LE TEMPS EST
COURT
Félix Neff
1858
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MÉDITATION SUR CES PAROLES :
Mais voici ce que je
dis, mes frères, c'est que le temps est
court désormais. Que ceux qui ont une femme
soient comme s'ils n'en avaient point ; ceux
qui pleurent, comme s'ils ne pleuraient
point ; ceux qui sont dans la joie, comme
s'ils n'étaient point dans la joie ;
ceux qui achètent, comme s'ils ne
possédaient rien ; et ceux qui usent de
ce monde, comme s'ils n'en usaient point ; car
la figure de ce monde passe.
I Corinth. VII. 29-31.
Celui qui est de la terre parle comme issu de la
terre
(Jean III. 31) Mais le
chrétien est citoyen du ciel ; et s'il
est souvent obligé de s'occuper des objets
périssables, tel qu'un plongeur qui vient
respirer à la surface de l’eau, on le
voit revenir aux choses divines, son
élément naturel.
Ainsi dans le chapitre d'où nous avons
tiré notre texte, l'apôtre,
après avoir traité d'une
manière assez détaillée les
convenances du célibat et du mariage, et les
devoirs de ce dernier état, comme s'il
craignait d'avoir fixé trop longtemps sur la
terre nos regards et les siens, s'interrompt tout
à coup, et considérant son sujet dans
ses rapports avec l'éternité, nous
montre toutes ces choses sous le vrai point de
vue : Mais voici ce que je dis, mes
frères, le temps est court désormais.
Que ceux etc.
Oh ! combien, en effet, les sujets ordinaires
de la tristesse, de la joie, des désirs et
des affections du mondain nous paraîtront
vains et petits, envisagés des hauteurs de
l’éternité ! C'est de
là seulement, qu'appréciant chaque
objet à sa juste valeur, nous verrons quelle
place il doit occuper dans notre esprit et dans
notre coeur.
Vivement frappé de l'excellence de cette
leçon de la sagesse divine, nous
désirons en faire aujourd'hui le sujet de
notre méditation, en suivant simplement, et
dans leur ordre naturel, les paroles de
l'apôtre. Puisse l'Esprit qui les a
dictées les graver profondément dans
nos coeurs et nous donner de les mettre en pratique
pour notre paix et pour sa gloire. Amen !
I
Le temps est court...
Que d'instructions renferment ces paroles !
Que cette pensée est sérieuse :
le temps est court I Le temps de la patience de
Dieu, le temps de la repentance accordé par
grâce aux rebelles, temps,
hélas ! si mal employé, ce temps
est court !
Car le Juge est à la porte
(Jacques V. 9), le jour du
Seigneur vient, ardent comme une fournaise
(Malach. IV. 1), ce jour de
terreur et d'angoisse qui surprendra le monde
incrédule quand ils diront paix et
sûreté
(1 Thess. V. 3).
Hâtez-vous donc, vous qui voudriez
éviter la colère à venir.
Cherchez l'Éternel pendant qu'on le trouve I
Invoquez-le tandis qu'il est près !
Marchez tandis que vous avez la lumière
(Jean XII. 35) ; car
déjà l'ange de l'Éternel a
levé la main, et bientôt,
bientôt il aura juré qu'il n'y a
plus de temps
(Apoc. X. 5. 6) !
Le temps est court pour la gloire et les
délices de ce monde. La gloire de l'homme
est comme la fleur d'un champ ; la figure de
ce monde passe, bientôt la voix des
chanteurs, la harpe et la trompette ne seront plus
entendues, le bruit de la meule cessera et la lampe
ne luira plus dans cette Babylone
(Apoc. XVIII. 22. 23). Puis donc
que toutes ces choses doivent se dissoudre par
l'ardeur du feu
(2 Pierre III. 11) n'y mettez point
votre coeur, mais que votre trésor soit
dans le ciel ; cherchez les choses qui sont en
haut et regardez aux choses invisibles qui sont
éternelles...
Le temps est court pour les afflictions
auxquelles les héritiers du royaume de Dieu
sont exposés dans cette vie.
Encore un peu de temps et celui qui doit venir
viendra, et il ne tardera point
(Hébr. X. 37) ; levez
vos yeux en haut, disciples souffrants de
Jésus, le temps de votre
délivrance approche
(Luc XXI. 28.
Rom. VIII. 18) ; notre
affliction ne fait que passer, et bientôt
la gloire éternelle sera
révélée en nous
(2 Cor. IV. 17). Les jours seront
abrégés pour l'amour des élus
(Matth. XXIV. 22). Encore
quelques soupirs, encore quelques nuits de
tristesse, et nous verrons ce que nous avons cru,
et nous recevrons la couronne de justice que le
Seigneur a préparée à
tous ceux qui auront aimé son
avènement
(2 Timoth. IV. 8).
Le temps est court pour accomplir notre oeuvre.
