La terre des Philistins, à l'ouest et, au
sud-ouest, confinait à la Judée, et
se trouve à l'extrémité
sud-est de la Méditerranée. Le pays
au nord de Gaza est très fertile, et,
longtemps après l'ère
chrétienne, il était habité
par une population nombreuse et
protégé par des villes
supérieurement fortifiées ; rien
ne pouvait faire présager au temps des
prophètes, ni même à une
époque postérieure,
l'événement de sa destruction. Mais
depuis bien des siècles
il présente le contraste de tout ce que la
fertilité de son sol, l'excellence de son
climat et de sa position semblaient promettre pour
l'avenir. - La voix des prophètes s'est
aussi fait entendre contre la Philistie ; et
leurs prédictions étaient aussi
opposées à toute probabilité
humaine qu'elles sont véridiques dans leurs
descriptions de son état actuel.
« Je m'en vais étendre ma main sur
les Philistins, et je ferai périr le reste
de leurs ports de mer
(48).
Gaza est devenue chauve ;
Asçkélon ne dit plus mot, avec le
reste de leur vallée
(49). »
À cause de trois crimes de Gaza, même
à cause de quatre, je ne rappellerai point
cela ; mais j'enverrai le feu à la
muraille de Gaza, et il dévorera ses palais.
Et j'exterminerai d'Asçdod ses habitants, et
d'Asçkélon celui qui tient le
sceptre : puis je tournerai ma main sur
Hékron, et le reste des Philistins
périra, a dit l'Éternel
(50).
Asçkélon sera en désolation,
on chassera les habitants d'Asçdod en plein
midi, et Hékron sera arrachée.
Chanaan, qui est le pays des Philistins, je te
détruirai tellement que personne n'y
habitera, et la contrée maritime ne sera que
cabanes, que des loges de bergers, et que des parcs
de brebis
(51). »
Il n'y aura plus de roi à Gaza, et
Asçkélon ne fleurira plus
(52). »
« Le pays des Philistins sera
détruit. »
Il partage aujourd'hui la désolation commune
à la Judée et aux contrées
voisines, et les ruines dont elles sont couvertes
abondent plus particulièrement le long des
côtes de la mer, qui formaient la partie
méridionale du royaume des Philistins. Mais
son aspect présente quelques
particularités que les
voyageurs modernes n'ont pas manqué de
spécifier, et qui nous font voir clairement
que la description des prophètes
était aussi exacte que s'ils avaient
été eux-mêmes spectateurs de
cette scène, et aussi fidèle que
s'ils avaient reçu leurs informations de la
source la plus authentique.
Mais nous pouvons encore ici nous en rapporter
à une autorité que nous avons bien
souvent citée.
Volney, par la justesse de ses remarques
topographiques, et la sagacité de ses
recherches, fait ressortir plus qu'aucun autre
voyageur la vérité et l'exactitude
des descriptions prophétiques, tandis que
d'un autre côté son inimitié
bien connue contre le christianisme rend son
témoignage non équivoque et non
suspect. Nous nous en rapportons donc aux
récits de ce voyageur, pour prouver
l'accomplissement des prophéties
suivantes :
« La contrée maritime ne sera que
cabanes, que loges de bergers et parcs de brebis.
L'Éternel s'en va saccager les
Philistins ; Gaza est devenue chauve ;
elle sera abandonnée. Il n'y aura plus de
roi à Gaza. J'exterminerai d'Asçdod
ses habitants : Asçkélon sera en
désolation, elle ne dit plus mot, avec le
reste de leur vallée ; personne n'y
habitera. »
Dans la plaine entre Ramla et Gaza
(précisément celle qui appartenait
aux Philistins, le long des côtes de la mer),
on rencontre d'espace en espace quelques villages
mal bâtis en terre, qui, comme leurs
habitants, portent l'empreinte de la
pauvreté et de la misère. Les
maisons, vues de près, sont des huttes
tantôt isolées, et tantôt
rangées en forme de cellules, autour d'une
cour fermée par un mur de terre. En hiver,
l'appartement habité est aussi celui des
bestiaux ; seulement la partie où l'on
se tient est élevée de deux pieds
au-dessus du sol des animaux
(« des cabanes, des loges de bergers et
des parcs de brebis »). Tout le reste du
pays est désert, et livré aux Arabes
Bédouins qui y font paître leurs
troupeaux (53)
« Je ferai périr le reste ;
le pays des Philistins sera détruit,
personne n'y habitera, et la contrée
maritime sera la demeure des bergers et un parc aux
brebis. »
Les ruines de marbre blanc que l'on trouve encore
quelquefois à Gaza prouvent que jadis elle
fut le séjour du luxe et de
l'opulence ; mais elle a participé
à la décadence
générale, et malgré son titre
de capitale de la Palestine, elle n'est plus qu'un
bourg sans défense (« Gaza est
devenue chauve » ), peuplé tout au
plus de deux mille âmes
(54).
