Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

CHAPITRE II.

PROPHÉTIES CONCERNANT BABYLONE.

-------

Si jamais il y eut une ville qui semblât devoir donner un défi à toutes les prophéties qui annonçaient sa ruine, c'était la ville de Babylone ; pendant longtemps elle fut une des merveilles du monde (15). Ses murailles semblaient plutôt des fortifications naturelles que le résultat des efforts de l'art (16).
Le temple de Bélus, haut de 600 pieds (env. 183 m.) ; ses jardins suspendus, dont les terrasses s'élevaient au niveau des murailles ; les quais de l'Euphrate ; les 100 portes d'airain, et le lac artificiel, dont le circuit était de plus de 100 milles et la profondeur de 35 pieds au moins (env. 10,5 m.) ; tant de merveilles réunies sur un seul point offraient les monuments les plus imposants de la puissance de l'homme (17).
Cependant ce fut lorsque Babylone eut atteint la plénitude de son pouvoir, et 160 ans avant qu'aucun ennemi eût pénétré dans son enceinte, que, selon le calcul chronologique le plus exact, la voix de la prophétie vint annoncer hautement le sort inévitable qui l'attendait. Une décadence progressive la réduisit en poussière, et les Écritures nous marquent dans le plus grand détail chaque progrès de cette décadence et sa désolation finale et complète. Ce fut lorsqu'une magnificence sans bornes entourait Babylone la superbe que la plume du prophète décrivait Babylone la détruite dans les termes mêmes que les voyageurs emploient aujourd'hui. Nous pouvons suivre la chaîne de ces prophéties depuis le commencement jusqu'à la fin de leur accomplissement.

L'immense fertilité de la Chaldée, qui conserva encore le nom de Babylonie jusqu'à l'ère chrétienne (18), répondait à la grandeur de Babylone. C'était la plus riche contrée de l'Orient (19). La Babylonie n'était qu'une vaste étendue de plaines arrosées et enrichies par l'Euphrate et le Tigre ; de nombreux canaux s'étendaient d'une rivière à l'autre ; l'eau était ainsi distribuée sur tous les champs par la main de l'homme et par des machines hydrauliques (20), ce qui, dans ce doux climat et sur ce sol fertile, occasionnait une richesse de productions sans égale dans les temps anciens ou modernes.
Hérodote dit qu'il ne sait comment décrire cette étonnante fertilité, qu'il fallait en être témoin oculaire pour y ajouter foi ; et quoique Grec lui-même, et écrivant dans la langue d'un pays célèbre par sa richesse, il ne s'attend pas à ce que l'on puisse croire la description qu'il fait d'après ses observations personnelles ; et selon lui, et selon Strabon et Pline, les trois meilleures autorités que nous puissions citer, la Babylonie était la contrée la plus riche en blé, le sol ne produisant jamais moins qu'aux deux centuples, ce qui nous parait presque incroyable ; et cependant Strabon, le plus ancien des géographes, s'accorde avec le père de l'histoire pour assurer que le sol a même rapporté aux trois centuples, le grain étant en outre d'une grosseur prodigieuse (21).

Après avoir été soumis au joug persan, la Chaldée fut encore considérée comme un des gouvernements les plus importants de l'empire (22) ; cette province, non seulement dut fournir des chevaux pour le service militaire du royaume, mais encore dut entretenir 17,000 chevaux pour l'usage particulier du souverain. Sans parler des subsides mensuels, le tribut que la Chaldée payait pour les besoins du roi et de son armée faisait le tiers de tout le revenu du royaume de Perse, qui s'étendait alors depuis l'Hellespont jusqu'aux Indes. Hérodote dit en passant qu'il y avait quatre grandes villes dans le voisinage de Babylone.

Et telle était la grandeur de la Chaldée qu'une première conquête ne suffit pas pour la détruire ; elle survécut même à la destruction de sa capitale, et lorsque « la gloire des royaumes » eut succombé, une nouvelle capitale succéda à l'autre, et ne tarda pas à s'élever dans le pays de la Chaldée.

La célèbre ville de Séleucie fut fondée et construite par Séleucus Nicanor, roi d'Assyrie, un des successeurs d'Alexandre-le-Grand, 293 ans avant Jésus-Christ, et trois siècles après la prédiction faite par Jérémie.
Dans le premier siècle de l'ère chrétienne, elle contenait 600,000 habitants (23). Les rois des Parthes transportèrent le siège du gouvernement à Ctésiphon, sur la rive opposée du Tigre, en firent leur séjour d'hiver, et cette ville, d'abord simple village, devint riche et florissante (24).

