Saints en Christ
VINGTIÈME JOUR
Sainteté et liberté
Or, ayant
été affranchis du
péché, vous êtes devenus les
esclaves de la justice : faites maintenant de
vos membres les esclaves de la justice pour devenir
saints. Aujourd'hui que vous êtes affranchis
du péché, et que vous êtes
devenus les esclaves de Dieu, vous portez votre
fruit de manière à être saints,
et vous avez pour fin la vie
éternelle.
(Rom. VI, 18,19, 22)
La liberté que nous
avons en Jésus-Christ.
(Gal. II, 4.)
En vertu de la liberté
pour laquelle Christ nous a affranchis, tenez donc
ferme, et ne vous laissez pas mettre sous le joug
de la servitude.
(Gal. V, 1.)
Aucune possession n'est plus estimable et plus
précieuse que la liberté ; rien
n'inspire et n'élève davantage
l'homme, et rien au contraire de plus
déprimant et de plus dégradant que
l'esclavage. L'esclavage ravit à l'homme ce
qui constitue sa virilité, sa puissance de
décision et d'action ; il
l'empêche d'être et de faire ce qu'il
voudrait.
Le péché est un esclavage ;
c'est la servitude sous un pouvoir étranger
qui s'est rendu maître de nous, et qui exige
souvent un service des plus répugnants. La
rédemption de Christ restaure notre
liberté et nous affranchit de la puissance
du péché. Si nous voulons vraiment
vivre comme des rachetés, nous devons, non
seulement regarder à l'oeuvre que Christ a
accomplie pour notre rédemption, mais nous
devons accepter et réaliser par
l'expérience combien est complète,
sûre et absolue la liberté par
laquelle il nous a rendus libres. Ce n'est que
lorsque nous nous tenons fermes dans cette
liberté qui est en Jésus-Christ que
nous pouvons « porter notre fruit de
manière à être
saints ».
Il est à remarquer combien rarement, dans la
grande argumentation de l'épître aux
Romains, le mot saint se rencontre, et comment,
là où il est employé deux fois
(chap. VI), dans l'expression :
« pour la sanctification ou pour
être saints », il est clairement
énoncé comme but et fruit à
atteindre par une vie de justice. Cette double
répétition « pour
être saints », indiquant un
résultat qui doit être atteint, est
précédée d'une pensée
répétée deux fois aussi :
« Ayant été affranchis du
péché, et étant devenus les
esclaves de la justice », ce qui nous
montre bien comment l'affranchissement de la
puissance du péché et l'abandon de
notre être au service de la justice ne sont
pas encore en eux-mêmes la sainteté,
mais le seul et le plus sûr moyen de
l'atteindre. Une vraie connaissance de
l'affranchissement du péché que
Christ nous procure, et une entrée
complète dans cette liberté sont
indispensables pour une vie de sainteté. Ce
fut lorsqu'Israël fut affranchi du joug de
Pharaon que Dieu commença à se
révéler à lui comme le Dieu
saint ; ce n'est que lorsque nous savons que
nous sommes « affranchis du
péché »,
délivrés de la main de tous nos
ennemis, que nous servons Dieu en justice et en
sainteté tous les jours de notre vie.
« Ayant été affranchis du
péché » ; pour bien
comprendre cette parole nous devons nous garder de
deux erreurs. Nous ne devons ni la diminuer, ni y
mettre plus que le Saint-Esprit n'y a mis
lui-même. Le contexte montre que
l'apôtre parle, non de notre position
judiciaire, mais d'une réalité
spirituelle, de notre union vivante avec Christ
dans sa mort et dans sa résurrection, par
laquelle nous sommes entièrement
délivrés de la domination de la
puissance du péché. « Le
péché n'aura pas domination sur
vous ». Paul ne parle pas davantage d'une
expérience, de ce que nous sentons que nous
sommes affranchis de tout péché. Il
parle du grand fait objectif que Christ nous a
enfin délivrés de la puissance que le
péché avait de nous forcer à
faire sa volonté et ses oeuvres, et il nous
presse, dans la foi à ce fait glorieux, de
repousser hardiment les commandements ou la
tentation du péché. Connaître
la liberté que nous avons en Christ, notre
affranchissement de l'empire et de la
puissance du péché, c'est le
moyen de réaliser ces choses dans notre
expérience.