« Il n'y aura plus de
roi. »
Sur la droite est Asçkélon, dont les
mines désertes s'éloignent de jour en
jour de la mer, qui jadis les baignait
(55). « Elle
sera en
désolation. »
L'on rencontre successivement diverses ruines dont
la plus considérable est Edzoud
(Asçdod), l'ancienne Azot,
célèbre en ce moment par ses
scorpions. Cette ville, puissante sous les
Philistins, n'a plus rien qui atteste son ancienne
activité. « J'exterminerai
d'Asçdod ses habitants. »
Quoique le voyageur chrétien doive
céder le pas à Volney, lorsqu'il se
fait le topographe de la prophétie, et
qu'ainsi tout autre témoignage devienne
superflu, cependant il ne sera pas inutile
d'insérer ici les observations
suivantes :
Asçkélon était une des plus
opulentes satrapies des Philistins ;
aujourd'hui ses murs ne renferment pas un seul
habitant. Ainsi s'est accomplie la
prédiction de Zacharie : « Il
n'y aura plus de roi à Gaza, et
Asçkélon ne fleurira
plus. »
A l'époque où
cette prophétie fut prononcée, ces
deux villes étaient également
florissantes, et il ne fallait rien moins que la
prescience de Dieu pour décider sur laquelle
des deux et de quelle manière serait
répandu le vase de sa colère. Gaza en
effet n'a plus de roi. Les superbes tours
d'Asçkélon gisent éparses sur
le sol et au-dedans de ses murailles ; ses
murs ne servent d'asile à aucun être
humain.
« Certainement la fureur de l'homme
tournera à ta louange. »
Cet oracle fut rendu par la bouche du
prophète, plus de cinq cents ans avant
l'ère chrétienne, et c'est plus de
dix-huit siècles après cette
époque que nos yeux sont témoins de
son accomplissement
(56).
Quelque péremptoire que soit ce
raisonnement, cependant les faits rapportés
par Volney sont plus remarquables encore. Non
seulement il décrit le sort de telle ou
telle ville, mais il parle de l'aspect
général du sol, des cabanes et des
huttes de bergers qu'il trouve dans une partie du
pays seulement, tout le reste n'étant qu'un
vaste désert sans habitants, ou bien
abandonné aux troupeaux des Arabes ; il
dit que Gaza est privé de son roi, que ce
n'est plus qu'un bourg sans défense et sans
fortifications, qu'Asçkélon n'est
qu'une désolation, qu'Asçdod n'a plus
d'habitants, que des scorpions y ont
remplacé les hommes ; eh bien, toutes
ces choses sont l'objet d'une prophétie
spéciale, et chaque fait que Volney
énumère nous force à nous
demander si la description la plus frappante sort
de la bouche de l'incrédule ou de la bouche
du prophète inspiré.
Il n'y a nulle part la moindre
obscurité ; aucune circonstance, aucune
preuve ne manque. L'accord est parfait, trop
parfait pour que l'on puisse s'y
méprendre.
Il est facile au plus ignorant de s'assurer que la
prédiction est de bien des siècles
antérieure aux événements, et
telle était la fertilité naturelle du
sol, la beauté de ses villes et la force de
leurs fortifications, qu'il était impossible
à un être humain de prévoir une
destruction aussi complète et une
désolation aussi universelle. Même
après l'époque de l'oracle, Gaza
soutint pendant deux mois le siège que lui
fit Alexandre-le-Grand à la tête d'une
puissante armée. Cette armée, avec
laquelle il renversa plus tard l'empire des Perses,
ayant été repoussée, là
aussi bien qu'à Tyr, le roi ayant
été lui-même deux fois
blessé, il en fut tellement
exaspéré qu'il fit attacher aux roues
de son chariot l'intrépide
général qui avait défendu la
ville et le traîna deux fois autour des
murailles de Gaza
(57).