Le temps est court et la tâche est grande,
travaillons donc tandis qu'il est jour,
car la nuit vient où personne ne peut
travailler
(Jean IX. 4). Faisons du bien
à tous pendant que nous en avons le temps
(Gal. VI. 10). Répandons la
semence dès le matin et ne laissons point
reposer nos mains le soir
(Ecclés. XI. 6).
Rachetons le temps.
Rendons témoignage au nom de
Jésus. Sonnons du cor en Sion et de la
trompette en Israël ; car nous n'aurons
pas achevé le tour des villes de Juda que le
Seigneur sera venu
(Matth. X. 23)
Le temps est court, enfin, le temps de repos
temporel dont nous pouvons jouir à cette
heure ; et c'est ici probablement le sens
littéral des paroles de l'apôtre, qui
avait en vue les prochaines persécutions.
Nous dormons et nous sommeillons, mais
l'ennemi s'approche (
Matth. XXVI. 45. 46) ;
nous n'avons qu'une courte trêve et non
la paix avec le monde. Préparons-nous donc,
s'il le faut, à souffrir avec joie la
perte de nos biens
(Héb. X. 34), à
oublier notre patrie,
à nous cacher peut-être
dans les cavernes de la terre comme cette
nuée de témoins qui nous ont
précédés
(Héb. XI. 15.
38.
XII. 1). Préparons-nous
à quitter, s'il le faut, pour
l'amour de Christ, père, mère, femme
et enfants, et à suivre Jésus
chargés de nos croix
(Marc X. 29. 30.
VIII. 34). Que ceux donc
qui ont une femme soient comme s'ils n'en
avaient point...
II
Celui qui n'est pas
marié a soin des choses du Seigneur,
cherchant à plaire au Seigneur ; mais
celui qui est marié a soin des choses du
monde, cherchant à plaire à sa femme
(
I Cor. VII. 32. 33.
Luc XIV. 14-26).
Si le chrétien (et combien plus encore
l'homme du monde !) est exposé à
négliger l'oeuvre du salut pour l'amour de
sa femme, nous pouvons en dire autant de toutes les
affections légitimes et des devoirs qui s'y
rattachent.
Celui qui aimera plus que moi, et même
qui ne hait pas, pour l'amour de moi,
père, mère, femme et enfants,
frères et soeurs, et sa propre vie, n'est
pas digne de moi
(Matth. X. 37).
Et pourtant ce même Évangile, comme la
loi et la conscience, ordonne au chrétien
d'honorer son père et sa mère,
d'aimer sa femme, d'avoir soin de ceux de sa
famille ; et le chrétien
obéit avec joie à ces commandements.
Oui, le disciple de Christ, comme l'homme
irrégénéré, aime ceux
de sa famille ; mais il ne les aime pas de
là même manière. Le dernier
les aime d'une affection toute
charnelle. Il en fait ses idoles. Il y met son
bonheur et sa gloire ; car l'orgueil entre
pour beaucoup dans l'affection que l'on porte aux
siens. S'il les perd, il murmure, il se
désespère, le temps seul pourra
fermer la plaie de son coeur. Il est jaloux de leur
amour, de leur approbation.
Qu'il les craigne ou les aime, leur plaire est
toujours à ses yeux son premier devoir, et
jamais la force de ces liens ne se fait mieux
sentir que quand il s'agit de l'oeuvre de Dieu.
Est-il invité aux noces de
l'Agneau ? il a épousé
une femme, ainsi il ne peut y aller
(Luc XIV. 20).
Est-il appelé à suivre
Jésus ? il doit auparavant
ensevelir son père ou prendre
congé de ceux de sa maison
(Luc IX. 59. 60), et il prend
ainsi conseil de la chair et du sang
(Gal. I. 16).
« J'entendrais volontiers telle
prédication, » dit-on ;
« Je voudrais fréquenter de vrais
chrétiens, abandonner les vanités du
monde, sanctifier le jour du Seigneur ; mais
mon mari..., mais ma femme..., mais mes
parents !... »
Un autre ne trouvera pas chez les siens
d'opposition proprement dite, et cependant pour
l'amour d'eux il négligera son âme
immortelle. « Je suis époux, je
suis père, je dois conserver mon emploi, mes
chalands, mes protecteurs. Il faut avant tout
élever ma famille, et si je m'adonnais
à la piété, si je me chargeais
de l'opprobre de Christ, je risquerais d'en perdre
les moyens. »
Le chrétien fidèle, au contraire, met
avant tout l'amour de son
Dieu, la gloire de son Dieu, la volonté de
son Dieu. Il aime ses parents, sa femme, ses
enfants ; il respecte les premiers, il a soin
de tous. Il cherche à leur plaire, aussi
longtemps que sa conscience n'y est pas
compromise.
Mais faut-il choisir entre ses devoirs de
chrétien et ses affections de famille ?
