qui puisse se trouver en toi-même ; que ton moi soit dans la poussière ; et sois heureux que la sainteté vienne de lui uniquement. Selon que sa présence remplira ton coeur, que sa sainteté et sa gloire seront ton unique désir, que sa sainte volonté et son amour feront tes délices, enfin, selon que le Dieu saint sera tout en toi, tout pour toi, dans cette mesure tu seras saint de la sainteté qu'il aime à voir chez les siens. Et selon que jusqu'à la fin tu ne verras rien à admirer en toi, et qu'en lui tu ne verras que beauté, dans cette mesure encore tu comprendras qu'il t'a revêtu de sa gloire, et tu trouveras ta sainteté dans cet hymne du peuple de Dieu : « Il n'y a point d'autre saint que toi, ô Éternel ! » « Soyez saints, car je suis saint ».

O Dieu ! nous avons entendu encore une fois la merveilleuse révélation que tu nous as faite de Toi : « Je suis saint ». Et comme nous avons senti combien ta sainteté est infiniment exaltée au-dessus de toutes nos pensées, nous avons entendu ton appel plus merveilleux encore : « Soyez saints, car je suis saint ». Et alors que nous ne savions comment arriver à comprendre de quelle manière nous devions devenir saints comme toi-même es saint, nous avons entendu ta voix nous dire encore cette parole admirable : « Je vous sanctifie. Je suis votre Saint ». Amen.


1° Ce Saint, c'est Dieu, le Tout-Puissant. Avant de se révéler à Israël comme le Saint, il s'était fait connaître à Abraham comme le Tout-Puissant, qui ressuscite les morts. (Héb. XI, 19). Dans toute votre conduite avec Dieu, en vue de la sainteté, souvenez-vous qu'il est le Tout-Puissant, qui peut faire en vous des merveilles. Dites souvent : « Gloire à Celui qui peut, par la puissance qu'il déploie en nous, faire infiniment au delà de tout ce que nous demandons et pensons ! »

2° Ce Saint est le Dieu juste, un feu consumant. Jetez-vous vous-mêmes dans ce feu, afin que tout ce qu'il y a en vous de criminel, de coupable soit détruit. Lorsque vous vous placez sur l'autel, attendez-vous à ce que le feu y descende. Et « livrez, consacrez vos membres à Dieu comme des instruments de justice ».

3° Ce Saint est le Dieu d'amour. Il est votre Père ; livrez-vous à lui, afin que le Saint-Esprit crie en vous ; « Abba ! » (Père) en d'autres termes, afin de le laisser y répandre abondamment l'amour du Père. La sainteté de Dieu, c'est son amour paternel ; notre sainteté, c'est notre ressemblance comme enfants du Père. Soyez simples, aimants, confiants.

4° Ce Saint, c'est Dieu. Qu'il soit bien réellement Dieu pour vous ! Qu'il gouverne tout, remplisse tout, fasse toute l'oeuvre en vous. Adorez-le ; approchez-vous de lui ; vivez avec lui, en lui et pour lui. Il veut être, lui, votre sainteté.



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(1) « Car je suis l'Éternel, votre Dieu ; vous vous sanctifiez et vous serez saints, car je suis saint. — Car je suis l'Éternel, votre Dieu, qui vous ai fait monter du pays d'Égypte pour être votre Dieu. (Lév. XI, 44, 45.)
« Soyez saints, cap je suis saint, moi, l'Éternel, votre Dieu. » (
Lév. XIX. 2)

« Vous vous sanctifierez et vous serez saints, car je suis l'Éternel, votre Dieu : vous observerez mes lois et vous les mettrez en pratique. Je suis l'Éternel, qui vous sanctifie. — Vous serez saints pour moi, car je suis saint, moi, l'Éternel ; je vous ai séparés des peuples, afin que vous soyez à moi. — Vous ne profanerez point mon saint nom afin que je sois sanctifié au milieu des enfants d'Israël. Je suis l'Éternel, qui vous sanctifie. (
Lév. XX, 7, 8. - XX, 26. — XXII, 32)

« Je suis l'Éternel, qui les sanctifia. » (Lév. XXII, 9, 16.)