Six siècles après la dernière prophétie, la Chaldée pouvait se vanter de posséder encore d'autres grandes villes, telles qu'Artémise et Sitacène (25). Lors de l'invasion de Julien, dit Gibbon, « c'était un pays agréable et fertile, » et au septième siècle, sous le règne de Chosroès, la Chaldée présentait le plus magnifique tableau.
Sa demeure favorite à Artémise, ou Destagered, était située au-delà du Tigre, soixante milles au nord de Ctésiphon, la capitale. « Les pâturages voisins, dit Gibbon, étaient couverts de troupeaux ; le paradis ou parc abondait en faisans, en paons, en autruches et daims, et en sangliers sauvages ; et quelquefois même on lâchait des lions et des tigres pour animer la chasse : on conservait 960 éléphants et 12,000 grands chameaux pour l'usage du roi ; 18,000 plus petits servaient à transporter ses tentes et ses bagages, et l'écurie royale contenait 6,000 chevaux et mulets ; 6,000 soldats montaient la garde devant la porte du palais, et le service des appartements se faisait par 12,000 esclaves. Les trésors en or, argent, pierreries, soieries, aromates, étaient déposés dans 100 caveaux (26). »

Dans le huitième siècle, les villes de Samorah, d'Horounieh et de Djasserik ne formaient, pour ainsi dire, qu'une longue rue qui s'étendait à 28 milles (27). La Chaldée était donc, avec son riche sol et son doux climat, le dernier pays du monde qu'on eût pu croire destiné à une désolation totale ; car encore aujourd'hui il n'y a pas le moindre doute que, si l'on prenait les mesures nécessaires, cette contrée ne pût être facilement cultivée (28).

Les prophéties relatives à la terre de Chaldée et à Babylone sont fort nombreuses, et le long intervalle qui s'est écoulé depuis qu'elles ont été prononcées n'a servi qu'à en rendre l'accomplissement plus complet.
Les jugements du ciel ne sont pas sujets au hasard, ils sont sûrs ; ils ne sont point arbitraires, mais justes ; et ils furent rendus contre les habitants de Babylone à cause de leur idolâtrie, de leur tyrannie, de leur orgueil, de leur avarice, de leur ivrognerie, de leur astuce et de leur méchanceté.
Leur idolâtrie était tellement brutale, ou plutôt ils faisaient tellement servir la religion d'instrument à leurs passions, que les rites les plus abominables étaient usités parmi eux et formaient même une partie de ce culte, dont les auteurs païens parlent avec indignation et avec horreur. Quoique enrichis des dons de Dieu, les Chaldéens ne cherchaient pas sa gloire, et maintenant toute cette gloire qui s'étendait sur la plaine de Shinar n'est que désolation et ruine. Voici comment la parole de Celui qu'ils méprisaient annonça leurs malheurs :

« Prédiction contre Babylone révélée à Esaïe, fils d'Amos : Il y a aux montagnes le bruit d'une multitude, tel que celui d'un grand peuple, un bruit d'un son éclatant, des royaumes, des nations assemblées. L'Éternel des armées fait la revue pour la guerre. L'Éternel et les instruments de son indignation viennent d'un pays éloigné, du bout des cieux, pour détruire tout le pays. »

« Voici, la journée de l'Éternel qui vient est cruelle ; elle n'est que fureur et ardeur de colère, pour réduire ce pays en désolation, et il en exterminera les méchants. »

« Il en sera de Babylone, la noblesse des royaumes, et la gloire de l'orgueil des Chaldéens, comme quand Dieu renversa Sodome et Gomorrhe. Elle ne sera jamais rétablie ; elle ne sera habitée en aucun temps ; les Arabes n'y dresseront plus leurs tentes et les bergers n'y parqueront plus. Mais les bêtes sauvages des déserts y auront leurs repaires, et leurs maisons seront remplies de fouines ; les chats-huants y habiteront, et les chevreuils y sauteront ; et les bêtes sauvages des îles et les dragons hurleront, se répondant les uns aux autres dans ses palais, dans ses maisons de plaisance (29).

Tu te moqueras ainsi du roi de Babylone, et tu lui diras : Comment l'exacteur se repose-t-il ? Comment se repose celle qui était toute d'or ? On a fait descendre ta magnificence dans le sépulcre, avec le bruit de tes instruments ; tu es couché sur une couche de vers, et la vermine te couvre ; tu as été jeté loin de ton sépulcre comme un tronc pourri. »

« J'abolirai le nom de Babylone, et ce qui y reste, le fils et le petit-fils, dit l'Éternel. Je la rendrai la demeure du butor, et je la réduirai en marais d'eaux et je la balaierai d'un balai de destruction, dit l'Éternel des armées (30). »

« Elle est tombée, elle est tombée, Babylone, et toutes les images taillées de ses dieux ont été brisées et jetées par terre (31). »

« Ainsi a dit l'Éternel, qui dit à l'abîme : Sois desséché, je tarirai tes fleuves ; qui dit de Cyrus : Il accomplira toute ma volonté ; j'ôte la force aux rois afin qu'on ouvre les portes devant lui, et qu'elles ne soient point fermées. »

« Bel est tombé sur ses genoux (32) ! »

« Descends, sieds-toi sur la poussière, vierge, fille de Babylone, sieds-toi à terre ; il n'y a plus de trône pour la fille des Chaldéens ; car on ne parlera plus de ta mollesse et de ta délicatesse. »

« Sieds-toi dans le silence et entre dans les ténèbres, fille des Chaldéens ; car tu ne seras plus appelée la souveraine des royaumes. »

