Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
REGARD
Bibliothèque chrétienne online
EXAMINEZ toutes choses... RETENEZ CE QUI EST BON
- 1Thess. 5: 21 -
(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



COURS DE RELIGION CHRÉTIENNE.



Imtroduction

De tous les livres, un catéchisme est le plus difficile à faire, et jamais je ne me serais hasardé à publier le mien, si mes scrupules n'avaient cédé à l'avantage très réel de mettre un sommaire de mon cours entre les mains de mes catéchumènes, et à la persuasion qu'après tout le meilleur résumé qu'un catéchiste puisse suivre sera toujours celui qu'il aura composé lui-même.

Cette considération est celle qui m'a le plus encouragé, et si l'on y réfléchit attentivement, elle ne peut surprendre. Un catéchisme, quel qu'il soit, est presque toujours une lettre morte, un livre clos et inutile, sans les explications du pasteur ; c'est un cadre à remplir, c'est un thème à développer ; et comme on comprend mieux sa pensée que celle d'autrui, les développements seront d'ordinaire plus féconds, plus clairs, plus heureux, donnés sur un plan tracé par le catéchiste lui-même, que s'il suit trop servilement une théorie dont il n'est pas l'auteur. Il ne résulte point de ce principe que chacun doive répudier toute l'expérience d'autrefois et d'aujourd'hui, rejeter tout travail étranger, ne se confier qu'en soi-même, et se laisser aller à croire qu'il suffit de faire autrement pour faire mieux ; mais il faut être imitateur modeste, non traducteur servile, emprunter avec sagesse, et ne point copier.

Le problème qu'un bon catéchisme donne à résoudre est d'ailleurs si compliqué que chacun y met son cachet et le résout à sa manière. Un bon catéchisme doit, ce me semble, contenir un aperçu complet de là religion chrétienne ; Un exposé des connaissances religieuses que fournit la raison, et des certitudes plus vastes et plus sublimes que la révélation y ajoute ; un abrégé systématique de l'Écriture ; le nom de tous ses grands hommes ; une notice succincte de la part que chacun d'eux a prise en bien ou en mal à ces grands événements ; l'indication de tous les livres sacrés, et quelque idée de leur contenu ; la morale évangélique, une théorie de l'Église, de sa constitution et de son culte ; un peu d'apologétique, pour que la loi puisse se défendre ; un peu d'histoire ecclésiastique, pour qu'elle sache où l'humanité en est de sa destinée terrestre ; quelques notions de controverse, pour qu'elle comprenne comment il se fait que la chrétienté ne forme pas une seule Église ; enfin, quelque idée de là conservation des monuments qui servent de base à la foi, et ces tableaux de l'avenir terrestre et céleste de notre race, que le christianisme seul donne moyen de tracer.

Tout cela est beaucoup, sans doute ; mais, à moins de tout cela, un catéchisme sera incomplet ; il n'embrassera point tout le christianisme ; l'Évangile n'y sera présenté que par fragments ; il restera des vides dans la piété, des lacunes dans la foi ; le soleil de justice aura perdu quelques-uns de ses rayons, et l'ombre ça et là l'emportera sur la lumière.
Avant la première communion, pendant la ferveur de l'instruction religieuse, et lorsque le pasteur est toujours là pour répondre aux doutes qui dans le monde surgissent devant une foi naissante, le danger d'un cours incomplet se montre peu ; mais plus tard dans la vie, lorsque le chemin de la maison du pasteur est oublié, lorsque peu à peu se relâche le lien tendre et saint qui s'était formé entre un ministre de l'Évangile et les jeunes gens qu'il s'efforce d'amener à Christ, si toute la religion n'a pas été versée à pleins flots dans le coeur, si la piété a été laissée dans l'ignorance ou dans l'incertitude sur des vérités ou des objections essentielles, il est facile de prévoir ce qui arrive ; mais il ne l'est pas de le réparer.

