Saints en Christ
VINGT-TROISIÈME JOUR
La sainteté et le corps
Le temple de
Dieu est saint,
ce que vous
êtes vous-mêmes.
(1 Cor. III, 17.)
Le corps est pour le Seigneur, et le
Seigneur est pour le corps.
(1 Cor. VI, 13.)
Ne savez-vous pas que votre
corps
est le temple du
Saint-Esprit
qui est en
vous ? Glorifiez Dieu dans votre corps.
(1 Cor. VI, 19, 20.)
Jésus, notre Seigneur, venant dans le
monde dit : « Tu n'as voulu ni
sacrifice, ni offrande, mais tu m'as fait un
corps. Voici, je viens, ô Dieu !
pour faire ta volonté ». En
quittant ce monde, c'est encore en son propre
corps qu'il a porté nos
péchés sur le bois. C'était
donc dans son corps, non moins que dans son esprit
et son âme, qu'il a fait la volonté de
Dieu. Aussi est-il écrit :
« C'est par l'exécution de cette
volonté que nous avons été
sanctifiés une fois pour toutes, par
l'oblation du corps de
Jésus-Christ ». Paul priant pour
les Thessaloniciens et pour leur sanctification
dit : « Que le Dieu de paix
lui-même vous sanctifie tout entiers, et que
tout ce qui est en vous, l'esprit l'âme et le
corps, soit conservé
irrépréhensible pour
l'avènement de notre Seigneur
Jésus-Christ ».
Parlant de lui-même, Paul avait dit :
« Nous portons toujours dans notre
corps la mort de Jésus, afin que la vie
de Jésus se montre aussi dans notre
corps ; car, nous qui vivons, nous sommes
toujours livrés à la mort à
cause de Jésus, afin que la vie de
Jésus se montre aussi dans notre
corps ; car, nous qui vivons, nous sommes
toujours livrés à la mort à
cause de Jésus, afin que la vie de
Jésus se manifeste aussi dans notre chair
mortelle ». Sa ferme attente et son
espérance est, il l'exprime en ces termes,
« que maintenant comme toujours Christ
sera glorifié dans mon corps, soit
par le moyen de la vie, soit par le moyen de la
mort ». La relation entre le corps et
l'esprit est si intime, la puissance du
péché sur l'esprit s'exerce tellement
par le moyen du corps, le corps est si clairement
l'objet de la rédemption de Christ et du
renouvellement du Saint-Esprit, que notre
étude de la sainteté serait
singulièrement incomplète si nous ne
relevions pas l'enseignement de
l'Écriture sur la sainteté du
corps.
On a dit très justement que le corps est,
pour l'âme et l'esprit qui l'habitent et qui
y agissent, comme les murailles d'une cité.
C'est par ces murailles que l'ennemi entre. En
temps de guerre tout cède devant la
nécessité de défendre les
murailles. C'est bien souvent parce que le croyant
ne comprend pas l'importance de défendre les
murailles en gardant son corps dans la
sainteté, qu'il manque à conserver
son âme et son esprit
irrépréhensibles. Ou c'est parce
qu'il ne comprend pas que la garde et la
sanctification du corps dans toutes ses parties
doit être aussi distinctement une oeuvre de
foi, et aussi directement une oeuvre qui
s'accomplit par la toute-puissance du Seigneur
Jésus et l'habitation du Saint-Esprit que
lorsqu'il s'agit du renouvellement de l'homme
intérieur, c'est pour cette raison que les
progrès dans la sainteté sont si
faibles.
Afin de nous rendre bien compte de la signification
de ce que j'avance, souvenons-nous que ce fut par
le corps que le péché entra dans le
monde. La femme vit l'arbre qui était
bon à manger, ce fut la tentation en la
chair ; par cette tentation l'âme fut
atteinte : « le fruit de l'arbre
était agréable à la
vue » ; par l'âme, la
tentation passa dans l'esprit, qui désira le
fruit précieux pour ouvrir
l’intelligence. Dans la description que
Jean, dans sa première épître
II, 15, fait de ce qui est dans le monde, nous
retrouvons cette triple division :
« La convoitise de la chair, la
convoitise des yeux, et l'orgueil de la
vie ». Et les trois tentations de
Jésus par Satan correspondent exactement
à cette triple division. Satan chercha
premièrement à atteindre le Seigneur
par le corps ; il lui suggéra
l'idée de satisfaire sa faim en faisant du
pain ; en second lieu (d'après
Luc IV), il fait appel à
l'âme dans la vision des royaumes de ce monde
et de leur gloire ; par la troisième
tentation il en appelle à l'esprit et le
somme en quelque sorte de prouver, d'affirmer que
lui, Jésus, est le Fils de Dieu, en se
jetant du haut du temple en bas. Même pour le
Fils de Dieu la première tentation s'est
présentée, comme pour Adam et pour
tous les hommes après lui, sous la forme
d'une convoitise de la chair, et comme désir
de satisfaire l'appétit naturel et
légitime de la faim. C'est dans la question
du manger et du boire, choses légitimes et
bonnes en elles-mêmes, que plus de
chrétiens qu'on ne pense, sont battus par
Satan. Mettre tous les appétits du corps
sous l'autorité, le gouvernement, la
discipline du Saint-Esprit paraît à
plusieurs inutile, et à d'autres trop
difficile. Et cependant cela doit être, si le
corps doit être saint en tant que temple de
Dieu, et si nous devons « glorifier Dieu
dans notre corps et dans notre esprit qui
lui appartiennent ». Les premières
approches du péché sont faites par le
corps ; c'est dans le corps que la victoire
complète sera remportée.