Asçkélon était non moins
célèbre jadis par l'excellence de ses
vins que par la force des ouvrages qui la
défendaient (58). Un
ancien historien, en parlant
d'Asçdod, nous dit que cette ville soutint
sous Psamméticus, roi d'Egypte, le plus long
siège peut-être dont l'histoire fasse
mention, puisqu'il dura 29 ans
(59).
Strabon, au commencement de l'ère
chrétienne, met les
Asçkélonites au rang des principaux
habitants de la Syrie. Gaza,
Asçkélon, et Asçdod
formèrent chacun un siège
épiscopal, depuis le règne de
Constantin jusqu'à l'invasion des Sarrazins.
Et nous avons encore une preuve positive de
l'existence de ces différentes villes
à une époque bien postérieure
à celle de la prédiction, par les
monnaies dont on a encore une collection, et qui
ont été décrites dans
différents ouvrages sur les médailles
et les monnaies des anciens
(60).
On
reconnaît encore l'ancienne magnificence de
Gaza « à ses ruines de marbre
blanc », et à la maison de l'aga
actuel, composée de fragments de vieilles
colonnes, etc. : dans la cour du
bâtiment et enfoncés dans les murs, on
retrouve des chapiteaux de colonnes de granit
(61).
En un mot « des loges de bergers et des
parcs pour les brebis » sont jetés
ça et là sur « la
côte maritime ; » ce sont les
seules grandes villes que toute la Philistie puisse
présenter maintenant, et le reste de ce
royaume qui donna tant de gloire et de puissance
à ses anciens possesseurs « est
détruit aussi. »
Gaza, une des principales satrapies, « le
séjour du luxe et de l'opulence, »
est maintenant « privée de son
roi, et elle est devenue chauve » de
toutes ses anciennes fortifications ; elle
n'est plus que le séjour sans défense
du gouverneur d'une province
dévastée, et les ornements de ses
édifices, jadis si superbes, ne forment plus
maintenant que des pans de murs pour les
étables des bestiaux. Une poignée
d'hommes pourrait aujourd'hui s'emparer de cette
place si forte, et qui résista si longtemps
au conquérant du monde.
Les murailles, les habitations et les habitants
d'Asçkélon ont été
détruits, et quoique ce nom fut
répété avec des cris de
triomphe, pendant la guerre des croisés,
à travers toutes les contrées de
l'Europe, maintenant « il ne fleurit
plus ».
Et Asçdod, qui soutint un siège trois
fois aussi long que celui de Troie, a
« été
retranchée » devant la parole de
Dieu qui est plus pénétrante que
mille épées à deux tranchants,
et devant qui elle s'est trouvée sans
défense.
Il y a encore une autre ville sur laquelle nous ne
savons presque rien, et dont le nom
même n'existe pas sur
plusieurs des cartes de la Palestine, et cette
ignorance même dans laquelle nous sommes est
une puissante preuve de l'accomplissement de la
prophétie.
« Asçkélon sera
arrachée, » et elle est
retranchée. Elle était une des
principales villes de la Philistie ; mais
parmi les ruines d'Asçkélon, de Gaza
et d'Asçdod, on cherche en vain le nom
d'Hékron
(62).
Cette différence remarquable entre
l'état du sol et celui de chacune des villes
de la Philistie, s'accorde parfaitement avec les
paroles de la prophétie, et le
témoignage de Volney constate tous ces
détails. Après avoir examiné
tous ces événements, et après
s'être assuré de la priorité de
la prédiction, comment l'expliquer autrement
qu'en l'attribuant à la prescience de
Dieu ?
La Judée est bornée au nord par les
montagnes du Liban, célèbres jadis
par l'étendue des forêts dont elles
étaient couvertes, et par la grandeur et la
beauté de leurs cèdres
(63). On
y
trouva partout des sapins, des cyprès et des
vignes, etc. Mais en parlant de ce qu'est le Liban
maintenant, Volney dit : Vers le Liban, les
montagnes sont assez hautes, et cependant elles se
couvrent en beaucoup d'endroits d'autant de terre
qu'il en faut pour de venir cultivables à
force d'industrie et de travail. Là parmi
les rocailles se présentent les restes peu
magnifiques des cèdres si
vantés (64). Les
paroles des prophéties
d'Esaïe confirment ce sarcasme et en font un
témoignage de la vérité.
