Saints en Christ
VINGT-SIXIÈME JOUR
La sainteté et la volonté de Dieu
Ce que Dieu
veut, c'est votre
sanctification.
(I Thess. IV, 3.)
Voici je viens pour faire
ta volonté,
cette
volonté
par
l'exécution de laquelle nous sommes
sanctifiés
une fois pour
toutes par l'oblation du corps de Christ.
(Héb. X, 9,10.)
Dans la volonté de Dieu nous avons
l'union de sa sagesse et de sa puissance. La
sagesse de Dieu déclare et décide ce
qui doit être ; sa puissance en assure
l'exécution. L'expression de cette
volonté n'est qu'un des
côtés ; son complément en
est l'exécution, qui est alors la vivante
énergie dans laquelle tout ce qui est bon a
sa source et son existence. Aussi longtemps que
nous ne regardons à la volonté de
Dieu que comme on regarde à une loi, cette
volonté devient pour nous un fardeau parce
que nous n'avons pas la force de l'accomplir ;
elle est trop élevée pour nous. Quand
la foi regarde à la puissance qui agit dans
la volonté de Dieu et qui l'exécute,
elle a le courage de l'accepter et de l'accomplir
parce qu'elle sait que c'est Dieu lui-même
qui l'accomplit. L'abandon à la
volonté divine en tant que sagesse divine
devient ainsi le chemin qui conduit à
l'expérience de cette volonté comme
puissance. « Il agit selon sa
volonté » devient alors le langage
non pas seulement d'une soumission forcée,
mais d'une joyeuse attente.
« C'est ici la volonté de Dieu,
savoir : votre sanctification ».
Dans l'acception ordinaire de ces mots, ils
signifient simplement que, parmi beaucoup d'autres
choses que Dieu a voulues, la sanctification en est
une ; c'est une chose qui est selon sa
volonté. Cette pensée contient un
enseignement d'une grande valeur. Dieu a voulu
très clairement et très positivement
votre sanctification ; votre sanctification a
sa source et sa certitude dans le fait qu'elle est
la volonté de Dieu à votre
égard. Nous sommes « choisis
dès le commencement pour le salut par la
sanctification de l'Esprit », et
« choisis pour être
saints », — « élus
en Christ pour être saints et parfaits devant
lui » ; le plan de Dieu, son dessein
de toute éternité et sa
volonté aujourd'hui à notre
égard, c'est notre sanctification. Nous
n'avons qu'à nous rappeler ce que nous avons
dit, c'est que la volonté de Dieu est un
divin pouvoir qui opère ce que sa sagesse a
arrêté, pour voir la force que cette
vérité donnera à notre
foi : que nous serons saints ; Dieu le
veut et il le fera pour tous et en tous ceux qui ne
résistent pas à cette volonté,
mais qui se livrent à sa puissance. Cherchez
votre sanctification non seulement dans la
volonté de Dieu comme déclaration de
ce qu'il désire que vous soyez, mais comme
révélation de ce que lui-même
veut produire en vous.
Il y a cependant ici une autre très
précieuse pensée qui nous est
suggérée. Si notre sanctification est
dans la volonté de Dieu, si elle en est la
pensée centrale et le contenu, toutes les
parties de cette volonté doivent porter
là-dessus, et le plus sûr moyen
d'entrer dans la voie de la sanctification sera une
cordiale acceptation de la volonté de Dieu
en toutes choses. Être un avec la
volonté de Dieu, c'est être saint. Que
celui qui veut être saint prenne sa position
là et « demeure ferme dans tout ce
que Dieu veut ».
(Col. IV, 12). C'est là qu'il
trouvera Dieu lui-même et qu'il sera fait
participant de sa sainteté, parce que sa
volonté exécute ses desseins avec
puissance en tout homme qui s'y livre sans
réserve. Tout dans la vie de la
sainteté dépend de ceci, c'est que la
relation dans laquelle nous sommes avec la
volonté de Dieu soit ce qu'elle doit
être.
