Saints en Christ
VINGT-QUATRIÈME JOUR
Sainteté et purification
Puis donc que
nous avons de telles promesses, purifions-nous, mes
bien-aimés, de toutes souillures de la chair
et de l'esprit, en achevant l'oeuvre de notre
sanctification dans la crainte de Dieu.
(2 Cor. VII, 1.)
Que la sainteté soit plus que la
purification et que celle-ci doive en être
précédée, c'est là un
enseignement que nous retrouvons dans plus d'un
passage du Nouveau Testament. « Christ a
aimé l'Église et s'est livré
lui-même pour elle afin de la sanctifier
par la Parole, après l'avoir
purifiée par l'ablution
d'eau ».
(Eph. V, 25, 26). « Si un
homme se conserve pur de ces choses, il sera
un vase servant à un usage noble,
sanctifié ! »
La purification n'est que le côté
négatif ; c'est la séparation
des choses souillées, c'est le soin qu'on
prend de n'y pas toucher et d'enlever toute
impureté ;
La sanctification, « c'est l'union
positive avec Dieu, la communion avec lui, la
participation aux grâces et à la
sainteté de la vie divine.
(2 Cor. VI, 17, 18). Ainsi, nous
lisons aussi de l'autel dont Dieu parle à
Moïse : « Tu purifieras
l'autel par cette expiation et tu l'oindras
pour le sanctifier ».
(Ex. XXIX, 36).
La purification doit toujours préparer la
voie, et devrait toujours conduire à la
sainteté.
Paul parle d'une double souillure, dont nous
devons nous purifier, celle de la chair et celle de
l’esprit. La relation entre ces deux
souillures est si intime, que dans tout
péché elles y participent. La forme
de péché la plus basse et la plus
charnelle entrera dans l'esprit, elle le souillera
et le dégradera. Et de même, la
souillure de l'esprit fera sentir, avec le temps,
sa puissance sur la chair.
Purifions-nous de toute souillure de la chair.
Les fonctions de notre corps peuvent être
classées sous trois chefs : la
nourriture, la propagation et la protection de
notre vie. Par la première de ces fonctions,
la terre sollicite journellement notre
appétit par la nourriture et le breuvage
qu'elle nous offre. De même que le fruit, bon
à manger, fut la tentation qui
séduisit Eve, de même les jouissances
du manger et du boire peuvent être
classées parmi les formes les plus
primitives de la souillure de la chair. La seconde
de ces fonctions, très Intimement en
relation avec la première, est celle que
l'Écriture indique comme spécialement
liée au mot de chair. Nous savons comment,
dans le jardin d'Éden, le manger coupable
fut immédiatement suivi de l'éveil du
désir coupable, et de la honte. Dans sa
première épître aux Corinthiens
(VI, 13-15), Paul relie intimement
ces deux péchés, comme il le fait
pour l'ivrognerie et l'impureté.
(1 Cor. VI, 9, 10). Puis vient la
troisième de ces fonctions dans, laquelle la
vitalité du corps se déploie :
l'instinct de la préservation personnelle
qui s'élève contre tout ce qui
pourrait gêner nos plaisirs ou notre confort.
Ce qu'on appelle le caractère, avec
ses fruits mauvais de colère et de division,
a sa racine dans la constitution physique et doit
être classé parmi les
péchés de la chair. Le
chrétien doit croire que le Saint-Esprit
habite dans le corps afin de faire des membres du
corps les membres de Christ ; et, dans cette
foi, il doit rejeter les oeuvres de la chair ;
il doit « se purifier de toute souillure
de la chair ».
« Et de l'esprit ». De
même que la source de toutes les souillures
de la chair est la satisfaction de ses propres
désirs, de même la recherche de
soi-même est à la base de toute
souillure de l'esprit. Dans les rapports avec Dieu,
cette souillure se manifeste sous la forme de
l'idolâtrie, que ce soit par le culte
d'autres dieux, d'idoles que notre coeur s'est
créées, ou par l'amour du monde, qui
prend la place de l'amour de Dieu, ou encore en
choisissant notre volonté plutôt que
celle de Dieu. Dans les rapports avec le prochain,
la souillure de l'esprit se montre par l'envie, le
manque d'amour, la haine, la négligence
froide, glaciale, ou le jugement
sévère porté sur autrui. Dans
ses relations avec nous-mêmes, on la voit
sous la forme de l'orgueil, de l'ambition,
de l'envie encore, de la disposition qui fait du
moi le centre autour duquel tout doit tourner, et
par qui tout doit être jugé.