Ce que l'Écriture nous enseigne concernant
l'intimité des relations entre le corps et
l'esprit est confirmé par la physiologie. Ce
qui paraît, au premier abord, être des
transgressions purement physiques laisse une tache
et a sur l’âme une influence
dégradante ; par ce moyen l'esprit
lui-même est entraîné. Et d'un
autre côté, des péchés
de l'esprit, des péchés de
pensée, d'imagination, de disposition
passent par l'âme dans le corps, se fixent,
s'établissent dans le système nerveux
et s'expriment même dans l'attitude, dans les
habitudes ou dans les tendances du corps. Le
péché doit être combattu non
seulement dans la région de l'esprit ;
si nous voulons arriver à la
sainteté, nous devons nous purifier de toute
souillure de la chair et de l’esprit.
« Si par l'Esprit, vous faites mourir
les actions auxquelles la chair sollicite, vous
vivrez ». En effet, si nous voulons
être purifiés du péché
et rendus saints pour Dieu, le corps, en tant
qu'ouvrages extérieurs (de la cité),
doit être très spécialement mis
en sûreté contre la puissance de Satan
et du péché
(1).
Et comment arriver à ce
résultat ? Dieu a préparé
pour cela des provisions spéciales.
L'Écriture parle si explicitement du
Saint-Esprit en relation avec le corps, comme de
l'Esprit qui communique la sainteté. Au
premier abord, il semble que les mots :
« Vos corps » soient simplement
employés comme équivalents de :
« vos personnes,
vous-mêmes ». Mais lorsqu'une
connaissance plus profonde de la puissance du
péché sur le corps rend plus vivaces
nos perceptions, et que le besoin d'une
délivrance dans ce domaine se fait sentir,
nous comprenons mieux ce que signifie cette
expression « le corps, temple du
Saint-Esprit ». Mais remarquons combien
c'est très spécialement des
péchés du corps que Paul parle comme
souillant le saint temple de Dieu, et comment c'est
par la puissance du Saint-Esprit dans le corps
que l'apôtre veut que nous glorifiions
Dieu. « Ne savez-vous pas que votre
corps est le temple du Saint-Esprit ?
Glorifiez donc Dieu dans votre corps par la
puissance du Saint-Esprit qui est en
vous ». Le Saint-Esprit ne doit pas
seulement exercer une influence restrictive et
régulatrice sur les appétits de notre
corps et sur leur satisfaction, tellement que ces
appétits soient satisfaits avec
modération et tempérance.
Et comment y arriver ? Dans la vie
chrétienne vraie, le renoncement à
soi-même est le chemin qui conduit à
la jouissance, le renoncement conduit à la
possession, la mort à la vie. Aussi
longtemps que nous nous imaginons avoir la
liberté de bien user ou de bien jouir de
quoi que ce soit, pourvu que nous le fassions
modérément, nous n'avons encore ni vu
ni confessé notre propre souillure et le
besoin que nous avons d'un entier renouvellement du
Saint-Esprit. Il ne suffit pas de dire :
« Tout ce que Dieu a
créé est bon, pourvu qu'on le prenne
avec actions de grâces » ; il
faut encore se souvenir de ce qui suit :
« Car tout est sanctifié par la
Parole de Dieu et par la prière ».
(1 Tim. IV, 4). Cette sanctification
de tout ce qui est créé et de son
usage est une chose aussi réelle et aussi
solennelle que la sanctification de
nous-mêmes. Et cela ne sera que si nous
savons faire le sacrifice et du don et de la
liberté que nous avons d'en user,
jusqu'à ce que Dieu nous donne la force d'en
user vraiment et uniquement pour sa gloire.
Parlant d'une des institutions divines les plus
sacrées, le mariage, Paul, qui
dénonce ceux qui voulaient interdire de se
marier, dit clairement qu'il peut y avoir des cas
dans lesquels un célibat volontaire est
peut-être le moyen le plus sûr et le
meilleur pour être « saint de corps
et d'esprit ». Lorsque être saint
comme Dieu est saint devient vraiment le grand
désir et le but de la vie, toutes choses
seront aimées ou abandonnées selon
qu'elles favorisent ce but principal. La
présence actuelle et active du Saint-Esprit
dans la vie du corps sera le feu qui sera entretenu
sans cesse sur l'autel.