« Liban est sec et coupé. Les plus
hauts seront abaissés et le Liban tombera
avec impétuosité
(65). Les
branches sont tombées sur les montagnes et
sur toutes les vallées. C'est pourquoi tous
les arbres ne s'élèveront plus dans
leur hauteur et ne produiront plus de cime touffue
(66). Liban,
ouvre tes portes et le feu consumera tes
cèdres : le cèdre est
tombé, la forêt qui était comme
une place forte a été
coupée
(67)»
Telles sont les prophéties qui se rapportent
expressément à la terre de
Judée et aux contrées adjacentes, et
tels sont les faits qui, d'après les
écrits de divers voyageurs, constatent leur
accomplissement ; nous avons
tâché de rassembler les preuves les
moins suspectes, et beaucoup d'autres
témoignages viennent à l'appui de
celles-là. Les prédictions et les
preuves de leur accomplissement sont si nombreuses
qu'il est impossible de les concentrer en un seul
point de vue, sans en exclure beaucoup de
très importantes, qui sont en
elles-mêmes si claires et dont l'application
est si facile, qu'en voulant les expliquer
davantage on ne ferait que les obscurcir ou en
diminuer la force.
Il n'y a point d'ambiguïté dans les
prophéties, et elles n'admettent aucune
autre interprétation que celle que les faits
actuels leur donnent. On ne peut plus douter de
leur authenticité ou de leur
antiquité, puisque les pays dont
elles annonçaient le sort
possédaient plusieurs millions d'habitants
et de nombreuses villes, opulentes et florissantes,
plusieurs siècles après la
publication de ces oracles, à une
époque où il était d'usage
général parmi les Juifs de lire
publiquement leurs saintes écritures, et ce
n'est que lentement et graduellement que la
destruction qu'elles prédisaient est venue
fondre sur ces nations.
Il est parfaitement impossible, dans l'ordre de la
nature, que de simples mortels aient pu
prévoir des faits semblables, faits que
toutes les apparences contredisaient et qui
étaient contraires au témoignage de
l'histoire tout entière, et il n'y avait que
des spoliateurs Arabes ou un gouvernement Turc qui
fussent capables de réduire un pays
naturellement fertile à un tel état
de désolation et de dégradation.
Aurait-il été possible de
prévoir qu'après un intervalle de
plusieurs siècles, cette terre resterait
pendant des générations
entières privée de toute
prospérité, de tout bien-être,
que rien ne saurait la faire revivre, que rien ne
parviendrait à éloigner la
désolation qui pesait sur une des plus
riches et des plus saines contrées du
globe ?
Aurait-il été possible à la
plume d'un simple mortel de décrire, 2,200
à 3,300 ans d'avance, tous les traits de
cette désolation actuelle ?
Plus on fait de recherches et plus on approfondit
l'état de ce pays, plus on est convaincu de
la vérité et de l'authenticité
de toutes ces prophéties. En parlant de la
parfaite vérité historique des
prédictions relatives aux rois de Syrie et
d'Égypte, l'évêque Newton fait
observer (comme sir Isaac Newton l'avait
remarqué précédemment)
qu'aucun auteur moderne ne fournit un récit
également clair, également concis de
ces événements ; que la
prophétie même est plus
complète que l'histoire,
et qu'il n'y a point d'historien qui ait à
lui seul raconté autant de faits que les
prophètes en ont prédit, et qu'ainsi
il a fallu avoir recours à plusieurs auteurs
pour expliquer le grand nombre de faits auxquels
les prophéties ont rapport. On peut
appliquer cette observation aux preuves
géographiques aussi bien qu'aux preuves
historiques de l'authenticité des
prophéties.
La Judée, qui, avant le temps des
prophètes, avait depuis tant de
siècles conservé un gouvernement
particulier et uniforme qui la distinguait des
autres nations, la Judée, disons-nous, a
depuis lors subi bien des changements ; depuis
bien des générations elle a
été soumise à tous les genres
de spoliations ; et maintenant, après
un intervalle de plusieurs siècles, les
voyageurs reconnaissent ce que les prophètes
avaient annoncé.
Chaque prédiction est accomplie dans tous
ses détails, du moins partout où l'on
est parvenu à connaître les faits. Le
récit d'un seul voyageur ne suffit pas pour
nous donner exactement l'état actuel de ce
pays, et il faut réunir un grand nombre de
témoignages de différents voyageurs
pour parvenir à posséder tous les
traits si diversifiés et si distincts de
cette vaste scène, dont la plume des
prophètes nous avait tracé chaque
ligne, chaque teinte, en nous décrivant
l'histoire de la terre et des habitants de la
Palestine.
Que disent les prophètes ?
- La Judée sera foulée par une longue
succession de spoliateurs.
- Elle restera sans culture de siècle en
siècle.