Même les péchés dont nous
n'avons pas conscience, si nous ne sommes pas
sérieux dans notre désir qu'ils nous
soient révélés,
empêcheront très sûrement nos
progrès dans la sainteté.
Bien-aimés, purifions-nous. La
purification est quelquefois indiquée comme
étant l'oeuvre de Dieu
(Act. XV, 9 ;
1 Jean I, 9) ; quelquefois
aussi comme l'oeuvre de Christ.
(Jean XV, 3 ;
Eph. V, 27 ;
Tite II, 14). Ici, nous sommes
exhortés à nous purifier
nous-mêmes. Dieu fait son oeuvre en nous par
le Saint-Esprit ; le Saint-Esprit fait son
oeuvre en nous en nous excitant à agir et en
nous rendant capables de le faire. L'Esprit est la
force de la vie nouvelle ; dans et par cette
force, nous devons nous mettre d'une manière
bien décidée à rejeter tout ce
qui est souillé. « Partez, partez,
sortez de là ! Ne touchez rien
d'impur ». (Esaïe LII, 11). Le
contact involontaire avec ce qui est souillé
doit nous être si insupportable qu'il nous
force à pousser ce cri :
« Malheureux que je
suis ! » et nous conduire à
la délivrance que l'Esprit de vie, qui est
en Jésus-Christ, nous apporte.
Et comment cette purification doit-elle avoir
lieu ? Lorsque Ézéchias appela
les prêtres de l'Éternel à
sanctifier le temple, qui avait été
souillé par la présence des idoles et
par le culte qui leur était rendu
(2 Chron. XXIX), il leur dit :
« Mettez ce qui est impur hors du
sanctuaire ». — « Et les
prêtres entrèrent dans la maison de
l'Éternel pour la purifier ; ils
sortirent toutes les impuretés qu'ils
trouvèrent dans le temple de
l'Éternel ». Ce n'est qu'alors que
le sacrifice d'expiation pour le
péché et l'holocauste, et les
sacrifices d'actions de grâces, purent
être apportés, et que le service de
l'Éternel put être rétabli. De
la même manière, tout ce qui est
souillé doit être soigneusement
examiné, mis en lumière et absolument
rejeté. Quelque profondément que le
péché paraisse enraciné dans
notre constitution et nos habitudes, nous devons
nous en purifier si nous voulons être saints.
« Si nous marchons dans la lumière
comme lui-même est dans la lumière, le
sang de Jésus, son Fils, nous purifie de
tout péché ». Venons
à la lumière avec notre
péché, et le sang prouvera sa
puissance purifiante. Purifions-nous en nous
livrant nous-mêmes à la
lumière, qui révèle et qui
condamne le péché, et au sang pour
qu'il purifie et qu'il sanctifie.
« Purifions-nous, en achevant
l’oeuvre de notre sanctification dans la
crainte de Dieu ». Nous lisons dans
Hébreux X, 14 :
« Christ a amené pour toujours
à la perfection ceux qui ont
été sanctifiés ».
Comme nous avons déjà souvent vu que
ce que Dieu a sanctifié, l'homme doit aussi
le sanctifier, en acceptant et en s'appropriant la
sainteté que Dieu lui a accordée, il
en doit être de même de la perfection
que les saints ont en Christ. Nous devons achever
la sanctification ; la sainteté doit
être développée dans la vie
entière et poursuivie jusqu'au bout, car, en
tant que nous sommes les saints de Dieu, nous
devons arriver à la perfection, achevant
notre sanctification. Ne nous laissons pas effrayer
par ce mot. Notre Seigneur l'a employé quand
il nous a donné le commandement :
« Soyez parfaits, comme votre
Père céleste est parfait ».
Le Maître nous appelle à une
perfection semblable à celle du
Père ; il nous a déjà
rendus parfaits en lui, et il met devant nous la
perspective d'une perfection qui va toujours
croissant. Sa Parole nous appelle maintenant
à achever, jour après jour, notre
sanctification. Que dans l'accomplissement de
chaque devoir, nous nous y adonnions de tout notre
coeur et sans réserve. Que, comme des
écoliers dociles, nous fassions dans tout
acte de culte et d'obéissance, dans toute
tentation et dans toute épreuve, ce que
l'Esprit de Dieu nous enseigne à faire.
« Que l'ouvrage de la patience soit
parfait, afin que vous soyez parfaits et accomplis,
en sorte qu'il ne vous manque rien ».