« Tu as dit : Je serai reine à toujours ; maintenant donc écoute ceci, toi, voluptueuse, qui habites en assurance, et qui dis en ton coeur : C'est moi, il n'y en a point d'autre que moi ; je ne demeurerai point veuve, et je ne saurai point ce que c'est que d'être privée de mes enfants. C'est que ces deux choses t'arriveront en un moment, en un même jour, la privation d'enfants et le veuvage ; elles viendront sur toi dans tout leur entier, à cause du grand nombre de tes enchantements et de la multitude de tes enchanteurs ; car tu t'es confiée dans ta malice, etc., etc.
C'est pourquoi le mal viendra sur toi, et tu ne sauras pas quand il arrivera ; et une affliction tombera sur toi que tu ne pourras point détourner, et une désolation que tu n'auras pas prévue viendra subitement sur toi (33). »

« Je ferai la punition de Babylone et du pays des Chaldéens que je réduirai en des désolations éternelles. Et j'exécuterai sur ce pays-là toutes mes paroles que j'ai prononcées contre lui, toutes les choses qui sont écrites dans ce livre, lesquelles Jérémie a prophétisées contre toutes ces nations. Car de grands rois aussi et de grandes nations les assujettiront, et je leur rendrai selon leurs actions et selon l'oeuvre de leurs mains (34). »

« La parole que l'Éternel prononça contre Babylone et contre le pays des Chaldéens par le moyen de Jérémie le prophète : Faites savoir parmi les nations, et publiez-le, et élevez l'enseigne, publiez-le, et ne le cachez point ; dites : Babylone a été prise, Bel est rendu honteux ; Mérodac est brisé ; ses idoles sont rendues honteuses, et ses dieux infâmes sont mis en pièces. Car une nation est montée contre elle de devers l'Aquilon, elle mettra son pays en désolation, et il n'y aura personne qui y habite ; les hommes et les bêtes s'en sont fuis ; ils s'en sont allés (35). »

« Car voici, je m'en vais susciter et faire venir contre Babylone une multitude de grandes nations, du pays de l'Aquilon ; elles se rangeront en bataille contre elle, de sorte qu'elle sera prise. Leurs flèches seront comme celles d'un homme puissant, qui ne fait que détruire et qui ne retourne point à vide. Et la Chaldée sera abandonnée au pillage, et tous ceux qui la pilleront seront assouvis, dit l'Éternel.
Elle sera toute la dernière entre les nations, elle sera un désert, un pays sec, une lande. Elle ne sera plus habitée à cause de l'indignation de l'Éternel ; elle ne sera tout entière que désolation ; quiconque passera près de Babylone sera étonné, et lui insultera à cause de toutes ses plaies (36). »

« Ses fondements sont tombés, ses murailles sont renversées ; car c'est ici la vengeance de l'Éternel ; vengez-vous d'elle ; faites-lui comme elle vous a fait. Retranchez de Babylone celui qui sème et celui qui tient la faucille au temps de la moisson ; que chacun s'en retourne vers son peuple, et que chacun s'enfuie vers son pays à cause de l'épée qui désole tout (37). »

« Monte sur la terre des rebelles ; monte contre eux, contre les habitants destinés à la Visitation ; tue et détruis à la façon d'interdit ceux qui sont après eux : l'alarme est au pays et une grande calamité.
Comment est mis en pièces et rompu le marteau de toute la terre ?
Comment Babylone est-elle en étonnement parmi les nations ? Je t'ai tendu des filets, et aussi as-tu été prise, ô Babylone ! et tu n'en savais rien ; tu as été trouvée et même atteinte, parce que tu t'en es prise a l'Éternel. L'Éternel a ouvert son arsenal, et en a tiré les armes de son indignation, parce que le Seigneur, l'Éternel des armées, a une entreprise à exécuter dans le pays des Chaldéens.
Venez contre elle des bouts de la terre ; ouvrez ses granges, foulez-la comme des javelles ; détruisez-la et qu'elle n'ait rien de reste (38). »

« Que personne n'échappe ; rendez-lui selon ses oeuvres, car elle s'est élevée avec fierté contre le saint d'Israël. La superbe bronchera et tombera, et il n'y aura personne qui la relève ; j'allumerai aussi le feu à ses villes, et il dévorera tout autour d'elles (39). »

« L'épée est sur les Chaldéens, dit l'Éternel, et sur les habitants de Babylone, sur ses principaux et sur ses sages ; l'épée est tirée contre ses devins, ils seront reconnus insensés ; l'épée est sur ses hommes forts, et ils seront éperdus ; l'épée est sur ses chevaux et sur ses chariots, et sur tout l'amas de diverses sortes de gens qui sont au milieu d'elle, et ils deviendront comme des femmes ; l'épée est sur ses trésors, et ils seront pillés. La sécheresse sera sur ses eaux et elles tariront, car c'est le pays d'images taillées, et ils sont fous après leurs idoles monstrueuses. C'est pourquoi les bêtes sauvages des déserts avec celles des îles y habiteront, et les chats-huants y habiteront aussi, et elle ne sera jamais plus habitée, et on n'y demeurera point en quelque temps que cela soit. Il n'y demeurera personne, a dit l'Éternel, et aucun fils d'homme n'y habitera, comme dans la subversion que Dieu a faite de Sodome et de Gomorrhe et de leurs lieux circonvoisins ; voici, un peuple et une grande nation vient de l'Aquilon, et plusieurs rois se réveilleront du fond de la terre. Ils prendront l'arc et l'étendard ; ils sont cruels et ils n'auront point de compassion ; leur voix bruira comme la mer, et ils seront montés sur des chevaux ; chacun d'eux est rangé en homme de guerre contre toi, fille de Babylone.
Voici, il montera comme un lion à cause du débordement du Jourdain, vers la demeure forte, et en un moment je les ferai courir sur elle ; et qui me déterminera le temps ? et qui sera le pasteur qui tiendra contre moi ? et qui est semblable à moi ?
C'est pourquoi, écoutez la résolution que l'Éternel a prise contre Babylone, et les desseins qu'il a faits contre le pays des Chaldéens ; si les plus petits du troupeau, dit-il, ne les traînent pas par terre, et si on ne réduit pas en désolation leur pays sur eux (40) ! »