Il y a beaucoup de chrétiens à qui il
semble impossible d'accepter toute la
volonté de Dieu, d'être parfaitement
d'accord avec cette volonté. Ils regardent
à la volonté de Dieu telle qu'elle
leur apparaît dans ses mille commandements et
ses innombrables dispositions providentielles. Ils
ont trouvé parfois si difficile
d'obéir à un seul commandement, ou
d'accepter volontiers quelque légère
contrariété ! Ils s'imaginent
qu'ils devraient être mille fois plus saints
et plus avancés dans la grâce avant de
se risquer à dire qu'ils acceptent toute la
volonté de Dieu, soit pour la faire, soit
pour s'y soumettre. Ils ne peuvent comprendre que
toutes leurs difficultés viennent de ce
qu'ils ne se sont pas placés à un
point de vue juste. Ils s'arrêtent à
ce qui, dans la volonté de Dieu, est en
désaccord avec leur volonté naturelle
et ils sentent que cette volonté ne fera
jamais ses délices de toute la
volonté de Dieu. Ils oublient que le nouvel
homme a une volonté renouvelée. Cette
volonté nouvelle fait ses délices de
la volonté de Dieu parce qu'elle est
née elle-même de cette volonté.
Cette volonté renouvelée voit la
beauté et la gloire de la volonté de
Dieu et est en harmonie avec elle. S'ils sont, en
effet, des enfants de Dieu, la première
impulsion de l'esprit d'un enfant est certainement
de faire la volonté du Père qui est
dans les cieux. Et ils n'ont qu'à
céder cordialement et entièrement
à cet esprit filial, ils ne craindront plus
alors d'accepter comme leur la volonté de
Dieu.
L'erreur qu'ils commettent est très
sérieuse. Au lieu de vivre par la foi, ils
jugent par ce qu'ils sentent ; or, le
sentiment est un domaine dans lequel agit et parle
la vieille nature. Cette vieille nature leur dit
que la volonté de Dieu est souvent un
fardeau trop lourd à porter et qu'ils
n'auront jamais la force de le faire. La foi parle
différemment. Elle nous rappelle que Dieu
est amour et que sa volonté n'est pas autre
chose que l'amour révélé. Elle
nous demande si nous ignorons qu'il n'y a rien de
plus parfait et de plus beau dans les cieux et sur
la terre que la volonté de Dieu. Elle nous
montre que lors de notre conversion nous avons
déjà fait profession d'accepter Dieu
comme Père et comme Seigneur. Elle nous
assure surtout que, si nous voulons seulement et
d'une manière définitive nous livrer
avec confiance à cette volonté qui
est amour, elle remplira comme amour divin nos
coeurs et nous y fera trouver nos délices,
devenant ainsi en nous la puissance qui nous rendra
capables de faire et d'accepter cette
volonté. La foi nous révèle
que la volonté de Dieu est la puissance de
son amour exécutant avec une divine
beauté son plan dans quiconque s'y livre
entièrement.
Et maintenant, que choisirons-nous ? Et quelle
est la position que nous prendrons ?
Essaierons-nous d'accepter Christ comme Sauveur
sans accepter sa volonté ? Ferons-nous
profession d'être les enfants du Père
tout en dépensant notre vie à
débattre la part de la volonté de
Dieu que nous sommes décidés à
accepter ? Nous contenterons-nous d'aller de
l'avant, jour après jour, avec le sentiment
douloureux que notre volonté n'est pas en
harmonie avec celle de Dieu ? Ou ne
renoncerons-nous pas plutôt
immédiatement et une fois pour toutes
à notre volonté coupable pour
accepter la sienne, qu'il a déjà
commencé à graver dans nos
coeurs ? Ceci est une chose possible. Nous
pouvons la faire. Dans une transaction simple et
déterminée avec Dieu, nous pouvons
lui dire que nous acceptons comme nôtre sa
sainte volonté. La foi sait que Dieu ne
laissera point inaperçu un pareil abandon de
notre part, mais qu'il l'acceptera. Avec cette
confiance qu'il nous enrôle dans sa
volonté, qu'il nous y fait monter, comme un
voiturier fait monter sur son char le pauvre
piéton fatigué, et qu'il se charge de
nous révéler cette volonté
avec l'amour et la force pour la faire, avec cette
foi-là, entrons dans les vues de Dieu, dans
sa volonté, et commençons une vie
nouvelle, nous établissant et demeurant dans
le centre même de cette très sainte
volonté.