Il ne connaît plus personne selon la chair
(2 Cor. V. 16) ; il sait
quitter, s'il le faut, père et
mère, femme et enfants, et si quelqu'un
d'entre eux veut le conjurer d'avoir pitié
d'eux et de lui, et l'engager à aimer sa
vie en ce monde, quand le Seigneur l'appelle
à la haïr
(Jean XII. 25), il les repousse comme
Jésus repoussa Céphas
(Math. XVI. 23) : et, comme
Paul, il est prêt non seulement à
être lié, mais aussi à mourir
pour le nom du Seigneur Jésus (
Act. XXI. 18).
Et dans le cours habituel de la vie, lorsqu'on
pourrait croire qu'il n'est appelé à
aucun sacrifice de ce genre, il se rappelle que
toute chair est comme l'herbe, que la vie
de l'homme s'évanouit comme une
vapeur légère, et qu'il ne
doit attacher son coeur qu'aux choses qui sont
permanentes. Il a donc une femme comme
n'en ayant point, des enfants comme n'en ayant
point. Que la mort vienne et les lui ravisse, il
s'y était préparé d'avance et
se soumet sans murmurer, bénissant,
comme Job, le nom du Seigneur, qui
les avait donnés et qui les a
ôtés. Il se rappelle, au milieu de
son affliction, que le chrétien doit
pleurer comme s'il ne pleurait
point.
III
Ce n'est point à une insensibilité
affectée que l'Évangile nous appelle,
les larmes ne sont pas interdites aux
chrétiens
(Jean XI. 35), quand l'Éternel
appesantit sa main sur lui et le visite par
l'affliction.
Souvent il y a plus d'orgueil que de soumission,
dans la fermeté que quelques-uns font
paraître au milieu des épreuves.
Le chrétien frappé peut pleurer, mais
non pas comme ceux qui n'ont point
d'espérance. Les larmes du mondain sont
amères. Son partage est dans cette
vie ; sa beauté, sa force, sa
santé, sa réputation, son honneur, sa
fortune, sa famille, sa patrie, sa liberté,
et souvent des objets bien moins dignes de ses
affections, possèdent tout son coeur ;
y toucher, c'est transpercer son âme ;
son bonheur fragile peut être anéanti
d'un instant à l'autre, et sa douleur est un
désespoir.
Le chrétien, animé par la foi, a
placé dans les cieux son trésor et
son coeur. Il n'a point ici-bas de cité
permanente, et n'y cherche point son repos. Il
tourne ses regards vers les biens célestes,
et comparant ses afflictions d'un jour au poids
éternel d'une gloire infiniment excellente,
il les appelle et les trouve
légères
(2 Cor. IV. 17).
Souffre-t-il un revers de fortune ? est-il
précipité du haut des
grandeurs ? Le Seigneur lui apprend à
être content de l'état où il
se trouve, soit dans la disette, soit dans
l'abondance, soit dans l'honneur, soit dans
l'ignominie
(Philipp. IV. 11. 12.
2 Cor. VI. 8). Il se rappelle
que Jésus n'eut pas où
reposer sa tête,
s'étant fait pauvre pour l'amour de
nous, et s'étant abaissé
jusqu'à prendre la forme d'un serviteur.
Il se console donc et peut même supporter
avec joie la perte de ses biens, en se
répétant qu'il a dans les cieux un
héritage incorruptible.
Doit-il s'éloigner du toit paternel,
abandonner son pays natal ? Il sait qu'il est
étranger et voyageur sur la terre,
que sa vraie patrie est la Jérusalem
d'en haut, que nul ne peut l'en bannir.
Est-il privé de sa liberté,
chargé de chaînes,
séparé de tout ce qu'il aime sur la
terre ? Son âme n'est jamais
liée, et son Dieu, qui brise les portes
d'airain, est avec lui dans sa captivité. Il
est l'affranchi du Seigneur, et, sous le
joug de la plus dure servitude, il peut chanter sa
délivrance et jouir de la liberté
glorieuse des enfants de Dieu.
Est-il méprisé, calomnié par
les méchants, méconnu par ses
frères même ? Il se console en
contemplant l'Agneau de Dieu, qui fut chargé
d'outrages et n'ouvrit point la bouche, et
qui s'est laissé mettre au rang des
malfaiteurs. Il sait que dans peu de temps la
vérité sera manifestée et
l'iniquité confondue, et que son droit
sortira comme l'aube du jour.
En attendant, il se réjouit de ce qu'il
est rendu digne de souffrir des opprobres pour
le nom de Jésus, et de ce qu'on dit
faussement contre lui toute sorte de mal
(Matth. V. 11. 12).
Doit-il, enfin, voir son corps s'affaiblir et se
consumer par la maladie et les
infirmités ? il sait que ce corps de
péché doit retourner en
poudre, pour que l'esprit
revêtu d'un corps incorruptible puisse
entrer dans la gloire. Il dit avec St. Paul :
L'homme extérieur dépérit,
mais l'intérieur se renouvelle de jour en
jour
(2 Cor. IV. 16). II considère
ses douleurs comme une épreuve salutaire,
et se glorifie dans les afflictions
(Rom. V. 3). Il attend que ce
corps mortel soit absorbé par la vie,
et aux approches du dernier combat, loin de
frémir devant la mort, ce roi des
épouvantements, il la salue comme un
libérateur, ou la brave et lui crie :
O mort, où est ton aiguillon !