« J'enverrai contre Babylone des vanneurs qui la vanneront et qui videront son pays ; et les blessés à mort tomberont au pays des Chaldéens. Babylone est tombée en un instant, et a été brisée ; hurlez sur elle ! prenez du baume pour sa douleur, peut-être qu'elle guérira. Nous avons traité Babylone, et elle n'est point guérie ; laissons-la, et nous en allons chacun en son pays ; car son procès est parvenu jusqu'aux cieux, et s'est élevé jusqu'aux nues (41). »

« L'Éternel a réveillé l'esprit du roi de Médie, car il a résolu de détruire Babylone. »

« Tu étais assise sur plusieurs eaux, abondante en trésors ; ta fin est venue et le comble de ton gain déshonnête. L'Éternel des armées a juré par soi-même, en disant : « Si je ne te remplis d'hommes comme de sauterelles, et s'ils ne jettent pas des cris pour s'encourager contre toi (42) ! »

« Voici, j'en veux à toi, dit l'Éternel, montagne qui détruis, qui détruis toute la terre ; j'étendrai aussi ma main sur toi, et je te roulerai en bas du haut des rochers, et je te réduirai en une montagne embrasée. »

« Levez l'enseigne sur la terre ; sonnez de la trompette parmi les nations, préparez les nations contre elle ; convoquez contre elle les royaumes d'Ararat, de Minni et d'Asckénaz. Préparez contre elle les nations, les rois de Médie, ses gouverneurs et tous ses magistrats, et tout le pays de sa domination. Et la terre en sera ébranlée et en sera en travail, parce que tout ce que l'Éternel a résolu a été exécuté contre Babylone, pour réduire le pays en désolation, tellement qu'il n'y ait personne qui y habite.
Les hommes vaillants de Babylone ont cessé de combattre, ils se sont tenus dans les forteresses, leur force a manqué, et ils sont devenus comme des femmes ; on a brûlé ses demeures, et les barres de ses portes ont été rompues. Il viendra courrier sur courrier, et messager sur messager, pour annoncer au roi de Babylone que sa ville est prise par un bout, et que ses quais sont surpris ; car ainsi a dit l'Éternel des armées, le Dieu d'Israël : La fille de Babylone est comme l'aire, il est temps qu'elle soit foulée ; le temps de sa moisson viendra bientôt (43). »

« Je dessécherai sa mer, et je ferai tarir sa source, et Babylone sera réduite en monceaux, en demeure de dragons, en étonnement et en opprobre, sans que personne y habite. Je les ferai échauffer dans leurs festins, afin qu'ils dorment d'un sommeil perpétuel, et qu'ils ne se réveillent plus. »

« Comment celle qui était célèbre par toute la terre a-t-elle été saisie ?
Comment Babylone a-t-elle été réduite en désolation parmi les nations ? La mer est montée sur Babylone, elle a été couverte de la multitude de ses flots ; ses villes ont été réduites en désolation, en une terre sèche et de landes, en un pays où personne ne demeure, et où il ne passe pas un fils d'homme.
Je punirai aussi Bel à Babylone, et je tirerai de sa bouche ce qu'il avait englouti, et les nations n'aborderont plus vers lui-même ; la muraille de Babylone est renversée. »

« Des nouvelles viendront une année, et après cela d'autres nouvelles une autre année, et la violence sera dans le pays, et un dominateur succédera à un autre dominateur. C'est pourquoi voici, les jours viennent que je punirai les images taillées de Babylone ; tout son pays sera rendu honteux, et tous ses blessés à mort tomberont au milieu d'elle (44). »

« J'enivrerai donc ses principaux et ses sages, ses gouverneurs et ses magistrats, et ses hommes forts ; ils dormiront d un sommeil perpétuel, et ils ne se réveilleront plus, dit le roi dont le nom est l'Éternel des armées. Il n'y aura aucune muraille de Babylone, quelque large qu'elle soit, qui ne soit entièrement rasée, et ses portes qui sont si hautes seront brûlées ; ainsi les peuples auront travaillé pouf néant, et les nations pour le feu, et elles s'y seront lassées. »

« Et sitôt que tu auras achevé de lire ce livre, tu le lieras à une pierre, et tu le jetteras dans l'Euphrate, et tu diras : Babylone sera ainsi plongée ; elle ne se relèvera point du mal que je m'en vais faire venir sur elle (45). »

Toutes ces prédictions sur les ennemis de Babylone, sur la frayeur de ses habitants, sur la manière dont la ville fut prise, et toutes les circonstances remarquables qui accompagnèrent ce siège, sont annoncées par les prophètes comme les faits nous ont été racontés depuis par les auteurs anciens.