Une pareille acceptation de la volonté de
Dieu préparera le croyant, par le
Saint-Esprit, à reconnaître et
à connaître cette volonté sous
quelque forme qu'elle se présente. La grande
différence entre le chrétien charnel
et le chrétien spirituel est que ce dernier
reconnaît Dieu sous quelque forme qu'il se
manifeste, que ce soit la plus humble, la plus
pauvre et la plus humaine.
Lorsque Dieu vient dans des épreuves qui ne
peuvent être attribuées qu'à sa
main seule, il dit : « Que ta
volonté soit faite ! » Il
sait qu'il n'est pas possible qu'un enfant de Dieu
soit dans une situation quelconque sans la
volonté de son Père céleste,
même lorsque cette volonté a
été de le laisser pour un temps
livré à son caractère
volontaire ou de le laisser supporter les
conséquences de ses propres
péchés ou de ceux des autres. Il voit
cela, et, en acceptant ces circonstances comme la
volonté de Dieu, volonté qui doit
mettre à l'épreuve sa foi et son
obéissance, il est maintenant dans la vraie
position pour savoir et pour faire ce qui est
juste.
Voyant et honorant de cette manière en
toutes choses la volonté de Dieu, il apprend
à demeurer toujours dans cette
volonté. Il en agit aussi de cette
manière en faisant la volonté de
Dieu. Comme son discernement spirituel se
développe et grandit au point qu'il peut, en
présence de tout ce qui lui arrive,
dire : « Toutes choses viennent de
Dieu », de même aussi il
croît en sagesse et en intelligence
spirituelle pour connaître la volonté
de Dieu et pour savoir comment il doit la faire.
Dans les indications de sa conscience et de la
Providence, dans l'enseignement de la Parole et de
l'Esprit, il apprend à voir comment la
volonté de Dieu se rapporte à toutes
les parties et à tous les devoirs de la vie
et cela devient sa joie de vivre en toutes choses
« en faisant de bon coeur la
volonté de Dieu, comme pour le Seigneur et
non pour les hommes ». —
« Combattant toujours par ses
prières afin de demeurer ferme dans tout ce
que Dieu veut », il voit combien
heureusement le Père a accepté
l'abandon qu'il lui a fait de lui-même et
comment il le pourvoit de toute la lumière
et de toute la force qui lui est nécessaire
pour que la volonté de Dieu soit faite par
lui sur la terre comme elle est faite dans le
ciel.
Qu'il me soit permis maintenant de demander de tout
lecteur qu'il dise au Dieu saint si oui ou non il
s'est vraiment donné à lui pour
être sanctifié ; si oui ou non il
a accepté la volonté bonne et
parfaite de Dieu et s'il vit selon cette
volonté. La question n'est pas de savoir si,
lorsque vient l'affliction, il l'accepte comme
inévitable et se soumet à une
volonté à laquelle il lui est
impossible de résister, mais s'il a choisi
la volonté de Dieu comme son bien
suprême et s'il a pris comme sien le principe
qui a fait agir Christ pendant toute sa vie :
« Voici, je viens, ô Dieu, pour
faire ta volonté ». Ce lut
là la sainteté de Christ dans
laquelle il s'est sanctifié pour nous en
faisant la volonté de
Dieu, « volonté par laquelle
nous avons été
sanctifiés ». C'est cette
volonté de Dieu qui est notre
sanctification.