Une autre pensée, qui est entrée pour beaucoup dans la résolution de publier ce petit livre, vient à l'appui de ces pensées ; c'est qu'un catéchisme aujourd'hui ne peut pas être ce qu'était un catéchisme autrefois. Les hommes sont changés ; il faut que le mode d'instruction change avec eux. La fureur du raisonnement s'est emparée de notre génération, et il faut raisonner avec ce siècle raisonneur.
Le temps est passé, du moins en France, où l'instituteur de la religion n'avait à parler qu'au coeur, où les larmes de la première sainte Cène ne se séchaient point au souffle de l'incrédulité. Il serait plus doux de ne parler à la jeunesse que des bienfaits du christianisme, et de les lui donner en preuve de sa vérité ; cette preuve, de nos jours, ne suffît plus, et il est triste, mais il est nécessaire que, dans le présent siècle, un pasteur, dans ses instructions religieuses, défende le christianisme en même temps qu'il l'expose.

Sans doute il y a en ceci un milieu à garder, et ce serait manquer le but, au lieu de l'atteindre, que d'embarrasser l'esprit des catéchumènes de mille objections absurdes dont le christianisme est poursuivi aujourd'hui, que l'on croit neuves, et qui ne séduisent un moment que par un rajeunissement d'absurdité ; mais se taire complètement sur les objections, est, dans le présent siècle, impossible. Il est indispensable que la foi soit revêtue de toutes ses armes, aujourd'hui que l'incrédulité, pour ainsi dire, court les rues et même les campagnes, aujourd'hui que les livres incrédules sont partout, que le matérialisme se montre sans voile et se dit moral, que ceux enfin qui sortent de ces déplorables systèmes s'arrêtent si souvent dans une sorte de religion naturelle colorée de christianisme, sans arriver jusqu'à la foi, en ce nom seul par qui les hommes sont sanctifiés et sauvés. Évidemment, au milieu d'une société pareille, croire pour soi ne suffit plus ; il faut croire aussi pour les autres, et savoir exposer nettement les motifs de sa foi.

Heureux encore si le temps nous était laissé toujours de donner quelque étendue et quelque profondeur aux études religieuses ! Mais trop souvent il arrive que les jeunes gens dont l'instruction nous est confiée arrivent à nos cours presque sans aucune notion du contenu de l'Écriture sainte ; il semble que l'on attende de nous d'enseigner non pas seulement à quoi ont servi, dans le système des révélations divines, la vocation d'Abraham, la mission de Moïse, et l'apostolat de saint Paul, mais, au préalable, qui étaient Abraham, Moïse et Paul.
Ces simples connaissances historiques sont le devoir des parents et des maîtres, et non celui des pasteurs, du moins dans les églises des grandes villes. Ce manque des premiers éléments de la science religieuse n'empêche pas toujours que l'on ne nous demande d'achever en un cours de trois, de six mois, toute l'étude préparatoire à la communion ; et des intérêts de famille, contre lesquels trop souvent on réclame en vain, sont l'impérieux motif que l'on met en avant.

Un pasteur est réduit alors au triste choix de ne pouvoir donner qu'une instruction religieuse incomplète et bornée, ou de courir le risque qu'elle ne se lasse point, et que la vie sociale commence sans que la Cène la sanctifie. Dans les grandes villes, et surtout dans la capitale, où il est impossible aux pasteurs d'entrer en relation avec toute leur église, les exemples de cette négligence ou de ces délais également irréparables sont fréquents ; et de tout ceci il résulte qu'un catéchisme moderne doit pouvoir s'abréger ou s'allonger à volonté, et se plier pour ainsi dire à toutes les intelligences ; il faut en quelque sorte qu'il puisse être à la fois court et long, facile et difficile : court et facile, quand les jours d'une instruction religieuse commencée trop tard sont comptés, et quand les études élémentaires ont été complètement négligées dans la première éducation : plus long, plus difficile, plus élevé, quand les pères et mères nous envoient à temps des élèves déjà bien instruits des principaux faits contenus dans la parole de Dieu, et quand ils comprennent que ce qui presse n'est pas de faire sa première communion, mais de la faire bien ; car de la première presque toujours toutes les autres dépendent.