Dans le temps où les Turcs et les Maures
réduisaient souvent des chrétiens en
esclavage, des sommes considérables
étaient fréquemment payées
pour la rançon de ceux qui étaient
esclaves. Mais il arriva plus d'une fois que ceux
pour qui on avait payé une rançon,
éloignés dans l'intérieur du
pays de leur servitude, ignorèrent toujours
la bonne nouvelle de leur rachat, leurs
maîtres ayant tout intérêt
à la leur laisser ignorer. D'autres avaient
bien appris cette nouvelle, mais ils
s'étaient tellement habitués à
leur esclavage qu'ils étaient incapables de
faire un effort pour atteindre la côte ou la
frontière. L'indolence ou le
désespoir les retenait dans l'esclavage, ils
ne pouvaient croire qu'ils fussent jamais capables
d'atteindre sûrement le pays de la
liberté. La rançon avait
été payée ; ils
étaient réellement libres, et
cependant soit ignorance, soit manque
d'énergie, ils étaient encore dans
l'esclavage.
La rédemption de Christ a si
complètement mis fin au péché
et à la puissance légale qu'il avait
sur nous « car la puissance du
péché c'est la loi »
(1 Cor. XV, 56), que très
réellement et très certainement le
péché n'a plus le pouvoir de nous
forcer à lui obéir. Ce n'est que dans
la mesure où nous lui permettons encore de
régner, dans la mesure où nous lui
cédons comme si nous étions ses
serviteurs qu'il peut exercer son empire. Satan
fait l'impossible pour tenir les croyants dans
d'ignorance de ce qu'il y a de complet dans leur
affranchissement de son esclavage. Et comme les
croyants sont si facilement satisfaits de leurs
propres pensées sur la signification de la
rédemption, et qu'ils désirent si
faiblement et font si peu valoir leurs droits de la
voir telle qu'elle est, et de posséder par
son moyen la délivrance complète et
les bénédictions qu'elle renferme,
l'expérience qu'ils font de l'étendue
de l'affranchissement du péché est
très faible. « Là où
est l'Esprit du Seigneur, là est la
liberté ».
(2 Cor. III, 17). C'est par le
Saint-Esprit, par sa lumière
éclairant et guidant notre être
intérieur, son action étant
humblement désirée et
fidèlement acceptée, que cette
liberté peut devenir notre
propriété.
Au
chapitre VI des Romains, Paul parle
de l'affranchissement du péché ;
au chapitre
VII, 3, 4, 6, de l'affranchissement
de la loi, l'un et l'autre nous ayant
été acquis en Christ, et par notre
union avec lui. Au chapitre VIII, 2, il nous parle
de cette liberté comme devenue nôtre
par l'expérience. Il dit :
« La loi de l'Esprit qui donne la vie en
Jésus-Christ m'a affranchi oie la loi du
péché et de la mort ». La
liberté qui est nôtre en Christ doit
devenir nôtre par une appropriation et une
jouissance personnelles, par le moyen du
Saint-Esprit.
La dernière dépend de la
première ; plus la foi est
complète, plus la connaissance est claire et
nette, plus nous pouvons joyeusement nous glorifier
en Jésus-Christ et en la liberté par
laquelle il nous a affranchis, plus aussi est
rapide et entière notre entrée en
possession de la glorieuse liberté des
enfants de Dieu. Comme la liberté est en
Christ seul, de même c'est l'Esprit de Christ
seul qui nous met de fait en possession de cette
liberté et qui nous y fait demeurer.