ô sépulcre, où est ta victoire
I En toutes choses nous sommes plus que vainqueurs
par celui qui nous a aimés
(1 Cor. XV. 55. 57.
Rom. VIII. 37).
IV
Mais ce n'est pas dans l'affliction seulement
que le chrétien doit posséder son
âme. S'il doit pleurer comme ne
pleurant point, il doit aussi se
réjouir comme n'étant point dans la
joie ; et tandis que les enfants du monde
se livrent pour des choses de néant aux
transports d'une joie insensée, qui
bientôt sera changée en tristesse, le
chrétien ne voit rien ici-bas qui soit
capable de satisfaire ses désirs et de
remplir son coeur.
Il sait que la gloire de l'homme est
comme la fleur des champs, que les richesses
sont un piège, et que, si les biens
abondent à quelqu'un, il n'a cependant
pas la vie par ces biens
(Luc XII. 15).
Il n'estime donc pas que la possession de ces
choses soit un grand bonheur, et il craindrait
plutôt, loin de le
souhaiter, l'embarras des
richesses et des honneurs, qui sont des
empêchements sur la route du Royaume du
ciel.
Le sentiment de la fragilité et du
néant des choses terrestres doit
également modérer sa joie dans
d'autres circonstances. Au jour des
épousailles, à la naissance d'un
premier-né, au retour d'un parent
chéri, il pense aux jours de deuil et craint
d'attacher son coeur à ce qui doit
bientôt finir.
Au milieu même des transports de la vraie
joie que l'Esprit du Seigneur excite dans son
âme, le chrétien doit se souvenir que
ce n'est point ici le temps ni le lieu du repos.
D'ailleurs le sentiment de ses propres
misères et de celles du peuple de Dieu, et
le triste aspect d'un monde plongé dans
le mal, n'affligeront que trop son coeur et
mêleront bien des soupirs à ses chants
de triomphe et d'actions de grâces.
Mais c'est surtout dans les soins, les occupations
et les travaux relatifs à notre existence
temporelle, qu'il est important de bien saisir
l'esprit de l'Évangile. Examinons donc
attentivement cette partie de notre texte :
Que ceux qui achètent soient comme s'ils
ne possédaient rien.
V
L'homme naturel, qui n'entend point les choses
de Dieu, croit voir à chaque instant des
contradictions entre les divers préceptes de
l'Évangile. Il ne peut surtout accorder
l'ordre que Dieu nous donne de travailler, avec les
nombreux passages où les soucis de cette vie
sont mis au rang des péchés.
« Dieu, » disent-ils,
« m'a imposé des devoirs ; il
m'a donné une tâche
pénible à remplir : il ne peut
exiger maintenant que je les néglige pour
prier sans cesse, pour lire constamment sa Parole,
pour fréquenter assidûment le culte,
pour rechercher des conversations
religieuses. »
« Qui travaille prie en un
mot, » vous répondront, sans
songer qu'ils blasphèment, ces gens si fort
occupés, si vous les conjurez de penser
à leur âme.
« Faut-il donc tout abandonner, laisser
nos champs incultes, fermer nos fabriques ou nos
magasins, résigner nos emplois et ne plus
faire que prier Dieu et que penser à nos
âmes ? » vous
répliqueront souvent ceux à qui vous
lirez la parabole des noces, ou celle de l'homme
qui fit un grand souper
(Luc XIV. 16. etc.), ou ce que
Jésus dit en parlant des temps de Noé
et de Lot, et tant d'autres passages où
l'Écriture semble interdire et condamner les
soins de cette vie (En paraissant interdire les
soins de cette vie, l'Écriture n'interdit en
réalité que les soucis et les soins
inutiles ou excessifs.).
Eh bien ! mes frères, l'un et l'autre
sont vrais. Le même Dieu qui dit à
l'homme : Tu mangeras ton pain à la
sueur de ton visage
(Gen. III. 19), dit
ailleurs : Ne travaillez pas pour l'aliment
qui périt, mais pour celui qui demeure en
vie éternelle
(Jean VI. 27). Regardez les
oiseaux de l'air, ils ne sèment ni ne
moissonnent, ni n'amassent rien dans des greniers,
et votre Père céleste les nourrit
(Luc XII. 24). Dans tout cela
l'Esprit-Saint est toujours vrai, toujours sage,
toujours d'accord avec lui-même, et si cette
sagesse paraît
folie au mondain, elle est justifiée par
ses enfants
(Luc VII. 35) ; car l'enfant de
Dieu sait faire ces choses-ci, et ne point
négliger celles-là
(Luc XI. 42).