Et, malgré la différence du degré d'instruction de nos élèves et du temps que nous pouvons obtenir ou exiger des parents, je crois qu'il est indispensable de ne se servir que d'un seul catéchisme. En avoir deux, l'un plus étendu et plus élevé, l'autre plus court et plus simple, conduirait infailliblement à faire différence dans ses cours entre les jeunes gens des diverses classes de la société. Cet inconvénient doit être évité à tout prix ; y tomber, ce serait presque fausser d'avance l'étude de la religion, et jeter des semences d'orgueil là où il doit le moins y en avoir.
Il importe que l'instruction religieuse soit pour les jeunes gens de toute condition la première leçon d'égalité, la première épreuve d'humilité de leur vie. Il faut qu'en s'asseyant sans distinction aux cours de leur pasteur, ils comprennent qu'il s'agit alors d'oublier, comme dans le temple, les différences sociales, et de connaître ce Dieu qui est notre Père, et ce Rédempteur qui veut que tous les hommes soient sauvés.

Pour ne rien oublier, dans un catéchisme, de cette multitude de choses qui doivent y entrer, il n'y a que deux moyens : c'est d'adopter un ordre de matières ou un ordre de dates ; c'est de disposer avec méthode les vérités religieuses, et d'en faire une science, ou de les suivre de siècle en siècle à mesure qu'elles sont révélées ou qu'elles s'accomplissent, et d'en faire une histoire.
Cette seconde manière est celle de ce résumé : elle présente, je crois, plus d'un genre d'avantages ; elle est conforme à la nature même de la religion. Le christianisme n'est qu'un ensemble de faits qui ont eu lieu, qui durent encore, ou qui arriveront ; ainsi, la création, le péché, la rédemption, le jugement, la résurrection, l'immortalité, sont autant de points de fait, et l'on a tort en vérité de parler de dogmes ; il n'y a dans la religion que des événements, et des événements s'arrangent par ordre de temps.
Cet ordre sera plus facilement compris et goûté ; car pour saisir, pour apprécier la disposition méthodique des vérités qui composent une science, il faut connaître à fond cette science tout entière ; mais le fil d'une série d'événements se déroule et se déploie pour ainsi dire de lui-même, et l'enchaînement apparaît plus net et plus clair. D'ailleurs, dans les annales saintes et dans toutes les dispensations divines qui ont pour but le triomphe de la vérité, on remarque d'époque en époque une progression continuelle, qui constitue une puissance preuve en faveur du christianisme ; et cette progression, qui se perd souvent de vue dans un ordre de matières, est toujours sensible quand on suit l'ordre des faits. Chaque chose est alors laissée à la place où Dieu l'a mise, et se montre en son rang.

Il est vrai que cette forme diffère de celle que l'on trouve dans la plupart des ouvrages du même genre. Cette différence est plus apparente que réelle, et je puis dire avec sincérité que depuis quinze ans j'ai constamment suivi dans tous mes cours ce résumé, en travaillant sans cesse à l'améliorer ; que je l'ai suivi avec des jeunes gens et des jeunes personnes d'intelligences très inégales et de degrés d'instruction fort différents, et que jamais, grâce à Dieu ! il n'a manqué de réussir.

