Saints en Christ
DIX-NEUVIÈME JOUR
Sainteté et résurrection
Son fils,
Celui qui est issu de la postérité de
David, selon la
chair, et qui
selon l'Esprit
de sainteté
a été désigné Fils de
Dieu d'une manière puissante par sa
résurrection d'entre les morts.
(Rom. I, 4.)
Ces paroles nous parlent d'une double naissance
de Christ. Selon la chair, il est né de la
postérité de David ; selon
l'Esprit, il est le premier-né d'entre les
morts. Comme il était un fils de David en
vertu de sa naissance physique, de même il a
été déclaré Fils de
Dieu avec puissance, en vertu de sa
résurrection par l'Esprit de
sainteté. De même que la vie qu'il a
reçue par sa première naissance a
été une vie dans et selon la chair,
avec toute sa faiblesse, de même la nouvelle
vie qu'il a reçue par sa résurrection
a été une vie dans et selon là
puissance de l'Esprit de sainteté.
L'expression : l'Esprit de sainteté est
très spéciale. Ce n'est pas le mot
ordinaire pour la sainteté de Dieu qui est
employé ici, comme dans
Hébreux XII, 10, pour
décrire la Sainteté d'une
manière abstraite, et comme l'attribut d'un
objet, mais un autre mot (employé aussi
2 Cor. VII, 1 ;
1 Thes. III, 13) exprimant
l'habitude de la sainteté en action, la
sainteté pratique, la piété .
Paul emploie ce mot, parce qu'il désirait
mettre l'emphase sur la pensée que la
résurrection de Christ était
clairement le résultat de cette vie de
sainteté, de cette sanctification de
soi-même, dont le point culminant fut sa
mort. Ce fut par la puissance de l'Esprit de la vie
de sainteté dont il avait vécu qu'il
ressuscita des morts. Il nous enseigne que cette
vie et cette mort par lesquelles il s'est
sanctifié lui-même pour nous, et sur
lesquelles seules repose notre sanctification,
furent la source et le fondement de sa
résurrection, comme aussi de la
déclaration que faisait avec puissance cette
résurrection, c'est que Christ est le Fils
de Dieu, le premier-né d'entre les morts. La
résurrection fut le fruit que porta cette
vie de sainteté. La vie de sainteté
devient donc la propriété de tous
ceux qui sont participants de la
résurrection. La vie de ressuscité
(« si vous êtes ressuscites avec
Christ... ») et l'Esprit de
sainteté sont inséparables. Christ
s'est sanctifié lui-même dans sa mort,
afin que nous soyons sanctifiés en
vérité ; lorsque par la vertu de
l'Esprit de sainteté, il fut
ressuscité d'entre les morts, cet Esprit de
sainteté s'est révélé
comme la puissance même de cette vie de
ressuscité, et la vie de ressuscité
comme une vie de sainteté.
Comme croyant, vous avez part à cette vie de
ressuscité. ( Résurrection,
anglais ). « Vous avez
été
régénérés par la
résurrection de Jésus-Christ d'entre
les morts ». — « Vous
êtes ressuscites avec Christ »,
dès lors vous êtes exhortés
à vous considérer comme vivants
à Dieu, par Jésus-Christ, notre
Seigneur. Mais la vie ne peut agir avec puissance
que lorsque vous cherchez à la
connaître, à vous y livrer, à
la laisser prendre pleine possession de
vous-même. Et si c'est là que vous
voulez arriver, une des choses les plus importantes
à réaliser pour vous, c'est que comme
ce fut par l'Esprit de sainteté que Christ
fut ressuscité, ainsi l'Esprit de cette
même sainteté doit être en vous
le cachet et la puissance de votre vie.
Étudiez-vous à connaître et
à posséder l'Esprit de
sainteté tel qu'il s'est manifesté
dans la vie de votre Seigneur et Sauveur
Jésus-Christ.
Et en quoi consistait cet Esprit ? Le secret
de cet Esprit, nous le trouvons dans cette
Parole : Voici, je viens, ô
Dieu ! pour faire ta volonté. C'est
par l'exécution de cette volonté,
telle que Christ l'a accomplie, que nous avons
été sanctifiés une fois pour
toutes par l'oblation de son corps. C'est ainsi que
Christ se sanctifia dans sa vie et dans sa
mort ; c'est là ce que l'Esprit de
sainteté a produit en lui ; c'est aussi
ce que l'Esprit de vie qui est en
Jésus-Christ veut faire en nous ; une
vie selon la volonté de Dieu est une vie de
sainteté.
Cherchez de tout votre coeur à saisir ceci
clairement. Christ est venu pour nous
révéler ce que devait être la
vraie sainteté dans les conditions de la
vie et de la faiblesse humaines. Il est venu
pour l'accomplir pour vous, afin de pouvoir vous la
communiquer par son Saint-Esprit. Si vous ne la
saisissez pas avec intelligence et de tout votre
coeur, le Saint-Esprit ne peut agir en vous ;
il ne peut la produire en vous. Cherchez à
vous en emparer sérieusement ; la
volonté de Dieu acceptée sans
hésitation, voilà la puissance par
excellence de sainteté.