Je pourrais répéter ici ce qu'on a
dit tant de fois à ceux qui
prétendent « n'avoir pas le
temps » de travailler à leur
salut : c'est qu'ils savent bien trouver du
temps pour toute autre chose ; et que quand
ils ont un procès à suivre, une
affaire importante à terminer, ils savent
bien prendre le temps nécessaire pour s'en
occuper, ils y pensent beaucoup et en parlent
à tout le monde sans abandonner pour tout
cela leurs travaux ordinaires.
Mais nous devons surtout nous occuper de la
différence des dispositions que le
chrétien et le mondain apportent au
travail.
C'est par le principe que le travail du
chrétien diffère de celui du mondain.
Le mondain travaille ; mais c'est souvent pour
lui une dure nécessité, à
laquelle il ne se soumet qu'en murmurant et en
enviant le sort de ceux qui peuvent s'en dispenser.
S'il est beaucoup de ces derniers qui continuent
à se donner plus ou moins de fatigue, c'est
bien plutôt par l'amour de l'or, par
ambition, par le désir de satisfaire
à des besoins de luxe, de sensualité
ou d'orgueil toujours croissants, que par un
véritable amour du travail ; et certes
les exemples ne sont pas rares de ceux qui,
possédant une fortune, ne se font aucun
scrupule de passer dans la dissipation ou
l'oisiveté leur inutile existence.
Le chrétien, au contraire, doit travailler
par un principe
d'obéissance. Car Dieu a soumis tous les
hommes à la sentence prononcée contre
Adam : Tu mangeras ton pain à la
sueur de ton visage. Tu travailleras six jours et
tu feras toute ton oeuvre
(Gen. III. 17-19.
Exod. XX. 9).
Et dans le Nouveau Testament, St. Paul nous
déclare que si quelqu'un ne veut pas
travailler, il ne doit pas non plus manger
(2 Thess. III. 10). C'est
donc par un principe de conscience que le
chrétien travaillera ; s'il est pauvre,
pour n'être pas à la charge de la
société ; s'il est riche, pour
lui être utile, sachant qu'il doit payer non
seulement de ses biens, mais de sa propre personne,
et qu'un homme, quel qu'il soit, riche ou pauvre,
est coupable envers ses semblables, s'il refuse de
se rendre utile par quelque travail de l'esprit ou
du corps.
De cette différence dans le principe
résultera nécessairement une
différence dans les dispositions que le
mondain et le chrétien apporteront au
travail.
Le premier, n'ayant que soi-même en vue et ne
travaillant que pour ses besoins réels ou
factices, y met tout son coeur et surtout toute sa
confiance, attendant tout de soi, comme il
rapporte tout à soi. Il
s'inquiète du succès de son travail.
Il est agité de mille soucis, et si enfin
ses soins et ses peines n'aboutissent à
rien, il éclate en murmure ou s'abandonne au
désespoir.
Le chrétien, au contraire, travaillant pour
Dieu et devant Dieu, n'a garde de mettre sa
confiance dans ses talents, son industrie ou son
activité. Il regarde toutes ces choses comme
des moyens, des intermédiaires que Dieu
emploie pour lui procurer sa
subsistance, n'oubliant jamais que c'est son
Père céleste qui le nourrit et lui
donne son pain quotidien, et que c'est la
bénédiction de Dieu qui enrichit.
Il travaille avec confiance et tranquillité
d'esprit ; et si, malgré ses soins, son
travail ne réussit pas, il s'y soumet avec
résignation, sachant que son Père
céleste a mille autres moyens de venir
à son aide.
Il a obéi à son Dieu ; sa
tâche est accomplie, son véritable but
est atteint.
Ainsi, tandis que le mondain travaille comme un
propriétaire dont l'existence dépend
du succès de son entreprise, le
chrétien travaille comme un serviteur
fidèle et zélé qui donne
consciencieusement son temps et ses soins aux
troupeaux et aux champs d'un maître riche et
bienfaisant, mais qui n'attend point sa nourriture
du résultat immédiat de son
travail ; car si la vigne qu'il cultive, le
blé qu'il a semé ou le troupeau qu'il
soigne, ne donnent pas leur fruit cette
année, il sait que son maître a
d'abondantes provisions et que personne chez lui ne
manquera du nécessaire.
L'enfant de Dieu peut donc, au milieu de la vie la
plus active, des soins les plus multipliés,
comprendre et pratiquer ces commandements du
Sauveur : Ne soyez point en souci,
disant : Que mangerons-nous ? que
boirons-nous ? ou de quoi serons-nous
vêtus ? Ne soyez point inquiets pour le
lendemain : à chaque jour suffit sa
peine. Ce sont les païens qui recherchent
toutes ces choses ; et votre Père
céleste sait que vous en avez besoin.
Cherchez donc avant tout le royaume de Dieu et sa
justice, et toutes ces choses
vous seront données
par-dessus
(Matth. VI. 31-34). Le vrai
chrétien conserve son coeur libre au milieu
du travail, dans la prospérité comme
dans les revers, et lui seul sait travailler,
vendre et acheter comme ne possédant
rien.
