Saints en Christ
VINGT-SEPTIÈME JOUR
La sainteté et le service
Si donc un
homme se conserve pur de ces choses, il sera un
vase servant à un usage noble,
sanctifié,
fort utile au maître de la maison,
propre
à toute
bonne oeuvre.
(2 Tim. II, 21.)
Une sainte sacrificature pour offrir des
sacrifices spirituels à Dieu, par
Jésus-Christ. Une nation sainte un
peuple que Dieu s'est acquis, afin que vous
publiiez les vertus de Celui qui vous a
appelés à sa merveilleuse
lumière
(1 Pier. Il, 21.)
À travers toute l'Écriture, nous
avons vu que quoique ce soit que Dieu sanctifie, il
le sanctifie afin de l'employer au service de sa
sainteté. Sa sainteté est une
énergie infinie qui ne trouve son repos
qu'en rendant saint. À la
révélation de ce qu'il est :
« Moi l'Éternel, je suis
saint », Dieu ajoute continuellement
la déclaration de ce qu'il fait :
« Je suis l'Éternel qui
sanctifie ». La sainteté
est un feu consumant qui s'étend, qui
cherche à consumer ce qui est
souillé, et à communiquer sa propre
félicité à tout ce qui veut la
recevoir. Sainteté et égoïsme,
sainteté et inactivité,
sainteté et paresse, sainteté et
impuissance sont absolument inconciliables. Tout ce
que nous lisons être chose sainte
était admis dans le service de la
sainteté de Dieu.
Jetons un regard en arrière sur tout ce qui,
dans l'Écriture, nous a été
révélé comme saint. Le
septième jour fut sanctifié, afin
que, par le moyen de ce jour, Dieu puisse
sanctifier son peuple. Le tabernacle était
saint, pour servir de demeure au Dieu saint, comme
le centre duquel la sainteté de Dieu
pût se manifester au peuple. L'autel
était très saint, afin qu'il
pût sanctifier les dons qui y étaient
déposés. Les prêtres avec leurs
vêtements, la maison avec son ameublement et
ses vases saints, les sacrifices et le sang, tout
ce qui portait la qualification de saint, avait un
usage et un but, en vue de la sainteté. Dieu
avait dit d'Israël, qu'il l'avait
racheté de la servitude d'Égypte,
afin qu'il fût pour lui une nation
sainte : « Laisse aller mon
peuple, afin qu'il me serve ». Les
saints anges, les saints prophètes et les
saints apôtres, les saintes Écritures,
tout porte une qualification d'êtres et
d'objets sanctifiés pour le service de Dieu.
Notre Seigneur parle de lui-même comme du
« Fils que le Père a
sanctifié », et il ajoute
aussitôt dans quel but : le service du
Père et de ses rachetés
« afin qu'eux aussi soient
sanctifiés en
vérité ». Et maintenant que
Dieu, en Christ, le Saint, et par le Saint-Esprit,
accomplit son dessein, et se forme un peuple de
saints ? saints, sanctifiés en
Christ, est-il possible d'imaginer que
maintenant, dis-je, la sainteté et le
service puissent être
séparés ? Impossible ! Nous
nous rendons bien compte d'abord ici combien ils
sont indispensables l'un à l'autre. Essayons
d'en saisir leur relation mutuelle. Nous n'avons
été sanctifiés qu'en vue d'un
service. Nous ne pouvons servir que dans la
mesure où nous sommes saints.
La sainteté est essentielle à un
service effectif. Dans l'Ancien Testament,
nous voyons des degrés de sainteté,
non seulement dans les lieux saints, mais aussi
dans les personnes saintes. Dans la nation, les
Lévites, les prêtres, puis le
souverain sacrificateur, il y a des degrés
divers de sainteté ; et dans chaque
stage qui se succède, le cercle se
rétrécit, et le service est plus
direct, plus entier, tellement que la
sainteté requise est plus
élevée et plus distincte. Il en est
de même dans la dispensation plus spirituelle
où nous sommes maintenant ; plus il y a
de vraie sainteté, plus grande aussi est
l'aptitude pour le service ; plus il y a de
vraie sainteté, plus la place que Dieu
occupe est grande, et plus, par conséquent,
est vraie et profonde l'entrée qu'il a eue
dans l'âme. La prise qu'il a sur l'âme
pour l'employer à son service est dès
lors plus complète.
Mon frère ! écoute ce
message : « Si un homme se conserve
pur, il sera un vase noble,
sanctifié, fort utile au maître de
la maison, propre à toute bonne
oeuvre ». Impossible d'exposer plus
clairement et plus noblement la loi du service. Un
vase d'honneur, un vase que le roi sera heureux
d'honorer doit être un vase purifié
de toute souillure de la chair et de l'esprit.