C'est là le point de départ de toute
tentative de devenir saint comme Christ
lui-même est saint, dans et par sa
sainteté. Plusieurs cherchent à ne
prendre dans la vie de Christ ou dans son image,
pour les imiter, que quelques parties de cette vie
et de cette image, tandis qu'ils manquent
grandement dans d'autres parties. Ils n'ont pas vu
que le renoncement auquel Jésus les appelle
est vraiment un renoncement à
soi-même, dans toute l'étendue du
terme. Notre volonté propre ne doit
l'emporter sur aucun point quelconque :
Jésus faisant seulement la volonté de
son Père, voilà le Maître qui
doit dominer sur nous, et non notre moi.
« Être parfait et bien
convaincu, et demeurer ferme dans tout ce que Dieu
veut »
(Col. 4 : 12), voilà
quelle doit être l'ambition, la
prière, l'attente constante du disciple de
Jésus. Il n'y a pas à craindre que la
volonté de Dieu ne nous soit pas clairement
révélée en toutes choses.
« Si quelqu'un veut faire la
volonté de Dieu, il
connaîtra... » Le Père ne
laissera pas l'enfant disposé à
obéir dans l'ignorance de sa
volonté.
Et il n'y a pas à craindre que lorsque la
volonté du Père nous sera
révélée, il nous soit
impossible de la faire. Quand une fois la douleur
de nos chutes et de notre péché nous
aura jetés dans cet état que
décrit saint Paul au chapitre VII des
Romains, et que nous saurons ce que c'est que de
« prendre plaisir à la loi de
Dieu, selon l'homme intérieur »,
jusqu'à faire entendre ce cri :
« Malheureux que je suis ! qui me
délivrera du corps qui cause cette
mort ? » la délivrance
viendra sûrement par Jésus-Christ. Le
Saint-Esprit ne produit pas seulement en nous la
volonté, mais aussi le faire ;
où le croyant ne pouvait que soupirer et
dire : « Je ne fais pas le bien que
je veux », il donne la force, avec le
cantique : « La loi de l'Esprit qui
donne la vie en Jésus-Christ m'a affranchi
de la loi du péché et de la
mort ».
Dans cette foi ferme qu'il est possible de
connaître et de faire la volonté de
Dieu en toutes choses, prenez de Christ, en qui
vous êtes, ce principe dirigeant de votre
vie : « Je viens, ô
Dieu ! pour faire ta
volonté ». C'est le principe de la
vie de celui qui est ressuscité avec
Christ ; sans cette disposition, Jésus
n'aurait jamais été ressuscité
d'entre les morts. C'est le principe de la vie
nouvelle en vous. Acceptez-le ;
étudiez-le ; réalisez-le ;
mettez-le en pratique. Plus d'un croyant a fait
cette expérience que quelques simples
paroles de consécration, exprimant, comme
celles que nous venons de citer :
« Je viens, O Dieu, pour faire ta
volonté », la ferme intention de
faire en toutes choses la volonté de Dieu,
ont été pour eux comme une prise de
possession de la joie et de la puissance d'une vie
de résurrection inconnue auparavant. La
volonté de Dieu est l'expression
complète de ses perfections morales, de sa
sainteté. Prendre sa place au centre
même de cette volonté, la vivre,
être porté et soutenu par cette
volonté, a été la puissance de
cette vie de Jésus que la mort n'a pu
retenir dans la tombe, puissance qui ne pouvait
autrement qu'éclater dans la gloire de sa
résurrection. Or, ce que cette puissance a
été pour Jésus, elle le sera
aussi pour nous.
La sainteté, c'est la vie ; ceci est
l'expression la plus simple de la
vérité contenue dans notre texte. Il
ne peut y avoir de sainteté jusqu'à
ce qu'il y ait une vie nouvelle implantée.
Et la vie nouvelle ne peut se manifester comme une
puissance de résurrection, elle ne peut
porter des fruits, qu'en croissant en
sainteté. Aussi longtemps que le croyant vit
de cette vie partagée, dont une part est de
la chair et une part de l'Esprit, une part pour
soi-même, une part pour Christ, c'est en vain
qu'il cherche la sainteté. C'est la vie
nouvelle qui est la vie sainte ; c'est la
parfaite conception de cette vie par la foi,
l'abandon complet de toute notre conduite à
cette vie sainte, qui sera la route royale de la
sainteté. Jésus a vécu, il est
mort et ressuscité, afin de nous
préparer une nouvelle nature, une nature que
nous devons recevoir jour après jour dans
l'obéissance de la foi ; nous avons
« revêtu l'homme nouveau,
créé à l'image de Dieu, dans
une justice et une sainteté que produit la
vérité ».
(Eph. IV, 24).