Mais il y a plus encore, et je crois devoir ajouter
pour ceux qui craignent que la piété
ne rende paresseux, comme pour ceux qui pourraient
négliger les devoirs de leur vocation sous
prétexte de piété, qu'elle
doit rendre et rend en effet beaucoup plus actif
quand elle est sincère et bien entendue.
Car tandis que le mondain, ne travaillant que pour
lui, mesure ses travaux sur ses besoins ou sur ses
désirs, et s'arrête aussitôt que
la peine lui paraît dépasser les
avantages, le chrétien, qui travaille pour
la gloire de Dieu et le bonheur de ses semblables,
ne se croira jamais en droit de s'arrêter
aussi longtemps qu'il y aura du bien à
faire. Travaillez de vos propres mains, dit
St. Paul, d'abord afin de fournir à tout
ce qui vous est nécessaire et pour
n'être à charge à personne
(I Thess. IV. 11.
Act. XX. 34.
2 Cor. XI. 9.
2 Thess. III. 8), et ensuite,
afin d'avoir de quoi, non pas satisfaire
à vos convoitises ou mettre en
réserve pour l'avenir, mais de quoi
secourir ceux qui sont dans le besoin
(Eph. IV. 28).
Le chrétien peut donc travailler,
épargner, spéculer avec autant de
soin et de vigilance que le mondain le plus
intéressé ; mais ce sera pour
être riche en bonnes oeuvres, pour
être comme Job en état de retirer
l'orphelin dans sa maison, et de couvrir, comme
Dorcas, ceux qui manquent de
vêtements ; pour rompre du pain
à ceux qui ont faim et visiter les
malheureux dans leurs afflictions
(I Timoth. VI. 18.
Actes IX. 36-39.
Esaïe LVIII. 7.
Jacques I. 27) ; pour
répandre autour de lui l'instruction,
l'industrie, et surtout la connaissance de
l'Évangile, et faire parvenir jusqu'aux
bouts de la terre la bonne nouvelle du salut qui
est en Jésus.
VI
Que ceux qui usent de
ce monde soient comme s'ils n'en lisaient
point.
Ces paroles comprennent sommairement les devoirs
détaillés dans les versets
précédents. Le mot grec traduit dans
ce verset par user signifie tout à la
fois abuser et user ; mais les
pages qui précèdent nous autorisent
suffisamment à le prendre dans ce dernier
sens. Car ne pas abuser du monde est une maxime
tout humaine, et qu'un païen avouerait comme
un chrétien ; mais en user comme
n'en usant pas, c'est là le secret et le
privilège d'un coeur affectionné aux
choses de l'Esprit.
Cependant des chrétiens peu disposés
à un véritable renoncement au monde
ont souvent pris ces paroles, même dans le
dernier sens, comme autorisant les
commodités, les délicatesses et le
luxe d'une vie sensuelle et mondaine.
Mais prenons-y bien garde, si le sens de ce passage
ne paraît pas déterminé, il
l'est de fait par cent autres passages et par
l'esprit de l'Évangile, et ne peut jamais
anéantir ni même affaiblir les
commandements qui nous appellent
à renoncer au monde et aux choses de ce
monde, à mortifier, à
crucifier le vieil homme et à n'avoir pas
soin de la chair pour satisfaire ses convoitises
(Rom. VI. 6.
VIII. 13.
XIII. 14.
Col. III. 5.
Gal. V. 24.
VI. 8). Il est expliqué
surtout par l'exemple de Jésus-Christ,
qui étant riche s'est fait pauvre pour
nous, et qui nous a donné dans toute sa
vie un modèle de renoncement et
d'humilité pratique qui devrait nous faire
rougir de notre mollesse.
Non, ce n'est bien certainement pas en parlant des
superfluités de la vie que l'apôtre
nous dit : Usez du monde ; mais
c'est des choses les plus nécessaires qu'il
veut que nous usions comme n'en usant pas.
Qu'est-ce que le monde pour le chrétien,
sinon un triste désert qu'il passe en
soupirant comme un voyageur ? Et que sont pour
lui les besoins de son faible corps, sinon des
misères et des entraves dont il lui tarde
d'être délivré ?
Il ne fera donc pas de ces besoins la source de ses
jouissances, en les multipliant, en les augmentant
pour les satisfaire avec recherche et
volupté. Il prendra soin sans doute de ce
corps dans lequel il habite
(2 Cor. V. 6.
I Tim. V. 23) ; mais en
même temps il s'estimera heureux de s'en
occuper le moins possible.
Et ne dites pas qu'entouré de la pompe et
des délices du monde, votre coeur y demeure
étranger, et que vous en usez comme n'en
usant pas. Si vous n'attachiez, en effet,
aucune importance à ces superfluités,
pourriez-vous en jouir si paisiblement, tandis
qu'un si grand nombre de vos frères manquent
du nécessaire
(Luc XVI. 19. 20) ?