Alors seulement, il peut être un vase
sanctifié, possédé par
le Saint-Esprit, et rempli de l'Esprit de Dieu.
Alors il devient propre au service du
Maître. Le Maître peut s'en servir,
agir en lui et vouloir en lui. Et ainsi, purs et
saints, livrés aux mains du Maître,
nous sommes divinement préparés pour
toute bonne oeuvre.
La sainteté est essentielle pour le service.
Si notre service doit être acceptable devant
Dieu, et vraiment effectif pour son action sur les
âmes, s'il doit être une joie et une
force pour nous-mêmes, il faut pour cela que
nous soyons saints. La volonté de Dieu doit
premièrement vivre en nous, si elle doit
être faite par nous.
Combien d'ouvriers fidèles qui
déplorent un manque de puissance dans
l'oeuvre, qui soupire après cette puissance,
suppliant Dieu de la leur donner, et ne
l'obtiennent pas ! Ils ont
dépensé leur force davantage dans le
parvis extérieur de l'oeuvre et du service
du Maître, et moins dans la vie
intérieure de la communion et de la foi. Ils
n'ont jamais compris que ce n'est que dans la
mesure où le Maître prend possession
d'eux, dans la mesure où le Saint-Esprit les
a sous sa main, à sa disposition, qu'il peut
les employer, et qu'ils peuvent être vraiment
revêtus de puissance. Ils désirent
souvent et demandent ardemment ce qu'ils appellent
un baptême de puissance. Ils oublient que le
moyen d'avoir la puissance de Dieu en nous, c'est
que nous-mêmes nous soyons entièrement
en sa puissance. Mettez-vous vous-même entre
les mains de Dieu, en sa puissance ; laissez
sa volonté sainte régner en
vous ; vivez vous-même dans cette
volonté, et soyez-y obéissant, comme
quelqu'un qui n'a pas le pouvoir de disposer de
lui-même ; laissez le Saint-Esprit
demeurer en vous comme dans son saint temple,
révélant le Dieu saint qui est
sur son trône et qui gouverne toutes choses.
Il vous emploiera alors volontiers, comme un
vaisseau à honneur, sanctifié et
prêt pour l'usage que le Maître veut en
faire. La sainteté est essentielle à
un service effectif.
Et le service n'est pas moins essentiel à la
vraie sainteté. Nous l'avons
répété si souvent : la
sainteté est une énergie, une
énergie intense de ce désir et de cet
esprit de sacrifice qui porte à rendre les
autres participants de sa propre pureté et
de sa propre perfection. Christ s'est
sanctifié lui-même ; mais en quoi
consistait ce sacrifice et quel en était le
but ? Il s'est sanctifié
lui-même, afin que nous aussi nous soyons
sanctifiés. Une sainteté qui est
égoïste est une illusion, la vraie
sainteté, la sainteté de Dieu en
nous, se déploie dans l'amour, en cherchant
et en aimant les êtres souillés, afin
de travailler à les rendre saints, eux
aussi. Un amour qui se donne, qui se sacrifie est
l'essence même de la sainteté. Le
Saint d'Israël est ton Rédempteur. Le
Saint de Dieu est le Sauveur mourant. Le
Saint-Esprit de Dieu rend saint, il sanctifie. Il
n'y a de sainteté en Dieu que celle qui est
le plus activement employée à aimer,
à sauver et à bénir. Il en
doit être de même en nous. Que toute
pensée de sainteté, que tout acte de
foi ou de prière, que tout effort à
la poursuite de la sainteté soit, avec notre
abandon complet à la sainteté de
Dieu, animé du désir de nous en
servir pour atteindre l'objet que cette
sainteté a en vue. Que votre vie
entière soit une vie bien clairement et
définitivement donnée à Dieu
pour son service. Il se peut que vos circonstances
ne s'y prêtent pas facilement. Il se peut que
Dieu paraisse vous fermer la porte et vous
empêche pour le moment de travailler pour
lui, de la manière dont vous le
désireriez ; le sentiment de votre
incapacité vous est peut-être
douloureux. Néanmoins, que ce soit une chose
réglée entre Dieu et vous, que votre
désir ardent de sainteté vient de
votre désir d'être rendu plus apte
pour lui, pour son service, et que ce qu'il vous a
donné de sa sainteté en Christ, et
par son Saint-Esprit, est tout entier à sa
disposition, attendant d'être employé
par lui et pour lui.
Soyez prêt pour son service.