« Hélamites, montez ; Mèdes, assiégez (46) ! »
« L'Éternel a réveillé l'esprit des rois de Médie, car il a résolu de détruire Babylone. »

Les rois de Médie et de Perse, poussés par un intérêt commun, formèrent une alliance contre Babylone, et confièrent le commandement de l'armée alliée à Cyrus (47), parent des deux princes, et plus tard possesseur des deux royaumes ; mais la prise de Babylone ne dut pas être l'oeuvre de ces deux nations seules.

« Levez l'enseigne sur la terre ; sonnez de la trompette parmi les nations, préparez les nations contre elle, convoquez contre elle les royaumes d'Ararat, de Minni, et d'Asckénaz. Car voici, je m'en vais susciter et faire venir contre Babylone une assemblée de grandes nations du pays d'Aquilon. »

Cyrus subjugua les Arméniens qui s'étaient révoltés contre les Mèdes ; il épargna leur roi, les fit rentrer de nouveau sous le joug, plutôt par la douceur que par la force, et incorpora leur armée dans la sienne (48). Il reçut les Hyrcaniens, qui avaient secoué le joug des Chaldéens, au nombre des alliés et des confédérés des Mèdes et des Perses (49). Il maîtrisa les forces réunies des Chaldéens et des Lydiens, prit Sardes, s'empara de Crésus et de tous ses trésors, lui épargna la vie lorsqu'il était déjà sur le bûcher, le rendit à sa famille et à sa maison, le reçut au nombre de ses conseillers et de ses amis, et prépara ainsi les Lydiens, jadis les alliés de Babylone, à monter contre elle (50). »

Il renversa les Phrygiens et les Cappadociens, et réunit leurs armées à ses troupes victorieuses (51). Ainsi, par des alliances et des conquêtes successives, par une politique sage et modérée, par une grande générosité et par une habileté sans pareille, il changea dans l'espace de vingt ans en confédération contre le roi de Babylone une ligue que celui-ci avait formée contre les Mèdes et les Perses eux-mêmes. C'est ainsi que « l'enseigne fut levée parmi les nations contre Babylone ; ainsi elles furent convoquées, assemblées contre elle, et même une assemblée de grandes nations de l'Aquilon. »
C'est-à-dire, Ararat et Minni, ou la petite et grande Arménie, et Asckénazou la Phrygie, selon Bochart, « furent suscitées contre Babylone. » Sans leur aide, et avant qu'elles fussent soumises à sa puissance, Cyrus avait essayé en vain de se rendre maître de Babylone, et même lorsqu'il eut « assemblé et préparé » toutes ces nations, sa conquête fut le résultat plutôt de la ruse que de la force.
« Ils prendront l'arc et l'étendard ; ils seront montés sur des chevaux. » Quarante mille cavaliers perses furent équipés par les nations que Cyrus avait subjuguées, et beaucoup de chevaux
furent aussi distribués parmi les alliés. Cyrus monta contre Babylone avec une grande multitude de chevaux, et avec une grande multitude d'archers, « de gens qui tendaient l'arc et la javeline (52). »

À peine Cyrus fut-il arrivé devant Babylone avec les nations qu'il avait rassemblées que, dans l'espoir de trouver quelque endroit accessible, il fit le tour de ses murailles, accompagné de ses principaux officiers et de ses amis, et les examina de tous les côtés, ayant déjà à cet effet placé son armée « tout autour » de la ville (53).
« Rangez-vous en bataille contre Babylone, mettez-vous tous à l'entour d'elle. » Déçu dans son attente, ne trouvant pas dans toute la circonférence des murailles un seul point attaquable, voyant qu'il lui était impossible de se rendre maître de ces murs si élevés et si forts, et craignant que son armée ne fût trop exposée aux attaques des Babyloniens sur une ligne aussi étendue, Cyrus, debout au milieu de son armée, commanda aux corps pesamment armés de se diriger en sens opposé des extrémités au centre. La cavalerie et l'infanterie légère s'avancèrent en première ligne ; la phalange étant ainsi doublée et resserrée, les troupes les plus braves occupèrent l'avant et l'arrière-garde, et les troupes inférieures se trouvèrent au centre de l'armée (54).
Cette disposition de l'armée, selon Xénophon, lui-même général fort habile, était admirablement calculée pour combattre et pour empêcher la fuite. Mais le chrétien voit encore ici l'accomplissement d'une prophétie ; car lorsque l'armée, quoique formée de tant de nations, se tenait ainsi autour de la ville en bon ordre, et non comme une masse indisciplinée, « ces nations se rangeaient en bataille contre elle. »
« Chacune d'elle rangeait ses hommes de guerre contre Babylone. »

On creusa une tranchée tout autour de la ville, on éleva des tours, on partagea l'armée en douze corps, qui devaient être successivement, et pendant un mois chacun, de garde autour de la ville : ce fut ainsi que, sans s'en douter lui-même, Cyrus accomplit le commandement de l'Éternel des armées : « Que personne n'échappe. »
« Les hommes vaillants de Babylone ont cessé de combattre, ils se sont tenus dans leurs forteresses ; leur force a manqué, et ils sont devenus comme des femmes. »