« L'Esprit de vie qui est en
Jésus-Christ m'a affranchi de la loi du
péché et de la mort. Où est
l'Esprit du Seigneur, là est la
liberté ». Lorsque l'Esprit nous
révèle Jésus comme Seigneur et
Maître, notre nouveau Maître, qui seul
a quelque chose à nous commander et qui nous
engage à nous livrer nous-mêmes,
à présenter nos membres, à
abandonner notre vie entière au service de
Dieu en Christ, la foi à l'affranchissement
du péché devient consciente et
réelle en nous. Croyant à ce qu'il y
a de complet dans la rédemption, le captif
sort de son esclavage comme un
« affranchi du Seigneur ». Il
sait maintenant que le péché n'a plus
pour un seul instant aucun pouvoir pour lui imposer
l'obéissance. Il se peut qu'il cherche
à reprendre ses anciens droits ; il se
peut qu'il parle avec un ton
d'autorité ; il se peut qu'il nous
effraie jusqu'à se faire craindre et
à nous soumettre à ses exigences,
mais il n'a absolument plus de puissance sur nous,
à moins que nous, oubliant notre
liberté, nous ne cédions à ses
tentations, et que nous ne lui donnions
nous-mêmes puissance sur nous.
Nous sommes les affranchis du Seigneur.
« Notre liberté est en
Jésus-Christ ». Au chapitre VII
des Romains, Paul décrit les terribles
luttes de l'âme qui cherche à
accomplir la loi, vendue au péché,
captive, esclave, sans la liberté de faire
tout ce que son coeur désire. Mais lorsque
l'Esprit prend la place de la loi, le cri :
« Malheureux que je suis, qui me
délivrera du corps qui cause cette
mort ? » est changé en ce
chant de victoire : « Je rends
grâces à Dieu par
Jésus-Christ ; la loi de l'Esprit de
vie m'a affranchi ».
Que de plaintes sur l'insuffisance de nos forces
à accomplir la volonté de Dieu, que
d'efforts impuissants, d'espérances
déçues, de continuelles
défaillances reproduisant et
répétant sous mille formes ce cri du
captif : « Malheureux que je
suis ! » Mais, grâces en
soient rendues à Dieu, il y a une
délivrance ! Christ nous a affranchis
pour la liberté.
(Gal. V, 1). « Tenez donc
ferme, et ne vous laissez pas mettre sous le joug
de la servitude ». Satan cherche sans
cesse à mettre sur nous soit le joug du
péché, soit celui de la loi, comme si
le péché ou la loi dans leurs
exigences avaient quelque pouvoir sur nous.
Mais il n'en est rien. Ne vous laissez point
prendre à ses filets ; tenez ferme dans
la liberté pour laquelle vous avez
été affranchis par Christ.
Prêtons l'oreille à ce message :
« Or, ayant été affranchis
du péché, vous êtes devenus les
esclaves de la justice..., faites maintenant de vos
membres les esclaves de la justice pour devenir
saints ». —
« Aujourd’hui que vous êtes
affranchis du péché, et devenus les
esclaves de Dieu, vous portez votre fruit de
manière à être
saints » ;
(Rom. VI, 18, 19, 22) ou
« vous avez pour fruit la
sanctification ».
Pour être saint, vous devez être libre,
parfaitement libre ; libre de manière
à ce que Jésus puisse régner
en vous, vous conduire ; libre de
manière à ce que le Saint-Esprit
puisse disposer de vous, respirer en vous, agir,
opérer en vous son oeuvre secrète,
douce et puissante, afin que vous croissiez
jusqu’à la pleine liberté que
Christ vous a acquise.
Ayant été affranchis du
péché, et étant devenus les
esclaves de la justice, vous portez votre fruit de
manière à être saints, et vous
avez pour fin la vie éternelle.