Et comment atteindre ce but ? Dieu, et
Dieu en Christ, est celui qui sanctifie et qui
garde le corps comme l'esprit. La garde des
murailles de la cité doit être
confiée à Celui qui règne dans
la ville. « J'ai la conviction qu'il a la
puissance de garder mon dépôt pour le
grand jour », de garder ce que je lui ai
confié ; cela doit devenir aussi
définitivement vrai du corps et de chacune
de ses fonctions dont nous avons le sentiment
qu'elle peut être ou qu'elle est une occasion
de doute ou de chute, que cela a été
vrai de l'âme que nous lui avons
confiée pour le salut. Un dépôt
déterminé dans une banque est une
valeur qui sort de mes mains pour être
confiée au banquier ; le corps, ou
telle partie du corps qui a besoin d'être
sanctifiée, doit être un
dépôt fait entre les mains de
Jésus. La foi doit avoir confiance dans le
fait qu'il a accepté et le
dépôt et la garde du
dépôt ; la prière et la
louange doivent renouveler journellement cette
assurance, confirmer la remise du
dépôt et maintenir la communion avec
Celui qui en a pris la charge. Demeurant ainsi en
lui, en sa sainteté, nous recevrons dans une
vie de foi et de joie la force de prouver,
même dans notre corps, combien pleinement,
complètement nous sommes en Celui qui a
été fait pour nous sanctification, et
combien est réelle et vraie la
sainteté de Dieu dans ceux qui font partie
de son peuple.
« Soyez saints comme je suis
saint ».
O Sauveur béni ! Toi
qui as porté nos péchés en
ton corps sur le bois, toi de qui il est
écrit : « Nous avons
été sanctifiés par l'oblation
du corps de Jésus-Christ une fois pour
toutes ! » qu'il te plaise de
m’enseigner comment mon corps peut faire
pleinement l’expérience de ta
merveilleuse puissance de rédemption. Je
désire être saint, corps et
âme » au Seigneur.
Seigneur ! j'ai trop peu compris que mon corps
est le temple du Saint-Esprit, et que ses fonctions
doivent être
« sainteté au
Seigneur ». J'ai oublié
combien cette partie de mon être pouvait
aussi être sanctifiée et gardée
telle par la foi seulement, quand toi, Seigneur
Jésus, tu te charges, pour le garder, de ce
que la foi t'a confié.
O mon Sauveur ! je viens maintenant
abandonner mon corps avec tous ses besoins entre
tes mains. O Seigneur Jésus ! toi, le
Saint, que mon corps soit à chaque instant
en ta sainte garde. Tu nous as appelés,
« nous ayant affranchis du
péché, à te présenter
nos membres comme serviteurs de la justice pour
devenir saints ». Sauveur
fidèle, dans la foi que j'ai en toi pour mon
affranchissement du péché, je te
présente tous les membres de mon
corps ; je crois que
« l'Esprit de vie qui est en toi
m'a affranchi de la loi du péché qui
est dans mes membres ». Dans la
vie ou dans la mort, fais que tu sois
glorifié en mon corps. Amen.
1° Dans le tabernacle et dans le temple, la
partie matérielle devait être en
harmonie avec la sainteté qui habitait
à l'intérieur et comme
l'incorporation de cette sainteté. Aussi
tout devait-il être fait selon le
modèle donné sur la montagne. Dans
les deux derniers chapitres de l'Exode, nous
trouvons dix-huit fois ces mots « Selon
que l'Éternel l'avait
commandé ».
2° « Si par l'Esprit vous faites
mourir les actions du corps, vous
vivrez ». L'énergie vivifiante de
l'Esprit doit régner sur tout l'être.
Nous sommes tellement habitués à
allier le spirituel à l'idéal et
à l'invisible, qu'il faudra du temps, de la
réflexion et de la foi pour nous rendre un
compte exact de l'influence du physique et du
sensible sur notre vie spirituelle, et pour que
nous comprenions la nécessité de
placer l'un et l'autre sous la discipline et
l'inspiration du Saint-Esprit. Même Paul
dit : Je traite durement mon corps (je
frappe mon corps et : je le traite en esclave
(Oltramare), de peur qu'après avoir
prêché aux autres, je ne sois
moi-même rejeté.
(1 Cor. IX, 27).
3° Si Dieu a positivement soufflé de
son Esprit dans le corps d'Adam, formé de
terre, ne trouvons pas étrange que le
Saint-Esprit anime aussi nos corps de son
énergie sanctifiante.
4° La corporalité (ou
matérialité) est le but des voies de
Dieu. Cette parole profonde d'un ancien
théologien nous rappelle une
vérité trop négligée.
La grande oeuvre de l'Esprit de Dieu est de
s'allier à la matière afin d'en faire
un corps spirituel qui devienne la demeure de Dieu.
Le Saint-Esprit veut faire cette oeuvre dans notre
corps, si nous lui en laissons la pleine
possession.
5° C'est sur cette vérité de la
puissance du Saint-Esprit sur le corps que repose
ce qu'on appelle la guérison par la foi.
À travers tous les âges, Dieu a
donné à quelques-uns de ses enfants
de voir comment Christ est prêt à
rendre le corps, même ici-bas, participant de
la vie et, de la puissance du Saint-Esprit. Pour
ceux qui le voient, le chaînon qui relie la
sainteté à la guérison est
précieux et béni, lorsque le Seigneur
Jésus prend possession pour lui-même
de notre corps.
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