Il y a plus. Cette vie n'est pas semblable à
la vie de la nature, un principe aveugle,
inconscient, accomplissant involontairement son
idéal, dans une obéissance qui ne
résiste pas à la loi de son
être. Dans cette vie nouvelle, il y a
l'Esprit de vie qui est en
Jésus-Christ ; l'Esprit de
sainteté, le Saint-Esprit demeurant en nous
comme une personne divine, entrant en communion
avec nous et nous introduisant dans la communion du
Christ vivant. C'est cela qui remplit notre vie
d'espérance et de joie. Le Sauveur
ressuscité souffla de son Esprit sur ses
disciples ; l'Esprit, lui, apporte le divin
Ressuscité dans notre coeur ; il l'y
introduit comme un ami personnel, un guide vivant,
et comme Celui qui fortifie. L'Esprit de
sainteté, c'est l'Esprit, la
présence, la puissance du Christ vivant.
Jésus disait de l'Esprit.
« Vous le connaissez ».
N'est-ce pas là ce dont nous avons le plus
grand besoin : connaître le
Saint-Esprit, l'Esprit de Christ l'Esprit de sa
sainteté et de notre sainteté ?
Comment pouvons-nous « marcher selon
l'Esprit » et suivre ses directions, si
nous ne connaissons ni lui, ni sa voix, ni sa
manière de conduire et d'agir ?
Apprenons encore une autre leçon de notre
texte. C'est du tombeau de notre chair et de
notre volonté propre que l'Esprit de
sainteté éclate en puissance de
résurrection. Nous devons accepter la
mort de la chair, la mort du moi, de sa
volonté et de son action propres, comme
point de départ de notre expérience
de la puissance de l'Esprit de sainteté. En
vue de chaque conflit avec le péché,
de tout exercice de foi ou de prière, nous
devons entrer dans la mort de Jésus, dans la
mort à nous-mêmes, et comme ceux qui
disent avec l'apôtre : « Non
que nous soyons capables de rien concevoir par
nous-mêmes », nous devons, dans une
foi paisible, attendre que l'Esprit de Christ fasse
son oeuvre en nous, puisque « c'est de
Dieu que nous vient notre
capacité ». L'Esprit agira, vous
fortifiant puissamment dans l'homme
intérieur, élevant en vous un saint
temple au Seigneur. Et le temps viendra, s'il n'est
pas encore venu pour vous, peut-être plus
tôt que vous ne le pensez ou que vous n'osez
l'espérer, où l'habitation consciente
de Christ dans votre coeur, par la foi, la parfaite
révélation et le couronnement de
Christ en vous, comme roi, comme guide, comme
gardien de votre coeur et de votre vie sera devenu
pour vous une expérience personnelle.
« Soyez saints, car je suis
saint ».
O Dieu très saint !
nous te bénissons de ce que tu as
ressuscité ton Fils d'entre les morts, et de
ce que tu l'as élevé dans la gloire,
afin que notre foi et notre espérance
fussent en toi. Tu as fait de sa
résurrection la puissance de la vie
éternelle en nous, afin que comme il est
maintenant ressuscité, nous puissions
marcher en nouveauté de vie. Comme l'Esprit
de sainteté a habité et a agi en lui,
il habite et agit en nous, et il devient en nous
l'Esprit de vie. 0 Dieu ! nous t'en supplions,
achève ton oeuvre dans tes saints.
Donne-leur un sentiment plus vif, plus profond de
la sainte vocation que tu leur as adressée
en Christ, le Ressuscité. Donne leur
à tous d'accepter l'Esprit qui animait sa
vie terrestre, de faire de la volonté de
Dieu leurs délices, et que l'Esprit qui
anime leur vie soit le même que celui qui
animait celle de ton Fils. Que ceux qui jusqu'ici
n'ont jamais accepté ces choses les
acceptent, et que dans la foi et dans la puissance
d'une vie nouvelle ils disent :
« J'accepte la volonté de
Dieu comme ma seule loi ». Que
l'Esprit de sainteté soit l'Esprit qui les
fasse vivre ! Père, nous t'en
supplions, que Christ soit ainsi, par une
expérience croissante du pouvoir de sa
résurrection, révélé
à nos coeurs comme le Fils de Dieu, le
Seigneur, le Souverain qui règne en
nous ! Amen.
1° La vie de Christ est en même temps
la sainteté de Christ. La raison pour
laquelle nous échouons si souvent dans la
poursuite de la sainteté, c'est que notre
propre vie, la chair, cherche avec ses forces
propres une sainteté qui soit comme un beau
vêtement dont nous puissions nous parer pour
entrer dans le ciel. C'est de la mort
journalière à soi-même que
naît la vie de Christ.
2° Mourir ainsi, vivre ainsi en Christ pour
être saints, mais comment pouvons-nous y
arriver ? Tout cela vient selon
l’Esprit de sainteté. Ayez le
Saint-Esprit en vous. Dites journellement :
« Je crois au
Saint-Esprit ».
3° Saints en Christ. Quand Christ vit
en nous et que son Esprit, tel qu'il a
trouvé son expression dans les paroles et
les oeuvres de Christ sur la terre, entre en nous
et pénètre notre volonté et
notre sentiment intérieur, alors notre union
avec lui devient ce que Jésus a voulu
qu'elle fût. C'est l'Esprit de sa conduite
sainte, de sa sainteté qui doit être
en nous.
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