Quoique d'une forme un peu nouvelle, l'usage de ce petit volume sera facile. Les chiffres des paragraphes se suivent du commencement à la fin, et lorsque deux alinéas se rapportent l'un à l'autre, un chiffre entre parenthèses sert de renvoi. Tous les passages, d'après Ostervald, sont cités et non indiqués seulement (excepté les textes historiques), parce que les versets de la Bible contenant d'ordinaire plus d'une idée, le catéchumène, prenant chaque verset en entier, n'y distingue pas toujours au premier moment celle dont on a besoin. Ainsi, lorsqu'en preuve de la doctrine de l'Évangile sur la toute présence de Dieu, on renvoie aux Actes, 17. 27, les derniers mots seuls de ce long passage s'appliquent à cette vérité. Chaque paragraphe fournit matière à plus ou moins de développements, et se resserre ou s'agrandit à volonté ; ainsi le nom d'un patriarche, d'un roi, d'un prophète, d'un apôtre, donne occasion de raconter sa vie entière dans plusieurs leçons successives, ou de signaler seulement à grands traits son caractère et sa mission ; un mot, insignifiant en apparence, peut passer inaperçu, ou, s'il y a moyen, amener des explications d'un grand intérêt pour la science religieuse ; ainsi Les paragraphes 67 et 68 peuvent conduire à quelques notions d'astronomie, et à donner au moins une idée des dernières découvertes sur la connaissance de la terre ou celle de l'antiquité.
On ne trouvera point ici les demandes et réponses en usage. Il est facile, si on le veut, de formuler ces paragraphes en interrogations ; mais c'eût été surcharger inutilement le volume, parce que la mémorisation est une dernière ressource à laquelle je n'ai recours qu'en désespoir de cause. La méthode que je préfère est de développer, en interrogeant beaucoup ; on prend des notes, et l'on rédige des analyses que je vérifie, et qui ne sont réunies et recopiées qu'après cet examen. Par ce moyen, un catéchumène met lui-même sa religion par écrit ; c'est son ouvrage, et non le mien.

L'Introduction forme une partie entièrement détachée, qui, selon les cas, peut être laissée de côté, ou servir tantôt à commencer, tantôt à compléter le cours. On comprendra d'ailleurs que ce livre n'est point un résumé complet de la science religieuse, mais seulement de cette partie de la religion qui doit entrer dans un catéchisme : il s'agit ici de foi, de piété, de morale, et non de théologie. Aussi les termes dogmatiques sont soigneusement évités : nul n'a le droit de substituer des expressions d'invention humaine à celles dont les auteurs inspirés se sont servis.

Les divisions de ce cours étaient naturellement indiquées par l'ordre dans lequel il est disposé :

Introduction.
Révélation.
Création.
Innocence.
Promesse.
Vocation.
Loi.

Évangile, comprenant, entre les premiers et les derniers événements de la mission du Sauveur, les tableaux suivants :

Miracles de Jésus-Christ.
Prophéties de Jésus-Christ.
Enseignements de Jésus-Christ.
Devoirs envers Dieu.
Devoirs envers le prochain.
Devoirs envers nous-mêmes.
Paraboles de Jésus-Christ.
Entretiens de Jésus-Christ.

Église.
Réformation.
Avenir du genre humain.

Du fonds même, je n'ai lien à dire. Tel, après de bien sérieuses et longues méditations, j'ai trouvé le christianisme dans l'Évangile ; tel, consciencieusement et sans concession en aucun sens, je l'expose ici.
Ce volume n'est qu'un résumé élémentaire ; j'espère un jour, si Dieu bénit ce dessein, si la confiance qui environne une carrière pastorale plus longue m'y encourage avec le temps, j'espère publier une exposition approfondie et complète du christianisme. Le dix-neuvième siècle a besoin qu'on lui dise en sa langue ce que c'est que le christianisme, et quiconque croit est en droit de le tenter.
En attendant que ce devoir puisse se remplir, Dieu veuille que ce court volume, au sein de l'Église de ma ville natale, où il m'est si doux de consacrer mes efforts au service de la foi, contribue à répandre la vérité, à rapprocher les opinions, et à nourrir cette religion de l'Évangile si pure, si tolérante, si pratique, sans laquelle il ne peut y avoir pour les peuples de civilisation vraiment florissante, ni pour les familles de paix vraiment assurée !


Table des matières

Page suivante:
 

- haut de page -