Si vous n'aimiez pas le monde et ses
jouissances, vous n'auriez pas
besoin de le dire : on le verrait.... Mais en
admettant que d'après ce passage et sans
sortir de l'esprit de l'Évangile, chacun
puisse, dans une certaine mesure, jouir des
avantages de sa position, il restera toujours vrai
que bien loin d'en être l'esclave, le
chrétien doit être disposé
à y renoncer sans regret, aussitôt
qu'il y sera forcé par les circonstances, ou
appelé par ses devoirs ; et j'ajouterai
encore que ce dernier cas se présentera
fréquemment, s'il est attentif à la
voix de l'Esprit de Dieu.
VII
Et d'ailleurs
la figure de ce
monde passe.
C'est là une de ces vérités
dont retentissent les carrefours, et que le mondain
le plus distrait et le plus léger confessera
encore volontiers, alors qu'il arrêtera ses
yeux sur cette ravine d'eau
(Ps. XC. 5 - V.
D. Martin), sur ce courrier
rapide, emblème de nos jours qui s'en
vont. Et cependant c'est peut-être de
toutes les vérités la plus
méconnue et celle de la
réalité de laquelle on est le moins
convaincu.
La figure de ce monde passe, s'écrie
le mondain : et il n'en continue pas moins
à vivre comme il a toujours
vécu ; à poursuivre les
plaisirs, les honneurs et les richesses de ce monde
passager ; à être guidé
par la convoitise des yeux, par la convoitise de
la chair et par l'orgueil de la vie
(I Jean II. 16).
Si parfois il s'arrête pensif au bord de
l'éternité, de cet abîme qui
engloutit incessamment le rapide courant de ses
années, il tourne aussitôt la
tête vers les distractions qui se
trouve en foule autour de lui, et
il oublie entièrement les pensées
sérieuses qui l'occupèrent un
instant.
Il vit à côté du
sépulcre comme s'il ne devait jamais y
descendre, à la porte de
l'éternité comme s'il ne devait
jamais la franchir, en face du jugement de Dieu
comme si lui seul n'avait pas à y
comparaître, et que la figure de ce monde
ne passât point.
Vient enfin le jour où lui-même doit
subir le sort des choses du monde et passer
à son tour. Mais, hélas !
toujours aveuglé, il s'imagine pouvoir
transporter au delà du tombeau et apporter
au tribunal de Dieu, comme un titre à la
possession de l'héritage céleste, sa
vie et ses vertus mondaines, oubliant encore
à l'heure de la mort que, nées du
monde et de motifs mondains, ces choses sur
lesquelles il s'appuie seront trouvées
légères et passeront aussi pour ne
plus revenir.
Et ainsi dépouillé de tout, parce que
tout a passé, il arrive entièrement
nu
(2 Cor. V. 3.
Apoc. III. 17) devant le redoutable
tribunal de l'Agneau.
C'est ici que la différence qui existe entre
le chrétien et le mondain, se montre dans
tout son jour ; car tandis que celui-ci vit
ici-bas comme s'il y devait toujours rester,
celui-là traverse cette vallée comme
un voyageur cherchant sa patrie
(Hébr. XI. 4).
La figure de ce monde passe, dit le
chrétien détaché du
monde ; et chaque jour il recherche ses
voies et se dispose à rendre compte
de son administration (
Luc XVI. 4).
Les choses de ce monde, quelque utiles, quelque
intéressantes qu'elles soient, quelques
soins qu'elles exigent de sa
part, n'en sont pas moins pour lui des choses dont
la figure passe et auxquelles il ne doit
s'attacher qu'avec la perspective de les quitter
d'un moment à l'autre. S'il fixe ses regards
sur sa fin prochaine, il les y arrête avec
complaisance, souvent même il retient un
soupir, une larme d'impatience, qui lui
échappent.
Cette éternité est aux yeux de sa foi
un rassasiement de gloire à la droite du
Seigneur pour jamais, le poids éternel d'une
gloire souverainement excellente
(2 Cor. IV. 17). Y entrer, c'est
être introduit dans ce repos bienheureux dont
jouissent déjà tous ceux qui sont
morts au Seigneur.
Le sépulcre n'a plus sur lui de
victoire, la mort plus d'aiguillons
(1 Cor. XV. 55), et il entend ces
paroles touchantes du haut du tribunal de
Dieu : Venez, les bénis de mon
Père, et possédez en héritage
le royaume qui vous a été
préparé dès la fondation du
monde
(Math. XXV. 31).
Tel est le chrétien qui marche dans la
lumière
(1 Thess. V. 2-5) au-devant du jour
qui ne saurait le surprendre comme le larron,
et qui attend l'heure où le monde et ses
convoitises passeront pour lui.
L'instant arrive enfin, où il quitte cette
tente, qui le charge ; il passe
à son Dieu, non pas nu, mais
vêtu
(2 Cor. V. 3. 4) de la justice
de Christ, et appuyé sur cette Parole du
Seigneur qui demeure éternellement
(I Pier. I. 25).