(2) La sainteté de Dieu
La sainteté de Dieu. — Il n'y a pas un terme aussi exclusivement scripturaire, aussi distinctement divin que le mot saint. En conséquence de cette origine divine qui est la sienne, ce terme a un sens inépuisable. Il n'y a pas un attribut de Dieu que les théologiens aient trouvé aussi difficile à définir ou sur lequel ils diffèrent davantage d'opinion. Un bref examen des différents points de vue exprimés pourront nous faire comprendre combien peu l'idée de la Sainteté Divine peut être comprise et épuisée par une définition humaine, et comment c'est seulement dans la vie de communion et d'adoration que la sainteté qui surpasse toute intelligence peut être saisie comme une réalité.

1. Le point de vue le plus rudimentaire, et où l'élément moral semble passer à l'arrière-plan, est celui où la notion de sainteté est associée à celle d'un Dieu séparé de sa création et élevé infiniment au-dessus de celle-ci. La sainteté ainsi conçue a été définie comme « la gloire incomparable de Dieu, Sa majesté infinie. Son titre à recevoir l'adoration de toutes ses créatures ». Quoique toutes ces pensées soient étroitement unies avec la Sainteté de Dieu, elles ne nous font saisir malgré tout que les effets de cette Sainteté et non celle-ci dans sa véritable essence.

2. Un autre point de vue nous amène à envisager la sainteté comme l'expression d'une relation entre Dieu et nous. Nous sommes appelés saints comme étant la propriété divine, mise à part pour Son service : donc Dieu qui Lui-même nous réclame pour être à Lui est Saint. Notre sainteté sert ici de point de départ pour nous amener à comprendre la Sainteté de Dieu. « Dieu est saint dans son essence, sainte est son alliance avec son peuple. Il est non seulement le Propriétaire, mais aussi le Bien suprême des siens, leur possession et la seule loi qui les gouverne » (Diestel) Il a déjà été fait mention de ce point de vue dans le présent volume (voir « Cinquième jour », notes).

3. Abordons maintenant les vues de ceux qui envisagent la sainteté en tant qu'attribut moral. La conception la plus répandue est celle qui s'arrête à l'idée de pureté, de libération à l'égard du péché. « La sainteté est un terme général pour désigner l'excellence morale de Dieu. Nul n'est saint que Dieu seul : nul autre que Dieu n'est parfaitement pur ; rien ne saurait limiter la perfection morale de son être ». (Hodge). L'idée de sainteté implique ici celle de pureté infinie, de haine et d'horreur du péché : le point de vue négatif est surtout mis en évidence. On comprend la place importante qu'a pris cette conception par le fait que, dans notre état de péché, la première impression que puisse faire sur nous la Sainteté de Dieu est une impression de crainte. Mais elle ne nous dit pas en quoi réellement cette excellence morale ou cette perfection de Dieu consiste.

4. C'est un progrès sur le précédent point de vue que d'essayer de définir ce qu'est cette perfection divine. Une chose est parfaite lorsqu'elle est en tout point ce qu'elle doit être. Il est facile de définir ainsi la perfection, mais moins facile de définir ce qu'est la perfection de tel ou tel objet ; ceci demande la connaissance de la nature de cet objet. Aussi nous devons nous contenter de termes très généraux qui définissent la sainteté de Dieu comme le bien essentiel et absolu. « La, sainteté en Dieu, c'est l'affirmation libre, réfléchie, calme, immuable, de Lui-même qui est le bien, ou du bien qui est Lui-même ». (Godet, commentaire de Jean XVII, 11).

5. Très rapproché du précédent est le point de vue qui envisage la sainteté, non pas seulement comme un attribut Divin, mais comme l'ensemble de ce que nous sommes habitués à envisager et à nous représenter isolément comme les attributs de Dieu. C'est ainsi que Bengel envisageait la sainteté comme la nature Divine elle-même, dans laquelle tous les attributs sont contenus.