(Jacq. I, 4). « Que le Dieu
de paix vous rende parfaits en toute bonne oeuvre
pour faire sa volonté ! »
« Puis, donc que nous avons de telles
promesses », bien-aimés,
purifions-nous de toute souillure de la chair et de
l'esprit, en achevant l'oeuvre de notre
sanctification dans la crainte de Dieu ».
C'est la foi qui donne le courage et la force de se
purifier de toute souillure et d'achever la
sanctification dans la crainte de Dieu. C'est dans
la mesure où les promesses de l'amour divin
et de l'habitation de Dieu en nous sont faites
nôtres par le Saint-Esprit que nous pouvons
être faits participants de la victoire qui a
vaincu le monde, savoir : notre foi. Dans le
chemin que nous avons suivi du repos de London
jusqu'ici, à travers toute
l'Écriture sainte, nous avons vu la
merveilleuse révélation de ces
promesses dans une splendeur qui n'a fait que
grandir : que Dieu, le Saint, veut nous
sanctifier ; que Dieu, le Saint, veut demeurer
chez celui qui est humble de coeur ; que Dieu,
dans son Bien-aimé, le Saint, est venu pour
être notre sainteté ; que Dieu
nous a créés en Christ afin qu'il
fût notre sanctification ; que Dieu, qui
nous a élus pour la sanctification de
l'Esprit, a mis son Esprit dans nos coeurs ;
qu'il veille maintenant sur nous, dans son amour,
pour opérer en nous par cet Esprit son
dessein et pour achever notre sanctification.
Telles sont les promesses qui ont été
placées devant nous. « Puis donc
que nous avons de telles promesses,
bien-aimés, purifions-nous de toute
souillure de la chair et de l'esprit, en achevant
notre sanctification dans la crainte de
Dieu ».
« Soyez saints, car je suis
saint ».
Seigneur Jésus, toi le
Saint, tu t’es donné toi-même
pour nous, nous ayant purifié, pour toi
comme ta propriété, afin que tu
puisses nous sanctifier, et nous présenter
à toi-même comme une Église
glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de
semblable. Que ton nom soit béni pour ton
amour infini. Que ton nom soit béni pour
cette merveilleuse purification. Par le lavage de
ta Parole et de ton sang tu nous as
entièrement purifiés. Et quand nous
marchons dans la lumière, tu nous purifies
sans cesse.
Avec ces glorieuses promesses que tu nous as
faites, et dans la puissance de ton oeuvre et de
ton sang, tu nous appelles à nous purifier
nous-mêmes de toute souillure de la chair et
de l’esprit. O Sauveur bénit
révèle-nous, dans ta
miséricorde et par ta sainte lumière,
tout ce qui est souillure en nous, même
l’action la plus secrète de cette
souillure Oh ! que, sous la puissance
vivifiante de ta Parole et de ton sang, puissance
appliquée à mon âme par le
Saint-Esprit, ma voie soit pure, mes mains soient
pures, mes lèvres soient pures, mon coeur
soit pur. Purifie-moi
« complètement afin que je puisse
marcher avec toi en vêtements blancs,
déjà ici-bas »
Gardant ces vêtements sans tache et sans
souillure. Fais cela, bien-aimé Sauveur,
pour l’amour de ton grand nom. Amen.
1° La purification a presque toujours un
but : un vase purifié est propre
à être employé. Un travail
spirituel, fait pour le Seigneur, avec le
sincère désir que le Seigneur nous
emploie pour lui, rendra urgent notre désir
de purification. Un vase non purifié ne peut
être employé : n'est-ce
peut-être pas là la raison pour
laquelle il y a des travailleurs que Dieu ne peut
bénir ?
s
2° Toute souillure : une tache
suffit pour souiller. « Purifions-nous de
toute souillure ».
3° Point de purification sans lumière.
Ouvrons notre coeur pour que la lumière y
pénètre.
4° Aucune purification n'égale celle
produite par le feu. Livrez la souillure au feu de
la sainteté de Dieu, qui est un feu qui
consume et purifie. Livrez-la à la mort de
Jésus, à Jésus
lui-même.
5° Si nous marchons dans la lumière,
le sang de Jésus, son Fils, nous purifie de
tout péché. La lumière
révèle le péché ;
nous le confessons et nous le délaissons, et
nous acceptons le sang ; ainsi nous nous
purifions. Soyons bien fermement
déterminés à nous purifier de
toute souillure, de tout ce que notre Père
céleste considère comme une
tache.
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