Frère, es-tu bien sérieux dans ton
désir d'être saint, entièrement
possédé par ton Dieu ? Voici le
chemin. Je te prie de ne pas t'en effrayer ni de te
tenir à l'écart. Tu as pris Dieu pour
ton Dieu ; as-tu vraiment pris sa
volonté pour être ta
volonté ? Oh ! pense au
privilège et au bonheur d'être
parfaitement d'accord avec la volonté de
Dieu ! et ne crains pas de t'y livrer sans
réserve. La volonté de Dieu est dans
toutes ses parties et dons toute sa puissance
divine ta sanctification.
« Soyez saints, car je suis
saint ».
O Père saint ! je viens à toi
pour te dire que je vois que ta volonté est
que je sois saint ; et je ne veux chercher ma
sanctification nulle part ailleurs que dans ta
volonté. Accorde-moi
miséricordieusement que par, ton
Saint-Esprit qui habite en moi, la gloire de cette
volonté et le bonheur de m'y tenir, de vivre
dans cette volonté, me soit pleinement
révélé.
Enseigne-moi à la
connaître comme une volonté d'amour
qui se propose sans cesse ce qu'il y a de mieux et
de meilleur pour ton enfant. Apprends-moi à
la connaître comme la volonté de la
Toute-puissance, capable d'accomplir en moi son
conseil. Apprends-moi à la connaître
en Christ parfaitement accomplie en ma faveur.
Apprends-moi à la connaître comme
l'oeuvre que l'Esprit veut et qu'il opère en
tout croyant qui se livre à lui.
O mon Père ! je reconnais ton droit
à ce que ta volonté seule soit faite,
et me voici pour que tu fasses de moi à cet
égard tout ce qu'il te plaît. De tout
mon coeur, ô mon Dieu ! j'entre dans tes
voies afin d'être un avec toi pour jamais.
Ton Saint-Esprit peut entretenir cette union sans
interruption. Je me confie en toi, mon Père,
d'heure en heure, pour que tu fasses briller dans
mon coeur par cet Esprit la lumière de ta
volonté.
Que ce soit là la sainteté dans
laquelle je vive, et que je m'oublie et renonce
à moi-même pour te plaire et
t'honorer, ô mon Dieu Sauveur !
Amen.
1° Faites votre étude, soit dans la
méditation, soit dans le culte que vous
rendez à Dieu, soit dans la prière,
de vous pénétrer pleinement de la
majesté, de la perfection et de la gloire de
la volonté de Dieu, comme aussi du
privilège et de la possibilité de
vivre dans cette volonté.
2° Étudiez-la aussi comme l'expression
d'un amour paternel et infini, chacune de ses
manifestations étant pleine de
miséricorde. Toute dispensation
providentielle est volonté de Dieu ;
quoi qu'il arrive, l'humble adorateur y voit
Dieu. Tout précepte est volonté de
Dieu ; sachez dans une obéissance
filiale y voir Dieu. Toute promesse est
volonté de Dieu ; voyez-y,
là encore, Dieu avec une entière
confiance. Une vie passée dans la
volonté de Dieu est repos, force et bonheur.
Et n'oubliez pas surtout de croire à la
toute-puissance de cette volonté.
« Il fait toutes choses selon le
conseil de sa volonté ».
3° Cette volonté est la bienveillance
et la bienfaisance infinies
révélées dans le sacrifice que
Jésus a fait de lui-même. Vivez pour
les autres, et vous deviendrez un instrument dont
se servira la volonté divine
(Mat. XVIII, 14 ;
Jean VI, 39, 40). Livrez-vous
vous-même à cette volonté
rédemptrice de Dieu, pour qu'elle prenne
pleine possession de vous, et qu'elle accomplisse
par vous son plan de salut.
4° Christ est la personnification même
de la volonté de Dieu. Il est la
volonté de Dieu accomplie. Demeurez
en lui, en demeurant dans la volonté de Dieu
et en la faisant toujours de tout votre coeur. Un
chrétien est, comme Christ, un homme
qui s'est livré à la volonté
de Dieu.
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