Mettez en pratique, dans une vie journalière
d'un service plein d'amour pour les autres et
d'humilité, ce que vous avez reçu de
sa grâce. Vous éprouverez alors que
dans cette union et dans cet échange de
culte, d'adoration et d'action la sainteté
de Dieu reposera sur vous. « Le
Père a sanctifié le Fils et
l'a envoyé dans le monde ». Le
monde, voilà le lieu pour celui qui est
sanctifié ; il doit en être la
lumière, le sel, la vie. Nous sommes
sanctifiés en Jésus-Christ, et
envoyés aussi d'ans le monde. Oh ! ne
craignons pas d'accepter notre position, notre
double position : dans le monde et
en Christ ! Dans le monde, avec son
péché et sa souffrance, avec ses
milliers de besoins qui nous touchent de tous
côtés, avec ses millions d'âmes
qui toutes comptent sur nous. Et aussi en
Christ. Pour l'amour de ce monde,
« nous avons été
sanctifiés en Christ », nous
sommes « saints en Christ »,
nous avons reçu « l'Esprit de
sainteté », qui habite en nous.
Comme un sel sanctifié dans un monde
pécheur, livrons-nous tout entiers à
notre sainte vocation. « Comme Celui qui
vous a appelés est saint », soyons
saints en son Fils bien-aimé, par son
Saint-Esprit, et le feu de son saint amour
opérera par nous son oeuvre de jugement et
de condamnation, de salut et de sanctification.
« Soyez saints comme je suis
saint ».
Bien-aimé
Maître ! Je te rends grâces de ce
que tu m’as rappelé le but de ton amour
rédempteur. Tu t'es donné
toi-même afin que tu puisses te purifier un
peuple qui soit zélé pour les bonnes
oeuvres. Tu voulais faire de chacun de nous un vase
à honneur, purifié, sanctifié,
apte à te servir, et
préparé pour toute bonne oeuvre. O
Sauveur béni ! grave en lettres de feu
cette leçon de ta Parole dans mon âme.
Enseigne-moi, à moi et à tout ton
peuple, ceci : c'est que si nous voulons
travailler pour toi, si nous voulons que tu
travailles en nous, et que tu nous emploies pour
ton service, nous devons être saints, saints
comme Dieu lui-même est Saint. Enseigne-nous
encore que si nous voulons être saints cela
doit être en vue de te servir. C'est à
ton Saint-Esprit, par lequel nous sommes
sanctifiés, à nous employer, et
à nous sanctifier en nous employant.
Être entièrement possédé
par toi, ô Dieu ! voilà le chemin
de la sainteté et du service que nous te
devons.
O Sauveur ! Toi le Saint et le Juste, nous
sommes en toi comme en Celui qui est notre
sanctification ; c'est aussi en toi que nous
voulons demeurer. Dans le repos d'une foi qui
s'assure en toi pour toutes choses, dans la force
que donne un entier abandon à toi, un
abandon qui ne veut connaître d'autre
volonté que la tienne ; dans un amour
qui se livre à toi sans réserve,
ô Sauveur bien-aimé ! nous
demeurons en toi. En Toi nous sommes saints ;
en toi nous porterons beaucoup de fruits. Oh !
qu'il te plaise d'achever ton oeuvre en nous.
Amen.
1° Il est difficile d'exprimer clairement
en paroles comment la croissance dans la
sainteté se révélera
simplement par une simplicité et un oubli de
soi-même qui vont croissants, avec
l'assurance paisible et bénie que Dieu a
pris possession de tout notre être, et qu'il
veut se servir de nous.
2° On a dit quelquefois que les croyants
emploieraient mieux leur temps en travaillant pour
Dieu, qu'en assistant à des réunions
(conventions) de sainteté. Il y a
là sûrement un malentendu. Car ce fut
devant le trône du Dieu trois fois saint, et
lorsqu'il entendit les séraphins chanter la
sainteté de Dieu, que le prophète
dit : « Me voici,
envoie-moi ».
3° Que tout ouvrier dans l'oeuvre de Dieu
prenne le temps nécessaire pour entendre le
double appel de Dieu. Si vous voulez travailler,
soyez saints ; si vous voulez être
saints, donnez-vous à Dieu pour qu'il vous
emploie à son service.
4° Remarquez la relation qui existe entre
« sanctifié » et
« utile pour le service du
Maître ». La vraie
sainteté consiste à être
possédé de Dieu ; le vrai
service à être employé par Dieu
lui-même. Le vrai service c'est de se livrer
absolument au Maître pour qu'il se serve
de nous ; alors le Saint-Esprit est le
seul agent, et nous sommes les instruments de sa
volonté. Pareil service est la
sainteté.
5° « Je me sanctifie
moi-même, afin qu'eux aussi
soient sanctifiés ». Penser
aux autres est la racine, le principe actif de
toute vraie sainteté.
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