Babylone avait été le marteau de toute la terre, elle avait brisé les nations et détruit les royaumes ; ses hommes de guerre avaient porté la terreur de son nom jusqu'aux contrées les plus lointaines ; mais « l'alarme fut au pays, » comme l'avait prédit la parole de Dieu, lorsque les habitants de Babylone virent toutes ces nations étrangères se ranger contre elle. Ce fut de cette frayeur même, si clairement annoncée, que se plaignirent ses ennemis qui essayèrent en vain de les provoquer au combat. Cyrus défia même leur monarque en combat singulier, mais également sans succès ; « car les mains du roi de Babylone étaient devenues lâches. »
Le prince et son peuple avaient perdu courage, et personne ne fit un effort pour délivrer son pays, ou pour chasser les assaillants loin des murailles. On ne fit aucune sortie contre l'ennemi, on n'essaya point de le couper, même lorsque la vaste étendue de sa ligne offrait pour cela la plus grande facilité. Toutes les portes restèrent fermées, et chacun se tint « dans sa forteresse. »

Ne parvenant donc point à réveiller leur courage ou à les décider à combattre en rase campagne, se voyant également dans l'impossibilité de démolir la moindre partie de leurs fortes murailles, ou de forcer leurs portes d'airain, Cyrus se persuada que plus leur nombre était considérable, plus il lui serait facile de les réduire par la famine et de les forcer à se rendre par ce moyen, puisqu'ils ne. voulaient pas en venir aux armes. Ce fut là pendant deux ans son seul espoir de succès ; mais Babylone, si longtemps « marteau du monde, » se laissa tranquillement assiéger. Elle possédait des champs fertiles et un abondant approvisionnement pour vingt ans ; ainsi renfermée dans ses inexpugnables murailles, elle défiait toute la puissance de Cyrus. Rien ne put d'ailleurs diminuer la méchanceté et la fausse sécurité de ses habitants ; ils vivaient dans la débauche, abandonnés au plaisir, mais ils ne retrouvèrent plus leur force ; et Babylone la grande ne fit pas un seul effort pour se délivrer de son ennemi, ou pour reconquérir sa liberté.

Après avoir perdu beaucoup de temps, et la prise de la ville n'étant pas plus avancée que le premier jour, Cyrus se trouva dans un grand embarras ; il était dans une position en effet fort difficile, quand on lui proposa de détourner le cours de l'Euphrate ; expédient extraordinaire qu'il adopta avec joie. Mais ce travail était loin d'être facile : le fleuve était large d'un quart de mille et profond de 12 pieds ; et selon quelques-uns de ses officiers la ville était encore plus forte par sa rivière que par ses murailles. On fit à la hâte de grands préparatifs pour exécuter ce projet à l'insu des Babyloniens, et la grande tranchée faite ostensiblement pour en former le blocus fut creusée tout autour des murs afin d'y faire couler les eaux de l'Euphrate, dont le lit servirait ensuite de chemin pour arriver dans le centre de la ville qu'il traversait.
« Mais, dit Hérodote, si les assiégés avaient eu la moindre idée du dessein de Cyrus, ou s'ils s'en étaient aperçus avant l'exécution, ils auraient pu s'en servir eux-mêmes pour détruire toute son armée ; ils n'auraient eu qu'à fermer les petites portes qui conduisaient vers le fleuve, et garnir de troupes les quais, et les Perses auraient été pris dans un filet hors duquel il leur aurait été impossible d'échapper (55). »

Cyrus se tint autant que possible sur ses gardes contre une pareille catastrophe, et il choisit pour l'exécution de son projet l'époque d'une grande fête annuelle des Babyloniens, pendant laquelle selon leur coutume « ils s'abandonnaient à la débauche toute la nuit. »
Tandis que les habitants se livraient ainsi à la danse et à la joie, la rivière fut subitement détournée ; elle remplit le lac, les tranchées et le canal ; et dès que le lit du fleuve se trouva à sec, les troupes perses, infanterie et cavalerie, profitèrent du chemin qu'il leur ouvrit pour pénétrer avec leurs alliés dans la ville (56).
« Ainsi dit l'Éternel, qui dit à l'abîme : Sois desséché ; je tarirai tes fleuves. »

On porta un détachement de troupes à l'entrée du fleuve dans la ville et un autre à sa sortie (57), et « courrier vint sur courrier, et messager sur messager pour annoncer au roi de Babylone que sa ville est prise par un bout, et que ses gués sont surpris. »
La ville fut prise, dit Hérodote, « par surprise, et son étendue était telle que les habitants eux-mêmes assurent que ceux qui demeuraient dans les faubourgs furent faits prisonniers avant que le moindre bruit arrivât au centre de la ville (58» où était le palais du roi : pas une seule des portes de la ville ne fut ouverte, on ne démolit pas une seule pierre.
Mais « je t'ai tendu des filets et aussi  tu as été prise, ô Babylone ! et tu n'en savais rien ; tu as été trouvée et même surprise parce que tu t'en es prise à l'Éternel. Comment celle qui était célèbre par toute la terre a-t-elle été saisie ? car tu t'es confiée en ta malice. Ta sagesse et ta science est celle qui t'a séduite ; c'est pourquoi le mal viendra sur toi, et tu ne sauras point quand il sera près d'arriver ; et le malheur qui tombera sur toi sera tel que tu ne le pourras point détourner ; il n'y a personne qui te délivre. »