Et tandis que le mondain passe des
vanités, des erreurs, des faux biens et des
mensonges de ce monde, au terrible jugement de la
grande journée, le fidèle passe du
travail, de la tristesse, des
larmes et du deuil, au repos, à la joie,
à la gloire et au bonheur éternel....
Il est bienheureux, non pas comme les
mondains le disent, mais selon que la Parole de
Dieu nous le déclare : Oui pour
certain, dit l'Esprit, car il se repose de ses
travaux et ses oeuvres le suivent
(Apoc. XIV. 13).
C'est ainsi que, si nous vivons en présence
de l'éternité et si nous ne jugeons
des choses de ce monde qu'à la
lumière des cieux, la contemplation de ce
que ces choses ont de passager nous ramène
bientôt à cette même
éternité, où tout est
permanent et immuable.
Tel doit être le chrétien, ne vivant
ici-bas dans sa chair mortelle que par la foi au
Fils de Dieu, gui l’a aimé, et
marchant dans le sentier étroit, les
yeux fixés sur le Chef et le Consommateur
de la foi
(Hébr. XII. 2), et les regards
arrêtés en haut, où Christ
est assis à la droite de Dieu
(Colos. III. 1).
Maintenant, cher lecteur, permettez-moi de vous
demander, au nom du Seigneur, si votre coeur peut,
dire amen à tout ce que vous venez de
lire, et si vous pouvez vous reconnaître au
portrait que nous avons tracé du
véritable chrétien.
Sentez-vous la réalité de ces
choses ? En faites-vous une expérience
habituelle ? Avez-vous effectivement
une famille comme n'en ayant point ?
Pouvez-vous, dans vos afflictions, pleurer
comme ne pleurant point, et, dans la plus
grande prospérité,
vous réjouir comme n'étant pas
dans la joie i Savez-vous vendre et acheter
comme ne possédant rien, et user de
ce monde comme n'en usant point ?
Si ces principes vous paraissent
exagérés, si vous avez de la peine
à croire qu'on puisse les mettre en
pratique, et si vous ne sentez pas que c'est
à cela que vous êtes appelé,
permettez-moi d'en conclure que vous n'avez point
encore reçu ce nouveau coeur et
cet esprit nouveau donnés à
tous les vrais disciples de
Jésus-Christ ; que vous êtes
encore conduit par la chair et
affectionné aux choses de la chair
(Rom. VIII. 5), et par
conséquent encore étranger
à l'alliance et aux promesses.
S'il en est ainsi, cher lecteur, hâtez-vous
d'aller à Jésus, le Sacrificateur
éternel, qui est venu chercher et sauver
ce qui était perdu, et qui maintenant
vous fait supplier en son nom d’être
réconcilié avec Dieu par lui
(2 Cor. V. 20).
Demandez la lumière dont vous avez besoin
pour reconnaître le véritable
état de votre âme, et quand,
affamé et altéré de la
justice et soupirant sous le poids de vos
chaînes, vous aurez imploré et obtenu
sa grâce, quand vous aurez reçu son
Esprit d'adoption, vous éprouverez que celui
que le Fils affranchit est véritablement
libre, et que tout en lui est renouvelé
(Jean VIII. 36.
2 Cor. V. 17). Quand vous
aurez trouvé cette perle de grand prix,
vous vendrez tout pour l'acheter
(Matth. XIII. 46).
Et vous, ô mes bien-aimés
frères, qui avez trouvé ce
trésor, vous qui faites profession
d'être voyageurs sur la terre et de chercher
la cité permanente,
poursuivez constamment la
course qui vous est proposée, rejetant tout
fardeau et toute enveloppe
(Hébr. XII. 1).
Souvenez-vous que nul qui va à la guerre
ne s’embarrasse des affaires de cette vie,
afin qu’il puisse plaire à celui qui
l’a enrôlé pour la guerre, et que
celui qui lutte use entièrement de
régime pour obtenir la couronne
(2 Timoth. II. 4.
I Cor. IX. 25).
Prenez donc garde à vous-mêmes, de
peur que vos coeurs ne soient appesantis par la
sensualité et par les inquiétudes de
la vie
(Luc XXI. 34.
VIII. 14).
Soyez sobre et veillez
(I Pier. I. 13.
V. 8).
Que vos reins soient ceints et vos lampes
allumées
(Luc. XII. 35).
Veillez et priez, .... et que le Dieu de paix
veuille vous sanctifier lui-même
parfaitement, et que tout ce qui est en vous,
l’esprit, l’âme et le corps, soit
conservé irrépréhensible pour
le jour de l’avènement de notre
Seigneur Jésus-Christ. Celui qui vous a
appelé est fidèle, et il fera ces
choses en vous
(I Thess. V. 23. 24).
À lui soit gloire aux siècles des
siècles. Amen !
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