Liberté, justice, sainteté
voilà les degrés à franchir
pour atteindre à la gloire future. Plus nous
entrerons profondément par la foi dans la
liberté que nous avons en Christ, plus aussi
nous présenterons joyeusement et avec
confiance à Dieu nos membres comme
instruments pour faire ce qui est juste. Dieu est
le Père dont nous sommes heureux de faire la
volonté, et dont le service est une parfaite
liberté. Le Rédempteur est le
Maître auquel l'amour nous lie dans une
obéissance volontaire. La liberté
n'est pas la licence : « Nous sommes
délivrés des mains de nos ennemis
afin de le servir sans crainte, en pratiquant sous
son regard la sainteté et la justice tous
les jours de notre vie ».
(1)
La liberté est la condition de la justice,
et la justice de la sainteté.
« Soyez saints comme je suis
saint ».
O Dieu de gloire ! Je te
prie d'ouvrir mes yeux à cette merveilleuse
liberté pour laquelle Christ m'a fait un de
ses affranchis. Fais-moi saisir pleinement ta
Parole quand elle me dit que le péché
n'aura pas domination sur moi, parce que je ne suis
pas sous la loi, mais sous la grâce !
Apprends-moi à bien connaître la
liberté que j'ai en Jésus-Christ et a
m'y tenir ferme.
Mon Père, ton service est un service de
parfaite liberté ;
révèle-moi cette
vérité ; tu es l'infiniment
libre et ta volonté ne connaît
d'autres limites que celles qu'y met sa propre
perfection. Et tu nous invites à entrer dans
cette volonté pour la faire, afin que nous
soyons libres comme toi-même, ô
Dieu ! tu es libre. O mon Dieu !
montre-moi la beauté de ta volonté
lorsqu'elle m'affranchit de moi-même
et du péché ; et que je fasse de
cette volonté mes seules délices. Que
le service de la justice soit une joie et une force
pour moi, et qu'il ait pour fruit ma
sanctification, m’introduisant dans ta
sainteté.
Bien-aimé Sauveur ! mon
Libérateur et ma liberté, je
t'appartiens. Je m'abandonne à ta
volonté, afin de ne connaître d'autre
volonté que la tienne. Maître !
je veux te servir toi, et toi seul. J'ai ma
liberté en toi ! Sois mon gardien, toi
seul. Je ne puis rester debout un seul instant hors
de toi. En toi je me tiens ferme ; en toi je
me confie.
Dieu très saint ! moi ton enfant
libre, obéissant et qui t'aime, tu me
rendras saint Amen.
1° La liberté est le pouvoir
de donner libre essor à l'impulsion de notre
nature. En Christ, l'enfant de Dieu est affranchi
de tout pouvoir qui l'empêcherait d'agir
selon les lois de sa nouvelle nature.
2° Cette liberté nous vient de la foi.
Par la foi en Christ, j'entre en possession de la
liberté et j'y demeure.
3° Cette liberté est du Saint-Esprit.
« Où est l'Esprit du Seigneur,
là est la liberté ».
« Si vous êtes conduits par
l'Esprit, vous n'êtes plus sous la
loi ». Un coeur rempli de l'Esprit
devient vraiment libre.
4° Mais cette liberté est dans la
charité. « Vous avez
été appelés à la
liberté ; seulement que votre
liberté ne serve pas d'excitation à
la chair ; mais asservissez-vous les uns aux
autres ». La liberté pour laquelle
Christ nous affranchit est la liberté de
devenir semblables à lui, pour aimer et pour
servir. « Quoique libre de tous, je me
suis fait esclave de tous, pour gagner un plus
grand nombre ». Voilà la
liberté de la charité.
5° « Ayant été
affranchis du péché, vous êtes
devenus les esclaves de la justice pour devenir
saints ». Laisse aller mon peuple,
afin qu'il me serve.
(Ex. X, 3). Celui-là seulement
qui fait ce qui est juste peut devenir saint.
6° Cette liberté est joie et chants de
triomphe.
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