« Je les ferai échauffer dans leurs festins, et je les enivrerai afin qu'ils se réjouissent, et qu'ils dorment d'un sommeil perpétuel, et qu'ils ne se réveillent plus, dit l'Éternel. Je les ferai descendre comme des agneaux à la tuerie, etc. etc. J'enverrai donc ses principaux et ses sages, ses gouverneurs et ses magistrats, et ses hommes forts ; ils dormiront d'un sommeil perpétuel. »

À mesure que la nuit s'avançait, Cyrus encourageait ses troupes à pénétrer dans la ville, parce que, dans cette nuit de débauche, beaucoup de gens devaient sommeiller, d'autres devaient être ivres, et la confusion devait être générale. Après avoir traversé la ville sans obstacle, les Perses, tout en massacrant quelques personnes, et en mettant d'autres en fuite, arrivèrent au palais, avant qu'aucun messager y fût parvenu pour annoncer au roi la prise de sa capitale. Les portes du palais, fortifiées avec soin, étaient fermées ; les gardes bivouaquaient autour d'un grand feu lorsque les Perses fondirent sur eux ; des cris élevés, mais non plus des cris joyeux, parvinrent aux oreilles du prince et une lueur vive vint éblouir ses yeux et lui annoncer une oeuvre de destruction dont il ignorait encore la cause.
Ce fut donc le roi lui-même, qui, sans se douter de la présence de l'ennemi, se réveilla le premier de sa léthargie, et commanda à ses courtisans de s'informer de la cause de tout ce tumulte. (On sait qu'il avait déjà été interrompu dans sa débauche par une main qui traçait devant lui, sur la muraille, des caractères mystérieux.)
Ainsi fut accomplie la parole de celui qui dit de Cyrus : « Il accomplira toute ma volonté ; je délie les reins des rois, afin qu'on ouvre devant lui les portes, et que les portes ne soient point fermées. »

Dès que les Perses virent les portes du palais s'ouvrir, ils s'y précipitèrent avec fureur. « Le roi de Babylone en ouït le bruit, l'angoisse se saisit de lui, et il fut massacré, lui et tous ceux qui l'entouraient. Dieu avait calculé son règne et y avait mis fin ; son royaume fut divisé et donné aux Mèdes et aux Perses ; cette même nuit, ses principaux, et ses sages et ses gouverneurs dormirent d'un sommeil perpétuel, et ils ne se réveillèrent plus (59). »
« Les gens d'élite tomberont dans les places, et on fera perdre la parole à tous ces gens de guerre en ces jours-là. »

Cyrus envoya des troupes de cavalerie dans les rues et places, avec l'ordre de passer au fil de l'épée tous ceux qui s'y trouveraient ; et il fit une ordonnance en langue syrienne, par laquelle il commandait à tous les habitants de rester dans leurs maisons sous peine de mort. On obéit à ces ordres (60).

« Si je ne te remplis d'hommes comme de grillons ! »
L'armée perse pénétra dans la ville avec autant de facilité que des grillons, et ses nombreuses cohortes semblaient vérifier la comparaison faite par le prophète. Après la prise de la ville, Cyrus déploya toute la force de sa cavalerie devant les Babyloniens, au centre de leur capitale ; quatre mille gardes se tenaient devant les portes du palais, et deux mille de chaque côté. Ceux-ci s'avancèrent comme l'avant-garde de Cyrus, et deux mille lanciers le suivaient. À ces derniers succédèrent quatre corps de cavalerie, composés de 10,000 hommes chacun, et à ceux-ci on réunit encore la cavalerie des Mèdes, des Arméniens, des Hyrcaniens, des Caduriens et des Sariens, « tous montés sur des chevaux et rangés en hommes de guerre contre elle (61). »

Le cortège se terminait par des files de chariots, quatre de front, qui formèrent l'arrière-garde de cette multitude. Cyrus passa plus tard en revue, à Babylone, toute sa puissante armée, qui consistait en 120,000 hommes de cavalerie, 2000 chariots et 600,000 hommes d'infanterie. (62) Ainsi Babylone, qui jamais n'était tombée au pouvoir d'un ennemi, fut emportée par surprise, et « remplie d'hommes comme de sauterelles. »

Les Saintes Écritures ne racontent nulle part la manière dont Babylone fut prise, et elles ne font jamais allusion à l'accomplissement des prophéties ; mais il y a presque dans tous les détails un accord parfait entre les prédictions des prophètes et les faits racontés par Hérodote et par Xénophon.
Selon qu'il avait été prédit, dès que Cyrus se fut rendu maître de Babylone (Esaïe, XLV, 1, 4) (63), il prit possession de ses trésors cachés. Jamais avant lui aucun ennemi n'avait osé se présenter devant elle. Il ne semblait pas qu'un homme pût s'emparer de la grande Babylone ; mais elle fut une conquête facile pour le « pasteur du Seigneur. » Et de même qu'aujourd'hui on peut reconnaître que le Seigneur est l'Éternel, par la parfaite concordance des descriptions des prophètes avec celles de tous les voyageurs qui visitent aujourd'hui les restes de cette Babylone toute désolée et détruite ; de même alors Cyrus, qui contemplait depuis deux ans les murailles extérieures de Babylone, et désespérait de la réduire même par la famine, put s'assurer que « le Dieu d'Esaïe, qui l'appelait par son nom, était l'Éternel, par les trésors cachés et les richesses secrètement gardées, » qu'il lui remit ainsi entre les mains.
Lors donc que l'heure de la destruction eut sonné, Babylone fut prise ; et lorsque l'époque prescrite pour la durée de la captivité des Juifs se fut écoulée, Cyrus accomplit encore la volonté de l'Éternel et devint leur libérateur.
« Ainsi a dit l'Éternel à son oint, à Cyrus, duquel j'ai pris la main droite, afin que je terrasse les nations devant lui. »