- La désolation du pays sera
universelle ; toutes ses villes tomberont en
ruines.
- Ses riantes plaines ne seront plus qu'une vaste
solitude.
- Ses fertiles montagnes ne produiront plus ;
la terre sera couverte de ronces et
d'épines, ses grands chemins seront
déserts, ses anciens possesseurs
seront dispersés parmi
toutes les nations. Les habitants
dépravés, peu nombreux, mangeront
leur pain à la sueur de leur front, dans la
crainte continuelle de la spoliation ou de
l'oppression.
- Le travail deviendra inutile, les produits seront
nuls, le pays sera entièrement
saccagé et dépouillé.
- On n'y entendra plus le son de la musique ;
toute la gaîté des habitants
disparaîtra, l'usage du vin sera
défendu dans un pays vignoble, et le vin
deviendra amer à celui qui le boira.
- Il n'y aura que de très petites exceptions
à cette désolation universelle ; il
ne restera que quelques épis laissés
sur le champ, et quelques faibles lueurs seulement
attesteront l'ancienne gloire de la
Judée.
La terre d'Ammon sera dévastée, la
race des Ammonites sera éteinte, leur pays
sera la proie des païens, et dans une
désolation perpétuelle.
Moab sera désolée, personne
n'habitera ses villes, pas une seule
n'échappera, la vallée périra,
la plaine sera détruite, une troupe de
vagabonds viendra contre elle et chassera ses
habitants ; on se réfugiera parmi les
rochers, les troupeaux paîtront parmi les
ruines des villes, et personne ne les
inquiétera.
L'Idumée restera inconnue aux voyageurs,
elle sera victime d'une désolation sans
exemple ; ses villes seront entièrement
abandonnées et détruites ; il ne
restera pas le moindre vestige de la plupart
d'entre elles.
Elle sera une solitude désolée sur
laquelle on aura tiré le cordeau du
désordre. Le pays sera fouillé, il
n'y aura point d'apparence de royaume. Ses rois et
ses princes disparaîtront, et tout ce qui
restera d'eux, ce sera leurs sépultures.
Des ronces et des épines croîtront
dans ses palais, ce sera le pays de la
méchanceté, pays tout à fait
méprisé.
Il n'y aura plus de sagesse en Théman, toute
sagesse disparaîtra de la montagne
d'Esaü, toute la
contrée deviendra la proie d'animaux
sauvages, d'oiseaux de proie et de reptiles, dont
les noms mêmes sont
spécifiés.
Il ne restera personne de la maison
d'Esaü.
Les villes des Philistins seront détruites,
la côte maritime sera convertie en cabanes de
bergers et en parcs aux brebis ; le reste de
la plaine sera détruit, et aucun habitant
fixe n'y demeurera.
Le Liban sera abaissé ; ses quelques
cèdres, épars çà et
là, deviendront un objet de mépris au
lieu d'être un sujet d'orgueil.
En un mot, le différent sort de chaque ville
est prédit.
La longue domination des Gentils sur
Jérusalem, les édifices de Samarie
détruits et jetés dans la
vallée, ses fondements découverts, et
des vignes couvrant ses décombres ;
Rabbah Ammon, la capitale des Ammonites, le repaire
des chameaux et des troupeaux ; la principale
ville d'Edom détruite, le parvis des
chats-huants ; Gaza devenue chauve,
privée de son roi, ses fortifications
rasées ; Asçkélon
déserte, sans habitants, et Hékron
arrachée, voilà les anciennes
prophéties, voilà les faits
actuels ; et n'y a-t-il pas là un vaste
corps de preuves contre lesquelles tous les traits
de l'incrédulité viennent
s'émousser ?
Les contrées qu'embrassent ces
prophéties s'étendent sur plus de
120,000 milles carrés ; cependant il
n'est pas une partie de ce champ immense qui ne
rende témoignage à leur
accomplissement. Les prophètes
inspirés de Dieu ont annoncé le sort
des nations les plus puissantes, ont prédit
la désolation des plus opulentes
cités ; et il n'y a pas un peuple, pas
un pays, pas une capitale alors connue des Juifs,
dont leurs oracles n'aient proclamé
l'avenir.
Nous allons donc maintenant laisser derrière
nous le champ que nous explorons depuis si
longtemps ; nous allons
laisser tous les faits que nous avons
avancés à leur force propre, et
démontrer par d'autres faits que
l'édifice de la foi chrétienne repose
sur des fondements qui ne peuvent être
ébranlés.
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