Dans le même ordre d'idée, Howe « voit dans la sainteté la Divine beauté, le produit parfait et harmonieux de tous les attributs divins ». La sainteté Divine est la beauté dans sa plus grande perfection et la mesure de toute autre beauté. La Sainteté Divine est cette parfaite et immortelle beauté qu'aucune langue ne peut traduire, qu'aucun oeil ne peut contempler. La Sainteté pourrait être appelée l'attribut transcendantal de Dieu, qui se communique à tous les autres et jette sur chacun l'éclat de sa propre splendeur. C'est l'attribut divin par excellence ». (Howe. Petit catéchisme de Whyte). Tel était l'aspect de la Sainteté Divine sur lequel Jonathan Edwards arrêtait sa pensée avec délices. « L'amour mutuel du Père et du Fils, dit-il, forme la troisième personne, le Saint-Esprit, ou la Sainteté de Dieu, qui est Sa beauté infinie ».
Par la communication de la Sainteté de Dieu, la créature a part à l'excellence morale de Dieu, à la beauté de la nature Divine, à sa perfection. « La sainteté comprend tout ce qui constitue la vraie excellence morale des êtres intelligents. Ainsi la Sainteté de Dieu n'est autre que l'excellence morale de la nature Divine, comprenant toutes Ses perfections, Sa justice, Sa fidélité, Sa bonté. Il y a deux sortes d'attributs en Dieu, en rapport avec notre manière de concevoir Ses perfections : Ses attributs moraux, qui tous se ramènent à Sa sainteté, et Ses attributs naturels, force, connaissance, etc., qui constituent Sa grandeur. Les personnes saintes, dans l'exercice de leur sainte affection aiment Dieu, tout d'abord à cause de la beauté de Sa Sainteté. La sainteté d'une créature intelligente est ce qui met le sceau d'une incomparable beauté sur toutes ses perfections naturelles. Ainsi en est-il en Dieu : la sainteté est d'une manière particulière la beauté de l'être Divin. Aussi l'Écriture parle-t-elle à diverses reprises de la beauté de la sainteté. C'est elle qui rend tous les autres attributs divins glorieux et aimables.

6. En parlant de la Sainteté de Dieu comme de l'excellence absolue de Sa nature, certains appuient avec une force très spéciale sur le point de vue moral. Le bien en Dieu ne doit pas être le simple produit de sa propre nature, il doit être l'effet d'une libre volonté. Ce qui est naturellement bon n'est pas la vraie réalisation du bien. L'exercice d'une libre volonté doit aussi trouver sa place en Dieu, pour qu'il soit, véritablement l'auteur du bien : car seule la volonté qui consciemment se détermine elle-même est capable de faire le bien comme tel. Dieu est la puissance de Sainteté qui ne peut ni ne veut se renier elle-même. Il est le Bien dans l'expression de sa nécessité la plus sainte : c'est ainsi qu'il est le Saint. (Dorner).

7. On a fait remarquer que, dans les points de vues qui précèdent on n'a pas suffisamment tenu compte du fait que c'est spécialement comme Saint que Dieu est appelé le Rédempteur et qu'il accomplit l'oeuvre de Son amour en vue d'élever ses créatures à la sainteté. On a été amené par là à cette conception que la sainteté et l'amour sont, sinon identiques, du moins en étroite corrélation. « Dieu est saint, digne de louanges au delà de toute expression, à cause de Sa grâce, et plein d'une infinie tendresse à l'égard de sa créature, dans laquelle il s'est plu à manifester la gloire de son amour ». Dieu est saint en ceci que l'amour qui est en Lui triomphe de Sa juste colère (selon Osée 11. 9) et Ses jugements ne s'exercent qu'après que toute possibilité de faire miséricorde s'est montrée inefficace. Cette sainteté se dévoile dans le nom que Dieu porte dans le Nouveau Testament, nom qui parle à la fois de Sa suprême grandeur et de Son amour tendre et condescendant, le nom de Père ». (Stier, commentaire sur Jean 17).

8. Ce dernier point de vue qui renferme une précieuse vérité, se rencontre avec celui-ci, où sont mis en lumière les deux vrais aspects de la Sainteté de Dieu. On peut le définir comme étant l'harmonie établie entre l’élément de conservation et l'élément de communication qui sont en Dieu. (En tant que Dieu Saint, Dieu hait le péché et cherche à le détruire. En tant que Dieu Saint, Il communique Sa sainteté au pécheur et l'élève ainsi à la hauteur de Son amour. La sainteté est l'essence de la gloire Divine, dont l'amour et la justice sont les deux aspects.

« La sainteté est l'élément de conservation en Dieu, par lequel Il se soustrait à l'influence du monde extérieur et demeure conséquent avec Lui-même et fidèle à Sa propre Essence ; par lequel aussi Il se crée librement un organisme divin qui ne vit que pour Lui et qui est son Église. (Lange).

« La sainteté de Dieu est l'élément de conservation en Dieu, en vertu duquel Il demeure fidèle à Ses propres perfections, sans jamais sacrifier ce qui est Divin, ni admettre ce qui n'est pas Divin. Mais ceci n'est encore qu'un aspect. La sainteté de Dieu ne serait pas sainteté mais simple exclusivisme, si elle ne l'amenait à entrer dans de multiples relations avec ses créatures et ainsi à se révéler et à se communiquer à elles.

 

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