(15) Pline, Hist. Naturelle, I. V, ch. 26.
(16) L'étendue des murs de Babylone était de 840 stades (1 stade = 185.25 m.), c'est-à-dire de 11,000 pas, selon Hérodote ; selon Pline et Solinus, de 60 milles romains (1 mille = 1, 182 km), distance égale à la précédente ; selon Strabon, de 385 suides ; selon Diodore de Sicile, d'après les témoignages presque uniformes de Stésias et de Clitarque, qui tous les deux visitèrent Babylone, de 360 à 365 stades ; enfin, selon Quinte-Curce, ces murs avaient 368 stades.
La différence presque insignifiante qui existe entre les calculs des trois derniers auteurs tend à en corroborer l'exactitude. Peut-être qu'il se trouvait une erreur dans le texte d'Hérodote, qu'il devait indiquer 380 au lieu de 480, et que cette erreur a été copiée par Pline et Solinus. Sa différence en plus de 20 à 25 milles pourrait alors s'expliquer, soit que les uns aient compris les fossés dans la circonférence de la ville, soit que les autres les en aient déduits. Par ce moyen on parvient à faire concorder les diverses supputations dont nous venons de parler. Le major Rennel, estimant le stade à 491 pieds, évalue l'étendue du mur à 34 milles dont 8 et demi de chaque côté.

Les contradictions et les variations dans les calculs faits de la hauteur et de l'épaisseur de ces murs viennent probablement de. ce que ces calculs remontent à des époques différentes. Hérodote dit qu'ils avaient 200 coudées ou 300 pieds de haut, et 50 coudées ou 75 pieds de large. Selon Quinte-Curce ils n'en avaient que 150 de hauteur et 32 de largeur, tandis qu'au dire de Strabon leur hauteur n'était que de 75 pieds et leur largeur de 32.

(17) Hérod., 1. I, ch. CLXXVIII. - Diod. Sic., II, p. 226. - Pline, V, XXVI. - Quinte-Curce, V, IV.

(18) Strabon, I. XVI, p. 743.

(19) Agrum totius Orientis fertilissimum. Pline, Hist. Naturelle, I. V, ch. XXVI.

(20) Hérod., I, CLIII.

(21) Strabon, XVI, p. 742.

(22) Hérod.., I.1, ch. CXCII.

(23) Pline, V, XXVI.

(24) Strabon, XVI, p. 473. 

(25) Ibid., p. 744.

(26) Histoire de Gibbon, vol. IV, ch. XLVI, p. 423.

(27) Géographie de Malte-Brun, II, p. 119.

(28) Recherches philosophiques de Bombay, I, p. 124

(29) Esaïe, XIII, 1, 4, 5, 9, 19, 22.

(30) Ibid., XIV, 4, 11, 19, 22, 23.

(31) Ib. XXI, 9.

(32) Ib. XLIV, 27, 28 ; XLV, l ; XLVI, 1.

(33) Esaïe, XLVII, 1, 5, 7, 11

(34) Jérémie XXV, 12, 14.

(35) Jérémie, L, 1, 2, 3

(36) Ibid., 9, 10, 12, 13.

(37) Ibid., 15, 16.

(38) Jérémie, L, 21, 26.

(39) Ibid., 29, 32.

(40) Jérémie, L, 35, 42, 44, 45.

(41) Jérémie, LI, 2, 4, 8, 9.

(42) Ibid., LI, 13, 14.

(43) Jérémie, LI, 25, 27, 33.

(44) Ibid., 35, 37 39, 41, 44, 46,47.

(45) Jérémie, LI, 57, 58, 63, 64

(46) Esaïe, XXI, 2.

(47) Xénophon, Cyrop., I. I. p. 53 ; id., p. 13.

(48) Xénophon, L III, p. 156.

(49) Ibid., IV, p. 215, 217.

(50) Ibid., III, p. 408, 416. 

(51) Ibid., IV, p. 427, 428.

(52) Xénophon, p. 428, 429. 

(53) Ibid., IV, p. 429.

(54) Ibid., p. 430.

(55) Hérod., I. I, ch. CXCI.

(56) Ibid. - Xénop., Cyrop. VII, p. 434, 437.

(57) Hérod., I, ch. CXCI.

(58) Ibid.

(59) Hérod., I. I, ch. CXCI. Xénophon, Cyrop. VII, 434, 439.

(60) Xénophon, V, 439.

(61) Xénophon 1. VIII, p. 494, 495. 

(62) Ibid. XIII, 494, 495.

(63) Esaïe fit cette prédiction 260 ans avant la prise de Babylone, 250 ans avant Hérodote et plus de 358 ans avant Xénophon.
Chapitre précédent Table des matières Chapitre suivant